Fredo Posté 28 mai 2006 Signaler Posté 28 mai 2006 Et rajouter le fait qu'on lui attribue une "volonté propre".
Le Clown Posté 28 mai 2006 Signaler Posté 28 mai 2006 Et rajouter le fait qu'on lui attribue une "volonté propre". Oui, sachant qu'aucune institution n'a une volonté propre : les institutions sont le produit des actions des individus, même si en retour, elles conditionnent ces mêmes actions.
L'affreux Posté 28 mai 2006 Signaler Posté 28 mai 2006 Attention aux mots employés laffreuxthomas, le libéralisme n'est pas une idéologie (nous n'avons d'autre projet de société que celui de laisser les hommes libres de construire individuellement ou collectivement (mais seulment s'ils le souhaitent) leurs propres projets) et encore moins un courant… politique!! Je maintiens. "Politique" viens de "polis", "la cité". La politique concerne l'organisation de la cité, de la communauté, de la nation. Et "idéologie" vient des idées, un ensemble d'idées. Le libéralisme est bien une idéologie. Et peut constituer un courant politique. Du moins tel que je comprends ces mots. (mais je ne suis pas expert et me trompe peut-être) Ma phrase d'origine : Pour info, l'idéologie libérale est un des rare courant politique à être compatible avec une décroissance des échanges matériels. C'est idiot que le nouveau parti libéral ne l'ait pas compris d'ailleurs, mais ça viendra peut-être un jour. Ce qui est équivalent à : Pour info, les idées libérales sont une des rares propositions d'organisation de la société à être compatible avec une décroissance des échanges matériels. C'est idiot que le nouveau parti libéral ne l'ait pas compris d'ailleurs, mais ça viendra peut-être un jour.
Legion Posté 29 mai 2006 Signaler Posté 29 mai 2006 Je maintiens. "Politique" viens de "polis", "la cité". La politique concerne l'organisation de la cité, de la communauté, de la nation. Et "idéologie" vient des idées, un ensemble d'idées. Le libéralisme est bien une idéologie. Le sens des mots évolue et se modifie au cours du temps, l'éthymologie n'a aucun intéret quand au fait de savoir le sens présent d'un mot.
L'affreux Posté 29 mai 2006 Signaler Posté 29 mai 2006 Ah bon. Et le sens dans lequel j'emploi ce mot est-il correct ?
Legion Posté 29 mai 2006 Signaler Posté 29 mai 2006 Ah bon. Et le sens dans lequel j'emploi ce mot est-il correct ? Ce que je veux dire c'est que ça ne sert à rien de savoir que "politique" vient de "polis", parce-qu'on emploi pas ce dernier mot. Quand une personne dit "politique", elle ne fait pas un assemblage, elle ne voit pas le rapport avec "cité", elle utilise le mot comme une unité non segmentable ayant sa propre valeur. La valeur du mot "politique", c'est sa valeur dans l'usage courant, et dans l'usage courant sela signifie plus ou moins "les petites affaires des dirigeants".
Invité jabial Posté 29 mai 2006 Signaler Posté 29 mai 2006 Le vocabulaire n'est peut être pas rigoureux, il n'est pas de moi : c'est celui qui tend à s'imposer en économie et en sociologie, cf. les références que j'ai donné ou encore celle-là :http://elsa.berkeley.edu/%7Echad/handbook9sj.pdf L'argument du grand nombre n'est pas un argument. L'Etat n'est pas une institution, ou alors la mafia l'est aussi.
