L'affreux Posté 20 septembre 2005 Signaler Posté 20 septembre 2005 Hello, samedi dernier j'ai rédigé des réflexions sur comment aider en Afrique. Dans une approche de développement uniquement, c'est à dire pour le long terme. Voici les points abordés : * L'humanitaire * Accompagnement et développement personnel * Les Droits de l'Homme * Entreprises occidentales * Eglises * Un peu de politique : le cas de l'agriculture * Voyages et rencontres Le texte est ici. Qu'en pensez-vous ?
L'affreux Posté 23 septembre 2005 Auteur Signaler Posté 23 septembre 2005 J'ai changé l'introduction, la précédente était trop nulle. Déçu que personne n'en pense rien moi…
Lilith Posté 23 septembre 2005 Signaler Posté 23 septembre 2005 Euuh et bien ton texte est interessant mais j ai un peu du mal a suivre ton chemeinement de pensée… ce que tu as encadré en bleu c est quoi?? ce que tu préconise??? je sais que je ne suis pas tres intelligente mais "le francais (ou belge) moyen" qui pourrait lire cela ne le sera pas forcément plus que moi…
L'affreux Posté 23 septembre 2005 Auteur Signaler Posté 23 septembre 2005 Oui, ce que je préconise. Zut alors ! Je vais rendre ça plus clair de suite…
Antoninov Posté 20 octobre 2005 Signaler Posté 20 octobre 2005 Thomas, je viens de parcourir rapidement ton texte. Perso je n'ai aucune expérience du développement ou même de l'Afrique… mais j 'aimerais l'envoyer à ma belle-mère qui, elle, donne régulièrement des formations au Congo, pour avoir ses réactions éventuelles. Une question cependant: comment accommoder / refléter dans un texte unique la diversité des situations en Afrique noire… Entre le Tchad, et le Congo, quelles différences? etc.
L'affreux Posté 20 octobre 2005 Auteur Signaler Posté 20 octobre 2005 Thomas, je viens de parcourir rapidement ton texte. Perso je n'ai aucune expérience du développement ou même de l'Afrique… mais j 'aimerais l'envoyer à ma belle-mère qui, elle, donne régulièrement des formations au Congo, pour avoir ses réactions éventuelles.<{POST_SNAPBACK}> J'attends sa réaction avec impatience ! Une question cependant: comment accommoder / refléter dans un texte unique la diversité des situations en Afrique noire… Entre le Tchad, et le Congo, quelles différences? etc.<{POST_SNAPBACK}> C'est un problème et en plus ce texte est assez court. Je ne suis allé personnellement que au Tchad (8 mois) et au Cameroun (1 mois). Je lis régulièrement les écrits de Maurice Oudet qui concernent plus le Burkina Faso, le Sénégal, le Niger. Sur le Congo je n'ai presque pas d'infos à part les rapports d'Amnesty que j'avais lu il y a quelques années. Je pense que mon texte peut donner des clefs générales car : 1) il est tourné vers une problématique de comment concilier sur le plan humain, aide et développement. Et 2) il existe réellement des vérités générales sous le Sahara, comme l'omni-présence des croyances (du moins je n'ai jamais lu de contre-exemples). Et d'ailleurs quand on y réfléchis, ça a été probablement pareil partout dans le monde si on remonte suffisamment dans le temps. J'avais eu ce problème en largement pire sur ma page de réflexions générales. J'avais tenté de m'expliquer ici.
L'affreux Posté 20 octobre 2005 Auteur Signaler Posté 20 octobre 2005 Je crois que je vois de quel bout tu parles. Effectivement, je me suis peut-être trop avancé. Je viens de rajouter une nuance (en surligné). Note : ça correspond à ce bout-là de mes analyses générales. EDIT : et j'ai ajouté une nouvelle précision, suite au débat sur le fil "la fin de la mondialisation".
