Largo Winch Posté 17 janvier 2007 Signaler Posté 17 janvier 2007 D'aillleurs je pense que, quelque part, c'était une connerie d'avoir supprimé le service militaire obligatoire. Voila un lieu où tous les milieux sociaux, tous les croyances, se confrontaient et étaient obligés de coopérer. "Obligation de coopérer" est une injonction paradoxale. Le grégarisme coercitif du service militaire n'a rien à voir avec la coopération. C'était donc un lieu où ces répresentations collectives n'avaient aucune valeur et dans ce sens une personne qui a fait le servie militaire connait "l'autre", les autres milieux et les personnes qui les frequentent et peut être si il devient un plus tard un patron y attache moins d'importance. Le bourgeois avec le paysan, le lascard, le jeune issu de la cité. Tu veux rire ? Ce qui était recherché lors du service militaire n'était certainement pas la reconnaissance de l'altérité ou des individualités, mais plutôt la négation des différences et l'unification dans un même moule, dans un même "esprit de corps". Beurk !… Tu ne vas tout de même pas remettre en cause la seule chose de bien réalisée par Chirac…
Dardanus Posté 17 janvier 2007 Signaler Posté 17 janvier 2007 Il faut laisser le modèle militaire aux jésuites, aux nationalistes et aux socialistes. Il me semble qu'il y a contradiction entre armée et libéral, non ?
Jean Posté 17 janvier 2007 Auteur Signaler Posté 17 janvier 2007 "Obligation de coopérer" est une injonction paradoxale.Le grégarisme coercitif du service militaire n'a rien à voir avec la coopération. Tu veux rire ? Ce qui était recherché lors du service militaire n'était certainement pas la reconnaissance de l'altérité ou des individualités, mais plutôt la négation des différences et l'unification dans un même moule, dans un même "esprit de corps". Beurk !… Tu ne vas tout de même pas remettre en cause la seule chose de bien réalisée par Chirac… Je suis d'accord que le service militaire c'est du grégarisme comme vous le dites. je me rappelle que pendant mes classes on avait une minute pour manger et si on était les derniers dans la file 35 secondes. Pourquoi? Pour pouvoir suppoter le "stress" de la guerre et en cas de conflit pour obéir comme des moutons. Oui c'est vrai à l'armée on est de la "merde" surtout pendant les classes. Ce que vous dites par la suite n'est pas juste. Lors du service militaire on est "obligé" de cooperer pour s'en sortir, obligé d'accepter les differences. Ceci vaut par la suite par exemple si un indivdu bosse dans une entrepriese avec quelqu'un qu'il aime pas il est bien "obligé" de faire en sorte que la machine tourne. Autrement dit de respecter autrui. Je me rappelle de mes stages de survie c'était bien de la coopération entre individus qu'il s'agissait, même s'il y avait un supérieur mais lors des situations difficile il n'y avait pas vraiment de "supérieur" c'était de la coopération pure. On apprend a accepter les differences à l'armée et "faire avec". Il n'y a pas de négation de l'individu et de ses differences. Tous mes amis qui ont fait le service militaire et qui savent ce que c'est me disent, comme moi, que globalement c'était une experience positive. Action bien par Chichi? J'en sais rien.
Dardanus Posté 17 janvier 2007 Signaler Posté 17 janvier 2007 Je me souviens encore de mon aspirant exigeant que je sacrifie la mouche que je portais à l'époque avec ma moustache. Pour quelle raison ? a) Efficacité au combat ? Refus de toute singularité ? c) favoriser la coopération ? Léger indice : l'aspirant en question portait moustache et mouche.
A.B. Posté 17 janvier 2007 Signaler Posté 17 janvier 2007 Je me souviens encore de mon aspirant exigeant que je sacrifie la mouche que je portais à l'époque avec ma moustache. Pour quelle raison ? Euh… la mouche a ete portee depuis l'ancien regime? edit: wikipedia, je suppose que c'est une barbichette que tu portais
Jean Posté 17 janvier 2007 Auteur Signaler Posté 17 janvier 2007 Il faut laisser le modèle militaire aux jésuites, aux nationalistes et aux socialistes. Il me semble qu'il y a contradiction entre armée et libéral, non ? Peut-être…néanmoins il me semble que de se lever tous les matins, au maximum à 6 heures du matin, apprendre des choses aussi "connes" que faire son plumard, faire du sport, vivre en communauté et accepter les differences ne me semble pas une si mauvaise chose. Je suis d'accord que pour certains "l'autorité", vivre en communauté et même devoir respecter les ordres d'un individu qui, dans la vie civile, est un idiot sont des choses difficiles a accepter. Mais il me semble que ces choses négatives sont également presentes dans nos vies de tous les jours. Mon patron peut être un vrai connard pourtant je bosse pour lui. Bien sûr dans ce cas c'est moi qui a accepté de bosser pour ce connard… En ce qui me concerne, et mes camaradres c'était pareil, on se moquait des valeurs "nationales" c'était pas cela qui était important mais bien la coopération. Bon de toute manière ce n'est plus obligatoire donc le jeunes ne connaitront pas (enfin ceux qui ne s'engagent pas)ce milieu et les chose qu'on peut apprendre par lui.
