Dardanus Posté 29 novembre 2005 Signaler Posté 29 novembre 2005 Le cas de l'après guerre me fascine et contribue au mythe de Gaulle. L'action de l'Etat a été largement surdimensionnée. Et d'ailleurs en Allemagne fédérale, où par rejet du nazisme, toute planification et intervention de l'État étaient écartées, la croissance fut très forte. La France participait d'un mouvement général de croissance et le rôle attribué à l'État relève de la croyance collective.
Calembredaine Posté 29 novembre 2005 Signaler Posté 29 novembre 2005 C'est au contraire le plus rapide. Même si ce point est "oublié" par nos media. Les cas de la Chine et de la Russie sont probants. Même si il s'agit d'une libéralisation pour seulement une "élite" de la population. Ces pays ont de la chance d'avoir tant d'élites.
xxc Posté 30 novembre 2005 Signaler Posté 30 novembre 2005 @ gatnikti (Avertissement: je ne connais pas grand-chose à l'économie en général ni à Keynes en particulier.) Ce qui me choque chez les keynesiens, c'est qu'ils se permettent de considérer tes économies et les miennes comme des variables avec lesquelles ils peuvent légitimement jouer. C'est insupportable. Ces gens n'ont aucun sens moral et aucune considération pour les êtres humains. Qu'ils relancent donc leur consommation avec leur propre argent! Quel est donc ce culot qui leur permet de dire que j'ai trop ou pas assez d'épargne? Non mais de quoi je me mêle! Elles sont à qui mes économies? À moi? Oui ou non? Si oui, moi seul ai à avoir un avis sur la pertinence de cette épargne. Point. Chaque personne qui épargne le fait dans un but particulier, qui lui est propre. Il est stupide d'ajouter à mon épargne la tienne, celles des membres de ce forum et celles de tous les Français. Ça n'a pas de sens, c'est aussi bête que d'ajouter des zèbres à des ananas: autant d'épargnes particulières, autant de projets, autant de vies, autant de parcours singuliers. Parler d'une épargne globale à l'échelle d'un pays n'a qu'un intérêt statistique: on ajoute des euros et on perd tout le reste, l'essentiel, ce que justement ces euros veulent dire pour ceux qui ne les ont pas consommés. De manière totalement intuitive (pas du tout scientifique), je pressens que, à partir du moment où, 1. primo, on adopte un comportement immoral qui consiste à imposer son point de vue à des braves gens ("arrêtez d'épargner, dépensez!"), et où, 2. deuzio, on fait preuve de bêtise en additionnant des quantités qui n'ont aucune bonne raison d'être additionnées (ton épargne et la mienne), eh bien dès lors la théorie keynésienne ne peut être que foireuse. On ne fait pas des étincelles en étant immoral et bête.
h16 Posté 30 novembre 2005 Signaler Posté 30 novembre 2005 On ne fait pas des étincelles en étant immoral et bête. Voilà.
Sous-Commandant Marco Posté 30 novembre 2005 Signaler Posté 30 novembre 2005 Il faut distinguer le keynésianisme tel que proposé par Keynes lui-même et tel qu'appliqué par les politiques. Le keynésianisme original est une théorie valable dans des conditions tellement restreintes qu'elle présente peu d'intérêt. C'est une expérience de paillasse, inapplicable en pratique. Ce qui est intéressant, c'est que les politiques y ont vu une justification de leur fièvre dépensière, tandis que la théorie économique classique démontre que l'intervention de l'état doit être réduite à un strict minimum. Voilà que l'on ne dépense plus pour satisfaire son appétit de pouvoir ou pour faire plaisir aux électeurs, on peut dépenser aussi pour relancer l'économie. Donc, même si la théorie économique keynésienne pure est quelque peu en déshérence (ce dont je ne suis d'ailleurs pas sûr), on peut constater que les politiques de relance par la consommation et la dépense publique trouvent preneur dans à peu près tous les pays. On peut dépenser plus en creusant les déficits, en faisant marcher la planche à billets, en se lançant dans les grands travaux pharaoniques, en baissant artificiellement les taux d'intérêt, voire en faisant tout cela en même temps, en accumulant toutes les manies des gouvernements. Le keynésianisme n'est plus une théorie respectable mais un beau costume pour les anti-libéraux (qui se seraient retrouvés bien à poil sans le Prix Nobel de Keynes).
