vincponcet Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Le lacher pour qui? Le génie de Sarkozy est d'avoir supprimé toute opposition visible et crédible en France! Et puis, il y a une sorte de tradition française qui fait du député un suiveur et ce n'est pas demain la veille que les parlementaires UMP vont faire volte face (ils n'avaient pas bougé d'un iota lorsque Chirac était au plus bas). Si les députés s'écrasent, c'est beaucoup à cause du système de financement des campagnes et des partis politiques. Si tel député n'est pas assez soumis, il risque de perdre l'investiture pour le coup d'après, et vu le nombre de strates étatiques qui existent, des coups d'après, il y en a souvent.
Ronnie Hayek Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Je crois que tu sous-estimes l'impact de Mai 68, non pas tant dans les faits que dans les esprits - des partisans comme des adversaires. Pour connaître pas mal de gens des deux côtés de la barricade, je puis te dire qu'ils s'accordent sur un point: il y a eu un avant et un après, et les conséquences font encore aujourd'hui l'objet de clivages très affirmés, notamment l'éducation et la famille. Si tant de profs tiennent absolument à mettre l'enfant au coeur du système - c.à.d. ne rien lui apprendre - et si tant de parents hésitent à foutre une dérouille au fiston quand celui-ci pique un walkman au supermarché, c'est une partie de l'héritage du joli mois de mai. Sarkozy n'a rien inventé, il a seulement surfé. Comme d'habitude.Maintenant, je me rappelle avoir dit quelques temps avant ou après son élection que s'il y avait un héritage de mai à solder, c'est bien plutôt celui de 81 que celui de 68, et c'est bien ce vers quoi il semble s'acheminer dans certains domaines - hélas, pas nécessairement ceux qu'il faudrait. Je me souviens effectivement de ta remarque.
Chitah Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Je crois que tu sous-estimes l'impact de Mai 68, non pas tant dans les faits que dans les esprits - des partisans comme des adversaires. Absolument, n'oublions pas les adversaires. Pour connaître pas mal de gens des deux côtés de la barricade, je puis te dire qu'ils s'accordent sur un point: il y a eu un avant et un après, et les conséquences font encore aujourd'hui l'objet de clivages très affirmés, notamment l'éducation et la famille. Si tant de profs tiennent absolument à mettre l'enfant au coeur du système - c.à.d. ne rien lui apprendre - et si tant de parents hésitent à foutre une dérouille au fiston quand celui-ci pique un walkman au supermarché, c'est une partie de l'héritage du joli mois de mai. J'ai du mal à croire à la seconde partie mise en grasse, ça existe vraiment les parents comme ça? Tous mes petits copains de classe jusqu'au lycée étaient plutôt sages pour la plupart, et se prenaient des grosses branlées en cas de bêtises (fin 70s début 80s) Ne te laisse pas non plus, Taranne, enveloppé dans le doux manteau de la dissidence, en décrétant que toi étant X, tout le reste de la Terre pense "non(X)" sur tous les sujets. Trop facile. Sarkozy n'a rien inventé, il a seulement surfé. Comme d'habitude.Maintenant, je me rappelle avoir dit quelques temps avant ou après son élection que s'il y avait un héritage de mai à solder, c'est bien plutôt celui de 81 que celui de 68, et c'est bien ce vers quoi il semble s'acheminer dans certains domaines - hélas, pas nécessairement ceux qu'il faudrait. L'héritage de 81 n'a pas été soldé idéologiquement en 1983 et en pratique en 1993-1995 lors des privatisations Ballamou (cas simple des nationalisations)? J'ai eu l'impression. Et l'estocade finale a été donnée en mettant Jacques Chirac, dernier vestige de mai 68, à la porte. Je rappele aussi un dernier point, la gauche y compris, de manière implicite compte tenu des tabous entourant cet évènement, a également tourné le dos aux "idéaux" de mai 68.
