John Loque Posted March 16, 2006 Report Posted March 16, 2006 Certains d'entre-vous se sont-ils intéressés aux problèmes de transport urbain et en particulier aux solutions que pourraient constituer les taxis et les mini-bus privés (jitneys)? Je viens de relire les pages qu'y consacre Salin dans Libéralisme (280-283) mais j'ai du mal à trouver des articles plus approfondis sur le sujet, particulièrement en français. Si vous en avez, merci de les signaler. Ce thème me semble particulièrement intéressant pour des organisations comme LC ou AL. Si vous avez des infos concernant la réglementation (française ou belge) du secteur, je suis également intéressé.
L'affreux Posted March 16, 2006 Report Posted March 16, 2006 Ce que je peux te dire, c'est que à Douala (Cameroun), à Pereira (Colombie), les transports sont privés, avec de multiples intervenants indépendants (Douala) ou plusieurs grandes compagnies (Pereira). Le service est plutôt de bonne qualité, et le prix raisonnable. Par contre l'entretien des routes ne dépend que de l'Etat, les intervenants privés ne sont pas capables de s'organiser sur ce point, à ce jour. Pour Douala : entre 100 et 300 FCFA selon la longueur du trajet et si l'on choisit l'option minibus / taxi partagé ou mototaxi. Le revenu bas niveau classique (l'équivalent du smig net d'impôts) est de 30 000 FCFA / mois. Ce qui fait que le trajet a une valeur correspondant à un "effort" qui équivaudrait ici à 4,5 euros grosso modo, si je ne me trompe pas. Chez nous il y a des aides diverses, chez eux il y a du copinage diverse, on peut admettre que ça se vaut. Mais il faut voir que les charges de la vie courante, là-bas, sont très faibles. Le trajet est de l'ordre de prix d'une demi petite bouteille de coca (300 ou 400 francs cfa), ou bien d'une baguette de pain (150 francs). Donc en vérité l'effort est plus faible que l'idée qu'on se fait de 4,5€. De fait, là-bas dès qu'on peut on prend les transports, on marche beaucoup moins que dans les villes d'Europe de l'Ouest. Pour Pereira : je ne me souviens plus. C'était dans les 1000 ou 2000 pesos le trajet je crois, quelle que soit la distance. Ce qui fait un ou deux tiers d'un euro. Le salaire minimum est de 300 000 pesos je crois. Je re-vérifierai ces chiffres et je reviendrai.
John Loque Posted March 16, 2006 Author Report Posted March 16, 2006 J'étais justement tombé sur ce papier en faisant une recherche Google.
Calembredaine Posted March 16, 2006 Report Posted March 16, 2006 J'étais justement tombé sur ce papier en faisant une recherche Google. Ma femme qui a vécu au Togo, en Côte d'Ivoire et au Gabon évoque souvent les "taxis" qu'elle prenait plusieurs fois par jour pour une somme dérisoire. Visiblement n'importe qui peut s'improviser "Taxi", cela génère des revenus confortables pour le chauffeur et le(s) propriétaire(s) du véhicule tout en offrant un service très bon marché. Il y a de tout, du véhicule rouillé où l'on voit la route défiler sous ses pieds aux luxueuses Mercedes.
xxc Posted March 16, 2006 Report Posted March 16, 2006 Pour Douala : entre 100 et 300 FCFA selon la longueur du trajet et si l'on choisit l'option minibus / taxi partagé ou mototaxi. Le revenu bas niveau classique (l'équivalent du smig net d'impôts) est de 30 000 FCFA / mois. À Pointe-Noire, c'est 700 FCFA pour le taxi particulier, 150 FCFA en taxi-co ou minibus (ces tarifs sont réglementés par l'État). Il y a des taxis à peu près partout et à toute heure, et la plupart des chauffeurs sont honnêtes et sympathiques. (1 euro = 656 CFA)
h16 Posted March 16, 2006 Report Posted March 16, 2006 Ce sont des données fort intéressantes. A comparer avec les (célèbres) taxis nouillorquais dont le tarif est sensiblement plus élevé - bien qu'encore abordable - (et dont le marché est verrouillé par des systèmes de licences étatiques) ou parisien (où le terme verrouillage est quasiment un oeuphémisme) et où les tarifs s'apparentent à de la flibusterie.
