Ronnie Hayek Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 melodius a dit : De Gaulle menait certes une politique de prestige, mais pas tant pour lui que pour la France. Affirmer qu'il aurait réglé l'affaire algérienne à son seul profit est d'autant plus idiot que ça ne lui en a apporté aucun. C'est surtout passer à des années-lumière de la personnalité de De Gaulle, aux antipodes des mesquineries politiciennes. On peut le trouver parfois ridicule, mais au final il fut bien moins débectant que les copains et coquins des comités Théodule.
Invité jabial Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 Ronnie Hayek a dit : C'est surtout passer à des années-lumière de la personnalité de De Gaulle, aux antipodes des mesquineries politiciennes. On peut le trouver parfois ridicule, mais au final il fut bien moins débectant que les copains et coquins des comités Théodule. Je ne peux pas être d'accord. Je n'arrive pas à concilier une morale élevée avec l'idée de laisser crever ainsi des militaires qu'on a indirectement commandés.
Ronnie Hayek Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 jabial a dit : Je ne peux pas être d'accord. Je n'arrive pas à concilier une morale élevée avec l'idée de laisser crever ainsi des militaires qu'on a indirectement commandés. Je parlais à titre comparatif. Il a commis des fautes, mais bien moins que les professionnels de la politique. De plus, en accordant l'indépendance, il a exprimé un choix courageux qui lui a créé beaucoup d'ennemis. N'oublions jamais qu'il est devenu, à la suite de sa politique de décolonisation, l'homme à abattre - au sens propre du terme. Bref, je ne vois aucun politicien de cette époque ni d'aujourd'hui capable d'avoir risqué sa vie pour l'idée qu'il se faisait de son pays. Ce sens du panache me semble avoir, du reste, complètement disparu.
Ash Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 melodius a dit : PS ; sauf erreur, le gouvernement allemand paie des pensions aux anciens combattants non-Allemands de la Wehrmacht et de la Waffen-SS. Je ne crois pas. A vérifier.
Ventura Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 Ayant découvert la question des harkis sur le tard, m'y étant intéressé d'un peu près, je me permets de rendre mon analyse : La mémoire des harkis
Cadmos Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 boubou a dit : Ayant découvert la question des harkis sur le tard, m'y étant intéressé d'un peu près, je me permets de rendre mon analyse : La mémoire des harkis L'ensemble de l'article est bon, mais l'extrait suivant est plutôt abscons…en quoi les partis de gauche avaient-ils intérêt à "oublier cette population"? Citation On peut soupçonner les communistes de l'époque, alors très influents sur la politique française et le monde syndical, d'avoir tout fait pour oublier cette population, accusée, par un raccourci comme les gauchistes en ont le secret, d'avoir joué le camp des colons, à l'encontre des idées internationalistes en vogue.
Cadmos Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 phantom_opera a dit : La guerre d'Algérie n'est pas la sienne, le problème algérien n'était pas le sien…C'est une affirmation bien légère. Une des origines de la guerre d'Algérie se trouve dans les évènements de Sétif en mai 1945, sous le gouvernement provisoire dirigé par…Charles De Gaulle ! Bien que sa responsabilité directe ne soit pas prouvée, il ne pouvait ignorer ce qui ce passait dans le Constantinois et il n'a rien fait pour améliorer les choses et satisfaire ce que demandait les manifestants de Sétif. phantom_opera a dit : …à la fois de la tristesse et du mépris. De la tristesse car ils n'ont pas été traité de la même manière que les pieds-noirs et pendant trop longtemps, en France, ils n'ont pas été traité équitablement par rapport aux citoyens de la Métropole. Mais j'ai troujours eu un certain mépris pour les harkis car ils revendiquent beaucoup trop leur identité sachant qu'ils ont défendu une mauvaise cause. La position des Harkis représente au moins une chose, le manque d'unité à la cause algérienne dans la population arabo-berbère d'Algérie. Tous les Harkis n'ont pas été enrôlés de force par l'armée française. Certains, français, étaient pour le maintien de la présence française en Algérie contre les indépendantistes du FLN.
