Taranne Posté 7 septembre 2006 Signaler Posté 7 septembre 2006 Qui a regardé cette série documentaire diffusée sur Arte? Qu'en avez-vous pensé?
José Posté 7 septembre 2006 Signaler Posté 7 septembre 2006 J'ai vu les deux premiers épisodes. Sans être hagiographiques, ils sont très gentils et très compréhensifs avec ce dictateur sanglant. Ainsi, en parlant du "Bond en avant", on dira bien qu'il y eu une famine, mais sans expliquer que celle-ci provoqua des dizaines de millions de morts. Dans un autre genre, les réalisateurs nous régurgitaient la propagande maoïste comme la fameuse "Longue Marche", présentée comme un exploit héroïque alors qu'il s'agissait d'un désastre sans nom, pire que la Bérézina : 100.000 hommes au départ, 5.000 à l'arrivée. Par ailleurs, jamais la parole n'étaient accordées aux opposants, aux adversaire ou aux ennemis de Mao.
Antoninov Posté 7 septembre 2006 Signaler Posté 7 septembre 2006 J'ai vu les deux premiers épisodes. Sans être hagiographiques, ils sont très gentils et très compréhensifs avec ce dictateur sanglant. Ainsi, en parlant du "Bond en avant", on dira bien qu'il y eu une famine, mais sans expliquer que celle-ci provoqua des dizaines de millions de morts. Dans un autre genre, les réalisateurs nous régurgitaient la propagande maoïste comme la fameuse "Longue Marche", présentée comme un exploit héroïque alors qu'il s'agissait d'un désastre sans nom, pire que la Bérézina : 100.000 hommes au départ, 5.000 à l'arrivée. Par ailleurs, jamais la parole n'étaient accordées aux opposants, aux adversaire ou aux ennemis de Mao. http://chacun-pour-soi.blogspot.com/2006/0…-o-est-mao.html
Taisei Yokusankai Posté 7 septembre 2006 Signaler Posté 7 septembre 2006 J'ai vu les deux premiers épisodes. Sans être hagiographiques, ils sont très gentils et très compréhensifs avec ce dictateur sanglant. Ainsi, en parlant du "Bond en avant", on dira bien qu'il y eu une famine, mais sans expliquer que celle-ci provoqua des dizaines de millions de morts. Dans un autre genre, les réalisateurs nous régurgitaient la propagande maoïste comme la fameuse "Longue Marche", présentée comme un exploit héroïque alors qu'il s'agissait d'un désastre sans nom, pire que la Bérézina : 100.000 hommes au départ, 5.000 à l'arrivée. Par ailleurs, jamais la parole n'étaient accordées aux opposants, aux adversaire ou aux ennemis de Mao. Et le reportage sur la révolution culturelle? On m'a dit que celui-là n'était pas "gentil".
José Posté 7 septembre 2006 Signaler Posté 7 septembre 2006 Et le reportage sur la révolution culturelle? Échaudé par les deux premiers épisodes, je ne l'ai pas regardé.
Taranne Posté 7 septembre 2006 Auteur Signaler Posté 7 septembre 2006 Et le reportage sur la révolution culturelle? On m'a dit que celui-là n'était pas "gentil". Il est effectivement assez dur, même si on n'y trouvera pas de véritable condamnation: comme Jack Friday, les auteurs s'en tiennent aux faits, et ils parlent d'eux-mêmes. On notera cependant une étrange interprétation de la révolution culturelle, perçue comme paradoxalement contre-productive dans la mesure où les Chinois, jusqu'ici "sous le charme", apprirent à penser par eux-mêmes et donc à ne plus percevoir Mao comme un demi-dieu. L'épisode final est plus ambigü, consacré essentiellement au (non-)héritage du Timonier, dissous dans le matérialisme de la société de consommation - et force est de reconnaître que l'exemple chinois donne presque raison à l'argument de Marx sur les "libertés formelles". Dans l'ensemble, j'ai trouvé la série intéressante mais on a connu Arte plus péchue sur le sujet (rappelons-nous la théma "Pour en finir avec le communisme" ou la série "La foi du siècle") et je me suis surpris à trouver le présentateur plus "dur" que le documentaire lui-même. Il faut dire que Hervé Claude a une longue histoire de haine avec les cocos, et qu'il n'allait pas se géner.
