Invité Arn0 Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 En fait, je suis parfaitement d'accord si tu ajoutes l'habillement.Si tu prends des gens qui sont : 1. 15-25 ans 2. de sexe masculin 3. en uniforme de voyous Et ben il y a une très forte probabilité que ce soit des voyous, quelque soit leur origine. Et même comme ça, tu auras encore tout un tas de faux positifs, dans la catégorie "petit con qui se prend pour un voyou". Le problème maintenant, si tu prends des gamins qui se prennent pour des voyous, c'est l'environnement favorable au passage à l'acte. Et là il y a beaucoup à dire sur la déséducation nationale. C'est quoi un uniforme de voyou ? Par exemple les agresseurs de la photo sont habillés en street wear dont on peut discuter le gout mais qui est assez courant, pas uniquement chez les délinquants potentiels (et pas uniquement chez les "jeunes de cité" d'ailleurs). Seules les cagoules et les écharpes dissimulant le visage sont un signe distinctif réel, mais cela ne se porte que sur le moment normalement. Je ne pense pas que la majorité des délinquants s'habillent (et parlent) tellement différemment du milieu dans lequel ils vivent (et le contraire ne serait d'ailleurs pas très malin), du moins en règle générale.
Randian shithead Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Dites, une simple remarque en passant : une recherche google scholar n'est pas une référence. D'une parce que les résultats changent d'un poste à l'autre en fonction des cookies, de deux parce que, voulant faire mentir Chitah, j'ai voulu lire la première "référence" et je suis tombé sur un document inaccessible.
Sloonz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Ce serait douloureusement contraire à la charte, cependant. Mais, et tout en restant dans le cadre de la charte, sache que c'est totalement partagé et réciproque. Tu partages donc l’avis qu’Arn0 a de toi ? À vrai dire, tu as plus de chances de gagner à la roulette (1 chance sur 32) que d'avoir le noir-ou-arabe en face de toi qui soit un "lascar". D’un autre côté, je rencontre plus souvent des noirs-ou-arabes que je ne joue à la roulette. Au niveau de l’espérance, ta comparaison va dans le sens inverse de ce que tu veux montrer
free jazz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Et il se posent ailleurs pour la même raison qu'en France, à savoir le constructivisme social. D'autre part celui ci crée bien ces problèmes en partie (nivellement par le bas, appauvrissement mental via l'ednat) puisqu'une bonne part de la délinquance est quand même imputable à des enfants d'anciens immigrés . Bien entendu il les amplifie aussi par un effet de cocote minute. Oui, dans la mesure où le multiculturalisme est une entreprise politique de construction sociale selon un plan mosaïque. Le titre du fil est bien choisi, en présentant sa finalité utopique. Cependant, le système social français associé à l'idéologie républicaine de l'émancipation universelle des citoyens du (tiers) monde, a des effets pervers redoutables. Au moins l'Allemagne et l'Angleterre ont promu une immigration de travail qualifiée. Tandis que l'Etat-providence français impose depuis 30 ans une immigration de regroupement familal non qualifiée. Cet Etat-providence, par sa politique d'assistanat, a fait de la natalité des migrants une industrie publique qui fonctionne par la redistribution des taxes prélevées sur la population active. Ce système d'intégration forcée reposant à la base sur le pillage, il ne faut pas s'étonner de son fort biais criminogène et de l'onde de choc culturel qu'il provoque. Son corollaire est d'encourager l'émigration des jeunes gens qualifiés entreprenants qui aspirent à trouver un environnement plus propice à l'initiative privée, moins spoliateur, plus sécurisant. Le modèle républicain français se caractérise par l'éducation, la laïcité et l'accès à la citoyenneté. Or la citoyenneté est liée à la nationalité, laquelle est attribuée selon des critères administratifs. Aucun autre pays européen n'accorde si facilement la nationalité. Cette politique de nationalisation massive n'a bien entendu rien à voir avec la liberté de circulation ni avec l'égale dignité des individus. Ecartons cette rhétorique. D'autre part la démagogie politicienne et le clientélisme ont aggravé la donne en greffant sur le modèle républicain des éléments de multiculturalisme incitant au développement des revendications communautaires et religieuses plus ou moins agressives, la lutte pour le butin et les droits nouveaux. Si l'on ajoute les zones de non droit et le mammouth éducatif, l'effet cocotte minute est imparable. En fait, je suis parfaitement d'accord si tu ajoutes l'habillement.Si tu prends des gens qui sont : 1. 15-25 ans 2. de sexe masculin 3. en uniforme de voyous Sur l'uniforme de voyous, il faut prendre en compte la pression sociale qui en banlieue pousse à adopter le costume pour ne pas se faire emmerder. S'habiller en "bolosse", c'est augmenter considérablement ses chances d'être agressé. C'est pourquoi de plus en plus de filles adoptent le look et les codes racaille.
h16 Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 "Votre téléphone sert à appeler vos amis, n'oubliez pas d'appeler 5 arabes et noirs par jour", comme on peut en lire pour les publicités alimentaires (5 fruits et légumes), je dirais qu'effectivement on y est jusqu'au coup. Oooh, je vois presque une idée de billet, là Tu partages donc l’avis qu’Arn0 a de toi ? Oui. Je n'ai aucun amour propre. Ce qui m'autorise les pires vacheries.
neuneu2k Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Le modèle républicain français se caractérise par l'éducation, la laïcité et l'accès à la citoyenneté. Or la citoyenneté est liée à la nationalité, laquelle est attribuée selon des critères administratifs. Aucun autre pays européen n'accorde si facilement la nationalité. Cette politique de nationalisation massive n'a bien entendu rien à voir avec la liberté de circulation ni avec l'égale dignité des individus. Ecartons cette rhétorique. D'autre part la démagogie politicienne et le clientélisme ont aggravé la donne en greffant sur le modèle républicain des éléments de multiculturalisme incitant au développement des revendications communautaires et religieuses plus ou moins agressives, la lutte pour le butin et les droits nouveaux. Si l'on ajoute les zones de non droit et le mammouth éducatif, l'effet cocotte minute est imparable. Certes, et mon propos n'est pas de dire que la politique française est particulièrement meilleure que celles des pays ayant mis en place une politique multiculturalisme, en particulier en Amérique du nord, mais bien que le multiculturalisme n’est pas une composante majeure de la politique d’intégration française, celle-ci est un échec flagrant, mais son but n’est pas multiculturel, bien au contraire. Ensuite, si c’est pour dire que la tendance est a l’apparition d’une politique multiculturelle, via la HALDE en particulier, je suis d’accord, mais c’est une tendance très récente en France, et je doute fort que la plupart des problèmes associés aux populations immigrées puissent être mises sur son dos, la causalité me semble même inversée, c’est l’incapacité flagrante des gouvernements successifs a traiter le problème des ‘quartiers’ qui fait essayer les recettes multiculturalistes, pas une idéologie multiculturaliste sous-jacente qui est en opposition frontale avec l’égalité républicaine. Pour ma part, je n’aime ni l’un ni l’autre, mais ce n’est pas une raison pour les confondre
Lancelot Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Du coup, comment qualifier le modèle français "classique" ? Intégrationniste ? Assimilationniste ?