phantom_opera Posté 18 janvier 2007 Signaler Posté 18 janvier 2007 Pour revenir sur l'armée personnellement quand je vois ces jeunes des cités ne rien branler à squatter devant leur immeuble je me dis qu une bonne année à l'armée leur ferait le plus grand bien. Couper avec ce milieu, voir d'autres gens…ceci vaut aussi avec le milieu bourgeois. L'armée reste une belle experience humaine même si le fait que l'Etat te confisque une année de ta vie pour t'apprendre a tuer autrui reste discutable…au moins à l'armée on apprend que si la tête veut le corps peut autrement dit tout est dans la tête Quelle horreur de devoir lire ça, non mais ça va pas? Tu ne peux pas et tu n'as pas le droit de forcer des gens à supporter ce qu'ils n'ont pas envie de vivre, que tu trouves que l'armée apprennent des choses simples de la vie, soit, mais forcer un jeune à intégrer une armée nationaliste pour qu'il apprenne à se réveiller à 6h du matin est ridicule. La pression de la société se suffit à elle seule pour t'apprendre des gestes simples de la vie comme se réveiller tôt le matin, car pour travailler au boulot ou étudier à l'école tu dois être ponctuel. Si malgré tout ces jeunes de cité traînent quand même devant les immeubles et ne font rien de leurs journées, c'est parce qu'il n'y a pas de boulot et que l'Etat fait tout pour qu'ils ne travaillent pas en les déresponsabilisant avec des allocations en tout genre. Le chômage élevé est le principal responsable de l'état des cités. Maintenant en ce qui concerne la coupure de l'individu avec son milieu c'est ridicule, pour ne pas dire criminel, comme je l'ai dans mon premier post du topic. Tu ne peux pas forcer des gens à vivre avec des gens qu'ils n'aiment pas, en cassant les communautés naturelles, contrairement à ce que tu souhaites, tu ne ferais que désociabiliser les individus. Commencer ne serait-ce qu'à penser que la destruction d'une communauté est souhaitable pour des raisons de justice sociale n'a qu'un but purement égalitariste. Ce qu'on demande à ces jeunes de cité, ce n'est pas de nous ressembler, mais de bien vivre leur culture, d'éventuellement si ils le souhaitent à titre individuel d'adopter une autre culture, mais quelque soit leur voie elle ne doit être que pacifique. Ce que tu appelles vulgairement sous-culture (arrachage de sacs de vieilles dames pour résumer vite) n'est certainement pas tolérable et évidemment elles doivent être sanctionnée, mais la culture qui a émané des cités françaises, un peu comme aux USA dans les quartiers difficiles, est une culture unique et originale qui peut être pacifiste, par exemple pour la culture hip-hop, une culture qui rayonne aujourd'hui jusque dans les quartiers les plus chics du XVIe. La culture et la formation des cultures par un processus de contre-culture ne peuvent exister que si tu laisses les individus libres de choisir leur voie et non de faire en sorte que tout le monde soit pareil. Si tu trouves ça logique que des "bourgeois" doivent se mélanger aux jeunes de cité pour apprendre à vivre ensemble, dans ce cas une politique de mixité sociale serait alors plus efficace dans ta logique, incruster par la force des quartiers populaires dans les quartiers aisés en niant le fait que le regroupement communautaire, au delà du fait qu'il rassemble des catégories socio-professionnelles rassemblent aussi et surtout des valeurs et des cultures proches, et pourquoi pas aller encore plus loin comme le voulait un député socialiste il y a quelques mois, forcer les immeubles à la mixité sociale avec des quotas de familles à certains revenus pour forcer la cohabitation des riches et des pauvres dans un même immeuble, ou encore mieux, la solution ironique de Vincent Poncet, de forcer la mixité sociale dans les apparts en mélangeant dans on propre appart des gens riches et pauvres pour qu'ils apprennent à vivre ensemble, et casser de fait la communauté élémentaire qui est la famille nucléaire. On dit que qui vole un oeuf vole un boeuf, c'est pour cette raison que dès qu'un socialo-républicain tente une recette assimilationniste, aussi légère soit-elle, on se doit de réagir par devoir car ce sont certes des petits pas, mais des pas vers le démentèlement de la société.
