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Interdiction de licencier


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Cela en devient presque drôle… Voici encore deux récents cas:

-"Les syndicats ont remporté, vendredi 15 septembre, une victoire dans le conflit qui oppose les salariés à la direction de l'usine TDA (Thales-Daimler-Aerospace), spécialisée dans les systèmes d'armements terrestres et aéroportés. La cour d'appel d'Orléans a annulé un plan de licenciement économique qui concernait 82 personnes." Le Monde. Suite: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-…1-802157,0.html

-"Les prud'hommes de Montauban condamnent Valeo à verser 4,3 millions d'euros à 260 salariés. Le tribunal a reconnu le caractère « économique » des licenciements tout ­­ en les jugeant injustifiés." Le Figaro. Suite: http://www.lefigaro.fr/eco/20060912.FIG000…ts_abusifs.html

Il faut rappeler que selon une récente étude de la Banque Mondiale, la France se place à la 134ème place en terme de facilité d'embauche et de licenciement…

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Hallucinant !

Les gens chechent des boucs émissaires.

Désormais dès que j'entends des conversations indignées sur le sujet des licenciements, j'insinue l'idée qu'un système permettant les licenciement serait peut-être gagnant pour tous le monde. Ca a l'air de passer.

Posté

C'est à vous dégouter d'embaucher. C'est un vrai processus de blocage économique et social, une entreprise c'est pour la vie !

On peut être sur que face à ces considérations la CGT est fier d'elle !

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Ce manque de flexibilité à l'embauche et au licenciement, bref de mobilité et d'adaptabilité face à un environnement en rapide évolution, est pour moi la cause majeure de la précarité en France. Tout salarié cherche à se construire un îlot inébranlable de stabilité dans une structure, l'entreprise, par définition de plus en plus instable, car soumise aux aléas et aux coups d'accélération d'un monde économique hautement concurrentiel (qui bénéficie au consommateur). La rigidité du droit de travail français face à un environnement professionnel dont les mutations s'enchaînent à haute vitesse provoquent la précarité. A contrario, la flexibilité permet la stabilité : C'est en effet cette capacité individuelle à savoir et à pouvoir surfer en permanence sur les vagues d'embauches et de licenciements qui redéfinissent la stabilité professionnelle. Les Anglais l'ont à mon avis mieux compris que nous depuis longtemps. Les salaires et le pouvoir d'achat y sont globalement plus élevés qu'en France et les conflits sociaux beaucoup moins nombreux, preuve d'un niveau de vie comparativement meilleur.

Pour moi, l'entreprise fonctionne comme un accordéon : quand on le déploie, sa taille augmente, quand on le resserre, sa taille diminue.

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Il est légitime de souhaiter un emploi stable, qui permet à beaucoup (et sans doute surtout aux moins qualifiés) d'avoir un certain confort de vie. De plus, si on n'est pas super payé, et que le boulot n'est pas fantastiquement passionnant, c'est au moins ça.

Le problème en France, c'est que le marché du travail est effectivement tellement bloqué et rigide, qu'un licenciement est immédiatement vécu comme une vraie catastrophe qui laisse de facto les travailleurs sur le carreau pour de bon. Ca m'apparait en tout cas clairement comme ça quand on entend les réactions des ouvriers victimes d'une fermeture d'usine (puisque c'est toujours d'eux dont on parle au JT). Pour preuve, rare sont ceux qui disent souhaiter pouvoir trouver rapidement un nouveau boulot, ce n'est que concert de lamentations, ou la dignité (forcément perdue) ne ne sera retrouvé que grâce à un bon gros chèque ("du fric ou boum").

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Il est légitime de souhaiter un emploi stable

Oui mais il n'est pas légitime de forcer un employeur à vous en donner un.

Posté

Quand on pétrifie le droit du travail comme en France et qu'on grève l'emploi de charges et prélèvement en tous genres, on fige la dynamique de l'activité. C'est au contraire en faisant tomber ces rigidités que les embauches se multiplieront, que les licenciements (économiques) baisseront et donc que la perte d'emploi ne sera plus vécue comme un drame offrant l'opportunité d'une surenchère à l'indemnisation. Si on mettait en oeuvre les conditions du plein emploi (liberté contractuelle, absence de charges), le chantage à l'emploi (dans tous les camps : syndicats, employeurs, licenciés, chômeurs, salariés) aurait moins de prise dans notre France bolchévique

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Ce qui fait du licenciement un drame "humain", c'est que l'activité (la croissance) n'est pas assez importante en France et que les créations d'emploi nettes sont trop faibles.

