Alphonse.D Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Je remets ici ce texte de Christian Michel. Je ne connais pas cet homme mais je partage tellement son avis. Ce que j'aime par-dessus tout dans ce texte, hormis les idées pleines de vérité à mon sens, c'est le ton avec lequel elles sont exprimées. Le ton est calme, posé, courtois, on y devine le bon fond de l'individu et une certaine philanthropie. Comme quand on lit Bastiat, on sent que l'auteur défend les idées libérales de bonne foi car il est convaincu qu'elles serviront le bien de tous, et non pas uniquement dans l'intérêt des plus aisés comme il est trop souvent reproché aux libéraux (certes bêtement). C'est pas pour critiquer, mais je lisais des signatures d'intervenants de ce forum qui étaient de ce goût : "j'ai une belle bagnole, j'ai une belle montre, je gagne beaucoup d'argent et alors?". Certes et alors. Je suis d'accord mais qu'il est maladroit me semble-t-il d'affirmer son penchant libéral de cette façon! Quand je lis Bastiat je suis fier d'être libéral et je suis persuadé de détenir la vérité au fond de moi, je me reconnais dans ses intentions vertueuses. Je ne m'y reconnais pas quand je lis ce type de signature, bien que dans le fond je suis persuadé que je partage en très grande partie les idées de leurs auteurs. Voilà ce que je tenais à dire et j'espère que la lecture de ce texte en inspirera beaucoup (je ne doute pas que beaucoup d'entre vous le connaissent déjà mais, c'est comme les maximes, il est bon de se remémorer souvent, encore et encore, car il ne suffit pas de l'avoir compris encore faut-il se l'appliquer). ps : je voulais à l'origine proposer cet auteur pour le prix libéraux.org mais j'ai constaté que je n'avais pas le droit de poster en ce lieu. Je le met ici, il y est tout aussi bien. Christian M. 1. Les libertariens sont un groupuscule. Les seules actions que peuvent mener les groupuscules avec leurs propres forces sont ponctuelles et spectaculaires - depuis 'entarter' un ministre, ce qui est tentant, jusqu'à faire sauter un bus, ce qui va contre nos principes. Je ne crois pas que nous gagnerions quoi que ce soit à ce type d'actions. 2. Les groupuscules sont risibles dès qu'ils rendent public leur nombre dérisoire par des manifs du type 'marches' 3. En outre, comme le rappelle Xavier P, il est des mots tabous, négativement connotés, et nous n'y pouvons rien. 'Capitalisme', 'libéralisme', 'marché', 'profit', sont de ces mots-là, (comme être pro-Bush et pro-guerre d'Irak). On doit bannir tous ces mots de son vocabulaire si l'on veut être crédible ailleurs que sur ce forum. Or on peut dire exactement les mêmes choses avec d'autres images (société non-violente, société douce, transactions consensuelles, etc) Les gens qui acceptent le vocabulaire traditionnel sont déjà des compagnons de route, même s'ils ne sont pas nécessairement libertariens, et ce n'est pas à eux qu'une campagne d'évangélisation s'adresse. 4. Si l'on exclut les actions qui nous enfermeraient dans un ghetto, type 'marche pour le capitalisme', il reste deux possibilités : les actions ponctuelles sur une revendication précise, à mener avec d'autres, et le combat des idées. 5. Les actions ponctuelles ont mis en orbite des mouvements aussi divers qu'Act Up, Ni Putes Ni Soumises, Liberté Chérie, Contribuables Associés…. L'avantage est de faire progresser l'opinion sur une revendication qui s'inscrit dans notre programme. Deux inconvénients évidents sont, d'une part, de concentrer bcp d'efforts à une revendication limitée ; d'autre part, étant donné notre petit nombre, de disparaître dans la masse de nos partenaires. 6. Le combat des idées est plus à notre portée. Mais pour être efficace, il demande un apprentissage et une discipline. Il est aussi difficile, sur un marché concurrentiel, de vendre des idées que des voitures. 7. Il existe nombre de lieux où nous pouvons évangéliser : chez nos amis et parents, le boulot, les cafés-philo et autres groupes de discussion, et bien sûr, internet. Il est certain qu'en critiquant d'emblée ceux qui ne sont pas de notre avis, en émettant le nôtre tout cru qui prend tout le monde à rebrousse-poil, nous ne serons pas entendus (pas plus que nous-mêmes n'écoutons le socialiste de service). 