Calembredaine Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 jabial a dit : - actuellement un clone aura de graves problèmes de santé ; ces problèmes étant clairement causés par le clonage, cloner un être humain est un crime en pratique dès lors que le clone devient une personne (pour les axiomatiques, après la naissance) et tant que ces questions médicales n'ont pas été réglées par l'expérimentation animale Par conséquent, deux handicapés qui font des enfants sont des criminels.
bleublid Posté 17 septembre 2008 Auteur Signaler Posté 17 septembre 2008 Rocou a dit : Par conséquent, deux handicapés qui font des enfants sont des criminels. Non car l'enfant sera issu d'un processus de procreation naturel; autrement dit on peut considérer que sa souffrance (si l'enfant nait handicapé, ce qui n'est pas toujours le cas) sera ''naturelle'', et non provoquée par un quelconque comportement a risque de son créateur (prise d'alcool ou de drogues, expérimentations génétiques, clonage…).
Highlife Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 La Nature ou Dieu peut, par ses lois, causer la douleur physique ou les malformations etc. L'Homme n'en a pas le droit ni la légitimité.
neuneu2k Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 bleublid a dit : Non car l'enfant sera issu d'un processus de procreation naturel; autrement dit on peut considérer que sa souffrance (si l'enfant nait handicapé, ce qui n'est pas toujours le cas) sera ''naturelle'', et non provoquée par un quelconque comportement a risque de son créateur (prise d'alcool ou de drogues, expérimentations génétiques, clonage…). Tout a fait, Rocou, il est surprenant de voir chez toi une position conséquentialiste et non pas déontologique. Cela dit, en effet, nul besoin de faire de la science fiction pour tomber sur des problèmes importants de responsabilité autour de la grossesse, et plus globalement autour de la responsabilité du tuteur d’une personne irresponsable, le tuteur doit-il faire passer le bien être de son pupille avant le sien, je pense que oui, le tuteur peut il abandonner son pupille sans faire d’efforts importants pour trouver un nouveau tuteur, je pense que non. L’individualisme méthodologique fonctionne parfaitement quand on n’a que des individus responsables, mais il faut une méthodologie différente pour prendre en compte la responsabilité, a moins bien sur de mettre du contrat implicite partout, mais c’est une béquille, un argument pour se débarrasser du problème gênant et pas une solution logique et cohérente.
0100011 Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 bleublid a dit : Reste a incorporer cette notion de trouble de l'identite dans le droit, ce que je fais en proprietarisant l'idee d'identite genetique, chose qui m'a ete reprochee. Dans cette optique, j'admets donc un prejudice a l'egard du clone de la part de la personne a l'origine de sa creation, et deux prejudices si un individu a ete cloné a son insu (un pour le clone et un pour lui meme). Tu veux introduire une sorte de droit au hasard (de la formation dans son patrimoine génétique par exemple) ? C'est pour casser la "filiation" qui ferait du clone un vassal de l'original : un peu de hasard pour brouiller les pistes : ie même avec des parents naturels, le cross-over etc. impliquent une part de ce hasard. Une sorte d'héritage flou. Mais supposons une technique moins brutale que le clonage actuel, avec cross-over : le fait que ce soit la main de l'homme qui la réalise met il vraiment tout en danger ? (excusez moi d'être trivial mais traditionnellement il le fait avec sa teub et ça choque personne, une drôle d'inversion en somme). C'est marrant aussi car le hasard et l'arbitraire sont d'habitude ce que l'on veut plus possible chasser du monde, mais là il semblerait qu'on les réclame à corps et à cris. Le hasard comme justice ultime, finalement c'est pas si bête. bleublid a dit : Non car l'enfant sera issu d'un processus de procreation naturel; autrement dit on peut considérer que sa souffrance (si l'enfant nait handicapé, ce qui n'est pas toujours le cas) sera ''naturelle'', et non provoquée par un quelconque comportement a risque de son créateur (prise d'alcool ou de drogues, expérimentations génétiques, clonage…). Si tu fais l'amour avec une nana AB- (hi hi) tu peux avoir des problèmes d'incompatibilité de rhésus à la naissance etc. Le fait que tu lui fasses l'amour en le sachant est il si différent d'un comportement à risque que tu décris ? Je ne vois pas de différences si fondamentales.