Taranne Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 J'ai du mal à croire à la seconde partie mise en grasse, ça existe vraiment les parents comme ça? Tous mes petits copains de classe jusqu'au lycée étaient plutôt sages pour la plupart, et se prenaient des grosses branlées en cas de bêtises (fin 70s début 80s) Parce que toi et moi venons de milieux populaires, qui ont mis plus de temps à être gagnés par les "idées nouvelles". L'époque joue aussi un rôle. Ne te laisse pas non plus, Taranne, enveloppé dans le doux manteau de la dissidence, en décrétant que toi étant X, tout le reste de la Terre pense "non(X)" sur tous les sujets. Trop facile. Merci du conseil, mais je parle d'expérience. Je connais plein de gosses insupportables, qui se seraient pris une bonne volée de mon temps, et dont les parents t'expliquent doctement que "les châtiments corporels ne sont pas une solution" - malheureusement, ils ne semblent pas en avoir de rechange. Il ne faut pas croire non plus que parce que toi étant X, tout le monde est X aussi; le monde est complexe… L'héritage de 81 n'a pas été soldé idéologiquement en 1983 et en pratique en 1993-1995 lors des privatisations Ballamou (cas simple des nationalisations)? J'ai eu l'impression. Le volet économique de 81 a été effectivement soldé en partie. Les volet social et surtout culturel, en revanche, ont la vie dure.
roubachov Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 En fait, Sarko n'a pas eu besoin d'invoquer les manes de la pensée 68, puisque nous vivons encore en plein dedans (et, comme le souligne Taranne, sa critique de 68 n'est pas neuve - mais il est le premier politicien français ayant une chance de gagner les présidentielles à en avoir fait un thème de campagne). Du reste, cette idéologie n'est pas apparue le 1er mai de l'année 1968, mais exerçait une influence croissante dans le monde intellectuel depuis quelques années : Foucault, Derrida, Reich, Marcuse, etc. Comme très justement analysé par Ferry et Renaut voici une vingtaine d'années, la pensée 68 constitue en un mélange à la fois explosif et étrangement conformiste de nietzchéisme (Foucault), d'heideggerianisme (Derrida), de marxisme (Bourdieu) et enfin de freudisme (Lacan). Ce n'est évidemment pas un hasard si en publiant cet excellent bouquin, les deux auteurs ne se font pas fait que des amis dans le monde universitaire … Je recommande d'ailleurs le sous-chapitre consacré à une critique poperienne de Bourdieu: il m'avait laissé lors de sa lecture une impression savoureuse.
Ronnie Hayek Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Je recommande d'ailleurs le sous-chapitre consacré à une critique poperienne de Bourdieu: il m'avait laissé lors de sa lecture une impression savoureuse. Une critique aronienne l'eût été encore plus.
Chitah Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Parce que toi et moi venons de milieux populaires, qui ont mis plus de temps à être gagnés par les "idées nouvelles". L'époque joue aussi un rôle. Tu as sans doute raison. Le volet économique de 81 a été effectivement soldé en partie. Les volet social et surtout culturel, en revanche, ont la vie dure. J'ai pris un exemple simple, cependant tous les délires type auto-gestion et compagnie, si ils sont parfois exposés sur la place publique, sont immédiatement raillés.
Apollon Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Le journalisme français dans toute sa splendeur : effet de style, référence historique approximative, faiblesse de l'argumentation. Exemple : La droite vénère le marché ? Depuis quand ? Elle vomit le marché car elle vomit le capitalisme. Qu'il s'agisse de la droite réactionnaire (type FN : le capitalisme apatride) de la droite bonaparto-gaulliste (la politique de la France ne se décide pas à la corbeille !) ou de la droite catholico-honteuse (On ne peut servir deux maîtres, Heureux les pauvres). Intéressante typologie. Zemmour impute tout et n'importe quoi au libéralisme débridé et au capitalisme non contrôlé. Même dans son ouvrage "le premier sexe" (où il parle du féminisme, des hommes…). Voilà il est agréable à écouter mais c'est toujours la même soupe anti-marché. Il tape juste à un endroit quand il critique le fait que la gauche reprenne sans s'en rendre compte un thème réactionnaire. Si on y réfléchit, il est frappant de constater à quel point la gauche reprend empiriquement les thèmes réac et aristo.
Ronnie Hayek Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Tu as sans doute raison.J'ai pris un exemple simple, cependant tous les délires type auto-gestion et compagnie, si ils sont parfois exposés sur la place publique, sont immédiatement raillés. Mais toutes les jacklangueries continuent d'être encensées et engendrent même d'autres inepties socialo-festives - et à Paris, vous êtes gâtés (nous aussi, à Bruxelles, je dois dire !).
