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Boris Eltsine Est Mort


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Posté
Un jour il faudra bien arrêter de prétendre que l'époque Ieltsine était une transition.

Je n’ai pas dit transition vers quoi… :icon_up: J’utilise simplement une expression qui désigne pour les économistes tout un champ de recherches, « Les économies en transition » qui a ses revues, ses colloques, etc.

On a donné mauvaise réputation au libéralisme en fermant les yeux devant les crimes du régime Ieltsine ou pire, en louangeant les réformes comme étant un rapprochement de la Russie à l'occident.

Il faut être clair : la Russie ne sera jamais la Suède. Si c’est cela que vous attendez, effectivement vous pouvez attendre longtemps. J’observe qu’en ce qui concerne l’Inde, on se contente d’une démocratie très imparfaite. On est beaucoup plus pointilleux dès qu’il s’agit de la Russie. Parce qu’on voudrait tellement que les Russes soient des Européens comme nous !

Pour qu’elle deviennent une démocratie au sens où nous l’entendons, il faudrait qu’elle mette en place un véritable pluralisme politique avec possibilité d’alternances.

Pour être une démocratie libérale, il faudrait encore plus : qu’elle bâtisse un véritable Etat de droit. Nous en sommes loin. Depuis que la Russie existe ses juges ont toujours fait preuve d’une grande vassalité à l’égard du pouvoir. Ca ne peut pas changer du jour au lendemain.

Le droit de propriété c'était pour ceux qui avaient les moyens de se payer des gardes du corps.

Ce n’est pas une particularité russe. C’est peut être simplement plus visible qu’ailleurs.

Les libertés individuelles

Quand je suis allé pour la première fois dans la Russie d’Eltsine, j’ai compté dans le kiosque en bas de chez moi 18 quotidiens, alors même qu’il n’y en avait que 4 à Paris. Je ne sais pas combien il y en a aujourd’hui. Je sais qu’il n’y en avait que 2 à l’époque communiste. Comparez.

, c'était bombarder l'assemblé législative

Il a eu raison de le faire ! Sinon, c’était le grand retour en arrière. Les communistes, avec à leur tête Routskoï et Khasboulatov, ont essayé de reprendre le pouvoir.

- Les affrontements ont fait environ 150 morts.

- La crise a duré un mois, entre l’état de siège décrété le 21/9/93 et sa levée le 18/10/93.

- Des élections libres ont été organisées en décembre, et le parlement a été rouvert dès le 4 janvier suivant !

- Pour éviter des troubles, la commémoration de la Révolution bolchevique a été interdite. Mais elle a été rétablie pour les nostalgiques dès l’année suivante.

J’en vois ici qui font l’éloge du coup d’Etat de Pinochet. J'ai détaillé point par point pour que chacun puisse comparer.

Posté
Je pense que la meilleure transition vers l'économie de marché n'est pas la thérapie de choc, les pays qui sont restés accros au communisme pendant longtemps ne se remettent pas d'un tel traitement. […]

Pas d'accord. Il suffit de comparer, parmi les pays d'Europe de l'Est, ceux qui sont entrés brutalement dans l'économie de marché (et qui se situent plutôt au nord, comme la Pologne, la Tchéquie, les pays baltes), et ceux qui ont voulu y entrer timidement, progressivement, pas à pas et sous l'égide de la BERD et de son président, Jacques Attali (plutôt au sud, comme la Roumanie ou la Bulgarie). Les premiers sont prospères, les autres sont toujours empêtrés dans leur passé.

Quant à Poutine, sans les ressources naturelles, ce type ne serait rien, l'économie russe ne serait rien. Les ressources naturelles sont une malédiction, un cadeau empoisonné pour un pays. Cela maintient sous respiration artificielle tout un tas de régimes qui auraient du subir une révolution dans leur prime jeunesse mais que les mannes pétrolières ou autre ont sauvé, pour le pire et pas pour le meilleur. Regardez Chavez.

