h16 Posté 2 décembre 2005 Signaler Posté 2 décembre 2005 D'ailleurs, quels seraient les placements à éviter ? Le mieux est d'exporter ses avoirs à l'étranger. Dans une autre devise, encore mieux. Mais c'est aussi assez compliqué sans se faire désanusser par Bercy.
Messer Posté 2 décembre 2005 Signaler Posté 2 décembre 2005 Et la solution de l'achat d'or ?N'y a t-il pas moyen de le transférer à l'étranger ?Ou créer une société offshore pour tout transférer ?
h16 Posté 2 décembre 2005 Signaler Posté 2 décembre 2005 Et la solution de l'achat d'or ?N'y a t-il pas moyen de le transférer à l'étranger ?Ou créer une société offshore pour tout transférer ? Actuellement une valeur refuge. Le cours ne montera pas jusqu'au ciel, mais pour une discrête opération qu'on qualifiera pudiquement d'optimisation fiscale, dans un temps court, cela peut se jouer. Tout dépend des montants. Acheter 1000 EUR d'or passe inaperçu. En acheter pour 100.000, vous serez fiché. Et quand vous passerez la frontière pour le transformer en monnaie sonnante sur un compte local, vous risquez de vous faire pincer. Mais c'est un simple calcul de risque. Dilbert avait évoqué cette possibilité.
Messer Posté 2 décembre 2005 Signaler Posté 2 décembre 2005 C'est marrant comme l'on discute de solutions digne de contrebandiers afin de protéger NOS biens, acquis honnêtement..
Sous-Commandant Marco Posté 2 décembre 2005 Signaler Posté 2 décembre 2005 N'y a-t-il pas moyen d'acheter de l'or de façon virtuelle? Soit en prenant des actions d'une mine d'or, soit sur Internet? Des e-gold par exemple? www.e-gold.com
Messer Posté 2 décembre 2005 Signaler Posté 2 décembre 2005 La solution de créer un compte Paypal sur un compte étranger, de préférence avec une fiscalité proche du néant, et de transférer ca doit être faisable non ? Il y aura une commission si changement de devises mais à part ca..
h16 Posté 2 décembre 2005 Signaler Posté 2 décembre 2005 La solution de créer un compte Paypal sur un compte étranger, de préférence avec une fiscalité proche du néant, et de transférer ca doit être faisable non ?Il y aura une commission si changement de devises mais à part ca.. Paypal se sert au passage. Ca reste un moindre mal. Cependant, je crois que c'est typiquement un moyen de déplacement fiscal taxé. Il faudrait se renseigner auprès des banques ou de paypal, notamment pour connaître les plafonds que paypal autorise.
Messer Posté 3 décembre 2005 Signaler Posté 3 décembre 2005 Un compte entreprise n'a pas de limite. Le compte particulier je suis plafonné à quelquechose comme 8000€ je crois. Je me demande si la société fictive ne reste pas la meilleure solution. Tu risques quoi sinon si tu veux transférer tes biens et que les vampires du FISC te tombent dessus ?
h16 Posté 3 décembre 2005 Signaler Posté 3 décembre 2005 Un compte entreprise n'a pas de limite.Le compte particulier je suis plafonné à quelquechose comme 8000€ je crois. Je me demande si la société fictive ne reste pas la meilleure solution. Tu risques quoi sinon si tu veux transférer tes biens et que les vampires du FISC te tombent dessus ? Ca dépend. Si tout est domicilié au Luxembourg, en Suisse, ou dans des états réfractaires aux menaces du fisc français (le Delaware en fait partie), le fisc aura beau se démener pour essayer d'obtenir des preuves, il aura du mal à t'inculper. Le plus difficile est de ne pas se faire gauler avant le transfert. Après, pour l'état français, c'est quasiment trop tard surtout si tu décides de ne pas revenir…
Invité jabial Posté 3 décembre 2005 Signaler Posté 3 décembre 2005 Ouep, mais les répercussions seraient gravissimes et à long terme. Moi aussi si ca peut accélerer la dissolution de l'Etat moisi et pourri que l'on a actuellement j'applaudirai à 2mains. Mais je suis pas sur que ca serve notre cause ensuite. Y a des tas de socialos qui seront foutus de foutre ca sur le dos de la mondialisation et de l'ultra giga hyper libéralisme.Plus c'est gros plus ca marche. Et tu crois que si ça ne se casse pas la gueule lamentablement, il va se passer quoi? Reprend les comptes 2 secondes et imagine toi chef d'entreprise, à la tête de ce monstre qu'est devenu l'appareil d'Etat français. Plus tu attendra, plus ce sera grave. L'idée selon laquelle la faillite de l'Etat est évitable est un rêve d'idéaliste. Pour ceux qui sotn intéressés par l'or : http://www.e-gold.com/
