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Vision critique des réformes économiques de Pinochet


Blueglasnost

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On peut parfois reprocher à The Economist des parti-pris excessifs dans ses articles, nuisant à leur qualité; mais il faut aussi savoir le féliciter lorsqu'il sait prendre des positions claires. Sur ce plan, l'article consacré cette semaine à Pinochet et ses politiques mérite des éloges, car il établit quelques vérités, et ne sombre pas dans l'éloge déplacé du "dictateur aux bonnes politiques économiques" d'une Margaret Thatcher.

Il existe en effet une légende sur Pinochet : certes, il s'agissait d'un tyran ayant présidé à de nombreux crimes; mais en matière économique, il peut se targuer de quelques succès du fait des politiques des "Chicago Boys", ces jeunes docteurs de l'université de Santiago tout juste revenus d'un an à l'université de Chicago et appelés pour gérer l'économie nationale après le coup d'Etat de 1973. L'interprétation de cette légende est variable : pour les uns, c'est une façon d'absoudre partiellement Pinochet, et de montrer que les réformes économiques douloureuses, cela fonctionne; pour eux Pinochet est le sauveur de l'économie chilienne qu'Allende poussait vers le communisme. pour les autres, c'est la preuve de l'opposition irréconciliable entre l'économie libérale et la démocratie. Mais quel est l'ampleur exacte des "succès" des politiques économiques sous Pinochet?

Pour le comprendre, étudions le graphique suivant.

chili.jpg

Sur ce graphique, la ligne en trait plein indique l'évolution du PIB par habitant au Chili de 1960 à 1999, en base 100 pour l'année 1973. La ligne pointillée correspond au "trend" de la période 1960-73 : elle nous indique ce qu'aurait été le PIB par habitant chilien plus tard s'il avait suivi la tendance de cette période. La zone hachurée correspond à la période des réformes menées par les "Chicago Boys" (privatisations, notamment d'institutions financières; abaissement des barrières douanières; dérèglementation des marchés).

Que peut-on observer? Tout d'abord, on voit ce qu'il est convenu d'appeler le miracle économique chilien : le PIB par habitant du pays a considérablement augmenté. Cependant, ce n'est pas sous l'ère Pinochet que cela est survenu, mais après son départ en 1990. En 1987, le PIB par habitant chilien est à son niveau de 1973; en 1990, le Chili semble simplement avoir repris sa tendance de la période 1960-73, durant laquelle se sont succédés des gouvernements pratiquant une sorte de corporatisme protectionniste (la grande mode en Amérique latine à cette époque) et le gouvernement Allende. On constate par contre des fluctuations extrêmement brutales de l'économie sous Pinochet (1973-1990).

Et ces fluctuations sont très simplement explicables. Sous l'effet de la désorganisation complète de l'économie chilienne sous Allende (nationalisations hasardeuses, mais aussi grève générale), le PIB par habitant chilien s'effondre au début des années 70. Or, après une récession de cette ampleur, il est naturel que l'économie connaisse une croissance importante. Pour le comprendre, imaginons que la moitié des français cesse de travailler pendant une année : le PIB par habitant s'effondrerait. Si ensuite ils retournent au travail, tout naturellement, le PIB revient à la situation antérieure; il s'ensuite une croissance spectaculaire.

On appelle "PIB potentiel" le PIB qui prévaut lorsque l'économie utilise les ressources disponibles. De ce fait, pour mesurer l'efficacité de politiques économiques, on doit vérifier si celles-ci ont pour effet d'élever le potentiel de l'économie. Si l'économie continue de fluctuer autour de son potentiel, les politiques n'ont pas d'effet notable; si la croissance s'élève durablement au dessus du potentiel, on peut considérer que quelque chose s'est amélioré dans cette économie. Dans cette perspective, les forts taux de croissance constatés pendant la seconde moitié des années 70 (forte pente ascendante de la courbe du PIB) n'ont rien d'exceptionnel : ils constituent simplement un rattrapage après la désorganisation antérieure à 1973, et ne traduisent aucun succès spécifique des politiques économiques chiliennes : simplement le fait que l'économie retourne au statu quo ante.

Entre 1981 et 1983, l'économie chilienne subit une nouvelle récession. Celle-ci est aussi compréhensible, et est due à une crise bancaire. Profitant des privatisations, quelques proches du pouvoir avaient pris le contrôle des principales banques du pays, utilisant les ressources de celles-ci pour racheter les autres entreprises privatisées à faible coût; les banques se trouvaient donc détentrices de créances douteuses. Dans le même temps, le gouvernement chilien avait pratiqué une politique de change fixe par rapport au dollar américain; lorsque suite à la désinflation Volcker, les taux américains et le dollar s'envolent, l'économie chilienne s'effondre. Un prêt du FMI et une dévaluation plus tard, l'économie chilienne regagne encore le terrain perdu et renoue avec les forts taux de croissance.

