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Est-on...


Nico

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Selon nos gauchos, et notamment leur prophète, un certain Bourdieu ( que je ne connais pas du tout mais qu'on m'a cité un jour en cours à la fac ) un type qui est né dans un milieu pauvre n'en sortira jamais, le fils d'un type fonctionnaire deviendra fonctionnaire, un gosse de riche patron, et ainsi de suite.

Pour être franc, je ne crois pas à ces conneries. On est nullement prédisposés à rester dans son milieu d'origine si l'on se bat pour en sortir. Des gens pauvres peuvent devenir très riches, et inversement, des gens riches finir à la rue. C'est vrai dans les deux sens. Non, je me pose une question certes délicate, certes sur un terrain très glissant, mais parfois, il faut oser, alors j'ose : est-on " programmé " dès la naissance, pour réussir ?

Nous ne sommes pas semblables, nous sommes tous inégaux ou plutôt : chaque être est unique, chaque être naît avec un patrimoine qui lui est propre et qui lui servira pour l'avenir. Ainsi naissent des enfants complètement attardés d'un côté et de l'autre de véritables génies. Ces derniers, même pauvres, seront capables de monter très haut. Les autres, même issus d'un milieu très aisé, auront de grandes difficultés.

Il n'y a donc pas, de mon point de vue, des déterminismes sociaux qui condamnent des êtres humains à telle ou telle situation sociale, mais je dirais qu'il y a par contre une sorte de " prédisposition " intellectuelle qui fait que ceux qui sont plus doués que les autres, quel que soit le milieu auquel ils appartiennent, réussiront à franchir les barrières qui seront mises face à eux. Les autres auront beaucoup de mal à s'en sortir s'ils n'ont pas une famille aimante autour d'eux.

Qu'en pensez-vous ? Pensez-vous que nous sommes programmés à l'avance d'un point de vue intellectuel pour réussir, ou pas du tout ? Pensez-vous que le fait que l'on sache à l'avance qu'un enfant qui aura de faibles capacités sera condamné ?

Attention, si c'est un raisonnement très intéressant, il peut aussi s'avérer conduire tout droit à une pratique que vous imaginez…

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On est nullement prédisposés à rester dans son milieu d'origine si l'on se bat pour en sortir.

:icon_up: Je crois que tu t'es tiré une belle balle dans le pied.

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Tous ceux qui assignent à l'Etat le but d'ouvrir de force la voie aux personnes de milieux pauvres (les "défavorisés") se trouvent, ô surprise, être de petits-bourgeois. Dans une perspective holiste je dirais que la classe supérieure génère le bordel qui empêche la classe moyenne de la rejoindre. Comment ne pas voir que le visage de la critique de la reproduction sociale illustre elle-même si bien cette reproduction sociale.

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Je pense pour ma part qu'il y a une inertie naturelle de "milieu social" mais que plus on essaye d'y toucher, plus on l'augmente. Dans une société libre, je pense qu'en deux ou trois génération il n'y a plus de correlation significative (à la louche hein).

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Je pense pour ma part qu'il y a une inertie naturelle de "milieu social" mais que plus on essaye d'y toucher, plus on l'augmente. Dans une société libre, je pense qu'en deux ou trois génération il n'y a plus de correlation significative (à la louche hein).

Je suis d'accord (pour une fois donc j'en profite) mais j'élargirai un peu : ce n'est pas que dans une société libre que s'efface la reproduction sociale c'est plus largement dans une société en crise compris au sens scientifique et non péjoratif. La société libre est en crise permanente mais la guerre et l'effondrement de la société (= Révolution) sont d'autres formes de crises qui posent un terme à la reproduction sociale, substituée par une régression pour ces deux derniers cas.

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Tous ceux qui assignent à l'Etat le but d'ouvrir de force la voie aux personnes de milieux pauvres (les "défavorisés") se trouvent, ô surprise, être de petits-bourgeois. Dans une perspective holiste je dirais que la classe supérieure génère le bordel qui empêche la classe moyenne de la rejoindre. Comment ne pas voir que le visage de la critique de la reproduction sociale illustre elle-même si bien cette reproduction sociale.

C'est original. Tu peux approfondir je te prie ?

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Je pense pour ma part qu'il y a une inertie naturelle de "milieu social" mais que plus on essaye d'y toucher, plus on l'augmente. Dans une société libre, je pense qu'en deux ou trois génération il n'y a plus de correlation significative (à la louche hein).

Comment en être sûr sachant qu'une société libre dans notre époque contemporaire n'a jamais existé ?

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C'est original. Tu peux approfondir je te prie ?

Ca ressemble à ce qu'expose Orwell dans 1984 : il existe trois classes, supérieure, moyenne et inférieure. La classe supérieure fait tout pour le rester ; la classe moyenne cherche à prendre la place de la classe supérieure et manipule pour ce faire la classe inférieure, qui, elle, rêve d'égalité et de partage.

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@G7H+ C'est Pareto qui a je crois expliqué l'histoire comme le produit d'une lutte entre l'élite et des groupes successsifs qui veulent la remplacer jusqu'à cette défaite et ce remplacement. L'élite en place dispose de nombreuses et puissantes armes à commencer généralement par son utilité sociale. La chute d'une élite traduit d'ailleurs la disparition ou la corruption de l'utilité sociale de cette élite : ainsi des nobles, des clercs, des radsoc etc.

