DiabloSwing Posté 14 novembre 2006 Signaler Posté 14 novembre 2006 Pour ceux qui doutaient encore, Le Pen n’est pas plus libéral qu’un autre il se situe dans la moyenne française aux côtés de l’extrême-gauche (le pont avec Dieudonné est significatif), et globalement de tout les socio-démocrates de tout horizons. http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-…1-823442,0.html -- S'il renvoie dos à dos les "libéraux-sociaux et les sociaux-libéraux", il s'en prend plus particulièrement aux "théoriciens libéraux", "les libéraux mondialistes à la solde du Medef", et dénonce la "mondialisation sauvage, face à l'individualisme consumériste", "cette politique dite libérale produisant chômage de masse, pauvreté, assistanat, travail clandestin et stagnation des salaires". Il prend la défense des petits patrons "sacrifiés (…) sur l'autel de la mondialisation, des stock-options, des copains du Medef et des fonds de pension" et des ouvriers "rebelles aux restructurations et aux délocalisations", mais aussi, pour la première fois, et à la grande satisfaction de Marine Le Pen, des "fonctionnaires", que l'on dit "forcément absentéistes" et que l'"on veut rendre responsables de la destruction des services publics, alors que, le plus souvent, (…) ils en sont les premières victimes". Le nouveau Le Pen se veut "conscience progressiste", se fait chantre de la "laïcité", vante la "France de l'économie mixte voulue à la Libération" et regrette l'abandon du Plan qu'il vouait pourtant aux gémonies quand il était député, de 1986 à 1988. "L'Etat national doit être un Etat social", clame-t-il. -- Le reste de l’article est très clair aussi. Donc qu’il ait sorti par le passé quelques mesures qui prises séparément feraient le bonheur des libéraux soit. Mais un programme se juge sur la globalité, et là c’est franchement pénible, incohérent, de la politique politicienne sans intérêt. Sans compter que le personnage est assez douteux, mais là pas la peine de faire un dessin. La France aux Français étaient je le le rappelle un slogan de l’extrême droite française (nos équivalents fascistes) des années 30. Je voudrais vous faire part d’un article paru dans La Depêche du Midi du Dimanche 12 Novembre. LCR. Il était hier à Toulouse. Olivier Besancenot : Airbus, victime du libéralisme Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), a affirmé, hier à Ramonville, que la crise que traverse Airbus illustre « l’aspect invraisemblable du fonctionnement du libéralisme actuel, et notamment chez les sous-traitants ». Le candidat à l’élection présidentielle a aussi estimé que le plan de restructuration chez Airbus et les sous-traitants correspond « en fait à des licenciements déguisés ». Pour tout dire il s’agit d’un non-événement, juste quelques lignes pour la presse locale. Mais venant d’un journal apparenté socialiste (regardez qui est le fondateur de la Depêche http://fr.wikipedia.org/wiki/La_D%C3%A9p%C3%AAche_du_Midi ), là on se rend compte que c’est au final très insidieux. J’avais écrit un post y a quelques temps sur la haine que l’on pouvait ressentir à propos du libéralisme. Plus posé je m’interroge sur ce besoin d’en parler : le libéralisme dans les médias revient à une équivalence du point Godwin. Vous n’avez pas l’impression dans votre vie de tout les jours de le voir fleurir partout, même en hiver ? Y compris parfois et surtout dans des articles a priori innofensifs, comme des interviews de musiciens, des émissions pour enfants, des reportages divers, sur l’innovation scientifique, etc. Il y a bien sûr un caractère maladif, obsessionnel dans ce besoin de parler de quelque chose que personne ne vit en france intra-muros, mais que tout le monde aime à railler. Le livre récent sur la psychanalyse de l’antilibéralisme confirme quelques unes de mes intuitions, sur les névrosés politiques qui tapent sur le bouc émissaire parfait, inexistant, un vrai épouvantail ! Pour en revenir à l’article, on se doute bien que M. Besancenot a parlé d’autre chose. Pourtant le journal pointe ce détail, la monomanie à ce point illustre quelque chose de plus grave. C’est d’autant plus risible, qu’il faut un sacré courage, un culot certain pour attribuer la mauvaise passade économique chez Airbus (et la gestion mal assurée) à un « libéralisme actuel ». Si le consortium EADS est plutôt privé (plutôt hein, je vous rappelle que la Caisse de Dépôts a renfloué le départ de l’an passé de BAE Systems en rachetant des actions), le fonctionnement du groupe ne l’est pas, entre subventions cachées, corruption avec le monde politique, affaires douteuses en cours (clearstream ?), colbertisme affiché des dirigeants (Raffarin il y a quelques années, Chirac plus récemment). Oh mais réagissez les moules antilibérales ! Les intérêts privés sont ici téléguidés par l’Etat, c’est gros comme une maison, mais l’irrationnel défoule mieux, donc vous préférez taper sur ce qui vous convient ! A tort, les gars, à tort ! Le « libéralisme » n’aura jamais été aussi présent dans les discours, dans les médias. Jamais aussi absent dans la vie quotidienne par contre. La campagne électorale à venir va être sanglante, il va falloir garder son sang-froid, on va s’en prendre « plein la gueule », tout comme pour le référendum de 2005. On prend le pli à force.