Il n'y a donc aucun effet positif notable des politiques économiques menées par Pinochet; les forts taux de croissance constatés ne sont que les contreparties de récessions encore plus forte les ayant précédées. On peut considérer que les politiques sous Pinochet ne sont pas responsables de la première récession; elles doivent porter par contre tout le blâme de la seconde, fruit direct d'un mélange de changes fixes et de déréglementation menées volontairement.

On pourra dire que c'est parce que le gouvernement chilien n'a suivi que partiellement les conseils des économistes; Friedman, par exemple, était hostile aux changes fixes. Mais le problème est plus profond que cela. Les Chicago Boys ont pu, pendant une décennie, utiliser les chiliens comme des cobayes pour diverses expériences économiques; la dictature se chargeait d'écraser les éventuelles réticences, ce qui les dispensait d'avoir à se préoccuper d'éventuels coûts sociaux. Loin de contribuer à l'efficacité de leurs politiques, cette situation les condamnait à l'échec par avance, car elle négligeait un élément fondamental. La critique centrale de la planification au niveau d'une économie, c'est qu'elle échoue toujours parce que la complexité sociale est irréductible; face à cela, les seules politiques qui peuvent fonctionner sont celles qui reposent sur l'expérimentation prudente, et le retour d'informations sur les effets de celle-ci. Les Chicago boys, en réalité, se comportaient en constructivistes, planificateurs, décidant d'en haut de réformes majeures avec la certitude d'avoir raison; et avec une efficacité peu différente de celle des conseillers marxistes d'Allende, la légitimité démocratique en moins.

Protégés de la complexité sociale chilienne, les chicago boys ne pouvaient pas bénéficier d'un quelconque feedback. La démocratie, rétablie après le départ de Pinochet, bénéficiait par contre d'un tel retour, puisqu'elle produit des gouvernements qui dépendent de celui-ci pour leur maintien en place. Les gouvernements démocratiques qui ont suivi ont pu, dès lors, conserver des diverses réformes celles qui avaient été efficaces (notamment l'abaissement des barrières douanières), et abandonner l'essentiel des autres; au total, le "miracle économique chilien" n'est pas celui de la dictature, mais celui de la démocratie qui lui a succédé.

La réforme du système de retraites chilien, particulièrement vantée à l'époque et citée en exemple par de multiples institutions internationales, traduit également ce problème. La réforme a consisté en une substitution d'un système de pensions publiques par des pensions privées, financées par capitalisation. Mais si les caisses de capitalisation ont été très rentables, faute de concurrence entre elles, la rentabilité des placements qu'elles ont offert a été décevante; par ailleurs, la réforme a simplement consisté à déplacer le problème des retraites vers les pensionnés. Le système ancien était insoutenable pour les finances publiques chiliennes; en privatisant, on pensait que les chiliens épargneraient plus pour leur retraite. Mais les chiliens avaient d'autres priorités immédiates que d'épargner, et nombre d'entre eux n'ont pas pu le faire en quantité suffisante; beaucoup d'autres, employés dans le secteur informel, n'ont pas cotisé du tout. Leurs pensions de retraite sont aujourd'hui très faibles et le système doit être de nouveau réformé; la réforme chilienne des retraites, autrefois tant vantée, traduit donc surtout le fait qu'il n'y a pas de repas gratuit, de système significativement plus performant que les autres, en matière de retraites.

Certes, dira-ton, les réformes de Pinochet n'ont pas eu les effets que l'on prétend; mais n'ont-elles pas ouvert la voie pour les gouvernements qui ont suivi? le coup d'Etat n'a-t-il pas évité que l'économie chilienne ne dérive encore plus vers le communisme? C'est très douteux. Minoritaire, largement contesté, sujet à de fortes divisions internes, le gouvernement d'Allende n'aurait pas résisté beaucoup à plus de désorganisation économique. Il aurait été alors remplacé par une autre coalition au parlement. Le coup d'Etat n'était pas seulement un putsch contre le gouvernement Allende, il était surtout un putsch contre la démocratie. Quant aux réformes, les exemples de gouvernement ayant mené des réformes de libéralisation économique de façon démocratique ne manquent pas. La prétention de Pinochet d'avoir osé être un réformateur économique efficace se heurte aux réalités : il n'a été qu'un dictateur comme beaucoup d'autres, inefficace, sanguinaire et corrompu (que ce soit vis à vis de ses amis politiques ou de lui-même, qui a accumulé discrètement des millions de dollars pendant son règne).