Tremendo Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Certes, et mon propos n'est pas de dire que la politique française est particulièrement meilleure que celles des pays ayant mis en place une politique multiculturalisme, en particulier en Amérique du nord, mais bien que le multiculturalisme n’est pas une composante majeure de la politique d’intégration française, celle-ci est un échec flagrant, mais son but n’est pas multiculturel, bien au contraire.Ensuite, si c’est pour dire que la tendance est a l’apparition d’une politique multiculturelle, via la HALDE en particulier, je suis d’accord, mais c’est une tendance très récente en France, et je doute fort que la plupart des problèmes associés aux populations immigrées puissent être mises sur son dos, la causalité me semble même inversée, c’est l’incapacité flagrante des gouvernements successifs a traiter le problème des ‘quartiers’ qui fait essayer les recettes multiculturalistes, pas une idéologie multiculturaliste sous-jacente qui est en opposition frontale avec l’égalité républicaine. Pour ma part, je n’aime ni l’un ni l’autre, mais ce n’est pas une raison pour les confondre +1 C'est parce que le modèle républicain assimilationniste a été un échec -car impossible à mettre en place pour assimiler des populations aux cultures bien différentes et trop variées, et surtout parce qu'il est excessivement intrusif- que la méthode multiculturaliste (virage à 180 degrés) a été tentée à petites ou fortes doses selon les endroits à partir des années 70-80. Mais cette méthode fut bien davantage un échec. Le modèle US me parait en tout point supérieur mais loin d'être parfait: s'entendre pour le respect de valeurs fondamentales que sont le Droit égal pour tous, la liberté, la propriété et la responsabilité.
Esperluette Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Bref : que se passe-t-il, exactement, en termes d'actions concrètes, dans le cadre de cette idéologie du métissage?Le jour où je verrai que dans une publicité SFR défile en bas de l'écran la phrase "Votre téléphone sert à appeler vos amis, n'oubliez pas d'appeler 5 arabes et noirs par jour", comme on peut en lire pour les publicités alimentaires (5 fruits et légumes), je dirais qu'effectivement on y est jusqu'au coup. Le jour où je verrai que Renault est obligé, à l'instar des voitures écolos, de produire des modèles de voiture avec un coffre aménagé pour le transport de couscoussières, ou aménagé pour qu'on puisse y égorger un mouton, là je dirais qu'effectivement l'idéologie du multuculturalisme existe concrètement et vraiment. Il faut distinguer ce qui relève d'une action d'Etat* et ce qui relève d'initiatives privées surfant sur une vague peut-être déplaisantes mais dans laquelle l'Etat n'intervient pas directement**. * La Halde. Il est légitime de veiller à l'égalité de (vrais) droits devant la loi et l'administration pour tous les Français. Riche ou pauvre, Noir ou Blanc, moche ou beau, jeune ou vieux, les individus jouissent a priori de prérogatives identiques devant l'Etat et peuvent exploiter ce recours en cas d'abus chez les pouvoirs publics. En tant qu'instance de contrôle vérifiant que l'Etat agit sans distinction envers ses ressortissants, la Halde représente un système de défense intéressant. En revanche, les interactions entre acteurs privés… Mouarf. Récemment, un supermarché a refusé le chèque d'une dame et elle veut engager des poursuites pour discrimination territoriale. ** La presse, y compris les blogs ou autres. Il y a souvent de quoi s'irriter devant les propos tenus mais ce n'est pas un fonctionnaire dans l'exercice de son boulot qui rédige l'article. Je n'aime pas les néo-nazis, ni le rap, ni les beaufs footeux mais tant qu'ils sont pacifiques, je ne vois pas pourquoi me tourner vers l'Etat comme s'il était responsable de ces conneries. Ensuite il reste l'existence de marchés et de clientèles en fonction des préférences. C'est aussi le marché libre. Le bio se vend bien, c'est ainsi. Si les acteurs économiques y voient un avantage mutuel, ce n'est pas obligatoirement à cause de l'Etat.
free jazz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Certes, et mon propos n'est pas de dire que la politique française est particulièrement meilleure que celles des pays ayant mis en place une politique multiculturalisme, en particulier en Amérique du nord, mais bien que le multiculturalisme n’est pas une composante majeure de la politique d’intégration française, celle-ci est un échec flagrant, mais son but n’est pas multiculturel, bien au contraire.Ensuite, si c’est pour dire que la tendance est a l’apparition d’une politique multiculturelle, via la HALDE en particulier, je suis d’accord, mais c’est une tendance très récente en France, et je doute fort que la plupart des problèmes associés aux populations immigrées puissent être mises sur son dos, la causalité me semble même inversée, c’est l’incapacité flagrante des gouvernements successifs a traiter le problème des ‘quartiers’ qui fait essayer les recettes multiculturalistes, pas une idéologie multiculturaliste sous-jacente qui est en opposition frontale avec l’égalité républicaine. Pour ma part, je n’aime ni l’un ni l’autre, mais ce n’est pas une raison pour les confondre Tout-à-fait d'accord, le modèle républicain est intrinsèquement centralisateur, jacobin et universaliste, avec sa religion laïciste. Il faut bien voir qu'il y a une dimension profondément mystique dans le discours républicain, lorsqu'il prétend appliquer le même modèle intégrateur à des italiens et des maliens, en proclamant que l'origine ne fait aucune différence, puisque la République (et son école) ne reconnaît que des citoyens abstraits. Selon la doctrine de la république ânonnée par ses sociologues, pédagogues et historiens officiels, la France commence avec la révolution, elle n'est qu'un carrefour d'immigrations successives réunies par le projet émancipateur des droits de l'homme, qui constitue son unique identité. Quant à la Halde, elle a d'abord inauguré un multiculturalisme tous azimuts sous Schweitzer, dans un contexte de gauchisme culturel militant depuis 68 pour le droit à la différence. Mais elle semble maintenant prendre un tournant plus républicain (voir l'affaire de la crèche Baby Loup). L'idiosyncrasie de la situation française tient aussi comme je l'ai dit à sa politique de nationalisation massive et généreuse à l'égard de ses anciennes colonies. Cette attitude de repentance est censée réparer ses crimes et la prétendue exploitation des peuples colonisés. En oubliant d'ailleurs de dire que la colonisation fut conduite au nom du projet républicain d'émancipation. Or comme cette vague de nationalisation récente n'a pas été consentie par les citoyens français mis en minorité démographique dans les zones suburbaines qui ont à subir cette énorme transformation culturelle (toujours niée par les principes républicains), ceux-ci perçoivent à bon droit cette immigration subie comme une forme de contre-colonisation, ce qui entraîne une suspicion de plus en plus forte à l'égard de l'Etat jacobin et de ses ingénieurs. Du coup, comment qualifier le modèle français "classique" ? Intégrationniste ? Assimilationniste ? Je dirais républicain dégénéré. Le modèle US me parait en tout point supérieur mais loin d'être parfait Le modèle US s'est construit au prix d'un génocide. Le seul modèle qui vaille sur le plan de la défense des libertés est le modèle suisse. Alix, si tu nous lis…
Johnnieboy Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Je ne suis pas d'accord avec l'une des affirmations de free jazz. Il nous dit que le modèle jacobin amplifie le problème mais ne le crée pas. Pourtant, l'idéologie républicaine est, de fait, hostile aux musulmans. Je ne vois vraiment pas comment un musulman pourrait se sentir entièrement français quand par exemple, on interdit à sa fille de porter le voile à l'école (et cela, indépendamment du fait que le port du voile n'est pas vraiment indispensable pour une musulmane) ; quand lorsqu'il émet l'idée de prier sur son lieu de travail, on appelle la CIA pour dénoncer un dangereux terroriste musulman ; quand après l'ouverture d'un Quick hallal, tous les politiciens se ruent dans la brèche médiatique pour dénoncer le sectarisme et le diktat de la viande hallal imposé à tous les Français, etc. D'un autre côté, on peut voir que le modèle US, qui est l'antithèse de notre jacobinisme et notre laïcité, ne pose aucun problème aux musulmans et que ces derniers s'épanouissent bien mieux dans ce pays. Une étude, sur laquelle je mettrai la main plus tard si ma source est remise en question, démontrait que les musulmans se disaient plus heureux aux Etats-Unis qu'en France, et se disaient plus attachés à leur pays dans le premier que dans le second. Il n'y d'ailleurs, pratiquement aucune discussion, aucun débat aux Etats-Unis sur une question qui revient toujours en France : un musulman peut-il réellement être français ? Et je ne parlerai pas des tensions qui se créent lorsque des mosquées sont créées avec de l'argent public. Encore une fois, le problème n'est pas de construire une mosquée, c'est de le faire avec l'argent public. Ma conclusion est assez simple : l'Etat corrompt tout. Là où le métissage peut être un avantage, une chance (pour des raisons évidentes) l'Etat en fait un problème.