Marchange Posté 7 septembre 2006 Signaler Posté 7 septembre 2006 http://gsorman.typepad.com/guy_sorman/2006…nt_aim_mao.html Ils ont tant aimé MaoIl y a trente ans disparaissait Mao : la chaîne de télévision franco-allemande Arte , cette semaine, lui consacre un film trés élogieux en accord total avec la ligne officielle du Parti communiste chinois . Mais comment , diable , en Europe ( les Chinois eux , n'avaient pas le choix ) put -on être maoïste et pour certain le rester? Car Mao Tsé-Tung, tout de même, combien de morts ? Entre guerre civile, famine organisée, purges et révolution culturelle : quarante millions de victimes, soixante millions ? Impossible de prétendre que l'on ne savait pas. Dès 1971, l'écrivain Simon Leys ( Les habits neufs du Président Mao ) publié par René Viénet ( par ailleurs, auteur du film culte « Chinois , encore un effort pour devenir révolutionnaires ») révèlent à l'Occident les massacres de la révolution culturelle. Il n'empêche, c'est inexplicable, que la même année, Maria-Antonietta Macchiocchi, philosophe italienne qui fait autorité à Paris autant qu'à Rome, publie un ouvrage à la gloire de Mao. Dans De la Chine, on lit « la révolution culturelle inaugurera mille ans de bonheur » , tout un programme. Mao ? Macchiocchi le trouve « génial ». Forcément génial . Comme Staline, qualifié lui aussi , par Louis Aragon, en 1953 , de génial. D'une génération l'autre, une certaine intelligentsia ne se refait pas , comme s'il était essentiel de ne voir rien, ou feindre de ne voir rien, de manière à se tromper d'avenir, toujours. En 1974, Roland Barthes, grand maître des lettres françaises, se rend en Chine. Et en revient enthousiaste, c'est inévitable ; dans ses bagages, deux grands écrivains, Philippe Sollers et Julia Kristeva. Eux aussi enthousiastes, évidemment . Sollers,retour de Pékin, déclare avoir vu la « vraie révolution anti-bourgeoise ». De ses propres yeux . Dans sa narration de voyage intitulée Des Chinoises, Kristeva écrit : « Mao a libéré les femmes » et « résolu la question éternelle des sexes ». La violence ? Elle-même « n'a constaté aucune violence ». À sa décharge, en 1974, les corps qui pendaient aux arbres de Canton avaient été décrochés ; mais le laogaï, ce goulag chinois, affichait complet. Soixante millions de morts donc , « pas constatés » : de si discrètes victimes. On s'en voudrait d'oublier les nouveaux philosophes médiatiques de l'époque, Christian Jambet et Guy Lardreau : Mao, déclarent-ils en 1972, est la « résurrection du Christ » et Le petit livre rouge, « la réédition des évangiles ». 1976, Mao disparaît : les troupes de Jean-Paul Sartre placardent sur les monuments de Parsi son portrait voilé de noir . Sartre, directeur du journal La Cause du peuple, maoïste sans même qu'il lui fut nécessaire de se rendre en Chine. Comment des intellectuels remarquables, Sartre, Barthes Kristeva et d'autres - ce n'est pas insignifiant - purent-ils ne rien constater, ou le prétendre, ne pas être solidaires des victimes, ne pas voir le peuple chinois ? Comment et pourquoi crurent-ils possible ou nécessaire de pactiser avec Mao le bourreau ? Il y a là un grand mystère. Ou un amoralisme sans faille . Ce qui a lié une certaine intelligentsia aux tyrans, Staline, Mao, Castro, on doutera que ce fut la quête de la liberté, de la justice, de la