:icon_up:

Invité Arn0
Posté

Dans le discours d'adieu d'Eltsine lors de sa démission :

Aujourd'hui, en ce jour d'une exceptionnelle importance pour moi, je voudrais dire quelques mots plus personnels qu'à l'habitude. Je voudrais vous demander pardon. Parce que beaucoup des rêves que nous avions faits ensemble ne se sont pas réalisés. Et parce que ce qui nous paraissait simple s'est révélé cruellement pénible. Je vous demande pardon pour ne pas avoir justifié les espoirs de ceux qui croyaient que d'un seul coup, d'un seul bond, nous pourrions quitter la grisaille, la stagnation, le totalitarisme du passé pour aborder un avenir radieux, prospère et civilisé. Je l'ai cru moi-même. Il semblait que tout serait atteint d'un seul coup. Cela n'a pas été le cas. J'ai parfois été trop naïf. Certains problèmes se sont avérés trop complexes. Nous nous sommes frayé un chemin vers l'avenir qui a été pavé d'erreurs et d'échecs. Durant cette période difficile, de nombreuses personnes ont subi de grands chocs.

Mais je veux vous déclarer quelque chose. Je ne l'avais jamais dit. Aujourd'hui, il est important pour moi que vous sachiez que la douleur de chacun d'entre vous m'a fait souffrir aussi et a blessé mon coeur. J'ai passé des nuits blanches dans des affres terribles à me demander ce qu'il fallait faire pour que les gens aient une vie un petit peu plus facile et agréable. Je n'ai pas eu d'objectif plus important que celui-là.

Je pars. J'ai fait tout ce que j'ai pu. Je ne pars pas à cause de ma santé, mais en raison de tout un ensemble de circonstances. Une nouvelle génération prend ma relève, une génération qui pourra faire plus et mieux.

http://www.courrierinternational.com/artic…sp?obj_id=35634

Moi j'aimerais bien que Chirac demande pardon !

Posté
Terminologie des plus incorrectes ne reflétant en rien la réalité socio-politique de ces pays.

Peut être la terminologie est incorrecte, mais la réalité est la suivante :

- le patrimoine industriel et les ressources naturelles dans les pays ex-soviétiques furent partiellement privatisés au profit de la nomeklatura du parti communisme et du KGB

- les réseaux officiers KGB, dirigeants de l'ancien parti communiste et nouveaux riches contrôlent le pays par l'intermédiaire de l'Etat à leur profit

- le vide idéologique a été comblé d'habitude par le nationalisme

- la propriété commune, étatique conservée fait l'objet du cannibalisme des fonctionnaires d'Etat et les nouveaux riches.

Posté
…la réalité est la suivante :

- le patrimoine industriel et les ressources naturelles dans les pays ex-soviétiques furent partiellement privatisés au profit de la nomeklatura du parti communisme et du KGB

- les réseaux officiers KGB, dirigeants de l'ancien parti communiste et nouveaux riches contrôlent le pays par l'intermédiaire de l'Etat à leur profit

- le vide idéologique a été comblé d'habitude par le nationalisme

- la propriété commune, étatique conservée fait l'objet du cannibalisme des fonctionnaires d'Etat et les nouveaux riches.

Bref, une mafia. L'État dans toute sa splendeur et sans fard : une bande de brigands et d'assassins.

Posté
Quant à Poutine, sans les ressources naturelles, ce type ne serait rien, l'économie russe ne serait rien. Les ressources naturelles sont une malédiction, un cadeau empoisonné pour un pays. Cela maintient sous respiration artificielle tout un tas de régimes qui auraient du subir une révolution dans leur prime jeunesse mais que les mannes pétrolières ou autre ont sauvé, pour le pire et pas pour le meilleur. Regardez Chavez.

Vivement que les ressources naturelles soient épuisées. C'est pas pour demain, mais le jour où cela arrivera, les économies de rentes en crèveront, et ce sera une grande défaite pour l'étatisme… car l'un va souvent avec l'autre.

Regardons Chavez. Même avec le pétrole son pays est dans la merde. Même histoire pour le Mexique et le Nigéria.

Il faut croire que le simple fait d'avoir des ressources naturelles ne garantie pas la richesse. Il faut savoir les exploiter.

Le Russie est le pays avec le plus de ressources naturelles au monde. N'est-ce pas un peu normal que les Russes s'enrichissent avec les ressources naturelles? Ricardo en serait fier, non? Blamera-t-on l'Australie et le Canada pour exploiter les ressources naturelles?

Il a eu raison de le faire ! Sinon, c’était le grand retour en arrière. Les communistes, avec à leur tête Routskoï et Khasboulatov, ont essayé de reprendre le pouvoir.

