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Bétancourt : la suite


Taranne

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La légion d'honneur est une insulte. Il est donc tout à fait normal que Bête en court (je fais un jeu de mots pourri car je ne sais toujours pas écrire son nom) y ait droit.

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La légion d'honneur est surtout une distinction militaire qui n'a rien a faire dans les mains de civils. Mon arrière grand-père l'a reçue après 14-18, mon grand-père après avoir été prisonnier en Indochine puis avoir passé sa vie comme médecin militaire en Afrique (à soigner tout le monde, pas seulement des militaires Français), puis est monté en grade après plusieurs années à siéger dans diverses associations d'anciens combattants, dont le but était entre autres de mettre en contact des personnes désireuses de s'aider, de s'informer. Quand je vois qu'on la distribue à tout le monde (Zidane ?!), honnêtement, je me métamorphose immédiatement en vieux con.

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Elle semble avoir perdu beaucoup de poids, ce qui rajeunit toujours (un peu).

En même temps, après un certain âge, une femme doit choisir entre son visage et ses fesses. Les FARC ont choisi pour elle. :icon_up:

La classe politico-médiatico-militaro-industrielle cosmopolite apatride internationale maçonique néolibérale, s'il-te-plaît.

Tu oublies "levantine". Ne jamais oublier les levantins au teint olivâtre, et leurs intentions interlopes.

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Tu oublies "levantine". Ne jamais oublier les levantins au teint olivâtre, et leurs intentions interlopes.

:icon_up: Pinaise ! Tu captes mes bits (geek pour : tu lis dans mes pensées) !

Ai failli le mettre ce bon vieux "levantin", mais ça faisait lourd.

D'ailleurs judéo-levantin, c'est pas mal.

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:icon_up: Pinaise ! Tu captes mes bits (geek pour : tu lis dans mes pensées) !

Ai failli le mettre ce bon vieux "levantin", mais ça faisait lourd.

D'ailleurs judéo-levantin, c'est pas mal.

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La légion d'honneur est surtout une distinction militaire qui n'a rien a faire dans les mains de civils.

Faux. Dixit Napoleone Buonaparte : L'homme civil, au contraire, ne voit que le bien général. Le propre du militaire est de tout vouloir despotiquement. Celui de l'homme civil est de tout soumettre à la discussion, à la vérité, à la raison. Je n'hésite donc pas à penser, en fait de prééminence, qu'elle appartient incontestablement au civil.

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"Quiconque ose défier la toute-puissance de Marulanda doit être puni. Toi et tes copains passerez six ans dans la jungle, sans cabinets, sans télérama ni canalsat. Jusqu'au Royaume de Chavez, vous garderez les mêmes chaussettes."
C'est la voix de Secret Story sur fond de Fear Factor.

Moi ça m'a fait penser à Ulysse 31.

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Faux. Dixit Napoleone Buonaparte : L'homme civil, au contraire, ne voit que le bien général. Le propre du militaire est de tout vouloir despotiquement. Celui de l'homme civil est de tout soumettre à la discussion, à la vérité, à la raison. Je n'hésite donc pas à penser, en fait de prééminence, qu'elle appartient incontestablement au civil.

Ah, je l'ignorais. Merci pour la précision.

(citation intéressante sous d'autres aspects d'ailleurs)

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Après le très classique syndrome de Stockholm (qui fait aimer les séquestreurs de leurs otages), voici le premier cas de syndrome de Paris, qui fait des sauveurs la détestation des sauvés - affection qui touche le sujet en général après 4.000 ou 5.000 flashs photographiques.

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FARC's 'Human Rights' Friends

July 7, 2008; Page A11

As we learn more about the Colombian military's daring hostage rescue last week, one detail stands out: In tricking FARC rebels into putting the hostages aboard a helicopter, undercover special forces simply told the comandantes that the aircraft was being loaned to them by a fictitious nongovernmental organization sympathetic to their cause called the International Humanitarian Mission.

It may have taken years for army intelligence to infiltrate the Revolutionary Armed Forces of Colombia, and it may have been tough to convincingly impersonate rebels. But what seems to have been a walk in the park was getting the FARC to believe that an NGO was providing resources to help it in the dirty work of ferrying captives to a new location.