démocratie ; ces valeurs-là n'étaient proclamées qu'à l'usage des gogos. Au-dessus de la liberté, de la justice, etc…. notre certaine intelligentsia a adoré la violence révolutionnaire, l'esthétique de la violence .N'est-ce pas le spectacle de la révolution qui plut aux Sartre, Barthes et compagnie ? Les rouges et les gris de la Cité interdite. Quand Macchiochi annonce que Mao « fonde, enfin, un communisme non bureaucratique », elle est assez fine pour savoir que c'est faux. Tous ont obligatoirement lu Simon Leys ; ils n'ont pu ignorer Alain Peyrefitte. Peyrefitte fonde un culte révérencieux de la Grande Chine et de son Grand Timonier ; mais en 1973, dans Quand la Chine s'éveillera, il fait état de cadavres que la Rivière des Perles charrie vers Hong Kong. Il eut été impossible à nos maoïstes de n'en rien savoir . Sollers, Kristeva, Barthes, Sartre n'ont pu croire un instant , croire réellement que Mao » libérait l'humanité des valeurs bourgeoises » (Sollers , encore ) . Dans la Cause du peuple, « Mao, contrairement à Staline, n'a commis aucune faute », écrit Sartre. La famine de 1962 ? « Une trahison de Moscou » dit Sartre . Sartre ignorant ? Doutons.-en .Va-t-il au moins dénoncer le laogaï, camps de travail et camps de la mort ? Pas un mot, le même silence de plomb que sur le goulag soviétique . Il est évident que nos maoïstes savaient : mais , les droits de l'homme , ce n'était pas leur priorité . Révolutionnaires, ils l'étaient pour jouir au spectacle sang et or de la révolution. Oui, en jouir. Barthes ? Retour de Pékin, il ne s'interroge que « sur la sexualité des Chinoises ». Nos pèlerins de Pékin, pas aveugles, ni romantiques, doivent peu à Karl Marx mais beaucoup au marquis de Sade . Imagine-t-on réellement Barthes ou Sollers en marxistes et soucieux de la libération du paysan chinois ? Ou Aragon en son temps, préoccupé par le destin du prolétaire russe ? Rendons grâce à leur intelligence : ils s'en moquaient. Par-delà l'amoralité , sadienne, de cette certaine intelligentsia, éprise de toute révolution pourvu qu'elle fut anti-bourgeoise, c'est-à-dire violente et haute en couleurs, il y a la Chine. Le maoïsme français, ce n'est pas que le stalinisme. C'est le stalinisme avec la Chine en plus : un avatar dans la longue histoire de la sinophilie ou sinolâtrie française. Une certaine idée de la Chine, a toujours occupé les bons esprits en France. Tout a commencé, il y a longtemps, avec les Lettres édifiantes et curieuses sur la Chine, œuvre de missionnaires jésuites , retour de Chine : un best seller en 1702 . Ces Jésuites ont introduit, dans l'imaginaire français ( et en Italie ) trois importations qui furent trois de leurs inventions : la Chine est dirigée par un empereur philosophe, les Chinois pratiquent une morale sans Dieu, le pays est administré par des mandarins honnêtes . La réalité de la Chine était autre : l'empereur tyrannique, la bureaucratie corrompue et le peuple confit en dévotions bouddhistes et taoïstes. Pour des raisons diplomatiques, les Jésuites avaient feint de ne rien voir. Déjà .Mais qu'importe à l'intelligence française ! L'empereur philosophe, la morale sans Dieu, la méritocratie au pouvoir : c'est faux mais si commode que Voltaire s'en empare. Il en fait le despotisme éclairé et le déisme , une alchimie philosophique : nos Lumières viennent un