neuneu2k Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Kassad a dit : Si tu fais l'amour avec une nana AB- (hi hi) tu peux avoir des problèmes d'incompatibilité de rhésus à la naissance etc. Le fait que tu lui fasses l'amour en le sachant est il si différent d'un comportement à risque que tu décris ? Je ne vois pas de différences si fondamentales. Je suis d'accord, il y a un problème commun, et le point commun ce n’est pas la technique, c’est l’identification de comportements a risques qu’on ne savait pas a risque auparavant, ce qui peut potentiellement criminaliser des actes qui ne l’étaient pas, car le risque est pris volontairement. Ce qui pose problème, ce n’est pas d’avoir un comportement a risque, c’est d’avoir sciemment un comportement a risque pour un tiers.
0100011 Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 neuneu2k a dit : Ce qui pose problème, ce n’est pas d’avoir un comportement a risque, c’est d’avoir sciemment un comportement a risque pour un tiers. Mais avec Meetic où tu sais quasiment tout sur tes partenaires avant de les voir tu as ce comportement sciemment, et ça ne viendrait jamais à l'idée de personne de dire que c'est pas normal. Je crois que c'est fondamentalement cette recherche d'un droit au hasard un peu flou qui est derrière (car on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de volonté derrière un projet d'enfant dans un couple équilibré) : donc volonté acceptée mais jusqu'où ? Car il est clair que la personne ne se réduit pas à son patrimoine génétique (ainsi même si je le choisis de A à Z il ne sera pas ma marionnette pour autant). Pour le coup je crois que l'aléa existera toujours (les interactions du monde avec l'enfant) et que cette peur n'est pas fondée finalement.
john_ross Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Kassad a dit : Si tu fais l'amour avec une nana AB- (hi hi) tu peux avoir des problèmes d'incompatibilité de rhésus à la naissance etc. Le fait que tu lui fasses l'amour en le sachant est il si différent d'un comportement à risque que tu décris ? Je ne vois pas de différences si fondamentales. Le risque le plus important est entre un père possédant deux allèles + pour le rhésus et une mère de groupe O -. O et - étant récessif toute transmission par le père des allèles dominant A ou B et + peut s'avérer mortel pour la mère.
neuneu2k Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Kassad a dit : Mais avec Meetic où tu sais quasiment tout sur tes partenaires avant de les voir tu as ce comportement sciemment, et ça ne viendrait jamais à l'idée de personne de dire que c'est pas normal. Je crois que c'est fondamentalement cette recherche d'un droit au hasard un peu flou qui est derrière (car on ne peut pas dire qu'il n'y a pas de volonté derrière un projet d'enfant dans un couple équilibré) : donc volonté acceptée mais jusqu'où ? Car il est clair que la personne ne se réduit pas à son patrimoine génétique (ainsi même si je le choisis de A à Z il ne sera pas ma marionnette pour autant). Pour le coup je crois que l'aléa existera toujours (les interactions du monde avec l'enfant) et que cette peur n'est pas fondée finalement. Le hasard et le risque, ce n'est tout à fait la même chose ; autant il est sain de laisser la nature faire son office dans la sélection de facteurs autant ‘positifs’ que ‘négatifs’, autant sciemment agir dans une direction qui augmente fortement la pondération d’un coté ou d’un autre est éthiquement plus que douteux. Si c’est douteux dans le sens de ‘l’amélioration’, ça l’est aussi dans le sens de la diminution, en effet, consommer de l’alcool pendant les 3 premiers mois est probablement autant, voir plus néfaste que les résultats d’un ‘bon’ clonage. Ce n’est pas demander un droit au hasard que de