Aller au contenu

Villes de fonctionnaires


Messages recommandés

Posté

Une des questions qui m'est venu il y'a quelques mois est si le mélange des fonctionnaires à la population a un impact sur leur la montée de l'étatisme.

Il est très rare de voir en Amérique du Nord ou en Océanie des entreprises privées dans les capitales. Le moteur économique de ces villes est toujours la fonction qui se prétend publique, des universités et parfois une base militaire. On y trouve bien sur des restaurants, des agences immobilières et des centres commerciaux mais, il ne s'y produit presque rien qui soit exportable.

J'ai grandi à Québec et j'ai passé presque toute ma vie professionnelle à Montréal et la différence est frappante. A Québec, une bonne partie de la population est fonctionnaire, la grande majorité des jeunes s'exilent vers Montréal pour travailler. A moins de vivre en hermite, il est impossible de vivre à Québec sans connaitre de fonctionnaire.

A Montréal, les quelques bureaux gouvernementaux font du service direct comme émettre les passeports ou aider à l'insertion des immigrants.

Inutile de dire que Montréal est beaucoup plus dynamique, ouverte vers le monde et que les autoroutes de Québec sont en très bonne état alors que celles de Montréal commencent à rivaliser avec celles du Kosovo.

Ce phénomène ne semble pas exister en Europe et je me demande si ça a un impact sur la mentalité de la population. Est-ce que Bruxelles est en train de devenir une ville de fonctionnaires et est-ce que les Français sont plus hostiles aux fonctionnaires de l'UE qu'à ceux de l'administration française?

Pour vous donner une idée :

Nouvelle-Zélande

capitale : Wellington, population 200 000

Les entreprises importantes sont presque toutes à Auckland dont la population est 1.2 millions.

Australie

Pour éviter des conflits entre Melbourne et Sydney, le gouvernement a décidé de s'installer à Canberra, à mi-chemin entre les 2 principales villes. Le néo-zélandais qui m'avait raconté cet histoire avait le commentaire suivant, "Je crois que c'est une bonne chose d'isoler les politiciens du monde réel".

Etats-Unis

Il y'a beaucoup de tourisme à Washington mais, on y retrouve très peu d'entreprises privées. Un bref regard aux capitales d'Etat est aussi révelateur

New York : Albany

Californie : Sacramento

Floride : Talahassee

Oregon : Salem

Pennsylvannie : Harrisburg

Nevada : Carson City

Texas : Austin

Kentucky : Frankfort

Maryland : Annapolis

Il y'a quelques états dont la plus grosse ville est aussi la capitale comme le Taxachussetts, l'Arizona, la Georgie, l'Indiana et le Minnesota mais, ce sont plutôt des exceptions.

On peut trouver la liste complète là : http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_capit…e_United_States

Au Canada on retrouve le même phénomène avec Ottawa, Québec, Frédéricton et Victoria.

Posté
Une des questions qui m'est venu … ec, Frédéricton et Victoria.

La Suisse n'a pas de capitale. Le statut officiel de Berne, c'est "ville fédérale"…

Le pouvoir judiciaire fédéral est essentiellement à Lausanne, mais aussi à Lucerne.

Posté

[Aide en ligne]Il y a un bouton "Répondre" dans le sujet et un bouton "Répondre directement au message". Pour le confort de lecture, il est souhaitable de ne pas répondre directement à un message de 50 lignes (la première réponse à fortiori).[/Aide en ligne]

Posté

En France les routes sont en parfait état, jusque dans le plus petit recoin du pays (c'est une des fierté du pays). C'est donc, si l'on suit ton raisonnement (que je trouve pertinent) la preuve que les fonctionnaires sont partout.

La France ne dispose pas d'une ville de fonctionnaire, c'est le pays entier qui est dédié à l'action publique.

Posté
En France les routes sont en parfait état, jusque dans le plus petit recoin du pays (c'est une des fierté du pays).

Ha bon? Tu es sûr? En province, les nids-de-poules et autre problèmes sont pourtant fréquents.