peu de cette Chine rêvée, l' écran de nos fantaisies. De Voltaire à Paul Claudel, d'André Malraux à Roland Barthes et nos maos, tout se passe comme si, dès qu'il est question de la Chine, le voyageur français perdait tout sens commun. D'emblée, dans sa tête, l'idée de la Chine remplace la Chine réelle : sur elle, les Jésuites ont projeté la réconciliation du Christ et de Confucius, les philosophes, le despotisme éclairé et les maos, la révolution totale. Ce n'est pas fini : pour nos entrepreneurs du jour, le fantasme est celui d'un marché illimité. Dans cette cohorte, à leur rang, les maoïstes français en seraient-ils moins coupables ? Leur erreur en devient moins originale mais leur perversité n'en est pas atténuée : car, avec nos maos, nous ne sommes plus dans la littérature . Claudel en Chine fut poète , mais Barthes et Sartre complices silencieux de crimes gigantesques . À partir de combien de morts se seraient-ils décidés à parler ? À moins que - on n'ose y songer - quarante millions, soixante millions de morts chinois ne pesaient pas très lourd parce que chinois ? Impensable. Les protagonistes de cette aventure sont loin d'avoir tous disparu, beaucoup écrivent encore ; n'est-on pas en droit d'en attendre une explication , quelques regrets peut-être ? Sollers a-t-il vu ou pas vu, vraiment rien ou feint de ne pas savoir ? Fut-il sadien ou marxiste, toqué d'éthique ou d'esthétique ? Sollers aussi pourrait-il expliquer Barthes et Serge July, le lieutenant mao, nous commenter Sartre qu'il seconda ? Trente ans après la mort de Mao, n'est-ce pas le moment sinon du repentir, au moins de la confession ? Pour l'histoire, pour ne pas récidiver, pour les victimes ? Ou ,devrait-on se satisfaire de l'autojustification du psychanalyste Gérard Miller, emblématique de sa génération ? En 2005 , sur TV5 : « Si la France d'aujourd'hui, déclare Miller, est un peu plus vivable que dans les années 60, elle le doit pour une part non négligeable à nous , les maoïstes français ». On en retiendra que le maoïsme français n'avait rien à voir avec Mao ! Ni avec la Chine ! Qu'il n'y a donc pas matière à s'excuser ! Au contraire , les maos étaient des libérateurs . Le maoïsme français , à la Miller, n'avait rien de commun avec le maoïsme réel ? L' esquive est effrayante : dirait-on qu'il existait un fascisme idéal ou un stalinisme idéal, malheureusement trahis par Pétain et Staline ? Contre cette passion esthétique , aragonienne , sartrienne, de la révolution, sommes-nous désormais vaccinés ? On voit que le gauchisme, l'écologisme profond, l'altermondialisme extrême ne se portent pas mal en France ; mais on veut croire que ses acteurs miment la révolution totale plus qu'ils n'y croient. L'épaisseur, la caution intellectuelle leur manque. L'islamisme ? Au contraire du marxisme et du maoïsme, ce n'est pas une idéologie universaliste, elle ne convertit que des marginaux. Fidel Castro ? Il retient sa cour, mais pour leurs obsèques communes. Envers l'esthétique de la violence et le sado-marxisme, une certaine intelligentsia française peut être nostalgique mais guérie. Reste la sinolâtrie, intacte. À Pékin, hommes d'Etat et hommes d'affaires occidentaux devinent toujours dans le Parti communiste chinois un despotisme éclairé (on ne va tout de même pas leur imposer la démocratie ! ). Aux pieds de l'empereur