- Les affrontements ont fait environ 150 morts.

- La crise a duré un mois, entre l’état de siège décrété le 21/9/93 et sa levée le 18/10/93.

- Des élections libres ont été organisées en décembre, et le parlement a été rouvert dès le 4 janvier suivant !

- Pour éviter des troubles, la commémoration de la Révolution bolchevique a été interdite. Mais elle a été rétablie pour les nostalgiques dès l’année suivante.

J’en vois ici qui font l’éloge du coup d’Etat de Pinochet. J'ai détaillé point par point pour que chacun puisse comparer.

Le grand retour en arrière c'est peut-être la meilleure chose à faire quand on s'avance vers l'hyperinflation.

Posté
Regardons Chavez. Même avec le pétrole son pays est dans la merde. Même histoire pour le Mexique et le Nigéria.

Il faut croire que le simple fait d'avoir des ressources naturelles ne garantie pas la richesse. Il faut savoir les exploiter.

Le Russie est le pays avec le plus de ressources naturelles au monde. N'est-ce pas un peu normal que les Russes s'enrichissent avec les ressources naturelles? Ricardo en serait fier, non? Blamera-t-on l'Australie et le Canada pour exploiter les ressources naturelles?

Non, j'ai pas dit que c'était pas bien d'exploiter les ressources naturelles…

Voilà un exemple. Prenons 3 individus. Sur les 3 individus, deux des types sont malades, ils ont un cancer l'adénophage (l'adénophage étant un organe que je viens d'inventer). Le premier a des symptomes graves qui l'amènent à consulter un médecin. Le médecin le soigne, après une bonne chimio celui-ci repart sur un bon pied. Quant à l'autre type, il ne présente pas de symptômes car notre ami est un fana du jus de goyave. Or le jus de goyave a la propriété naturelle de masquer tous les symptômes du cancer de l'adénophage. Du coup, le type ne sait pas qu'il est malade et il vit avec sa maladie pendant très longtemps, jusqu'au jour où la maladie le tue subitement sans qu'il ait eu le moindre symptôme. Le 3ème gars, celui qui va bien, est lui aussi un fan du jus de goyave. Mais il n'a pas le cancer de l'adénophage, donc il n'en mourra pas.

Maintenant:

le type pas malade= pays à économie de marché

le cancer de l'adénophage= la révolution communiste ou fasciste

le jus de goyave= les ressources naturelles

Ceci était la parabole du jus de goyave :icon_up:

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Ceci était la parabole du jus de goyave :doigt:

:icon_up: Reste un doute : existe-t-il des pays préalablement "sains" que leurs ressources naturelles ont "corrompu" ?

Posté
:icon_up: Reste un doute : existe-t-il des pays préalablement "sains" que leurs ressources naturelles ont "corrompu" ?

On peut très bien faire une allergie au jus de goyave :doigt:

Bon il vaut mieux que j'aille me coucher.

Posté
Dans le discours d'adieu d'Eltsine lors de sa démission :

Moi j'aimerais bien que Chirac demande pardon !

Il aurait même dû, avant de mourir, demander pardon d'avoir nommé Poutine. :icon_up:

Mais je suis trop vache. Combien de chefs d'Etat malades se sont accrochés au pouvoir jusqu'à la dernière goutte de sang? Ce fut un surprenant acte de lucidité d'avouer sa faiblesse, de démissionner, un 31 décembre (!), en désignant, pour éviter toute vacance du pouvoir, l'homme qu'il croyait le plus apte à lui succéder, et en niquant sa famille de sangsues qui voulait l'en empêcher pour continuer à prospérer dans son dos.

Je ne veux pas nier les énormes erreurs qu'il a commises, mais je trouve qu'un texte comme celui-là le rachète devant "le tribunal de l'histoire".

:doigt: Reste un doute : existe-t-il des pays préalablement "sains" que leurs ressources naturelles ont "corrompu" ?

On ne pourra jamais le savoir. Mais quand vous voyez des pays aussi différents que la Russie, l'Arabie saoudite et le Vénézuela, tous victimes de la même malédictiction, vous devez vous dire qu'il doit y avoir quelque chose de vrai dans cette thèse.