[…] La France ne dispose pas d'une ville de fonctionnaire, c'est le pays entier qui est dédié à l'action publique.

Ancien provincial hélas obligé de monter dans notre capitale, je trouve quand même que Paris est beaucoup plus politisé et fonctionnarisé qu'une petite ville de province. La raison pour laquelle la France est si centralisée est justement que les entreprises et travailleurs se rapprochent des décideurs politiques. Ces derniers n'ont aucune raison d'aller voir en Province ce qui se passe vraiment dans le pays puisqu'on vient à eux.

C'est aussi, mais c'est une autre discussion, une des raisons pour lesquelles Paris est une ville difficile à vivre.

Posté
En France les routes sont en parfait état, jusque dans le plus petit recoin du pays (c'est une des fierté du pays).

C'était. Ce n'est plus vrai.

Posté
Ha bon? Tu es sûr? En province, les nids-de-poules et autre problèmes sont pourtant fréquents.

Et en ville on remet du pavé: c'est joli et ça permet de ralentir la circulation à l'instar des ralentisseurs. D'où le nombre croissant des 4x4 en ville :icon_up:

Posté
Et en ville on remet du pavé: c'est joli et ça permet de ralentir la circulation à l'instar des ralentisseurs. D'où le nombre croissant des 4x4 en ville chris.gif

c'est aussi extremement dangereux sous la pluie, d'ou le nombre croissant de deux roues qui tombent et d'accidents deux-roues/voiture.

(la voiture fait semblant de forcer le passage ,freinage d'urgence du deux roues sur pave, plaf par terre. generalement le trou du cul dans sa voiture est vraiment desole, il avait pas vu, pas fait expres.)

bien entendu les deux roues sont traditionnellement les gens les plus aises.

a qui profite le crime.

Posté
Et en ville on remet du pavé: c'est joli et ça permet de ralentir la circulation à l'instar des ralentisseurs. D'où le nombre croissant des 4x4 en ville :icon_up:

Voir place Pey Berland.

La première fois que j'y suis retourné après les travaux j'avais pas compris que ce qui était pavé c'était une route et j'ai failli me faire renverser.

Il ne faut pas non plus emprunter la rue Sainte Catherine quand celle-ci vient d'être nettoyée car c'est vraiment trop glissant, quelle idée d'avoir enlevé les vieux pavés pour mettre ces merdes.

PS : ce n'est pas moi qui ait envoyé une balle à Juppé!

Posté
Voir place Pey Berland.

La première fois que j'y suis retourné après les travaux j'avais pas compris que ce qui était pavé c'était une route et j'ai failli me faire renverser.

Il ne faut pas non plus emprunter la rue Sainte Catherine quand celle-ci vient d'être nettoyée car c'est vraiment trop glissant, quelle idée d'avoir enlever les vieux pavés pour mettre ces merdes.

PS : ce n'est pas moi qui est envoyé une balle à Juppé!

avoir enlevé (ligne 3).

qui ait (dernière ligne).

Posté
V

PS : ce n'est pas moi qui est envoyé une balle à Juppé!

Tu fais bien de le préciser! c'est drôle, c'était pourtant la première idée qui me soit venue en tête!

Posté
Ha bon? Tu es sûr? En province, les nids-de-poules et autre problèmes sont pourtant fréquents.

C est qu a Montreal c est vraiment une catastrophe.

Posté
Voir place Pey Berland.

La première fois que j'y suis retourné après les travaux j'avais pas compris que ce qui était pavé c'était une route et j'ai failli me faire renverser.

Il ne faut pas non plus emprunter la rue Sainte Catherine quand celle-ci vient d'être nettoyée car c'est vraiment trop glissant, quelle idée d'avoir enlevé les vieux pavés pour mettre ces merdes.

- les quais tout neuf tout en pavés face à la place de la bourse.