Le Clown Posté 29 mai 2006 Signaler Posté 29 mai 2006 L'argument du grand nombre n'est pas un argument. L'Etat n'est pas une institution, ou alors la mafia l'est aussi. Oui, la mafia est une institution, pour la même raison que l'Etat : son fonctionnement repose sur des règles, et elle est elle-même émettrice de règles. Le langage est affaire de convention : ce qui compte, c'est de ce faire comprendre des autres. Quand la communauté scientifique emploie un terme dans un certain sens, il est souhaitable, pour ce faire comprendre, d'employer le même terme dans le même sens. Ou alors, il faut avoir une bonne raison de sortir des sentiers battus. Le concept d'institution est actuellement central dans les sciences sociales, économie comme sociologie, et il y a de multiples débats sur la façon dont ce concept doit être appréhendé. Peut être que le sens de ce concept est trop large, pourtant il me semble qu'il capture un phénomène essentiel : le fait que des entités, produit de l'action humaine, structurent les interactions entre les individus. Après, rien n'empêche d'avoir une typologie interne au concept d'institution : * sur leur génèse : institutions organiques/pragmatiques * sur leur structure : institutions formelles et/ou organisées et institutions informelles etc…
Invité jabial Posté 30 mai 2006 Signaler Posté 30 mai 2006 Oui, la mafia est une institution, pour la même raison que l'Etat : son fonctionnement repose sur des règles, et elle est elle-même émettrice de règles. Dans ce cas, disons : l'Etat n'est pas une institution nécessaire mais au contraire une institution nuisible, qui est régulièrement confondue avec les institutions nécessaires qu'elle monopolise.
Le Clown Posté 30 mai 2006 Signaler Posté 30 mai 2006 Dans ce cas, disons : l'Etat n'est pas une institution nécessaire mais au contraire une institution nuisible, qui est régulièrement confondue avec les institutions nécessaires qu'elle monopolise. Pourquoi pas, on peut effectivement dire ça !
antietat Posté 30 mai 2006 Signaler Posté 30 mai 2006 Pourquoi pas, on peut effectivement dire ça ! La notion d'institution ne me sert à rien pour comprendre les phénomèmes sociaux. De plus son caractère abstrait me paraît suspect car il permet d'escamoter les individus.
Le Clown Posté 30 mai 2006 Signaler Posté 30 mai 2006 La notion d'institution ne me sert à rien pour comprendre les phénomèmes sociaux. De plus son caractère abstrait me paraît suspect car il permet d'escamoter les individus. Peut-être, tu iras en parler avec les tous les économistes et sociologues, autrichiens compris (à commencer par Hayek et Menger), qui usent du concept… qui du reste n'a rien d'abstrait : la monnaie est une institution, le droit est une institution, le langage est une institution, est-ce que ça escamote pour autant les individus? Bien au contraire, une institution n'apparait jamais ex nihilo, elle est toujours le produit de l'action humaine, donc au contraire elle remet l'individu sur le devant de la scène. Maintenant, on peut peut-être se passer de ce concept, d'autres grilles de lecture sont possibles. Mais bon, c'est toujours pareil : à moins de supposer que les individus ne fonctionnent que par pure introspection et sont isolés du monde extérieur, on est obligé d'avoir une représentation des éléments pouvant influer sur leur comportement. Après, on appelle ça comme on veut : institution, structure sociale, convention, représentation etc… Toujours est-il que quand tu agis, tu le fais en fonction d'un ensemble de règles, normes et valeurs (juridiques, culturelles, religieuses etc…) qui font que ton comportement est ce qu'il est. Donc oui, si tu veux comprendre les phénomènes sociaux, il faut prendre en compte cette chose que j'appelle institution. Après, ça n'empêche pas d'accorder une place à la subjectivité individuelle… même si, in fine , cette subjectivité est une boîte noire qui ne demande qu'à être ouverte (ah, la neuroéconomie…).
Général Stugy Posté 30 mai 2006 Signaler Posté 30 mai 2006 Avec l'aide de mon ami le Petit Robert, je propose : Institution : ensemble des formes ou structures sociales, telles qu'elles sont établies par la loi ou la coutume et spécialement celles qui relèvent du droit public. Dans cette acception l'Etat est une institution, bonne ou mauvaise, c'est une autre question. La mafia aussi, puisque qu'il s'agit bien d'une structure sociale ayant ses règles. Une "bonne" institution sera mon club de loisirs, créé et géré en toute liberté avec quelques copains pour coopérer. Maintenant, si la loi est dictée par un criminel, il en résultera la GESTAPO ou le KGB, autres institutions. Les institutions ne me semblent jamais qu'une conséquence du caractère social de l'Homme, qui le pousse à collaborer avec ses semblables pour aller plus loin qu'il n'irait seul, dès lors que les les dits collaborateurs souhaitent inscrire leur collaboration dans la durée. Je ne pense pas que le libéral bon tein trouve à redire à l'existence d'institutions, spécialement à celle de mon club de loisirs Evidemment, quand le devenir de l'institution est mis par ses responsables/dirigeants (quand il y en a) au dessus des individus, il y a problème. Il me semble qu'on en est à ce point avec l'Etat.
