Aller au contenu

R.i.p. Richard Fleischer


Taranne

Messages recommandés

Posté

Le réalisateur des Vikings et de L'Etrangleur de Boston tire sa révérence.

Fleischer, un touche-à-tout s'éteint

Maître en séries B, le réalisateur hollywoodien avait 90 ans.

par Antoine de BAECQUE

QUOTIDIEN : mardi 28 mars 2006

Le plus bel hommage à Richard Fleischer, grand petit maître du film de genre hollywoodien, c'est sûrement Blake Edwards qui l'a rendu à la fin de SOB, dans un éclat de rire à la fois graveleux et émouvant, quand le héros meurt en demandant à ce que son cadavre soit placé sur un navire et qu'on y mette le feu. C'est évidemment une référence au plan final des Vikings, quand le drakkar où repose le corps d'Einar (Kirk Douglas) est incendié par les flèches de ses guerriers, même si chez Edwards les plaintes de trompes vikings sont remplacées par un concert de pets.

Richard Fleischer savait tout faire, et il a tout fait en une cinquantaine de films. Né en 1916 d'un père cinéaste d'animation qui inventa avec son frère Betty Boop et Popeye, il est à bonne école et grandit à Hollywood. L'enfant de la balle passe à la réalisation à 30 ans, d'abord dans le mélo (Child of Divorce, 1946), puis dans le documentaire et les montages d'actualités.

Au cours des années 50, c'est la vogue du film noir qui le lance, notamment avec le Traquenard, puis Armored Car Robbery (vrai bijou), les Inconnus dans la ville, ou encore l'Enigme du Chicago Express (The Narrow Margin), chef-d'oeuvre dont François Truffaut était tombé fou amoureux. Ensuite, il illustre avec un brio formel certain et un indéniable sens du rythme les genres en vogue ; que ce soit le film d'aventure (le Voyage fantastique, 20 000 lieues sous les mers, Bandido), le western (Duel dans la boue, qui amorce dès 1959 la grande mutation du genre), ou le film de guerre (le Temps de la colère en 1956, Tora ! Tora ! Tora ! en 1970).

Il y aura aussi la veine historique (les Vikings, Barabbas avec Anthony Quinn) et un intérêt tardif pour les films de tueur en série, que ce soit l'Etrangleur de la place Rillington en 1971 ou surtout l'Etrangleur de Boston (1968), peut-être le film le plus étrange consacré à un criminel ­ traqué par Henry Fonda.

Richard Fleischer tourna jusqu'à l'âge de 75 ans, ce qui n'est pas commun à Hollywood, continuant à épicer ses séries B de grains de poivre anarcho-politiques et d'une pincée de sel de sa mauvaise humeur continuelle de charmant garçon.

Je vais peut-être me refaire 20 000 lieues sous les mers ce soir, en guise d'hommage.

Posté
Le réalisateur des Vikings et de L'Etrangleur de Boston tire sa révérence.

Je vais peut-être me refaire 20 000 lieues sous les mers ce soir, en guise d'hommage.

Moi peut-être un Tora! Tora! Tora!

Posté

J'avoue ne pas partager l'enthousiasme de la critique pour 20 000 lieues (suis-je le seul à penser que Jules Verne a toujours été massacré dans les adaptations cinématographiques de ces oeuvres ?). Mason et Douglas sont très bien par ailleurs mais bon il faut supporter l'insupportable Peter Lorre (et une encore plus insupportable otarie) et le rôle d'Aronnax a été confié à un Hongrois vieillissant et mou (dont le french accent sonne terriblement Mitteleuropa).

Les Vikings (que j'avais bien aimé) m'ont quelque peu déçu lors d'une revoyure récente. C'est un cinéma qui n'a pas très bien vieilli à mes yeux.

Je suis sans doute trop sévère.