DiabloSwing Posté 3 décembre 2005 Signaler Posté 3 décembre 2005 Je viens de lire ça sur fr.soc.economie : "Enfin : même politique (ultralibérale), mêmes effets (rattatinage de l'Etat pour cause de dette monstrueuse). Quant à la dette dûe aux fonctionnaires, elle enfle avec l'ultralibéralisme. Par exemple, en Russie, le nombre de fonctionnaires gratte-papier inutiles a presque doublé par rapport à ce qu'il était sous le "communisme" (Marianne)" C'est énorme, il nous faut vite concocter un bêtisier !! PS : c'est une mine d'or ce gars, je cite : " Actuellement, c'est des libéraux (Villepin) et des ultralibéraux (Sarkozy) qui sont au gouvernement et qui s'entredéchirent en poussant la France dans le vide. Les socialistes libéraux (Hollande) qui regardent le désastre avec la gueule de bois sans en tirer la conséquence et qui écrasent de leur magouille les socialistes de gauche." Nous sommes quoi alors ? Hypermegalibéraux ?
Sous-Commandant Marco Posté 3 décembre 2005 Signaler Posté 3 décembre 2005 Je viens de lire ça sur fr.soc.economie : Ben dis donc, cela ne s'arrange pas sur Usenet. J'ai sans doute eu raison de déserter fr.soc.economie depuis 1996… Nous sommes quoi alors ? Hypermegalibéraux ? C'est comme le blind test chez Ardisson: après le banco, le méga-banco, l'ultra-banco, il y a le mega-ultra-banco et puis après c'est la fin. Une bonne nuit de sommeil et on peut enchaîner sur "Le Vrai Journal".
Dardanus Posté 3 décembre 2005 Signaler Posté 3 décembre 2005 Ces libéraux sont décidément prêt à tout pour calomnier l'État : y compris à multiplier les fonctionnaires inutiles pour démontrer l'inutilité des fonctionnaires. A quoi reconnait-on un bon étatiste : il augmente les effectifs de la fonction publique. A quoi reconnait-on un ultre-libéral : il augmente les effectifs de la fonction publique. Comme le déclarait le regretté Joseph Staline Un vrai saboteur peut faire du bon travail, car c’est pour lui le seul moyen d’inspirer confiance et de continuer à saboter
Sous-Commandant Marco Posté 4 décembre 2005 Signaler Posté 4 décembre 2005 L'article d'Eric Le Boucher cité par Sekonda dans le fil sur Le Monde indique que les investissements ne représentent plus que 8% des crédits, les traitements des fonctionnaires, les dépenses de fonctionnement et le service de la dette absorbant le reste. C'est le seul poste de dépense que l'état peut réduire sans provoquer immédiatement de gros problèmes (sur le long terme, c'est autre chose). 8%, soit quelques dizaines de milliards d'euros seulement! La fin est proche, je n'ai guère plus de doute.
Messer Posté 4 décembre 2005 Signaler Posté 4 décembre 2005 Et tu crois que si ça ne se casse pas la gueule lamentablement, il va se passer quoi? Reprend les comptes 2 secondes et imagine toi chef d'entreprise, à la tête de ce monstre qu'est devenu l'appareil d'Etat français. Plus tu attendra, plus ce sera grave.L'idée selon laquelle la faillite de l'Etat est évitable est un rêve d'idéaliste. Pour ceux qui sotn intéressés par l'or : http://www.e-gold.com/ Je connais la situation ne t'inquiètes pas. Disons que dans un climat libéral, en foutant à la porte les 4/5 des fonctionnaires hors armée, en se débarassant de tout ces poids sociaux la barre pourrait être redressé relativement rapidement. Il est évident que si on fait ca maintenant, c'est faillite ET guerre civile. Je sais bien que sauf miracle, on est foutu.. PS:jolies les perles !De Villepin Libéral j'aurais tout entendu..
pankkake Posté 4 décembre 2005 Signaler Posté 4 décembre 2005 en foutant à la porte les 4/5 des fonctionnaires hors armée Pourquoi hors armée ?