I am reminded of President Álvaro Uribe's 2003 statement that some "human rights" organizations in his country were fronts for terrorists. Connecticut Sen. Christopher Dodd got his back up over Mr. Uribe's statement, and piously lectured the Colombian president about "the importance of democratic values."

But as the helicopter story suggests, Mr. Uribe seems to have been right. How else to explain the fact that the FARC swallowed the line without batting an eye?

This warrants attention because it adds to the already robust evidence that left-wing NGOs and other so-called human rights defenders, including Venezuelan President Hugo Chávez and Colombian Sen. Piedad Cordoba, are nothing more than propagandists for terrorists.

When passions over kidnap victim Ingrid Betancourt and the other hostages were running high, these actors pressed Mr. Uribe to grant FARC demands. Now it is clear that the pressure was geared more toward strengthening the rebels' hand than freeing the captives.

Left-wing NGOs have made undermining the Colombian government's credibility a priority for many years. A 2003 internal report from the U.S. Embassy in Bogotá titled "A Closer Look at Human Rights Statistics" confirmed as much. It found that NGO analyses – for example by the Jesuit-founded Center for Popular Research and Education known as Cinep – of the human-rights environment contained a heavy bias against the government while granting a wide berth to guerrillas.

Since the late 1990s, the NGO practice of dragging the military into court on allegations of human rights violations has destroyed the careers of some of the country's finest officers, even though most of these men were found innocent after years of proceedings. "Judicial warfare" turned out to be especially effective because under legislation pushed by Vermont Sen. Patrick Leahy, "credible" charges against officers put at risk U.S. military aid unless the accused was removed. The NGOs knew that they only had to point fingers to get rid of an effective leader and demoralize the ranks. Given this history, it's not surprising that the FARC thought a helicopter from an NGO was perfectly natural.

As to Mr. Chávez, documents captured during a Colombian raid of a guerrilla camp in Ecuador show that, in his role as "mediator" in hostage negotiations since last year, he was advising the rebels as to how to best use their hostages as leverage to advance their revolution.

Last fall, Mr. Chávez and the FARC hatched an audacious plan whereby the Venezuelan would take "proof of life" of Ms. Betancourt to French President Nicolas Sarkozy in Paris, where the plight of Ms. Betancourt was a cause célèbre. The rebels wrote that Mr. Chávez was sure French pressure for negotiations would cause President Bush to "order Uribe to allow the meeting" between Mr. Chávez and the rebels on Colombian soil, something Mr. Uribe had refused to do. The rebels reported that Mr. Chávez was "super-motivated," because he viewed the rendezvous as a public-relations coup that would give him and the FARC "continental and world renown."

That plan flopped, but Mr. Chavez had other cards up his sleeve. One involved Ms. Cordoba, who is currently under investigation by the Colombian attorney general for ties to the FARC. She figures prominently in the captured rebel documents, and is notoriously close to Mr. Chávez.

She met at the Venezuelan presidential palace with FARC leaders last fall. From that meeting the rebels reported that "Piedad says that Chávez has Uribe going crazy. He doesn't know what to do. That Nancy Pelosi helps and is ready to help in the swap [hostages in exchange for captured guerrillas]. That she has designated [u.S. Congressman Jim] McGovern for this."

If the speaker of the House was working with Ms. Cordoba in this scheme, her judgment was more than a little misguided. The rebels write that on a trip to Argentina Ms. Cordoba told them, "It doesn't matter to me the proposal that Sarkozy has made to free Ingrid. Above all, do not liberate Ingrid." In short, why give up such a useful pawn?

http://online.wsj.com/article/SB1215388273…days_columnists

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Ah, je l'ignorais. Merci pour la précision.

(citation intéressante sous d'autres aspects d'ailleurs)

La légion d’honneur, à la différence des ordres anciens, apparaissait au XIXe s. comme un instrument de distinction des nouvelles couches sociales de l’âge démocratique et industriel : le travail et l’effort se voyaient récompensés au même titre que le sang, le rang et la rente.