Guest phyvette Posted March 16, 2006 Report Posted March 16, 2006 http://ambaci-guinee.org/newspro/arc2-2004.html http://www.kassoumay.com/guide-senegal/tra…rt-senegal.html http://www.cirano.qc.ca/gouvernance/pdf/CR…RTS_PUBLICS.pdf http://www.logitour-repdom.com/information…Transports.html http://www.moyen-orient.auf.org/dcmt/pdf/chapitre5.pdf
Porcinet Posted March 17, 2006 Report Posted March 17, 2006 Ici au Japon, il y a de multiples compagnies de transport, la plupart privées. Les solutions japonaises pour le transport urbain sont à mon avis également très intéressantes dans une optique libérale. Etant donné l'étendue de l'agglomération de Tokyo (32 millions d'habitants sur un cercle de 150 km de diamètre), le train est un mode majeur de transport. Des dizaines de compagnies exploitent des réseaux privés (certaines compagnies exploitent une simple petite ligne, d'autres ont de gigantesques réseaux). Contrairement à l'Angleterre, chaque réseau est totalement indépendant: chaque compagnie possède son propre réseau ferré qu'elle exploite par elle-même (trains, voies ferrées, gares, tarification, etc…). Ainsi par exemple, il y a à côté de chez moi: - La gare "Chiba" de la compagnie JR East (9 lignes) - La gare "Keisei-Chiba" de la compagnie Keisei (1 ligne) ces deux réseaux indépendants vont tous deux à Tokyo, donc je choisis quelle compagnie utiliser selon les cas (JR en général car c'est plus rapide) - La gare "Chiba" de la compagnie "Chiba Urban Monorail" (monorail urbain) (2 lignes) Grâce à la concurence, les trains et les gares sont généralement impeccables, l'accueil est parfait, et la ponctualité est ahurissante (à la seconde près!). La vente des billets est entièrement automatique (des dizaines de distributeurs automatiques sont présents à l'entrée de chaque gare) et la tarification extrêmement simple: on achète un billet dont le cout est proportionnel à la distance parcourue (calculé par les distributeurs). Tout est contrôlé par les bornes automatiques à l'entrée à la sortie des gares. Si on n'a pas assez payé à l'entrée, rien de plus simple! Des bornes "Fare adjustment" permettent de payer le complément à la sortie. En revanche, le personnel d'accueil, d'information et de nettoyage est très présent sur les quais et dans les trains. Pas de contrôleur dans les trains (puisque pas de fraude). Idem pour le métro: deux compagnies se partagent le marché à Tokyo et ont des accords avec les compagnies de train de banlieues (cerains métros se prolongent en train de banlieue et inversement). C'est légèrement plus cher qu'à Paris, mais on est largement gagnant, sachant que les impôts au Japon sont sans commune mesure avec la France et qu'on paye donc les transports uniquement en fonction de son utilisation réelle, sans compter que le revenu moyen ici est très largement supérieur à la France. En pouvoir d'achat comparé, je suis très largement gagnant ici. Plus d'informations: http://www.jref.com/practical/transportation_tokyo.shtml
Sous-Commandant Marco Posted March 17, 2006 Report Posted March 17, 2006 A ma connaissance, les transports publics urbains sont subventionnés en France à hauteur de 50% environ. Dites-vous que le coût réel de votre trajet est de l'ordre de 2 fois le prix que vous avez payé. De l'autre côté, si les transports publics étaient libéralisés, sans doute pourrait-on éliminer les sureffectifs pléthoriques pour arriver à des prix de revient plus bas. Je m'intéresse aussi à l'impact que cette libéralisation aurait en termes de pollution, de circulation et de qualité de vie, sachant qu'un bus diesel pollue, encombre et fait du bruit. N'y a-t-il pas en ce moment une polémique à Paris sur l'augmention de la pollution alors que le nombre de voitures entrant dans Paris a sensiblement diminué au profit des transports publics? Enfin, je donne quelques témoignages: -à Beyrouth, il n'y a pas de transports