DiabloSwing Posté 4 décembre 2005 Signaler Posté 4 décembre 2005 Quand Maggie s'est occupée de la G-B il y a eu pas mal de tensions, le fait étant qu'il y a une culture libérale (ou individualiste) plus poussée, les réformes étant possibles elles ont pu se faire. En France, le point de non-retour a selon mon pifomètre été dépassé vers la moitié des années 90. C'est pour cela que personnellement je préfererais que cela se passe plus tôt, cela sera sûrement moins sanglant. Mais vu la fuite en avant (je n'ose parler de Bond en Avant) des gouvernements successifs, je pense que la dégradation des taux d'emprunts pour la France risque de survenir du jour au lendemain, et entraîner par effets de cascade la cessation de paiement. Cela peut arriver assez vite. J'espère avoir tort.
Messer Posté 4 décembre 2005 Signaler Posté 4 décembre 2005 Pourquoi hors armée ? Simple optique Minarchiste. Je pourrais dire hors force de l'ordre& justice aussi mais je voulais faire court. Kai Hansen>Je suis malheureusement aussi pessimiste que toi sur la situation, maintenant il faut qu'on parie sur la date du cassage de gueule de notre pays On a du mal à croire qu'une puissance mondiale durant tant de siècles est au bord de l'effondrement..
Dardanus Posté 4 décembre 2005 Signaler Posté 4 décembre 2005 Simple optique Minarchiste.On a du mal à croire qu'une puissance mondiale durant tant de siècles est au bord de l'effondrement.. La monarchie française était la plus prestigieuse d'Europe. Elle a cependant disparu pour une question de trou dans la caisse de l'État.
h16 Posté 5 décembre 2005 Signaler Posté 5 décembre 2005 Simple optique Minarchiste.Je pourrais dire hors force de l'ordre& justice aussi mais je voulais faire court. Kai Hansen>Je suis malheureusement aussi pessimiste que toi sur la situation, maintenant il faut qu'on parie sur la date du cassage de gueule de notre pays On a du mal à croire qu'une puissance mondiale durant tant de siècles est au bord de l'effondrement.. Je ne sais plus où j'ai lu ça, mais je pense que c'est très vrai : les changements brutaux de paradigme, les bouleversements et les révolutions arrivent toujours plus rapidement qu'on ne le pense. Je ne serai pas surpris si cela devait arriver bien avant le 2nd quinquennat de cette piteuse 5eme république. Mai ou Juin 2006 me paraissent possible. En fait, on peut se poser la question autrement : quel événement déclencheur peut provoquer la chute ? Le passage de AAA à AA peut constituer un tel événement. Une grève prolongée dans les services publics qui mettraient pas mal d'entreprises privées à genoux, entraînant une hausse sensible du chômage. Un incident de paiement (retard ou défaut) de la banque de France (Trésor Public), suivie d'une panique des banques… Partant de cette question, on se rend compte que l'état n'a pas suffisamment de tréso pour se retourner. En pratique, je ne sais pas de combien disposent les comptes du Trésor Public ou la CDC pour payer en cas de difficulté soudaine. C'est de ce paramètre que dépend le reste. Je ne crois pas que ce soit 6 mois, de toute façon.
Invité jabial Posté 5 décembre 2005 Signaler Posté 5 décembre 2005 Je suis d'accord pour ne pas virer l'armée dans un premier temps, parce qu'on risquerait d'en avoir besoin pour maintenir l'ordre, et que les foutre dehors est le meilleur moyen de les mettre du côté de nos ennemis.
