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Les trois piliers de l’antilibéralisme à la française


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Les trois piliers de l’antilibéralisme à la française

Sait-on pourquoi on s’intéresse à la politique, pourquoi adhère-t-on à un mouvement, à une organisation ? S’il y en a qui cherchent à faire carrière, je sais que pour moi l’indignation fut à la source de cette volonté de comprendre, de cet effort vers la vérité.C’est que les raisons de l’indignation ne manquent pas, et jeune, je m’enrôlais dans la politique avec vigueur et enthousiasme. Mes premières lectures (je me souviens d’une initiation à la théorie marxiste d’Ernest Mandel) devaient me structurer politiquement pour de longues années.

Tout au long de ces années passées en militantisme, avec de larges éclipses, je m’accoutumais à penser le capitalisme comme un mal. Ces dernières années, pourtant un mot vint éclipser celui-là : libéralisme, ou, plutôt, tantôt ultralibéral, tantôt néo-libéral, parfois même, mais plus rarement ordo-libéral. La liberté devenait de manière automatique et irréfléchie la liberté du plus fort, la fable du poulailler et du renard, la métaphore du libéralisme.

Vint un jour où je décidais d’en savoir plus. Je ne vous ferai pas le récit de cet itinéraire fait de lectures toutes plus surprenantes les unes que les autres, mais j’en ressortis politiquement transformé. On m’avait menti.

Je ne dirais pas non plus les moqueries, les sarcasmes et les insultes que j’eus à subir quand je commençais à m’exprimer armé des concepts issus de l’idée de liberté. Il a bien fallu que je me rende à l’évidence : le libéralisme était banni, interdit d’expression, travesti par ses opposants. Et ce, beaucoup plus en France que dans les pays où j’ai pu me rendre.

Ce qui a bien sûr suscité en moi une profonde perplexité : comment des gens, qui dans leurs vies de tous les jours étaient libéraux, respectueux de la vie et de la propriété d’autrui, devenaient de farouches antilibéraux en politique ? D’où venait cette incohérence, cette dissonance cognitive ? Comment se faisait-il que communistes et fascistes réunis fassent presque le quart des voix à une élection présidentielle, soit presque autant que les sociaux-démocrates ou les conservateurs chacun ? Qu’un unique candidat se revendiquant du libéralisme fasse moins de 4 % ? Qu’il n’y ait jamais eu en France aucune politique libérale digne de ce nom, et que l’antilibéralisme soit la vision politique la mieux partagée des Français ?

Il est vrai que la destruction créative de Schumpeter est le talon d’Achille du capitalisme : pour créer de nouveaux emplois, mieux payés que les anciens, et plus intéressants, il faut en détruire, et c’est une chose très mal acceptée par les salariés. Mais c’est vrai partout, et pas seulement en France. Il y avait aussi la possibilité d’une sorte de “racisme” anti-anglo-saxon, anti-américain notamment. Bien que de très grands penseurs du libéralisme furent Français, cette partie de notre histoire est oubliée, occultée et, de facto, le libéralisme est associé à une doctrine étrangère. Mais c’est insuffisant. Il fallait donc qu’il y eût autre chose. Une autre piste est dans notre histoire, si particulière, avec la Révolution, qui prolongea, qui accomplit l’absolutisme monarchique (Tocqueville, cité par François Furet). Le libéralisme, avec sa main invisible, métaphore un peu maladroite d’une autre époque qui ne connaissait ni la complexité ni la cybernétique s’oppose à l’intérêt général de Rousseau. Intérêt général dont on sait qu’il est impossible à formuler (non-transitivité des choix, démonstration par Kenneth Arrow de l’intuition de Condorcet), intérêt général qui culmina avec la démocratie pure de la Terreur, ce magistère de l’opinion, tant il est vrai que l’intérêt général ne peut que dissimuler le pouvoir de quelques-uns. Sur la bonne voie, mais tout ça est un peu ancien, n’est-ce pas ? Commençons juste après la Seconde Guerre mondiale, afin de resserrer l’analyse.

Gramsci

Théoricien marxiste italien : son apport fut de promouvoir le contrôle plutôt que la force, et, notamment, il écrivit beaucoup sur le rôle des intellectuels. Il plaida pour une forte pénétration des militants communistes dans toutes les activités qui façonnent l’esprit humain, éducation, médias, culture. En France, les gramscistes ont largement réussi, tout spécialement dans le domaine éducatif. À l’origine du système éducatif français, en 1881, la tradition centralisatrice française opta pour un système hyper centralisé, plutôt que dans des structures dispersées au niveau local. Les programmes destinés aux élèves y sont décidés dans quelques bureaux du ministère. Cette structure allait être une cible particulièrement aisée à noyauter pour les gramscistes.