8. La première règle, me semble-t-il, est de se faire admettre dans le groupe (à moins que, par relation de famille ou de travail, nous ne le soyons déjà et les autres forcés de nous écouter) 9. Se faire admettre dans le groupe implique de manifester un intérêt réel pour les inepties qui y sont proférées, les opinions insupportables qui y ont exposées. Petit à petit, on peut en venir à poser des questions naïves mais doucereuses "Je suis entièrement d'accord avec toi ; ce qui me gêne quand même un peu, c'est que ta proposition repose sur la coercition… " "Ta théorie est tout à fait juste, mais que répondre à ceux qui montrent qu'elle a échoué partout où elle a été appliquée ?". 10. On ne convainc pas les gens par des 'raisons'. Tout au plus, on peut les faire douter. Ils trouveront la réponse tout seuls (c'est parce qu'ils croient la trouver tout seuls qu'ils l'adoptent ; les gens n'aiment pas avouer qu'ils avaient tort et que vous aviez raison, il faut donc ne jamais se placer dans une position de vainqueur, 'convaincre', c'est 'vaincre avec'). 11. Non seulement il faut de l'humilité dans les débats, mais il faut du temps. L'avantage des forums sur internet est leur permanence, alors que les groupes de discussion se retrouvent au mieux une fois par semaine. 12. X a dit : "[..] nos adversaires [….] utilisent une rhétorique sentimentale qui malheureusement sera toujours ce qui touchera la majorité de la population." Exactement. Si les publicitaires se contentaient de montrer la fiche technique d'un produit, pas un exemplaire ne quitterait le magasin. Les publicitaires communiquent autour du plaisir de le posséder, de la fierté de le montrer aux autres, du bien-être qu'il procure…. Ce n'est pas la raison qui fait vendre les idées, mais la passion, l'indignation, le sentiment d'être dans le vent, avec les autres, la satisfaction de faire 'ce qui est bien', ce qui est juste. La liberté suscite un attachement émotionnel, mais pas la liberté des multinationales, pas la liberté des profiteurs. Alors pourquoi afficher qu'on défend ces gens-là ? Ne réclamons pas 'le marché' ; réclamons le droit pour les cotonniers du Burkina de vendre aux Etats-Unis. Ne demandons pas la vente à prix cassés de trithérapies en Afrique, ou le démantèlement de Microsoft, demandons l'abolition de la PI. Ne demandons pas la liberté des 'gros', mais celle des 'petits' ; si les frontières sont ouvertes pour les petits elles le seront pour tout le monde. Demandons aussi fort que les autres l'abolition de la dette des pays pauvres, mais pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets, demandons que les nouveaux prêts soient consentis directement aux entrepreneurs. Favorisons le micro-crédit, l'économie informelle, les mouvements d'émancipation des femmes… Défendre le marché n'est pas défendre le profit, mais défendre les transactions volontaires, ce qui inclut la générosité, les assoc' sans but lucratif non subventionnées, etc. Voilà ce qui nous place du 'bon côté', voilà qui est vendable, sans renier aucun de nos principes. 13. Le concept d'extrême-droite est diablement puissant et fort utile. Comme la vulgarité, il est difficile à définir, mais on la reconnaît quand on la voit. En attaquant sans concession tout ce qui est d'extrême-droite, nous nous rendons crédiblesauprès des 85% de Français qui ne sont pas et ne seront jamais de ce bord - un bord sur lequel nos ennemis veulent tant nous cantonner. De toutes façons, ceux qui sont d'extrême-droite ne cesseront pas de pousser pour les 2 ou 3 projets que nous avons en commun simplement parce que nous nous distinguons d'eux. Nous n'avons donc rien à gagner à risquer d'être ghettoïsés avec eux. 14. On n'étendra pas le mouvement avec des grincheux, des défaitistes, des rabougris, des la-France-est-foutue, des pleureuses… De l'enthousiasme, que diable ! Les Français aiment leur pays, à juste titre. Et que ceux qui ne peuvent pas s'empêcher d'adorer l'Amérique tiennent secrète cette passion ailleurs qu'ici (s'ils ne veulent pas s'entendre dire "Et bien, vas-y donc !", qui arrête toute discussion).
Nick de Cusa Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Personnellement, je défends la liberté des profiteurs et des multinationales. Ni plus ni moins que celle des autres en tout cas.
TODA Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Personnellement, je défends la liberté des profiteurs et des multinationales. Ni plus ni moins que celle des autres en tout cas. VOLTAIRE, le retours!!!
Brock Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Personnellement, je défends la liberté des profiteurs et des multinationales. Ni plus ni moins que celle des autres en tout cas. logique totalement caduque; le siecle qui vient est celui de la Punition des Mechants, ou de la Vengeance contre le Mal si tu preferes.