Serge Posté 30 mai 2006 Signaler Posté 30 mai 2006 … quand le devenir de l'institution est mis par ses responsables/dirigeants (quand il y en a) au dessus des individus, il y a problème. Il me semble qu'on en est à ce point avec l'Etat. Evidemment qu'on en est à ce point avec l'Etat, puisque nous ne sommes plus des individus mais des citoyens.
Serge Posté 30 mai 2006 Signaler Posté 30 mai 2006 Est-ce mieux que des sujets ? Non, ce n'est pas mieux si on se réfère à la définition de A. Laurent dans La philosophie libérale : " une "source vive" d'actions librement projetées, une instance ( ) dotée d'une capacité à choisir et vouloir par elle-même, qui a vocation à s'appartenir, à pouvoir en partie se donner ses propres valeurs et fins indépendamment de son environnement ".
antietat Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Peut-être, tu iras en parler avec les tous les économistes et sociologues, autrichiens compris (à commencer par Hayek et Menger), qui usent du concept… qui du reste n'a rien d'abstrait : la monnaie est une institution, le droit est une institution, le langage est une institution, est-ce que ça escamote pour autant les individus? Bien au contraire, une institution n'apparait jamais ex nihilo, elle est toujours le produit de l'action humaine, donc au contraire elle remet l'individu sur le devant de la scène.Maintenant, on peut peut-être se passer de ce concept, d'autres grilles de lecture sont possibles. Mais bon, c'est toujours pareil : à moins de supposer que les individus ne fonctionnent que par pure introspection et sont isolés du monde extérieur, on est obligé d'avoir une représentation des éléments pouvant influer sur leur comportement. Après, on appelle ça comme on veut : institution, structure sociale, convention, représentation etc… Toujours est-il que quand tu agis, tu le fais en fonction d'un ensemble de règles, normes et valeurs (juridiques, culturelles, religieuses etc…) qui font que ton comportement est ce qu'il est. Donc oui, si tu veux comprendre les phénomènes sociaux, il faut prendre en compte cette chose que j'appelle institution. Après, ça n'empêche pas d'accorder une place à la subjectivité individuelle… même si, in fine , cette subjectivité est une boîte noire qui ne demande qu'à être ouverte (ah, la neuroéconomie…). Cela confirme mes craintes, tout phénomène social est une institution. La monnaie, l'armée, la famille, la langue, un ministère, un bal populaire etc… Autant de choses différentes rassemblées sous le même vocable c'est suspect. Et la manip idéologique (non délibérée) à mon avis est la suivante : il s'ensuit que les institutions républicaines sont l'émanation de la socialité même. Dans ma sociologie personnelle, qui est d'optique individualiste, je fonctionne avec les concepts suivants : L'Atome de la socialité pour moi c'est l'individu qui communique avec ses semblables. Il peut coordonner son action avec celle des autres mais cela n'est véritablement bien coordonné qu'au niveau de ce qu'on appelle en psycho sociologie les groupes restreints c'est à dire une douzaine de personne (ce n'est pas pour rien que les équipes de foot ne comportent pas 30 personnes). Pour que plusieurs groupes puissent fonctionner ensemble il faut que les leaders de chaque groupe forment eux mêmes à leur tour un autre groupe et ainsi de suite, on obtient alors une organisation. Donc pour moi la notion pertinente est celle d'organisation. Un état n'est rien d'autre qu'un cartel d'organisations. Ce qui est moins fumeux que la notion d'institution dont on ne voit pas très bien les contours et les limites. Cela dit entre eux les individus passent ce que j'appelle des conventions, c'est à dire des habitudes de réactions les uns vis à vis des autres, sanctionnées ou non par des contrats. Dans une entreprise un individu accepte de se comporter de certaines façons envers les autres. Comme il en va de même pour les autres, l'ensemble des interactions peuvent êtres très complexes, répétitives et se maintenir dans le temps. Mais il n'y a pas pour autant là un être social ; simplement des individus en interaction. Cette façon de voir influe sur le raisonnement, ainsi à 11 heures du soir la plupart des sociétés françaises n'existent plus concrêtement, elles se remettront à exister le lendemain vers 9 heures. A 11 heures il n'y a qu'un batiment avec du mobilier de bureau et un gardien dans le hall d'accueil. En revanche à 11 heures les groupes familles, eux, se sont remis concrêtement à exister. Mais même les notions de monnaie et de langue n'acquiert une illusion d'universalité que grace aux mots. D'une part on n'apprend une langue qu'au contact d'une dizaine de gens tout au plus au sein