Aller au contenu

La démocratie, une pandémie


Punu

Messages recommandés

Posté
Bon, il faut dire que Taisei a de bonnes raisons de connaître toutes ces horreurs. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas certain que je doive avoir honte.

Je te l'ai déjà dit, tu ne manques pas grand chose - je ne suis pas coinvancu qu'il faille tout jeter chez Zizek, ceci dit. Mais quelles sont mes bonnes raisons?

Posté
Je te l'ai déjà dit, tu ne manques pas grand chose - je ne suis pas coinvancu qu'il faille tout jeter chez Zizek, ceci dit. Mais quelles sont mes bonnes raisons?

T'es tombé dans le chaudron lorsque tu étais petit.

Posté
Mais soit, je prends note de la connerie des Américains.

Ah ça, en matière d'études de philosophes français, ils sont très forts, en effet.

T'es tombé dans le chaudron lorsque tu étais petit.

Ouais, peut-être. La vérité, c'est surtout que je lis beaucoup de revues littéraires US et ques les pages philosophies sont squattées par ces types-là.

Posté
Ah ça, en matière d'études de philosophes français, ils sont très forts, en effet.

Mais j'avais entendu que ces quelques philosophes français ayant une renommée aux USA étaient cantonnés aux département de "french studies" ou de littérature?

Invité jabial
Posté

N'empêche que le caractère totalitaire de la démocratie n'est une platitude que dans certains milieux intellectuels ; pour le commun des mortels, la propagande de la démocratie représentative tient lieu de réflexion.

Posté
Ah ça, en matière d'études de philosophes français, ils sont très forts, en effet.

Ouais, peut-être. La vérité, c'est surtout que je lis beaucoup de revues littéraires US et ques les pages philosophies sont squattées par ces types-là.

Entre les post-modernes francophiles et les analytiques attardés, les pages philo des revues anglo-saxonnes sont effectivement gratinées.

Posté
N'empêche que le caractère totalitaire de la démocratie n'est une platitude que dans certains milieux intellectuels ; pour le commun des mortels, la propagande de la démocratie représentative tient lieu de réflexion.

Ah, merci, enfin !

Posté
Mais j'avais entendu que ces quelques philosophes français ayant une renommée aux USA étaient cantonnés aux département de "french studies" ou de littérature?

Dans quels autres département tu étudierais la philosophie?

N'empêche que le caractère totalitaire de la démocratie n'est une platitude que dans certains milieux intellectuels ; pour le commun des mortels, la propagande de la démocratie représentative tient lieu de réflexion.

Et le commun des mortels lis les livres sur le caractère totalitaire de la démocratie?

Posté
Ah, merci, enfin !

Tout de même, il y a une différence de nature (pas seulement de degré) entre démocratie et totalitarisme sur quelques points (pas beaucoup non plus, mais bon), voir les points en gras ci-dessous quand je pense que c'est une différence de nature, en italique quand c'est une différence de degré :

Le totalitarisme désigne un système politique dans lesquel l'Etat et la société sont considérés comme un tout indissociable. Le concept d'Etat totalitaire a été forgé par le théoricien du fascisme italien, Giovanni Gentile, qui écrivait les textes de Mussolini ayant un contenu théorique. L'Etat totalitaire doit prendre le contrôle de la société toute entière et de tous ses secteurs, jusqu'à faire disparaître celle-ci, englobée dans l'Etat, devenu "total".

Le gouvernement a donc toute légitimité pour faire tout ce qui concerne les relations sociales, c'est-à-dire en pratique contrôler la vie des individus, ne leur laissant aucune liberté individuelle et surtout aucune liberté d'expression, ni par conséquent de pensée.

Les régimes totalitaires apparaissent muni d'un « parti unique » qui contrôle l'Etat, qui lui-même contrôlerait la société et plus généralement tous les individus. D'un point de vue totalitaire, cette vision est erronée : il n'y a qu'un parti parce qu'il n'y a qu'un tout, qu'un seul pays, vouloir un autre parti c'est déjà de la trahison ou de la maladie mentale (schizophrénie : se croire plusieurs alors qu'on est un). Le totalitarisme tel qu'il est ainsi décrit par Hannah Arendt n'est pas tant un régime politique qu'une dynamique autodestructive reposant sur une dissolution des structures sociales et une terreur permanente.