Posté
J'avoue ne pas partager l'enthousiasme de la critique pour 20 000 lieues (suis-je le seul à penser que Jules Verne a toujours été massacré dans les adaptations cinématographiques de ces oeuvres ?). Mason et Douglas sont très bien par ailleurs mais bon il faut supporter l'insupportable Peter Lorre (et une encore plus insupportable otarie) et le rôle d'Aronnax a été confié à un Hongrois vieillissant et mou (dont le french accent sonne terriblement Mitteleuropa).

Les Vikings (que j'avais bien aimé) m'ont quelque peu déçu lors d'une revoyure récente. C'est un cinéma qui n'a pas très bien vieilli à mes yeux.

Je suis sans doute trop sévère.

Il est vrai que le pauvre Jules Verne n'a généralement pas été bien servi au cinéma. Je n'ai pas revu depuis longtemps l'adaptation synthétisant Robur le Conquérant et Maître du Monde, par William Witney, (vieil orfèvre du serial) avec Vincent Price et Charles Bronson - mais aux dires de plusieurs vernologues, cela ne vole pas très haut (si j'ose dire, vu le sujet).

Quant à l'adaptation pour le cinéma et la TV de L'Île mystérieuse, avec Omar Sharif en capitaine Nemo, elle ne manque pas de charme, mais elle comporte pas mal de longueurs. Il semble que Verne ait été mieux servi par la télévision avec Les Indes noires, Le Château des Carpathes (son grand roman gothique), Le Secret de Wilhelm Storitz (déplacé au XIXe siècle, avec Jean-Claude Drouot) ou encore Maître Zacharius.

Posté

La meilleure adaptation de Jules Verne - celle, en tout cas, que je revois avec le plus de plaisir - est Voyage au centre de la Terre avec James Mason et la très miam-miam Arlène Dahl. Je m'étonne qu'on l'ait oubliée.

De la Terre à la Lune avec Joseph Cotten et George Sanders n'est pas mal non plus, mais très difficile à trouver (je conserve pieusement ma VHS, dénichée lors d'une semaine des soldes chez Atac voici une dizaine d'années)

Pour le reste, les propos de Dardanus relèvent du blasphème le plus honteux. Je suggère son transfert immédiat en Afghanistan où les juges décideront de son sort.

Posté
La meilleure adaptation de Jules Verne - celle, en tout cas, que je revois avec le plus de plaisir - est Voyage au centre de la Terre avec James Mason et la très miam-miam Arlène Dahl. Je m'étonne qu'on l'ait oubliée.

De la Terre à la Lune avec Joseph Cotten et George Sanders n'est pas mal non plus, mais très difficile à trouver (je conserve pieusement ma VHS, dénichée lors d'une semaine des soldes chez Atac voici une dizaine d'années)

Pour le reste, les propos de Dardanus relèvent du blasphème le plus honteux. Je suggère son transfert immédiat en Afghanistan où les juges décideront de son sort.

Voyage au centre de la Terre est quand même un peu gâché par Pat Boone, mais hormis cette scorie le film est remarquablement bien fichu et interprété (comment James Mason pourrait-il être mauvais, d'ailleurs ?).

Posté

La scène où Mason essaie de "décrypter" les coups de bec de l'oie, pensant qu'il s'agit d'un message codé, est l'une des plus hilarantes de l'histoire du cinéma.

Posté

A la télé, je me souviens avoir pas mal apprécié Michel Strogoff, dans sa version avec Lorenza Guerrieri (qui a hélas disparu de la circulation), avec la ravissante musique de Vladimir Cosma. Mais bon, j'étais encore jeune.

Posté
A la télé, je me souviens avoir pas mal apprécié Michel Strogoff, dans sa version avec Lorenza Guerrieri (qui a hélas disparu de la circulation), avec la ravissante musique de Vladimir Cosma. Mais bon, j'étais encore jeune.

La version franco-italo-je-ne-sais-pas-quoi, avec Curd Jürgens et notre Geneviève Page nationale, n'était pas mal non plus.