du moment, Mao IV, ces délégations se prosternent six fois ; mais pour le peuple chinois, toujours écrasé, ces officiels n'ont pas un regard. La démaoïsation ? Le Parti a décidé que Mao avait eu raison aux deux tiers, tort pour un tiers : dans quel tiers, affecter les soixante millions de morts ? La question en Chine ne peut pas être posée, celle du massacre de Tien Anmen, œuvre de Mao II en 1989, non plus. Mais, à Paris, s'interroge-t-on assez sur cette tyrannie que certains ont tant aimée ? Guy Sorman
Antoninov Posté 7 septembre 2006 Signaler Posté 7 septembre 2006 Ca me fait penser au bon mot dans Les Invasions Barbares, quand Rémy se rappelle avoir tenté de séduire une chinoise en visite en vantant les mérites de la révolution culturelle, et se voyant rétorquer par la chinoise que sa famille avait été décimée par cette révolution et qu'elle avait du elle-même travailler de force pendant 10 ans dans une ferme…
Taranne Posté 7 septembre 2006 Auteur Signaler Posté 7 septembre 2006 http://gsorman.typepad.com/guy_sorman/2006…nt_aim_mao.html Comme toujours lorsqu'il est question de communisme, les commentaires sont priceless, notamment celui de l'historien gauchiste François Delpla, qui nous ressort cette vieille scie de l'historiographie philococo, l'explication par le contexte - assortie d'un renvoi dos à dos: Vous sombrez, Guy, dans ce que vous dénoncez ! Ce qui vous importe n'est pas la Chine réelle ni le Mao réel, aux prises avec les contradictions de son temps (faudrait-il encenser et fallait-il aider Tchang Kaï-chek ? Le féliciter d'avoir déclenché le premier grand massacre en 1927 ?), mais le délire (en général bref) de certains intellectuels français.Vos coups sont dans l'ensemble bien envoyés, mais nous-mêmes nous trouvons aujourd'hui face à une nouvelle biographie parfaitement manichéenne, et que beaucoup de maîtres à penser contemporains actuels (sans doute allez-vous prendre le relais ou le faites-vous implicitement avec de post), par exemple Stéphane Courtois, présentent déjà comme le fin du fin de la scientificité. Face à cela, ne trouvez-vous pas que nous manquons un peu de maîtres à penser lucides et froids ? A votre avis, à quel genre de "maîtres à penser lucides et froids" fait-il allusion? Ah, j'avais oublié ce message sybillin de "Taiping": M. Sorman,Vous pratiquez vous-même le non-dit, vous arrangez la vérité, vous clamez haut et fort avoir passé un an en Chine pour documenter votre livre sur l'année du coq, vous savez et votre passeport le prouvera qu'il n'en est rien, vous n'avez fait que passer, de cela peut-on vous accusez ? Vous citez Alain Peyrefitte, celui-ci ne s'est-il pas rendu à Pékin, en septembre 1989, serrer la main "du bourreau de Tian an men" ? N'a-t-il pas déclaré devant des intellectuels chinois médusés, qu'en France, en 1968, alors qu'il était ministre de l'éducation nationale, il avait envisagé d'ouvrir les stades… M. Sorman, vos conversations avec d'anciens "mao" français ne vous ont-elles jamais permis de remplir quelques pages de vos livres ? M. Sorman, je ne vous juge pas. Nul n'est parfait, et vous pas plus que les autres. Le sujet est encore sensible…
Xav Posté 8 septembre 2006 Signaler Posté 8 septembre 2006 Article sur la maoisme, la bio de Short et le docu vidéo d'Arte dans le Figaro par René Viénet l'éditeur de Simon Leys.
