John Loque Posté 28 décembre 2007 Signaler Posté 28 décembre 2007 Quels sont vos meilleurs conseils de bouquins (ou d'articles) sur la politique étrangère, les relations internationales, l'aide au sous-développement, toussa quoi… Je m'intéresse notamment (mais pas uniquement !) à la philosophie non-interventionniste.
Roniberal Posté 28 décembre 2007 Signaler Posté 28 décembre 2007 Un des excellents bouquins que j'ai lu sur ce sujet: Je ne me lasserai jamais de le recommander. Sinon, Ronnie a donné d'autres conseils de lecture ici: http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=294370 Un ensemble de livres qui paraissent très alléchants également, non? http://www.antiwar.com/book-reviews/book-reviews.html
Rincevent Posté 29 décembre 2007 Signaler Posté 29 décembre 2007 Le maître : L'élève, lisible si l'on oublie sa complaisance envers lui-même : L'évolution moderne de son application, que je suis en train de lire en ce moment même : Une courte initiation à quelques grands enjeux de demain à la lumière d'hier : Et quelques autres, naturellement. Mais beware ! Ce n'est pas exactement du non-interventionnisme.
Apollon Posté 1 janvier 2008 Signaler Posté 1 janvier 2008 L'élève, lisible si l'on oublie sa complaisance envers lui-même : L'"élève" ça reste à préciser. La "complaisance" ? Je m'insurge : l'amour de soi oui
Rincevent Posté 2 janvier 2008 Signaler Posté 2 janvier 2008 L'"élève" ça reste à préciser. Personne n'a eu sur moi une plus grande influence intellectuelle. La "complaisance" ? Je m'insurge : l'amour de soi oui Ceci dit, quand il ne parle pas de lui, il est très pertinent.
magistre Posté 6 janvier 2008 Signaler Posté 6 janvier 2008 Quels sont vos meilleurs conseils de bouquins (ou d'articles) sur la politique étrangère, les relations internationales, l'aide au sous-développement, toussa quoi…Je m'intéresse notamment (mais pas uniquement !) à la philosophie non-interventionniste.
phantom_opera Posté 6 janvier 2008 Signaler Posté 6 janvier 2008 L'élève, lisible si l'on oublie sa complaisance envers lui-même : Pourquoi ce caca boudin dans ta liste?
phantom_opera Posté 6 janvier 2008 Signaler Posté 6 janvier 2008 Plutôt que de proposer un ouvrage, je propose plutôt un petit texte à lire qui résume assez bien la nouvelle manière de concevoir la diplomatie dans le monde, issu de la "nouvelle école réaliste", qu'on aime ou qu'on n'aime pas la dame Condoleezza Rice : la sécurité passe par la promotion de la libertéLa secrétaire d'État récapitule les progrès de la démocratie dans le grand Moyen-Orient. (Cet article a été publié dans l'édition du 11 décembre du Washington Post et se situe dans le domaine public. Il n'y a par conséquent aucune restriction sur sa reproduction. L'auteur en est la secrétaire d'État, Mme Condoleezza Rice.) La promesse d'une paix démocratique : Pourquoi promouvoir la liberté est la seule manière réaliste de garantir la sécurité Condoleezza Rice Secrétaire d'État Peu de temps après mon arrivée au département d'État, plus tôt cette année, j'ai fait accrocher un portrait de Dean Acheson dans mon bureau. Il y a plus d'un demi-siècle, alors que l'Amérique tentait de reconstruire le monde au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, il occupait le bureau qui est maintenant le mien. J'y ai fait accrocher son portrait pour une bonne raison. Comme Acheson et ses contemporains, nous vivons à une époque extraordinaire - une époque où les assises politiques chancellent sous nos pas et où l'histoire change à une rapidité qui défie l'imagination. Le portrait de mon prédécesseur me rappelle qu'en période de changements sans précédents, la diplomatie traditionnelle de gestion des crises n'est plus de mise. Nous devons dépasser les débats et les doctrines du passé et abandonner les statu quo éphémères qui ne servent plus nos intérêts. Nous devons adopter un art de gouverner réaliste pour un monde différent. Le président Bush en a donné les grandes lignes dans son second discours d'investiture. « La politique des États-Unis consiste à chercher et à soutenir les mouvements démocratiques émergents et leurs institutions dans tous les pays et dans toutes les cultures, avec pour objectif ultime d'éliminer la tyrannie partout dans le monde ». L'ambition est vaste mais elle s'inscrit dans la tradition de la politique américaine, notamment celle de présidents tels que Harry Truman et Ronald Reagan. Mais surtout, comme les politiques ambitieuses de Truman et de Reagan, notre approche va réussir non pas parce qu'elle est optimiste et idéaliste mais parce qu'elle se fonde sur une logique stratégique solide et une bonne compréhension des nouvelles réalités auxquelles nous faisons face. Aujourd'hui, notre diplomatie doit reconnaître que les 15 dernières années ont effacé des siècles de pratique et de précédents internationaux. Pour ne donner qu'un exemple, pour la première fois depuis la Paix de Westphalie de 1648 le risque de conflit violent entre les grandes puissances est devenu