free jazz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Je ne suis pas d'accord avec l'une des affirmations de free jazz. Il nous dit que le modèle jacobin amplifie le problème mais ne le crée pas. Pourtant, l'idéologie républicaine est, de fait, hostile aux musulmans. Je ne crois pas que le modèle républicain soit hostile à l'islam. Il fut surtout hostile au catholicisme, eu égard notamment, à l'infuence des Francs-maçons. C'est un mythe propagé par la rhétorique des associations communautaires - d'ailleurs financées par l'Etat jacobin. En réalité, si on regarde les faits, la république est beaucoup plus complaisante et accommodante envers l'islam qu'à l'égard du bouddhisme ou du protestantisme. Ce sont d'ailleurs les maires, officiers de la république, qui financent en grande partie les mosquées sous pression de leur clientèle. Mais en contrepartie, la république exige un islam "républicain", formaté et passé à la moulinette égalitariste. D'où la réaction des ultra-laïcards passés du côté du FN. Ils n'ont pas tort de souligner le double standard et les entorses à la Loi de 1905. Les maires disent "on finance vos mosquées sous couvert de centre culturel, mais en contrepartie, on nomme un imam sous contrôle". Entraînant ainsi parfois la fronde des intégristes locaux comme à Drancy, contre un imam jugé trop modéré. En comparaison, le modèle multiculturaliste subventionne les communautés religieuses et leur donne une représentation politique, y compris aux mouvements intégristes, en encourageant l'expression des identités. C'est pourquoi Cameron a expliqué dans son discours qu'il fallait peut-être mettre un frein à la tolérance en ce domaine. Il faut dire aussi que les attentats de Londres ont quelque peu diminué la bienveillance à l'égard du Londonistan. D'un autre côté, on peut voir que le modèle US, qui est l'antithèse de notre jacobinisme et notre laïcité, ne pose aucun problème aux musulmans et que ces derniers s'épanouissent bien mieux dans ce pays. Une étude, sur laquelle je mettrai la main plus tard si ma source est remise en question, démontrait que les musulmans se disaient plus heureux aux Etats-Unis qu'en France, et se disaient plus attachés à leur pays dans le premier que dans le second. Cette affirmation me paraît extraordinaire. Les faits montrent au contraire que la méfiance à l'égard de l'islam est bien plus forte aux US. Rappelle-toi l'affaire de la mosquée de N.Y. C'est peut-être aussi parce que la tolérance à l'intégrisme y est beaucoup plus faible que la pratique des musulmans américains y est plus discrète, et donc socialement mieux acceptée. La situation de Londres ou de certaines villes du 93 serait impensable aux Etats-Unis. Il n'y d'ailleurs, pratiquement aucune discussion, aucun débat aux Etats-Unis sur une question qui revient toujours en France : un musulman peut-il réellement être français ? J'ai lu qu'au moins 1/3 des américains soupçonne Obama de dissimuler son identité musulmane… Ma conclusion est assez simple : l'Etat corrompt tout. Là où le métissage peut être un avantage, une chance (pour des raisons évidentes) Le métissage est largement une production étatique. Là où l'Etat est faible, comme à l'île Maurice, il n'y a pas de métissage. Contrairement à la Réunion voisine…
neuneu2k Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Je ne crois pas que le modèle républicain soit hostile à l'islam. Il fut surtout hostile au catholicisme, eu égard notamment, à l'infuence des Francs-maçons. C'est un mythe propagé par la rhétorique des associations communautaires - d'ailleurs financées par l'Etat jacobin. Oui, mais maintenant, il faut bien une nouvelle cible, ça n'empêche pas que quand il est possible de taper sur des cathos, ils ne s’en privent pas, mais si Rome est le ‘grand satan’ l’Islam est le ‘petit satan’ de la république. En réalité, si on regarde les faits, la république est beaucoup plus complaisante et accommodante à l'égard de l'islam qu'à l'égard du bouddhisme ou du protestantisme. Ce sont d'ailleurs les maires, officiers de la république, qui financent en grande partie les mosquées sous pression de leur clientèle. Oui, au niveau local, les maires instrumentalisent l’Islam a des fins électorales, mais comme tu le note plus loin, c’est au prix de la soumission a la république, la religion d’état est plus hénothéiste que monothéiste, elle tolère qu’on vénère d’autres dieux que l’état, tant que la prééminence de celui-ci n’est pas discutée. Le métissage est largement une production étatique. Là où l'Etat est faible, comme à l'île Maurice, il n'y a pas de métissage. Contrairement à la Réunion voisine… Tout a fait, le métissage, comme toutes les déviances, est souvent vital a petite dose, pratiqué par des marginaux volontaires et destructeur quand il deviens un phénomène de masse. Et donc comme toutes les déviances non violentes, il est naturel que la société le décourage, et néfaste qu’elle les interdise.
Tremendo Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Le modèle US s'est construit au prix d'un génocide. ??? Le seul modèle qui vaille sur le plan de la défense des libertés est le modèle suisse. Alix, si tu nous lis… Là où on interdit la construction de minarets? Je ne suis pas d'accord avec l'une des affirmations de free jazz. Il nous dit que le modèle jacobin amplifie le problème mais ne le crée pas. Pourtant, l'idéologie républicaine est, de fait, hostile aux musulmans. Je ne vois vraiment pas comment un musulman pourrait se sentir entièrement français quand par exemple, on interdit à sa fille de porter le voile à l'école (et cela, indépendamment du fait que le port du voile n'est pas vraiment indispensable pour une musulmane) ; quand lorsqu'il émet l'idée de prier sur son lieu de travail, on appelle la CIA pour dénoncer un dangereux terroriste musulman ; quand après l'ouverture d'un Quick hallal, tous les politiciens se ruent dans la brèche médiatique pour dénoncer le sectarisme et le diktat de la viande hallal imposé à tous les Français, etc. Moi j'ai surtout l'impression que l'on assiste à une contre-réaction républicaine ultra-laïcarde en ce moment à droite, destiné à dénoncer les dérives et la complaisance, thème repris par Marine Le Pen d'ailleurs mais aussi Hortefeux et cie. Je sais pas si ça ira loin, mais en tout cas la France tangue d'un extrême à l'autre, entre les partisans du multiculturalisme politique béat à gauche lui-même laïcard quand ça l'arrange (on tape sur les crèches en plein air mais pas contre les prières musulmanes dans la rue), et une droite qui en coulisse essaie de ramener le rapport de force vers l'assimilationnisme forcené au nom aussi de la laïcité. Aucun des deux ne me plait. Le métissage est largement une production étatique. Là où l'Etat est faible, comme à l'île Maurice, il n'y a pas de métissage. Contrairement à la Réunion voisine… +1
p.a Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 D'accord, et en français? c'est à ceux qui présentent une nouvelle théorie de présenter au moins qq arguments et exemples qui tiennent la route.