Fredo Posté 18 janvier 2007 Signaler Posté 18 janvier 2007 Maintenant en ce qui concerne la coupure de l'individu avec son milieu c'est ridicule, pour ne pas dire criminel, comme je l'ai dans mon premier post du topic. Tu ne peux pas forcer des gens à vivre avec des gens qu'ils n'aiment pas, en cassant les communautés naturelles, contrairement à ce que tu souhaites, tu ne ferais que désociabiliser les individus. Commencer ne serait-ce qu'à penser que la destruction d'une communauté est souhaitable pour des raisons de justice sociale n'a qu'un but purement égalitariste. Faut quand même pas exagrérer, voyons. Dix mois loin de la maison, j'appelle pas ça de la destruction sociale. Et les permissions ça existe aussi. Sinon, évidemment le fait que service était obligatoire est un problème de droit et nous interpelle. Je suis bien d'accord. Mais comme l'a dit Jean, il n'empêche que ce genre d'expérience ferait le plus grand bien à certains.
xxc Posté 18 janvier 2007 Signaler Posté 18 janvier 2007 Peut-être…néanmoins il me semble que de se lever tous les matins, au maximum à 6 heures du matin, apprendre des choses aussi "connes" que faire son plumard, faire du sport, vivre en communauté et accepter les differences ne me semble pas une si mauvaise chose. Sur ces points, je suis d'accord avec toi. Mais, d'abord, ce n'est qu'un jugement de valeur (on peut très penser qu'il est bien de traîner au lit jusqu'à midi, etc.). Ensuite, je n'ai jamais eu besoin du Service national pour apprendre ces choses : mon père m'a appris à me lever à 4 heures du matin pour aller aux champs, ma mère m'a appris à faire mon lit, mes parents m'ont poussé à faire du sport, m'ont envoyé en colonies de vacances, etc. Je veux dire qu'on peut apprendre plein de choses dans des cadres autrement plus chaleureux et sains (en famille, au sein de clubs de sport, en colo, à l'école ou chez les scouts,…). Le SN est en revanche non pas un ensemble de contraintes : il est coercitif. (À titre perso, il se trouve que j'ai eu la chance d'adorer parce que j'étais instit dans la brousse mahoraise avec personne pour m'encadrer et que j'ai appris à fumer, à boire, à traîner dans les boîtes de nuit et à faire de longues siestes crapuleuses !) En fait, Jean, tu ne fais que nous ressortir le laïus républicain convenu sur le SN.
Jean Posté 18 janvier 2007 Auteur Signaler Posté 18 janvier 2007 Quelle horreur de devoir lire ça, non mais ça va pas? Tu ne peux pas et tu n'as pas le droit de forcer des gens à supporter ce qu'ils n'ont pas envie de vivre, que tu trouves que l'armée apprennent des choses simples de la vie, soit, mais forcer un jeune à intégrer une armée nationaliste pour qu'il apprenne à se réveiller à 6h du matin est ridicule. La pression de la société se suffit à elle seule pour t'apprendre des gestes simples de la vie comme se réveiller tôt le matin, car pour travailler au boulot ou étudier à l'école tu dois être ponctuel. Si malgré tout ces jeunes de cité traînent quand même devant les immeubles et ne font rien de leurs journées, c'est parce qu'il n'y a pas de boulot et que l'Etat fait tout pour qu'ils ne travaillent pas en les déresponsabilisant avec des allocations en tout genre. Le chômage élevé est le principal responsable de l'état des cités.Maintenant en ce qui concerne la coupure de l'individu avec son milieu c'est ridicule, pour ne pas dire criminel, comme je l'ai dans mon premier post du topic. Tu ne peux pas forcer des gens à vivre avec des gens qu'ils n'aiment pas, en cassant les communautés naturelles, contrairement à ce que tu souhaites, tu