Ronnie Hayek Posté 13 septembre 2008 Signaler Posté 13 septembre 2008 À l'occasion de la visite du pape, certains seront sans doute intéressés d'apprendre la parution de ce recueil de discours prononcés par celui qui allait devenir Benoît XVI :
LeSanton Posté 28 septembre 2008 Signaler Posté 28 septembre 2008 Je sui en train de le lire et cela présente d'emblée un intérêt évident puisque cela commence par sa conception du ministère de Pierre.
h16 Posté 28 septembre 2008 Signaler Posté 28 septembre 2008 sa conception du ministère de Pierre. Ca doit contraster violemment avec l'habitude qu'on a de nos jours des ministères en carton.
LeSanton Posté 29 septembre 2008 Signaler Posté 29 septembre 2008 J'ai noté un court passage sur la notion de "progrès" (page 104, chapitre "la profession de foi"): Le christianisme n'exprime nulle part l'espoir d'un progrès inscrit une fois pour toutes dans l'histoire, pas plus que celui d'une société qui serait définitivement sauvée. L'idée de progrès a pris naissance dans le monde chrétien, mais elle n'a rien de fondamentalement chrétien, si on y voit une représentation de l'augmentation du bien-être qu'on peut déterminer dans le monde et appliquer à la collectivité. On peut préciser avec une quasi-certitude le moment où l'idée de progrès apparaît, dans l'oeuvre de l'abbé calabrais Joachim de Flore (1130-1202), sous la forme d'une projection de la foi Trinitaire dans l'Histoire.[…]…en passant par Hegel, la conception du modeste abbé a pris la forme d'une puissance à l'oeuvre dans l'Histoire jusqu'à nos jours. Cet abbé, béatifié, a une thèse surprenante: il interprête l'Histoire à l'aide de la Bible (jusque là…) comme la succession de 3 ères: l'ère de Dieu (l'A.T), celle du Fils (le N.T), à quoi succède depuis celle du Saint-Esprit. En voici une présentation par un universitaire à travers ses travaux http://oliviana.revues.org/document39.html
Ronnie Hayek Posté 29 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 29 septembre 2008 J'ai noté un court passage sur la notion de "progrès" (page 104, chapitre "la profession de foi"):Cet abbé, béatifié, a une thèse surprenante: il interprête l'Histoire à l'aide de la Bible (jusque là…) comme la succession de 3 ères: l'ère de Dieu (l'A.T), celle du Fils (le N.T), à quoi succède depuis celle du Saint-Esprit. En voici une présentation par un universitaire à travers ses travaux http://oliviana.revues.org/document39.html Joachim de Flore est l'un des plus fameux gnostiques. Sécularisée, sa thèse peut être rapprochée anticipativement, par exemple, de celle d'un Auguste Comte.
Boz Posté 29 septembre 2008 Signaler Posté 29 septembre 2008 Joachim de Flore est l'un des plus fameux gnostiques. Sécularisée, sa thèse peut être rapprochée anticipativement, par exemple, de celle d'un Auguste Comte. Et plus généralement de tous les illuminés progressistes du 19ème, non ?
Rincevent Posté 29 septembre 2008 Signaler Posté 29 septembre 2008 Joachim de Flore est l'un des plus fameux gnostiques. Sécularisée, sa thèse peut être rapprochée anticipativement, par exemple, de celle d'un Auguste Comte. C'est précisément ce qu'en dit Taguieff. Plus sérieusement, et c'est une vraie question, s'il est gnostique, pourquoi n'a-t-il pas été excommunié par l'ECAR ?
Ronnie Hayek Posté 29 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 29 septembre 2008 C'est précisément ce qu'en dit Taguieff. Plus sérieusement, et c'est une vraie question, s'il est gnostique, pourquoi n'a-t-il pas été excommunié par l'ECAR ? Son De Unitate Trinitatis et d'autres écrits furent condamnés comme hérétiques en 1215 - soit, bien après son décès.
Rincevent Posté 29 septembre 2008 Signaler Posté 29 septembre 2008 Son De Unitate Trinitatis et d'autres écrits furent condamnés comme hérétiques en 1215 - soit, bien après son décès. D'accord pour la réaction ; mais pourquoi fut-elle si tardive ?
Ronnie Hayek Posté 29 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 29 septembre 2008 D'accord pour la réaction ; mais pourquoi fut-elle si tardive ? Tardive ? C'est relatif. Et puis, encore fallait-il que ces thèses soient connues et diffusées.
Rincevent Posté 29 septembre 2008 Signaler Posté 29 septembre 2008 Tardive ? C'est relatif. Et puis, encore fallait-il que ces thèses soient connues et diffusées. Manifestement, ces thèses ont tourné les têtes : moins de 10 ans après sa condamnation pour hérésie, il fut tout de même élevé au statut de bienheureux.
F. mas Posté 30 septembre 2008 Signaler Posté 30 septembre 2008 Sur Joachim de Flore, l'analyse magistrale de Karl Lowith in Histoire et salut. Les présupposés théologiques de la philosophie de l'histoire, paru chez Gallimard en 2002.
Ronnie Hayek Posté 30 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 30 septembre 2008 Manifestement, ces thèses ont tourné les têtes : moins de 10 ans après sa condamnation pour hérésie, il fut tout de même élevé au statut de bienheureux. Pour être précis, il est dit "bienheureux" dans l'ordre cistercien, quoiqu'il n'ait jamais été officiellement béatifié. En réalité, ce n'est pas toute sa pensée qui fut condamnée, mais la partie millénariste susmentionnée. Donc, le paradoxe n'en est pas vraiment un. Pour en savoir plus sur cette figure : http://www.newadvent.org/cathen/08406c.htm Et plus généralement de tous les illuminés progressistes du 19ème, non ? Certainement, d'où mon "par exemple", mais plus généralement encore de tous les théoriciens d'une marche ternaire de l'histoire. Voegelin rappelle ainsi que notre conception de l'histoire divisée en "Antiquité", "moyen âge", "Temps modernes" n'est pas sortie de nulle part.
LeSanton Posté 30 septembre 2008 Signaler Posté 30 septembre 2008 quoiqu'il n'ait jamais été officiellement béatifié. Ratzinger signale sur cette même page (104) qu'il fut béatifié.
Ronnie Hayek Posté 30 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 30 septembre 2008 Ratzinger signale sur cette même page (104) qu'il fut béatifié. J'avais indiqué "officiellement" - indication trouvée notamment dans cet article : http://www.newadvent.org/cathen/08406c.htm The holiness of his life is unquestionable; miracles were said to have been wrought at his tomb, and, though never officially beatified, he is still venerated as a beatus on 29 May. Il semble n'avoir jamais bénéficié d'un procès en béatification ; ce serait à la suite d'une décision papale (prise par Honorius III) qu'il a été reconnu "bienheureux".
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