En ce sens, Zidane avait plus de raison de la recevoir qu'Ingrid Betancourt (je précise que le sport et les sportifs m'indiffèrent totalement et c'est miracle si j'ai entendu parler de ce footballeur).

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Et dans cette version c'est Sarko qui joue le rôle de nono vu qu'il a détruit le cyclope le 22/05/2007.

:icon_up:

Oui, et c'est Clara Rojas qui reprend celui de Shyrka:

"Ingrid, le chemin de Bogota a été effacé de ma mémoire"

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Générique:

Ingrid, Ingrid,

Du fond de la Colombie, tu reviens encore plus conne qu'avant

Ingrid, Ingrid,

T'as rien appris vraiment c'est consternant

Ingrid

Nous on s'croyait enfin délivrés

Ingrid

Maintenant qu'on t'avait libérée

Ingrid

Mais tu reviens tous nous faire ch..r

Sur tes sauveurs tu te gênes pas pour cracher

Je suis Hugo le petit bolcho l'ami d'Ingrid

Je suis Hugo le petit bolcho l'ami d'Ingrid

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:icon_up:

Oui, et c'est Carla Rojas qui reprend celui de Shyrka:

Lapsus révélateur? [psy de comptoir]Vu que Clara l'écolo a été "libérée" par Chavez, Carla serait en quelque sorte l'inspiratrice chaviste de Sarko.[/psy de comptoir] :doigt:

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On continue dans la poilade :

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/07/…-a-paye-en-.php

La France aurait payé en 2003 une rançon, dont le montant n'a pas été précisé, pour la libération de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt alors aux mains des Farc, selon la chaîne de télévision colombienne RCN qui cite un courrier électronique de l'ex-numéro 2 de la guérilla.
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Epandanlagl ! :icon_up:

La France a pris "acte" aujourd'hui du rejet par Bogota d'une mission de médiation européenne en faveur des otages en Colombie […] le gouvernement colombien a affirmé hier qu'il n'avait "pas confiance" dans les émissaires français et suisse qui ont effectué une vingtaine d'allers et retours en Colombie à partir de l'enlèvement d'Ingrid Betancourt en 2002…

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/07/…-prend-acte.php

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Même les farc sont de cet avis :

"Les raisons que vous aviez de remettre de l'argent pour la libération de Madame Ingrid Betancourt sans vous assurer auparavant des identités (des geôliers) et des garanties (…) demeurent inexpliquées", dit Reyes à Saez, dans le courrier électronique cité par la chaîne de télévision.

http://www.lexpress.fr/actualite/depeches/…rs.asp?id=74579

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Betancourt: un échec diplomatique

Par Axel Gyldèn, Renaudat Christine , mis à jour le 10/07/2008 - publié le 10/07/2008

Malgré le triomphalisme de l'Elysée et du Quai d'Orsay, les conditions de la libération de l'otage des Farc ont montré les limites de la stratégie de Paris dans le dossier colombien.

Très vite, Ingrid Betancourt s'est envolée vers Paris pour retrouver sa «douce France», où la séquence émotion a surpassé en intensité (et en durée) l'accueil pourtant triomphal reçu quelques heures plus tôt à Bogota. Rien d'étonnant à cela: depuis la parution, en 2001, de son livre La Rage au coeur et son enlèvement par les Farc en 2002, la Franco-Colombienne, jadis inconnue dans l'Hexagone, est devenue, avant tout, une icône française. De ce côté-ci de l'Atlantique, la passion pour celle dont le nom circule déjà pour un futur prix Nobel de la paix n'a jamais faibli. D'ailleurs, c'est à la mobilisation sans répit des comités de soutien et des gouvernements français successifs que l'ex-otage attribue sa propre capacité à avoir mentalement tenu le choc pendant ses 2321 jours de captivité.