Timur, je crois que vous êtes entrepreneur et j'aurais aimé vous poser une question naïve : est-ce la facilité administrative ou bien le carnet de commandes qui vous détermine à embaucher quelqu'un ? J'ai toujours entendu des réponses contradictoires à ce sujet.

Invité jabial
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Oui mais il n'est pas légitime de forcer un employeur à vous en donner un.

Ca l'est d'autant moins que ça nuit aux autres salariés.

Posté
Il est légitime de souhaiter un emploi stable, qui permet à beaucoup (et sans doute surtout aux moins qualifiés) d'avoir un certain confort de vie. De plus, si on n'est pas super payé, et que le boulot n'est pas fantastiquement passionnant, c'est au moins ça.

Tout à fait, et d'ailleurs selon les professions cela change du tout au tout. Un comptable en moyenne, ou un juriste d'entreprise sera plus enclin à demander de la stabilité (dans un secteur d'activité, voire dans une entreprise donnée), alors qu'un commercial ressemble plus à un mercenaire et souhaite ardemment quitter la boite dès qu'une autre lui plait plus.

Le libéralisme et la flexibilité sont deux notions qui n'ont absolument rien à voir.

Le problème en France, c'est que le marché du travail est effectivement tellement bloqué et rigide, qu'un licenciement est immédiatement vécu comme une vraie catastrophe qui laisse de facto les travailleurs sur le carreau pour de bon. Ca m'apparait en tout cas clairement comme ça quand on entend les réactions des ouvriers victimes d'une fermeture d'usine (puisque c'est toujours d'eux dont on parle au JT). Pour preuve, rare sont ceux qui disent souhaiter pouvoir trouver rapidement un nouveau boulot, ce n'est que concert de lamentations, ou la dignité (forcément perdue) ne ne sera retrouvé que grâce à un bon gros chèque ("du fric ou boum").

Le vocabulaire employé est certainement révélateur.

Posté
Timur, je crois que vous êtes entrepreneur et j'aurais aimé vous poser une question naïve : est-ce la facilité administrative ou bien le carnet de commandes qui vous détermine à embaucher quelqu'un ? J'ai toujours entendu des réponses contradictoires à ce sujet.

C'est le carnet de commandes qui va me pousser à vouloir embaucher mais la facilité d'embauche va plus ou moins me refroidir de le faire. En clair, avec un même carnet de commandes, j'embaucherai plus facilement aux Etats-Unis qu'en France.

Posté

Plaisant : je demande à un collège où il va faire ses stages, il me répond " en Espagne parce que là bas, on m'embauchera ".

Les jeunes sont pas cons, ils sont lucides. Ils savent que la France est un pays de merde où on ne peut réussir ni s'enrichir. La plupart de ceux qui sont avec moi veulent créer leur entreprise et/ou se lancer dans les affaires. Pas mal pensent se barrer vers l'étranger, mais à mon avis ils sont plus nombreux que ça.

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j'adere!

Moi-meme je suis parti, icic j'ai cree ma boite, je suis heureux et came, en france il m'aurait ete impossible de faire ce que je fais, la fiscalite m'aurait refroidi.

Jeunes de France partez, Irlande, England, USA (si ca vous branche) etc..

Il y a tellement d'endroits ou aller et fonder sa boite, avoir le droit de faire une offshore, etc… Bref de vivre bien mieux qu'en france quand on a des idees, un mental solide et surtout une envie mechante de reussir.

Posté

Hier j'ai rencontré un haut fonctionnaire impliqué dans le développement économique. Il parlait avec ironie des déclinologues en disant que Paris avait dépassé Londres sur 5 critères économiques. Premièrement, je n'ai pas trouvé d'études récentes qui confirment ses dires, seulement le contraire. Deuxièmement, les résultats de ces études doivent être pris avec précaution. Car même si une étude montre que Paris acceuille plus d'investissements étrangers, il faut se poser les questions: cela a été calculé sur quelle période? les investissements restent combien de temps? à combien se montent les désinvestissements? etc.

Pour ma part, mon entreprise est basée en France parce que j'y trouve mon intérêt pour l'instant. Etant dans un secteur que les politiciens veulent aider, la France est pour mon entreprise un paradis fiscal et cette dernière profite des impôts de mes concitoyens.

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Moi-meme je suis parti, icic j'ai cree ma boite, je suis heureux et came, en france il m'aurait ete impossible de faire ce que je fais, la fiscalite m'aurait refroidi.
J'ai peur de mal comprendren "Heureux et camé" tu as dit ? :icon_up:

Par ailleurs, je voudrais apporter une précision: ce n'est pas la fiscalité des entreprises qui est lourde en France (25% en France, 40% aux USA en moyenne !). C'est bien la rigidité du marché de l'emploi.