Chitah Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Mais toutes les jacklangueries sont encensées et engendrent même d'autres inepties socialo-festives - et à Paris, vous êtes gâtés (nous aussi, à Bruxelles, je dois dire !). Pour un Jack Lang, combien de Finkielkraut, Glucksman, et compagnie? Ca me dérange pas de faire les comptes, mais faut pas en oublier en route. Tous les intellectuels français ne sont pas soixante-huitards, loin s'en faut. Et il faut encore rappeler que Jack Lang est tout sauf à l'origine de la Fête de la Musique. (mais c'est un détail)
Taranne Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Pour un Jack Lang, combien de Finkielkraut, Glucksman, et compagnie?Ca me dérange pas de faire les comptes, mais faut pas en oublier en route. Tous les intellectuels français ne sont pas soixante-huitards, loin s'en faut. Finkielkraut et Glucksmann étaient sur les barricades, ils sont donc bien des soixante-huitards historiques. Mais toutes les jacklangueries continuent d'être encensées et engendrent même d'autres inepties socialo-festives - et à Paris, vous êtes gâtés (nous aussi, à Bruxelles, je dois dire !). Sans parler de l'art "citoyen" et donc subventionné à pleines brouettes, ou du noyautage des médias de service public. Je me demande d'ailleurs si la proposition sarkozienne de supprimer la publicité n'est pas le préambule à une vaste purge et à une remise au pas.
Chitah Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Je me demande d'ailleurs si la proposition sarkozienne de supprimer la publicité n'est pas le préambule à une vaste purge et à une remise au pas. C'est ça qui m'étonne dans ton propos : on dirait presque que tu préfères l'époque gaulliste de l'ORTF et de l'ordre moral pré-68 que Mai 68. On peut se dire que les deux sont pas tops non plus non? Comprends-je mal ton propos? Et un autre point qui me paraît implicite dans ton propos : on dirait que selon toi, ce sont les forces de progrès qui ont organisé ces évènements de mai 68.
Taranne Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 C'est ça qui m'étonne dans ton propos : on dirait presque que tu préfères l'époque gaulliste de l'ORTF et de l'ordre moral pré-68 que Mai 68. On peut se dire que les deux sont pas tops non plus non? Comprends-je mal ton propos?Et un autre point qui me paraît implicite dans ton propos : on dirait que selon toi, ce sont les forces de progrès qui ont organisé ces évènements de mai 68. Je confirme: tu comprends TRES MAL mon propos. L'ORTF avant 1981 était assez fermement ancrée à droite, à l'image du pouvoir qui la contrôlait. On connaît la suite: Mitterrand arrivant au pouvoir remplace les laquais de Giscard par ses laquais à lui. Ces derniers, malgré les diverses alternances, sont restés en place et ont fait des petits. Résultat: une télé publique parmi les plus à gauche qui soient en Occident, avec des documentaires citoyens et des fictions "d'intervention sociale" à la pelle. Je pense que notre petit Nicolas nourrit des idées pompidoliennes en la matière et entend reprendre le contrôle idéologique; et quoi de mieux pour commencer de saper l'indépendance éditoriale des chaines de service public que de s'attaquer à leur indépendance économique? Une fois que l'Etat sera seul à financer la télévision publique, il aura les coudées d'autant plus franches pour le remodeler à sa guise. Ceci dit sans jugement ni approbation. Pour moi, l'idée même de service public audiovisuel est une aberration, F2 et F3 devraient être privatisées depuis longtemps; quant à Arte, elle n'aurait jamais dû exister. Quant à l'interprétation que tu me prètes des évènements du joli mois de mai…