S'il existe un succès français, c'est d'avoir entretenu la flamme de l'espoir lorsque celle-ci vacillait. Tout naturellement, les Français se sont sentis autorisés à s'approprier le succès de l'opération militaire de libération d'Ingrid Betancourt, baptisée Echec et mat. Pourtant, la France n'y a pris aucune part. Cela n'empêche pas Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, de souligner le rôle fondamental joué par les pressions des opinions publiques, y compris en Colombie, où le sort d'Ingrid Betancourt, au début, n'intéressait pas grand monde. «Sans cet acharnement de six ans, il n'y aurait pas eu l'opération qui a conduit à sa libération», précise- t-on au Quai d'Orsay. Spécialiste de la Colombie et auteur du récent Les Farc, une guérilla sans fins ? (Lignes de repères), Daniel Pécaut nuance: «La France a certes contribué à mondialiser la question colombienne. Mais si, à partir d'août 2007, la pression s'est accrue sur le président Alvaro Uribe dans son pays, c'est parce que l'opposition colombienne s'est mise à relayer l'idée française d'un accord humanitaire dans l'espoir de mettre en difficulté le chef de l'Etat colombien.»

La médiatisation, orchestrée de bout en bout sur le registre de l'émotion, présentait pourtant un inconvénient majeur: celui de signifier à la guérilla qu'elle détenait un otage d'une valeur inestimable. Un ex-otage libéré fin février avait révélé à l'époque qu'Ingrid Betancourt en était arrivée à «s'interroger sur la pertinence des campagnes internationales en sa faveur» au motif que «cela finissait par la valoriser». Jusqu'à présent et aussi loin que l'on remonte dans l'histoire des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), celles-ci n'ont jamais vraiment négocié quoi que ce soit. D'où les limites de la stratégie humanitaire de la France qui, depuis des années, somme la Colombie de composer avec les preneurs d'otages. Aujourd'hui, retour de bâton: lundi, le gouvernement colombien a «débranché» les deux émissaires délégués par la France et la Suisse auprès des Farc, qu'il accuse, en substance, de s'être laissés manipuler par la guérilla.

En privé, les diplomates français n'ont jamais eu de mots assez durs contre Uribe, dont ils récusaient la stratégie militaire élaborée dans le cadre du plan Patriote, cofinancé par les Etats-Unis. Une position qui coïncide avec celle de la famille Betancourt. Le 1er mars dernier, au moment de l'élimination en territoire équatorien de Raul Reyes, n° 2 des Farc, Fabrice Delloye, l'ancien mari d'Ingrid, juge «absolument dégueulasse, ignoble et épouvantable» le comportement d'Uribe, qui «sabote en permanence» toutes les possibilités de libération d'otages. Rétrospectivement, l'élimination de Raul Reyes apparaît bel et bien comme un tournant majeur dans la campagne de déstabilisation de la guérilla menée par les militaires colombiens. Sans la disparition de Reyes, l'opération de sauvetage d'Ingrid et des autres otages, la semaine dernière, n'aurait sans doute pas été possible.

Ni l'engagement personnel de Nicolas Sarkozy ni l'action de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay n'ont permis de dissiper réellement le climat de méfiance réciproque entre Paris et Bogota. Fait significatif: alors qu'il est sur le point de lancer l'opération qui ramènera Ingrid Betancourt dans le monde des vivants, Uribe choisit de ne pas informer le gouvernement français. «Paris aurait évidemment dit non», a expliqué un haut fonctionnaire colombien. Au final, Alvaro Uribe a volé la vedette à Nicolas Sarkozy en faisant ce que la diplomatie française l'avait exhorté de ne pas faire : une opération militaire. Un pari gagnant: le chef d'Etat colombien recueille aujourd'hui 90 % d'opinions favorables.

Avoir placé tant d'espoirs sur le président du Venezuela, Hugo Chavez, dont le territoire sert de base arrière aux Farc (et qui avait organisé une minute de silence en hommage à Raul Reyes à l'Assemblée nationale) constitue l'autre erreur de la France. Certes, l'implication du chef d'Etat vénézuélien a permis de libérer six otages civils, dont Clara Rojas. Mais Paris feint d'ignorer que ces libérations répondaient, pour les Farc et leur allié vénézuélien, à un objectif précis: remettre Chavez en selle et, par coup, affaiblir Uribe. Jamais les Farc n'ont eu l'intention de libérer leur prisonnier le plus précieux, Ingrid Betancourt.