commettre ce type d’acte sciemment, c’est demander un droit à mettre sur le dos du hasard et de la nature une faute dont on est ultimement totalement responsable (je rappelle, si l’on connaît l’état de l’art en la matière, la plupart des cas sont dus a l’ignorance, plus ou moins volontaire) La génétique n’est qu’une des façons, et une des moins graves et les moins communes, de causer du tort a son enfant, et en effet, c’est le cas le plus discutable, car au moment du choix et de l’action, l’enfant n’existe pas encore, a moins que le potentiel d’humanité ne soit à protéger avant même la conception. Alors oui, plus la connaissance médicale évolue, plus on se rend compte qu’il y a des façons de causer du tort a un enfant, je ne suis pas du tout convaincu par l’argument qui dit que comme on se comportait d’une certaine manière avant cette connaissance, il faut continuer a se comporter identiquement maintenant que l’on sait mieux… Et pour être clair, je ne parle pas d’une médicalisation de la grossesse, mais de se rendre compte que oui, quand on est enceinte, on a des responsabilités plus élevées, et que l’hygiène de vie doit, au moins temporairement, changer. On ne parle pas de mettre les mères dans une bulle, mais considérer que la consommation de certains toxiques connus pour être toxiques peut être une faute, oui, clairement.
Tremendo Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Saucer Fly a dit : Le fait est que tu emploies un cas extrême, comme le bon nanarcap que tu es, pour noyer le poisson sur le cas de figure le plus rencontré. Une femme violé, ce n'est pas rare, ça arrive malheureusement. Mais une femme tombant enceinte des suites d'un viol, là oui c'est une minorité de viol, c'est un cas rare.De toute manière, là n'est pas la question, on te parle d'un rapport consentant. Et qu'est-ce que ça change au problème que ce soit une minorité, peut-être qu'elle peut toujours aller se faire f…. c'est ça? Saucer Fly a dit : Les femmes ne sauraient donc pas qu'un rapport sexuel peut mener à une grossesse ? J'ai bien prétendu qu'il y avait des insouciantes oui, mais que c'était un argument boiteux pour interdire l'avortement. Relis mon post. Saucer Fly a dit : Et comme d'hab, tu nous parle d'atteinte au droit naturel… Quel rapport avec l'insouscience ? Et bien relis mon post encore à nouveau et à nouveau. Saucer Fly a dit : Si t'arrêtais de jouer à la flicaille idéologique, tu n'invoquerais plus ton petit livre rouge pour des concepts sans rapport. C'est du gauchisme. Je me demande qui joue à la flicaille idéologique ici? Saucer Fly a dit : Tu peux être favorable au final à l'avortement, mais dire qu'il ne pose aucun problème moral et pire qu'il est moral, c'est nier dans les largeurs la morale humaine tout court. Morale en accord bien sûr avec le droit naturel… Ah, et c'est quoi ce concept de morale humaine selon Super Saucer Fly? Citation Seulement s'ils l'ont volontairement rendus trisomique. Car cloner, aujourd'hui, ça revient à créer un être malade, volontairement. Il n'y a pas d'autre issue possible. Ah bien non ça ne serait pas fait volontairement Jabial, tu peux croire que ton expérience va réussir, en être persuadé mais échouer. Et même, en reprenant l'exemple de la trisomie, si tu sais qu'il y a des probabilités d'échec, en allant par-là, iraient en prison les gens atteints d'une maladie grave ou qui portent dans leurs gènes une maladie qui passe de génération en génération. C'est une chose très fréquente dans beaucoup de familles.
xara Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Lucilio a dit : Plus simplement, le clonage reproductif va à l'encontre de la Loi naturelle et est proscrit par le droit car les fins du clone seraient complètement détournées et dénaturées. Et pourquoi ça?