free jazz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Article synthétique qui permettra peut-être de clarifier le débat, qui pâtit pour l'instant de l'ignorance de la réflexion libertarienne et libérale dans ce domaine. Ignorance au demeurant étonnante sur un sujet majeur. Multiculturalismepar Sophie Guérard de Latour Pour préciser la signification du terme de « multiculturalisme », il convient de distinguer trois niveaux de sens : social, politique et philosophique. 1. La multiculturalité, un fait social (…) 2. Le multiculturalisme, un projet politique Le terme de « multiculturalisme » apparaît explicitement dans le contexte politique canadien. Le multiculturalisme correspond, en effet, au projet du Premier Ministre Pierre-Eliott Trudeau qui, dès les années 1970, défend l’idée que le Canada est une nation multiculturelle, constituée non seulement par les deux peuples fondateurs, mais aussi par l’ensemble des immigrés qui vivent au Canada. Elevé au rang de principe constitutionnel en 1982, le multiculturalisme affirme publiquement que l’égalité civique est compatible avec le respect des différences culturelles. Il consacre officiellement la rupture avec le modèle assimilationniste qui prévaut dans la plupart des démocraties et qui fait dépendre l’intégration politique de l’adoption des normes culturelles majoritaires. Concrètement, il se traduit par la mise en place de mesures politiques et d’exemptions juridiques, afin de garantir aux minorités ethniques une égalité de traitement quand les normes en vigueur les desservent. Ces mesures permettent par exemple d’adapter le calendrier national ou les codes vestimentaires aux traditions minoritaires (cf. le cas paradigmatique dans la littérature sur le multiculturalisme du turban et du kirpan sikhs au Canada, pays où la loi permet aux membres de cette communauté de déroger aux réglementations sur le port du casque et le port d’armes). Les politiques multiculturalistes ne se limitent pas à l’accommodement des lois par les tribunaux ; elles désignent aussi tout un éventail de mesures politiques destinées à favoriser l’intégration des immigrés (programme d’affirmative action dans les domaines économique et éducatif, représentation politique spécifique, cours dans la langue d’origine pour les enfants d’immigrés, campagnes de lutte contre le racisme, financement des festivals ethniques etc.). D’autres régimes démocratiques comme l’Australie, la Grande-Bretagne, la Suisse et les Pays-Bas ont adopté des politiques similaires, sans aller jusqu’à faire du multiculturalisme un principe constitutionnel. Avec le Canada, ils font toutefois partie des pays ayant adopté un « multiculturalisme intégré » par opposition au « multiculturalisme éclaté » des Etats-Unis (Wieviorka 2001). Dans le premier cas, les politiques multiculturalistes visent explicitement à promouvoir le respect de la diversité culturelle par une forme de reconnaissance publique. Dans le second cas, la dimension de reconnaissance est moins claire ; si elle semble bien influer les débats sur le political correctness et sur la réforme des programmes scolaires, elle n’inspire pas en tant que telle les politiques d’Affirmative action, dont le but premier est de combattre les préjugés racistes et non de promouvoir le respect des différences culturelles. Le multiculturalisme est donc un phénomène politique récent et multiforme. Il est sans doute trop tôt pour mesurer ses effets réels sur l’intégration des minorités. On peut toutefois noter que la réception de ce type de politique par l’opinion publique est contrastée. Si le « droit à la différence » a suscité l’enthousiasme de certains dans les années 1980 et 1990, il a aussi toujours provoqué de vives résistances. Actuellement, avec le regain du nationalisme xénophobe en Europe et les craintes suscitées par le terrorisme islamique, les politiques multiculturalistes sont largement remises en question dans la plupart des démocraties qui les avaient adoptées, comme en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et dans la province québécoise du Canada. 3. Le multiculturalisme, un débat philosophique L’évolution décrite précédemment a largement pesé sur l’évolution des débats de philosophie politique, tout particulièrement dans les démocraties anglophones où le multiculturalisme a été mis en oeuvre. Dans un univers intellectuel dominé par le libéralisme de John Rawls, l’intérêt pour ce phénomène politique s’est principalement traduit par une discussion critique de la théorie libérale de la citoyenneté. a) La politique de la différence La première défense célèbre de l’idée multiculturaliste s’ancre dans une critique de « l’universalisme abstrait ». Dans Justice and the Politics of Difference, Iris Marion Young dénonce l’incapacité d’un tel universalisme à garantir l’égalité politique d’individus dotés d’identités et de modes de vie différents. Institutionnalisé dans le contexte d’une culture donnée, le statut civique avalise la domination de l’identité jugée « normale », à savoir, dans les démocraties occidentales, celle de l’homme blanc, riche et bien portant. Loin de garantir l’égalité de tous devant la loi, il marginalise le point de vue des identités minoritaires. Un universalisme correctement compris doit donc renoncer à être « indifférencié » ; au contraire, il doit mettre en œuvre une « politique de la différence », c’est-à-dire favoriser la représentation politique des groupes dominés afin d’inclure l’ensemble des perspectives dans le processus de délibération démocratique. b ) La politique de la reconnaissance Si la première défense du multiculturalisme a pris la forme d’une promotion politique de la diversité culturelle comprise au sens large, les débats qui ont suivi se sont surtout attachés au cas de la diversité ethnique. Dans son célèbre article sur « La politique de la reconnaissance », Charles Taylor défend ainsi la cause de la minorité québécoise au Canada. Pour justifier le droit de cette minorité à préserver son identité culturelle, notamment par la promotion politique de l’usage du français, Taylor reprend les critiques adressées par Michaël Sandel à la « république procédurale » et formule la première défense communautarienne des politiques multiculturalistes. Comme Sandel, il refuse les limites d’une conception de la légitimité politique fondée sur la primauté du juste sur le bien, selon laquelle les libertés individuelles ne doivent pas être sacrifiées à la promotion du bien commun. Un tel « libéralisme des droits » est par essence « inhospitalier à la différence », car il exclut d’emblée des buts politiques légitimes la promotion de l’identité culturelle. Il néglige de ce fait le rôle crucial que joue cette dernière dans la vie des individus et doit être remplacé par un libéralisme plus ouvert à cette cause. Une telle évolution est requise, d’après Taylor, par le sens même de l’égalité moderne, qui repose à la fois sur la valeur universelle de la dignité et sur la valeur spécifique de l’authenticité. c) La citoyenneté multiculturelle La théorie de Will Kymlicka, qui constitue la réponse la plus détaillée du libéralisme politique aux deux critiques évoquées précédemment, défend la capacité de cette philosophie à relever le défi du multiculturalisme. Dans Liberalism, Community and Culture, Kymlicka revient sur les principales objections adressées par les communautariens aux libéraux, notamment celle de « la liberté du vide » (Taylor) et du « soi désencombré » (Sandel), afin de contester l’idée reçue selon laquelle le libéralisme politique serait indissociable d’une philosophie sociale atomiste et individualiste. Les libéraux ne nient nullement la valeur des attachements communautaires et admettent parfaitement que les projets de vie adoptés par un individu s’en inspirent. Seulement, ils refusent de réduire la raison pratique à la seule découverte de normes héritées : l’individu reste libre de critiquer son contexte culturel et de réviser les choix qu’il l’a amené à faire, grâce au concept de justice qu’il tire de sa raison. Ce principe de révision n’empêche pas la philosophie libérale de reconnaître la « valeur de l’appartenance