Et maintenant? Grisés par l'euphorie de sa libération, certains admirateurs français de la Franco-Colombienne la voient déjà présidente de la Colombie. Impressionnés, comme tout le monde, par la lucidité et la simplicité de l'ex-otage, les Colombiens sont aujourd'hui 70 % à avoir d'elle une image positive. Mais le résultat élevé de ce sondage, réalisé à chaud après sa libération, reflète essentiellement l'émotion du moment. Deux jours plus tard, un autre sondage faisait légèrement baisser sa cote. Son rapide départ pour la France n'y est peut-être pas étranger. «Que va-t-elle devenir maintenant? Ministre en France?» s'interrogeaient certains sur un ton aigre-doux. La déception était palpable. D'autant que personne ne comprenait vraiment pourquoi Nicolas Sarkozy devait être remercié pour une libération dont Bogota répète que c'est une opération 100 % colombienne.

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/bet…que_525604.html

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En poussant encore un peu, Nôtre Cher Président A Tous va se féliciter que la Fraônce exporte des candidats aux présidentielles. Le FMI, la présidence de l'Europe, bientôt la Colombie et pourquoi pas, "Ensemble, pour faire gagner la France", le MONDE.

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[dailymotion]x62h1w[/dailymotion]

Info Le Post. Vous connaissiez Ingrid Betancourt politique, Ingrid Betancourt otage, puis otage libérée. Mais connaissiez vous Ingrid actrice à la télévision? C'était en 1983, à la télévision française, dans l'émission humoristique "Merci Bernard!" Une apparition… en bonne soeur. Voici les images.

http://www.lepost.fr/article/2008/07/08/1221117_1883-la-premiere-tele-d-ingrid-betancourt-deguisee-en-nonne.html

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L'émotion retombée, rien ne vaut un petit texte de feu Muray pour exorciser cet évènement, et en particulier l'agitation médiatique des assoc' ou des artistes (ou des médias eux-même), en France bien entendu.

C'était à propos de l'enlèvement et de la libération de Florence Aubenas.

Que soutiennent, au juste, les comités de soutien ?

Tant qu'il y avait un risque qu'elle ne revienne jamais, on ne pouvait rien dire. Maintenant que s'est heureusement terminée la détention de Florence Aubenas, il devrait être au moins possible d'examiner les tenants et les aboutissants de cette formidable « mobilisation » qui s'est organisée en France autour de son enlèvement et en faveur de sa libération.

C'est cela le véritable événement dans toute cette affaire (l'autre événement, bien sûr, c'est l'apparition de cette jeune femme lumineuse à Villacoublay), non la question de savoir s'il y a eu remise de rançon ou pas. Il ne faut pas non plus, à propos de cette mobilisation, perdre son temps à se demander si elle a eu ou non un rôle positif, si elle a favorisé ou au contraire entravé les négociations. Il faut rejeter d'emblée ces préoccupations médiatiques, ces occupations et ces débats de médiatiques qui ne raisonnent jamais que pour durer. Il faut s'intéresser directement à la mobilisation en soi, à l'être même, pour ainsi dire, de cette mobilisation, ou à son essence. Il faut aller droit à ce phénomène qui a été présenté comme l'incarnation du Bien intégral. C'est toujours ce qui s'affirme comme le Bien, de nos jours, que l'on doit interroger, non le Mal. Dans le monde renversé qui est le nôtre, c'est là où ça fait bien qu'il faut appuyer, non plus là où ça fait mal.

D'un point de vue simplement rationnel, et pour user d'un euphémisme, on peut déjà constater que le lien entre des lâchers de ballons à Château-Thierry et le retour d'une journaliste détenue à Bagdad n'est pas évident. À moins qu'il ne rappelle celui qu'établit La Fontaine, dans sa Mouche du coche, entre la vaniteuse agitation d'une mouche et le désembourbement d'un attelage en difficulté. Pareillement, le rapport de cause à effet entre une « randonnée parisienne en rollers » et la libération de Florence Aubenas semble relever de la pensée magique. Et quand on jette au large de Marseille cent cinquante message contenus dans une bonbonne transparente, quand on joue de la corne de brume sur le parvis des Droits de l'homme du Trocadéro, quand on brandit des torches enflammées, quand on organise une marche de soutien à Lyon, une course de vélo à Montpellier ou des envols de montgolfières à Royan, c'est bien à un vaste mouvement néo-animiste que l'on assiste, au sens où l'animisme repose sur la toute-puissance des idées et que ce sentiment de toute-puissance provient, chez ceux qui en sont pénétrés, d'une estimation très exagérée de leurs propres actes.