En 1945, le général de Gaulle choisit de gouverner avec les communistes, qui faisaient à l’époque à peu près 25 % des voix. Cette fenêtre d’opportunité allait être mise à profit par Thorez pour placer des loyautés à tous les postes-clés d’une république faible. De cette époque date notre Sécurité sociale, la mise en place d’un syndicalisme politique, la Déclaration des droits de l’homme de 1946, qui fait une large place aux droits collectifs en lieu et place des droits individuels, et la mise sous tutelle par les marxistes de notre enseignement. C’est une banalité que de relever dans nos manuels des phrases comme “le capitalisme promeut les inégalités”, “l’entreprise est le lieu de l’exploitation du salarié”, etc. A des âges où la sensibilité émotionnelle est maximale, les enseignants militants ont à loisir pu bâtir une solide mentalité anti-capitaliste.

L’influence gramsciste est perceptible dans la presse aussi. De nombreux journalistes coudoient des enseignants dans des cercles Gramsci (ça ne s’invente pas, et ça sonne mieux que des cercles Joseph Goebbels, non ?), ou aussi dans des organisations d’éducation populaire (sic), financées sur les deniers de l’Etat, comme Attac. Heureusement, la presse française n’est pas monopolistique, mais les militants sont extrêmement motivés, et réussissent très bien. Sans compter que la distribution des journaux est un monopole dirigé par la CGT (NMPP), et que les journalistes bénéficient d’un avantage fiscal que rien ne vient justifier. Il y a un “gentleman agrement” entre politiques et journalistes.

Je pourrais aussi parler de la culture, largement subventionnée, qui favorise gauchistes et marxistes.

Au total, donc, une machine à fabriquer de l’opinion, une fabrique du consentement, très efficace. Mais, ce n’est pas tout.

Énarchie

Cette très spéciale école des administrations (ENA) possède le quasi-monopole du recrutement pour les postes de dirigeants, public ou privé. Elle ne cède que quelques places à l’École Polytechnique, pour à peu près 20 %. Après la Libération, la difficulté pour l’Etat de recruter des dirigeants de haut niveau était un vrai problème, l’argent manquait. Un statut original fut inventé, qui permettait aux dirigeants issus du public qui avait tenté le privé de pouvoir réintégrer les murs sans pénalités, sans perte d’avancement, sans risques. À faire pâlir les fameux parachutes dorés, car reprendre en fin de carrière un dirigeant qui avait fait sa vie dans le privé, avec retraite complète, coûte de véritables fortunes. Cet avantage inouï fut étendu à tous les fonctionnaires, et favorisa notamment l’entrée en politique.

Les énarques prirent rapidement une place prépondérante dans la vie française et, avec les enseignants et quelques rares professions libérales (avocats, médecins), forment l’essentiel du personnel politique en France. Bien que cette école ne soit pas uniment dans le même sens politique, ils partagent tous “une certaine idée de l’Etat”. Mme Royal, à l’issue de l’ENA, choisit d’être socialiste, parce qu’elle estimait qu’il y avait plus d’opportunités avec cette équipe ! Certains peuvent même être dits libéraux, enfin d’un libéralisme qui fait préférer la flexibilité du travail pour les autres, plutôt que pour soi-même. Ceci n’a pas été d’ailleurs sans effet sur la perception qu’a le citoyen de ce genre de libéralisme.

Comme le capitalisme français est étroitement lié à l’Etat, les énarques ont naturellement apporté dans l’entreprise leur carnet d’adresses. Il est beaucoup plus simple de téléphoner à l’ex-camarade de chambrée qui est, bien sûr, directeur du Trésor, que de faire avancer péniblement un dossier.

Le verrouillage du jeu politique

Après de nombreux scandales qui émaillèrent la vie politique, il fut décidé que le financement des parties serait public. Un seuil de 5 % fut choisi afin de bénéficier des remboursements et des subventions publiques. Couplée avec l’interdiction de rechercher d’autres sources de financement, la messe est dite : il n’est pas sûr que la corruption diminue, mais les petits partis sont en sursis.

Mais ce n’est qu’une petite partie d’un système bâti pour durer. La définition du respect de la vie privée d’un homme politique est très extensive en France. Un cour spéciale (la XVII chambre Paris) peut statuer en un temps record sur la parution d‘un journal, d’un article. Juste au cas où la connivence politiques/journalistes ne serait pas assez efficace.

De même, une enquête fiscale peut à tout moment être déclenchée, sans à avoir à se justifier. Au défendeur de faire la preuve de son innocence !

Ça fait déjà du lourd, mais la panoplie de cet Etat paranoïaque est complète. Pétain avait créé les Renseignements généraux et personne, depuis, n’a jugé utile d’abolir une officine pourtant si caractéristique des pays totalitaires. Le moindre de ses services étant de vous proposer de faire sauter quelques contraventions (un sport national), contre quelques informations ! Et aussi une justice administrative, comme si l’administration ne pouvait pas relever du droit commun.