Je suis associé dans une PME. On a été en 3 ans obligé de nous séparer de 2 branquignolles avec à chaque fois des arrangements hallucinants en leur faveur (et des pertes financières disproportionnées par rapport à la taille de la boite) parce qu'on n'a pas envie de perdre notre temps et notre santé à avoir à faire aux prudhommes, meme avec les tours de p..tes que ces gars nous ont joué.

Donc pour reprendre Timur, on embauche en fonction des commandes, mais aussi et surtout avec la peur au ventre de nous retrouver devant les prudhommes.

Avec pour résultat final encore plus de précarité pour le travailleur (les employeurs préfèrent CDD et intérim meme si ça coute beaucoup plus cher).

Ca devient n'importe quoi.

Posté
Par ailleurs, je voudrais apporter une précision: ce n'est pas la fiscalité des entreprises qui est lourde en France (25% en France, 40% aux USA en moyenne !). C'est bien la rigidité du marché de l'emploi.

Je plussoie vigoureusement. Il est à noter que beaucoup de députés (et fonctionnaires) ont des parts dans des entreprises. Ils n'ont aucun intérêt à maximiser les impôts sur ces dernières (ça diminue les bénéfices) mais tout intérêt (politique) à augmenter encore la rigidité du travail.

Je suis associé dans une PME. On a été en 3 ans obligé de nous séparer de 2 branquignolles avec à chaque fois des arrangements hallucinants en leur faveur (et des pertes financières disproportionnées par rapport à la taille de la boite) parce qu'on n'a pas envie de perdre notre temps et notre santé à avoir à faire aux prudhommes, meme avec les tours de p..tes que ces gars nous ont joué.

Il m'est arrivé la même mésaventure. Deux fouteuses de merde, deux arrangements avec un (beaucoup trop) gros chèque au final et pour aussi éviter les prudhommes bien qu'on avait un solide dossier à faire valoir ; mais pas le temps, pas d'énergie à consacrer à ces paperasseries.

Donc pour reprendre Timur, on embauche en fonction des commandes, mais aussi et surtout avec la peur au ventre de nous retrouver devant les prudhommes. Avec pour résultat final encore plus de précarité pour le travailleur (les employeurs préfèrent CDD et intérim meme si ça coute beaucoup plus cher).

Ca devient n'importe quoi.

Et finalement, le pire dans tout ça, c'est quand on fait les comptes : en tant qu'employeur, on verse tant et tant pour l'état pour si peu en retour qu'on n'y retrouve jamais ses petits.

Le premier siphonneur de fonds dans une entreprise en France, c'est l'état, et de loin.

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Et finalement, le pire dans tout ça, c'est quand on fait les comptes : en tant qu'employeur, on verse tant et tant pour l'état pour si peu en retour qu'on n'y retrouve jamais ses petits.

Le premier siphonneur de fonds dans une entreprise en France, c'est l'état, et de loin.

… mais il en rend un petit peu histoire d'attendrir le contribuable.

Je pense à un entrepreneur du bâtiment qui croule sous le poids de ses obligations envers l'Etat et qui vante subitement ce dernier pour lui avoir octroyé une prime pour un reboisement qu'il ne s'attendait pas du tout à recevoir. Du style, "heureusement que l'Etat est là…"

Posté
Il m'est arrivé la même mésaventure. Deux fouteuses de merde, deux arrangements avec un (beaucoup trop) gros chèque au final et pour aussi éviter les prudhommes bien qu'on avait un solide dossier à faire valoir ; mais pas le temps, pas d'énergie à consacrer à ces paperasseries.

Idem ce mois-ci: un commercial qui falsifiait ses notes de frais. J'ai du abandonner la "faute grave" pour éviter les prud'hommes. Cela dit, je m'étais fait à l'idée des un a deux ans de procédure (le chef d'entreprise doit aller lui-même au tribunal sinon les juges considèrent qu'il s'en fout et le salarié gagne le cocotier) tellement j'étais outré par les abus de cet escroc (en outre, le dossier était très solide).

Invité jabial
Posté

Il y a deux choses que j'ai remarquées concernant la nature humaine :

D'abord les gens respectent le pouvoir. Staline était populaire, ce n'est pas le seul dans ce cas. Plus un despote est tyrannique, plus on le loue et moins on le critique. Les dictateurs vraiment sanguinaires sont presque toujours populaires chez eux. Les gens n'osent même plus penser "mal".