L'affreux Posté 28 octobre 2005 Auteur Signaler Posté 28 octobre 2005 J'ai juste une petite demande : je viens de mettre à jour ma page avec une feuille de style spéciale pour imprimer. Donc maintenant ça devrait apparaître en vert normal quand on l'affiche, mais quand on imprime : * C'est en noir et blanc (à part l'email en bas de page qui est une image) * les dernières modifications habituellement surlignées ne le sont plus * Les marges tout autour de la page sont remises à zéro (difficile à vérifier ça) Et ma question : est-ce que ce comportement fonctionne sur Internet Explorer ? Quelqu'un pourrait-il faire un "aperçu avant impression" avec IE et me dire si ça correspond ?
foxxbat Posté 29 octobre 2005 Signaler Posté 29 octobre 2005 Ca marche nickel à première vue, pour ce qui est des marges, je peux juste te dire que le document a l'air parfait pour l'impression. J'en profite pour l'imprimer, et pour le lire.
L'affreux Posté 29 octobre 2005 Auteur Signaler Posté 29 octobre 2005 Quel manipulateur ce Thomas… Non je rigole ! Excellente idée, et merci pour le test ! Il y a juste un ruc que je ne suis pas arrivé à faire : me débrouiller pour que la couleur de fond de certaines zones soit imprimée. Sous Firefox il y a une case à cocher pour les remettre mais elle est décochée par défaut. Sous IE je sais qu'il n'y a rien de simple : il faut reparamétrer le navigateur ! C'est bête parce que ces couleurs de fond aident bien à la lecture. EDIT: Je viens de rajouter des cadres en pointillés, tout autour des zones avec couleur de fond. Ces cadres sont de la même couleur que la couleur de fond donc ne devraient pas apparaître lorsque les fonds sont imprimés. Mais ils devraient être imprimés même si les couleurs de fond sont ignorées. C'est mieux que rien. Je suis une star !
L'affreux Posté 29 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 29 décembre 2005 Je viens de marquer le texte comme publié. Ca ne m'empèchera pas de le faire évoluer à l'avenir, mais il peut maintenant être réutilisé, cité, etc. Merci encore à ceux qui ont contribué par leurs remarques. Je continue à attendre toute nouvelle réaction susceptible de faire évoluer la réflexion
flavien Posté 30 décembre 2005 Signaler Posté 30 décembre 2005 Hello, samedi dernier j'ai rédigé des réflexions sur comment aider en Afrique. Dans une approche de développement uniquement, c'est à dire pour le long terme.Qu'en pensez-vous ? Vous avez raison lorsque vous dites que les aides ne pourront venir à bout du sous-développement de l'Afrique. Celui-ci a de multiples causes. La principale d'entre elles est l'application , dans presque tous les pays d'Afrique, des vieilles recettes communistes. Il n'y a pas de chemin plus sûr et plus direct pour aller vers le sous-développement. Ceci va de pair avec l'absence de démocratie qui reste une autre des raisons de la faillite Afrique. L'Afrique ne pourra s'en sortir que par elle même en reprenant le plus important : lutte contre la corruption, santé, éducation et croissance économique. Le reste ( exemple : annulation de la dette) n'est que de la poudre aux yeux bien souvent destinée à donner bonne conscience aux occidentaux.
