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L'état social incapable de rendre justice


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Il y a quelques semaines, j'étais en soirée rhétos (terminale pour les français) et la soirée a dégénérée.

Dès le début de la soirée, j'étais sur mes gardes. Il y avait un attroupement anormal de racailles en pyjama qui rentraient et sortaient à leur guise alors que les trois videurs étaient introuvables ou, quand ils réapparaissaient, avaient du mal à se faire respecter.

Tout à coup, vers minuit, il y a trop de bagarres et on décide d'arrêter la soirée là. On coupe donc le son et les gens vont donc à l'entrée, au vestiaire.

Un type encasquetté, apparemment le chef de la bande des racailles en pyjama, a soudain sorti un couteau parce qu'il s'impatientait de ne pas trouver son manteau (les gens étaient carrément rentrés dans le vestiaire).

Il était sous l'effet de drogues dures et pointait son couteau vers les gens. Ses amis en ont profités pour ramener une caisse et emporter les sacs et manteaux en cuir, les bagarres et la tension étaient à leur comble. Pour sauver les manteaux, un ami et le professeur de gym s'étaient interposés: le professeur a été projeté et l'autre a été blessé au bras après une rixe dangereuse mais courte. Dans la panique, il y a eu un autre blessé et de nombreux fuyards.

On a revu un des sorteurs qui a alors lâché une bombe lacrymogène pour faire fuir celui qui avait le couteau et son clan.

On s'est enfui par la cours de derrière mais on a pas pu retourner devant car les sorties étaient bloquées par des racailles qui n'attendaient que d'utiliser les armes contondantes qu'ils avaient en mains.

Finalement, au huitième appel et avec un temps d'attente de 5 minutes par appel, les policiers ont accepté de venir voir ce qu'il se passait.

Les premiers à avoir lancé la bagarre s'étaient enfuis, il ne restait plus que des tables renversées, quelques racailles prêtes à remettre le couvert, des manteaux éparpillés, des éclats de verre et une caisse avait disparue (estimée à 800€).

Je suis reparti vers 1h30 en m'assurant qu'il n'y avait pas de blessés graves. En repartant, j'ai vu des jeunes de 15 ans avec un marteau qui, d'après ce qu'on m'a raconté, on cassé des vitrines toute la nuit.

Le lendemain, la préfête a fait un excès de zèle terrible assurant des sécurités plus qu'inutiles et d'injustes restrictions. Elle a notamment convoqué un inspecteur de police.

Celui-ci nous a expliqué que la personne, suite aux informations données, avait étée arrêtée le soir même et avait dormi au cachot avant de devoir, sûrement, accomplir une peine de travaux d'intérêt général. La personne en question était bien sous psychotropes, il venait d'avoir 18 ans, était un italien habitant une cité et sortait de prison depuis 3 mois.

Par la suite, il nous a expliqué des mesures qui ont values notre hilarité durant toute la journée telle que "Si quelqu'un vous rackette, obtempérez et appelez ensuite la police" suivi de, plus loin dans le discours "mais ne vous faites pas d'illusion, on retrouve rarement les objets volés" et "ne vous étonnez pas si la police n'arrive pas sur le coup, ils ont beaucoup de travail et il faut souvent compter une petite heure au moins." ou encore, "Le parquet est trop occupé, surtout le parquet jeunesse, alors pour être sûr que votre plainte soit traîtée: il faut qu'il y ait de nombreuses autres plaintes".

Je l'ai vu blême et bégayant lorsque, suite à la décision de la préfête une surveillance policière fut présente durant la semaine à la sortie de l'école, une fille demanda ce qu'elle devait faire suite à l'accoste d'hier. Une bande de racailles est passée en voiture, devant les policiers, s'est adressé à la fille en lui disant "T'sais bien d'qui tu dois avoir peur, hein?!" puis est partie. Elle s'est alors tourné vers les policiers qui étaient enfermés dans leur combi et avaient suivi l'histoire: ils lui avaient répondus de ne pas parler à n'importe qui.

Continuons dans le bizarre: la préfête a nié avoir signé une décharge au nom de l'école pour la soirée et avait rejeté la responsabilité sur l'élève organisatrice, dans les médias, en affirmant qu'elle avait poussé le vice jusqu'à engager des professeurs au noir. Je me rappelle l'avoir vu pleine de compassion vis-à-vis de la fille mais les journaux l'avaient trahie.