roubachov Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Pour un Jack Lang, combien de Finkielkraut, Glucksman, et compagnie? Du reste, Finkiekraut et Glucksman sont plutôt des neo-con que des libéraux. Toutefois, tu ne contesteras pas qu'une très grande majorité d'intellectuels au sens large (enseignants, artistes, militants associatifs ou politiqués "conscientisés", …) sont de gauche, ou du moins partisans d'une intervention toujours renforcée des pouvoirs publics - peu importe leur appelation - dans la vie quotidienne des français que ce soit qui pour défendre le pouvoir d'achat, qui pour soutenir le développement durable, qui pour favoriser une citoyenne active, responsable et solidaire, etc. Oups, je m'arrête dans l'énumération, car je m'aperçois que je suis en train de commencer à parler la novlangue. Et un autre point qui me paraît implicite dans ton propos : on dirait que selon toi, ce sont les forces de progrès qui ont organisé ces évènements de mai 68. Tu croyais jusque là que les évenements avaient été organisés par le groupuscule Ordre nouveau ??? Cela dit, "progrès" doit être entendu dans l'acception auto-proclamée des agitateurs de cette époque et non dans un sens objectif …
Chitah Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Je confirme: tu comprends TRES MAL mon propos. [..]Quant à l'interprétation que tu me prètes des évènements du joli mois de mai… Hé l'ami, je te demande des explications sincèrement, tu vois bien que je suis transparent je dis cash ce que j'ai compris, quitte à ce que tu me reprennes. N'y vois pas malice quand même! Sarkozy n'a-t-il pas dit en 2007 "J'ai changé"? Ben Chitah c'est pareil, il a changé. L'ORTF avant 1981 était assez fermement ancrée à droite, à l'image du pouvoir qui la contrôlait. On connaît la suite: Mitterrand arrivant au pouvoir remplace les laquais de Giscard par ses laquais à lui. Ces derniers, malgré les diverses alternances, sont restés en place et ont fait des petits. Résultat: une télé publique parmi les plus à gauche qui soient en Occident, avec des documentaires citoyens et des fictions "d'intervention sociale" à la pelle. Je suis en partie d'accord, pour quelques high profile comme Michèle Cotta (future première présidente du prédecesseur du CSA je crois) et plein d'autres. Toutefois, on peut pas dire que TF1, privatisée en 87, soit un bastion de la gauche. Ni feue La 5. Ou M6. Jean-Pierre Pernaut pour toi, c'est l'archétype du progressiste gauchiste? Les mecs du Droit de Savoir, et autres émissions de ce type. Allons, j'ai vu les mêmes téléfilms que toi, empreints de gauchisme ("la clinique locale, menacée de fermeture par un maire de droite aux drôles de fréquentations. On dit même qu'il était collabo à l'époque" etc….) Quand à la télé la plus à gauche d'Occident, faudra que tu ailles faire un tour sur la BBC, où un certain Ken L. a commencé sa carrière de cinéaste…. Bref résumer le PAF à une bande de gauchiste, c'est un peu léger, voir notamment ce livre : Je pense que notre petit Nicolas nourrit des idées pompidoliennes en la matière et entend reprendre le contrôle idéologique; et quoi de mieux pour commencer de saper l'indépendance éditoriale des chaines de service public que de s'attaquer à leur indépendance économique? Une fois que l'Etat sera seul à financer la télévision publique, il aura les coudées d'autant plus franches pour le remodeler à sa guise. Ceci dit sans jugement ni approbation. Pour moi, l'idée même de service public audiovisuel est une aberration, F2 et F3 devraient être privatisées depuis longtemps; quant à Arte, elle n'aurait jamais dû exister. Oui, sur l'aspect pompidolien ça me paraît clair. Et sur le reste je suis d'accord. J'avoue par ailleurs ne pas encore bien comprendre cette idée de supprimer les subventions publiques à France Televisions. Sais-tu par exemple que j'ai vu un étonnant sondage à ce sujet : La suppression de la publicité sur les chaînes de France Télévisions serait "une bonne chose" pour 47% des Français, selon un sondage CSA publié samedi dans Aujourd'hui en France/Le Parisien.Quarante-trois pour cent des sondés pensent au contraire qu'une telle mesure serait "une mauvaise chose". Les électeurs de gauche sont les plus méfiants, puisque 52% y sont opposés (40% soutiennent la proposition), tandis qu'une majorité des électeurs de droite y sont favorables (57% contre 35% qui y sont hostiles). Les plus enthousiastes sont les sympathisants communistes, qui approuvent la réforme à 61%. Les centristes, en revanche, pensent à 