antietat Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 melodius a dit : La comparaison avec l'Afrique du Sud ne tient pas.Les pieds-noirs ont refusé systématiquement de lever les discriminations dont les musulmans faisaient l'objet; je les vois mal accepter l'Algérie algérienne. En Afrique du Sud, ce sont les Afrikaners qui ont décidé de négocier. Les pieds-noirs pouvaient être évacués en Métropole; les Afrikaners eux n'avaient nulle part où aller. Ensuite, je vois mal quelles garanties de sécurité un tant soit peu solides ils auraient pu recevoir; l'armée française n'était déjà pas capable de maintenir la sécurité avant l'indépendance algérienne, alors… De Gaulle menait certes une politique de prestige, mais pas tant pour lui que pour la France. Affirmer qu'il aurait réglé l'affaire algérienne à son seul profit est d'autant plus idiot que ça ne lui en a apporté aucun. PS ; sauf erreur, le gouvernement allemand paie des pensions aux anciens combattants non-Allemands de la Wehrmacht et de la Waffen-SS. Le pied noir moyen mis au pied du mur : "vous acceptez un gouvernement algérien ou vous partez" aurait accepté. Les ultras seraient partis bon, et alors ? Pour les garanties de sécurité il suffisait d'en discuter avec le nouveau gouvernement algérien. Pour une période de transition des troupes françaises restent dans leurs casernes et n'en sortent éventuellement que quand la sécurité des pieds noirs est menacée. Situation qui, a l'époque, ne pouvait surgir que suite à une décision du FLN. Placés devant l'alternative d'accéder au pouvoir ou de refuser cette clause somme toute bénigne. L'intransigeance du FLN n'aurait pas tenu longtemps. Quand à l'incapacité de l'armée à garantir la sécurité tu te fais quelques idées. A la fin de la guerre l'ALN sur le terrain cela ne représentait rien du tout. Quand aux enlévements d'européens la bataille d'Ager a démontré qu'on peut passer toute une ville au peigne fin quand on le veut vraiment. Mais pour mettre tout ça en place il aurait fallu le vouloir. Quant à de Gaulle, toute sa biographie l'atteste, sa seule préoccupation n'a jamais été que de jouer un rôle historique quel qu'il soit. Le "service de la France" n'a été que le moyen d'atteindre ce but. A chaque fois qu'un type a "servi la france" en s'opposant à De Gaulle il en a subi les conséquences (il a fait arrêter Weygand, on pourrait savoir pourquoi ?). En revanche les vocations tardives dans le combat anti allemand pour peu qu'elles passent par une allégeance à son éminence sont facilement absoutes. Ex : couve de murville. C'est le contraire de ce qu'il aurait dû faire si il était effectivement guidé par les principes qu'il se plaisait à répéter à tout bout champ. De Gaulle a toujours été, avant toute chose, à son service.
melodius Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 A te lire on se demande comment la France a bien pu perdre l'Algérie. Enfin, ce sujet ne m'intéresse pas plus que ça, si c'est une forme de piété familiale de répéter les belles histoires de pépé Gonzales, qui suis-je pour critiquer ?
Libérus Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 Harald a dit : Les droits des pieds-noirs, les français n'en n'avaient rien à cirer. Il suffit de voir l'accueil qui leur a été fait en 1962. Ce que voulaient les français, c'est que l'Algérie reste française, point barre. Perdre le dernier ornement de ce qui fut un empire colonial était tout bonnement insupportable pour monsieur et madame Dugland. Je ne vois pas les choses comme ça. L'opinion était beaucoup plus partagée, plus interrogative. Dans les années 59-62, il y avait à Paris deux types de manifs. Les manifs "Algérie Française!", généralement aux Champs-Elysées, qui rassemblaient quelques centaines de personnes. Et les manifs "Paix en Algérie !" qui rassemblaient plusieurs milliers de personnes. Un bon historien , Pervillé (qui est de centre-droit) écrit dans "Pour une histoire de la guerre d'Algérie" que l'opinion était majoritairement résignée à la décolonisation dès 1959.