Messer Posté 5 décembre 2005 Signaler Posté 5 décembre 2005 Je ne sais plus où j'ai lu ça, mais je pense que c'est très vrai : les changements brutaux de paradigme, les bouleversements et les révolutions arrivent toujours plus rapidement qu'on ne le pense. Je ne serai pas surpris si cela devait arriver bien avant le 2nd quinquennat de cette piteuse 5eme république. Mai ou Juin 2006 me paraissent possible.En fait, on peut se poser la question autrement : quel événement déclencheur peut provoquer la chute ? Le passage de AAA à AA peut constituer un tel événement. Une grève prolongée dans les services publics qui mettraient pas mal d'entreprises privées à genoux, entraînant une hausse sensible du chômage. Un incident de paiement (retard ou défaut) de la banque de France (Trésor Public), suivie d'une panique des banques… Partant de cette question, on se rend compte que l'état n'a pas suffisamment de tréso pour se retourner. Le passage de AAA à AA je n'y crois pas trop, ca serait une bonne raison de s'inquiéter mais 99.9% des Francais ne doivent pas savoir ce que c'est. M'est d'avis que le compte rendu de la Loi de Finances pour 2006 risque de faire un malaise (les 2.25% de croissance je n'y crois pas trop). Les grèves qui radicalisent la position des socialistes, nuisant à notre économie et à notre pays c'est probable aussi. Eux qui croyent lutter contre le libéralisme s'apercevront qu'ils ne luttent que contre une autre forme de socialisme, ainsi si des libéraux arrivent avec leurs idées de vrais libéraux je crois qu'il y aura un clash sévère. Ah sinon, au sujet des fonds en cas de tuile, je ne vois que les fonds spéciaux du Premier Ministre qui peuvent être utilisés de manière décrétale en cas d'urgence. Ceux ci sont une enveloppe de confort et participant aussi au financement des services d'espionnages et contre espionnage. Lors d'un exercice budgétaire il me semble qu'on ne peut compter que sur eux lorsque l'on doit bouger des fonds très rapidement sans l'aval du Parlement. Leur montant ? 500M d'€… Bref, pas de quoi tenir longtemps. Alors l'évènement qui risque de tout déclencher je suis quasi persuadé que ce sera une "broutille". Quelquechose qui poussera l'Etat à se déclarer en faillite alors qu'il l'est déjà depuis bien longtemps. Et quand les fonctionnaires n'auront plus leurs salaires, je crains le pire.
wapiti Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 3000 milliards d'€, qui dit mieux ? La France en faillitepar Pascal Gobry LE MONDE | 15.12.05 La commission installée par le ministre Breton, présidée par le banquier Pébereau, rend donc publique la "véritable" dette de l'Etat. Son montant serait proche de 2 000 milliards d'euros, et non de 1 100 milliards comme communiqué par le ministre au Parlement dans le cadre de la préparation du budget 2006. Cette différence, déjà considérable, s'explique essentiellement par l'évaluation des engagements pour les retraites de l'Etat, non comptabilisés dans les documents budgétaires. Mais le calcul Pébereau sous-estime encore gravement les engagements de l'Etat : sa dette n'est pas de quelque 2 000 milliards, mais bien plus sûrement proche de 3 000 milliards. Soit pratiquement 200 % du produit intérieur brut. L'estimation des engagements en matière de retraites doit répondre à la question : et si tout s'arrêtait à la seconde, si on ne recrutait plus, si les gens en activité exigeaient soudain leur droit à retraite, et si on payait toutes leurs retraites aux déjà retraités, jusqu'à leur décès ? Combien cela coûterait-il ? Toute caisse de retraite procède régulièrement à ce genre de calculs pour constituer des provisions. Les calculs de ces engagements, révisés régulièrement en fonction de qui est entré dans le régime, de qui part à la retraite et dans quelles conditions, de qui est mort, etc., constituent la dette qu'a contractée la caisse envers ses affiliés. Ce calcul est obligatoire pour toutes les caisses de retraite, et figure au passif de la caisse. Mais l'Etat ne procède jamais (sauf l'exception de la commission Pébereau) à ce calcul. L'Etat ne se donne pas la peine de publier un bilan. Pas de bilan, donc pas de passif, donc pas d'engagements au titre des retraites. Donc pas de réserves à constituer pour les retraites. Le roi ne doit pas paraître nu. Le mode du calcul de ses engagements par la commission Pébereau minore encore fortement la vraie dette de l'Etat. La commission fait allusion à la méthode d'évaluation utilisée par les caisses de retraite du privé. Mais c'est pour s'en dissocier immédiatement, en soulignant que les "spécificités" de l'Etat rendraient en fait moins importants ses engagements (d'environ la moitié). Or les engagements d'une caisse de retraite du privé sont bien inférieurs à ceux de l'Etat. Lorsque quelqu'un est embauché dans le privé, personne ne prend l'engagement de le payer, d'abord en salaires, puis en retraite, jusqu'à la fin de ses jours. L'Etat, si. Le jour même du recrutement d'un nouvel agent, l'Etat prend deux types d'engagements envers lui, qui majorent ses obligations par rapport à celles d'une caisse du privé : l'engagement de servir au nouvel agent des traitements jusqu'à son départ à la retraite, et ensuite de lui servir une pension jusqu'à son décès. Et si le fonctionnaire se