51% que ce serait une "mauvaise chose" (contre 41% qui la soutiennent). Les résultats par tranche d'âge font apparaître que les plus favorables à la suppression de la publicité sur les chaînes publiques sont les plus de 65 ans (54%). Sondage réalisé par téléphone le 9 janvier auprès d'un échantillon national représentatif de 1.004 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Chitah Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Du reste, Finkiekraut et Glucksman sont plutôt des neo-con que des libéraux. C'est exactement ce que je dis : je dis bien que ces gens-là sont de droite, je ne parle pas de libéralisme. Je dis simplement qu'on n'a pas une écrasante majorité d'intellos de gauche non plus. Toutefois, tu ne contesteras pas qu'une très grande majorité d'intellectuels au sens large (enseignants, artistes, militants associatifs ou politiqués "conscientisés", …) sont de gauche, ou du moins partisans d'une intervention toujours renforcée des pouvoirs publics - peu importe leur appelation - dans la vie quotidienne des français que ce soit qui pour défendre le pouvoir d'achat, qui pour soutenir le développement durable, qui pour favoriser une citoyenne active, responsable et solidaire, etc. Tu devrais en fréquenter plus de ces intellectuels, je ne sais pas comment c'est en Belgique mais ce n'est pas aussi noir ou blanc que cela! Tu croyais jusque là que les évenements avaient été organisés par le groupuscule Ordre nouveau ??? Qu'est-ce que ces types viennent faire dans la discussion? tu sais quelle est l'idée que je cherchais à défendre en écrivant cela? Je ne parlais pas de complot ou de je ne sais quoi, je m'interrogeai sur quelques faits simples. Que faisait Sartre début mai 68 par exemple? Il écrivait son bouquin l'Idiot de la famille. Aucun écrivain, aucun philosophe, aucun théoricien, n'a allumé le feu qui, s'amplifiant, a (à partir de l'évacuation de Nanterre) va embraser le pays. (je recopie texto un livre que j'ai sur les genoux). Pour la première fois, après également les évènements du printemps de Prague, nos amis les cocos du PCF se font huer dans la rue. Ce même PCF s'est longtemps méfié du mouvement de mai, à juste titre puisqu'il ne le controlait pas du tout! Renaissent alors des Mao, Trotski, et compagnie (qu'on revoit parfois jusqu'à aujourd'hui) Et ensuite, rappelons que la France pompidolienne a fait plus que se rebiffer tout de même, cf les manifs de la fin mai. Enfin bref, on pourra en reparler de mai 68, on dévie un peu mais on peut développer si vous voulez.
Taranne Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Je suis en partie d'accord, pour quelques high profile comme Michèle Cotta (future première présidente du prédecesseur du CSA je crois) et plein d'autres. Toutefois, on peut pas dire que TF1, privatisée en 87, soit un bastion de la gauche. Ni feue La 5. Ou M6. Jean-Pierre Pernaut pour toi, c'est l'archétype du progressiste gauchiste? Les mecs du Droit de Savoir, et autres émissions de ce type.Allons, j'ai vu les mêmes téléfilms que toi, empreints de gauchisme ("la clinique locale, menacée de fermeture par un maire de droite aux drôles de fréquentations. On dit même qu'il était collabo à l'époque" etc….) TF1, comme tu le dis toi-même, a été privatisée. Et La 5 comme M6 sont des chaînes privées. Mon propos porte sur le service dit public. Quand à la télé la plus à gauche d'Occident, faudra que tu ailles faire un tour sur la BBC, où un certain Ken L. a commencé sa carrière de cinéaste…. Ben quoi, on n'a pas le droit à l'hyperbole? Bref résumer le PAF à une bande de gauchiste, c'est un peu léger, voir notamment ce livre : Il y avait aussi cet excellent documentaire, malheureusement épuisé:
Rincevent Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 L'héritage de 81 n'a pas été soldé idéologiquement en 1983 et en pratique en 1993-1995 lors des privatisations Ballamou (cas simple des nationalisations)? J'ai eu l'impression. Jamais. Le "surmoi" du PS est toujours fermement gauchiste, et l'épisode de 1983 est l'exact équivalent en France de la NEP : reculer pour mieux sauter.