Posté

Pour aggraver mon cas et en attendant mon transfert à Kaboul, j'ajouterais ceci.

James Mason en Nemo, d'accord mais Omar Sharif en Nemo, berk !

Le feuilleton télé sur l'Ile Mystérieuse était d'un ridicule achevé. Le feuilleton sur Michel Strogoff ne valait guère mieux. On pourrait y ajouter un calamiteux Mathias Sandorf (le Monte-Cristo de Verne.

Une belle adaptation télé en NB qui a gentillement vieilli c'est Les Indes Noires très fidèle au roman. LeChateau des Carpathes était pas mal.

Sinon le meilleur Michel Strogoff que je connaisse a été réalisé à l'époque du muet par Tourjansky avec Mosjoukine (comme ne l'indique pas les noms qui précèdent, il s'agit d'un film français) avec une superbe scène de fête au camp tartare colorée au pochoir.

Le film qui utilise des éléments de Robur et Maitre du Monde est gentillet mais effectivement n'a rien d'un chef d'oeuvre immortel.

Posté
La version franco-italo-je-ne-sais-pas-quoi, avec Curd Jürgens et notre Geneviève Page nationale, n'était pas mal non plus.

Il y a même eu une suite: Le Triomphe de Michel Strogof !

Pour aggraver mon cas et en attendant mon transfert à Kaboul, j'ajouterais ceci.

James Mason en Nemo, d'accord mais Omar Sharif en Nemo, berk !

Le feuilleton télé sur l'Ile Mystérieuse était d'un ridicule achevé. Le feuilleton sur Michel Strogoff ne valait guère mieux. On pourrait y ajouter un calamiteux Mathias Sandorf (le Monte-Cristo de Verne.

Une belle adaptation télé en NB qui a gentillement vieilli c'est Les Indes Noires très fidèle au roman. LeChateau des Carpathes était pas mal.

Sinon le meilleur Michel Strogoff que je connaisse a été réalisé à l'époque du muet par Tourjansky avec Mosjoukine (comme ne l'indique pas les noms qui précèdent, il s'agit d'un film français) avec une superbe scène de fête au camp tartare colorée au pochoir.

Le film qui utilise des éléments de Robur et Maitre du Monde est gentillet mais effectivement n'a rien d'un chef d'oeuvre immortel.

Oui, il paraît que le Strogoff muet (mais, heureusement, toujours faussement aveugle !) est un bijou. Pour Mathias Sandorf, il y a aussi la version de Lampin avec Louis Jourdan et Bernard Blier - pas un film impérissable, me semble-t-il. Je serais curieux de voir la version de Fescourt (1921), excellent metteur en scène/adaptateur de chefs d'oeuvre de la littérature populaire.

Posté
Il y a même eu une suite: Le Triomphe de Michel Strogof !

Réalisée par… Viktor Tourjansky. C'est ce qui s'appelle boucler la boucle.

Posté
Il y a même eu une suite: Le Triomphe de Michel Strogof !

Oui, il paraît que le Strogoff muet (mais, heureusement, toujours faussement aveugle !) est un bijou. Pour Mathias Sandorf, il y a aussi la version de Lampin avec Louis Jourdan et Bernard Blier - pas un film impérissable, me semble-t-il. Je serais curieux de voir la version de Fescourt (1921), excellent metteur en scène/adaptateur de chefs d'oeuvre de la littérature populaire.

Le Mathias Sandorf avec Jourdan et Blier est très fantaisiste par rapport au roman et vaut surtout pour l'interprétation : Blier toujours aussi merveilleux en type ignoble.

Quant au Triomphe de M.S. mieux vaut le laisser dormir gentillement au rayon navet.

Curd Jurgens était trop âgé pour le rôle de toute façon.

Posté
Quel dommage qu'il ait fini sa carrière avec des nanars comme Conan the Destroyer !

Sa BO ainsi que celle du premier opus, Conan the Barbarian, est en revanche tout a fait audible. Pouledoris est excellent.

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...