marie un jour — si ce n'est déjà fait —, de continuer à servir une rente à sa veuve (le cas échéant). Or le calcul de la commission Pébereau, inspiré des pratiques du privé, fait l'impasse sur ces engagements considérables de l'Etat, d'abord en matière de salaires, et, surtout, pour ce qui nous concerne, la retraite. Jean-Marie a 22 ans. Il vient d'être embauché dans le privé, c'est son premier job. Il dépend du régime général, il commence à cotiser, son patron aussi, pour avoir droit à une retraite un jour. Le lendemain de son embauche, la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (CNAV) calcule la contrepartie d'un jour de cotisation de Jean-Marie et de son patron. Ce jour de cotisation lui donnera droit, dans quarante ans, à un petit morceau de retraite. Philippe, lui, 22 ans aussi, vient de réussir le concours d'agent administratif. Il entre dans le régime de retraite des fonctionnaires. Le lendemain de son recrutement, si l'Etat devait calculer l'engagement retraite qu'il a pris envers Philippe, il ne devrait pas faire comme la caisse de retraite de Jean-Marie. Le lendemain de son recrutement en effet, Philippe a le droit à un salaire, puis à une pension complète dans quarante ans — sauf exceptions et accident, nous regardons ici le cas général —, et ce jusqu'à la fin de ses jours. On ne peut donc pas calculer les droits de Philippe comme ceux de Jean-Marie, car ceux de Philippe, après un jour de travail, sont considérablement supérieurs à ceux de Jean-Marie. C'est pourtant un peu ce que font les experts de la commission Pébereau. Serge a 17 ans et demi. Il vient de s'engager dans la Légion. Il est prévu qu'il passera sept ans et demi sur les théâtres d'opérations extérieures de la France. Ensuite, il pourra quitter l'armée à 26 ans avec un droit à pension jusqu'à la fin de ses jours, qui commencera à 500 euros, mais doublera tous les trente ans, soit 2 000 mille euros à 86 ans. Si, à 60 ans, il épouse une jeunette de 30 ans, ce droit à pension lui sera reversé dès la mort de Serge. Ce qui peut encore durer soixante ans. Récapitulons : le jour où l'Etat engage Serge, il s'oblige sur des montants colossaux. Cette obligation n'apparaît nulle part, dans aucune comptabilité publique. Et si quelque commission de Bercy fait des estimations de ce à quoi s'est obligé l'Etat en engageant Serge, elle minorera considérablement le calcul, en faisant comme si Serge pouvait être renvoyé du jour au lendemain avec un semblant de retraite. Alors qu'en réalité l'Etat devra payer Serge jusqu'à sa mort, et même jusqu'à la mort de sa future épouse. Il faut avoir à l'esprit cette grande différence quand on regarde les calculs que publie la commission Pébereau sur les engagements de l'Etat en matière de retraites, tout en occultant ses vrais engagements en matière de salaires. L'Etat fait des calculs copiés du privé. Mais le privé, lui, à partir de ses calculs, constitue des réserves, qu'il met en face de ses engagements. L'Etat fait des calculs très minorés, mais ne constitue aucune réserve. Il fait simplement voter par le Parlement un budget pour honorer la charge courante des retraites, mais il fait comme s'il ne devait jamais avoir à payer les salaires et les retraites des années suivantes. En face de sa dette de 3 000 milliards d'euros, au bas mot, à inscrire à son passif, l'Etat devrait pouvoir mettre ses actifs — les plus consistants sont immobiliers : château de Versailles, tour Eiffel, etc. Mais c'est largement insuffisant. D'après nos estimations, le "capital social" de l'Etat devrait être négatif, ce qui signifie qu'au fil des ans l'Etat a pris plus d'engagements qu'il n'en a les moyens. Ce qui est une autre manière de dire : notre Etat est en faillite. Même s'il vendait à des Japonais le château de Versailles au prix fort, la tour Eiffel, le Musée du Louvre, tout son patrimoine, l'Etat français ne pourrait honorer ses engagements sur les retraites et les salaires. Le roi est complètement nu. Pascal Gobry est membre de l'Institut des actuaires français (spécialistes des calculs de probabilité sur le rendement des produits financiers) qui réunit les experts en matière de retraites. Ancien administrateur de l'Insee, il est l'auteur de La Grande Duperie, la vérité sur vos retraites (Plon, 2003). source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-721707,0.html
William White Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 Récapitulons : le jour où l'Etat engage Serge, il s'oblige sur des montants colossaux. Cette obligation n'apparaît nulle part, dans aucune comptabilité publique. Et si quelque commission de Bercy fait des estimations de ce à quoi s'est obligé l'Etat en engageant Serge, elle minorera considérablement le calcul, en faisant comme si Serge pouvait être renvoyé du jour au lendemain avec un semblant de retraite. Alors qu'en réalité l'Etat devra payer Serge jusqu'à sa mort, et même jusqu'à la mort de sa future épouse. L'État est devenu tellement tentaculaire que plus personne ne contrôle les extrémités de ses administrations. En 2005, on en est réduit à faire des estimations de 2000 milliards un jour, 3000 milliards un autre, à + ou - 1000 milliards près. Pathétique. (si on parlait en centimes français, comme mes grand-parents… histoire de rire un peu).