ronan Posté 30 novembre 2005 Signaler Posté 30 novembre 2005 Excellent post de xxc : tu as tout compris et tu le résumes parfaitement àmha ! Keynes a mis au point sa théorie afin de contrer l'involution possible de la société industrielle vers le socialisme en introduisant une gestion macro centralisée de l'économie tout en laissant qq degrés de libertés micros aux agents (mais pas trop quand même). La 2nde Guerre Mondiale et l'économie de guerre, l'attrait du Communisme - notamment (on l'oublie) auprès des administrateurs US du Trésor - (et l'échec du libéralisme en général , ne nous voilons pas la face) auprès des élites dirigeantes ont fait le reste. C'est initialement une théorie de grands bourgeois qui croient leur monde voué à la destruction totale s'ils ne régulent pas avec fermeté les comportements financiers et économiques d'une classe moyenne "irrationnelle" ou "irresponsable" et dotée de facultés dangereuses (la capacité d'épargne individuelle et son influence sur le crédit, la coalition en syndicats rigidifiant les salaires à la baisse, l'attrait des extrémismes politiques en cas de dépression économique etc) qu'il faut donc guider via la porte étroite sur le droit chemin dun bien-être global comme un bon pâtre technoscient. Le respect dû à l'individu est naturellement nié au profit d'un intérêt général supposé se refléter dans les agrégats économétriques. C'est donc très naïf ou très cynique selon les gens. Un excellent article du meilleur contradicteur de Keynes au XXème siècle àmha (?) sur l'échec de ses théories à long terme.
Invité jabial Posté 30 novembre 2005 Signaler Posté 30 novembre 2005 xxc, je n'ai qu'un mot à te dire : BRAVO.
gatnikti Posté 13 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 13 décembre 2005 Merci à tous pour vos réponses. J'en déduis que si aujourd'hui l'Etat décidait de procéder à une relance keynesienne, elle échouerait inévitablement, n'amenant que plus d'inflation ? Le plus intéressant dans tout cela aura quand même été d'apprendre que l'Etat n'y a été pour rien dans les Trentes Glorieuses .
Nicolas Luxivor Posté 14 décembre 2005 Signaler Posté 14 décembre 2005 Merci à tous pour vos réponses.J'en déduis que si aujourd'hui l'Etat décidait de procéder à une relance keynesienne, elle échouerait inévitablement, n'amenant que plus d'inflation ? Oui, c'est d'autant plus vrai que le gouvernement est en faillite. Il serait temps pour les français d'exiger sa démission. Le plus intéressant dans tout cela aura quand même été d'apprendre que l'Etat n'y a été pour rien dans les Trentes Glorieuses . Je ne connais pas votre age mais je pense que vous connaissez "l'engouement" actuel du gouvernement français pour l'expansion de l'informatique. On peut dire, sans vraiment casser un mythe cette fois, que le gouvernement a un retard de 3 à 4 décénies. Dans une génération, (environ 15 ans), vous verrez que le gouvernement (made from Vème république), si ce type de gouvernement tient encore, s'appropiera l'expansion de l'informatique en France et attribuera l'utilisation de la souris à Jospin. Par des investissements "très importants"… TO5 et MO7 en exemple…
h16 Posté 14 décembre 2005 Signaler Posté 14 décembre 2005 Dans une génération, (environ 15 ans), vous verrez que le gouvernement (made from Vème république), si ce type de gouvernement tient encore, s'appropiera l'expansion de l'informatique en France et attribuera l'utilisation de la souris à Jospin. Par des investissements "très importants"… TO5 et MO7 en exemple… Aaaaaah, le Plan Calcul. Quel régal.
