Ronnie Hayek Posté 30 novembre 2004 Signaler Posté 30 novembre 2004 Une nouvelle note économique de l'Institut Molinari, due à l'excellent Xavier Méra: http://www.institutmolinari.org/pubs/note200411fr.pdf
gem Posté 1 décembre 2004 Signaler Posté 1 décembre 2004 Ronnie Hayek a dit : Une nouvelle note économique de l'Institut Molinari, due à l'excellent Xavier Méra:http://www.institutmolinari.org/pubs/note200411fr.pdf <{POST_SNAPBACK}> pas faux mais à mon avis cela loupe l'essentiel : le fondement de la politique anti-trust, c'est qu'il existe (au moins) deux régimes de fonctionnement de l'économie : * un régime à basse production et prix + élevés, où le producteur à intérêt à réduire sa production lorsque la demande croit ; * un régime, plus avantageux et donc cible politique, à production haute et croissante et prix + bas. Ceci n'est pas contestable, et la note de X. Mera ne le conteste d'ailleurs pas. Le fond de son argumentation, c'est qu'il serait impossible de savoir dans quel régime on se trouve, ce qui donne un caractère fondamentalement arbitraire à toute législation anti-trust. En fait, cette conclusion est logiquement déficiente et abusive, car il démontre seulement que le prix de vente seul ne suffit pas, ce qui est bien évident (et les juges anti-trust regardent bien d'autres choses). Cela ne peut pas convaincre un utilitariste, qui est près à tout pour assurer le régime économique le plus productif. Pourtant la meilleure réponse est dans l'article avec la comparaison industrie automobile/petits garages, mais insuffisamment développée : le régime de monopole est le régime le plus productif, pourvu que ce monopole apparaisse et se maintienne spontanément (par le libre jeu de la concurrence) et non pour des raisons légales. C'est important pour le traitement de la "propriété intellectuelle" (sic). Il y a d'autre réponse, y compris une politique : c'est qu'il est faux de croire que le pouvoir politique recherche la production maximale. Lorsque la courbe de demande est très plate (biens à faible élasticité), voire croissante (biens à élastiticité négative, dont la demande croit avec le prix), l'état considère qu'il y a "dysfonctionnement", cette fois au détriment des producteurs et il intervient aussi, en visant une réduction de l'offre ou une augmentation artificielle de l'offre (achat pour détruire le bien en "surproduction") : Cf. l'exemple caractéristique des biens agricoles. En fait, par construction, la politique penche du côté des plus mécontents et prétend corriger des "injustices" faites tantôt aux consommateurs, tantôt aux producteurs. Et tout cela gratuitement, bien sur…
wapiti Posté 1 décembre 2004 Signaler Posté 1 décembre 2004 Citation Pourtant la meilleure réponse est dans l'article avec la comparaison industrie automobile/petits garages, mais insuffisamment développée : le régime de monopole est le régime le plus productif, pourvu que ce monopole apparaisse et se maintienne spontanément (par le libre jeu de la concurrence) et non pour des raisons légales. Bof … ça n'a rien d'évident, il n'y a a priori aucune raison qu'une intervention étatique ne puisse pas améliorer la satisfaction des consommateurs sur un cas précis (n'anticipe l'effet que produirait la concurrence libre). Pour convaincre un utilitariste, il faut s'intéresser aux effets pervers à long terme de telles interventions (accroissement artificiel de l'incertitude pour les entrepreneur) et à ce qui se passe en pratique quand la loi prétend répondre à des problématiques demandant des expertises complexe (le jugement résulte plus de la capacité à mettre des experts dans sa poche que d'une analyse neutre). Citation C'est important pour le traitement de la "propriété intellectuelle" (sic). ??