de la famille. Et l'ensemble des contacts entre ceux qui la parle et la font varier change subtilement d'une région a une autre. Aucune entité sociale là dedans non plus, que des interactions entre individus. Idem pour la monnaie, avant les techniques modernes, on savaient quel atelier frabriquait telle monnaie ce qui n'empéchaient pas une très large diffusion. Ce que je veux dire par là c'est que la plupart des phénomènes dits sociaux sont extrêmement labiles et que le vocabulaire utilisé : institution, société, famille, état etc… tend à leur donner une permanence et une consistance très supérieure à la réalité du phénomène observé qui n'est que le résultat d'interactions plus ou moins durables entre individus. Réalité qui disparaît quand on prétend la regrouper sous le terme d'institution dont personne n'aperçoit clairement en quoi il consiste et qui s'applique à tout et à n'importe quoi. "Institution" est donc le mantra de la sociologie holiste qui est utilisé par tous ceux qui ont intérêt à faire croire qu'il existe quelquechose au dessus des individus.
Le Clown Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Cela confirme mes craintes, tout phénomène social est une institution. La monnaie, l'armée, la famille, la langue, un ministère, un bal populaire etc… Autant de choses différentes rassemblées sous le même vocable c'est suspect. Et la manip idéologique (non délibérée) à mon avis est la suivante : il s'ensuit que les institutions républicaines sont l'émanation de la socialité même. Dans ma sociologie personnelle, qui est d'optique individualiste, je fonctionne avec les concepts suivants : L'Atome de la socialité pour moi c'est l'individu qui communique avec ses semblables. Il peut coordonner son action avec celle des autres mais cela n'est véritablement bien coordonné qu'au niveau de ce qu'on appelle en psycho sociologie les groupes restreints c'est à dire une douzaine de personne (ce n'est pas pour rien que les équipes de foot ne comportent pas 30 personnes). Pour que plusieurs groupes puissent fonctionner ensemble il faut que les leaders de chaque groupe forment eux mêmes à leur tour un autre groupe et ainsi de suite, on obtient alors une organisation. Donc pour moi la notion pertinente est celle d'organisation. Un état n'est rien d'autre qu'un cartel d'organisations. Ce qui est moins fumeux que la notion d'institution dont on ne voit pas très bien les contours et les limites. Cela dit entre eux les individus passent ce que j'appelle des conventions, c'est à dire des habitudes de réactions les uns vis à vis des autres, sanctionnées ou non par des contrats. Dans une entreprise un individu accepte de se comporter de certaines façons envers les autres. Comme il en va de même pour les autres, l'ensemble des interactions peuvent êtres très complexes, répétitives et se maintenir dans le temps. Mais il n'y a pas pour autant là un être social ; simplement des individus en interaction. Cette façon de voir influe sur le raisonnement, ainsi à 11 heures du soir la plupart des sociétés françaises n'existent plus concrêtement, elles se remettront à exister le lendemain vers 9 heures. A 11 heures il n'y a qu'un batiment avec du mobilier de bureau et un gardien dans le hall d'accueil. En revanche à 11 heures les groupes familles, eux, se sont remis concrêtement à exister. Mais même les notions de monnaie et de langue n'acquiert une illusion d'universalité que grace aux mots. D'une part on n'apprend une langue qu'au contact d'une dizaine de gens tout au plus au sein de la famille. Et l'ensemble des contacts entre ceux qui la parle et la font varier change subtilement d'une région a une autre. Aucune entité sociale là dedans non plus, que des interactions entre individus. Idem pour la monnaie, avant les techniques modernes, on savaient quel atelier frabriquait telle monnaie ce qui n'empéchaient pas une très large diffusion. Ce que je veux dire par là c'est que la plupart des phénomènes dits sociaux sont extrêmement labiles et que le vocabulaire utilisé : institution, société, famille, état etc… tend à leur donner une permanence et une consistance très supérieure à la réalité du phénomène observé qui n'est que le résultat d'interactions plus ou moins durables entre individus. Réalité qui disparaît quand on prétend la regrouper sous le terme d'institution dont personne n'aperçoit clairement en quoi il consiste et qui s'applique à tout et à n'importe quoi. "Institution" est donc le mantra de la sociologie holiste qui est utilisé par tous ceux qui ont intérêt à faire croire qu'il existe quelquechose au dessus des individus. Je ne pense pas que lorque des gens comme Douglass North ou Oliver Williamson utilisent le