Posté
Il aurait même dû, avant de mourir, demander pardon d'avoir nommé Poutine. :icon_up:

Mais je suis trop vache. Combien de chefs d'Etat malades se sont accrochés au pouvoir jusqu'à la dernière goutte de sang? Ce fut un surprenant acte de lucidité d'avouer sa faiblesse, de démissionner, un 31 décembre (!), en désignant, pour éviter toute vacance du pouvoir, l'homme qu'il croyait le plus apte à lui succéder, et en niquant sa famille de sangsues qui voulait l'en empêcher pour continuer à prospérer dans son dos.

Je ne veux pas nier les énormes erreurs qu'il a commises, mais je trouve qu'un texte comme celui-là le rachète devant "le tribunal de l'histoire".

On ne pourra jamais le savoir. Mais quand vous voyez des pays aussi différents que la Russie, l'Arabie saoudite et le Vénézuela, tous victimes de la même malédictiction, vous devez vous dire qu'il doit y avoir quelque chose de vrai dans cette thèse.

C'est une illusion de croire que ces pays se porteraient mieux si les ressources naturelles ne supportaient pas le régime. Sans le pétrole, le Vénézuela serait la Colombie.

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C'est une illusion de croire que ces pays se porteraient mieux si les ressources naturelles ne supportaient pas le régime. Sans le pétrole, le Vénézuela serait la Colombie.

En fait il ne s'agit pas vraiment de ressources naturelles, mais de rente. Un pays qui se trouve une rente, tout comme un homme, va se reposer dessus. Si cette rente est importante elle occulte tout le reste.

Les pays qui ont des ressources naturelles ont automatiquement une rente. Mais la Colombie a elle aussi une rente: la cocaïne. La France dans une moindre mesure a le tourisme…

Ce n'est pas en soi une mauvaise chose d'avoir une rente, ce qui est mauvais c'est de s'en trouver une alors qu'on a pas la maturité pour l'utiliser dans sa juste mesure. Un quinquagénaire qui hérite continuera sans doute à se lever tous les matins pour faire tourner son entreprise. Un gosse de 20 ans… partira à Ibiza. Il succombera plus ou moins aux plaisirs immédiats et passera peut être à côté de beaucoup de choses de la vie.

C'est pour ça que le tourisme n'a pas été une malédiction pour la France, ça nous a juste un peu facilité la vie. Par contre, la Colombie se serait bien passé de la cocaïne.

Les pays qui n'ont pas de rente sont obligés de faire avec, ou plutôt de faire sans… la Suisse, l'Angleterre, le Japon… sont condamnés à l'innovation perpétuelle. C'est une chance, en fait.

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Les pays qui n'ont pas de rente sont obligés de faire avec, ou plutôt de faire sans… la Suisse, l'Angleterre, le Japon… sont condamnés à l'innovation perpétuelle. C'est une chance, en fait.

Ne parlons même pas des Pays-Bas, qui ont à se battre perpétuellement contre la mer. Quant au Royaume-Uni, il y a tout de même la rente hygrométrique. :icon_up:

Posté
La bonne thérapie pour sortir du communisme est la méthode chinoise je pense. Cela implique de sacrifier une ou deux générations, mais c'est le prix à payer. Il faut commencer par l'économie, parce que tout le reste en découle de près ou de loin. Et surtout il faut aller lentement, en construisant une économie de l'offre au détriment de la demande. Le reste, les droits civiques, la liberté individuelle, tout cela viendra plus tard. Quand la population n'aura plus à se soucier du quotidien, elle pourra se poser les questions fondamentales de l'existence, et on aura droit à libéralisation des moeurs après la libéralisation économique. Il y aura une petite révolution, mais de temps en temps, ça ne fait pas de mal.