Ses réformes n'ont servi d'exemple qu'à certains bureaucrates et planificateurs, qui ont adoré l'idée qu'ils pouvaient être des dirigeants omniscients réformant les économies vers le succès; les thérapies grandioses de Jeffrey Sachs dans les pays de l'Est, étonnamment proches des réformes chiliennes, ont donné le même genre de résultats (et donné lieu au même genre d'excuses : si cela n'a pas marché, c'est qu'on ne m'a pas écouté suffisamment). S'il y a une leçon à retenir de l'expérience chilienne, c'est que la politique économique sera grandement améliorée le jour ou ceux qui la mettent en oeuvre devront, comme les médecins, prononcer un serment recommandant, avant toute chose, de ne pas faire le mal.

Source: http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…nomie-chilienne

Réactions?

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, après une récession de cette ampleur, il est naturel que l'économie connaisse une croissance importante.

Tellement naturel qu'après les 2 premières années de son élection, l'économie en était au même niveau. Et puis vint l'influence de l'Ecole de Chicago, et là…

  Citation
Les Chicago boys, en réalité, se comportaient en constructivistes, planificateurs, décidant d'en haut de réformes majeures avec la certitude d'avoir raison; et avec une efficacité peu différente de celle des conseillers marxistes d'Allende, la légitimité démocratique en moins.

mondieumondieumondieu….

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Les gens d'éconoclaste sont habituellement de bonne foi. Mais la résistance au conformisme a ses limites, et ce billet en est la preuve.

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La zone hachurée correspond à la période des réformes menées par les "Chicago Boys" (privatisations, notamment d'institutions financières; abaissement des barrières douanières; dérèglementation des marchés).

Faux : les réformes essentielles datent de 1981.

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Cependant, ce n'est pas sous l'ère Pinochet que cela est survenu, mais après son départ en 1990.

Nimportenawak. Infoutus de lire un graphique, les mecs d'Econoclaste. Graphique qui montre très exactement que c'est bien après 1981, c'est-à-dire après les réformes fondamentales de Piñera (privatisation du système des pensions et libéralisation du secteur syndical) que s'est amorcé une croissance deux à trois fois supérieure à la tendance précédente.

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Les Chicago Boys ont pu, pendant une décennie, utiliser les chiliens comme des cobayes pour diverses expériences économiques…

Par contre, quand le reste de la population occidentale était utilisée comme cobayes du keynesianisme, c'était cool.

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  Rincevent a dit :
Les gens d'éconoclaste sont habituellement de bonne foi. Mais la résistance au conformisme a ses limites, et ce billet en est la preuve.

Pour le coup, c'est très mainstream, en effet…

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  Lucilio a dit :
Faux : les réformes essentielles datent de 1981.

Une libéralisation économique est dans un premier temps couteuse, dans un second temps bénéfique, ce graphique en est l'illustration.

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  Mike a dit :
Une libéralisation économique est dans un premier temps couteuse, dans un second temps bénéfique, ce graphique en est l'illustration.

C'est bien ce qui me semblait; ce graphique a été très mal interprété…

Posté
  Blueglasnost a dit :
C'est bien ce qui me semblait; ce graphique a été très mal interprété…

Non, la chute en 74 doit être imputée aux politiques économique d'Allende et au putsch, qui a forcément du calmer la production.

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  Apollon a dit :
Non, la chute en 74 doit être imputée aux politiques économique d'Allende et au putsch, qui a forcément du calmer la production.

De fait, puisque, comme le montre toujours le graphique, la chute ne date pas de 1974, mais bien de 1971 (arrivée d'Allende au pouvoir).

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  Apollon a dit :
Non, la chute en 74 doit être imputée aux politiques économique d'Allende et au putsch, qui a forcément du calmer la production.

Non, vous m'avez mal compris, je parlais du fait que la chute que l'on peut constater au cours du régime Pinochet a été suivie d'un élan formidable vers le haut, d'une phase d'expansion rapide, on doit l'existence de cette dépression seulement au prolongement de l'"effet Allende" et également parce que des réformes ne sauraient avoir un effet immédiat.

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Je ne crois pas qu'ils soient liés au moindre média, même si, comme le veut la coutume chez les économistes français, ils lisent Libération et critiquent le Figaro.