concept d'institution, ce soit dans une perspective holiste visant à réifier des entités collectives ou des trucs comme ça, dans la mesure où ils se revendiquent de l'individualisme méthodologique. Encore une fois, le concept d'institution au sens où il est entendu par beaucoup ne conduit pas du tout à créer une réalité supérieure qui n'existe pas. En revanche, il sert a expliquer comment l'action individuelle s'articule autour de points fixes, de représentations communes, qui font que les individus agissent souvent dans le même sens et du coup se coordonnent. Le concept d'institution est pour moi un excellent remède contre toute les approches structuralistes, fonctionnalistes et holistes car son point de départ est forcément l'individu. Sinon, je reconnais que le concept a pour défaut son extrême largeur. Mais, comme je le disais plus haut, rien n'empêche de définir une typologie des différentes institutions, par exemple selon le degré de formalisation (de la coutume à l'institution organisée). Ce qui me fait terminé sur un dernier point : L'Etat est une institution, l'entreprise est une institution, mais tous les deux sont également des organisations. Seulement, quand on aborde l'Etat ou l'entreprise comme une organisation, on s'intéresse à leur mode de fonctionnement interne (structure, répartition du pouvoir de décision etc…). Quand on les abordent en tant qu'institution, on s'intéresse à leur rôle en tant qu'unité productrices de règles et qui, par conséquent, orientent en partie les comportements. L'Etat, comme l'entreprise, sont ainsi à la fois des institutions organisées (dans le sens où il y a une structure formelle qui définit des fonctions, répartie le pouvoir de décision etc…) mais aussi des organisations institutionnalisées (dans le sens où elles sont reconnues par l'ensemble de la collectivité : reconnaissance légale et juridique, mais aussi culturelle etc…).
Invité jabial Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Antietat, tu sembles faire preuve d'un manque de capacité d'abstraction qui m'étonne de ta part. Ce n'est pas parce que quelque chose est abstrait que ça n'existe pas. Une relation entre êtres humains, c'est quelque chose des très réel.
antietat Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Antietat, tu sembles faire preuve d'un manque de capacité d'abstraction qui m'étonne de ta part. Ce n'est pas parce que quelque chose est abstrait que ça n'existe pas. Une relation entre êtres humains, c'est quelque chose des très réel. Je fais la différence entre existence permanente et existence éphémère ou épisodique. Un concept existe en tant que signifié (ex : une entreprise), il existe aussi en tant que signifiant (le mot entreprise) ces deux niveaux existent en permanence mais l'entreprise elle même en tant que réalité concrête n'a d'existence véritable que quand tous les individus qui la constituent interagissent dans le but de la faire fonctionner. Actuellement en France c'est officiellement 35 heures par semaine. Alors qu'un autre mot, individu par exemple, fait lui référence a un être qui existe en permanence qu'il soit seul, en famille ou en tant que membre d'une organisation. Mais le concept d'organisation même s'il renvoie à une réalité non permanente reste opérationnel car on peut le cerner assez facilement. Un sociologue qui étudie une prison à peu de chances de délirer car il lui est facile de voir de quoi il parle. Mais quand on passe a un niveau de généralité supérieur comme société on ne voit plus très bien de quoi il s'agit, car le contenu devient extraordinairement hétérogène. Ainsi quand foucault intitule un de ses livres "il faut défendre la société" je ne vois vraiment pas à quoi il fait référence. Il existe ainsi de nombreux termes comme société, institution, classe sociale qui ne sont que des abstractions mal définies qui brusquement sont mises en relation avec quelque chose de très concret comme l'individu. Et on se met alors à bâtir des phrases littéralement sans signification, pour moi en tout cas, comme par exemple l'inclusion de l'individu dans la société ou dans une classe sociale. Avant de tenir des propos sans signification, certains sociologues devraient d'abord faire la distinction entre ce qui existe de façon permanente : les individus, les infrastructures matérielles (batiments rues etc mais aussi les supports d'information comme les livres et les ordinateurs) et les phénomènes ayant un moindre niveau de réalité (car résultants uniquement d'interactions épisodiques ou éphémères entre les éléments précédents) et abandonner les caractérisations trop générales qui ne servent à rien si ce n'est de conforter une vision holiste des rapports humains.