Dans le Courrier International de 1999 sur le 50e anniversaire de la Chine Nouvelle (oulala, Phantom Opera il sort des trucs poussiéreux de ses cartons…), Alexandre Adler expliquait justement que le processus de sortie du communisme chinois n'était pas tout à fait le même que celui des Européens de l'Est et de la Russie, pour des raisons historiques. La Chine, pays qui a de toute façon une tradition étatique forte, a en fait progressivement retrouvé son modèle politique impérial qu'elle a toujours eu, l'épisode maoïste n'était qu'une parenthèse. La Chine n'avait donc pas de problème d'instabilité car elle n'a fait que retrouver quelque chose qu'elle connaissait bien: un Président (l'empereur), les membres du Comité Permanent (qui ne sont en fait que les 6 ministres impériaux voulus par Confucius, le représentant du parti communiste est en fait l'équivalent du ministre de l'idéologie et du culte des ancêtres). Le pays est traditionnellement centralisé, et les chefs militaires subissent un mépris traditionnel de la part de la classe politique, ça n'a pas changé. Quant à l'économie de marché, contrairement aux Russes, c'est un modèle économique naturel chez les Chinois, la Chine n'a fait selon Adler que retrouver ses marchands de rue, vendeurs d'elixirs magiques, etc. C'est le modèle socialiste et planifié qui n'est pas naturel culturellement pour les Chinois. Quant à la démocratie et à la liberté individuelle, c'est assez difficile de l'imposer aux Chinois, la Chine est un pays de paradoxe entre le dynamisme de ses citoyens et l'idée abstraite d'être un peuple unifié, c'est le pays qui a quasiment théorisé l'ethnocide il y a de cela plusieurs millénaires, pour les Chinois une vraie victoire militaire est une victoire qui garde les populations intactes, et c'est avec ce principe que la Chine a quasiment réussi à conquérir un continent tout entier, en assimilant les populations.

Tout ça pour dire que la stabilisation de la Chine après le communisme n'a pas été trop difficile car un modèle existait déjà, ce n'était pas une vraie rupture, mais plutôt une redécouverte. D'où l'interrogation d'Adler, si certes la Chine n'est plus communiste, peut-elle pour autant se démocratiser?

Je scannerai l'article plus tard si par hasard ça vous intéresse.

Posté
Dans le Courrier International de 1999 sur le 50e anniversaire de la Chine Nouvelle (oulala, Phantom Opera il sort des trucs poussiéreux de ses cartons…), Alexandre Adler expliquait justement que le processus de sortie du communisme chinois n'était pas tout à fait le même que celui des Européens de l'Est et de la Russie, pour des raisons historiques.

D'ailleurs, depuis le départ d'Adler, Courrier International a beaucoup perdu en qualité, en pertinence et en neutralité.

La Chine, pays qui a de toute façon une tradition étatique forte, a en fait progressivement retrouvé son modèle politique impérial qu'elle a toujours eu, l'épisode maoïste n'était qu'une parenthèse.

Cette tradition étatique forte explique l'égoïsme profond de la culture populaire chinoise, ainsi que d'autres traits peu connus en Occident.

[…] Je scannerai l'article plus tard si par hasard ça vous intéresse.

Ca a effectivement l'air passionnant. Qu'on l'approuve ou qu'on le déteste, force est de constater l'impressionnante culture d'Alexandre Adler.

Posté
Ca a effectivement l'air passionnant. Qu'on l'approuve ou qu'on le déteste, force est de constater l'impressionnante culture d'Alexandre Adler.

C'est clair, j'avoue être fasciné par le personnage et pendant longtemps je l'ai vénéré lol Un vrai intellectuel comme on n'en fait plus, c'est incroyable à quel point il maitrisait les sujets. Il avait ce don de nous accrocher à nimporte quoi, et à nous faire aimer le monde. On peut ne pas aimer ses prises de position politique, moi personnellement je l'ai souvent suivi par "fidélité", c'était mon guide :icon_up: Il n'aurait peut-être pas dû faire de politique, mais après tout c'était un citoyen comme un autre, il avait le droit de s'engager.

Posté
C'est clair, j'avoue être fasciné par le personnage et pendant longtemps je l'ai vénéré lol Un vrai intellectuel comme on n'en fait plus, c'est incroyable à quel point il maitrisait les sujets. Il avait ce don de nous accrocher à nimporte quoi, et à nous faire aimer le monde. On peut ne pas aimer ses prises de position politique, moi personnellement je l'ai souvent suivi par "fidélité", c'était mon guide :icon_up: Il n'aurait peut-être pas dû faire de politique, mais après tout c'était un citoyen comme un autre, il avait le droit de s'engager.