gatnikti Posté 17 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 17 décembre 2005 Dans une génération, (environ 15 ans), vous verrez que le gouvernement (made from Vème république), si ce type de gouvernement tient encore, s'appropiera l'expansion de l'informatique en France et attribuera l'utilisation de la souris à Jospin. Par des investissements "très importants"… TO5 et MO7 en exemple… Cependant, rendons à César ce qui est à César, c'est quand même grâce à l'ARCEP, insitution gouvernementale, que s'est développée les conditions propices à une saine concurrence.
squark Posté 18 décembre 2005 Signaler Posté 18 décembre 2005 Cependant, rendons à César ce qui est à César, c'est quand même grâce à l'ARCEP, insitution gouvernementale, que s'est développée les conditions propices à une saine concurrence. Que se serait-il passer si l'ARCEP n'avait pas "assaini" cette concurrence "malsaine"? Pourriez-vous nous l'expliquer ?
h16 Posté 18 décembre 2005 Signaler Posté 18 décembre 2005 Cependant, rendons à César ce qui est à César, c'est quand même grâce à l'ARCEP, insitution gouvernementale, que s'est développée les conditions propices à une saine concurrence. Mais dites moi, l'ARCEP existait parce que … ?
Sous-Commandant Marco Posté 18 décembre 2005 Signaler Posté 18 décembre 2005 Que se serait-il passer si l'ARCEP n'avait pas "assaini" cette concurrence "malsaine"?Pourriez-vous nous l'expliquer ? Si l'état ne "régulait" pas la concurrence sur le marché des télécoms? C'est simple, ce serait la loi de la jungle. Les opérateurs s'entendraient entre eux puis se concentreraient dans d'énormes conglomérats en faisant semblant de se concurrencer, tout en alignant leurs prix les uns sur les autres. Les actionnaires se rempliraient les poches avec les énormes profits ainsi générés sur le dos des consommateurs. Les petites entreprises françaises de téléphonie (Alcatel, Sagem) seraient balayées par les multinationales comme Motorola, Nokia, Ericsson, Samsung. France Telecom aurait peut-être perdu des dizaines de milliards d'euros en bourse et se tournerait vers son actionnaire de référence et les contribuables pour rembourser ses énormes dettes. L'état serait obligé d'intervenir pour mettre bon ordre dans tout cela, en infligeant à tous ces vilains capitalistes des centaines de millions d'euros d'amendes, dont les consommateurs ne verraient pas un centime. Mais grâce à la formidable clairvoyance de nos énarques et nos X-Telecom, grâce à l'ART et à l'ARCEP, ce n'est pas dans notre beau pays que tout cela s'est produit, non, non, non.
h16 Posté 18 décembre 2005 Signaler Posté 18 décembre 2005 Et puis l'état ou une de ses instance qui "assaini" quelque chose, ça a un parfum d'impossible, de défi jamais relevé, ou de baliverne à air chaud.
gatnikti Posté 18 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 18 décembre 2005 Si l'ARCEP n'avait pas fait bouger les choses, France Télécom aurait fait ce qu'il veut, vu que toutes les lignes téléphoniques lui appartiennent. Même si ça, c'est la conséquence d'un monopole d'Etat.
squark Posté 18 décembre 2005 Signaler Posté 18 décembre 2005 Même si ça, c'est la conséquence d'un monopole d'Etat. oui je crois que c'est surtout ça qui est intéressant … l'ARCEP est donc une organisation étatique qui se charge de démonter un monopole étatique…
gatnikti Posté 18 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 18 décembre 2005 oui je crois que c'est surtout ça qui est intéressant …l'ARCEP est donc une organisation étatique qui se charge de démonter un monopole étatique… On combat le feu par le feu, comme on dit. C'est pourquoi dans ce cas précis, l'intervention de l'Etat fut important pour le développement de l'ADSL en France.