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  Rincevent a dit :
Je ne crois pas qu'ils soient liés au moindre média, même si, comme le veut la coutume chez les économistes français, ils lisent Libération et critiquent le Figaro.

Ce qui en soit est révélateur.

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  Blueglasnost a dit :
Non, vous m'avez mal compris, je parlais du fait que la chute que l'on peut constater au cours du régime Pinochet a été suivie d'un élan formidable vers le haut, d'une phase d'expansion rapide, on doit l'existence de cette dépression seulement au prolongement de l'"effet Allende" et également parce que des réformes ne sauraient avoir un effet immédiat.

Donc si ça monte c'est l'effet positif des réformes promarché. Si ça descend, c'est le recul avant le glorieux effet positif des réformes pro-marché. Il faut arrêter d'interpréter les événements par le prisme de la doctrine.

  melodius a dit :
Econoclaste, n'est-ce pas un blog du Monde ?

Non mais en revanche, il existe plusieurs éconoclastes, qui partagent le nom par hasard.

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  Apollon a dit :
Donc si ça monte c'est l'effet positif des réformes promarché. Si ça descend, c'est le recul avant le glorieux effet positif des réformes pro-marché. Il faut arrêter d'interpréter les événements par le prisme de la doctrine.

En l'occurrence, il est clair que les réformes faites sous Allende étaient désastreuses, il suffit de regarder le niveau de l'inflation, le désordre social qui régnaient durement cette période et ce n'est qu'un aperçu simplifié…

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  Blueglasnost a dit :
En l'occurrence, il est clair que les réformes faites sous Allende étaient désastreuses, il suffit de regarder le niveau de l'inflation, le désordre social qui régnaient durement cette période et ce n'est qu'un aperçu simplifié…

La question est de savoir s'il faut imputer l'amélioration au seul arrêt du socialisme ou aux réformes pro-marché.

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  Apollon a dit :
La question est de savoir s'il faut imputer l'amélioration au seul arrêt du socialisme ou aux réformes pro-marché.

Et si c'était les deux? Cependant, j'objecterais que le seul arrêt du socialisme sans aucune réforme ne saurait produire des résultats satisfaisants, car ce ne serait ni plus ni moins qu'un état statique.

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  Blueglasnost a dit :
j'objecterais que le seul arrêt du socialisme sans aucune réforme ne saurait produire des résultats satisfaisants

bien sur que si.

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  Blueglasnost a dit :
Oserais-je vous demander d'élaborer?

C'est à toi de démontrer que l'embellie économique chilienne postérieure à Allende doit être imputée aux néolibéraux plutôt qu'au seul arrêt du socialisme. Je pense que c'est vrai mais cela ne va pas de soi.

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  Apollon a dit :
C'est à toi de démontrer que l'embellie économique chilienne postérieure à Allende doit être imputée aux néolibéraux plutôt qu'au seul arrêt du socialisme. Je pense que c'est vrai mais cela ne va pas de soi.

Je ne dispose pas personnellement de toute la connaissance des évènements de cette époque, en conséquent de quoi, j'en ai peur, ma réponse sera toujours incomplète, quelle qu'elle soit, du fait de ces limitations cognitives.

Cependant, il est pour moi tout à fait logique qu'un système moins étatisé qu'un autre ne puisse qu'être meilleur, car il repose sur une machinerie étatique moins gourmande, laissant davantage de revenus (dépensés à loisir et alimentant la consommation, ou en tout cas l'épargne) et d'initiative aux personnes. Un système de concurrence est ensuite bien plus rentable, car le coût du maintien du monopole (souvent public) n'existe plus, et la confrontation d'entreprises en compétition permet une réduction des prix, bénéfique pour les consommateurs. Ce sont des réformes (introduction de la concurrence dans nombre de secteurs) et réduction globale du poids de l'Etat, couplées à un monétarisme qui a permis de limiter l'augmentation de la masse monétaire et donc l'inflation (chronique sous Allende), qui ont remis de la compétitivité dans le circuit économique chilien, permettant de redresser les comptes. Aujourd'hui, le Chili est le pays le plus prospère d'Amérique latine (avec le PIB par tête le plus élevé) et une croissance solide (reposant en partie sur le libre-échange, car le cuivre chilien est très prisé à travers le monde, y compris et surtout par les Chinois), des finances saines, est-ce un hasard que seul ce pays ait entrepris une révolution libérale dans un passé proche dans cette partie du monde? Je ne le crois pas, mais bien plutôt je suis persuadé que ces réformes, quelle que fut la personnalité de Pinochet et ses errements politiques, ont eut un effet bénéfique sur le long terme.