ronan Posté 30 décembre 2005 Signaler Posté 30 décembre 2005 Bon texte àmha quoique je connaisse fort mal le sujet. Ton paragraphe sur les difficultés de l'esprit d'entreprise en afrique subsaharienne a reçu confirmation d'autres témoignages que j'ai lu. Je suis convaincu que l'aide à la formation est plus importante en ce sens que l'aide directe, dont tu observes les effets souvent néfastes. Une initiative avait retenu mon attention il y a quelques années : Sup de Co Amiens (je crois) avait fondé un centre de formation à distance par le télé -enseignement (depuis e-learning) ainsi qu'un label commun aux écoles (francophones) qui souhaitaient s'y inscrire sous l'impulsion du très brillant Roger Mézin (énarque longtemps directeur d'une Sup de Co et pionnier des nouvelles technologies: cherchez l'erreur). Au Cameroun ou au Gabon (en plus du Maroc, par exemple si ma mémoire ne me trahit pas), une école locale pouvait ainsi former des cadres commerciaux ou parachever leur formation. J'ignore ce qu'il en est aujourd'hui (cela remonte à la fin des 90's). PS : Un témoignage de première main sur les 25 premières années du Niger après l'indépendance. L'auteur, diplomate et historien roumain exilé sous le régime communiste, y a travaillé comme conseiller aux affaires étrangères des Présidents successifs. Le reste du récit est consacré aux milieux d'opposants anti-communistes pendant la Guerre Froide ainsi qu'aux premières années du régime "post"-communiste dans sa patrie (plutôt destiné à des passionnés par l'histoire de la Roumanie au XXè s., ce qui est mon cas). Ce témoignage sur l'Afrique noire émanant d'un Roumain (francophone) est raisonnablement exempt du biais franco-colonialiste, la Roumanie n'ayant pas eu de colonies. L'Afrique francophone vue de biais. Un autre bouquin, traitant cette fois de la fin de de la période coloniale en Afrique Noire et que l'on peut recommander aussi dixit un lecteur très bien informé de mon entourage (dans un style plus paternaliste que le livre précédent )
L'affreux Posté 31 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 31 décembre 2005 Flavien stooooop ! On a déjà discuté de ça on ne reprend pas à zéro : la différence de développement ne vient pas de recettes communistes qui auraient fait faire au continent un retour en arrière. L'absence de démocratie est une conséquence et non une cause. Les Etats que j'ai vu là-bas moi sont faibles et s'ingèrent très peu dans la vie des gens. Et les recettes "libérales" qu'on défend tous ici ne peuvent s'appliquer là-bas de la même manière, désolé pour le côté universel de l'idéologie. Ca n'a simplement pas de sens de vouloir créer une société libérale sous le Sahara. Ou alors, pas du tout le même sens qu'ici. * http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…t=20#entry36325 (sur le fait que l'ouverture des frontières me semble une mauvaise idée) * http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…=40#entry108266 (sur le fait que l'ouverture des frontières me semble une mauvaise idée, que le communautarisme n'est pas étatique, que les Etats sont faibles) * Et là http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…15entry105730 (juste quelques échanges sur l'aspect obligatoire du communautarisme, obligatoire mais non étatique) Ronan merci pour la référence du premier bouquin, là je suis over-bouqué mais je note. Le deuxième ne s'affiche pas par contre, pourrais-tu donner son titre et l'auteur ? [EDIT] Ah non c'est bon maintenant.
flavien Posté 31 décembre 2005 Signaler Posté 31 décembre 2005 Flavien stooooop ! On a déjà discuté de ça on ne reprend pas à zéro : la différence de développement ne vient pas de recettes communistes qui auraient fait faire au continent un retour en arrière. L'absence de démocratie est une conséquence et non une cause. Les Etats que j'ai vu là-bas moi sont faibles et s'ingèrent très peu dans la vie des gens. Et les recettes "libérales" qu'on défend tous ici ne peuvent s'appliquer là-bas de la même manière, désolé pour le côté universel de l'idéologie. Ca n'a simplement pas de sens de vouloir créer une société libérale sous le Sahara. Ou alors, pas du tout le même sens qu'ici. Désolé mais je n'ai pas compris ni le sens ni l'objectif de ton texte. PS: J'ai vécu 18 ans en Afrique et j'ai la faiblesse de croire que je connais bien les problèmes de l'Afrique et et ce qu'il lui manque aujourd'hui pour aller de l'avant.