Largo Winch Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Avant de tenir des propos sans signification, certains sociologues devraient d'abord faire la distinction entre ce qui existe de façon permanente : les individus, les infrastructures matérielles (batiments rues etc mais aussi les supports d'information comme les livres et les ordinateurs) et les phénomènes ayant un moindre niveau de réalité (car résultants uniquement d'interactions épisodiques ou éphémères entre les éléments précédents) et abandonner les caractérisations trop générales qui ne servent à rien si ce n'est de conforter une vision holiste des rapports humains. Les phénomènes informels, produits des interactions individuelles, n'en sont pas moins réels et nécessitent d'être désignés. L'individualisme méthodologique ne consiste pas à nier l'existence de phénomènes collectifs, qui peuvent donc être caractérisés sans tomber dans une vision holiste des rapports humains.
antietat Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Je ne pense pas que lorque des gens comme Douglass North ou Oliver Williamson utilisent le concept d'institution, ce soit dans une perspective holiste visant à réifier des entités collectives ou des trucs comme ça, dans la mesure où ils se revendiquent de l'individualisme méthodologique.Encore une fois, le concept d'institution au sens où il est entendu par beaucoup ne conduit pas du tout à créer une réalité supérieure qui n'existe pas. En revanche, il sert a expliquer comment l'action individuelle s'articule autour de points fixes, de représentations communes, qui font que les individus agissent souvent dans le même sens et du coup se coordonnent. Le concept d'institution est pour moi un excellent remède contre toute les approches structuralistes, fonctionnalistes et holistes car son point de départ est forcément l'individu. Sinon, je reconnais que le concept a pour défaut son extrême largeur. Mais, comme je le disais plus haut, rien n'empêche de définir une typologie des différentes institutions, par exemple selon le degré de formalisation (de la coutume à l'institution organisée). Ce qui me fait terminé sur un dernier point : L'Etat est une institution, l'entreprise est une institution, mais tous les deux sont également des organisations. Seulement, quand on aborde l'Etat ou l'entreprise comme une organisation, on s'intéresse à leur mode de fonctionnement interne (structure, répartition du pouvoir de décision etc…). Quand on les abordent en tant qu'institution, on s'intéresse à leur rôle en tant qu'unité productrices de règles et qui, par conséquent, orientent en partie les comportements. L'Etat, comme l'entreprise, sont ainsi à la fois des institutions organisées (dans le sens où il y a une structure formelle qui définit des fonctions, répartie le pouvoir de décision etc…) mais aussi des organisations institutionnalisées (dans le sens où elles sont reconnues par l'ensemble de la collectivité : reconnaissance légale et juridique, mais aussi culturelle etc…). Oui, mais comme je te l'ai dit je préfère le terme de conventions (sous entendu passées entre individus) car avec cette terminologie on ne le(s) perd pas de vu. Alors qu'on se demande d'où sortent ces fameuses institutions qui au pluriel font irrésistiblement penser aux institutions républicaines. Et si production de régles il doit y avoir je pense qu'il est intéressant de faire soigneusement le distinguo entre celles qui sont imposées de celles qui résultent d'un accord entre individus.
antietat Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Les phénomènes informels, produits des interactions individuelles, n'en sont pas moins réels et nécessitent d'être désignés. L'individualisme méthodologique ne consiste pas à nier l'existence de phénomènes collectifs, qui peuvent donc être caractérisés sans tomber dans une vision holiste des rapports humains. Oui a condition de ne pas perdre de vue que la désignation véhicule avec elle une idée de permanence qui n'est pas toujours en accord avec la réalité du phénomène. (voir mon exemple au sujet de l'entreprise) Et quelque fois les mots font croire en l'existence de choses qui n'existent pas. Quand un militaire dit que la 5éme division d'infanterie a perdu la totalité de ses effectifs, sa formulation donne l'impression que celle ci existe encore alors qu'il n'en est rien. Là c'est évident mais "s'intégrer dans la société" ça veut dire quoi ?