publics. Il y a des des espèces de minibus qui transportent les travailleurs immigrés, des "service" et des taxis. Les "service" sont des taxis collectifs, généralement des Mercedes brinquebalantes, qui coûtent de 0,60€ à 1,20€ en fonction de la distance. Les prières à Allah et les jurons en Arabe lorsque l'on frôle l'accident (ce qui est fréquent) sont gratuits. Les mêmes voitures se transforment rapidement en taxi classique, c'est à dire avec un seul client (en fonction de la capacité à négocier du-dit client, à peu près nulle en ce qui me concerne ), et là le prix se change entre 3€ et 15€ en fonction de la distance, de l'état de la voiture et de la tête du client. Et puis il y a les compagnies de taxi, équipées de compteurs et de tout le confort moderne et aussi sensiblement plus chères, disons de 6€ à 30€ pour aller à l'aéroport ou dans la banlieue. Il semble que les taxis soient numérotés et contingentés mais il y en a un nombre considérable et on en trouve en moins de 2mn à peu près partout. On peut aussi négocier directement avec n'importe quel Libanais qui a une voiture. Malgré la différence culturelle, je n'ai eu qu'une seule mauvaise expérience en plusieurs mois de présence sur place. Le salaire minimum à Beyrouth est environ de 150€ et le salaire moyen aux alentours de 400€, -à Dubai, c'est à peu près la même chose sauf que les taxis et les routes sont généralement en meilleur état. Il y a deux ou trois compagnies très bien installées et pas mal de taxis privés. Les prix sont très raisonnables: on paie environ 5€ pour faire une dizaine de kilomètres. Le compteur semble obligatoire mais on peut parfois négocier le prix quand même. Aucune mauvaise expérience à signaler.
Calembredaine Posted March 17, 2006 Report Posted March 17, 2006 Par contre, les taxis Slovaques et Hongrois sont verrouillés par l'Etat. Le résultat c'est l'arnaque systématique quand on est étranger.
L'affreux Posted March 19, 2006 Report Posted March 19, 2006 Pour Pereira : je ne me souviens plus. C'était dans les 1000 ou 2000 pesos le trajet je crois, quelle que soit la distance. Ce qui fait un ou deux tiers d'un euro. Le salaire minimum est de 300 000 pesos je crois. Je re-vérifierai ces chiffres et je reviendrai. Je reviens sur Pereira, en Colombie. Un salaire minimum est de 360 000 pesos. Un trajet coûte 1000 pesos, quelle que soit la longueur. L' "effort" serait donc similaire à l'idée qu'on se fait de 2,5 euros ici. Ce qui me reste à vérifier, c'est si les 360 000 pesos sont bien le salaire net… pas sûr. Les charges sont du même ordre qu'en Europe de l'Ouest puisque la Colombie est un pays développé. Un point de comparaison : il existe là-bas une multitude de petits restos qui proposent un plat du jour et une boisson (l'équivalent de nos "grecs" sauf que c'est bon), les prix vont de 2000 à 4000 pesos suivant le quartier. Une fourchette d'un effort équivalent à [2 ; 2,5] euros ici me parait donc un bon ordre d'idée.
Nick de Cusa Posted March 20, 2006 Report Posted March 20, 2006 Et pourquoi "en commun"? Il faudrait d'abord débattre le fait que les transports en commun sont préferables. Une smart diesel avec un filtre à particule et 2 personnes à bord a un impact bien moindre qu'un train ou un bus roulant, comme la grande majorité, peu rempli. Et que dire d'une C1/107/Aygo avec 4 personnes à bord. (je ne fais pas de pub, je prends des exemples). Et pourquoi pas avancer dans le sens de la dépollution des moteurs des 2 roues? Bref, si on arrive à ce que les conducteurs se respectent les uns les autres, et ainsi à laisser tout le monde exploiter librement toutes les possibilités de leurs pieds, vélos, 2 roues et autres véhicules à vocation urbaine, on pourrait réduire la pollution générée par les bus et les trains (en France : déchets nucléaires à durée de vie presque éternelle).
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