ne ferais que désociabiliser les individus. Commencer ne serait-ce qu'à penser que la destruction d'une communauté est souhaitable pour des raisons de justice sociale n'a qu'un but purement égalitariste. Ce qu'on demande à ces jeunes de cité, ce n'est pas de nous ressembler, mais de bien vivre leur culture, d'éventuellement si ils le souhaitent à titre individuel d'adopter une autre culture, mais quelque soit leur voie elle ne doit être que pacifique. Ce que tu appelles vulgairement sous-culture (arrachage de sacs de vieilles dames pour résumer vite) n'est certainement pas tolérable et évidemment elles doivent être sanctionnée, mais la culture qui a émané des cités françaises, un peu comme aux USA dans les quartiers difficiles, est une culture unique et originale qui peut être pacifiste, par exemple pour la culture hip-hop, une culture qui rayonne aujourd'hui jusque dans les quartiers les plus chics du XVIe. La culture et la formation des cultures par un processus de contre-culture ne peuvent exister que si tu laisses les individus libres de choisir leur voie et non de faire en sorte que tout le monde soit pareil. Si tu trouves ça logique que des "bourgeois" doivent se mélanger aux jeunes de cité pour apprendre à vivre ensemble, dans ce cas une politique de mixité sociale serait alors plus efficace dans ta logique, incruster par la force des quartiers populaires dans les quartiers aisés en niant le fait que le regroupement communautaire, au delà du fait qu'il rassemble des catégories socio-professionnelles rassemblent aussi et surtout des valeurs et des cultures proches, et pourquoi pas aller encore plus loin comme le voulait un député socialiste il y a quelques mois, forcer les immeubles à la mixité sociale avec des quotas de familles à certains revenus pour forcer la cohabitation des riches et des pauvres dans un même immeuble, ou encore mieux, la solution ironique de Vincent Poncet, de forcer la mixité sociale dans les apparts en mélangeant dans on propre appart des gens riches et pauvres pour qu'ils apprennent à vivre ensemble, et casser de fait la communauté élémentaire qui est la famille nucléaire. On dit que qui vole un oeuf vole un boeuf, c'est pour cette raison que dès qu'un socialo-républicain tente une recette assimilationniste, aussi légère soit-elle, on se doit de réagir par devoir car ce sont certes des petits pas, mais des pas vers le démentèlement de la société. je pense que le libéralisme ou "l'esprit" libérale stipule que lindividu a le choix, ces choix doivent être dictés par lui-même et son entourage et non être forcés par une puissance étatique. A mon avis la réalité de la vie stipule la coopération, c'est a dire que nous avons besoin de l'autre pour avancer. Ainsi, l'individu qui veut progresser doit bien s'épanouir dans les differentes "formes" de société qu'il fréquente. Or s'épanouir signifie bien à mon avis accepter. Dans ce sens là, l'armée apprend certaines choses comme l'acceptation des differences, le fait qu'il faut se débrouiller tout seul et en même temps "profiter" des autres, elle apprend aussi, en live, le "pouvoir" et comment le "pouvoir" de commander peut transformer les hommes. En quelque sorte c'est une école de la vie qui peut apporter pas mal de connaissances pour un jeune de 18 ans qui ne connait que son milieu. Après c'est sûr que l'armée reste quelque chose de discutable, dans le fait même qu'il était obligatoire et que je conviens que beaucoup de jeunes ne veulent pas courir dans le fôret avec un fusil dans les mains. Faut que les étudiants soient ponctuels?