Invité jabial Posté 31 mai 2006 Signaler Posté 31 mai 2006 Je fais la différence entre existence permanente et existence éphémère ou épisodique.Un concept existe en tant que signifié (ex : une entreprise), il existe aussi en tant que signifiant (le mot entreprise) ces deux niveaux existent en permanence mais l'entreprise elle même en tant que réalité concrête n'a d'existence véritable que quand tous les individus qui la constituent interagissent dans le but de la faire fonctionner. Actuellement en France c'est officiellement 35 heures par semaine. Ben justement, non - parce que même quand ils n'y sont pas, chacun individu de l'entreprise reste investi du rôle social qu'il y a - il "est" ce qu'il fait. Sans parler du fait que si un évènement arrive (il apprend que la boîte est en faillite) il n'attendra pas les horraires de travail pour flipper. Conclusion, il faut arrêter de coller aux actions concrètes, elles ne sont pas les seuls réalités.
free jazz Posté 6 juin 2006 Signaler Posté 6 juin 2006 Oui, sachant qu'aucune institution n'a une volonté propre : les institutions sont le produit des actions des individus, même si en retour, elles conditionnent ces mêmes actions. Je maintiens. "Politique" viens de "polis", "la cité". La politique concerne l'organisation de la cité, de la communauté, de la nation. Et "idéologie" vient des idées, un ensemble d'idées. Le libéralisme est bien une idéologie. Et peut constituer un courant politique. Du moins tel que je comprends ces mots. (mais je ne suis pas expert et me trompe peut-être) Je vois au moins deux façons pour proposer une version non-idéologique du libéralisme. 1. En le décrivant comme un système de méta-règles, c'est-à-dire comme un programme pour déduire des règles justes. Non pas une organisation, mais une méthode pour organiser la diversité. Ce programme n'a donc aucun objet privilégié : il peut être utilisé dans une économie de croissance ou de décroissance (sauf à montrer que cette seconde est incompatible avec des règles justes). Or les idées sont des formes qui dénotent un sens en se référant à un objet. Le libéralisme serait donc non-idéologique, au sens où c'est une attitude qui ne suppose pas un champ d'application fixe ni stable. Il s'adapte à la variété et à la complexité des sociétés. À l'inverse le socialisme est une idéologie, car les raisonnements socialistes partent du principe que le social est un objet naturel préexistant à l'individu, que les corps sociaux sont des choses identifiables et observables, que les idées sociales correspondent à des phénomènes déterministes et à des lois. En bref que l'homme est fondamentalement un animal socialiste. 2. En privilégiant la dimension critique du libéralisme. Historiquement, le libéralisme apparaît comme une réaction aux abus de pouvoir des gouvernements. Or les abus de pouvoirs sont fondés sur des abus de langage: spécialement l'utilisation rhétorique d'entités fictives comme "Raison d'État", "volonté collective", "bien commun", "ecclésia", etc. Être libéral c'est donc pratiquer le doute à l'égard d'autorités qui se présentent spontanément comme de fausses évidences. Par extension, être libéral implique de généraliser le doute méthodique et rationnel en l'appliquant à toutes les idéologies. Méthodique car il est une préparation à l'action, rationnel car il supprime les entités superflues du point de vue de la liberté individuelle. Si on entend par politique un corpus d'idées politiques, le libéralisme est apolitique puisque par définition incompatible avec tout dogmatisme. En effet, devenir son propre maître suppose de vaincre les préjugés qui incitent à renoncer à l'exercice de notre autonomie. Socrate et Descartes ont montré la voie.
h16 Posté 6 juin 2006 Signaler Posté 6 juin 2006 Être libéral c'est donc pratiquer le doute à l'égard d'autorités qui se présentent spontanément comme de fausses évidences. Si le libéralisme ne s'arrête pas là - loin s'en faut - c'est en tout cas un excellent début de définition, attractive de surcroît.
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