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Vilfredo Pareto


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Un grand oublié du libéralisme, disciple de Cobden, Bastiat et Molinari, dont l'oeuvre d'économie politique est consacrée à une réfutation scientifique du protectionnisme et à l'étude du caractère destructeur des sytèmes socialistes, qui reposent tous sur la spoliation. Il y montre déjà, comment l'effet cyclique de la politique inflationniste d'expansion monétaire facilite l'instauration de ces systèmes à l'occasion de crises.

Sa théorie économique sera complétée par une théorie sociologique, qui montre comment la classe dirigeante bourgeoise pseudo libérale ou pseudo conservatrice collabore aveuglément à l'instauration d'un socialisme protectionniste et dirigiste (donc à une forme de suicide collectif), conduisant à la décomposition morale de la société, puis au renversement violent de l'ordre en place.

Les éditions du Trident tentent de réparer cet oubli en publiant ce livre brûlant d'actualité quant au péril socialiste actuel, où l'histoire du début du XXè semble se répéter :

http://blog.georgeslane.fr/post/2008/12/07…eril-socialiste

" LE PÉRIL SOCIALISTE "

Les éditions du Trident viennent de publier au début de ce mois de décembre 2008 un recueil d'articles de Vilfredo Pareto dont j'ai eu l'heur d'écrire la "préface".

pareto-vign_75_.JPG

L'éditeur l'a intitulé Le Péril socialiste, reprenant ainsi le titre de l'article que Pareto avait écrit en mai 1900 dans le Journal des Economistes (pp.161-178) et qui constitue le premier des 26 chapitres de l'ouvrage (426 p.), à savoir:

[i. Effacer l'oubli.]

Chapitre premier : "Le péril socialiste", Journal des économistes, mai 1900, pp. 161-178

Chap. 2 : "Solidarité sociale", Journal des économistes, février 1898 pp. 161-171

Chap. 3 : "Lettre d'Italie", Journal des économistes, décembre 1891 pp. 390-402

Chap. 4 : Correspondance "Les progrès du socialisme d'Etat", Journal des économistes, décembre 1899, pp. 399-400

Chap. 5 : "Lettre d'Italie sur les sociétés coopératives", Journal des économistes, septembre 1892 pp. 419-429

Chap. 6 : "Correspondance avec G. de Molinari à propos de la loi sur les associations", Journal des économistes, avril 1901, pp.76-80.

[iI. L'étatisme.]

Chap. 7 : "L'étatisme en Italie", Bibliothèque universelle et Revue Suisse, mars 1897, pp. 449-463 et avril 1897, pp. 53-66.

Réédité dans G. Prezzolini (ed.), V. Pareto, The Ruling Class in Italy before 1900, S.F. Vanni, New-York, 1950, pp. 107-14.

Chap. 8 : "Lettre d'Italie", Journal des économistes, juin 1890, pp. 387-396

Chap. 9 : "L'intervention de l'Etat dans les banques d'émission en Italie", Journal des économistes, avril 1893, pp. 3-28

Chap. 10 : "Lettre d'Italie", Journal des économistes, septembre 1893, pp. 408-413

Chap. 11 : "L'avenir de l'Union monétaire latine", Bibliothèque universelle et Revue Suisse, octobre 1893, pp. 5-34

Chap. 12 : "Les finances italiennes", Journal des économistes, avril 1894, pp. 3-25.

Chap. 13 : Encore quelques faits, La liberté économique et les événements d'Italie, Rouge, Lausanne, 1898, pp.110-124.

Chap. 14 : "Lettre d'Italie : les élections au point de vue économique", Journal des économistes, décembre 1890, pp. 413-422

Chap. 15 : "Le referendum au point de vue économique", Journal des économistes, avril 1897, pp. 41-54

Chap. 16 : "Le droit de grève du personnel des services publics", Journal des économistes, août 1899, pp. 170-178

[iII. Le protectionnisme.]

Chap. 17 : Le protectionnisme en Italie, ses résultats, Publications de l'Union pour la franchise des matières premières (55 rue des Petites Ecuries), in-16, Paris, 1891, 16 p.

- Version italienne intitulée "Il protezionismo in Italia", Rassegna di scienze sociali e politiche, 15 septembre 1891, pp. 68-82.