Libérus Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 antietat a dit : En 45, il cherchait à remettre en état sa monture et une selle pour la monter. En fait, on a bien compris que vous êtes en désaccord avec tout ce qu'il a fait depuis le 16 juin 1940. antietat a dit : En 58, je crois qu'il savait que la colonisation n'était historiquement plus tenable. Mais il n'a pas pu prendre une décision tout de suite. D'ou les déclarations du genre : "Je vous ai compris ", "Moi vivant jamais le drapeau du FLN ne flottera sur Alger" etc.. Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent… Même si comme vous le dites , De Gaulle en prononçant ces phrases savait déjà qu'un jour il faudrait partir (ce qui n'est pas impossible), il n'aurait pas pu l'expliquer à ses auditeurs. Non pas qu'ils fussent idiots. mais ils étaient dans une situation historique qui ne leur aurait pas permis de comprendre. D'autre part, quand on dit "partir", cela ne veut pas dire partir dans n'importe quelles conditions, et vous le dites vous -même: antietat a dit : Dans un premier temps il fallait revenir à la situation d’avant guerre. Ensuite venir à bout de l’insurrection pour ne pas négocier en position de faiblesse et puis finalement tout abandonner sauf le sahara pour les essais nucléaires et le pétrole. En gros, c'est ça. antietat a dit : Très rapidement il y a eu une colonisation de peuplement pas simplement occupation militaire. Eh non. L'Algérie n'était pas l'Australie, ni les Canaries! Au 19ème siècle, on a cru pouvoir en faire une colonie de peuplement…. jusqu'au premier recensement , qui a eu lieu vers 1865 si ma mémoire est bonne. On s'apercut alors que les musulmans étaient beaucoup, beaucoup plus nombreux qu'on ne l'avait imaginé, disséminés dans des petits douars qui n'avaient jamis fait parler d'eux. Vers 1920, après la saignée opérée par la Grande Guerre, les démographes étaient en mesure de faire des projections: il était clair que la population musulmane avait un taux de croissance beaucoup plus important que la population européenne, et donc on pouvait prévoir que cette dernière serait submergée. Les politiciens n'ont pas écouté les scientifiques, comme d'habitude.
Wallace Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 boubou a dit : Ayant découvert la question des harkis sur le tard, m'y étant intéressé d'un peu près, je me permets de rendre mon analyse : La mémoire des harkis Après être allé sur ce blog, je me permet une protestation sur ce qui est écrit sur George Frêche à savoir "le gros porc socialiste qui n'hésite pas à accabler à bon compte une population, les harkis, déjà accablée par l'histoire …", c'est vraiment n'importe quoi, c'est l'homme politique qui a le plus soigné les harkis (je ne dis pas que c'était forcément par humanisme, et non par but électoral), à Montpellier il leur a donné logement et emploi. Ce qui n'est pas le cas dans les autres villes de France, ou l'on se moque des harkis, même d'un point de vue électoral.