Ventura Posté 3 décembre 2004 Signaler Posté 3 décembre 2004 Bon, j'ai lu cette note, très intéressante au demeurant, mais qui nécessite aussi pas mal de concentration, voire une aspirine. Donc, les politiques antitrust se basent et se justifient sur des considérations économiques pas très solides, notamment au regard de la fixation du prix de marché en situation de monopole ou d'oligopole. Les monopoles ont certes quelques 'avantages', mais aussi beaucoup d'inconvénients, comme le ralentissement de l'innovation par l'étouffement de la concurence par la pratique du dumping sur les prix, la concurence déloyale, qui est une barrière d'entrée à tout nouvel entrant, sans que le consommateur soit forcément lésé sur les prix, mais au détriment de la richesse de l'offre. D'ailleurs, on pourrait aussi s'inspirer de telles considérations pour réfléchir à la position de l'Etat dans la société, en situation de monopole coercitif, comme le dit Wapiti, sauf que les services rendus sont d'une nature tellement singulière qu'on peut difficilement envisager des nouveaux entrant sur le marché de la coercition sans "dégâts collatéraux". vous l'aurez compris, mon disque est rayé, et j'en viens tragiquement toujours aux mêmes conclusions. Quant à Microsoft, la vérité c'est que j'aime pas ceux qui choisissent MS parce qu'ils ont besoin d'un fuhrer pour les guider dans leus choix, y compris lorsqu'ils peuvent exercer leur liberté de choix, ça veut dire que c'est dans leurs têtes qu'ils rejettent l'option de la liberté, et de là à nier le droit d'exercice de cette option aux autres au nom de "l'Autre n'est pas un Autre Moi mais un objet", il y a une frontière que les cons ont décidé de franchir. Comprends qui voudra cette boubou-disgression …
wapiti Posté 3 décembre 2004 Signaler Posté 3 décembre 2004 boubou a dit : Comprends qui voudra cette boubou-disgression … <{POST_SNAPBACK}> Malheureusement je n'ai pas d'aspirine sous la main Citation D'ailleurs, on pourrait aussi s'inspirer de telles considérations pour réfléchir à la position de l'Etat dans la société, en situation de monopole coercitif, comme le dit Wapiti, sauf que les services rendus sont d'une nature tellement singulière qu'on peut difficilement envisager des nouveaux entrant sur le marché de la coercition sans "dégâts collatéraux" Rectification : je n'ai pas dit ça. J'ai dit qu'il y avait un risque, pas que c'était impossible. Je crois au contraire que c'est tout à fait possible par l'intermédiaire du droit de sécession. Bon sinon, sur le fond de ta digression … tu n'as rien compris à l'article, ce qui me semble normal, vu que cet article est typique de la prose écrite par des libertariens autrichiens qui ne convainc que les libertariens autrichiens et qui n'a pour effet que de les rendre encore plus sûrs d'eux et encore moins capable de comprendre le reste du monde. Pardon Xavier Méra
Ventura Posté 3 décembre 2004 Signaler Posté 3 décembre 2004 wapiti a dit : Malheureusement je n'ai pas d'aspirine sous la main Rectification : je n'ai pas dit ça. J'ai dit qu'il y avait un risque, pas que c'était impossible. Je crois au contraire que c'est tout à fait possible par l'intermédiaire du droit de sécession. Bon sinon, sur le fond de ta digression … tu n'as rien compris à l'article, ce qui me semble normal, vu que cet article est typique de la prose écrite par des libertariens autrichiens qui ne convainc que les libertariens autrichiens et qui n'a pour effet que de les rendre encore plus sûrs d'eux et encore moins capable de comprendre le reste du monde. Pardon Xavier Méra <{POST_SNAPBACK}> Salut Wapiti, Les discussions sont vraiment difficiles. Aujourd'hui tu me dis que cette prose là est un peu ésotérique, et après m'être décidé à la lire, c'est à mon tour de me rendre compte qu'il s'agit d'une analyse intéressante, même si je me garderais bien de tirer des conclusions sur la base de cette analyse, car elle est tellement pointue que l'on a du mal à identifier ses lacunes potentielles, ses raccourcis, qui en créent les limites. Je ne suis pas économiste, mais je trouve l'économie très intéressant. Quant à ma disgression, j'ai bien conscience qu'elle est hors-sujet Ce que je trouve curieux, mais comme tu le dis je n'ai peut être pas tout compris, c'est que quelque part cet article tendrait à justifier l'existence du monopole étatique sur certains services, bizarre … Par contre, tu crois à la possibilité de la sécession territoriale, moi je n'y crois pas. Bien spur, je ne rejette pas cette idée en bloc, il s'agit d'une piste de réflexion, qui peut mériter attention à ce titre. Mais en regardant l'histoire, j'ai tendance à rester sur ma croyance réac' ronchon idolâtre qui tendrait à essayer toutes les pistes de la réforme avant de souhaiter la révolution.