L'affreux Posté 31 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 31 décembre 2005 Désolé mais je n'ai pas compris ni le sens ni l'objectif de ton texte.PS: J'ai vécu 18 ans en Afrique et j'ai la faiblesse de croire que je connais bien les problèmes de l'Afrique et et ce qu'il lui manque aujourd'hui pour aller de l'avant. Alors ça ça me dépasse complètement ! Comment peut-on penser après 18 ans de vie en Afrique sub-saharienne, que le sous-développement a pour cause de "vieilles recettes communistes" et "l'absence de démocratie" ? Quel est le cheminement intellectuel qui mène à ces conclusions ? Je m'intéresse à ces problèmes depuis seulement 6 ans, j'y ai vécu 9 petits mois et, si avant tout ça je pensais par défaut que le problème était le manque de démocratie et les ingérences, j'ai très vite classé ces idées comme préjugés. Là j'avoue je ne comprends pas. Dans quel cadre étais-tu ? De quel milieu étaient les gens que tu rencontrais ? J'imagine que ton parcours dois être bien éloigné du mien pour en tirer des conclusions à ce point opposées.
flavien Posté 31 décembre 2005 Signaler Posté 31 décembre 2005 Alors ça ça me dépasse complètement ! Comment peut-on penser après 18 ans de vie en Afrique sub-saharienne, que le sous-développement a pour cause de "vieilles recettes communistes" et "l'absence de démocratie" ? Quel est le cheminement intellectuel qui mène à ces conclusions ? Je m'intéresse à ces problèmes depuis seulement 6 ans, j'y ai vécu 9 petits mois et, si avant tout ça je pensais par défaut que le problème était le manque de démocratie et les ingérences, j'ai très vite classé ces idées comme préjugés. Là j'avoue je ne comprends pas. Dans quel cadre étais-tu ? De quel milieu étaient les gens que tu rencontrais ? J'imagine que ton parcours dois être bien éloigné du mien pour en tirer des conclusions à ce point opposées. Tu portes un jugement à priori sur mon parcours. Tu ne le connais pas et je connais pas le tien donc je ne porte pas de jugement sur ta vision des choses. Par contre je devine ( peut-être me contrediras-tu) avec tes propos, que tu insinues que je ne devais pas être en contact avec "la vraie vie africaine" pour penser ce que je pense….. Je ne vais raconter ma vie mais sache que si tel est le cas, tu te trompes lourdement. Peu importe ce détail. Tu évoques mon cheminement intellectuel pour arriver à mes conclusions. Il ne s'agit pas d'un cheminement intellectuel mais simplement de mon vécu. Lorsque tu passes 18 ans de ta vie ( j'en ai 33) sous des régimes marxistes, tu vois de l'intérieur le pays qui meurt. Un exemple parmi tant d'autres : en 1972 Madagascar était un pays exportateur de Riz, de Vanille, de girofle…..Didier Ratziraka arrive au pouvoir via un coup d'état, applique les méthodes du grand frère soviétique et du grand leader KIM IL SUNG, le résultat ne s'est pas fait attendre : le peuple crève de faim. J'ai vécu les queues pour avoir 1 kg de riz par famille, les heures d'attente pour avoir 10 L d'essence, le pain qui n'existait que dans nos rêves… Alors tu sais quand le peuple crève de faim, de maladies et que les enfants ne vont pas à l'école … le reste vient bien après et c'est bien souvent du barratin. Aujourd'hui, Ratziraka est réfigié en France ( pays sur lequel il a craché pendant 25 ans) et les malgaches paient toujours l'addition Marxiste. Pour le reste, si on ne se comprend pas ce n'est grave. Ce sont des choses qui arrivent. Je t'avoue que moi aussi j'ai du mal à te comprendre
L'affreux Posté 31 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 31 décembre 2005 Par contre je devine ( peut-être me contrediras-tu) avec tes propos, que tu insinues que je ne devais pas être en contact avec "la vraie vie africaine" pour penser ce que je pense….. Euh, tu es Malgache ? Sinon sur le jugement des expatriés, même si ça a pu m'arriver avant d'en connaitre et avant de voyager, je ne méprise plus ceux qui vivent dans leur prison dorée, leur vie n'est pas marrante et ceux que j'ai vu ne l'ont pas choisie. Je n'insinuais pas mais je me demandais le parcours qui mène à penser que les Etats est l'origine des maux. Les individus que j'ai rencontrés là-bas pensent tous ça, sauf que aucun ne ferait mieux, si on les questionne un peu. Un exemple parmi tant d'autres : en 1972 Madagascar était un pays exportateur de Riz, de Vanille, de girofle…..Didier Ratziraka arrive au pouvoir via un coup d'état, applique les