Bon, ce n’est pas l’Union soviétique, certes, mais France, pays des droits de l’homme, ça sonne un peu faux, au final.

Alors, voilà pourquoi 95 % des Français sont antilibéraux. Une remarquable réussite.

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=46388

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Quelqu'un peut me donner en gros le ton des commentaires ? Je lui serai très reconnaissant.

Je risque de péter un anévrisme si je regarde.

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C'est sûr que les commentaires de Vomygorax en tiennent une couche. J'y vais de ce pas.

Ce type de commentaires m'énervent particulièrement :

L’autre point commun entre les ultra-libéraux et les communistes c’est qu’ils affirment que leur systeme n’a jamais vraiment été mis en place, ce n’etait que des ersatz.Les communistes car pour avoir un vrai systeme communiste il faut qu’il soit en place partout dans le monde et donc que les crimes sous stalin, Pol Pot, Mao etc etc ne sont pas imputable au communisme.Les ultra libéraux, eux, vous diront que les états unis ou le chili de pinochet ne sont pas des systemes libéraux avec une concurence parfaite car les gens au pouvoir pratique le népotisme, les délits d’initié, lobbying etc et que dans un vrai systeme ultra libérale ces choses la n’arriverait pas. Evidement le fait que le propre du pouvoir est d’étendre sa domination et d’accroitre son controle sur les masses leur échappe completement.

Vaut-il mieux vivre dans les pays les plus libéraux ou dans les plus étatisés ?

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C'est sûr que les commentaires de Vomygorax en tiennent une couche. J'y vais de ce pas.

Ce type de commentaires m'énervent particulièrement :

Merci.

Les exemples sont mal choisis et mettre les US et la Corée du Nord sur le même piédestal comme de renvoyer dos à dos libéralisme (qu'il nomme ultra, comme d'hab) et communisme, est malhonnête.

Mais il n'a pas entièrement tout à fait totalement tort… :icon_up:

Posté
Merci.

Les exemples sont mal choisis et mettre les US et la Corée du Nord sur le même piédestal comme de renvoyer dos à dos libéralisme (qu'il nomme ultra, comme d'hab) et communisme, est malhonnête.

Mais il n'a pas entièrement tout à fait totalement tort… :icon_up:

Non bien sûr, mais ce genre de commentaires, ne résistent pas à l'épreuve des faits. Après que certains communistes soient proches de certains libéraux, ça je le vois bien, c'est un trait…juvénile ?

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Quelqu'un peut me donner en gros le ton des commentaires ? Je lui serai très reconnaissant.

Je risque de péter un anévrisme si je regarde.

Sans surprise, les commentaires des agités de service sont navrants, même pas niveau café du commerce. Ils vantent la tradition de la solidarité républicaine à la française contre la cupidité des idées anglo-saxonnes que la pensée unique voudrait imposer. Mais l'auteur prend néanmoins la peine de répondre aux objections de façon assez calme et pertinente, non sans humour; ce qui maintient la meute à distance respectable dans le débat.

Ce qui est drôle c'est que par simple mimétisme et réflexe se met rapidement en place une petite troupe antilibérale expliquant avec frénésie qu'en France, il n'y a aucun ostracisme particulier des idées libérales, qu'au contraire le libre échange est devenu l'idéologie dominante avec Sarkozy.

Où l'on retrouve d'ailleurs un troll nommé Logan qui avait sévi ici il y a quelque mois, pour nous raconter que les vrais héritiers des libéraux (des lumières) sont les socialistes et qu'il faudrait interdire aux "néo-libéraux" le droit de revendiquer cette tradition. On avait aussi eu droit au couplet du complot "néo-libéral" et mondialiste :

https://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=415236

Sa présence en de multiples endroits de la toile pour servir cette rhétorique tendrait plutôt à confirmer la thèse d'une stratégie antilibérale de type gramsciste en France, bien que le simple mimétisme républicain me suffise au fond comme explication.

Posté
Ce type de commentaires m'énervent particulièrement :

Mais il est partiellement correct. C'est bien pour ca que j'evite de recourir a ca en parlant a un communiste. Les regimes communistes mis en place n'ont rien a voir avec le communisme theorique. Il convient donc

a) d'expliquer l'immoralite du communisme theorique

:icon_up: d'expliquer a priori que ce type de regimes procede naturellement de l'ideologie communiste, i.e. qu'elle contient en son sein le germe du totalitarisme

Posté
Mais il est partiellement correct. C'est bien pour ca que j'evite de recourir a ca en parlant a un communiste. Les regimes communistes mis en place n'ont rien a voir avec le communisme theorique. Il convient donc

a) d'expliquer l'immoralite du communisme theorique

:icon_up: d'expliquer a priori que ce type de regimes procede naturellement de l'ideologie communiste, i.e. qu'elle contient en son sein le germe du totalitarisme

C'est tout à fait exact, c'est le socialisme qui est à l'origine des crimes d emasse du 20ème. Mais les coin d'utopie communiste ayant pris place dans les années 60 se sont assez souvent soldés par des massacres internes. Il n'en reste à ma connaissance qu'un seul, en Inde.