En d'autres termes, ce qu'il convient d'emblée de dire c'est que pendant plus de cinq mois les membres des collectifs de soutien à Florence Aubenas se sont activés narcissiquement, s'offrant l'illusion de porter leur « amour » sur un autre objet qu'eux-mêmes, quand c'était bel et bien le spectacle qu'ils se donnaient qui les soulevait d'extase. Ce qu'illustre avec assez d'exactitude le slogan imprimé dès janvier sur des tee-shirts distribués par les rolléristes du vendredi soir : « Ils sont partis pour nous, ils rentreront grâce à nous. » Une telle assurance, proclamée par de purs et simples crétins à roulettes, aurait pu faire rire tant elle est au-delà de tout ridicule, et si l'on était encore dans un monde où on rit. Mais nous n'y sommes plus, et mieux vaut se protéger derrière la conclusion de La Fontaine : « Ainsi certaines gens, faisant les empressés, / S'introduisent dans les affaires : / Ils font partout les nécessaires, / Et, partout importuns, devraient être chassés. »

Mais ce n'est encore là qu'une part superficielle du phénomène. Ce qu'il paraît bien plus intéressant de souligner c'est que l'époque, à travers le drame vécu par une jeune femme à des milliers de kilomètres de la France, a trouvé le moyen, comme toujours, de se célébrer elle-même, de renforcer et même de sanctifier les pires de ses activités ordinaires. Il faut en effet noter que celles-ci se seraient déroulées de toute façon, même si Florence Aubenas n'avait pas été enlevée. Les maniaques à roulettes qui, chaque vendredi soir de cet hiver, se rassemblaient comme les oiseaux d'Hitchcock sur la dalle de Montparnasse et racontaient qu'ils ne se rassemblaient que pour qu'elle revienne grâce à eux, se seraient tout de même rassemblés chaque vendredi soir de cet hiver comme les oiseaux d'Hitchcock sur la dalle de Montparnasse, car ils se rassemblaient déjà avant, comme les oiseaux d'Hitchcock, tous les vendredis soirs, sur la dalle de Montparnasse, hiver comme été ; ils ne se connaissent en vérité d'autre futur enviable que de continuer à se rassembler, comme les oiseaux d'Hitchcock, tous les vendredis soirs sur la dalle de Montparnasse, et ils continueront évidemment à s'y rassembler. Car c'est de se transformer, chaque vendredi soir, hiver comme été, sur la dalle de Montparnasse, en oiseaux d'Hitchcock, qui importe pour eux, non de libérer des otages, même si les tee-shirts dont ils se parent affirment le contraire. Ce qu'ils gagnent au passage, c'est de pouvoir désormais croire et faire croire aux innombrables approuveurs de l'état actuel des choses que leurs propres rassemblements sont d'utilité publique ; et même qu'ils devraient au plus vite, puisqu'ils en ont si brillamment démontré la bienfaisance, devenir objets de vénération.

