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Grèves: des syndicats veulent pratiquer le transport à l'œil


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Un arrêt de la Cour européenne des Droits de l'homme a reconnu le droit de salariés turcs à faire la grève de la gratuité. Un concept que deux syndicats de cheminot aimeraient exploiter pour défendre les régimes spéciaux de retraite et qui en satisferait plus d'un.

Le 13 novembre au soir, six fédérations de syndicats de cheminot se mettront à nouveau en grève. L'occasion de croiser sur les quais des usagers râleurs handicapés dans leur journée de travail. Pour s'assurer de la sympathie de ces mêmes usagers, Sud Rail et la Fédération des usagers des transports et des services publics (FUT-SP) ont remis sur le tapis la possibilité - à l'avenir mais pas pour le 13 novembre - de faire une grève de la gratuité. Soit de transporter les voyageurs à l'œil.

Selon un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) du 17 juillet dernier, cette forme de grève est "licite", affirment-ils. Dans l'arrêt de la CEDH, la Cour a estimé que "le ralentissement de travail" d'agents de péage turcs qui avaient quitté leur poste et permis aux automobilistes de passer sans payer, "pourrait être considéré comme une action collective d'ordre général dans le contexte de l'exercice des droits syndicaux". L'administration turque avait évidemment engagé des poursuites contre ces salariés, et s'était vu déboutée, cette procédure ayant été considérée comme "une ingérence dans leur droit à la liberté d'association" par la Cour.

Sud Rail et la FUT-SP, avertis de cette décision, ont donc remis en balance le concept du rouler gratos. Des tentatives avaient déjà été réalisées par le passé, prenant la forme de grève de la pince, les contrôleurs refusant de poinçonner les billets des voyageurs qui pouvaient donc très bien embarquer sans titre de transport.

D'après Sud-Rail et la FUT-SP, la SNCF n'a dans le passé "cessé de prendre de lourdes sanctions contre les cheminots qui pratiquaient cette grève de la pince".

Lors d'une "grève de la pince" en 1989, la direction de la SNCF avait prévenu les contrôleurs que le mouvement constituait "une véritable remise en cause des obligations même du contrat de travail" des contrôleurs et que "l'inexécution des obligations" de travail était "une faute professionnelle". Selon Sud-Rail, "les grévistes qui ont intenté des recours juridiques contre ces sanctions ont été désavoués, ce qui a été un frein à ce type d'expérience".

L'arrêt de la CEDH favorable aux travailleurs trucs remet donc tout en jeu. Le jugement de la CEDH "crée une situation nouvelle" et "la France doit suivre cette jurisprudence", estiment-ils, demandant au ministère des Transports d'organiser "une table ronde Etat-entreprises de transport-syndicats-usagers afin d'étudier les modalités d'application" de la jurisprudence de la cour européenne.

"On comprend bien pourquoi la direction SNCF est hostile à cette forme de grève qui serait au contraire particulièrement bien accueillie par les usagers", estiment Sud-Rail et la FUT-SP, évoquant des "convergences entre usagers et cheminots qui veulent défendre le service public ferroviaire". La gratuité pourrait ainsi transformer le râleur en plus fervent soutien des mouvements de défense des régimes spéciaux.

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Un arrêt de la Cour européenne des Droits de l'homme a reconnu le droit de salariés turcs à faire la grève de la gratuité. Un concept que deux syndicats de cheminot aimeraient exploiter pour défendre les régimes spéciaux de retraite et qui en satisferait plus d'un.

J'appelle cela du vol.

Il y a quelques mois, un chauffeur routier mécontent de son patron a distribué 5000 litres de gasoil à qui voulait en prendre (l'entreprise était abonnée à une chaîne de stations services automatisées). Ici, c'est la même chose à la nuance près que le vol est camouflé par une couche malodorante de "droit de grève".

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Les contribuables paieront pour les usagers.

De toute façon, ça, ça ne change pas, transport à l'oeil ou pas.

Invité Arn0
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Cela ne change rien pour les abonnés donc je ne suis pas sur que ce soit très marquant comme action.

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De toute façon, ça, ça ne change pas, transport à l'oeil ou pas.

Si ca change quand même. le contribuable paiera en plus ce que l'usager ne paiera pas.

Posté

Celui qui voudra donner un intérêt à cet article devra dire, auparavant, en quelle occasion il a pu croiser des contrôleurs en tenue un jour de grève. Ils sont invisibles ce jour-là, pour la bonne raison qu'ils ne veulent pas se prendre les insultes dans la gueule. D'ailleurs la direction de la SNCF le sait parfaitement et ne fait rien pour les obliger à aller au front un jour de grève.

La grève de la pince, elle est déjà effective depuis longtemps à la RATP.

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Non seulement la grève par la gratuité est un vol, mais en plus elle risque de donner un peu de sympathie à ces trous du culs de grévistes, ce qui est la dernière chose qu'il leur faut dans ce pays tout pourri.

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Non seulement la grève par la gratuité est un vol, mais en plus elle risque de donner un peu de sympathie à ces trous du culs de grévistes, ce qui est la dernière chose qu'il leur faut dans ce pays tout pourri.

En outre, le pari est ignoble: c'est sous entendre que les clients sont potentiellement tous des voleurs.

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Si en retour de laisser entrer les passagers à l'oeil la RATP n'a plus besoin de payer ses employés, ça pourrait être une bonne affaire.

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