Franklin Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 N'ayant pas d'avis tranché sur la question de savoir si un embryon est un être humain ou non, je pense à une solution qui me semble à première vue cohérente. Puisque la définition de l'humanité d'un amas de cellules humaines est variable (développement du cerveau/développement suffisamment avancé pour permettre une vie à l'air libre…), pourquoi ne pas considérer l'embryon comme humain potentiel, et à l'instar de la distinction mineur/majeur, lui faire acquérir progressivement des droits? Ainsi, un avortement à 3 mois serait plus répréhensible qu'un avortement à 3 semaines, mis à part les cas spéciaux mettant en danger la vie de la mère. Cependant cela pose un soucis du même ordre qu'une femme qui en toute connaissance de cause boit beaucoup pendant sa grossesse ou consomme des médicaments déconseillés. Doit-on punir cette femme? Je ne comprends pas la position de Jabial: oui, actuellement tenter de cloner un humain risque de créer des "monstres". Mais n'est ce pas là une étape nécessaire? Le développement de la science et de la technologie est toujours passé par des erreurs: certains vaccins, les saignées etc. Fallait-il pour autant interdire les expérimentations sur des humains volontaires? (je passe sur les campagnes de test grandeur nature en afrique, ce n'est pas comparable.) En demandant à des individus volontaires, prêts à assumer la responsabilité de la perte d'un enfant potentiel, n'est ce pas un moyen pour résoudre ce problème moral? Personellement, le clonage reproductif pourquoi pas. Beaucoup d'argent, de temps et de risque pour un résultat bien moins probant qu'une simple FIV, mais bon. La guerre des clones n'est pas pour toute suite.
José Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 xara a dit : Et pourquoi ça? Parce que, au départ, les fins d'être humains, résultats d'un clonage, seraient totalement décrétées par autrui.
Invité jabial Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Franklin a dit : N'ayant pas d'avis tranché sur la question de savoir si un embryon est un être humain ou non, je pense à une solution qui me semble à première vue cohérente.Puisque la définition de l'humanité d'un amas de cellules humaines est variable (développement du cerveau/développement suffisamment avancé pour permettre une vie à l'air libre…), pourquoi ne pas considérer l'embryon comme humain potentiel, et à l'instar de la distinction mineur/majeur, lui faire acquérir progressivement des droits? C'est tout sauf cohérent. C'est ce que la loi fait actuellement. Moi à titre personnel j'ai une frontière tout sauf arbitraire : un fœtus a des droits dès qu'il peut survivre à un accouchement. Citation Ainsi, un avortement à 3 mois serait plus répréhensible qu'un avortement à 3 semaines, mis à part les cas spéciaux mettant en danger la vie de la mère. Cependant cela pose un soucis du même ordre qu'une femme qui en toute connaissance de cause boit beaucoup pendant sa grossesse ou consomme des médicaments déconseillés. Doit-on punir cette femme? Si elle donne le jour à une personne malade par sa faute, oui, on doit la punir. Citation Je ne comprends pas la position de Jabial: oui, actuellement tenter de cloner un humain risque de créer des "monstres". Mais n'est ce pas là une étape nécessaire? Le développement de la science et de la technologie est toujours passé par des erreurs: certains vaccins, les saignées etc. Fallait-il pour autant interdire les expérimentations sur des humains volontaires? (je passe sur les campagnes de test grandeur nature en afrique, ce n'est pas comparable.) Comment une personne qui n'existe pas encore peut-elle être "volontaire"? Ca n'a pas de sens. Je suis désolé mais on ne peut pas comme ça rayer d'un trait de plume la responsabilité du médecin cloneur. S'il fait une erreur, il devra en payer le prix. Citation En demandant à des individus volontaires, prêts à assumer la responsabilité de la perte d'un enfant potentiel, n'est ce pas un moyen pour résoudre ce problème moral? Non, parce que dès lors que le fœtus est viable hors de l'utérus, c'est une personne et qu'on ne lui a pas demandé son avis, à lui. Lucilio a dit : Parce que, au départ, les fins d'être humains, résultats d'un clonage, seraient totalement décrétées par autrui. Et pourquoi ça?