Largo Winch Posté 18 janvier 2007 Signaler Posté 18 janvier 2007 Peut-être…néanmoins il me semble que de se lever tous les matins, au maximum à 6 heures du matin, apprendre des choses aussi "connes" que faire son plumard, faire du sport, vivre en communauté et accepter les differences ne me semble pas une si mauvaise chose. Non, non et non ! L'armée est l'opposé de l'acceptation des différences ! Tout est mis en oeuvre pour, au contraire, faire disparaitre les différences individuelles : l'uniforme, la coupe de cheveux, la marche au pas, l'utilisation d'un langage normé, le respect absolu de procédures, etc., identiques pour tous ! Je suis d'accord que pour certains "l'autorité", vivre en communauté et même devoir respecter les ordres d'un individu qui, dans la vie civile, est un idiot sont des choses difficiles a accepter. Mais il me semble que ces choses négatives sont également presentes dans nos vies de tous les jours. Mon patron peut être un vrai connard pourtant je bosse pour lui. Bien sûr dans ce cas c'est moi qui a accepté de bosser pour ce connard… Tu confonds coercition et contrainte. Dans le cas de l'armée, le soldat a obligation d'obéir, il n'a pas le choix. Dans le cas de l'entreprise, le salarié réalise un choix sous contrainte : il accepte l'état de subordination dans la mesure où il y voit en retour un gain pour lui. Le SN enseigne la soumission et n'apprend nullement à l'individu de faire librement les bons choix sous contraire, c'est-à-dire d'être autonome. Au passage, je trouve curieuse ta vision du salariat : "je bosse pour lui". La relation entre le salarié et son employeur repose sur une relation de contributions/rétributions. Les deux sont gagnants. Dans le service militaire, tu as obligation de donner 1 an de ta vie à la nation, sans contrepartie. Tu ne t'appartiens plus, tu appartiens totalement à la nation. Il n'y a donc strictement aucun rapport. Le service militaire n'est certainement pas une bonne école de la vie parce qu'il n'enseigne pas à vivre librement. En ce qui me concerne, et mes camaradres c'était pareil, on se moquait des valeurs "nationales" c'était pas cela qui était important mais bien la coopération. L'armée renforce surtout la cohésion et non la coopération. La cohésion désigne les relations qu’entretiennent les individus d’un collectif, selon une perspective holiste. En effet, la cohésion est un lien communautaire, fondé sur la conformité des individus par rapport aux normes du collectif, qui suppose la ressemblance entre les personnes, c’est-à-dire leur possible interchangeabilité. A l'armée, l' "unité de combat" en est l'archétype. En revanche, on ne peut parler de coopération dans un collectif que s’il y a division du travail, c’est-à-dire lorsque les individus qui le composent diffèrent les uns des autres et ressentent une complémentarité qui les conduit à s’engager volontairement dans des relations, à titre personnel et sur la base d’accord formel ou informel librement choisis. La coopération repose donc sur l’autonomie et l’indépendance des individus, elle suppose en quelque sorte qu’il y ait un minimum d’individualisme. Durant le service militaire, les individus sont tous réduits au même état : celui de troufion de base. On les met dans la merde afin de voir s'ils vont se "serrer les coudes". Dénués de leurs spécificités individuelles, l'entraide qui apparait alors est de la bête cohésion face à l'adversité, et non la coopération. A noter au passage que H. Spencer utilisait lui aussi la métaphore militaire pour distinguer les deux formes de lien social qui distinguent les sociétés libres des sociétés non libres. H. Spencer opposait la société industrielle, fondée sur le contrat, c’est-à-dire par les échanges libres qui se créent sur un marché, à la « société militaire », totalement soumise à l’Etat, qui découle du status, c’est-à-dire de la position sociale dont on hérite par la naissance.
Harald Posté 18 janvier 2007 Signaler Posté 18 janvier 2007 je pense que le libéralisme ou "l'esprit" libérale stipule que lindividu a le choix, ces choix doivent être dictés par lui-même et son entourage et non être forcés par une puissance étatique. A mon avis la réalité de la vie stipule la coopération, c'est a dire que nous avons besoin de l'autre pour avancer. Ainsi, l'individu qui veut progresser doit bien s'épanouir dans les differentes "formes" de société qu'il fréquente. Or s'épanouir signifie bien à mon avis accepter. Dans ce sens là, l'armée apprend certaines choses comme l'acceptation des differences, le fait qu'il faut se débrouiller tout seul et en même temps "profiter" des autres, elle apprend aussi, en live, le "pouvoir" et comment le "pouvoir" de commander peut transformer les hommes.En quelque sorte c'est une école de la vie qui peut apporter pas mal de connaissances pour un jeune de 18 ans qui ne connait que son milieu. Après c'est sûr que l'armée reste quelque chose de discutable, dans le fait même qu'il était obligatoire et que je conviens que beaucoup de jeunes ne veulent pas courir dans le fôret avec un fusil dans les mains. Faut que les étudiants soient ponctuels? Lorsque je suis parti faire mon service en août 1985, je n'étais franchement hostile à l'armée. Pour être honnête, je ne débordais pas non plus d'enthousiasme. En revanche, c'est l'armée elle-même qui s'est chargée de me dégoûter de la chose militaire. Je n'ai rien appris, si ce n'est qu'il vaut mieux fermer sa gueule plutôt que d'essayer de montrer qu'il existe des façons plus efficaces de faire ce que l'on nous demande. J'allais oublier, j'ai également appris que la moindre once de pouvoir, si minime soit elle, lorsqu'elle est confiée à un crétin quasi congénital transforme ce dernier en tyran à la petite semaine. Le seul point positif, c'est qu'en tant qu'amateur d'armes, je ne suis fait plaisir. Un bilan plutôt léger.