- Les vieux et abominables pavés des bassins à flots (voitures d'occasion, attention à votre pot d'échappement! Cyclistes, à vos risques et périls)

Posté
Paris est beaucoup plus politisé et fonctionnarisé qu'une petite ville de province. La raison pour laquelle la France est si centralisée est justement que les entreprises et travailleurs se rapprochent des décideurs politiques. Ces derniers n'ont aucune raison d'aller voir en Province ce qui se passe vraiment dans le pays puisqu'on vient à eux.

Paris en tant que centre nerveux de l'administration nationale est l'incarnation physique du jacobinisme. Le jacobinisme fait ville. Phénomène de centralisation et d'irrigation d'une importance majeure, comme le décrivait fort bien Paul Valéry dans Regard sur le monde actuel.

Mais un autre nom me vient à l’esprit, comme je pense à tous ces noms représentatifs. C’est un nom de ville. Quel phénomène plus significatif et qui illustre mieux ce que je viens de dire, que l’énorme accroissement au cours des siècles de la prééminence de Paris ? Quoi de plus typique que cette attraction puissante et cette impulsion continuelle qu’il exerce comme un centre vital dont le rôle passe de beaucoup celui d’une capitale politique ou d’une ville de première grandeur ?

L’action certaine, visible et constante de Paris est de compenser par une concentration jalouse et intense les grandes différences régionales et individuelles de la France. L’augmentation du nombre des fonctions que Paris exerce dans la vie de la France depuis deux siècles correspond à un développement du besoin de coordination totale, et à la réunion assez récente de provinces plus lointaines à traditions plus hétérogènes. La Révolution a trouvé la France déjà centralisée au point de vue gouvernemental, et polarisée à l’égard de la Cour en ce qui concerne le goût et les moeurs. Cette centralisation n’intéressait guère directement que les classes dirigeantes et aisées. Mais à partir de la réunion des Assemblées révolutionnaires, et pendant les années critiques, un intense mouvement d’hommes et d’idées s’établit entre Paris et le reste de la France. Les affaires locales, les projets, les dénonciations, les individus les plus actifs ou les plus ambitieux, tout vient à Paris, tout y fermente ; et Paris à son tour inonde le pays de délégués, de décrets, de journaux, des produits de toutes les rencontres, de tous les événements, des passions et des discussions que tant de différences appelées à lui et heurtées en lui engendrent dans ses murs.

Je ne sais pourquoi les historiens en général ne soulignent pas ce grand fait que me représente la transformation de Paris en organe central de confrontation et de combinaison, organe non seulement politique et administratif, mais organe de jugement, d’élaboration et d’émission, et pôle directeur de la sensibilité générale du pays. Peut-être répugnent-ils à mettre au rang des événements un phénomène relativement lent et qu’on ne peut dater avec précision. Mais il faut quelquefois douer le regard historique des mêmes libertés à l’égard du temps et de l’espace que nous avons obtenues de nos instruments d’optique et de vues animées. Imaginez que vous perceviez en quelques instants ce qui s’est fait en quelques centaines d’an nées. Paris se former, grossir, ses liaisons avec tout le territoire se multiplier, s’enrichir : Paris devenir l’appareil indispensable d’une circulation généralisée ; sa nécessité et sa puissance fonctionnelle s’affirmer de plus en plus, croître avec la Révolution, avec l’Empire, avec le développement des voies ferrées, avec celui des télégraphes, de la presse et de ce qu’on pourrait

nommer la littérature intensive… vous concevez alors Paris comme événement, — événement tout comparable à la création d’une institution d’importance capitale, et à tous les événements significatifs que l’histoire inscrit et médite.

Il n’y a pas d’événement plus significatif que celui-ci. J’ai dit à quoi il répond. C’est une production typique de la France, de la diversité extraordinaire de la France, que cette grande cité à qui toute une grande nation délègue tous ses pouvoirs spirituels, par qui elle fait élaborer les conventions fondamentales en matière de goûts et de moeurs, et qui lui sert d’intermédiaire ou d’interprète, et de représentant à l’égard du reste du monde, — comme elle sert au reste du monde à prendre une connaissance rapide, inexacte et délicieuse de l’ensemble de la France.

http://classiques.uqac.ca/classiques/Valer…nde_actuel.html

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...