neuneu2k Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Franklin a dit : Je ne comprends pas la position de Jabial: oui, actuellement tenter de cloner un humain risque de créer des "monstres". Mais n'est ce pas là une étape nécessaire? Le développement de la science et de la technologie est toujours passé par des erreurs: certains vaccins, les saignées etc. Fallait-il pour autant interdire les expérimentations sur des humains volontaires? (je passe sur les campagnes de test grandeur nature en afrique, ce n'est pas comparable.)En demandant à des individus volontaires, prêts à assumer la responsabilité de la perte d'un enfant potentiel, n'est ce pas un moyen pour résoudre ce problème moral? Personellement, le clonage reproductif pourquoi pas. Beaucoup d'argent, de temps et de risque pour un résultat bien moins probant qu'une simple FIV, mais bon. La guerre des clones n'est pas pour toute suite. Le problème des cobayes volontaires c’est qu’ils ne sont qu’une des deux victimes potentielles dans ce cas, ce n’est pas du tout comparable au test d’une procédure dangereuse ou d’un vaccin ou le patient peut donner son consentement (éclairé en théorie, même si en pratique cette partie de la procédure est suivie avec très peu de sérieux par la profession médicale…) Il n’y a pas que l’aspect ‘perte potentielle d’un enfant’ pour les parents, comme si l’enfant était un objet, l’enfant est aussi un sujet, par définition il n’a consenti a rien du tout, et oui, n’en déplaise a Kassad, l’avortement est du coup totalement dans le débat. Et non, de façon générale, la fin ne justifie pas les moyens, surtout quand la fin est extrêmement discutablement bénéfique est que les moyens sont horribles.
Ronnie Hayek Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 jabial a dit : Et pourquoi ça? À ton avis, qu'est-ce qui sous-tend la volonté de cloner un individu ?
0100011 Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Franklin a dit : Je ne comprends pas la position de Jabial: oui, actuellement tenter de cloner un humain risque de créer des "monstres". Mais n'est ce pas là une étape nécessaire? Le développement de la science et de la technologie est toujours passé par des erreurs: certains vaccins, les saignées etc. Fallait-il pour autant interdire les expérimentations sur des humains volontaires? (je passe sur les campagnes de test grandeur nature en afrique, ce n'est pas comparable.)En demandant à des individus volontaires, prêts à assumer la responsabilité de la perte d'un enfant potentiel, n'est ce pas un moyen pour résoudre ce problème moral? Personellement, le clonage reproductif pourquoi pas. Beaucoup d'argent, de temps et de risque pour un résultat bien moins probant qu'une simple FIV, mais bon. La guerre des clones n'est pas pour toute suite. Il y a un biais (dont tout le noeud repose sur il est vrai sur l'apparition ou non - en tous cas mystérieuse - du caractère humain, sacré, de la personne) : si j'accepte de faire partie d'une campagne de vaccination pour faire avancer la science c'est mon problème, par contre si je force un gamin à le faire c'est son problème. C'est pour ça que la suggestion que j'émettais (modifier une personne par thérapie génique pour qu'elle produise des gamètes mâles et femelles), est une solution de SF qui permet d'éviter cet écueil moral (et on peut en imaginer plein d'autres). Sinon le coup de la guerre des clones (garder le terme clonage reproductif est une erreur fondamentale, je dirais reproduction multipolaire) c'est d'un manque d'imagination sans nom. Ce qui est en jeu est un nouveau type de reproduction (ou de production tout court d'ailleurs). C'est peut être ça qui gêne : se trouver directement à l'origine du sacré (la personne vivante), une charge un peu lourde à porter il est vrai. Et on peut supposer que les religions ne sont pas d'une énorme aide pour le penser (puisqu'on est dans le domaine de l'impensable au sens littéral du terme pour tout ce qui remonte à moins de 15-20ans en arrière). Dans la génèse on a bien la création d'Eve à partir d'une côte d'Adam (une sorte de production asexuée mais impliquant une différence) mais voilà c'est un peu court.