Libérus Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 phantom_opera a dit : Que penser maintenant des harkis aujourd'hui (puisque c'est le thème principal de la discussion)? Moi personnellement je ne sais pas trop quoi en penser, à la fois de la tristesse et du mépris. De la tristesse car ils n'ont pas été traité de la même manière que les pieds-noirs et pendant trop longtemps, en France, ils n'ont pas été traité équitablement par rapport aux citoyens de la Métropole. Les Pieds-Noirs n'ont pas été bien traités non plus, ni par le gouverment, ni par les métropolitains. phantom_opera a dit : Mais j'ai troujours eu un certain mépris pour les harkis car ils revendiquent beaucoup trop leur identité sachant qu'ils ont défendu une mauvaise cause. A leur place je ne revendiquerait pas le titre d'harki car c'est plus une honte qu'un honneur. Est-ce que les Allemands devraient avoir de la compassion pour les soldats français de la LVF qui se sont battus pour les nazis? C'est un fait, les harkis étaient des cons, qui se sont battus pour une cause idiote. La cause apparait mauvaise a posteriori, parce que nous connaissons "le fin mot de l'histoire". N'oublions pas que c'étaient pour la plupart des paysans illéttrés, complètement ignorants de ce qui se passait dans le monde. Ne les comparons pas aux collaborateurs français de 39-45, qui eux disposaient de toutes autres connaissances pour se repérer dans l'Histoire, avec un grand H. Eux ne se considéraient pas comme Allemands, tandis que les harkis, nés dans un département français, se considéraient comme Français. Français de statut inférieur! diront aussitôt certains. C'est vrai. Mais la plupart acceptaient ce statut inférieur. Qu'est-ce qu'ils auraient fait d'un bulletin de vote illisible ? phantom_opera a dit : Qu'ils jouent à la Playstation et cherche à construire leur vie au lieu de passer leur temps à se poser des questions identitaires! Tout compte fait, je trouve que depuis 40 ans, comparés à d'autres , ils ont été plutôt discrets.
Ash Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 Libérus a dit : Les Pieds-Noirs n'ont pas été bien traités non plus, ni par le gouverment, ni par les métropolitains. Encore moins par leurs propres enfants qui les considèrent tels des traîtres.
antietat Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 Libérus a dit : En fait, on a bien compris que vous êtes en désaccord avec tout ce qu'il a fait depuis le 16 juin 1940. J'ai longtemps cru que la seule chose positive que l'on puisse porter à son crédit était d'avoir neutralisé les communistes à la libération…. mais non…. même pas, c'est Staline qui l'a décidé. Pour le reste nous ne sommes pas vraiment en désaccord.
antietat Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 melodius a dit : A te lire on se demande comment la France a bien pu perdre l'Algérie.Enfin, ce sujet ne m'intéresse pas plus que ça, si c'est une forme de piété familiale de répéter les belles histoires de pépé Gonzales, qui suis-je pour critiquer ? L'algérie est devenue algérienne parce que la colonisation n'était plus dans le vent de l'histoire c'est tout. Parce que militairement il n'y avait plus d'insurrection algérienne. Je ne suis absolument pas issu d'une famille de pieds noirs. Ce qui leur est arrivé je le regrette intellectuellement c'est tout. En revanche le mythe De Gaulle me fait franchement marrer. Par exemple j'ai vu une émission de télé ou son fils disait que son père ne supportait pas qu'on tue un lapin parce qu'il le "connaissait". Pour un gars qui a envoyé délibérément et en toute connaissance de cause au massacre des familles entières c'est désopilant, non ?
Libérus Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 antietat a dit : L'algérie est devenue algérienne parce que la colonisation n'était plus dans le vent de l'histoire c'est tout. Parce que militairement il n'y avait plus d'insurrection algérienne. Exact. antietat a dit : En revanche le mythe De Gaulle me fait franchement marrer. Marrez-vous autant que vous voulez. Au sujet de votre citation : "Mais l'Etat, lui, ment dans tous les idiomes du bien et du mal… et ce qu'il posséde, il l'a volé. Tout est faux en lui; il mord avec des dents volées, lui qui mord si volontier. F Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra.", pourriez-vous me dire dans quel chapitre cela se trouve ?
Rincevent Posté 17 décembre 2006 Signaler Posté 17 décembre 2006 Libérus a dit : Au sujet de votre citation :"Mais l'Etat, lui, ment dans tous les idiomes du bien et du mal… et ce qu'il posséde, il l'a volé. Tout est faux en lui; il mord avec des dents volées, lui qui mord si volontier. F Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra.", pourriez-vous me dire dans quel chapitre cela se trouve ? Ca ressemble à un passage du chapitre "De la nouvelle idole".