- Même version italienne diffusée par la R. Accademia economico-agraria dei Georgo-fili, sous forme d'opuscule intitulé Il protezionismo ed i suoi effetti, in- 8, Ricci, Firenze, 1891, 18 p.

- Même version française dans La liberté économique et les événements d'Italie, Rouge, Lausanne, 1898, pp.37-48.

Chap. 18 : "Lettre d'Italie", Journal des économistes, mars 1892, pp. 400-409

Chap. 19 : "L'état actuel de l'Italie", La liberté économique et les événements d'Italie, Rouge, Lausanne, 1898, pp.1-19.

Chap. 20 : "Le nouveau tarif douanier italien", Journal des économistes, octobre 1887, pp. 5-23.

Chap. 21 : "La crise économique en Italie", Journal des économistes, mai 1889, pp.161-180.

Chap. 22 : "Lettre d'Italie", Journal des économistes, septembre 1890, pp. 417-427.

Chap. 23 : "Lettre d'Italie : la protection et les industries mécaniques - le commerce international - les chemins de fer", Journal des économistes, mars 1891, pp. 409-418.

Chap. 24 : "Le protectionnisme médical en Italie", Journal des économistes, mai 1892, pp. 250-251.

Chap. 25 : "Lettre d'Italie", Journal des économistes, juin 1891, pp.412-420

Réédité dans G. Prezzolini (ed.), V. Pareto : The Ruling Class in Italy before 1900, S.F. Vanni, New-York, 1950, pp. 83-101.

Chap. 26 : "Protectionnisme et communisme", Journal des économistes, janvier 1895, pp. 33-35

Comme vous l'aurez remarqué, cher internaute, les chapitres sont structurés en trois temps intitulés respectivement "Effacer l'oubli", "l'étatisme" et "le protectionnisme".

Je m'en explique dans la préface avec force références : il faut reconnaître que Pareto a été l'objet et est toujours l'objet d'une dénaturation de la philosophie politique libérale dont il a fait preuve jusqu'à au moins 1901.

Même Murray Rothbard me semble y prêter le flanc dans ce texte.

Le comble en est atteint avec les vaticinations de nombreux économistes sur ce qu'ils dénomment "l'optimum de Pareto", vaticinations qui sont malheureusement enseignées.

Elles sont telles qu'on en arrive à se demander s'ils ont lu un jour les textes économiques de Pareto ou bien s'ils en restent à la sévère critique qu'Irving Fisher avait faite de son livre intitulé Cours d'économie politique dans la Yale Review.

Soit dit en passant, la correspondance de Pareto a révélé que Pareto avait écrit à Maffeo Pantaleoni, un de ses amis, ce qu'il pensait des propos d'Irving Fisher :

"Il n'a rien compris … Il aurait été mieux de ne pas publier mon livre, puisque ceux qui pourraient le comprendre, le comprennent à l'envers." (Busino, 1964, p. xxiii).

A bon entendeur …

D'où le titre de la première structure "Effacer l'oubli" de l'ouvrage qui doit permettre au lecteur des chapitres qui la constituent d'aller au fond de la philosophie libérale de Pareto et de le mettre ainsi en garde contre la "Pareto optimalité" de type 1 ou 2 comme en parlent aujourd'hui et malheureusement les "économistes mathématiciens".

Le socialisme, idéologie dirigiste et spoliatrice, n'est que le contraire du libéralisme, philosophie politique naturelle.

A l'opposé de la période actuelle, il n'était pas installé à la fin du XIXème siècle mais progressait de plus en plus en se drapant dans la robe de la respectabilité. Et cela bien que les auteurs libéraux du XIXème siècle (par exemple Bastiat, Molinari) se fussent évertués à mettre le doigt sur le processus en cours et où il conduirait s'il n'était pas enrayé. On sait la suite et l'exactitude de leurs prédictions…

La robe de la respectabilité a au moins deux froufrous. Ils cachent les aspects les plus hideux du socialisme, j'ai nommé "l'étatisme" et "le protectionnisme". Et Pareto d'y braquer l'attention dans ses articles car ils cachent en fait les pires perversions.