Taranne Posté 8 septembre 2006 Auteur Signaler Posté 8 septembre 2006 Viénet fait allusion dans l'article à la biographie de Mao par Cheung et Halliday, celle-ci semble avoir fait l'objet d'une mini-polémique dans le monde anglo-saxon, certains accusant les auteurs de manipulation, ni plus ni moins. Trente ans plus tard, le sujet est toujours chaud - et les réactions toujours aussi prévisibles. A swan's little book of ireOctober 8, 2005 Jung Chang has created a great story in her latest book, say the critics. But now there's a brawl over the facts. Hamish McDonald reports. A tiny widow aged 85 living in two rooms, an electric rice-cooker her only modern appliance, may be a crucial witness to a dispute involving Jung Chang, the wealthy Chinese author of the worldwide bestseller Wild Swans. The dispute is one of many being picked up by some of the world's most eminent scholars of modern Chinese history, who say Chang's latest blockbuster, Mao: The Unknown Story, is a gross distortion of the records. Few are disputing that the subject, the late Chinese Communist Party chairman Mao Zedong, was a monster as a human being and a leader who put his country through hell. Or that the book, written by Chang and her British historian husband, Jon Halliday, who live in great comfort in London's plush Notting Hill on the proceeds of Wild Swans, is powerful and destined to be highly influential. But many people agree with Thomas Bernstein, of Columbia University in New York, that "the book is a major disaster for the contemporary China field". AdvertisementAdvertisement "Because of its stupendous research apparatus, its claims will be accepted widely," he said this week. "Yet their scholarship is put at the service of thoroughly destroying Mao's reputation. The result is an equally stupendous number of quotations out of context, distortion of facts and omission of much of what makes Mao a complex, contradictory, and multi-sided leader." As well as factual errors and dubious use of sources - which even favourable reviewers such as Princeton's Perry Link (an editor of The Tiananmen Papers) have felt compelled to criticise, many scholars point out that much of what Chang and Halliday present as a previously "unknown story" had in fact been exposed long ago. But no credit is given to earlier writers. These disclosures include Mao's endless supply of young female bed partners, his appalling personal hygiene, callousness towards wives and children, the vital support of Stalin, his party's trade in opium, its shirking of the war against the Japanese, and Mao's ruthless diversion of resources to building the atom bomb. "I've looked through the book's treatment of the 1920s and there is nothing there that wasn't known," said the Australian National Universtiy's John Fitzgerald. "A lot of stuff in their great untold story is pretty well known," agreed Sydney University's Fred Teiwes, who wrote a decade ago that support from Moscow had been critical in Mao's rise as party chief. Li Guixiu was a 15-year-old girl when an event that may have been pivotal in the modern history of China and the wider world - and which is also pivotal in Chang and Halliday's demolition of Mao - took place on the ancient chain suspension bridge overlooked by the back window of her home then and now. On the morning of May 29, 1935, the vanguard of Mao's Red Army arrived at this bridge across the raging Dadu River during its famous 6000-kilometre Long March. According to the Chinese Communist Party, a Red Army squad of 22 soldiers stormed the Luding Bridge later that day in the face of withering gunfire, across timbers that had been set afire and then along bare chains where the Nationalist forces on the opposing riverbank had removed planks. Had the crossing failed, the Red Army would have been cut off in a narrow valley high in the mountains of Sichuan. A pursuing army sent by Kuomintang (the Chinese Nationalist Party) leader Chiang Kai-shek would have wiped them out, maybe eliminating the chance of China going communist, as it did in 1949. "Complete invention," said Chang and Halliday in their book, which has stayed for weeks on top of bestseller lists in Britain and Australia, and looks set to do so in the US, where it will be released this month. The bridge was not defended at all by the KMT side, they say. "Chiang had left the passage open for the Reds," the authors state, in one of the most astonishing assertions of their book. Far from trying to intercept the Red Army, Chiang was shepherding it to its destination, even leaving a truck filled with maps and food in its path at one point. The reason: Chiang was desperate for the return of his son, Chiang Ching-kuo, kept a virtual hostage in Moscow since 1925 by Mao's main backer, Stalin. The authors claim this is supported by archived Kuomintang cables. And they claim to have met a local woman - "a sprightly 93-year-old" in 1997, running a bean curd shop near the Luding Bridge - who remembered the Reds firing a few sporadic shots across the river but no gunfire coming back, and who said that very little of the