Ronnie Hayek Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Kassad a dit : Sinon le coup de la guerre des clones (garder le terme clonage reproductif est une erreur fondamentale, je dirais reproduction multipolaire) c'est d'un manque d'imagination sans nom. Ce qui est en jeu est un nouveau type de reproduction (ou de production tout court d'ailleurs). C'est peut être ça qui gêne : se trouver directement à l'origine du sacré (la personne vivante), une charge un peu lourde à porter il est vrai. Et on peut supposer que les religions ne sont pas d'une énorme aide pour le penser (puisqu'on est dans le domaine de l'impensable au sens littéral du terme pour tout ce qui remonte à moins de 15-20ans en arrière). Dans la génèse on a bien la création d'Eve à partir d'une côte d'Adam (une sorte de production asexuée mais impliquant une différence) mais voilà c'est un peu court. Ce qui est gênant dans cette affaire est bien l'imposture qui consiste à faire endosser à des hommes le rôle de Dieu - ne fais pas semblant d'avoir découvert ça tout seul.
neuneu2k Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Ronnie Hayek a dit : À ton avis, qu'est-ce qui sous-tend la volonté de cloner un individu ? Si l’on va par là, la reproduction a rarement comme fin unique l’existence d’un nouvel individu comme une fin en soit, très souvent la motivation de la conception est nettement plus floue et utilitariste, considérant l’enfant au moins partiellement comme un moyen et non comme une fin. Je suis d’accord, c’est nettement plus marqué dans le clonage reproductif, ou il est clair que si la création d’un nouvel individu était la finalité, il n’y aurait aucune raison de favoriser une méthode risquée et couteuse plutôt que la méthode ancestrale qui a fait ses preuves.
Ronnie Hayek Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 neuneu2k a dit : Si l’on va par là, la reproduction a rarement comme fin unique l’existence d’un nouvel individu comme une fin en soit, très souvent la motivation de la conception est nettement plus floue et utilitariste, considérant l’enfant au moins partiellement comme un moyen et non comme une fin. Aujourd'hui, c'est possible, encore qu'il ne faille pas généraliser. Du moins, cela n'a-t-il pas toujours été le cas ; les hommes n'ont pas toujours agi et raisonné en êtres égocentrés et utilitaristes. Mais à force de répéter que c'est normal, il ne faut pas s'attendre à des miracles…
neuneu2k Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Ronnie Hayek a dit : Ce qui est gênant dans cette affaire est bien l'imposture qui consiste à faire endosser à des hommes le rôle de Dieu - ne fais pas semblant d'avoir découvert ça tout seul. C’est une vision très particulière de la création que de dire que bricoler dans un petit labo de génétique serait prendre (ou partager) le rôle de Dieu, on ne se prend pas pour Dieu quand on fait un triple pontage, on ne se prend pas pour Dieu quand on vaccine un enfant, modifier la nature n’est pas comparable a la créer ex-nihilo, et modifier la nature fait partie de notre nature. Qu’il y ai des imbéciles scientistes qui s’imaginent que bricoler a la marge les rends égaux a Dieu, c’est leur problème, mais cela ne condamne pas pour autant toute modification de la vie. Ce qui n’enlève rien au fait qu’utiliser l’homme comme moyen d’expérimentation et non comme fin est une faute, mais ça n’a pas de rapport avec Dieu, qui, justement l’a crée comme fin, et non comme moyen.
José Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 neuneu2k a dit : …on ne se prend pas pour Dieu quand on fait un triple pontage… Mais on se prend pour Dieu lorsque par son action on prétend déterminer préalablement les fins d'autres êtres humains.