wapiti Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 (si on parlait en centimes français, comme mes grand-parents… histoire de rire un peu). à la louche 2 000 000 000 000 000 anciens francs
DiabloSwing Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 Les réactions des lecteurs sont pitoyables…(au fait met le lien en format code Wapiti !), ils chipottent comme pas deux, en faisant l'autruche, en parlant des USA (pour éviter de trop se regarder un nombril qui se dégrade de jour en jour, critiquons les USA !), en minimisant les répercussions de cette bombe…non vraiment les lecteurs du monde ne savent pas trop ce qu'est réellement une dette…et ils le prouvent !
Sous-Commandant Marco Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 Hi hi hi hi, j'ai particulièrement apprécié ce commentaire: Cet article est malhonnete intellectuellement! Les salaires ne sont pas des charges à provisionner ! C'est FAUX ! un salaire est un revenu égal à la productivité du travail du fonctionnaire. Mr Gobry sous entend ici que les profs, médecins…ne produisent rien !! Quant à faire comme si on "liquidait" l'Etat, c'est également idiot ! L'Etat a un horizon infini. Le seul critère pertinent est que les dépenses courantes soient financées par les impots et les investissements par la dette L'état a un horizon infini! Les fonctionnaires à la retraite sont productifs. C'est beau comme du Rocard.
L'affreux Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 Il n'y a que deux méthodes pour revenir à l'équilibre :- augmenter les entrées : ce serait augmenter les impôts ou les rentrées fiscales - diminuer les dépenses : ce serait baisser drastiquement les prestations servies, les traitements de la fonction publique (en volume et en nombre). Le chemin est très très étroit pour retourner à un hypothétique équilibre sans tomber dans l'ornière d'une révolution… C'est pour ça que ma conclusion personnelle, compte tenu du manque évident de finesse de manoeuvre de nos politiques les plus en vue, est qu'une révolution aura bien lieu. Quand ? Une dictature plutôt. Au fur et à mesure que la plupart des politiques se rangeront dans le camp du raisonnable, les électeurs basculeront vers les populistes. On a commencé. Ceci-dit ça ne durerait pas forcément, une révolution pourrait effectivement terminer tout ça. C'est moche comme prévision. J'espère qu'on y échappera.
Messer Posté 17 décembre 2005 Signaler Posté 17 décembre 2005 La chose qui me choque dans cet article c'est le manque d'honneteté de nos politiques face à la situation. "La France a 150% ou 200% de son PIB en dette? Ce n'est pas grave les dettes, l'Etat peut financer des dettes infinies" Et bien dans ce cas, une fois parti dans un drame financier comme nous le connaissons, autant dilapider plus d'argent si ca peut les aider à se faire réelire. De plus, avoir des estimations qui fluctuent de 1T €, faut quand même en avoir une couche..Comment veulent t-ils adopter une politique de rigueur budgétaire si ils sont incapables d'estimer correctement la dette à rembourser ?
h16 Posté 17 décembre 2005 Signaler Posté 17 décembre 2005 Une dictature plutôt. Au fur et à mesure que la plupart des politiques se rangeront dans le camp du raisonnable, les électeurs basculeront vers les populistes. On a commencé. Ceci-dit ça ne durerait pas forcément, une révolution pourrait effectivement terminer tout ça. C'est moche comme prévision. J'espère qu'on y échappera. La prévision est exacte. On n'y échappera assez peu probablement. Hayek faisait le même constat (La Route de La Servitude). On met en place un état providence. Tout le monde en profite. Petit à petit, les problèmes s'amoncellent. On doit réagir fermement : populisme, puis extrêmisme, dictature… L'état a un horizon infini! Les fonctionnaires à la retraite sont productifs. C'est beau comme du Rocard. Il fallait lire : "La stupidité des étatistes a un horizon infini."
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.