Le but de cette manoeuvre était simple: ainsi elle s'assure que l'école ne perd rien en réputation suite à l'agression des 30 pyjamas et l'élève n'a qu'un petit dossier judiciaire avec un mot qui lui dit qu'elle ne doit plus recommencer ça car elle est mineure.

Le samedi qui suit, une semaine plus tard, un ami racontait à la classe de préparation d'ingénieur l'histoire. Un autre, plus âgé, lui expliqua comment ça se passait quand il avait 10 ans de moins à l'université et qu'il était président des fêtes. A l'époque, ils avaient le choix entre prendre un bataillon de sorteurs ou payer la mafia locale. Vu la différence de prix, ils prenaient la seconde solution. La mafia locale avait ceci de différent; il n'y avait aucun sorteur mais les personnes repérées étaient retrouvées au fond de l'eau le lendemain. Tout le monde les connaissait et savait comment ils agissaient. Il n'y avait, étrangement, aucune bagarre alors qu'il n'y avait personne à l'entrée pour contrôler quoi que ce soit.

Ma conclusion est la suivante:

un système judiciaire et social est, comme le soutient Hayek, ridicule et intenable. On voit, par exemple, le chef des racailles, Francesco, récemment sorti de prison alors qu'il était encore mineur et refaire des bêtises. Ensuite, pour avoir tenté de tuer plusieurs personnes et avoir blessé l'une d'entre elles, il n'écoppera que d'une peine ridicule malgré le récidivisme.

La déresponsabilisation est aussi au rendez-vous: voyez la préfête se décharger, dans un pseudo intérêt de l'école, de toute poursuite pénale qu'elle devrait assumer contrairement à Justine, l'élève organisatrice.

Et enfin, le fait est que la justice a ce problème, à cause de sa passivité et de sa suppression progressive des peines lourdes, elle n'a plus aucune crédibilité même à ceux qui l'ont subies alors que la mafia, qui dans ce cas peut être assimilée à une justice privée, est crainte car efficace et la simple idée qu'ils puissent être présents suffit à passifier les pires.

Je sais, par exemple, qu'à l'université on a droit à une étoile sur sa penne lorsqu'on passe une nuit au cachot parce qu'on est bourré ou nu.

La provocation de la justice devient ludique et la peur des policiers n'existe plus depuis l'instauration de la justice sociale.

Encore ce matin, pourtant, j'entendais un reportage sur BelRTL qui assurait aux parents qu'il faut être stricts avec les enfants car c'est uniquement l'éducation qui permet d'éviter ça. J'ai des amis d'enfance qui n'ont rien d'enfants de coeurs et pourtant leurs parents ont de la poigne.

Qu'en pensez-vous? Trouvez-vous d'autres causes à cette délinquance? Ai-je tort de rejeter tout sur la justice sociale?

Posté
ahah quelle rigolade!

ca me rappelle mes soirees francaises, jeunesse ! jeunesse !

C'est clair ! loool

Posté
Qu'en pensez-vous? Trouvez-vous d'autres causes à cette délinquance? Ai-je tort de rejeter tout sur la justice sociale?

Oui, parce que la première mission de la justice sociale est justement d'assurer la sécurité des gens et de châtier avec cohérence et utilité ceux qui sortent du rang.

Si je devais rejeter la faute de ce fait divers sur quelque chose, ce serait sur les politiques. Les politiques qui ont détourné le rôle de l'Etat. Par exemple en France, 2% des finances publiques sont destinées à la justice, c'est ridicule, pendant ce temps là, l'argent qui devrait pourtant servir à assurer la sécurité (et d'autres choses aussi, telles que l'éducation par exemple) est utilisé pour mettre des ours dans les Pyrénés ou entretenir un système de santé publique qui fait mourir les gens.

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Donc tu oses m'affirmer que le fait que ce mineur sorte de prison depuis trois mois, récidive et n'ait qu'une micro-peine est du à un manque de financement plutôt qu'à une justice trop complaisante qui n'effraie plus personne?

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Donc tu oses m'affirmer que le fait que ce mineur sorte de prison depuis trois mois, récidive et n'ait qu'une micro-peine est du à un manque de financement plutôt qu'à une justice trop complaisante qui n'effraie plus personne?