Pareto l'a démontré : jamais l'étatisme n'est venu en aide aux citoyens. En effet, si tant est qu'on ose s'exprimer ainsi, chaque fois qu'il leur est venu en aide, on constate après analyse qu'auparavant il les avait précipités dans de grandes difficultés. L'accent mis sur le mot "aide" est pour le moins mal venu.

Je ne parlerai pas de la situation socialiste que nous connaissons actuellement bien qu'elle en soit une illustration vivante. Je vous renvoie, par exemple, dans le cas de la France à ce texte ou à celui-ci et, dans le cas des Etats-Unis, à ce texte.

Quant au protectionnisme, froufrou à sa façon de l'étatisme quand il est dénommé "patriotisme économique", loin de protéger, il réduit un peu plus le pouvoir d'achat que ses hérauts déclarent défendre par le moyen.

Dans la situation socialiste étatiste que nous connaissons aujourd'hui, y avoir recours serait le pire des choix du législateur.

Cher lecteur, lisez donc Le Péril socialiste pour vous protéger des sornettes qui vous sont infligées par le socialisme étatiste et protectionniste ambiant. Vous ne serez pas déçus.

Vous pouvez aussi l'offrir.

Pour une présentation audio du livre, vous pouvez vous reporter ici, à Lumière 101.

Lire aussi sur Pareto : "Pareto successeur pessimiste de Molinari" par Murray Rothbard .

Posté

En effet, très intéressant, et un manque tant de Catallaxia que de Librairal. Un candidat au prix wikibéral 2009 ?

Posté

Oui ! :icon_up:

J'étais resté sur cet échange sans en garder l'essentiel…

PARUS en 2008, édités ou réédités en 2008,

traduits en français en 2008.

Ah non pas les réédités.
En effet, c'est une méprise, j'ai corrigé.
PARUS en 2008, édités en 2008,

traduits en français en 2008.

Posté

Pareto, un tres bon candidat. Je dois l'ajouter a ma liste. Free Jazz, tu peux etre celui qui fait sa review si tu le souhaites.

A noter que certains font de Pareto un penseur fasciste… quand bien meme il est mort en 1922 ou 1923. :icon_up:

Une reference pas encore citee sur Pareto : le chapitre que Raymond Aron lui consacre dans ses etapes de la pensee sociologique. (dsl pour les accents)

Posté
etapes de la pensee sociologique.

Que je dois avoir à la maison, si besoin est.

Posté
Que je dois avoir à la maison, si besoin est.

A lire et relire. Un de mes bouquins favoris. Tu peux toutefois te contenter du chapitre en question.

  • 1 year later...
Posté

J'aimerais bien connaître la source (référence exacte si possible) de cette lumineuse citation du jour parue sur Contrepoints :

Le socialisme triomphera sous la forme du socialisme d’État

Le socialisme triomphera sous la forme du socialisme d’État. La bourgeoisie, au lieu de s’opposer aux progrès de ce dernier, le favorise autant qu’il est en son pouvoir. Chacun tâche de happer un morceau du budget, les citoyens ne voient dans les administrations de l’État, des provinces et des communes que des instruments pour se dépouiller les uns les autres. Quelqu’un voudrait-il s’en abstenir qu’il ne pourrait pas. Toutes les fois que les citoyens se sont réunis dans le simple but de résister à une spoliation dont ils étaient les victimes, ils ont échoué. Quand, au contraire, ils se réunissent pour obtenir leur part du gâteau, le succès couronne assez généralement leurs efforts. C’est la fable du chien qui portait le dîner de son maître. (…) Tant que subsistera le sentiment qui porte les hommes à s’entre dépouiller au moyen des administrations publiques, les budgets augmenteront, jusqu’à ce qu’enfin, ils produisent la ruine des peuples et qu’un gros dogue prenne la place de cette meute affamée. Il mangera pour quatre, mais il pourra encore y avoir économie, s’il empêche de dévorer ceux qui mangeaient pour huit.

http://www.contrepoints.org/2010/10/03/267…ocialisme-detat

Posté
J'aimerais bien connaître la source (référence exacte si possible) de cette lumineuse citation du jour parue sur Contrepoints (…)

C'est extrait du Journal des Économistes, 28 novembre 1899 d'après ces deux références : Lettres d'Italie et Le Québécois libre. Ça a rétrospectivement un bon parfum de l'école des choix publics, je trouve.

  • 3 weeks later...

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