culturelle », que Kymlicka propose d’interpréter comme un « bien premier » au sens rawlsien. Il élabore ainsi une défense instrumentale de l’identité culturelle qui considère celle-ci comme le « vocabulaire partagé » donnant sens aux choix individuels, comme la condition nécessaire à l’exercice de l’autonomie. Dans Multicultural Citizenship, le philosophe canadien précise la nature du bien premier en question. L’appartenance culturelle qu’il défend se confond avec la « culture sociétale », c’est-à-dire avec « une culture qui offre à ses membres des modes de vie, porteurs de sens, qui modulent l’ensemble des activités humaines, au niveau de la société, de l’éducation, de la religion, des loisirs et de la vie économique, dans les sphères publique et privée. » (Kymlicka 2001 : 115). Définie de la sorte, l’identité culturelle désigne les cultures « nationales », que ces nations soient souveraines ou qu’elles forment des minorités à l’intérieur d’un État. Prendre au sérieux le rôle que joue la culture sociétale dans l’exercice de l’autonomie individuelle oblige, selon Kymlicka, à réviser profondément la formulation des principes démocratiques. Il en résulte que, contrairement à ce que pensent la plupart des libéraux, le modèle de la tolérance religieuse n’est pas adapté aux cas des identités culturelles. Les cultures sociétales, en effet, ne peuvent pas être privatisées à la manière des croyances religieuses, car si un État peut être neutre d’un point de vue confessionnel, il ne saurait l’être d’un point de vue culturel ; il promeut toujours la culture majoritaire, aux dépends des cultures minoritaires, à travers le choix d’une langue officielle, de symboles nationaux, de jours fériés d’origine religieuse. L’orientation ethnique de la sphère publique pose problème dans la mesure où elle lèse les minorités qui ne se reconnaissent pas dans cette identité collective. C’est pourquoi il convient de formuler des droits culturels susceptibles de rétablir l’égalité entre les groupes majoritaire et minoritaires. La théorie de la citoyenneté multiculturelle distingue toutefois clairement le cas des minorités nationales (formées à la suite d’une conquête, d’une annexion, d’une colonisation) et celui des minorités ethniques (issues de l’immigration). Les premières, qui disposent encore d’une culture sociétale, peuvent prétendre à une certain degré d’auto-gouvernement, afin de contrôler les décisions politiques qui engagent l’avenir de leur culture (immigration, régime foncier, langue, éducation). Les secondes, en revanche, sont formées d’individus qui ont abandonné leur culture sociétale d’origine en changeant de pays ; il est donc légitime d’attendre d’eux qu’ils s’intègrent à celle du pays d’accueil. Néanmoins, rien ne justifie qu’on leur impose une assimilation culturelle, à partir du moment où l’apprentissage de la langue officielle et la connaissance des éléments principaux de l’histoire nationale, nécessaires à la compréhension des débats démocratiques, suffisent à garantir leur intégration politique. D’après Kymlicka, les libéraux n’ont pas de raison de rejeter les droits culturels sous prétexte qu’il s’agirait de droits collectifs qui nient la valeur des droits individuels. Il reproche à cette opposition de confondre deux dimensions qui ne sont pas nécessairement liées. Les droits culturels sont en effet des « protections externes » (external protections), visant à rétablir une égalité entre les groupes, qui n’impliquent pas le droit de mettre en œuvre des « restrictions internes » (internal restrictions), visant à limiter la liberté des membres de la minorité. e) Le culturalisme libéral Nous avons accordé un traitement privilégié à la théorie de Kymlicka, car elle reste la version la plus développée de la défense libérale du multiculturalisme. Elle n’est toutefois pas la seule disponible. Certains libéraux, comme Joseph Raz, vont au-delà d’une justification politique du multiculturalisme et le considèrent comme la manifestation d’une nouvelle sensibilité morale, d’une conscience identitaire réflexive et ouverte à la pluralité des cultures. La promotion du multiculturalisme prend ici un caractère perfectionniste que Kymlicka affirme éviter. D’autres, comme Yaël Tamir et David Miller, essaient de réconcilier le nationalisme et le libéralisme, en soutenant que le respect des principes de justice n’exclut pas le type d’obligations spécifiques qui unissent les membres d’une communauté culturelle. Miller notamment insiste sur le rôle de la solidarité nationale pour promouvoir l’attachement des citoyens à la justice sociale. Cette ouverture pluriforme de la philosophie libérale au thème de l’identité culturelle confirme les intuition de Kymlicka sur les limites de l’opposition entre libéralisme et communautarisme pour penser les enjeux du multiculturalisme. Si cette opposition a dominé les débats à l’origine, elle a perdu sa pertinence après que la dimension communautaire de la citoyenneté a été mise en évidence par les libéraux eux-mêmes. La nouvelle question qui se pose à eux est désormais la suivante : « Est-ce que les efforts menés par la majorité pour promouvoir la solidarité nationale sont une source d’injustices pour les minorités ? (Do majority efforts at nation-building creates injustices for minorities ?) » (Kymlicka 1998 : 27) La défense libérale du multiculturalisme a été critiquée de diverses manières, soit d’un point de vue interne, par des théoriciens partageant les postulats du libéralisme politique, soit d’un point de vue externe par des perspectives politiques concurrentes. La présentation qui suit ne prétend pas à l’exhaustivité. Elle espère seulement donner une idée de la variété des critiques adressées aux théories libérales en s’appuyant sur les objections plus célèbres. d) Les critiques internes de la citoyenneté multiculturelle d 1) La critique libertarienne Chandran Kukathas admet avec Kymlicka que la sphère publique manque de neutralité et que, de ce fait, les décisions collectives pèsent inégalement sur les différents groupes culturels. Mais plutôt que de rétablir l’égalité devant la loi par compensation, i.e. par un système de protections spécifiques, il en conclut que la solution est d’alléger le poids de la loi pour tous. Si l’on considère, par exemple, que la loi imposant le port du casque est trop coercitive pour les Sikhs, il faut reconnaître qu’il en va de même pour l’ensemble des motards et qu’elle lèse aussi ceux qui préfèrent rouler tête nue. Kukathas rejette le principe de l’égalité différenciée qui restaure des formes de privilèges incompatibles avec l’égal respect de la liberté de chacun. Il plaide au contraire en faveur d’une « politique de l’indifférence » radicale. L’État n’a pas à se préoccuper des préférences de chacun, qu’elles soient d’origine culturelle ou non. Il n’a pas non plus à promouvoir l’autonomie individuelle au sein des minorités culturelles, car cela revient à imposer une conception du bien à des individus qui ne la partagent pas (Kukathas 1992). La seule option valable pour une politique libérale du multiculturalisme réside dans le respect inconditionnel de la liberté d’association, qui consiste à accorder aux individus le droit de préserver leurs traditions culturelles même si elles nient les valeurs libérales (circoncision, mariages forcés) et qui laisse à chacun le droit de quitter l’association, sans qu’on ait à se soucier toutefois de la capacité des individus à exercer ce droit (Kukathas 2003). d 2) La critique libérale égalitarienne Dans Culture and Equality, Brian Barry rejette la solution libertarienne (Barry 2001). Toute loi pèse nécessairement de façon inégale sur les citoyens, du fait de la diversité de leurs préférences et valeurs personnelles. Cela ne l’empêche pourtant pas d’être juste à partir du moment où elle exprime la volonté politique des citoyens. Barry condamne avec force le discrédit jeté par les partisans du multiculturalisme sur l’idéal universaliste, hérité des Lumières. En érigeant la pratique de la rule and exemption au rang de modèle politique, afin de mettre en œuvre la « citoyenneté différenciée », ces derniers compromettent