méthodes du grand frère soviétique et du grand leader KIM IL SUNG, le résultat ne s'est pas fait attendre : le peuple crève de faim. Mais si dans le cas de Madagascar, du Zimbabwe et sans-doutes de plusieurs autres pays, c'est un régime communiste qui a mis les gens dans la misère, pourquoi d'autres pays, non-communistes, ne s'en sortent pas mieux ? On ne peut pas dire que au Niger, au Burkina Faso, au Tchad, au Cameroun, les populations sont mises à genoux par des régimes communistes. Je veux bien croire que quand c'est communiste c'est pire. Mais il ne suffit pas de ne pas être communiste. Pour les pays sur lesquels j'ai lu, la décolonisation s'est traduite par une désorganisation, donc une chute de la productivité. Ce qui semble normal. Pour Madagascar je ne sais pas mais quand a eu lieu son indépendance ? Est-il possible d'avoir un ordre d'idée du poids des prélèvements du dictateur sur la population ? Parce que au Tchad à l'échelle individuelle pour quelqu'un du quartier si l'on exclue les contraventions et l'obtention de la carte d'identité, c'est pas loin de zéro. L'Etat se paye un peu sur les quelques grosses entreprises et sur les possesseurs de voitures. Le reste vient de l'étranger. C'était vrai à N'Djamena mais aussi à priori à Douala au Cameroun quand j'y pense. Au village au Tchad j'ai eu l'impression que l'Etat était encore moins présent. J'ai vécu les queues pour avoir 1 kg de riz par famille, les heures d'attente pour avoir 10 L d'essence, le pain qui n'existait que dans nos rêves… Alors tu sais quand le peuple crève de faim, de maladies et que les enfants ne vont pas à l'école … le reste vient bien après et c'est bien souvent du barratin. Aujourd'hui, Ratziraka est réfigié en France ( pays sur lequel il a craché pendant 25 ans) et les malgaches paient toujours l'addition Marxiste. Pour le reste, si on ne se comprend pas ce n'est grave. Ce sont des choses qui arrivent. Je t'avoue que moi aussi j'ai du mal à te comprendre Ben dis-moi ce qui ne te va pas dans mon texte, c'est le sujet du fil et je suis intéressé par les contre-exemples et les avis opposés. EDIT: Si tu as lu les livres "Négrologie" de Stephen Smith ou "L'Afrique" de Sylvie Brunel, qu'en penses-tu ? Sont-ils à côté de la plaque par rapport à ce que tu as vécu ?
flavien Posté 31 décembre 2005 Signaler Posté 31 décembre 2005 EDIT: Si tu as lu les livres "Négrologie" de Stephen Smith ou "L'Afrique" de Sylvie Brunel, qu'en penses-tu ? Sont-ils à côté de la plaque par rapport à ce que tu as vécu ? Je n'ai pas lu le livre de Sylvie Brunel mais j'ai lu avec interêt le livre de Stephen Smith. Je l'ai lu il y a un petit moment mais ce que j'en retiens c'est qu'il faut arrêter de chercher des causes externes pour justifier l'état de l'Afrique aujourd'hui. Je partage cette vision des choses. Si elle doit s'en sortir elle s'en sortira toute seule. Ceci dit il faut quand même faire attention à ne pas mettre tous les Pays d'afrique dans le même sac. PS: J'ai vécu 4 ans au Burkina Faso.J'y suis arrivé en 1986 à l'époque de Thomas Sankara. C'était une dictature militaire Marxiste. Tout le monde devait s'appeler "camarade"… Camarade Professeur, camrades téléspectateurs……Et pout finir : " La patrie ou la mort, nous vaincrons"
L'affreux Posté 31 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 31 décembre 2005 Ah comme quoi le vécu influence les lectures. Je suis d'accord avec toi et Stephen Smith que ce ne sont pas des causes externes qui justifient l'état de l'Afrique. Mais je n'en déduis pas que les Africains ne devraient se développer (au sens occidental) que seuls. Surtout que de toutes manières c'est impossible pour nous de les lacher : on a besoin des matières premières qui sont sous leurs pieds. Il faut donc raisonner avec nous. Pour le Burkina Faso je ne savais pas, ça devait être la mode à l'époque. Dans mon bain à l'instant je me suis posé une question. Pour tenter de montrer à quel point l'ingérence de l'Etat tchadien était faible en 2003 dans la vie des gens, j'avais listé des domaines où l'Etat n'intervenait presque pas, et précisé peu après ce qu'est le régime informel. Est-ce que tu pourrais positionner l'ex régime communiste de Madagascar par rapport à ces points. Est-ce que ces points te paraissent très libéraux comparativement à ce que tu as vécu, ou bien c'est similaire ? Et si c'est similaire, alors dans quels domaines le régime communiste faisait des bétises ?