Ash Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Le journalisme français dans toute sa splendeur : effet de style, référence historique approximative, faiblesse de l'argumentation. Exemple : La droite vénère le marché ? Depuis quand ? Elle vomit le marché car elle vomit le capitalisme. Qu'il s'agisse de la droite réactionnaire (type FN : le capitalisme apatride) de la droite bonaparto-gaulliste (la politique de la France ne se décide pas à la corbeille !) ou de la droite catholico-honteuse (On ne peut servir deux maîtres, Heureux les pauvres). Et on a fait le tour de la droite ? En l'occurrence Zemmour évoque l'autre droite, celle qu'il qualifie de libérale (et parfois aussi de progressiste). Il explique que si Sarko a su rassembler la droite électoralement, il ne pourrait en satisfaire l'une ou l'autre tant elles sont incompatibles. Je viens de relire le texte de Zemour dans le détail, il n'y a rien à garder, c'est littéralement n'importe nawak, n'importe quel post de ce fil est mieux que ce texte. Pas d'accord. Toute la partie sur le féminisme et l'autre sur la Kouchnerisation humanitaire sont plutôt bien vues. Après ce n'est qu'un simple (et court) article du figaro. En fait, Sarko n'a pas eu besoin d'invoquer les manes de la pensée 68, puisque nous vivons encore en plein dedans (et, comme le souligne Taranne, sa critique de 68 n'est pas neuve - mais il est le premier politicien français ayant une chance de gagner les présidentielles à en avoir fait un thème de campagne). Du reste, cette idéologie n'est pas apparue le 1er mai de l'année 1968, mais exerçait une influence croissante dans le monde intellectuel depuis quelques années : Foucault, Derrida, Reich, Marcuse, etc. Et eu un impact dans les autres pays : Allemagne, USA, etc… Pour un Jack Lang, combien de Finkielkraut, Glucksman, et compagnie?Ca me dérange pas de faire les comptes, mais faut pas en oublier en route. Tous les intellectuels français ne sont pas soixante-huitards, loin s'en faut. J'ai comme un gros doute…
Chitah Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 Jamais. Le "surmoi" du PS est toujours fermement gauchiste, et l'épisode de 1983 est l'exact équivalent en France de la NEP : reculer pour mieux sauter. Pas faux, c'est une question d'inertie. Même si de nombreux socialos pensent que leur défaite de 1993 et de 2002 était dus à des positions pas assez socialistes, la dernière élection montre à quel point la fracture dans ce parti est énorme, entre ceux qui sentent qu'ils ne sont même plus en phase avec les français, et ceux qui rêvent encore de l'union de la gauche.
roubachov Posté 15 janvier 2008 Signaler Posté 15 janvier 2008 C'est exactement ce que je dis : je dis bien que ces gens-là sont de droite, je ne parle pas de libéralisme. Je dis simplement qu'on n'a pas une écrasante majorité d'intellos de gauche non plus.Tu devrais en fréquenter plus de ces intellectuels, je ne sais pas comment c'est en Belgique mais ce n'est pas aussi noir ou blanc que cela! Qu'est-ce que ces types viennent faire dans la discussion? tu sais quelle est l'idée que je cherchais à défendre en écrivant cela? Je ne parlais pas de complot ou de je ne sais quoi, je m'interrogeai sur quelques faits simples. Que faisait Sartre début mai 68 par exemple? Il écrivait son bouquin l'Idiot de la famille. Aucun écrivain, aucun philosophe, aucun théoricien, n'a allumé le feu qui, s'amplifiant, a (à partir de l'évacuation de Nanterre) va embraser le pays. (je recopie texto un livre que j'ai sur les genoux). Pour la première fois, après également les évènements du printemps de Prague, nos amis les cocos du PCF se font huer dans la rue. Ce même PCF s'est longtemps méfié du mouvement de mai, à juste titre puisqu'il ne le controlait pas du tout! Renaissent alors des Mao, Trotski, et compagnie (qu'on revoit parfois jusqu'à aujourd'hui) Et ensuite, rappelons que la France pompidolienne a fait plus que se rebiffer tout de même, cf les manifs de la fin mai. Enfin bref, on pourra en reparler de mai 68, on dévie un peu mais on peut développer si vous voulez. Chitah: - des intellectuels belges j'en ai fréquenté pas mal dans le cadre de mes études et de mes activités professionnelles. Je peux te confirmer que rares sont ceux développant soit une vision neo-con soit une vision libérale assumée … même en ce qui concerne ceux qui se considèrent comme non-socialistes ! De surcroît, bien souvent, les intellectuels (ou assimilés ) francophones suivent les modes françaises; et