pankkake Posté 18 décembre 2005 Signaler Posté 18 décembre 2005 On combat le feu par le feu, comme on dit. Dans ce cas là, l'Etat a fait le pompier pyromane.
h16 Posté 19 décembre 2005 Signaler Posté 19 décembre 2005 On combat le feu par le feu, comme on dit.C'est pourquoi dans ce cas précis, l'intervention de l'Etat fut important pour le développement de l'ADSL en France. Il serait amusant que vous repreniez calmement les prix pratiqués et le taux de pénétration de l'ADSL en France avant la libéralisation complète (dégroupage total) et après. Il serait aussi amusant qu'on puisse expliquer par l'intervention (divine) de l'état l'hémorragie constatée de clients de FT vers les autres opérateurs. Mais c'est sans doute là la vision partiale de mon oeil imbibé jusqu'au nerf d'ultralibéralisme grancapitalesque …
gatnikti Posté 19 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 19 décembre 2005 Dans ce cas là, l'Etat a fait le pompier pyromane. Oui sauf que lorsque France Télécom était un monopole, c'était dans le but précis de rattraper le retard en matière de télécommunication de la France. Ils ne pouvaient pas prévoir l'ADSL. Depuis, les choses ont changés. Et puis, l'Etat a ouvert le capital de FT en pleine bulle internet. Pas si pyromane que ça…
h16 Posté 19 décembre 2005 Signaler Posté 19 décembre 2005 Ils ne pouvaient pas prévoir l'ADSL. Vous plaisantez je suppose. Très fin. Depuis, les choses ont changés.Et puis, l'Etat a ouvert le capital de FT en pleine bulle internet. Pas si pyromane que ça… Pour des raisons européennes, l'état devait ouvrir le capital (à ce moment là). L'analyse "bulle" est fausse : vous tenez compte d'un phénomène qui a été vu comme tel qu'une fois la bulle éclatée. En outre, une opération comme celle là se prépare des mois / années avant même qu'une spéculation échevelée soit en place.
Etienne Posté 19 décembre 2005 Signaler Posté 19 décembre 2005 L'analyse "bulle" est fausse : vous tenez compte d'un phénomène qui a été vu comme tel qu'une fois la bulle éclatée. L'expression "exubérance irrationnelle" a été utilisée bien avant que la dite bulle se dégonfle, tout en signalant que c'était effectivement une bulle. Tu sais pertinement que les marchés boursiers sont le phènomène mimétique par excellence, ce qui est à fort double-tranchant : on suit un initiateur de mouvement dans une direction en pensant qu'il a des connaissances plus appropriées que les notres - s'il ne se plante pas, c'est génial pour tout le monde, puisque tout le monde en profite en se rapprochant des conditions "objectives" de valorisation ; s'il se plante, on obtient une accumulation de ce type de phènomènes, qui crescendo, induit une bulle spéculative. Malgré tous les dénigrements ad hominem que l'on peut faire de Keynes, le fait qu'il ait été un spéculateur avisé n'est pas pour rien dans l'importance qu'il accorde à l'imitation dans les phénomènes économiques - imitation, qui est d'ailleurs au coeur de l'analyse de deux seuls autres économiques que sont Smith et Hayek.
gatnikti Posté 19 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 19 décembre 2005 Vous plaisantez je suppose. Très fin. Non, je cite : En 1941, une Direction des Télécommunications est créée au sein de ce ministère et en 1944 le CNET, Centre National d'Études des Télécommunications, a pour mission de développer l'industrie des télécommunications en France.Dans les années 1970, la France met les bouchées doubles pour rattraper son retard sur plusieurs autres nations avec le programme « delta LP » (accroissement des lignes principales). De fait, avec le concours des industriels français, sont mis au point par les ingénieurs et chercheurs de France Télécom la commutation numérique, le minitel, la norme GSM. Source : Wikipédia En 1944, ils ne pouvaient pas prévoire l'ADSL, à moins que ce soient de supers visionnaires… Pour des raisons européennes, l'état devait ouvrir le capital (à ce moment là). L'analyse "bulle" est fausse : vous tenez compte d'un phénomène qui a été vu comme tel qu'une fois la bulle éclatée. En outre, une opération comme celle là se prépare des mois / années avant même qu'une spéculation échevelée soit en place. Très bien, alors disons simplement qu'ils sont tombés au bon moment.