antietat Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Libérus a dit : Exact.Marrez-vous autant que vous voulez. Au sujet de votre citation : "Mais l'Etat, lui, ment dans tous les idiomes du bien et du mal… et ce qu'il posséde, il l'a volé. Tout est faux en lui; il mord avec des dents volées, lui qui mord si volontier. F Nietzsche. Ainsi parlait Zarathoustra.", pourriez-vous me dire dans quel chapitre cela se trouve ? C'est effectivement dans "De la nouvelle idole". Dans ma traduction (Goldschmidt) la citation complète est celle ci. "Mais l'état lui, ment dans tous les idiomes du bien et du mal; et quoiqu'il dise il ment -et ce qu'il posséde, il l'a volé. Tout est faux en lui; il mord avec des dents volées, lui qui mord si volontiers. Fausses sont mêmes ses entrailles."
phantom_opera Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Libérus a dit : La cause apparait mauvaise a posteriori, parce que nous connaissons "le fin mot de l'histoire". N'oublions pas que c'étaient pour la plupart des paysans illéttrés, complètement ignorants de ce qui se passait dans le monde. Ne les comparons pas aux collaborateurs français de 39-45, qui eux disposaient de toutes autres connaissances pour se repérer dans l'Histoire, avec un grand H. Eux ne se considéraient pas comme Allemands, tandis que les harkis, nés dans un département français, se considéraient comme Français. Français de statut inférieur! diront aussitôt certains. C'est vrai. Mais la plupart acceptaient ce statut inférieur. Qu'est-ce qu'ils auraient fait d'un bulletin de vote illisible ?Tout compte fait, je trouve que depuis 40 ans, comparés à d'autres , ils ont été plutôt discrets. Oui je comprend tout à fait les différences de contexte historique. Mais ma critique était une critique d'aujourd'hui plus qu'une critique de l'époque. Je ne saurais évidemment pas expliquer la prise de position de ces harkis, et que sans doute une grande partie d'entre eux avaient envie de défendre des Français plus par sentiment que par idéologie, je n'en doute pas. Parce qu'ils étaient proches ou amis de familles françaises, parce que leurs enfants jouaient avec des enfants de Français, etc., c'était plus une défense de liens affectifs que de la nation française abstraite, de toute évidence pour une grande partie d'entre eux. Les avoir laissé mourir lors du désengagement français n'était pas top, et pire encore, une partie de ceux qui ont pu rejoindre la France ont été mis en quarantaine pendant tant d'années, ce que je trouve sans doute encore plus grave que d'en avoir laissé mourir en Algérie (car la panique du désengagement pouvait encore laisser un petit bénéfice du doute). Dédommager les harkis qui ont reçu un régime spécial en France après la guerre va de soit, il est quand même étonnant qu'en 2006 on en parle encore. Ce problème est de la responsabilité morale de l'Etat français, indépendamment de toute influence extérieure, et l'Algérie n'a pas un seul mot à dire sur les éventuels dédommagements qu'on ferait pour les harkis. Ce que je trouve vraiment agaçant en revanche, c'est le "phénomène" harki contemporain. Si dans les années 60 se revendiquer harki étaient peut-être possible, aujourd'hui personnellement je trouve que ça passe beaucoup moins, car comme vous l'avez dit le sens du vent a tourné, la colonisation est perçue comme un crime, et franchement s'afficher comme collabo d'une entreprise criminelle et pire encore, en être fier, personnellement j'ai du mal avec ça. Car aujourd'hui on ne revendique plus tellement une éventuelle réparation matérielle de préjudices causés par l'Etat français, on revendique surtout une "harkianité", les descendants d'harkis sont eux-mêmes appelés harkis comme si c'était une ethnie, ça en devient ridicule. La cause harki d'aujourd'hui personnellement je m'en fiche complètement car ce n'est pas le véritable problème. Le véritable problème est d'ordre identitaire, de la place des descendants d'immigrés dans la société française en général. Ce que j'en pense vraiment de cette histoire, c'est que les harkis, tout simplement, ne veulent pas se faire passer pour des "Zarabes-qui-brûlent-des-voitures-et-qui-posent-des-bombes-partout". La forme du problème harki n'est qu'un détail, ils veulent juste être