Alphonse.D Posté 8 avril 2009 Auteur Signaler Posté 8 avril 2009 Personnellement, je défends la liberté des profiteurs et des multinationales. Ni plus ni moins que celle des autres en tout cas. Je comprends ce que tu veux dire et je suis d'accord mais il y a quand même dans cette phrase un côté provoc. Je ne vois pas l'intérêt qu'il y a à présenter les choses comme ça. Décidément je ne comprendrai jamais cette approche là. Je me demande parfois si, à force d'être trainés dans la boue et diabolisés à longueur de journée, certains libéraux finalement n'ont pas des fois tendance à se renfermer sur eux-même en pensant quelque chose du style "le combat est perdu d'avance, ils n'entendront jamais rien à mes arguments, alors perdu pour perdu autant faire de la provoc et les emmerder". Sans ça je ne vois pas. Je ne vois pas comment tu peux imaginer participer au développement de tes idées de cette manière là, à moins que tu ne souhaites pas les voir partagées par le plus grand nombre mais là c'est une autre histoire. Je ne sais pas si un jour je vivrais dans une société libre tant l'évolution des mentalités pour cela devra être prodigieuse. mais je compte bien à mon échelle essayer de faire un peu changer les mentalités autour de moi. Et pour cela, je compte plus sur les préceptes de Christian Michel que sur ce genre de formules provocatrices.
Drake Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 14. On n'étendra pas le mouvement avec des grincheux, des défaitistes, des rabougris, des la-France-est-foutue, des pleureuses… De l'enthousiasme, que diable ! Les Français aiment leur pays, à juste titre.
h16 Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Il a raison. Mais ça n'enlève pas une certaine lucidité. On peut très bien être un libéral enthousiaste et constater que le pays court à sa perte parce qu'il a passé le point de non-retour, point. Ce n'est pas être défaitiste, d'ailleurs ; une fois l'effondrement de la politique française et d'une partie des structures étatiques, une fois les torrents de merde relâchés, il faudra reconstruire et là, le discours présenté, les techniques proposées seront pertinentes
Alphonse.D Posté 8 avril 2009 Auteur Signaler Posté 8 avril 2009 On peut très bien être un libéral enthousiaste et constater que le pays court à sa perte parce qu'il a passé le point de non-retour, point. Ce constat n'est pas interdit et il est même certainement très largement partagé, c'est juste que le dresser dans une conversation dans laquelle on cherche à convaincre son interlocuteur n'est pas forcément opportun.
MMorateur Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Pour moi, suivre cette voie, avec tout le respect que je dois à Christian Michel qui est un grand homme, c'est acter sa défaite. Abandonner son vocabulaire, c'est perdre la bataille culturelle. Et ça n'empêche pas de suivre les autres pistes énoncés par la suite, qui elles sont excellentes. Il n'empêche que que si on veut être efficaces sur le "marchés des idées", il ne faut pas perdre la bataille sémantique, et ne pas délaisser le terrain culturel et médiatique.
artemis Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Personnellement, je défends la liberté des profiteurs et des multinationales. Ni plus ni moins que celle des autres en tout cas. +1 Si elles existent c'est que les consommateurs les tolèrent (à tord ou à raison). Si les conso ont envie de se faire spolier par microsoft c'est leur problème.
Brock Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 -1 vous etes sympa mais le thread parle de convaincre. La vous avez raison au fond mais pas sur la forme et c'est precisement le sujet de ce thread si c'est pas clair. ce qui revient a dire que si vous continuez a balancer des choses vachement logiques et vraies mais qui feraient palir de rage un alterpensant dans ce thread ben vous etes ridicules. non je le dis au cas ou ca aurait pas ete clair n'est-ce pas ou alors vous vous retrouvez a convaincre que ca sert a rien de convaincre, ce qui est aussi hs.
Invité jabial Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 À court terme les socialistes ont convaincu en parlant un langage normal. À long terme ils ont réussi un glissement politique en imposant leur vocabulaire, leur schéma de pensée et leur morale. À court terme, la politique qui marche c'est PS. À long terme, c'est des gens comme Rosa Luxembourg qui font avancer le schmilblick. Enfin bref CM a tort, mille fois tort, et même si c'est tentant l'intégration n'est pas la voie à suivre. Ce qu'il faut, c'est proposer une alternative bien marquée et le prouver - quitte à ce qu'on nous traite de dingues, qu'au moins on ne puisse pas dire que nous ou l'UMP c'est kif-kif.
artemis Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Il y a une autre solution (ok c'est la facilité mais elle mérite qu'on s'y intéresse car c'est la seule qui a fonctionné pour convertir profondément une société au libéralisme. cf UK années 60-70 vs 80…) laisser la société et le pouvoir étatique se collectiviser (tout en continuant à murmurer notre chansonnette libérale) à outrance et lorsque la situation sera désespérée, avec 99% des gens au smic et que notre appareil productif sera HS (+ le système de santé et de retraite HS appel au FMI…) le peuple va se tourné vers la seule alternative possible…nous. PS : je ne vois pas d'autres alternatives au vue de l'état de l'opinion française. La révolution libérale c'est pas pour demain…
Hailhail Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Je suis d'accord.Le libéralisme mou du genou et bienveillant n'a aucun avenir. Si on veut peser aussi bien médiatiquement que dans le débat d'idée, allons y franco!