Salatomatonion Posté 18 janvier 2007 Signaler Posté 18 janvier 2007 Peut-être…néanmoins il me semble que de se lever tous les matins, au maximum à 6 heures du matin, apprendre des choses aussi "connes" que faire son plumard, faire du sport, vivre en communauté et accepter les differences ne me semble pas une si mauvaise chose. Que des parents ou des éducateurs (*) s'inspirent de quelques techniques militaires ne me dérange pas bien au contraire. Mais rien ne justifie de maintenir une connerie étatique aussi énorme et coûteuse que le service militaire obligatoire. (*) je pense à cet ancien militaire vu un jour dans un reportage qui s'est recyclé en éducateur pour jeunes délinquants. Il obtenait visiblement de bons résultats avec les gamins après qu'ils soient passés dans son centre privé.
Jean Posté 18 janvier 2007 Auteur Signaler Posté 18 janvier 2007 Non, non et non ! L'armée est l'opposé de l'acceptation des différences ! Tout est mis en oeuvre pour, au contraire, faire disparaitre les différences individuelles : l'uniforme, la coupe de cheveux, la marche au pas, l'utilisation d'un langage normé, le respect absolu de procédures, etc., identiques pour tous !Tu confonds coercition et contrainte. Dans le cas de l'armée, le soldat a obligation d'obéir, il n'a pas le choix. Dans le cas de l'entreprise, le salarié réalise un choix sous contrainte : il accepte l'état de subordination dans la mesure où il y voit en retour un gain pour lui. Le SN enseigne la soumission et n'apprend nullement à l'individu de faire librement les bons choix sous contraire, c'est-à-dire d'être autonome. Au passage, je trouve curieuse ta vision du salariat : "je bosse pour lui". La relation entre le salarié et son employeur repose sur une relation de contributions/rétributions. Les deux sont gagnants. Dans le service militaire, tu as obligation de donner 1 an de ta vie à la nation, sans contrepartie. Tu ne t'appartiens plus, tu appartiens totalement à la nation. Il n'y a donc strictement aucun rapport. Le service militaire n'est certainement pas une bonne école de la vie parce qu'il n'enseigne pas à vivre librement. L'armée renforce surtout la cohésion et non la coopération. La cohésion désigne les relations qu’entretiennent les individus d’un collectif, selon une perspective holiste. En effet, la cohésion est un lien communautaire, fondé sur la conformité des individus par rapport aux normes du collectif, qui suppose la ressemblance entre les personnes, c’est-à-dire leur possible interchangeabilité. A l'armée, l' "unité de combat" en est l'archétype. En revanche, on ne peut parler de coopération dans un collectif que s’il y a division du travail, c’est-à-dire lorsque les individus qui le composent diffèrent les uns des autres et ressentent une complémentarité qui les conduit à s’engager volontairement dans des relations, à titre personnel et sur la base d’accord formel ou informel librement choisis. La coopération repose donc sur l’autonomie et l’indépendance des individus, elle suppose en quelque sorte qu’il y ait un minimum d’individualisme. Durant le service militaire, les individus sont tous réduits au même état : celui de troufion de base. On les met dans la merde afin de voir s'ils vont se "serrer les coudes". Dénués de leurs spécificités individuelles, l'entraide qui apparait alors est de la bête cohésion face à l'adversité, et non la coopération. A noter au passage que H. Spencer utilisait lui aussi la métaphore militaire pour distinguer les deux formes de lien social qui distinguent les sociétés libres des sociétés non libres. H. Spencer opposait la société industrielle, fondée sur le contrat, c’est-à-dire par les échanges libres qui se créent sur un marché, à la « société militaire », totalement soumise à l’Etat, qui découle du status, c’est-à-dire de la position sociale dont on hérite par la naissance. Oui, que dire, comme souvent vos propos sont vraiment justes.
Dardanus Posté 18 janvier 2007 Signaler Posté 18 janvier 2007 Euh… la mouche a ete portee depuis l'ancien regime?edit: wikipedia, je suppose que c'est une barbichette que tu portais Selon Wikipedia, la mouche existe cependant : La mouche est une petite touffe de barbe que l'on laisse pousser sous la lèvre inférieure. Cf. le portrait de Robert de Montesquiou qui portait la mouche à la Belle époque. Ce n'est en aucune façon une barbichette qui est ce que je porte maintenant d'ailleurs.
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