impensable. Les grands pays sont en concurrence pour la paix, non pas en préparation de la guerre. Pour contribuer à ce mouvement remarquable, les États-Unis transforment leurs partenariats avec des pays tels que le Japon et la Russie, l'Union européenne, et surtout l'Inde et la Chine. Nous élaborons ensemble une forme plus durable de stabilité mondiale, un équilibre des pouvoirs qui privilégie la liberté. Ce changement sans précédent en amène d'autres. Depuis sa création il y a plus de 350 ans, le système étatique moderne s'est toujours fondé sur le concept de souveraineté. On pensait que les États étaient les principaux acteurs de la scène internationale et que chacun d'entre eux était capable et en mesure de traiter les menaces apparaissant sur son territoire. Aujourd'hui, nous avons vu que ces hypothèses ne sont plus valides et que les menaces les plus grandes au plan de notre sécurité sont plus définies par la dynamique des États faibles et en faillite que par les frontières entre les États forts et agressifs. Les États faibles et en faillite ne sont pas un phénomène nouveau mais le danger qu'ils posent est sans précédent. Lorsque les individus, les marchandises et les informations peuvent aller d'un endroit du monde à l'autre aussi vite qu'ils le peuvent aujourd'hui, les menaces transnationales, telles que les maladies ou le terrorisme, peuvent causer des dommages comparables à ceux des armées des États nations. En l'absence de l'autorité de l'État, les menaces qui devraient être et auraient été contenues à l'intérieur des frontières peuvent maintenant se répandre partout dans le monde et causer des ravages considérables. Les États faibles et en faillite servent de centres qui facilitent la diffusion des pandémies, les mouvements des criminels et des terroristes et la prolifération des armes les plus dangereuses du monde. Notre expérience dans ce nouveau monde nous amène à conclure que les caractéristiques fondamentales des régimes sont plus importantes que le partage du pouvoir au plan international. Il serait imprudent et irréaliste de penser le contraire. Notre art de gouverner doit avoir pour but de contribuer à créer un monde d'États démocratiques et bien gouvernés, capables de répondre aux besoins de leurs ressortissants et de se conduire de manière responsable à l'international. Établir des lignes de démarcation bien définies entre nos intérêts en matière de sécurité et nos idéaux démocratiques ne reflète plus la réalité du monde actuel. Soutenir la croissance des institutions démocratiques partout dans le monde n'est pas le fantasme d'un esprit moraliste, c'est la seule réponse adaptée aux défis actuels. Les problèmes découlant du caractère des régimes en place sont cependant plus aigus dans une région du monde que dans les autres. Le « déficit de liberté » qui existe dans le grand Moyen-Orient y crée un terrain fertile à l'apparition et au développement d'une idéologie de haine si virulente et si extrême qu'elle amène des individus à s'attacher des bombes autour du corps et à piloter des avions contre des bâtiments. Lorsque les citoyens de cette région ne peuvent pas promouvoir leurs intérêts et corriger leurs doléances dans le cadre d'un processus politique ouvert, ils trouvent refuge dans la clandestinité et tombent victimes de criminels abritant de violents desseins. Dans ces sociétés, il est illusoire d'encourager les réformes économiques en soi et d'espérer que le déficit de liberté se résorbera par lui-même avec le temps. S'il n'existe pas de tradition démocratique dans le grand Moyen-Orient, cela ne veut pas dire qu'il ne faut rien faire. S'il fallait un précédent à toute action, rien ne serait jamais fait. Nous sommes certains que la démocratie va prévaloir dans la région non pas parce que nous avons foi en nos principes mais parce que les aspirations de la nature humaine à la liberté et aux droits démocratiques ont transformé le monde. Les cyniques dogmatiques et les déterministes culturels étaient certains que les « valeurs asiatiques » ou la culture latine ou le despotisme slave ou le tribalisme africain rendaient impossible l'instauration de la démocratie dans ces régions. Ils avaient tort et notre diplomatie doit maintenant être guidée par cette vérité incontournable que la démocratie est notre seule assurance de paix durable et de sécurité entre les nations parce que c'est la seule garantie de liberté et de justice au sein des États. Les limites de notre pouvoir et les raisons de notre humilité sont inscrites implicitement dans les objectifs de notre diplomatie. À l'encontre de la tyrannie, la démocratie de par sa nature ne peut pas être imposée. Il incombe aux citoyens ayant la conviction voulue de la choisir, et pas seulement lors d'une élection unique. La démocratie demande un travail quotidien de construction de ses composantes : État de droit, indépendance du pouvoir judiciaire, liberté des médias, droits de propriété entre autres. Les États-Unis ne peuvent pas fabriquer ces résultats