L'identité sociale des individus laisse place au sentiment d'appartenance à une masse informe, sans valeur aux yeux du pouvoir, ni même à ses propres yeux. La dévotion au chef et à la nation devient le seul moyen d'exister d'une existence qui déborde au-delà de la forme individuelle pour un résultat allant du fanatisme psychotique à la neurasthénie.

Les sociétés totalitaires se distinguent par la promesse d'un « paradis », la "fin de l'histoire" ou la "pureté de la race" par exemple, et fédèrent la masse contre un "ennemi objectif". Celui-ci est autant extérieur qu'intérieur et sera susceptible de changer. Les sociétés totalitaires créent un mouvement perpétuel et paranoïaque de surveillance, de délation et de retournement. Les polices et les unités spéciales se multiplient et se concurrencent dans la plus grande confusion. Des purges régulières ordonnées par le chef de l'État, seul point fixe, donnent le tempo d'une société qui élimine par millions sa propre population, se nourrissant en quelque sorte de sa propre chair. Ce programme est appliqué jusqu'à l'absurde, les trains de déportés vers les camps de l'Allemagne Nazie restèrent toujours prioritaires sur les trains de ravitaillement du front alors même que l'armée Allemande perdait la guerre.

Le terme est souvent utilisé à tort pour désigner des régimes autoritaires de droite ou de gauche, ce qui est en toute rigueur impropre. Par exemple, on considère généralement que l'URSS déstalinisée ou les dictatures militaires d'Amérique du Sud n'étaient pas totalitaires car, bien que généralement impitoyables, en pratique elles ne cherchaient pas à contrôler toutes les facettes de l'activité humaine et n'entretenait pas cette dynamique de pouvoir autodestructive. Elles pouvaient s'accommoder d'une dissidence intellectuelle tant que leur pouvoir restait solide.

Dans quels autres département tu étudierais la philosophie?

Dans un département de philosophie, ça n'existe pas?

Posté
Dans un département de philosophie, ça n'existe pas?

Le département de philosophie est dans la faculté de lettre, je pensais que tu parlais de ça. Si tu voulais dire qu'on ne parle pas de ces gars là dans ce département, tu te trompes. Il y a eu une "guerre" académique aux USA dans les années '80 qui a diminué l'influence des tenants des multicultural studies, French theory, structuralisme etc, mais ils dominent largement les facs de lettre et n'ont peut-être vraiment perdu de leur influence qu'ailleurs.

Posté
Et le commun des mortels lis les livres sur le caractère totalitaire de la démocratie?

Je tiens quand même à signaler que la discussion avait commencée avec deux affirmations surprenantes :

1/ que ce serait une antienne gauchiste ultra-rabâchée, alors qu'il me parait évident qu'à l'exception de l'extrème-gauche, la gauche invoque la démocratie à tout bout de champ.

2/ qu'en Français, 95% de la littérature anti-démocratique actuelle serait due à la gauche.

Jusqu'à présent on a cité à l'appui de ces thèses des gens inconnus ou pas franchement de gauche.

Posté
Le département de philosophie est dans la faculté de lettre, je pensais que tu parlais de ça. Si tu voulais dire qu'on ne parle pas de ces gars là dans ce département, tu te trompes. Il y a eu une "guerre" académique aux USA dans les années '80 qui a diminué l'influence des tenants des multicultural studies, French theory, structuralisme etc, mais ils dominent largement les facs de lettre et n'ont peut-être vraiment perdu de leur influence qu'ailleurs.

OK, je savais pas!

Posté
Je tiens quand même à signaler que la discussion avait commencée avec deux affirmations surprenantes :

1/ il me parait évident qu'à l'exception de l'extrème-gauche, la gauche invoque la démocratie à tout bout de champ.

Pour ma part, je ne dis pas le contraire.

Invité jabial
Posté
Et le commun des mortels lis les livres sur le caractère totalitaire de la démocratie?

Faudrait leur en pondre un. L'antiparlementarisme pour les nuls, peut-être.

Posté
:icon_up: Illustre inconnu, Zizek? C'est le philosophe le plus à la mode de notre époque.

C'est pas plutôt Peter Sloterdijk, le plus à la mode ?

Posté
C'est pas plutôt Peter Sloterdijk, le plus à la mode ?

En France et en Allemagne, c'est probable. Mais je pense comme Taisei que, dans le monde des intellos anglo-saxons, Badiou est le plus débattu.