h16 Posté 14 novembre 2006 Signaler Posté 14 novembre 2006 Ca rejoint la question que je posais dans un autre fil. J'ai noté ceci moi aussi, et l'apparition simultanée de livres pas vraiment libéraux (mais en tout cas dénonçant clairement le système tel qu'il est actuellement) dans les étals bien en vue, au milieu des livres ATTAC, cocos et alterécolo. Et je me demande si je n'ai pas, à force de voir l'antilibéralisme primaire partout, acquis un biais …
DiabloSwing Posté 14 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 14 novembre 2006 Il faut dire que les fissures apparaissent de plus en plus.
h16 Posté 14 novembre 2006 Signaler Posté 14 novembre 2006 Il faut dire que les fissures apparaissent de plus en plus. Fissures, fissures… C'était y'a dix ans. Là, le placo tombe par paquets, les poutres sont vermoulues, les murs de soutien s'affaissent et les trous béants ne sont plus couverts par les bâches rongées par le mildiou. note : la robinetterie a été refaite à neuf, mais elle fuit.
A.B. Posté 14 novembre 2006 Signaler Posté 14 novembre 2006 biais Oui, je pense. Verifie sur amazon, tu catalogues les sorties etc
Apollon Posté 15 novembre 2006 Signaler Posté 15 novembre 2006 à BlackJack' Le libéralisme est la sorcière moderne, on ne la voit jamais, tout le monde la craint, on lui attribue tous les problèmes et on rêve de la bruler. Toute société a besoin de bouc-émissaires… Heureusement que les américains prennent leur part.
DiabloSwing Posté 15 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 15 novembre 2006 Oui oui ça je le sais bien, ce n'est pas la première fois que je le remarque. Je me pose une autre question. Avant (avant quelle période surtout ? Je suis trop jeune), il me semble que c'était le capitalisme qui jouait ce rôle. Pourquoi tout le monde a changé le fusil d'épaule ? Pourquoi ce panurgisme des anti-idées ? C'est contagieux ?
miniTAX Posté 15 novembre 2006 Signaler Posté 15 novembre 2006 Fissures, fissures… C'était y'a dix ans. Là, le placo tombe par paquets, les poutres sont vermoulues, les murs de soutien s'affaissent et les trous béants ne sont plus couverts par les bâches rongées par le mildiou.note : la robinetterie a été refaite à neuf, mais elle fuit. Les problèmes de champignon et de fuite, warrrfff Mais bon, relativisons quoi. Le libéralisme subissait l'opprobe aussi, sinon plus au temps où le collectivisme triomphant faisait encore illusion (cf ma signature). Il en a vu d'autres. Les chiens aboient et la caravane passe. Oui oui ça je le sais bien, ce n'est pas la première fois que je le remarque. Je me pose une autre question. Avant (avant quelle période surtout ? Je suis trop jeune), il me semble que c'était le capitalisme qui jouait ce rôle. Pourquoi tout le monde a changé le fusil d'épaule ? Pourquoi ce panurgisme des anti-idées ? C'est contagieux ?Pourquoi on n'accuse plus le capitalisme? Bah parce que ce serait difficile d'accuser les chinois qui nous innondent de gadgets ou les russes qui nous achètent notre caviar de cette idéologieDepuis la chute du Mur, l'anti-libéralisme est aux cerveaux frustés ce que la housse du père Noel est aux jours de fêtes. On y trouve tout ce qu'on veut, depuis le décolleté plongeant de l'épouse jusqu'à la poupée babie pour la petite en passant par le string léopard du père.