Ronnie Hayek Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 neuneu2k a dit : C’est une vision très particulière de la création que de dire que bricoler dans un petit labo de génétique serait prendre (ou partager) le rôle de Dieu, on ne se prend pas pour Dieu quand on fait un triple pontage, on ne se prend pas pour Dieu quand on vaccine un enfant, modifier la nature n’est pas comparable a la créer ex-nihilo, et modifier la nature fait partie de notre nature. Quel est le rapport entre un triple pontage ou une vaccination et la création d'humanoïdes en labo ? Citation Qu’il y ai des imbéciles scientistes qui s’imaginent que bricoler a la marge les rends égaux a Dieu, c’est leur problème, mais cela ne condamne pas pour autant toute modification de la vie.Ce qui n’enlève rien au fait qu’utiliser l’homme comme moyen d’expérimentation et non comme fin est une faute, mais ça n’a pas de rapport avec Dieu, qui, justement l’a crée comme fin, et non comme moyen. Marrant comme des fans de SF et autres romans d'imagination scientifique font soudainement mine de ne pas comprendre les implications développées dans leur littérature favorite. Vous rappelez-vous encore le sous-titre de Frankenstein? De façon générale, l'homme est le gérant et le gardien de la nature qui lui a été confiée par Dieu, il n'a pas à s'en arroger le titre de Créateur.
xara Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Lucilio a dit : Parce que, au départ, les fins d'être humains, résultats d'un clonage, seraient totalement décrétées par autrui. Ah bon. Pourquoi ça? Se cloner est une façon de se reproduire, bien peu "naturelle" évidemment, mais tu ne nous as pas montré jusqu'ici en quoi par une technique de reproduction particulière, on déterminait plus les fins de nouveaux nés, quoi que ça puisse bien vouloir dire, que par une autre technique.
neuneu2k Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Lucilio a dit : Mais on se prend pour Dieu lorsque par son action on prétend déterminer préalablement les fins d'autres êtres humains. Indubitablement, et c’est une action malheureusement courante (et je doute fort qu’elle soit d’inspiration moderne), mais qui n’est pas franchement liée a la technique reproductrice elle-même, or c’est une expression souvent réservée a l’usage de techniques nouvelles, et pour certains, pratiquer la médecine, c’est se prendre pour Dieu également, d’où ma méfiance face a cet argument.
john_ross Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 xara a dit : Ah bon. Pourquoi ça? Parce que tout simplement il n'y a pas d'aléatoire dans le clonage. Alors que celui-ci est présent dans la reproduction sexuée.
José Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 xara a dit : Se cloner est une façon de se reproduire, bien peu "naturelle" évidemment… Pas seulement se reproduire. Mais bien se reproduire en déterminant par avance nombre de caractéristiques de l'être humain à "naître", à commencer par les physiques, et en espérant que les intellectuelles seront identiques. Etc.
Ash Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 xara a dit : Ah bon. Pourquoi ça? Se cloner est une façon de se reproduire, bien peu "naturelle" évidemment, mais tu ne nous as pas montré jusqu'ici en quoi par une technique de reproduction particulière, on déterminait plus les fins de nouveaux nés, quoi que ça puisse bien vouloir dire, que par une autre technique. Sélectionner les gênes, en faire la copie conforme d'une personne déjà existante c'est pas assez, et arbitrairement, "déterminant" peut-être ?
xara Posté 17 septembre 2008 Signaler Posté 17 septembre 2008 Ronnie Hayek a dit : À ton avis, qu'est-ce qui sous-tend la volonté de cloner un individu ? Je ne sais pas trop car je ne me prends pas pour Dieu. Je sais que je ne suis pas capable là, devant mon clavier, de sonder les reins et les cœurs de gens que je ne connais même pas, et qui n'ont pas encore le choix de cette opportunité. Je peux imaginer cependant que ça pourrait être une façon d'avoir un enfant pour des gens qui ne peuvent pas avoir d'enfant par la voie normale. De toute façon, à supposer que le projet d'avoir ainsi un enfant soit motivé par des trucs sinistres, ça ne suffirait pas me semble-t-il à trancher en faveur d'une prohibition. Des gens peuvent bien acheter une arme dans le but d'agresser quelqu'un (de le réduire en esclavage par exemple). Est-ce que ça fait du commerce d'armes une activité criminelle en elle-même?
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