C'est aussi cet autre crime moderne qu'est le tapage qui a trouvé, à la faveur de la mobilisation pour Florence Aubenas et son guide, un moyen d'accéder au domaine enviable du sacré. « Il faut faire du bruit » : là encore, l'implacable mot d'ordre des comités de soutien était sans équivoque, mais il ne faisait que rejoindre et recouper une réalité quotidienne déjà connue ; car c'est tous les jours, et depuis longtemps, qu'il faut faire du bruit. Le bruit en tant qu'atrocité contemporaine est parfois, quoique bien mollement, stigmatisé ; mais on peut parier qu'il le sera de moins en moins, tant il a acquis ses lettres de noblesse durant les cinq mois qui viennent de s'écouler. « Samedi, des quatre coins de France, des notes de musique se sont élevées pour composer le plus inédit des messages de soutien, lancé jusqu'à Bagdad par les cuivres, les batteries, les violons, les accordéons, les chants et l'immense générosité de la dizaine de milliers de musiciens sortis dans la rue à l'appel du comité de soutien », pouvait-on lire un jour de cet hiver dans Libération. Et parce qu'aucune imposture ne peut plus se développer sans la caution de l'infantilisme, on donnait la parole à une petite Lilloise de huit ans : « Imagine qu'en Irak tout le monde se bouche les oreilles parce qu'il y a trop de bruit. Alors, ils disent : " Vite, libérez les prisonniers, sinon je vais avoir une crise cardiaque ! " » Ainsi d'innombrables fanfares, toutes plus modernes et déjantées les unes que les autres, des Bigorneaux qui mordent de La Rochelle au Grand-Machin-Truc de Cahors, de la Chorale qui râle de Bordeaux à la Brigade anti-band d'Issy-les Moulineaux, ont transfiguré l'ordinaire et abominable tapage qui couvre notre époque en activité nécessaire et même messianique. « Il faut que le son traverse les mers », a-t-on répété. Et cette nuisance habituelle est devenue la morale même. Au passage, le bruit comme cataclysme de l'époque est resté cataclysme ; mais s'il n'a pas tiré une nouvelle signification de la cause qu'ils disait servir ; il s'est seulement servi de cette cause pour renforcer sa malfaisance spécifique. Et il n'avait que ce but.

Par extension, c'est aussi n'importe quelle activité plus ou moins sportive ou ludique qui s'est métamorphosée en geste héroïque de mobilisation. « Les visages de Florence et Hussein ornent l'invitation au prochain Tour de Picardie, comme le site Internet de la ville, le journal municipal ou la façade de la médiathèque » (à Château-Thierry). « Dimanche, près mille femmes marcheront et courront pour Florence et Hussein à l'invitation de la ligue Nord-Pas-de-Calais d'athlétisme » (à Lille). « Le millier de participants de la course annuelle organisée par la ville et baptisée " Tous à vélo " roulera avec un brassard violet pour Florence et Hussein » (à Montpellier). Mais il faut noter, là encore, que ces animations et bien d'autres se seraient déroulées de toute façon, même sans l'enlèvement de Florence Aubenas, dont elles n'ont usé que pour redorer leur blason et effacer quelque peu leur propre insignifiance. À ce compte, d'ailleurs, c'est n'importe quelle occupation de n'importe qui, n'importe où, qui aurait pu, durant ces jours, être placée sous ce signe prestigieux. Ainsi aurait-on pu rentrer chez soi en RER « pour Florence et Hussein ». De même aurait-on pu faire du ski, manger une pizza, résoudre une équation du second degré, regarder la télévision, faire des mots fléchés, aller chez le dentiste « pour Florence et Hussein ».

Il est curieux que les comités de soutien n'y aient pas songé, mais sans doute y penseront-ils lors d'un prochain enlèvement. Cette fois, ils se sont surtout souciés de faire approuver les plus coupables des exactions du temps en les justifiant par une cause exaltante. Ce n'est pas d'abord une journaliste dans la détresse qu'ils ont soutenue, c'est l'époque elle-même dans ce qu'elle a de plus effrayant.

Exorcismes spirituels IV

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Rien que de très logique, depuis que les gens ne vont plus à la messe, ne participent plus à la quête, ne déposent rien dans le tronc, il faut bien trouver une alternative.

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L'émotion retombée, rien ne vaut un petit texte de feu Muray pour exorciser cet évènement, et en particulier l'agitation médiatique des assoc' ou des artistes (ou des médias eux-même), en France bien entendu.

C'était à propos de l'enlèvement et de la libération de Florence Aubenas.

:icon_up: excellent papier qui met en (belle) forme nombre de sentiments non verbalisés que j'avais à propos de ces histoires de "rassemblement" et "comités de soutien".

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