Faux dilemme. Les deux sont liés.

Posté
Oui, parce que la première mission de la justice sociale est justement d'assurer la sécurité des gens et de châtier avec cohérence et utilité ceux qui sortent du rang.

Si je devais rejeter la faute de ce fait divers sur quelque chose, ce serait sur les politiques. Les politiques qui ont détourné le rôle de l'Etat. Par exemple en France, 2% des finances publiques sont destinées à la justice, c'est ridicule, pendant ce temps là, l'argent qui devrait pourtant servir à assurer la sécurité (et d'autres choses aussi, telles que l'éducation par exemple) est utilisé pour mettre des ours dans les Pyrénées ou entretenir un système de santé publique qui fait mourir les gens.

La justice n'est pas plus sociale qu'autre chose. Lui accoler le terme de sociale la rend de fait partiale car cela procède d'un background marxiste fondé sur l'envie et la revanche. En outre, le rôle de la justice ne consiste pas à assurer la sécurité des individus mais de rétablir le Droit en prononçant une mesure visant à la réparation et le cas échéant de punir les délinquants/criminels.

Posté
La justice n'est pas plus sociale qu'autre chose. Lui accoler le terme de sociale la rend de fait partiale car cela procède d'un background marxiste fondé sur l'envie et la revanche. En outre, le rôle de la justice ne consiste pas à assurer la sécurité des individus mais de rétablir le Droit en prononçant une mesure visant à la réparation et le cas échéant de punir les délinquants/criminels.

C'est une erreur de ma part, j'aurais dû préciser avant, que quand je parle de social je désigne ce qui touche à la société.

C'est vrai quoi à la fin, pourquoi on devrait reprendre les significations collectivistes des mots. Ca m'aggace énormément en ce moment, on qualifie de social tout ce qui a un rapport avec la pauvreté, les licenciement et patati et patata…

Le pire, et ce qui me fait hérisser les cheveux c'est la sacro -sainte expression du moment : "faire du social" :icon_up:

Faux dilemme. Les deux sont liés.

Exactement.

Posté

AH Ah XD

Excusez-moi mais on voit qu'il y a une frontière entre la Belgique et la France.

Vous avez un président qui ne prône pas la dépeinalisation: nous ils ne la prônent pas, ils la font.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Justice_sociale

Il s'agit d'une justice complaisante mise en place exprès par des lois stupides organisées par des politiciens qui le sont tout autant;

les affaires prennent du temps à traiter car elle demande un avis subjectif de plusieurs juges (juge de paix, juge pour mineur,…) le parquet belge est une vaste comédie dans laquelle défile une floppée de magistrats pour une peine minime.

A chaque décrêt voté pour peinaliser un acte on a un décrêt qui minimise la peinalisation d'un autre.

Je pense que j'aurai du lancer ce sujet sur un site belge. Et notre justice est bel et bien sociale: les médias comme les politiciens utilisent cette dénomination pour qualifier le cafouillage judiciaire qui résulte de leurs lois insensées.

Pour avoir déjà pu me heurter à certaines activités où je devais en rechercher le cadre légal, après de nombreux coups de fils, j'ai fini par apprendre que certaines choses étaient tellement en opposition entre deux lois belges ou entre des lois européennes et belges qu'on en venait à un flou juridique qui permettait d'entreprendre quelque chose mais qu'à n'importe quel moment, un flic qui ne peut pas vous saquer, va vous désigner comme hors-la-loi alors qu'un autre peut dire qu'il n'y a rien d'illicite.

Je pense, par exemple, à la vente d'objets de façon sporadique ou à la possession de plus de deux joints sur soi.

Tout ça pour conclure que les deux ne sont pas liés et qu'en Belgique la justice est bel et bien sociale.

Posté

L'Etat social est bien incapable d'appliquer une justice sociale, c'est un fait. Tant que le dialogue social et les négociations sociales ne permettront pas de réelles avancées sociales, les injustices sociales resteront des banalités que les mouvements sociaux, les conflits sociaux et les assistantes sociales ne pourront pas résoudre. Et le résultat catastrophique de toutes ces politiques sociales, c'est avant tout l'appauvrissement généralisé des classes sociales les moins aisées, dont la qualité des prestations sociales diminue, et forcées d'alimenter toujours plus, via leurs contributions sociales, le trou sans fin de la sécurité sociale.

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