le sens de l’égalité des citoyens devant la loi. Le multiculturalisme favorise ainsi le clientélisme politique et ruine les bases de la solidarité civique. Loin de promouvoir une forme supérieure d’égalité, il sert, par bien des aspects, à masquer la formidable régression des mesures de redistribution sociale dans les démocraties libérales depuis les années 1980. Enfin, en renonçant au modèle de la tolérance religieuse et à sa stratégie de privatisation des différences, il recrée les conditions de conflits politiques autour de valeurs inconciliables et semble plus à même d’aggraver les tensions entre groupes culturels que de les apaiser. f) Les critiques externes de la citoyenneté multiculturelle f 1) La critique féministe Dans son article “Is Multiculturalism Bad for Women ?”, Susan Moller Okin reproche aux politiques multiculturalistes de favoriser le maintien de pratiques sexistes, en accordant aux minorités culturelles des droits collectifs qui lèsent surtout les femmes. Rien ne justifie, en effet, qu’une femme soit moins protégée par loi qu’une autre parce qu’elle appartient à une minorité culturelle. Du point de vue des femmes, la perspective de s’assimiler à la culture majoritaire est souvent plus enviable et plus légitime que la protection des cultures minoritaires. De façon plus générale, Okin reproche à la citoyenneté multiculturelle de reproduire les défauts du libéralisme rawlsien, en maintenant une frontière trop rigide entre le public et le privé. De même que Rawls n’affronte pas sérieusement le problème des injustices domestiques dans sa conception de la justice politique, Kymlicka néglige les dangers que sa défense libérale des minorités culturelles fait peser sur l’autonomie des femmes. Selon Okin, la distinction entre « protections externes » et « contraintes internes » ne suffit pas à résoudre le problème, car si elle permet de condamner les formes ouvertes de discrimination sexiste, elle s’avère incapable de contrer le sexisme ordinaire qui est à l’œuvre au sein de la sphère domestique et qui repose essentiellement sur l’intériorisation de cette forme de domination. f 2) La critique raciale Certains observateurs ont souligné l’inégale efficacité des politiques multiculturalistes en matière de lutte contre l’exclusion identitaire. Si ces dernières ont favorisé l’intégration des immigrés d’origine européenne, elles semblent avoir échoué dans le cas des minorités visibles, comme le suggèrent les fortes disparités socio-économiques qui continuent de séparer les populations blanches et les populations non-blanches dans la plupart des démocraties libérales. D’après certains critiques (Goldberg 1995), le multiculturalisme ne serait pas à même d’abolir la frontière raciale, car il s’inscrit dans le cadre d’une théorie, le libéralisme politique, qui présuppose la légitimité de l’État démocratique moderne. S’inspirant des pensées marxiste et foucaldienne, ces critiques rejettent un tel présupposé ; elles considèrent au contraire que la vocation essentielle de l’État moderne est de conforter la domination de certains groupes sociaux en s’appuyant sur des processus de normalisation. Le racisme en particulier, en tant que processus d’altérisation radicale, permettrait de justifier l’exclusion, c’est-à-dire la « mort sociale », de certaines catégories d’individus, à une époque où l’État, devenu « bio-pouvoir », a désormais pour fonction de protéger la vie des individus. La nature du mécanisme étatique explique donc l’incapacité du multiculturalisme à combattre efficacement le racisme, puisque ses postulats libéraux l’empêchent de comprendre et de combattre les causes véritables de l’exclusion identitaire. Ainsi, dans des sociétés historiquement dominées par des populations blanches, comme le Canada, l’aménagement de la diversité culturelle n’empêchera pas l’État de racialiser les groupes jugés trop éloignés de la norme dominante et de perpétuer ainsi la ségrégation d’une catégorie de citoyens (Salée 2005). f 3) La critique épistémologique De même que John Rawls propose d’appliquer à la philosophie politique le principe de la tolérance, Bhikhu Parekh souhaite lui appliquer le principe du multiculturalisme. Il reproche en effet aux libéraux de forger leur plaidoyer en faveur de la diversité culturelle sans prendre cette dernière au sérieux. Leur propension à analyser les groupes humains à la lumière de la frontière entre les cultures libérales et les cultures non-libérales dénaturent leur compréhension du pluralisme culturel. Une théorie politique véritablement multiculturelle doit au contraire aller plus loin dans l’ouverture aux différentes perspectives que les cultures adoptent sur le problème de la justice politique. Elle doit renoncer à l’idée que le libéralisme, agrémenté de droits culturels, est la seule théorie à offrir une formule suffisamment neutre pour résoudre ce problème. f 4) La critique républicaine En France, le rejet généralisé du multiculturalisme s’est fait au nom de la philosophie républicaine et de son modèle d’intégration politique, consacré à travers la fameuse opposition entre « l’universalisme à la française » et le « communautarisme américain ». Comme l’a justement remarqué Justine Lacroix, une telle opposition est symptomatique de l’ignorance des débats sur le multiculturalisme en France et du préjugé hexagonal qui conduit à associer indûment le communautarisme philosophique au multiculturalisme politique. Certains philosophes français s’efforcent toutefois de faire progresser le débat sur ces questions, soit en incitant le républicanisme français à se libéraliser (C. Audard, A. Renaut), soit en explorant les potentialités critiques de la philosophie républicaine (C. Laborde, J.-F. Spitz). Cécile Laborde s’efforce ainsi de repenser les rapports entre républicanisme et identité culturelle en interrogeant le contexte français à la lumières des analyses normatives contemporaines. Sa démarche lui permet de mettre les républicains français comme Alain Finkielkraut face à leurs contradictions : ce dernier, en effet, ne peut pas simultanément condamner la promotion politique des minorités au nom du projet universaliste qu’incarne à ses yeux la culture française et défendre cette dernière au nom de « l’exception culturelle ». Si la culture française a le droit de se défendre face à l’impérialisme culturel américain, les minorités culturelles qui vivent en France peuvent légitimement faire valoir le même droit face à l’assimilationnisme républicain. L’idée multiculturelle n’est donc pas anti-républicaine ; elle peut au contraire être investie de façon originale par cette philosophie politique qui offre une perspective critique sur les concepts centraux du libéralisme politique. http://www.dicopo.fr/spip.php?article90
Chitah Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Dites les gars, si vous pouviez m'aider à répondre à ce questionnement, c'est vraiment sincère : Le truc, c'est que au-delà des discours, que se passe-t-il réellement? Concrètement, comment ces discours sont déclinés en action? Les trois pelés et deux tondus admis à Sciences Po Paris (à l'initiative du directeur de cette école, militant)?Les maires ont un quota de mariages "mixtes" à honorer chaque année? Les immeubles HLM doivent avoir un quota de noirs ou d'arabes? Ou de blancs? Ou d'asiatiques? Bref : que se passe-t-il, exactement, en termes d'actions concrètes, dans le cadre de cette idéologie du métissage? Si l'on prend une autre idéologie, celle de l'hygiénisme/réchauffisme/écologisme, elle est présente partout, absolument partout : normes de construction, obligation de mentionner des phrases précises dans les pubs, et j'en passe. On ne peut pas ouvrir un journal, tourner la tête dans la rue, sans voir d'une manière ou d'une autre quelquechose qui mentionne cette idéologie multiforme. Le jour où je verrai que dans une publicité SFR défile en bas de l'écran la phrase "Votre téléphone sert à appeler vos amis, n'oubliez pas d'appeler 5 arabes et noirs par jour", comme on peut en lire pour les publicités alimentaires (5 fruits et légumes), je dirais qu'effectivement on y est jusqu'au coup. Le jour où je verrai que Renault est obligé, à l'instar des voitures écolos, de produire des modèles de voiture avec un coffre aménagé pour le transport de couscoussières, ou aménagé pour qu'on puisse y égorger un mouton, là je dirais qu'effectivement l'idéologie du multuculturalisme existe concrètement et vraiment. Dites, une simple remarque en passant : une recherche google scholar n'est pas une référence.D'une parce que les résultats changent d'un poste à l'autre en fonction des cookies, de deux parce que, voulant faire mentir Chitah, j'ai voulu lire la première "référence" et je suis tombé sur un document inaccessible. Si même Google et les Dieux de l'Informatique sont de mon côté, c'est même pas la peine d'essayer de débattre avec moi. Oooh, je vois presque une idée de billet, là OMG, j'ai failli le mentionner, mais j'ai eu la flemme de corriger mon texte et je me suis dit que c'était peut-être un terrain glissant, donc prudence…