L'affreux Posté 31 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 31 décembre 2005 Pour info Sylvie Brunel fait le même constat que Stephen Smith : ça progresse globalement mais lentement. Sauf que Stephen Smith a un point de vue humaniste et on le sent (enfin je l'ai senti) réellement déchiré de voir tant de gens qui n'ont pas d'avenir, alors que Sylvie Brunel à un point de vue plus statisticien et est très optimiste devant les progressions en cours et à venir (et peu importe si ceux d'aujourd'hui seront enterrés depuis longtemps d'ici que ça aille bien). J'avais lu les deux parce qu'ils étaient sortis en même temps et j'avais entendu qu'ils étaient opposés. La vraie différence entre les deux ouvrages, c'est que en fin de compte Stephen Smith met en garde sur les tentations (africaines) de repli identitaire. Sylvie Brunel critique beaucoup les humanitaires (occidentaux). Mais ça n'en fait pas des thèses opposées. Ce qui est opposé, c'est le désespoir de l'un et l'espoir de l'autre face au même constat.
flavien Posté 2 janvier 2006 Signaler Posté 2 janvier 2006 Dans mon bain à l'instant je me suis posé une question. Pour tenter de montrer à quel point l'ingérence de l'Etat tchadien était faible en 2003 dans la vie des gens, j'avais listé des domaines où l'Etat n'intervenait presque pas, et précisé peu après ce qu'est le régime informel. Est-ce que tu pourrais positionner l'ex régime communiste de Madagascar par rapport à ces points. Est-ce que ces points te paraissent très libéraux comparativement à ce que tu as vécu, ou bien c'est similaire ? Et si c'est similaire, alors dans quels domaines le régime communiste faisait des bétises ? En fait c'est assez simple : lorsque Ratziraka est arrivé au pouvoir il a décidé de couper les ponts avec la France et tout ce qui pouvait avoir un lien avec. Première décision : sortir de la zone Franc et création du FMG (franc malgache) avec pour conséquence immédiate une monnaie qui n'a plus aucune valeur et qui ne cesse de s'effondrer. Par la suite nationalisation des compagnies pétrolières ( résultat plus de carburant), de l'eau de l'électricité ( comprendre qu'à partir de ce jour les coupures d'eau et d'électricité sont quotidiennes), l'agriculture est mise sous la tutelle de l'Etat avec pour conséquence une baisse des rendements et donc la famine. Bien sûr il faut s'armer en masse pour prévenir une attaque ( imaginaire ) de l'Afrique du Sud ( c'était encore l'Apartheid) : on le sait bien tout dictateur qui se respecte doit avoir un ennemi imaginaire pour asseoir son pouvoir. Donc on échange avec le grand frère sovietique ce qui reste de riz et de vanille contre 4 ou 5 vieux MIG minables qui permettent au Président de parader le jour de la fête nationale. Les nominations dans les administrations et les entreprises publiques sont décidées par les CDR ( comités de la révolution ) pour savoir si le canditat à la promotion est un bon révolutionaire. Le tout s'accompagne de corruption, de dénonciations des mauvais révolutionnaires etc… Bref le pays s'enfonce. Je me souviens quand avec mon père on allait faire la queue pour aller chercher 1 kg de riz au FOUKOUNTANA ( c'est le représentant de l'Etat dans le quartier), les malgaches avaient tellement honte de voir des blancs faire la queue qu'ils nous demandaient de passer devant tout le monde . Au Burkina il faut ajouter 2 choses : l'intégrité de Sankara ( qui a été assasiné par son compagnon d'armes Blaise Compagné) toujours au pouvoir aujourd'hui et les magasins d'Etat ( FASO YAAR) qui n'étaient pas vides