considérés dans la société, et pour celà, ils jouent eux-mêmes le jeu de "la France dans le coeur ou t'es un traître", ou pour être plus moderne "La France tu l'aimes ou tu la quittes". Le véritable problème posé par les harkis, c'est que le nationalisme français n'a jamais vraiment disparu, que la nation réprime encore psychologiquement tous les membres qui la compose et qui ne rentre pas dans le moule. "Eux avec leur voile ils veulent pas faire comme nous, ils nous défient", "eux ils parlent que chinois entre eux dans leur quartier et ne veulent pas vivre avec nous", "eux ils n'aiment que l'argent et ne veulent pas se mélanger avec nous". Le pouvoir coercitif de la nation est tel que celui qui ne rentre pas dans le moule est soupçonné et montré du doigt. Que dois-je penser de la nouvelle revendication des harkis d'aujourd'hui? Quel est le message que je dois comprendre? Le message que je dois comprendre de cette nouvelle revendication, c'est "nous on est bien", sous-entendu "pas comme eux". Pire encore, l'autre message que je retiens de la revendication c'est "nous souffrons encore aujourd'hui à cause du poids de l'Histoire". Il y a eu des cas bien pire dans l'histoire, est-ce que les millions de Juifs d'Europe d'Allemagne et d'Europe de l'Est ont pleuré lorsqu'ils sont arrivés en France ou aux USA? Sans doute, mais à côté de ça ils ont reconstruit, la dette que doit encore l'Allemagne aux Juifs qu'elle a spolié s'élève encore à quelques centaines de milliards de dollars, ça n'a pas empêché les Juifs de se réconcilier avec l'Allemagne et de passer l'éponge, car les temps ont changé et les gens changent. J'en ai juste marre de ces histoires à la con qui ne devraient pas faire partie de la politique.
Lykurgos Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Je ne vais pas revenir en détail sur toutes les affirmations balancées à la légère ici ou là. Je constate simplement 1 chose. De Gaulle a préféré discuter avec des terroristes (le FLN) plutôt que de favoriser les personnes qui lui étaient fidèles (harkis, militaires, pied-noirs, juifs algériens). De Gaulle a préféré donner raison aux porteurs de valises FLN sur le continent (les cocos et autres indigeants) plutôt que d'écouter le gros milion d'européen et ses concerts de casseroles, plutôt que de se rendre compte que 160 000 harkis et donc leurs familles se battaient pour l'empire, plutôt de constater que le FLN n'était en aucun cas majoritaire en Algérie. Il faudrait peut-être se rendre compte d'un fait: (j'ai pu lire quelques posts plus haut qu'il aurait fallu discuter avec les fells pour qu'ils acceptent que les européens aient le droit de rester après l'indépendance) il est totalement impossible de discuter avec ces gens. Les rares civils qui ont eût des contacts avec les fells et qui n'étaient pas estampillés P.C.F ne sont plus là pour en parler, les barbares ayant le plus souvent joué au football avec leur tête sous les yeux hallucinés des familles, des enfants et des amis musulmans de la famille. La situation algérienne dès 1945 est excessivement complexe, il n'aurait pas fallut que des gens à l'inintelligence politique chronique (socialos ou le général gaul2) mettent le nez dans les affaires algériennes, pourtant c'est ce qu'il s'est passé. Si les colons ont pu semer le trouble en Algérie, gageons que ces derniers n'étaient pas présents et laissaient bien souvent leurs fermes, usines et commerces en gérance à des européens pas forcément beaucoup plus riches que les ouvriers métropolitains. La population de BEO était par exemple l'une des plus pauvre de France. Que la vitalité algérienne n'a jamais été aussi importante que pendant la présence française et que la colonisation s'il est peut être moralement remise en cause par de lâches citoyens ne peut en aucun cas être critiquée sur l'expérience algérienne (la question des droits des indigènes est à cet égard très importante, les musulmans ayant obtenus divers traitement de faveur, il ne fait aucun doute qu'en très peu de temps - sans la guerre d'Algérie - ils auraient obtenu des droits comparables à leurs concitoyens)…
Ronnie Hayek Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Aaaaaaaaaaaaaaah, la bravoure - purement rhétorique - des guerriers du clavier !