Chitah Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Il faut distinguer ce qui relève d'une action d'Etat* et ce qui relève d'initiatives privées surfant sur une vague peut-être déplaisantes mais dans laquelle l'Etat n'intervient pas directement**. * La Halde. Il est légitime de veiller à l'égalité de (vrais) droits devant la loi et l'administration pour tous les Français. Riche ou pauvre, Noir ou Blanc, moche ou beau, jeune ou vieux, les individus jouissent a priori de prérogatives identiques devant l'Etat et peuvent exploiter ce recours en cas d'abus chez les pouvoirs publics. En tant qu'instance de contrôle vérifiant que l'Etat agit sans distinction envers ses ressortissants, la Halde représente un système de défense intéressant. Voici le bilan de la fameuse HALDE : 72% des cas où cette instance est intervenue n'ont rien à voir avec le multiculturalisme. Et si on regarde bien, les cas de discrimination par le handicap sont surreprésentés, puisqu'il y a en France bien plus de noirs et d'arabes que d'handicapés (de vrais handicapés, pas les gens qui bénéficient de la cotorep). Et comme toujours, regardons les pourcentages, mais aussi les chiffres absolus : quelques centaines. Soit, si l'on prend le cas de la région parisienne, quelques dizaines de cas, et environ un à cinq cas par an et par département. Si la Gestapo avait eu des chiffres comparables, cette police ne serait jamais entrée dans l'histoire. En revanche, les interactions entre acteurs privés… Mouarf. Récemment, un supermarché a refusé le chèque d'une dame et elle veut engager des poursuites pour discrimination territoriale. ** La presse, y compris les blogs ou autres. Il y a souvent de quoi s'irriter devant les propos tenus mais ce n'est pas un fonctionnaire dans l'exercice de son boulot qui rédige l'article. Je n'aime pas les néo-nazis, ni le rap, ni les beaufs footeux mais tant qu'ils sont pacifiques, je ne vois pas pourquoi me tourner vers l'Etat comme s'il était responsable de ces conneries. Il y aura toujours des débiles mentaux : sache que dans le centre de Paris (Vème, VIème arrondissement notamment), pratiquement tous les supermarchés n'acceptent les chèques que lorsque l'adresse mentionnée dessus est dans le quartier. Et dans la loi, le commerçant peut refuser ce qu'il veut, donc cette conne va aller se faire foutre. Article synthétique qui permettra peut-être de clarifier le débat, qui pâtit pour l'instant de l'ignorance de la réflexion libertarienne et libérale dans ce domaine. Ignorance au demeurant étonnante sur un sujet majeur. http://www.dicopo.fr/spip.php?article90 D'accord. Ce n'est pas parce que tu t'étonnes que personne ne sache expliquer le génome du Yéti que ce sont des ignorants. Concernant la définition du terme multiculturalisme, à ma connaissance, la plus satisfaisante a été donnée par Rincevent mais me semble encore flou. Quand aux manifestations concrètes de ce phénomène, mis à part quelques faits divers épars comme l'affaire Baby Loup, tu n'arrives pas à exprimer quoi que ce soit. Donc c'est du pipeau. I repeat : Si l'on prend une autre idéologie, celle de l'hygiénisme/réchauffisme/écologisme, elle est présente partout, absolument partout : normes de construction, obligation de mentionner des phrases précises dans les pubs, et j'en passe. On ne peut pas ouvrir un journal, tourner la tête dans la rue, sans voir d'une manière ou d'une autre quelquechose qui mentionne cette idéologie multiforme. Quels sont les éléments ne serait-ce que comparable à cela?
free jazz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 D'accord.Ce n'est pas parce que tu t'étonnes que personne ne sache expliquer le génome du Yéti que ce sont des ignorants. Concernant la définition du terme multiculturalisme, à ma connaissance, la plus satisfaisante a été donnée par Rincevent mais me semble encore flou. Quand aux manifestations concrètes de ce phénomène, mis à part quelques faits divers épars comme l'affaire Baby Loup, tu n'arrives pas à exprimer quoi que ce soit. Donc c'est du pipeau. Tu fais preuve d'un tel niveau de mauvaise foi, de déni et d'ignorance sur le sujet qu'il est vain d'essayer d'en discuter. Tu peux penser que la constitution canadienne est un Yéti, que Merkel et Cameron parlent d'une politique qui n'existe pas, que la critique libertarienne est une chimère, que la liberté d'expression se porte à merveille, et enfin soutenir la Halde comme à ton habitude. Si le sujet est pour toi vide de sens, je ne vois pas pourquoi tu essayes de pourrir ce fil. Je te laisse continuer à troller si ça t'amuse, mais tu t'enfonces.
Chitah Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Tu fais preuve d'un tel niveau de mauvaise foi, de déni et d'ignorance sur le sujet qu'il est vain d'essayer d'en discuter. Tu peux penser que la constitution canadienne est un Yéti, que Merkel et Cameron parlent d'une politique qui n'existe pas, que la critique libertarienne est une chimère, que la liberté d'expression se porte à merveille, et enfin soutenir la Halde comme à ton habitude. Si le sujet est pour toi vide de sens, je ne vois pas pourquoi tu essayes de pourrir ce fil. Je te laisse continuer à troller si ça t'amuse, mais tu t'enfonces. Merci, je note donc qu'après plusieurs relances tu ne réponds pas. Je demande simplement une chose : quelles sont les manifestations concrètes du multiculturalisme? Juste un ou deux exemples pour me mettre sur la voie. Réponse : rien. Je le note, mon analogie avec le Yéti était donc la bonne, on n'a pas besoin de savoir si une chose existe pour en parler. Et dire à un anarcap qu'il soutient une entité étatique (ici la HALDE) est tout à fait croustillant. PS : le Yéti a été vu récemment dans un Quick hallal. Le hallal, c'est bon pour le poil apparemment.
p.a Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Quand qqn aura trouvé et évalué les effets concrets du multiculturalisme sur le métissage, on pourra évoquer les politiques étatiques qui vont à son encontre. on verra alors si son origine est "largement étatique"
neuneu2k Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Merci, je note donc qu'après plusieurs relances tu ne réponds pas. Je demande simplement une chose : quelles sont les manifestations concrètes du multiculturalisme? Juste un ou deux exemples pour me mettre sur la voie. Réponse : rien. Je le note, mon analogie avec le Yéti était donc la bonne, on n'a pas besoin de savoir si une chose existe pour en parler. En france, au niveau national, je suis d'accord, c'est totalement anecdotique. On ne peut pas franchement parler de politique multiculturaliste française quand au contraire, l'egalitarisme républicain et laicard est aussi présent. Par contre, si on s'eloigne un peu, la politique multiculturaliste n'est pas un yéti, et si son expression française est microscopique, on peut tout de même s'inquiéter (modérément) de la dérivée. Pour ma part, l'egalitarisme républicain me débecte autant que le multiculturalisme, mais si le second aide a détruire le premier, je ne suis pas sur qu'on y perde au change. La religion civile multiculturelle me semble bien plus fragile et son modèle politiquement correct plus vulnérable que la forteresse républicaine laïque et indivisible.