Chut, pas trop fort ! Je suis dans le fan-club moi aussi, et depuis longtemps, mais ici, certains ne l'apprécient guère, il faut donc se montrer discret… :doigt:

Enfin, on en reparlera sans doute un jour si tu assistes à un Café Liberté. :warez:

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Un vrai intellectuel comme on n'en fait plus

Encore heureux ! Les intellos communistes ont tenu suffisamment longtemps le haut du pavé sans qu'il soit besoin de déplorer leur raréfaction.

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Dit-il d'un ton décontrhachté, hi hi hi !

hi hi hi cha ne marche pas hi hi hi !

Posté
April 25, 2007

The Legacy of Boris Yeltsin

Corruption, crony capitalism, and Russia's near-demise

by Justin Raimondo

Communism wounded Russia, grievously, almost irreparably – and Yeltsinism delivered the death blow. The legacy of Boris Yeltsin, who presided over what Paul Klebnikov described as "one of the most corrupt regimes in history," is, quite literally, the death agony of the Russian nation. As David Satter pointed out in the Wall Street Journal:

"Between 1992 and 1994, the rise in the death rate in Russia was so dramatic that Western demographers did not believe the figures. The toll from murder, suicide, heart attacks and accidents gave Russia the death rate of a country at war; Western and Russian demographers now agree that between 1992 and 2000, the number of "surplus deaths" in Russia–deaths that cannot be explained on the basis of previous trends–was between five and six million persons."

The Yeltsin era was marked by a precipitous fall in living standards, but some prospered. Given privileged access to "privatized" state property, the clique around Yeltsin amassed fantastic wealth. The one who perhaps profited the most was Boris Berezovsky, whose methods were described by Klebnikov:

"Using his access to the highest officials of the Russian government and his reputation as a close friend of the Yeltsin family, Berezovsky hammered away at the privatization projects that would put key state industries in his grasp."

[…]

À 6 millions de mort, on comprend un peu pourquoi les Russes voulaient le retour en arrière. Dans quelques années Ieltsine sera au palmarès des meurtriers avec Staline, Mao et compagnie.

(Paul Klebnikov était un de ces journalistes dont l'assassinat est inévitablement accordé à Poutine.)

Posté
À 6 millions de mort, on comprend un peu pourquoi les Russes voulaient le retour en arrière. Dans quelques années Ieltsine sera au palmarès des meurtriers avec Staline, Mao et compagnie.

Avec ces six millions, il a déjà atteint le palmarès de Hitler, le bougre !

Ce doit être ça votre "hyperinflation". :icon_up:

EDIT

Relisant le texte de Raimondo, il me rappele que le regretté Klebnikov enquêtait (entre autres) sur les activités sulfureuses de Berezovsky, dont je n'ignore pas la proximité avec la fille d'Elstine.

Raison de plus pour exiger des british l'extradition de ce personnage vers la Russie, où tout le monde souhaite qu'il rende des comptes devant la justice. Je sais que j'ai moi-même mentionné plus haut la servilité de la justice russe, mais dans ce cas, il n'y a pas photo.

Naturellement , il va hurler que Poutine veut l'égorger pour des raisons politiques, bein voyons, parce qu'il en sait trop sur lui, etc. etc. Et il y aura une masse de connards en Occident pour le croire.

Posté
Encore heureux ! Les intellos communistes ont tenu suffisamment longtemps le haut du pavé sans qu'il soit besoin de déplorer leur raréfaction.