h16 Posté 19 décembre 2005 Signaler Posté 19 décembre 2005 L'expression "exubérance irrationnelle" a été utilisée bien avant que la dite bulle se dégonfle, tout en signalant que c'était effectivement une bulle. Tu sais pertinement que les marchés boursiers sont le phènomène mimétique par excellence, ce qui est à fort double-tranchant : on suit un initiateur de mouvement dans une direction en pensant qu'il a des connaissances plus appropriées que les notres - s'il ne se plante pas, c'est génial pour tout le monde, puisque tout le monde en profite en se rapprochant des conditions "objectives" de valorisation ; s'il se plante, on obtient une accumulation de ce type de phènomènes, qui crescendo, induit une bulle spéculative.Malgré tous les dénigrements ad hominem que l'on peut faire de Keynes, le fait qu'il ait été un spéculateur avisé n'est pas pour rien dans l'importance qu'il accorde à l'imitation dans les phénomènes économiques - imitation, qui est d'ailleurs au coeur de l'analyse de deux seuls autres économiques que sont Smith et Hayek. Ceci est exact. Mais je remarquais simplement que l'introduction de FT en bourse étant une opération fort complexe, elle avait été décidée et lancée bien avant que la bulle se soit formée, bien que, effectivement aussi, l'introduction se soit faite, à quelques mois près (un an il me semble), quasiment au plus haut… En 1944, ils ne pouvaient pas prévoire l'ADSL, à moins que ce soient de supers visionnaires… Ce que vous êtes en train de laisser supposer (je ne peux croire que vous le pensiez), c'est que la stratégie de FT était décidée dès 1944. Et là, tout s'explique En pratique, FT était plutôt en avance pour l'ADSL (grâce aux équipes du CNET, et le développement du RNIS/ISDN précurseurs sont de son fait). La France a disposé, de mémoire, de l'un des premiers réseaux numériques de téléphone en backbone. Enfin, pour revenir au coeur du sujet, je ne vois pas en quoi exactement l'état a fait mieux que les entreprises privées pour la téléphonie. Par contre, je vois nettement en quoi il a provoqué des tarifs élevés et des structures redondantes inutiles, des développements fort coûteux qui nous ont ostracisés du reste du monde (ah, le Minitel, formidable bidule franco-français en tout point comparable au TGV, à Phoenix, etc…).
gatnikti Posté 19 décembre 2005 Auteur Signaler Posté 19 décembre 2005 Ce que vous êtes en train de laisser supposer (je ne peux croire que vous le pensiez), c'est que la stratégie de FT était décidée dès 1944. Et là, tout s'explique Ce que je veux dire, c'est qu'au moment du monopole et de la construction des lignes, on ne pouvait pas savoir que l'ADSL emergerait 50 ans plus tard et que toutes ces lignes donneraient donc un autre monopole à celui de FT. A partir de là, l'ARCEP était la seule solution pour résoudre le problème actuel. En pratique, FT était plutôt en avance pour l'ADSL (grâce aux équipes du CNET, et le développement du RNIS/ISDN précurseurs sont de son fait). La France a disposé, de mémoire, de l'un des premiers réseaux numériques de téléphone en backbone. Ca a donc l'air d'un mission accomplie . Enfin, pour revenir au coeur du sujet, je ne vois pas en quoi exactement l'état a fait mieux que les entreprises privées pour la téléphonie. Par contre, je vois nettement en quoi il a provoqué des tarifs élevés et des structures redondantes inutiles, des développements fort coûteux qui nous ont ostracisés du reste du monde (ah, le Minitel, formidable bidule franco-français en tout point comparable au TGV, à Phoenix, etc…). On ne pourra jamais comparer, mais en tout cas à l'époque ils ont décidé qu'un monopole d'Etat serait la meilleure solution. En ce qui concerne le minitel, ça n'a apparemment pas été un si grand désastre que cela : En 1985 on a dépassé le million de Minitels en service en France, ainsi que le million d'heures de communications de services par mois. En 2000, le Minitel était utilisé par près de 25 millions de personnes (sur 60 millions d'habitants) avec un parc de près de 9 millions de terminaux. Il dépassait le nombre d'utilisateurs du réseau CompuServe, qui offrait outre-Atlantique des services semblables, et plus encore de Prodigy qui lui ressemblait davantage parce qu'utilisant le code Vidéotex.Source : Wikipédia. Maintenant il est vrai que pour ma part, je ne l'ai jamais utilisé.