Ensuite, les gens raisonnent à partir de l'état présent. Si tu prend 1000 à quelqu'un et que tu lui donnes 10 quelques temps après, il sera reconnaissant. Si tu donnes 1000 à quelqu'un et que tu lui prend 10 plus tard, il t'en voudras. C'est irrationnel mais c'est comme ça.

Posté
Ensuite, les gens raisonnent à partir de l'état présent. Si tu prend 1000 à quelqu'un et que tu lui donnes 10 quelques temps après, il sera reconnaissant. Si tu donnes 1000 à quelqu'un et que tu lui prend 10 plus tard, il t'en voudras. C'est irrationnel mais c'est comme ça.
Ca me rappelle un peu une des maximes de base de la bourse: ne pas laisser un gain devenir une perte (bon ce n'est pas exactement ce que tu dis, parce qu'un gars qui me prend 1000 pour après me donner 10, faut pas exagérer, je lui fais une tete au carré plutot que de le remercier, quand meme :doigt: ).

On a plutot tendance à oublier qu'une action qui monte peut descendre brutalement comme ça s'est passé de nombreuses fois dans le passé. On a du mal à accepter psychologiquement de vendre en espérant gagner toujours plus: danger ! Et quand ça descend, on espère toujours que ça va remonter en oubliant qu'on peut perdre un peu pour réinvestir ailleurs (la fameuse notion "d'opportunité manquée").

En Bourse, le plus dur, ce n'est pas d'acheter, c'est de vendre parce qu'acheter, ça oblige à faire appel aux infos du passé alors que pour vendre, on a tendance à ne se concentrer qu'à l'état présent.

Voilà ma petite minute boursière totalement HS :icon_up:

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En matière de prud'hommes j'ai actuellement une affaire en cours (verdict fin 2007…). Mon associé rencontre une jeune russe qui prétend pouvoir nous vendre énormément de produits grâce à ses nombreux contacts en Russie. Nous décidons de créer une nouvelle société qui se chargera spécifiquement du marché russe et dans laquelle la fille en question sera actionnaire minoritaire. Avouant qu'elle risque de se faire expulser de France car sans activité, je lui signe un papier disant qu'elle travaille pour la nouvelle société. Très vite il s'avère que cette fille avait menti à mon associé et qu'elle n'avait pas du tout le potentiel espéré. 6 mois après, elle nous fait un procès en demandant une somme exorbitante (salaires énormes, intérêts de retard, préjudice moral etc.) prétextant qu'elle travaille depuis six mois chez nous (alors qu'elle n'a pas de contrat de travail et qu'elle n'a rien vendu) et qu'elle n'a jamais été payée!

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En matière de prud'hommes j'ai actuellement une affaire en cours (verdict fin 2007…). Mon associé rencontre une jeune russe qui prétend pouvoir nous vendre énormément de produits grâce à ses nombreux contacts en Russie. Nous décidons de créer une nouvelle société qui se chargera spécifiquement du marché russe et dans laquelle la fille en question sera actionnaire minoritaire. Avouant qu'elle risque de se faire expulser de France car sans activité, je lui signe un papier disant qu'elle travaille pour la nouvelle société. Très vite il s'avère que cette fille avait menti à mon associé et qu'elle n'avait pas du tout le potentiel espéré. 6 mois après, la fille nous fait un procès en demandant une somme exorbitante (salaires énormes, intérêts de retard, préjudice moral etc.) prétextant qu'elle travaille depuis six mois chez nous (alors qu'elle n'a pas de contrat de travail et qu'elle n'a rien vendu) et qu'elle n'a jamais été payée!

Ca montre qu'elle a très bien compris comment fonctionne le droit du travail en France. Comme quoi, la Russie forme très bien ses ressortissant(e)s.

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J'ai retrouvé du taf, parce que mon employeur sait que s'il est correct, je le serais, meme s'il doit me licencier parce que je ne conviens pas.

J'avoue, mon employeur, c'est mon frère…

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C'est à vous dégouter d'embaucher. C'est un vrai processus de blocage économique et social, une entreprise c'est pour la vie !

On peut être sur que face à ces considérations la CGT est fier d'elle !

Ca me fait penser à l'épisode de Camera café, quand Vince arrive enfin a se faire virer et qu'il est fout de joie car il va pouvoir participer à un tournoi de skateboard. Alors Herve le syndicaliste, ne l'écoutant pas, arrive a annuler son renvoi. En réponse Vince lui met un coup d'extincteur dans la tête :icon_up:

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