contrairement à Madagascar. Pour finir et pour essayer de répondre à ta question initiale : comment aider l'Afrique ? Je crois profondément que le meilleur moyen de les aider passe par la coopération. Mon père était coopérant : il a formé à l'université des dizaines et des dizaines de prof qui aujourd'hui enseignent dans leur pays. C'est le meilleur moyen pour que les dépenses consacrées au développement soient efficaces. Envoyer des médecins français dans les hôpitaux pour former des médecins locaux, des Professeurs dans les universités et les écoles pour former les futurs enseignants….. Malheureusement on n'en prend pas le chemin puisque les coopérants sont une espèce en voie de disparition : il n' y a même plus de ministère dédié…… Ce n'est pas la taxe Chirac sur les billets d'avion qui va aider ces populations. C'est l'exemple type de ce qui ne faut pas faire.
L'affreux Posté 3 janvier 2006 Auteur Signaler Posté 3 janvier 2006 Ha ok. L'Etat a saboté les acteurs privés qui assuraient un rôle d'infrastructure économique, c'est sûr que ça prime sur tous les autres problèmes. Intéressant ton point de vue sur la coopération. J'avais surtout lu jusqu'ici la vision des assos anti-colonisation. Comme eux je n'aime pas trop l'idée que l'Etat français s'occupe d'éduquer les anciennes colonies, parce qu'il y a toujours une contre-partie politique à ces cadeaux-là. A part ça aujourd'hui il y a le volontariat international et les volontaires du progrès qui sont une nouvelle forme de coopération. Mais sur deux à trois ans seulement. Mais au total, il semble tout de même naturel que l'Etat français se désengage progressivement de ses anciennes colonies. Tu ne penses pas ?
L'affreux Posté 3 janvier 2006 Auteur Signaler Posté 3 janvier 2006 J'ai repris un bain et donc re-réfléchi. Ta position -dis-moi si je me trompe- est que les sociétés africaines se développeraient mieux si des infrastructures minimums étaient fiables. Et il faut aussi former les locaux pour qu'ils puissent s'émanciper. Mais penses-tu que le mieux est de compter sur les pays occidentaux pour ces deux rôles ? Parce que les coopérants sont des pions des Etats occidentaux tout de même. Si oui, ça consisterait à vouloir utiliser le "bon côté" de la colonisation. Les pays occidentaux agiraient comme des dictateurs éclairés. La première chose qui me gène, c'est le côté assistanat qui fait que cette position est contestable par nature. Et puis en pratique il y a des contre-parties pour les Etats occidentaux, ce qui fait que c'est aussi moralement contestable. Et je fais abstraction du fait que ce soit financé par de l'impôt côté occidental. Donc même si ponctuellement et localement la coopération peut être très bénéfique pour une population donnée, je pense que à terme la situation risque trop de se retourner. Voilà. J'ai un peu hésité à rajouter une section "Infrastructures" à ma page. Peut-être un jour, mais pas dans l'état actuel de mes réflexions. Je trouve plus cohérent et plus sûr (même si c'est un processus lent) de se rabattre sur les assoc des droits humains : la fiabilité des infrastructures dépend de la stabilité politique. Par contre je pense que je vais rajouter dans la section "Accompagnement et développement personnel", quelque-chose comme : * Les organismes de formation et d'éducation. (dont certains humanitaires, des orphelinats etc.)* Les Eglises. * La coopération (hé oui) a eu et a encore, un rôle important dans la formation des individus. J'hésite un peu. Je vais aussi remanier le paragraphe qui précède pour qu'il soit moins préemptif.