pankkake Posté 19 décembre 2005 Signaler Posté 19 décembre 2005 Moi j'ai utilisé le Minitel, par obligation (services de l'éducation nationale (hé, c'est que ça rapportait de l'argent, contrairement à Internet)). Et c'est bien à cause de ce truc que FT a retardé le développement d'Internet.
Sous-Commandant Marco Posté 20 décembre 2005 Signaler Posté 20 décembre 2005 Le Minitel était une grosse daube dont la technologie datait des années 70, qui permit à Thomson et Alcatel de fourguer leurs fonds de tiroir. Effectivement, FT a mis des bâtons dans les roues d'Internet pour sauvegarder les énormes revenus générés par le Minitel. Qui se souvient encore de l'agrément de France Telecom pour les modems et les téléphones? Il faut néanmoins reconnaître que les efforts de l'état en matière de télécoms ont porté leurs fruits. La France a un excellent réseau de téléphonie fixe, qui n'est pas pour rien dans le développement d'ADSL, alors que la dissémination d'Internet fut ralentie au début des années 90 aux Etats-Unis, du fait de la mauvaise qualité de pas mal de boucles locales. Le problème, c'est que cette excellence du CNET et de France Telecom a été payée au prix fort par d'autres secteurs d'activité. Où sont-ils les Dell, les Microsoft, les Cisco français? L'industrie du logiciel, naguère seconde mondiale, a sombré corps et biens. Les constructeurs nationaux ont été balayés.
h16 Posté 20 décembre 2005 Signaler Posté 20 décembre 2005 Le Minitel était une grosse daube dont la technologie datait des années 70, qui permit à Thomson et Alcatel de fourguer leurs fonds de tiroir. Effectivement, FT a mis des bâtons dans les roues d'Internet pour sauvegarder les énormes revenus générés par le Minitel. Qui se souvient encore de l'agrément de France Telecom pour les modems et les téléphones?Il faut néanmoins reconnaître que les efforts de l'état en matière de télécoms ont porté leurs fruits. La France a un excellent réseau de téléphonie fixe, qui n'est pas pour rien dans le développement d'ADSL, alors que la dissémination d'Internet fut ralentie au début des années 90 aux Etats-Unis, du fait de la mauvaise qualité de pas mal de boucles locales. Le problème, c'est que cette excellence du CNET et de France Telecom a été payée au prix fort par d'autres secteurs d'activité. Où sont-ils les Dell, les Microsoft, les Cisco français? L'industrie du logiciel, naguère seconde mondiale, a sombré corps et biens. Les constructeurs nationaux ont été balayés. Allons, allons, il nous reste BULL. Wahahahahahahahaha, pardon, je n'ai pas pu m'en empêcher … Ce que je veux dire, c'est qu'au moment du monopole et de la construction des lignes, on ne pouvait pas savoir que l'ADSL emergerait 50 ans plus tard et que toutes ces lignes donneraient donc un autre monopole à celui de FT. A partir de là, l'ARCEP était la seule solution pour résoudre le problème actuel. Exemple type de non sequitur. "On ne pouvait pas savoir que l'ADSL émergerait" DONC "l'ARCEP était la seule solution". Il vous reste à prouver cette implication logique. De mon côté, a/ je n'en vois pas b/ sur tous les autres pays qui ont l'ADSL actuellement, ils n'ont pas eu besoin d'un équivalent à l'ARCEP, à commencer par les US, le Japon, et … la Chine. Je suppose