Tremendo Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Je demande simplement une chose : quelles sont les manifestations concrètes du multiculturalisme? Juste un ou deux exemples pour me mettre sur la voie. Concrètement, il se traduit par la mise en place de mesures politiques et d’exemptions juridiques, afin de garantir aux minorités ethniques une égalité de traitement quand les normes en vigueur les desservent. Ces mesures permettent par exemple d’adapter le calendrier national ou les codes vestimentaires aux traditions minoritaires (cf. le cas paradigmatique dans la littérature sur le multiculturalisme du turban et du kirpan sikhs au Canada, pays où la loi permet aux membres de cette communauté de déroger aux réglementations sur le port du casque et le port d’armes). Les politiques multiculturalistes ne se limitent pas à l’accommodement des lois par les tribunaux ; elles désignent aussi tout un éventail de mesures politiques destinées à favoriser l’intégration des immigrés (programme d’affirmative action dans les domaines économique et éducatif, représentation politique spécifique, cours dans la langue d’origine pour les enfants d’immigrés, campagnes de lutte contre le racisme, financement des festivals ethniques etc.). D’autres régimes démocratiques comme l’Australie, la Grande-Bretagne, la Suisse et les Pays-Bas ont adopté des politiques similaires, sans aller jusqu’à faire du multiculturalisme un principe constitutionnel On aurait pu ajouter la prière en plein milieu de la rue, l'interdiction de propos racistes, financement des centres culturels religieux, discrimination positive, les manuels scolaires sur l'histoire de France avec des chapitres sur les empires africains etc…
Chitah Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 On aurait pu ajouter la prière en plein milieu de la rue, l'interdiction de propos racistes, financement des centres culturels religieux, discrimination positive etc… Discrimination positive? Où ça? Quoi ça? Ca existe en France? Il y a des trucs ça et là, mais absolument rien d'institutionnel, ni de près ni de loin, voir ceci : http://fr.wikipedia.org/wiki/Discriminatio…itive#En_France Chevènement avait publié une directive pour promouvoir l'accès des maghrébins à des postes dans l'armée, la grande muette s'est en souplesse et sans aucun problème assise dessus allègrement. La discrimination positive en France n'existe pas. Ensuite, concernant le financement de centres culturels religieux, ils concernent tous les cultes, absolument tous les cultes. Et je peux même démontrer que, majoritairement, ce sont dans l'ordre les cathos, puis les juifs, et enfin les musulmans qui ramassent de l'argent. Mais même ce total est une goutte d'eau dans les budgets de subventions, y compris et surtout dans les villes à fortes concentrations communautaires comme Paris. Sur les prières en pleine rue, soyons sérieux. Ensuite sur les éléments : Ces mesures permettent par exemple d’adapter le calendrier national ou les codes vestimentaires aux traditions minoritaires (cf. le cas paradigmatique dans la littérature sur le multiculturalisme du turban et du kirpan sikhs au Canada, pays où la loi permet aux membres de cette communauté de déroger aux réglementations sur le port du casque et le port d’armes). En France on a le contraire, l'interdiction de coutumes vestimentaires, certainement pas leur autorisation. Les politiques multiculturalistes ne se limitent pas à l’accommodement des lois par les tribunaux ; elles désignent aussi tout un éventail de mesures politiques destinées à favoriser l’intégration des immigrés (programme d’affirmative action dans les domaines économique et éducatif, Voir ci-dessus, je ne vois pas d'éléments comparables en France, sauf pour les personnes handicapés ou éventuellement les femmes. Mais ce n'est pas une communauté. représentation politique spécifique, cours dans la langue d’origine pour les enfants d’immigrés, campagnes de lutte contre le racisme, financement des festivals ethniques etc.). Idem, en terme de subventions, la majorité va à tous ce qui est festif et citoyen, ou éventuellement aux grosses locomotives comme Solidays. Pour le reste, les grands festivals type musique rap sont à ma connaissance organisés par des radios comme NRJ ou Skyrock. Mais merci tremendo pour ces élements, n'hésite pas à me dire si j'ai oublié ou minimisé tel ou tel élément.
free jazz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Par contre, si on s'eloigne un peu, la politique multiculturaliste n'est pas un yéti, et si son expression française est microscopique, on peut tout de même s'inquiéter (modérément) de la dérivée. Il ne faut pas négliger l'influence de l'UE, qui capte de plus en plus de pouvoir législatif et règlementaire dans ces domaines. Or son idéologie est assez claire. La Commission européenne a produit plus de trois millions d’exemplaires d’un agenda aux couleurs de l’Union européenne pour les écoles secondaires qui ne contient aucune référence à Noël, mais qui comprend la mention de fêtes juives, hindoues, sikhs et musulmanes.La page du 25 décembre est vide et en bas, figure ce message: « Un véritable ami est quelqu’un qui partage vos préoccupations et votre joie ». Difficile de faire plus « religieusement » correct ! Le calendrier comprend les fêtes musulmanes, hindoues, sikhs, juives. Entre autres… Sans oublier la Journée de l’Europe et d’autres dates clefs de l’Union européenne. Aucune fête chrétienne n’est signalée alors que le christianisme est la religion la plupart des Européens. Johanna Touzel, porte-parole de la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne (COMECE) a jugé la sortie de cet agenda « incroyable ». En France on a le contraire, l'interdiction de coutumes vestimentaires, certainement pas leur autorisation.Voir ci-dessus, je ne vois pas d'éléments comparables en France, sauf pour les personnes handicapés ou éventuellement les femmes. Mais ce n'est pas une communauté. On a déjà dit que ce n'était pas une problématique franco-française. C'est dommage que sur tous les sujets tu sois obnubilé par la fièvre nationaliste. Outre les éléments déjà évoqués, le grand Timonier Sarko s'est prononcé en faveur de la discrimination positive, ainsi que certaines personnalités socialistes, qui dans les faits pratiquent déjà les "accommodements raisonnables" à l'échelle locale: cantines, école, piscine, prières publiques, etc. Idem, en terme de subventions, la majorité va à tous ce qui est festif et citoyen, ou éventuellement aux grosses locomotives comme Solidays. Pour le reste, les grands festivals type musique rap sont à ma connaissance organisés par des radios comme NRJ ou Skyrock. Faut sortir de sa grotte des fois. http://www.festivaldelimaginaire.com/accueil/
Chitah Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 On a déjà dit que ce n'était pas une problématique franco-française. C'est dommage que sur tous les sujets tu sois obnubilé par la fièvre nationaliste.Outre les éléments déjà évoqués, le grand Timonier Sarko s'est prononcé en faveur de la discrimination positive, ainsi que certaines personnalités socialistes, qui dans les faits pratiquent déjà les "accommodements raisonnables" à l'échelle locale: cantines, école, piscine, prières publiques, etc. Très bien, élément nouveau : Sarkozy a dit que. Je le note. Ensuite, "certaines" personnalités socialistes sont d'accord avec lui. Je le note aussi. Et "il existe" des "accomodements raisonnables". Je le note encore. C'est vague, mais c'est mieux qu'avant, c'est mieux que rien. Faut sortir de sa grotte des fois. Excellent. Tu vas donc m'aider : https://spreadsheets.google.com/ccc?key=0Aq…gzX2c&hl=en Pourrais-tu me dire parmi ces 71 lignes de subventions, totalisant 18 millions d'euros, où tu as des festivals ethniques. Et pour un total de combien d'euros, juste pour savoir.
free jazz Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 Pourrais-tu me dire parmi ces 71 lignes de subventions, totalisant 18 millions d'euros, où tu as des festivals ethniques. Et pour un total de combien d'euros, juste pour savoir. C'est étonnant comme tu vois tout par le petit bout de la lorgnette, avec la vision d'un gastéropode. On parle d'Europe et tu sors une liste des subventions en région parisienne. Rien que dans cette liste, on en trouve déjà 3 ou 4. Et elle est incomplète, puisque le festival Imaginaire des Cultures du monde n'y figure pas. Donc sur le financement des festivals ethniques, tu as encore tort. Plus tu parles et plus tu t'enfonces.
Chitah Posté 8 février 2011 Signaler Posté 8 février 2011 dans cette liste, on en trouve déjà 3 ou 4. Merci bien. Donc 3 ou 4, allez mettons 5, non 10, sur 71 subventions, prises au hasard en France et en Europe, parmi les plus puissantes collectivités territoriales du pays (Ile de France, Rhone Alpes, Hauts de Seine, etc.) et surtout collectivités comptant et de loin le plus d'immigrés, donc d'agents du multiculturalisme. A priori, on peut supputer que dans la Creuse et la Bretagne, ces chiffres sont encore plus faibles, et qu'on a évalué là un chiffre maximal pour le pays "France". On peut également supputer que dans les autres pays d'Europe ces chiffres sont encore plus faibles puisque la France est un des pays comptant le plus d'immigrés de culture non-européenne. Pour l'entité "Europe", donc, la France semble être un cas maximal. Conclusion provisoire : le phénomène du multiculturalisme est négligeable en Europe. Hormis quelques exemples emblématiques épars (Halde, festival par-ci par-là, cantine hallal ici, horaire de piscine aménagé là, discours politique non suivi d'effets comme pour la discrimination etc.) il n'existe aucun phénomène global concernant le multiculturalisme en Europe. Merci, free jazz, pour ta coopération.
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