comme celles-ci proclament rarement l'attachement à la libéralisation des structures, à la primauté de la personne ou à l'individualisme assumé … je dirais que l'intello francophone moyen ne pourrait par exemple jamais se permettre de reprendre publiquement la formule d'Alain Laurent: "solidaire, si je le veux". Certes, il y a quelques exceptions parfois un peu médiatisées qui relaient des idées libérales (disons un Corentin de Salle), mais je t'invite à regarder nos débats télévisés du dimanche, tu pourras y voir que j'exagère à peine. - pour mai 68, tu as raison pour la position du PCF, c'est d'ailleurs tellement vrai que les agitateurs de mai ne voulaient rien à avoir avec ce qu'ils dénommaient des "crapules staliniennes". Ce que je voulais simplement dire, en citant a contrario les faf d'Ordre nouveau, est le fait qu'incontestablement, c'est un état d'esprit, certes joyeusement anarchiste, décentralisateur, anti-autoritaire et autogestionnaire mais néanmoins se situant indéniablement à gauche, qui est à l'origine de ce fameux printemps 68. La France pompidolienne s'est certes rebiffée mais, quarante ans après les faits, l'héritage, non des évenements mais de cet état d'esprit "mai 68", est toujours là: jouir sans entrave ni restriction, il est interdit d'interdire, merde à l'autorité, valeurs déstructurées, etc. Voilà, mon tropisme libéral-conservateur a pu s'exprimer à son aise … Jamais. Le "surmoi" du PS est toujours fermement gauchiste, et l'épisode de 1983 est l'exact équivalent en France de la NEP : reculer pour mieux sauter. La "rigueur" débutée en 1982 - 1983 a constitué, selon les mots de Jospin alors Premier secrétaire du PS, une "parenthèse" … qui n'a d'ailleurs jamais été ouvertement assumée. Finalement, la tentation guesdiste est toujours à l'oeuvre au PS: promettre le maximum et jouer au maximaliste dans l'opposition avant de se borner à des horizons bien plus étroits au pouvoir. La mystique dégénérée en politique, en somme ! En Belgique, c'est finalement beaucoup plus simple: malgré une chaude alerte en 2007, le PS n'arrive même plus à concevoir et à se projeter dans l'opposition
Chitah Posté 16 janvier 2008 Signaler Posté 16 janvier 2008 France 2 la colombe, TF1 le faucon: télé et théorie des jeuxPar Etienne Wasmer (Professeur à Sciences Po) 13H07 16/01/2008 La décision a été annoncée en conférence de presse sarkozienne: dorénavant, le financement du service public de télévision sera réalisé non plus sur ses propres recettes publicitaires, mais sur une taxe portant sur les recettes de ses concurrents des chaînes privées. Quel sera l'effet de cette décision sur nos programmes du dimanche soir ? C'est un problème classique de "théorie des jeux", un sous-domaine de l'économie développé par les brillants esprits du siècle dernier (Von Neumann et Nash entre autres et récompensé par de nombreux prix Nobel notamment en 1994 et en 2007). Imaginons d'abord -toujours simplifier pour clarifier les idées- que nous soyons dans un jeu à deux joueurs (TF1, France 2) et que l'audience soit captive entre ces deux chaînes. Nous serions dans ce qu'on appelle un "jeu de coexistence". Chaque chaîne a deux stratégies possibles: passer un grand film (qui coûte cher en droits) ou passer un navet, moins cher. Dans cette situation, les recettes dépendent de l'audience de chaque chaîne, donc de la stratégie de l'autre. C'est ce qu'on appelle une "situation d'interaction stratégique" que décrit bien la théorie des jeux. Faucon contre Colombe, Faucon contre Faucon, Colombe contre Colombe Le jeu le plus à même de décrire cette situation est le jeu dit Faucon-Colombe. La stratégie du Faucon est de mettre agressivement un bon film (enfin, comprendre, un film à succès, à même de réunir une forte audience, cela peut être un Jean-Claude Van Damme). La stratégie de la Colombe est de passer un programme moins cher attirant moins d'audience. Pourquoi? Et bien, si l'une des deux chaînes joue Faucon et l'autre Colombe, la première emporte une forte audience et gagne le maximum de recettes publicitaires. L'autre limite les pertes car elle a peu dépensé en droits. Disons pour fixer les idées que la première réalisera un gain de 5 et l'autre de zéro. Exemple: "Les Tortues Ninja" contre un documentaire sur l'extinction des tortues dans le pacifique sud. Si les deux jouent Faucon (deux bons films), elles se partageront l'audience et les recettes sont plus faibles: exemple, "La Grande Vadrouille" contre "Les Tontons flingueurs". Comme