Sinon, pour revenir aux antidémocrates de droite, un auteur qu'il faut mentionner:

Posté
C'est pas plutôt Peter Sloterdijk, le plus à la mode ?

Sloterdijk, c'est hier (les années '90), Zizek, c'est aujourd'hui (merci Matrix). Sinon, oui, j'imagine que s'il y avait un hit parade, il serait sur le podium…

J'ai quand même l'impression que pour pas mal de monde, l'univers s'arrête à la France. Ce qui y est à la mode le serait partout ailleurs. Ce n'est plus le cas.

Posté
J'ai quand même l'impression que pour pas mal de monde, l'univers s'arrête à la France. Ce qui y est à la mode le serait partout ailleurs. Ce n'est plus le cas.

Tout le monde sait que l'univers se trouve sous l'escalier d'une maison bourgeoise de Buenos Aires.

Posté
:doigt:

Dire que la démocratie est par essence totalitaire me semble tout le contraire d'une platitude, quoi que puisse contenir ce livre par ailleurs.

Ca me rappelle Bush traitant de "lâches" les auteurs de 9/11. :icon_up:

Je ne comprends pas bien le sens de ta remarque sur W. ?

Posté
Sinon, pour revenir aux antidémocrates de droite, un auteur qu'il faut mentionner:

Je l'avais rencontré dans ma jeunesse à une fête du livre : il avait écrit un livre sur son parent Tchaïkovsky pour le laver (à ses yeux) des "accusations" d'homosexualité. Il avait tout à fait l'allure distinguée et le charme suranné du vieux monarchiste de l'entre deux guerres.

Posté

Volkoff figure en bonne place dans l'index des auteurs du site Nanarbooks:

Vladimir VOLKOFF

Né en 1932 à Paris de parents russes blancs, le jeune Vladimir Volkoff connaît une enfance sans histoire, élevé dans le respect des traditions et la religion orthodoxe. C'est à quinze ans que son destin bascule, lorsqu'au grand désarroi de sa famille il s'enfuit de l'Ecole nationale de chauffeur de taxis pour s'engager dans les forces spéciales. Si vous le demandez au ministre de l'intérieur, il vous dira que Volkoff a quitté l'armée à la fin de la guerre d'Algérie, et ce ne sera pas un mensonge car même lui ne connait pas la vraie identité de l'agent V., le terrible sicaire de l'Elysée.

Hélas le destin mettra bientôt à mal sa couverture d'écrivain. Son premier roman L'Agent triple , paru en 1962, rencontre un certain succès d'estime. Hélas, l'année suivante, il est victime d'un tragique accident spatio-temporel qui le condamne à rester à jamais dans les années 30. Alors qu'autour de lui la littérature évolue, pas toujours en bien certes, lui reste coincé dans un style livide et des rabâchages philosophiques d'entre-deux-guerres. Malgré tous ses efforts pour plagier les genres les plus modernes, il ne parvient qu'à écrire de façon ringarde.

Il en prend néanmoins alors son parti et s'acharne avec courage, empilant roman sur roman, dont La disparition, étonnante histoire d'un juge militaire américain en 1945 tentant de sauver un officier nazi des mains d'affreux communistes. En 1963, il remporte le prix Jules Verne, prouvant au monde abasourdi qu'il est postérieur à cet auteur.

Vladimir Volkoff nous a quitté en 2005.

Posté

J'ai lu son livre "Pourquoi je suis moyennement démocrate" : il est fort superficiel. C'est dommage que celui de Lucian Boia n'est plus disponible, car il est bien plus intéressant.

Posté
J'ai lu son livre "Pourquoi je suis moyennement démocrate" : il est fort superficiel. C'est dommage que celui de Lucian Boia n'est plus disponible, car il est bien plus intéressant.

Sûrement, mais ils ne se situent pas dans les mêmes catégories: Boia se veut historique; Volkoff plus pamphlétaire.

Je l'avais rencontré dans ma jeunesse à une fête du livre : il avait écrit un livre sur son parent Tchaïkovsky pour le laver (à ses yeux) des "accusations" d'homosexualité. Il avait tout à fait l'allure distinguée et le charme suranné du vieux monarchiste de l'entre deux guerres.

C'est l'impression que j'en ai retirée en le voyant (fort rarement) à la télévision.

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...