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  Blueglasnost a dit :
Non, vous m'avez mal compris, je parlais du fait que la chute que l'on peut constater au cours du régime Pinochet a été suivie d'un élan formidable vers le haut, d'une phase d'expansion rapide, on doit l'existence de cette dépression seulement au prolongement de l'"effet Allende" et également parce que des réformes ne sauraient avoir un effet immédiat.

Non, l'économie chilienne a poursuivi son effondrement lors des toutes premières années de la dictature de Pinochet non pas à cause d'un quelconque effet de retard de l'ère Allende, mais bien parce que les militaires (par essence non libéraux) continuèrent à appliquer une politique dirigiste de l'économie - à l'image de ce qu'avaient fait tous les gouvernements chiliens depuis la Seconde Guerre mondiale. C'est quand le désastre économique devint imminent que Pinochet se décida à un appronfondissement des réformes libérales préconisées par les Chicago Boys. Quand à la crise des années 1981-1983, elle fut à nouveau le résultat de politique keynésienne imposée par le régime pour tenter- sottement et à l'image de ce qui se faisait partout en Occident - de parer à la crise mondiale. Ce n'est vraiment qu'à partir de 1981 et des réformes de Piñera que le régime de Pinochet cessera définitivement de vouloir appliquer une quelconque politique économique dirigiste, avec le succès spectaculaire que l'on connaît et que l'on peut observer sur le graphe fourni par Éconoclaste.

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  Lucilio a dit :
Non, l'économie chilienne a poursuivi son effondrement lors des toutes premières années de la dictature de Pinochet non pas à cause d'un quelconque effet de retard de l'ère Allende, mais bien parce que les militaires (par essence non libéraux) continuèrent à appliquer une politique dirigiste de l'économie - à l'image de ce qu'avaient fait tous les gouvernements chiliens depuis la Seconde Guerre mondiale. C'est quand le désastre économique devint imminent que Pinochet se décida à un appronfondissement des réformes libérales préconisées par les Chicago Boys. Quand à la crise des années 1981-1983, elle fut à nouveau le résultat de politique keynésienne imposée par le régime pour tenter- sottement et à l'image de ce qui se faisait partout en Occident - de parer à la crise mondiale. Ce n'est vraiment qu'à partir de 1981 et des réformes de Piñera que le régime de Pinochet cessera définitivement de vouloir appliquer une quelconque politique économique dirigiste, avec le succès spectaculaire que l'on connaît et que l'on peut observer sur le graphe fourni par Éconoclaste.

C'est l'idée que j'ai véhiculée… en beaucoup moins détaillé.

Posté
  Blueglasnost a dit :
C'est l'idée que j'ai véhiculée… en beaucoup moins détaillé.

Ah non tu disais que la baisse du PIB témoignait de la prise d'élan des réformes néolibérales :icon_up: Ton "idée" a l'air de se résumer à l'irréfutabilité de certaines vulgarisation du néolibéralisme : ça marche, c'est grâce au libéralisme ; ça marche pas, c'est parce que le libéralisme prend de l'élan.

ça me rappelle la définition du communisme sur la désencyclopédie : Le communisme (Коммунизм) est une <s>doctrine politique</s> religion permettant d'atteindre l'égalité entre les hommes en les rendant tous également pauvres, cons et alcooliques. Malheureusement il n'a pas été possible de les rendre tous également cons, si bien que l'échec du communisme peut être imputé au fait que la doctrine communiste n'a pas été appliquée en totalité.

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  Apollon a dit :
La question est de savoir s'il faut imputer l'amélioration au seul arrêt du socialisme ou aux réformes pro-marché.

L'arrêt du socialisme est déjà une réforme pro marché.

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  Dinsdale a dit :
L'arrêt du socialisme est déjà une réforme pro marché.

Ce n'est pas une réforme mais un effet pro-marché.

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  Apollon a dit :
Ce n'est pas une réforme mais un effet pro-marché.

La réforme est un changement qui produit des effets. Le passage du socialisme à l'économie de marché est donc une réforme.

Posté
  Dinsdale a dit :
La réforme est un changement qui produit des effets. Le passage du socialisme à l'économie de marché est donc une réforme.

Donc si une météorite s'écrase et détruit la France c'est une réforme. Soit.

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  Apollon a dit :
Donc si une météorite s'écrase et détruit la France c'est une réforme. Soit.

:icon_up: Bonne remarque.

J'aurais dû préciser le caractère volontaire du changement.

En l'occurence, Allende n'est parti ni de lui-même, ni du fait d'une catastrophe naturelle.

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