que vous aurez une explication qui permettra d'une part de résoudre b/ tout en balayant a/. Ca a donc l'air d'un mission accomplie . A quel prix ? C'est toute la question ! Que l'état arrive à faire des choses, encore heureux compte tenu des tombereaux de fric qu'on lui laisse. Mais s'il lui faut 100 euros là ou une entreprise privé le fait pour 10, je ne vois pas où est la gloire. Vous aimez être spolié ? Moi pas. On ne pourra jamais comparer, mais en tout cas à l'époque ils ont décidé qu'un monopole d'Etat serait la meilleure solution. Voilà. ILS ont décidé. Pas moi. Mais avec mon argent. Et le vôtre. Que vous en soyez content, soit. Que ceci me soit imposé, pas d'accord. En ce qui concerne le minitel, ça n'a apparemment pas été un si grand désastre que cela :Maintenant il est vrai que pour ma part, je ne l'ai jamais utilisé. Il ne s'agit pas de désastre là encore. Tout comme le PAL/SECAM ou toutes les normes, technologies et consors que nous avons produites, la plupart sont excellentes et fonctionnent très bien. Le TGV marche bien, il est très sûr, etc… MAIS PERSONNE N'EN VEUT !! Nos supers-technologies du futur qui nous propulsent loin dans le monde de Jules Vernes restent poussiéreuses sur les étagères élevées des labos français, sous l'oeil attendri et goguenard des chercheurs du monde entier qui rigolent bien de nos bidulatrons 2000 et autres bloubigorls 500. Le TGV n'a jamais été exporté. Le Minitel non plus. Le SECAM n'est utilisé que dans nos ex-colonies et encore (et dans un ou deux "paradis" communistes il me semble) etc… Sur le plan techno, ok. Sur le plan commercial, four. Analyse ?
ronan Posté 20 décembre 2005 Signaler Posté 20 décembre 2005 Connaissant bien le dossier de l'ADSL et de FT, je me permets de donner quelques précisions. - La France a rattrapé tardivement son retard en équipement téléphonique (autre cas : l'Italie) dans les années 70, d'où la relative modernité des équipements dans les années 80/90. - Pour autant, on s'est aperçu au début des années 2000 que le réseau commuté (RTC, le réseau filaire classique) n'était pas si parfait que cela, principalement du fait d'une gestion hasardeuse. Certaines parties du réseau n'étaient plus documentées que dans la tête de quelques techniciens, par exemple… - La France est le seul pays à ma connaissance où l'on a - par décision technocrato-politique - posé puis remplacé des réseaux de télécom numériques par des réseaux analogiques (plan Câble des années 80), occasionnant ainsi la suprématie absolue du RTC sur les réseaux câblés, obsolètes et peu adaptés à l'Internet, 20 ans plus tard - la peur de l'émergence de médias TV locaux incontrôlables par Paris a également joué pour ralentir le cable - l'ADSL a été inventé en partie dans les labos du CNET dans les années 80. Le but est de réutiliser le réseau téléphonique propriété de l'Etat (puis de FT par déclassement) à qui mieux-mieux. Tout le monde sait que la fibre optique est bien meilleure, mais elle aurait concurrencé FT trop tôt… - Les technologies hertziennes (type BLR, ou Wifi aujourd'hui) auraient pu également concurrencer l'ADSL mais FT a évidemment tout intérêt à ralentir voire stopper leur progression
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