les droits sont élevés pour les deux, les deux font des pertes: disons, -2 et -2. Deux prédateurs l'un face à l'autre, c'est une victoire à la Pyrrhus. Si les deux jouent Colombe (par exemple, un reportage sur la production de tiges métalliques en Corée, face à un reportage sur "Que sont devenus les leaders écolos des années 80?"), les pertes seront limitées pour chacun et l'audience est partagée. Disons, 2 et 2 pour chacune, moins que 5, car ces deux piètres programmes favoriseront M6. Une stratégie possible: jouer les probabilités Les deux chaînes doivent maintenant décider de ce qui est le mieux pour leurs propres intérêts. Aucune stratégie, dans ce jeu, n'est gagnante. Elles devraient évidemment se coordonner pour partager, mais elles se détestent trop pour cela. Ou le conseil de la concurrence l'interdit. La théorie des jeux a quand même trouvé une solution: il existe une stratégie pour chacune de ces chaînes qui soit cohérente avec celle de l'autre. Chaque chaîne tirera au sort la qualité de son programme, ou se comportera de façon en apparence aléatoire: de temps en temps, ce sera un film à grand succès, de temps en temps un petit programme. Si la stratégie aléatoire pour chaque chaîne est de choisir un bon film avec probabilité de un sur deux, le risque d'un conflit des bons films (les deux stratégies agressives en même temps) est d'un quart seulement, ce qui limite les pertes. Pourquoi n'existe-t-il pas une autre stratégie non aléatoire, plus simple? Pourquoi par exemple ne pas jouer Colombe tout le temps pour les deux chaînes (des navets tout le temps)? La réponse est que si une des chaînes joue cette stratégie, l'autre jouera forcément Faucon. Ce n'est donc pas une stratégie viable pour la Colombe. France 2 pourrait bien jouer les Colombe tous les soirs Maintenant, considérons la réforme annoncée l'autre jour, celle qui a fait bondir le cours de bourse de TF1: "France 2 sera financé sur les recettes de TF1." Quelle sera en effet la bonne stratégie de France2 dans ce contexte? Et bien, il s'agira de passer les programmes les plus faibles possibles aux heures de grande écoute, de façon à maximiser les recettes de ses concurrents du privé. Exit donc les soirs avec "Les Visiteurs" sur la Une et "L'Aile ou la cuisse" sur la 2. Dorénavant, ce sera documentaire et feuilleton sur France 2, qui va devenir une Colombe et TF1 sera définitivement consolidée dans sa stratégie de Faucon. Est-ce un bien ou un mal? Disons que c'est une assez bonne formule si on considère que cela enlève le besoin de la course à l'audience des chaînes publiques, et même très efficace pour éviter les conflits des deux stratégies agressives où les spectateurs devaient choisir entre deux bons films le dimanche soir alors que leur samedi soir de télévision avait été assez sinistre. Maintenant, et c'est une autre question économique, supprimer l'aiguillon de l'audience n'est pas nécessairement très incitatif, mais cela peut quand même amener l'investissement dans des programmes de qualité et plus risqués. L'inconvénient, c'est que le financement de France2 va dépendre aussi d'un taux de prélèvement déterminé par le pouvoir politique en place. On peut alors craindre que cela ne renforce la dépendance de la chaîne à l'égard des pouvoirs et ne conduise à terme à une certaine forme d'auto-censure. Le trade-off, c'est de choisir entre la dépendance vis-à-vis des sponsors donc du business et la dépendance vis-à-vis du politique. Pas facile comme choix.
Ash Posté 23 janvier 2008 Signaler Posté 23 janvier 2008 Zemmour encore : http://www.dailymotion.com/video/x44pri_ze…roi-12_politics http://www.dailymotion.com/prince_de_conde…roi-22_politics Sur RC : http://www.dailymotion.com/video/x41e10_ze…sie-12_politics http://www.dailymotion.com/video/x41du7_ze…sie-22_politics Comme d'hab sur les sujets de l'antiracisme (très révélateur le rappel à l'ordre d'une dame du public), le communautarisme, Sarkozy, etc… Et avec toujours les grosses exagérations sur la mondialisation, le capitalisme mondialisé et "les patrons" venus chercher les immigrés quand ils ne peuvent pas délocaliser. Mais sans ces erreurs d'analyses franco-françaises c'est assez juste en général.
Ash Posté 15 février 2008 Signaler Posté 15 février 2008 Conférence sur son dernier livre. Très intéressant (mais il vaut mieux avoir déjà lu le livre… ou ne pas compter le lire). http://www.lesepees.fr/archive/2008/01/31/…evrier-20h.html
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