lol C'est vrai qu'Alexandre Adler était un communiste (je viens de jeter un coup d'oeil sur le wikipedia). Adler a eu plusieurs visages, un peu comme Chirac quoi, il faut juste rappeler le contexte pour savoir de qui on parle. Un troskiste qui a glissé progressivement vers la droite pour arriver dans la famille des neocons, ça peut sembler bizarre mais c'est banale pour un intellectuel juif, si je puis me permettre ce politiquement incorrect :icon_up: Moi Adler je l'ai connu avec le Courrier International, bien avant qu'il soit "mass-mediatisé" et c'est cet Adler là que j'ai gardé en mémoire. Je pense qu'il aurait dû garder sa neutralité et continuer à analyser le monde comme il le faisait dans le Courrier, je suis persuadé qu'il serait devenu bien plus incontournable qu'aujourd'hui et qu'il serait solicité par tout le monde pour ses analyses. Sa "politisation" et ses prises de position sont discutables, en particulier sur le conflit israelo-palestinien, j'ai souvent été d'accord avec lui, il argumentait bien et connaissait très bien ses sujets, mais on sentait quand même des fois qu'il s'accrochait à une prise de position plus par adhésion que par la raison qu'il avait su démontrer quand il était au Courrier. Par exemple lorsque les Américains débattait de la frontière entre Gaza et l'Egypte, qui serait d'après les Américains une des clés du conflit (car la fermeture de cette frontière par l'armée israelienne faisait de Gaza un prison à ciel ouvert, principale cause de la misère des gazaoui et ce qui fait de fait d'Israël un Etat criminel d'un point de vue libéral) et lorsque Condi avait voulu un progressif démantèlement de cette frontière (sans pour autant renoncer au principe de sécurité d'Israël), bizarrement Adler ne le souhaitait pas particulièrement et voulait défendre la sécurité d'Israël à tout prix. C'est à ça qu'on voyait qu'il réfléchissait pour lui plus que pour les autres. Mais personnellement je ne lui en veux pas trop car je crois qu'il a été biaisé tout simplement parce qu'il était juif; je pense qu'intellectuellement on est souvent biaisé par ce que nous sommes, par notre milieu social ou culturel et même si on s'appelle Alexandre Adler on n'échappe pas à la règle. Sa turquophilie et la défense de l'entrée de la Turquie dans l'UE par exemple s'explique par le fait que sa famille a été sauvée durant la WW2 par le gouvernement turque.

Mais bon, malgré tout je l'admire toujours car il a une grande culture et qu'il nous apprend beaucoup de choses (il arrivait même à nous intéresser à des trucs dont on en avait rien à foutre, par exemple sur la tradition de la vendetta dans certaines familles albanaises lol), c'est juste qu'il faut être attentif quand il prend une position, en général il s'appuie toujours sur quelque chose de solide et nous apprend toujours des choses, il suffit juste de séparer sa description de la réalité toujours intéressante de ses prises de position.

Posté
Ca n'a rien de bizarre, c'est le parcours classique.

Arf… Autant je peux comprendre qu'un électeur moyen communiste passe à l'extrême-droite, par contre pour un intellectuel trotskiste qui finit neocons j'ai quand même du mal à comprendre comment :icon_up:

Posté
Arf… Autant je peux comprendre qu'un électeur moyen communiste passe à l'extrême-droite, par contre pour un intellectuel trotskiste qui finit neocons j'ai quand même du mal à comprendre comment :icon_up:

Très simple: la révolution communiste permanente dans tous les pays est remplacée par le concept de révolution démocratique mondiale.

PS: pas de trait d'union entre "extrême" et "droite".

Posté
Très simple: la révolution communiste permanente dans tous les pays est remplacée par le concept de révolution démocratique mondiale.

PS: pas de trait d'union entre "extrême" et "droite".

Ah oui c'est vrai, j'avais oublié cette dimension progressiste et internationaliste des neocons… Vu comme ça effectivement ce n'est pas très étonnant!

Posté

Soit dit en passant, cette idée là me fait un peu peur, car je me reconnais un tout petit peu dans cet internationalisme progressiste… En faisant une petite auto-critique, je pense que je dois être un petit peu neocons en moi. Sans être un amoureux de W, je sais par exemple que j'ai été un supporter de l'actuelle guerre en Irak avant son commencement, je ne suis pas tellement opposé au droit d'ingérence, et pourtant il y a une limite que je ne souhaite pas dépasser. Pas de choc des civilisations, le respect des autres cultures voire même dans une certaine mesure la tolérance des ordres politiques même lorsqu'ils sont très antilibéraux mais en relatif harmonie avec sa population (bref, je ne suis pas pour une Justice par la Terreur quoi…). Progressiste contre l'Irak car j'avais estimé que le décalage entre l'Etat irakien et le peuple irakien était trop grand, mais grosso-modo je reste conservateur. Je me suis peut-être trompé sur l'Irak, vu le bordel que c'est aujourd'hui, mais bon… Bref, c'est du cas par cas, du pragmatisme quoi, même si c'est un mot qu'on n'aime pas.

En tout cas, mon erreur sur l'Irak a été une bonne leçon. Aujourd'hui je peux certes continuer à défendre certaines positions sur l'actualité mondiale (par exemple au Darfour), mais sans trop grande espérance quoi.

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