mais nous pouvons et devons créer les occasions voulues pour que les individus puissent se prendre en charge et à terme leur nation. Notre pouvoir acquiert sa plus grande légitimité lorsque nous soutenons les droits naturels de tous les pays, même ceux qui ne sont pas d'accord avec nous, à se gouverner eux-mêmes, en toute liberté. La diplomatie que l'Amérique est appelée à pratiquer aujourd'hui est ambitieuse, voire révolutionnaire, mais elle n'est pas imprudente. Un tempérament conservateur pourrait se montrer sceptique envers une politique qui s'ouvre au changement et rejette le statu quo mais ce n'est pas un argument contre les avantages qu'elle apporte. Comme Truman l'a dit il y a longtemps : « le monde n'est pas statique et le statu quo n'est pas sacré ». À une époque de changements extraordinaires comme la nôtre, lorsque l'inaction fait courir plus de risques que l'action, ne rien faire n'est pas une option. Si l'école de pensée « réaliste » est vraiment réaliste, elle doit reconnaître que la stabilité sans démocratie est une fausse stabilité et que la peur du changement n'est pas une bonne ordonnance en politique. En tout état de cause, après les attaques du 11 septembre 2001, qui pense vraiment que le statu quo au Moyen-Orient était vraiment stable et valait la peine d'être défendu ? Comment aurait-il pu être prudent de préserver les choses en l'état dans une région qui nourrissait et exportait le terrorisme ; où des régimes autoritaires rejetaient leurs échecs sur des nations et des peuples innocents ; où le Liban souffrait sous la botte de l'occupation syrienne ; où une Autorité palestinienne corrompue se préoccupait plus de sa survie que des aspirations de ses administrés ; où un tyran comme Saddam Hussein était libre de massacrer ses ressortissants, de déstabiliser ses voisins et de ruiner les espoirs de paix entre les Israéliens et les Palestiniens ? C'est un pur fantasme que de croire que la situation au Moyen-Orient était au mieux avant que l'Amérique ne vienne perturber sa pseudo-stabilité. Si nous l'avions cru et si nous n'avions rien fait, imaginez tout ce qui ne serait pas arrivé : un Liban libéré des forces de l'occupation et en marche vers la démocratie ; une Autorité palestinienne dirigée par un chef élu qui recherche ouvertement la paix avec Israël ; une Égypte qui a modifié sa Constitution pour permettre des élections multipartites ; un Koweït où les femmes sont maintenant citoyennes à part entière ; et aussi un Irak qui, bravant un terrible mouvement d'insurrection, a organisé des élections, préparé et ratifié une nouvelle charte nationale et va encore aller aux urnes dans les jours qui viennent pour élire un nouveau gouvernement constitutionnel. L'an dernier, à cette époque, de tels progrès auraient semblé impossibles. Un jour, ils paraîtront inévitables. C'est la nature des époques extraordinaires, qu'Acheson avait bien comprise et qu'il avait décrite dans ses souvenirs. « L'ambiguïté cachait le sens des événements », écrit-il. « Nous tentions de les interpréter, quelquefois nous revenions sur des interprétations fondées sur des points de vue antérieurs, nous hésitions à prendre des décisions qui aujourd'hui semblent aller de soi. » Lorsque Acheson a quitté son poste en 1953, il ne pouvait savoir quel serait le sort de la politique qu'il avait aidé à créer. Il n'aurait sans doute jamais pensé que près de quatre décennies plus tard, la guerre entre les grandes puissances européennes serait impensable ou que l'Amérique et le reste du monde récolteraient les fruits de ses décisions et géreraient la chute du communisme. Mais parce que des dirigeants tels qu'Acheson ont suivi leurs principes en politique alors que les précédents faisaient défaut, parce qu'ils ont vu le monde tel qu'il était mais n'ont jamais pensé qu'ils étaient incapables de le changer pour le mieux, la promesse d'une paix démocratique est maintenant une réalité dans toute l'Europe et dans une grande partie de l'Asie. Lorsque je passerai devant le portrait d'Acheson le jour où je quitterai mon bureau pour la dernière fois, personne ne connaîtra toute la mesure de ce que notre diplomatie aura réalisé. Mais je suis absolument certaine que nous aurons posé une solide fondation de principes, une fondation sur laquelle les futures générations pourront réaliser notre vision d'un monde libre, démocratique et en paix.
Rincevent Posté 6 janvier 2008 Signaler Posté 6 janvier 2008 Pourquoi ce caca boudin dans ta liste? Parce que c'est un livre qui est tout à fait fiable tantqu'il ne parle pas de son auteur. Sinon, certaines revues sont très pertinentes : Foreign Affairs en langue anglaise, Foreign Policy en anglais mais il en existe aussi une version en français (un point de vue plus néoconservateur sur le sujet), et surtout le tout récent et très intéressant Diplomatie, de l'excellent groupe indépendant Areion : http://www.areion.fr/publishing/www_Diplomatie/magazine.html
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.