Posté
Sa présence en de multiples endroits de la toile pour servir cette rhétorique tendrait plutôt à confirmer la thèse d'une stratégie antilibérale de type gramsciste en France, bien que le simple mimétisme républicain me suffise au fond comme explication.

Mimétisme ou atavisme ? :icon_up:

Posté
Ce qui est drôle c'est que par simple mimétisme et réflexe se met rapidement en place une petite troupe antilibérale expliquant avec frénésie qu'en France, il n'y a aucun ostracisme particulier des idées libérales, qu'au contraire le libre échange est devenu l'idéologie dominante avec Sarkozy.

Personne pour noter que la plupart des commentaires sont anti-libéraux, ce qui donnerait raison a posteriori à l'auteur de l'article. La preuve par l'exemple…

Posté
Le second est la poursuite du premier à travers les générations.

J'y vois, pour ma part, une grande influence de la tolérance répressive (Cordicopolis dirait Muray), un poids intellectuel et moral de plomb qui traque et dénonce tous les salauds qui ne pensent pas bien : On peut discuter, mais à condition d'être laïc, républicain, progressiste, etc… Et surtout en France contre l'ultra-libéralisme (sic).

Du coup, chacun y va de son petit zèle de kapo comme dans tous les mouvements idéologiques, parce qu'aucun ne voudrait être soupçonné d'acoquinement avec "l'ennemi".

Posté
J'y vois, pour ma part, une grande influence de la tolérance répressive (Cordicopolis dirait Muray), un poids intellectuel et moral de plomb qui traque et dénonce tous les salauds qui ne pensent pas bien : On peut discuter, mais à condition d'être laïc, républicain, progressiste, etc… Et surtout en France contre l'ultra-libéralisme (sic).

Du coup, chacun y va de son petit zèle de kapo comme dans tous les mouvements idéologiques, parce qu'aucun ne voudrait être soupçonné d'acoquinement avec "l'ennemi".

Bienvenu dans un monde où le contrôle social sévit avant tout chez ceux qui croient l'avoir éliminé.

Posté
Mais il est partiellement correct. C'est bien pour ca que j'evite de recourir a ca en parlant a un communiste. Les regimes communistes mis en place n'ont rien a voir avec le communisme theorique. Il convient donc

a) d'expliquer l'immoralite du communisme theorique

:icon_up: d'expliquer a priori que ce type de regimes procede naturellement de l'ideologie communiste, i.e. qu'elle contient en son sein le germe du totalitarisme

+10, bon allez +100 :doigt:

Cependant c'est facile sur un forum, dans la réalité, en face de toi, tu as des agités barbus qui te coupent la parole, balançant des saloperies, se croyant comiques en épatant la galerie, en te faisant passer pour un allumé (et je ne parle pas au moment où je parle de nanarcapie, mais au moment où simplement j'émets le souhait de quitter la sécu par exemple). Je crois que discuter avec un communiste est une peine perdue, ça n'avance à rien, en revanche, les sociaux-démocrates c'est déjà plus intéressant.

Posté

Il est également difficile (pour ma part en tout cas) de convaincre quelqu'un que la reproduction sociale n'est pas une fatalité capitaliste, et que l'Etat providence n'aide généralement pas les pauvres. (question "solidarité", retraite, santé etc..)

Pourtant, n'importe quel esprit sain voit bien que l'Etat distribue le plus au complexe militaro industrielle, aux grandes multinationales, aux lobbys pharmaceutiques, aux banquiers, et aux dictateurs d'Afrique. Et que le montant d'argent destiné à la faim dans le monde est tellement risible par rapport au budget militaire ou d'une simple campagne présidentielle que cela devrait bien montrer la moralité et les aspirations de nos dirigeants 'providences' (puisque l'Etat, çay la providence).

A cela, la réponse la plus énervante est bien le :

Ha oui, mais c'est de la faute au libéralisme de Sarkozy et de Bush… :icon_up:

Tant qu'on aura pas un Ron Paul, qui même si beaucoup se méfient du libéralisme, est le seul qui soit objectivement honnête, (parce qu'il est libéral)

je doute fort de convaincre n'importe quel anti-libéral de ce qu'est le libéralisme …. alors le convaincre de la supériorité de ma position….

Il faudrait une Liberaux TV, mais l'audimat risque d'être faible.

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