h16 Posté 15 novembre 2006 Signaler Posté 15 novembre 2006 Depuis la chute du Mur, l'anti-libéralisme est aux cerveaux frustés ce que la housse du père Noel est aux jours de fêtes. On y trouve tout ce qu'on veut, depuis le décolleté plongeant de l'épouse jusqu'à la poupée babie pour la petite en passant par le string léopard du père. Flûte. Je me suis fait avoir avec la boîte de chocolats…
DiabloSwing Posté 15 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 15 novembre 2006 Tiens j'ai pensé à toi H16, il y a une demande expresse du gouvernement de payer à hauteur de 80% l'impôt sur les bénéfices des grandes entreprises. A titre d'anticipation en quelque sorte, comme l'an passé. On se demande bien pourquoi…
h16 Posté 15 novembre 2006 Signaler Posté 15 novembre 2006 Tiens j'ai pensé à toi H16, il y a une demande expresse du gouvernement de payer à hauteur de 80% l'impôt sur les bénéfices des grandes entreprises. A titre d'anticipation en quelque sorte, comme l'an passé. On se demande bien pourquoi… Merci Intéressant, au passage. Tu as un lien ?
DiabloSwing Posté 15 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 15 novembre 2006 Ca doit se trouver facilement chez Les Echos, y a même un édito : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4498809.htm Et plus généralement : http://www.lesechos.fr/info/france/index.htm
h16 Posté 15 novembre 2006 Signaler Posté 15 novembre 2006 C'est ahurissant, scandaleux, et parfaitement représentatif de la totale décontraction des petits doigts palpeurs de nos amis de Bercy, à commencer par l'ineffable caniche à lunette qui dirige le ministère des Trous… Manifestement, il se fout comme d'une guigne de l'insécurité législative permanente, et les besoins de fonds sont tels qu'il ne renoncera à aucune vilainie. A mon avis, comme ça, je dirais que les finances doivent vraiment en être à un point très très avancé de décomposition. Ca pue.
Apollon Posté 15 novembre 2006 Signaler Posté 15 novembre 2006 Lu dans le Monde: Dieudonné n'exclue pas d'appeller à voter Le Pen !
Ash Posté 15 novembre 2006 Signaler Posté 15 novembre 2006 http://www.peres-fondateurs.com/~resistance/?p=420
William White Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 C'est fou cette histoire sur Dieudonné: quelle est donc sa stratégie?
Rincevent Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 C'est fou cette histoire sur Dieudonné: quelle est donc sa stratégie? C'est aussi l'interrogation de ce livre. D'ailleurs, tu savais qu'il était très proche de la Tribu Ka ?
William White Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 D'ailleurs, tu savais qu'il était très proche de la Tribu Ka ? Ah non pas du tout. S'il est plus réfléchi que je ne le pense, alors ça doit expliquer bien des choses idéologiquement parlant.