flavien Posté 3 janvier 2006 Signaler Posté 3 janvier 2006 Parce que les coopérants sont des pions des Etats occidentaux tout de même. Si oui, ça consisterait à vouloir utiliser le "bon côté" de la colonisation. Les pays occidentaux agiraient comme des dictateurs éclairés. La première chose qui me gène, c'est le côté assistanat qui fait que cette position est contestable par nature. Et puis en pratique il y a des contre-parties pour les Etats occidentaux, ce qui fait que c'est aussi moralement contestable. Je ne comprends pas pourquoi tu réduis la coopération "au bon côté de la colonisation". La coopération c'est un Etat qui en aide un autre par un transfert de savoir-faire. il ne s'agit pas d'exploiter un peuple. . Et je fais abstraction du fait que ce soit financé par de l'impôt côté occidental. Donc même si ponctuellement et localement la coopération peut être très bénéfique pour une population donnée, je pense que à terme la situation risque trop de se retourner.. Pourquoi la situation risque de se retourner ? Moi je préfère de loin que l'impôt occidental paye quelques milliers de coopérants en Afrique plutôt que de taxer les billets d'avion et n'avoir aucune certitude sur la destination des fonds récoltés. désolé je ne suis pas encore au point pour reprendre des extraits de ton texte et d'y répondre. J'espère que ma réponse n'est pas trop obscure.
L'affreux Posté 3 janvier 2006 Auteur Signaler Posté 3 janvier 2006 Coloniser pour moi ce n'est pas nécessairement exploiter. C'est être présent et supérieur surtout. Je viens de modifier ma page (ici) pour rajouter que les coopérants ont un rôle dans la formation des populations. Par contre je n'adoucis pas le paragraphe sur "les associations dont l'objectif est d'exporter des techniques occidentales ne sont pas dans une démarche d'accompagnement individuel". Même dans le cas de la mise en place d'infrastructures. La plupart du temps si la gestion d'une infrastructure ne peut pas être reprise sans dommage par des locaux, ce n'est pas un problème de formation technique mais plutôt un problème de corruption des locaux. On revient toujours sur un problème social…
L'affreux Posté 3 janvier 2006 Auteur Signaler Posté 3 janvier 2006 Pourquoi la situation risque de se retourner ? Parce que s'il l'on va contre notre morale pour le bien des gens il n'y a pas de raison que ça fonctionne durablement. En l'occurence c'est le même organisme de coopération qui crée des postes de coopérants et qui amène des armes dans les zones de conflits ou qui sponsorise un Etat qui fait du nettoyage ethnique comme au Rwanda en 1994. Parce que les Etats occidentaux sont là pour les matières premières, pas pour le progrès des locaux. Le progrès des locaux est un moyen, mais qui peut être oublié à la moindre occasion.
flavien Posté 6 janvier 2006 Signaler Posté 6 janvier 2006 Parce que les Etats occidentaux sont là pour les matières premières, pas pour le progrès des locaux. Le progrès des locaux est un moyen, mais qui peut être oublié à la moindre occasion. C'est une idée tenace mais qui ne résiste pas une seconde à l'analyse. En fait ce que tu dis c'est que de toutes façons l'aide des Etats occidentaux n'a pour objectif que de "pomper" plus facilement le sous-sol Africain. Alors explique moi ce que vient chercher la France en aidant le Burkina? Il n'y a pas une goutte de pétrole, pas de gaz, pas d'or ni de diamants…….Bref il n'y a rien. Le pays n'a même pas une position géographique stratégique ( il n'y a pas un soldat français sur le sol Bukinabé)…Bref rien qui vient conforter ta vison des choses. Je peux dire la même chose du Mali, de la Cote d'Ivoire ( soyons sérieux ne parlons pas du cacao ), du Sénégal…….et bien d'autres encore. Attention : je ne dis pas que ce n'est jamais le cas. Exemples : le Gabon, Djibouti. Mais de là à dire qu'on y va juste pour mieux leur piquer leurs matières premières, c'est faux.
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