ZzZz Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Je suis d'accord.Le libéralisme mou du genou et bienveillant n'a aucun avenir.Si on veut peser aussi bien médiatiquement que dans le débat d'idée, allons y franco! Il est question de présenter le libéralisme sous un autre angle (pas un libéralisme mou du genou) de façon à interpeller l'interlocuteur. Cela n'empéche pas de défendre un libéralisme "extreme" Pour autant, il n'est pas necessaire d'abandonner le vocabulaire adéquat. La plupart des gens ne savent pas ce qu'est le "capitalisme", ou plutot, ils s'en font une idée fausse. Il faut faire comprendre que le capitalisme ce n'est pas l'hégémonie du grand Kapital. S'ils le rejettent, c'est parce qu'ils croient qu'il engendre pauvreté, crises, injustices etc. Pour convaincre il faut montrer qu'ils se trompent sur tous ces points. Le point est de montrer que le capitalisme profite aux plus pauvres, et que l'interventionnisme leur nuit. Quite à faire du misérabilisme comme l'a fait remarquer vincponcet sur un autre fil. Ca n'empéche pas non plus de placer des considérations morales.
Brock Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Si on veut peser aussi bien médiatiquement que dans le débat d'idée, allons y Franco! je dirais meme plus, allons-y Augusto!
Nick de Cusa Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Je comprends ce que tu veux dire et je suis d'accord mais il y a quand même dans cette phrase un côté provoc. Je ne vois pas l'intérêt qu'il y a à présenter les choses comme ça. Décidément je ne comprendrai jamais cette approche là. Je me demande parfois si, à force d'être trainés dans la boue et diabolisés à longueur de journée, certains libéraux finalement n'ont pas des fois tendance à se renfermer sur eux-même en pensant quelque chose du style "le combat est perdu d'avance, ils n'entendront jamais rien à mes arguments, alors perdu pour perdu autant faire de la provoc et les emmerder". Sans ça je ne vois pas. Je ne vois pas comment tu peux imaginer participer au développement de tes idées de cette manière là, à moins que tu ne souhaites pas les voir partagées par le plus grand nombre mais là c'est une autre histoire. Je ne sais pas si un jour je vivrais dans une société libre tant l'évolution des mentalités pour cela devra être prodigieuse. mais je compte bien à mon échelle essayer de faire un peu changer les mentalités autour de moi. Et pour cela, je compte plus sur les préceptes de Christian Michel que sur ce genre de formules provocatrices. Je pense qu'il est important d'expliquer que le profit est une bonne chose.
Nick de Cusa Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 PS: je pense qu'il est important de faire le récit de tout le bien que les multinationales nous ont apporté, et tout le bien qu'elles peuvent nous apporter. Je ne vois pas d'argument qui tienne contre les multinationales par rapport à n'importe quel autre entreprise, à part la xénophobie. Et j'ai rencontré des vraies multinationales qui sont soit des PME soit des entreprises familiales, soit même les deux.
Aphrael75 Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Pour moi, suivre cette voie, avec tout le respect que je dois à Christian Michel qui est un grand homme, c'est acter sa défaite. Abandonner son vocabulaire, c'est perdre la bataille culturelle. Et ça n'empêche pas de suivre les autres pistes énoncés par la suite, qui elles sont excellentes. Il n'empêche que que si on veut être efficaces sur le "marchés des idées", il ne faut pas perdre la bataille sémantique, et ne pas délaisser le terrain culturel et médiatique. Je suis du même avis, n'empeche on comprend où Christian Michel veut en venir. Tout dépend du type de discours qu'on a "en face", genre les discours accusant le libéralisme des catastrophes écologiques, comment s'y prendre si on domine pas le sujet ? ceci évidemment est un exemple des plus simples. à mon avis il ne faut pas avoir "peur" de démontrer que le libéralisme est "riche" en arguments, tant pis si interlocuteur soit inflexible, on doit pas se cogner contre des murs de béton, savoir aussi exploiter les faiblesses du discours opposé.