Rincevent Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 Ah non pas du tout. S'il est plus réfléchi que je ne le pense, alors ça doit expliquer bien des choses idéologiquement parlant. Lis le livre que je te conseille. Il est très court, pas cher si tu l'achètes d'occasion, et il éclaire bien des fréquentations bizarres de Dieudonné. J'en ajoute une petite couche : tu sais que Dieudonné a été invité comme orateur à la conférence "Axis for Peace" organisée par Thierry Meyssan et le Réseau Voltaire ? D'ailleurs, Meyssan, Soral et Dieudonné (accompagnés d'un cadre du FN) ont fait cet été un voyage au Liban où ils ont été reçus avec des égards dignes de chefs d'Etat…
melodius Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 Il y a l'analyse con-con: le grand complot antisémite. C'est facile, ça permet de ne pas se poser trop de questions. Il y a aussi ce que j'essaie de faire comprendre depuis que je suis sur ce forum, et qui est que ce sont les gens que Dieudonné affirme représenter qui sont le pied-de-biche idéal pour faire sauter le système et que c'est surtout parce que la droite les rejette qu'ils sont à gauche. Ce serait débile que ce soit le FN qui en profite quand même…
melodius Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 Je présume que tu connais le concept léninien de "classe révolutionnaire". En deux mots, la classe qui n'a rien à perdre en cas de renversement du système parce qu'elle en est la principale victime (ou "oubliée", pour ceux qui préfèrent une terminologie plus soft) est aussi celle qui constitue le meilleur terreau révolutionnaire. C'est clairement cette classe-là que Dieudonné représente - enfin, affirme vouloir représenter; appelons-la "la banlieue". Or, la banlieue ne se signale pas précisément par un grand attachement aux "valeurs" de la gauche post-moderne et notamment à son enthousiasme pour les minorités sexuelles, les artistes subsidiés, etc. Son truc c'est plutôt un hyper-conservatisme éthique (important quand on est pauvre de maintenir sa dignité par une morale perso de fer - même si beaucoup n'y parviennent pas) et elle est socialement franchement autoritaire (comme au sein de la cellule familiale et comme au pays). Il y a aussi une culture du système D qui n'est pas franchement compatible avec le tout-à-l'état économique. L'anti-racisme a pu un moment faire illusion et pousser la banlieue à voter à gauche, mais de plus en plus de basanés s'aperçoivent qu'au mieux on leur offre l'opportunité de faire assistant social eux aussi et surtout qu'ils ont servi d'ascenseur politique à toute une série d'apparatchiks. Les lendemains qui chantent se font par ailleurs légèrement attendre, et ils ne sont pas dupes. ll faut aussi entendre ce que disent réellement ces gens, déformé il est vrai par un langage gauchiste qui est celui de leur politisation. Il y a là un potentiel libéral mais surtout un potentiel de droite "dure", à condition de faire comprendre qu'on ne veut pas faire chier les noirs, les arabes et les autres personnes de couleur non-traditionnelle.
DiabloSwing Posté 16 novembre 2006 Auteur Signaler Posté 16 novembre 2006 Ton analyse est d'une justesse lumineuse.
Invité Arn0 Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 C'est aussi l'interrogation de ce livre. D'ailleurs, tu savais qu'il était très proche de la Tribu Ka ?Il a pris ses distances depuis (officiellement en tout cas, voir ici ou là par exemple).C'est fou cette histoire sur Dieudonné: quelle est donc sa stratégie?Je ne suis pas sûr qu'il en ait une.