L'élite ne doit pas sa place qu'à ses qualités, elle la doit à des mécanismes spontanés dont elle profite. Ainsi la génération par l'élite de moutons noirs radicaux haïssant leur milieu d'origine, bien loin de montrer la décadence de l'élite, assure la péreenité de sa domination. J'ai d'ailleurs un exemple historique fameux : quand au XIXe, l'extrême-gauche a voulu fonder une internationale, les anarchistes ont tenté d'exclure les marxistes car les représentants de ce courant étaient tous… d'origine bourgeoise.

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Selon nos gauchos, et notamment leur prophète, un certain Bourdieu ( que je ne connais pas du tout mais qu'on m'a cité un jour en cours à la fac ) un type qui est né dans un milieu pauvre n'en sortira jamais, le fils d'un type fonctionnaire deviendra fonctionnaire, un gosse de riche patron, et ainsi de suite.

Pour être franc, je ne crois pas à ces conneries. On est nullement prédisposés à rester dans son milieu d'origine si l'on se bat pour en sortir. Des gens pauvres peuvent devenir très riches, et inversement, des gens riches finir à la rue. C'est vrai dans les deux sens. Non, je me pose une question certes délicate, certes sur un terrain très glissant, mais parfois, il faut oser, alors j'ose : est-on " programmé " dès la naissance, pour réussir ?

Nous ne sommes pas semblables, nous sommes tous inégaux ou plutôt : chaque être est unique, chaque être naît avec un patrimoine qui lui est propre et qui lui servira pour l'avenir. Ainsi naissent des enfants complètement attardés d'un côté et de l'autre de véritables génies. Ces derniers, même pauvres, seront capables de monter très haut. Les autres, même issus d'un milieu très aisé, auront de grandes difficultés.

Il n'y a donc pas, de mon point de vue, des déterminismes sociaux qui condamnent des êtres humains à telle ou telle situation sociale, mais je dirais qu'il y a par contre une sorte de " prédisposition " intellectuelle qui fait que ceux qui sont plus doués que les autres, quel que soit le milieu auquel ils appartiennent, réussiront à franchir les barrières qui seront mises face à eux. Les autres auront beaucoup de mal à s'en sortir s'ils n'ont pas une famille aimante autour d'eux.

Qu'en pensez-vous ? Pensez-vous que nous sommes programmés à l'avance d'un point de vue intellectuel pour réussir, ou pas du tout ? Pensez-vous que le fait que l'on sache à l'avance qu'un enfant qui aura de faibles capacités sera condamné ?

Attention, si c'est un raisonnement très intéressant, il peut aussi s'avérer conduire tout droit à une pratique que vous imaginez…

Ca n'a pas de sens. Comment préjuger du milieu dans lequel évoluera tel être humain, et, à partir de là, comment préjuger de la ou les qualités qui lui permettront de s'en sortir ou pas (ça veut dire quoi d'abord, s'en sortir ?).

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Selon nos gauchos, et notamment leur prophète, un certain Bourdieu ( que je ne connais pas du tout mais qu'on m'a cité un jour en cours à la fac ) un type qui est né dans un milieu pauvre n'en sortira jamais, le fils d'un type fonctionnaire deviendra fonctionnaire, un gosse de riche patron, et ainsi de suite.

Pour être franc, je ne crois pas à ces conneries. On est nullement prédisposés à rester dans son milieu d'origine si l'on se bat pour en sortir. Des gens pauvres peuvent devenir très riches, et inversement, des gens riches finir à la rue. C'est vrai dans les deux sens. Non, je me pose une question certes délicate, certes sur un terrain très glissant, mais parfois, il faut oser, alors j'ose : est-on " programmé " dès la naissance, pour réussir ?

[…]

Qu'en pensez-vous ? Pensez-vous que nous sommes programmés à l'avance d'un point de vue intellectuel pour réussir, ou pas du tout ? Pensez-vous que le fait que l'on sache à l'avance qu'un enfant qui aura de faibles capacités sera condamné ?

[…]

"réussir" ça ne veut rien dire. Nous sommes capables de combler nos envies saines… dans ce domaine, notre réussite est indépendante du lieu où nous naissons (dans la mesure où ces envies sont honnêtes).

On entend souvent par "réussir" l'obtention d'un statut social… forcément là, c'est autrechose : certains statuts s'héritent plus ou moins. "pauvre" et "riche" dans le sens que tu utilises ci-dessus, me semble fort ressembler à un statut social.

Enfin pour répondre sur la question concernant la puissance intellectuelle : le cerveau est au moins aussi maléable que le reste du corps. Quand on voit la métamorphose qu'affichent les athlètes de haut niveau, je ne crois pas qu'on puisse parler de programmation.

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Pitié, si vous pouviez m'épargner les 20 / 80 !

Vous connaissez sûrement ? 20 % des salariés font 80 % du travail demandé !

Et encore, moins dans la fonction publique ^^

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