planking had been removed. This week in Luding the Herald could not find the authors' unnamed local source, or anyone who remembered someone of her description. But it did find Li, whom other locals said was the last surviving witness they knew of in Luding. Li says there was indeed a battle. "The KMT warned us that the Reds would eat the young people and bury the old," she said. "Many fled up the mountainside. But when we saw them, they told us not to be afraid, they only opposed bad people. I remember they were wearing straw shoes, with cloth wound around their shins. "The fighting started in the evening. There were many killed on the Red Army side. The KMT set fire to the bridge-house on the other side, to try to melt the chains, and one of the chains was cut. After it was taken, the Red Army took seven days and seven nights to cross. Later, I was told that someone we had seen was Mao Zedong." Oxford University's Steve Tsang says the Chiang Kai-shek archives show the KMT chief did in fact order the senior warlord in the area to hold the crossing on pain of court martial. Chiang Kai-shek did not on this occasion or, as far as his papers reveal, on any other occasion, let the Red Army escape during the Long March, Tsang said. In this case, as generally in the book, the authors had been "appallingly dishonest" in the use of sources they claimed to have accessed. "Mao was a monster," Tsang said. "[but] their distortion of history to make their case will in the end make it more difficult to reveal how horrible Mao and the Chinese Communist Party system were, and how much damage they really did to the Chinese people." The list of historical errors and far-fetched theories builds up. Leeds University Emeritus Professor Delia Davin, writing in The Times Literary Supplement, said Chiang Kai-shek's son had gone to Moscow in 1925, with his father's permission, to study rather than being virtually kidnapped there as Chang and Halliday imply. The execution of Wang Shiwei, which the authors say was used to terrify young intellectuals in the "rectification" campaign of 1942, did not actually take place until 1947. While Mao was no ideal husband or father, Davin said, the authors must have noted the account of the Chinese commander in the Korean War, General Peng Dehuai, when he told Mao his son, Mao Anying, had been killed by a US bomb: Mao trembled so violently he couldn't light his cigarette and was silent for several minutes. Chang and Halliday quote Mao's secretary as saying Mao had not "shown any great pain". While no one is minimising the cost of Mao's follies - notably the 30 million dead from famine caused by the Great Leap Forward - scholars point out that in the sane interludes between these campaigns China showed remarkable economic growth and dramatically improved indices of social welfare, with life expectancy doubling in the 1950s. None of this gets a mention in Mao: The Unknown Story. Nor is the drive for the atom bomb so surprising in light of China's century of humiliation by foreign powers up until 1945, and the subsequent hostility shown to the new communist state by the US. Driving the book is an unrelenting hatred of Mao, and a determination to pile up evidence to blacken him as totally selfish and sadistic. Francesco Sisci, veteran China reporter with Italy's La Stampa newspaper, said: "You don't feel cold analysis in the book, you feel hatred, which helps to make it a wonderful read. But history should not work this way." Sydney University's Teiwes recalled meeting Chang and Halliday in Sydney during their research. "She just had her views so set, and was unwilling to entertain other opinions or inconvenient evidence," he said. Meanwhile, the least likely among the Chinese to welcome the book's historical revision are the people along the route of the Long March, now starting to enjoy a business boom from a "Red Tourism" drive promoted by communist leaders. At Luding, builders are finishing a huge new museum that includes a mural of Red Army troops grappling their way across the bridge, amid gunfire and flames. The bridge itself is much as it would have looked in 1935. Swaying in the middle of the crossing, Chinese-American tourist Shu Zhou posed for photographs in Red Army tunic and cap with a fake rifle. "I rented all this for five yuan," he said. While the critical battle over the Chang-Halliday book is only setting in, at least one incident was being played out in a way Marx predicted: history repeating itself as farce. http://www.smh.com.au/news/world/a-swans-l…8563003642.html Le même article, en version longue.
Apollon Posté 8 septembre 2006 Signaler Posté 8 septembre 2006 J'ai trouvé les documentaires plutôt bons. La neutralité est très poussée (trop?) mais j'imagine que c'est le pendant du droit de tourner en Chine, d'y fouiller les archives et faire témoigner. La théorie selon laquelle la Révolution culturelle aurait in fine rendu les gens critiques et permit l'avènement des réformateurs est intéressante… à défaut de convaincre complètement.
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