Invité jabial Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Ronnie Hayek a dit : Aaaaaaaaaaaaaaah, la bravoure - purement rhétorique - des guerriers du clavier ! Le courage n'est pas l'unité de mesure de la vérité d'un discours. Je peux te dire que je ne sortirai pas ce que je dis ici devant une bande de redskins.
José Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Lykurgos a dit : De Gaulle a préféré discuter avec des terroristes (le FLN) plutôt que de favoriser les personnes qui lui étaient fidèles (harkis, militaires, pied-noirs, juifs algériens). Cette seule phrase montre bien que De Gaulle a fait le meilleur boulot possible à l'époque, au vu de la réaction de certains qui, 50 ans après les faits, refusent toujours d'admettre que les Algériens étaient dans leur droit lorsqu'ils réclamaient l'indépendance en niant l'existence même de ceux-ci, perdus entre des "terroristes" et des harkis, militaires, pied-noirs ou juifs algériens.
Ronnie Hayek Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 jabial a dit : Le courage n'est pas l'unité de mesure de la vérité d'un discours. Je peux te dire que je ne sortirai pas ce que je dis ici devant une bande de redskins. J'entends bien, mais je faisais en particulier allusion aux propos de Lykurgos sur la "lâcheté des citoyens" hostiles à la politique coloniale. Surprenant qu'il n'ait pas évoqué la "dhimmitude"… De plus, le discours "on ne négocie pas avec les terroristes", alors qu'il est question d'une guerre de libération nationale, dénote un manque total de réalisme politique (et c'est un anarcap qui le dit ). Dans ce genre de circonstances, les autorités sont conduites à négocier si elles veulent éviter une déconfiture totale. PS : je n'avais jamais remarqué à quel point ce défenseur obsidional de l'Occident écrivait si mal le français.
Lykurgos Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Ronnie Hayek a dit : Aaaaaaaaaaaaaaah, la bravoure - purement rhétorique - des guerriers du clavier ! Vous êtes un fin analyste visiblement. 1er, 2ème REP ? RIMA ? Allez faites votre coming-out, dévoilez votre grade.
Lykurgos Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Lucilio a dit : Cette seule phrase montre bien que De Gaulle a fait le meilleur boulot possible à l'époque, au vu de la réaction de certains qui, 50 ans après les faits, refusent toujours d'admettre que les Algériens étaient dans leur droit lorsqu'ils réclamaient l'indépendance en niant l'existence même de ceux-ci, perdus entre des "terroristes" et des harkis, militaires, pied-noirs ou juifs algériens. Quels algériens étaient dans leur droit ? Les 2000 fells qui ont tenté l'aventure terroriste au début de la guerre ?
Lykurgos Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Ronnie Hayek a dit : J'entends bien, mais je faisais en particulier allusion aux propos de Lykurgos sur la "lâcheté des citoyens" hostiles à la politique coloniale. Surprenant qu'il n'ait pas évoqué la "dhimmitude"… Ce n'est pas mon vocabulaire. Mais visiblement vous n'accordez aucune importance à ce que les gens peuvent penser réellement. L'important c'est l'étiquette.
Ronnie Hayek Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Lykurgos a dit : Vous êtes un fin analyste visiblement. 1er, 2ème REP ? RIMA ? Allez faites votre coming-out, dévoilez votre grade. Ca ne RIMA rien ce que vous écrivez, tout simplement.
Salatomatonion Posté 18 décembre 2006 Signaler Posté 18 décembre 2006 Lykurgos a dit : Quels algériens étaient dans leur droit ? Les 2000 fells qui ont tenté l'aventure terroriste au début de la guerre ? Il me semble qu'il s'agit bien aussi des 8 998 000 autres Algériens.
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