h16 Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 Je présume que tu connais le concept léninien de "classe révolutionnaire". En deux mots, la classe qui n'a rien à perdre en cas de renversement du système parce qu'elle en est la principale victime (ou "oubliée", pour ceux qui préfèrent une terminologie plus soft) est aussi celle qui constitue le meilleur terreau révolutionnaire.C'est clairement cette classe-là que Dieudonné représente - enfin, affirme vouloir représenter; appelons-la "la banlieue". Or, la banlieue ne se signale pas précisément par un grand attachement aux "valeurs" de la gauche post-moderne et notamment à son enthousiasme pour les minorités sexuelles, les artistes subsidiés, etc. Son truc c'est plutôt un hyper-conservatisme éthique (important quand on est pauvre de maintenir sa dignité par une morale perso de fer - même si beaucoup n'y parviennent pas) et elle est socialement franchement autoritaire (comme au sein de la cellule familiale et comme au pays). Il y a aussi une culture du système D qui n'est pas franchement compatible avec le tout-à-l'état économique. L'anti-racisme a pu un moment faire illusion et pousser la banlieue à voter à gauche, mais de plus en plus de basanés s'aperçoivent qu'au mieux on leur offre l'opportunité de faire assistant social eux aussi et surtout qu'ils ont servi d'ascenseur politique à toute une série d'apparatchiks. Les lendemains qui chantent se font par ailleurs légèrement attendre, et ils ne sont pas dupes. ll faut aussi entendre ce que disent réellement ces gens, déformé il est vrai par un langage gauchiste qui est celui de leur politisation. Il y a là un potentiel libéral mais surtout un potentiel de droite "dure", à condition de faire comprendre qu'on ne veut pas faire chier les noirs, les arabes et les autres personnes de couleur non-traditionnelle. Ok, je saisis et je trouve effectivement que l'analyse est bonne. Elle rejoint ma vision des couinements vers le haut vs. vers le bas : tant que les couinements des gens (banlieues ici) sont canalisés vers le haut correctement, le "terreau révolutionnaire" ne prend pas. Autrement dit, tant qu'on arrive à peu près à traiter au cas par cas les problèmes de ceux qui couinent le plus fort, il ne se passe pas grand'chose. Dès lors que les couinements ne peuvent plus remonter (ce que toute "démocratie participative gnagnagna" et toute "république égalitaire etc…" devrait pouvoir faire), les couinements vont vers le bas (i.e. les gens se montent le bourrichon entre eux). On observe alors deux choses : la récupération (ce que font actuellement un JMLP et Dieudo) et le ferment de révolution (l'année dernière avec les émeutes, cette année avec les bus-jacking).
Invité jabial Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 Il y a là un potentiel libéral mais surtout un potentiel de droite "dure", à condition de faire comprendre qu'on ne veut pas faire chier les noirs, les arabes et les autres personnes de couleur non-traditionnelle. ceci dit ça ne doit pas nous faire oublier que Dieudonné est clairement un jalouxcrate à tendance antisémite.
Boz Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 Je présume que tu connais le concept léninien de "classe révolutionnaire". En deux mots, la classe qui n'a rien à perdre en cas de renversement du système parce qu'elle en est la principale victime (ou "oubliée", pour ceux qui préfèrent une terminologie plus soft) est aussi celle qui constitue le meilleur terreau révolutionnaire.C'est clairement cette classe-là que Dieudonné représente - enfin, affirme vouloir représenter; appelons-la "la banlieue". Or, la banlieue ne se signale pas précisément par un grand attachement aux "valeurs" de la gauche post-moderne et notamment à son enthousiasme pour les minorités sexuelles, les artistes subsidiés, etc. Son truc c'est plutôt un hyper-conservatisme éthique (important quand on est pauvre de maintenir sa dignité par une morale perso de fer - même si beaucoup n'y parviennent pas) et elle est socialement franchement autoritaire (comme au sein de la cellule familiale et comme au pays). Il y a aussi une culture du système D qui n'est pas franchement compatible avec le tout-à-l'état économique. L'anti-racisme a pu un moment faire illusion et pousser la banlieue à voter à gauche, mais de plus en plus de basanés s'aperçoivent qu'au mieux on leur offre l'opportunité de faire assistant social eux aussi et surtout qu'ils ont servi d'ascenseur politique à toute une série d'apparatchiks. Les lendemains qui chantent se font par ailleurs légèrement attendre, et ils ne sont pas dupes. ll faut aussi entendre ce que disent réellement ces gens, déformé il est vrai par un langage gauchiste qui est celui de leur politisation. Il y a là un potentiel libéral mais surtout un potentiel de droite "dure", à condition de faire comprendre qu'on ne veut pas faire chier les noirs, les arabes et les autres personnes de couleur non-traditionnelle. Très pertinent.
Rincevent Posté 16 novembre 2006 Signaler Posté 16 novembre 2006 Il a pris ses distances depuis (officiellement en tout cas, voir ici ou là par exemple). Justement, dans cet opuscule tout comme dans cet autre livre, les faits sont clairs : Dieudonné est resté proche de ces margoulins.
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