Invité jabial Posté 3 décembre 2004 Signaler Posté 3 décembre 2004 Boubou, je trouve hallucinant ta phrase au sujet de microsoft. En gros, ça revient à "celui qui ne fait pas le même libre choix que moi dans sa vie personnel est un ennemi de la liberté". C'est de l'ordre moral digne du pire conservatisme.
melodius Posté 3 décembre 2004 Signaler Posté 3 décembre 2004 wapiti a dit : Bon sinon, sur le fond de ta digression … tu n'as rien compris à l'article, ce qui me semble normal, vu que cet article est typique de la prose écrite par des libertariens autrichiens qui ne convainc que les libertariens autrichiens et qui n'a pour effet que de les rendre encore plus sûrs d'eux et encore moins capable de comprendre le reste du monde. Pardon Xavier Méra <{POST_SNAPBACK}> Bas, très bas.
Ventura Posté 3 décembre 2004 Signaler Posté 3 décembre 2004 jabial a dit : Boubou, je trouve hallucinant ta phrase au sujet de microsoft.En gros, ça revient à "celui qui ne fait pas le même libre choix que moi dans sa vie personnel est un ennemi de la liberté". C'est de l'ordre moral digne du pire conservatisme. <{POST_SNAPBACK}> C'est un peuu bê-bête, j'en conviens. C'est du boubou, quoi !
wapiti Posté 3 décembre 2004 Signaler Posté 3 décembre 2004 melodius a dit : Bas, très bas. <{POST_SNAPBACK}> Qu'est-ce que ça à de bas ? J'ai le droit de donner mon avis sur la capacité de ce texte à convaincre non ? Tu remarqueras de plus que je ne suis pas le seul de cet avis : ce texte ne convaincra jamais un utilitariste, parce qu'il répondra immédiatement : il faut de la souplesse, les lois sur la concurrence ne fixent pas des critères rigides, chaque situation est expertisée en détail de manière à évaluer si oui ou non l'entreprise suspecte profite de sa position dominante pour faire une politique qui va à l'encontre de l'intérêt des consommateurs.
Calembredaine Posté 4 décembre 2004 Signaler Posté 4 décembre 2004 wapiti a dit : Qu'est-ce que ça à de bas ? J'ai le droit de donner mon avis sur la capacité de ce texte à convaincre non ? Tu remarqueras de plus que je ne suis pas le seul de cet avis : ce texte ne convaincra jamais un utilitariste, parce qu'il répondra immédiatement : il faut de la souplesse, les lois sur la concurrence ne fixent pas des critères rigides, chaque situation est expertisée en détail de manière à évaluer si oui ou non l'entreprise suspecte profite de sa position dominante pour faire une politique qui va à l'encontre de l'intérêt des consommateurs. <{POST_SNAPBACK}> Et le consommateur est trop con pour faire le bon choix?
wapiti Posté 4 décembre 2004 Signaler Posté 4 décembre 2004 Le consommateur n'a pas forcément prise sur des contrats entre entreprises qui sont jugés illégaux par la législation anti-trust (ex : imposer les prix aux distributeurs), et quand il a prise, il ne dispose pas de l'information nécessaire. De plus il se pose un problème de free-rider/dilemne du prisonnier : Supposons qu'une entreprise A mène une politique de prix prédateurs pour couler son concurrent B, selon l'esprit de la politique anti-trust, suffisemment de consommateurs devraient acheter plus cher les produits de B pour neutraliser la politique de A et préserver la concurrence, mais le raisonnement qu'ils vont se faire est : Si j'achète les produits de B, je me sacrifie pour préserver la concurrence, alors que les autres qui free-rident et achètent les produits de B profiteront à long terme de mes efforts sans en assumer les coûts ; s'il y en a trop qui free-rident, la concurrence ne sera pas préservée et j'aurais inutilement payé mes produits plus cher. Mon idée n'est pas de défendre la politique anti-trust, je pense juste que cette note ne convaincra pas grand monde parmis les gens qui y croient car entre autres, il passe de l'impossibilité d'établir des critères simples pour distinguer les prix trop hauts des prix raisonnable à une impossibilité de légiférer, ce qui ne sera accepté par aucun utilitariste sans donner les raisons pour lesquelles il est dangereux de légiférer dans ce cas. En bref il n'étudie pas suffisamment dans cette note les arguments pro-législation anti-trust pour espérer convaincre.
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