TODA Posté 8 avril 2009 Signaler Posté 8 avril 2009 Je suis du même avis, n'empeche on comprend où Christian Michel veut en venir.Tout dépend du type de discours qu'on a "en face", genre les discours accusant le libéralisme des catastrophes écologiques, comment s'y prendre si on domine pas le sujet ? ceci évidemment est un exemple des plus simples. à mon avis il ne faut pas avoir "peur" de démontrer que le libéralisme est "riche" en arguments, tant pis si interlocuteur soit inflexible, on doit pas se cogner contre des murs de béton, savoir aussi exploiter les faiblesses du discours opposé. C'est là qu'il faut insister sur les 2 face de la même pièce: liberté et responsabilité : jamais l'un sans l'autre! et responsabilité, cela veut dire assumer réellement les conséquences négatives de ses actes sur autrui! Peines et amandes efficaces et dissuasives de toute récidive! Sur cet aspect aussi, insister sur les ravages de l'étatisme et la responsabilité des politiciens genre: tiens c'est drôle, en Amérique du nord, ,cela fait fort longtemps qu'ils n'ont pas eu une marée noire!… quels veinards! Tiens, les assurances santé portent plainte contre telle industrie: ils veulent pas payer pour tel "risque",ex "bateau"le ca
Alphonse.D Posté 9 avril 2009 Auteur Signaler Posté 9 avril 2009 Pour moi, suivre cette voie, avec tout le respect que je dois à Christian Michel qui est un grand homme, c'est acter sa défaite. Abandonner son vocabulaire, c'est perdre la bataille culturelle. Je pense qu'il est important de tenir compte du niveau de maturité des gens et que ce que préconise Christian Michel est directement lié au contexte français (et d'ailleurs certains préceptes énoncés dans ce texte sont à appliquer aujourd'hui mais ne le seront probablement plus demain si comme je l'espère les mentalités évoluent). Il faut voir en France le fanatisme de certaines personnes. Les choses évoluent certes mais personnellement, je ne sais pas pour vous, quand je dis être libéral au cours de conversations, c'est tout juste si on me balance pas aux flics. Ce particularisme français, qui fait selon moi qu'il est nécessaire de se conduire comme le préconise CM, est du à deux choses : la lourde tradition étatiste française et l'ignorance totale de la population en économie politique (y compris même chez les politiques du au fait, comme l'explique Salin, que les gens ont toujours dénigré les sciences sociales considérées comme inférieures aux sciences lourdes). Il faut tenir compte de ce particularisme : tu ne peux pas t'adresser de la même façon à un néophyte en économie politique à qui on a diabolisé le libéralisme à longueur de temps comme tu t'adresserais à quelqu'un d'un peu plus savant sur le sujet qui aurait moins de préjugés en tête. Donc non, il ne s'agit pas je pense d'abandonner son vocabulaire, mais juste le mettre un temps de côté, ou alors l'utiliser mais faire preuve de psychologie et faire très attention dans le choix des mots, dans le ton employé car le terrain est glissant.
Alphonse.D Posté 9 avril 2009 Auteur Signaler Posté 9 avril 2009 À court terme les socialistes ont convaincu en parlant un langage normal.À long terme ils ont réussi un glissement politique en imposant leur vocabulaire, leur schéma de pensée et leur morale. Les socialistes ont un immense avantage sur nous et c'est un secret pour personne, c'est d'ailleurs ce qui rend la tâche si difficile pour nous autres. Leurs arguments, enfin leurs sophismes, sont d'une telle générosité en apparence qu'il est très facile de convaincre le néophyte justement. On obtient plus facilement le suffrage des gens en disant "je vais augmenter le SMIC de 300€" qu'en tâchant d'expliquer que cela provoquerait un double effet dévastateur, à savoir inciter les employeurs à embaucher des gens qualifiés car ils coûteraient alors à peine plus chers que les non-qualifiés et en même temps inciter les gens à ne pas se qualifier car ils ne gagneraient alors pas beaucoup moins que les qualifiés. Ce que tu dis là des socialistes est en quelque sorte ce que je préconise justement, à savoir y aller petit à petit. Plus les mentalités évoluent, plus il est possible d'y aller franco comme j'ai pu lire. Mais y aller franco d'emblée c'est braquer les gens et nourrir leurs mauvais argumentaires.
jmserigny Posté 9 avril 2009 Signaler Posté 9 avril 2009 Christian Michel lors d'un café-liberté à Grenoble A voir ici
Hailhail Posté 9 avril 2009 Signaler Posté 9 avril 2009 Les socialistes ont un immense avantage sur nous et c'est un secret pour personne, c'est d'ailleurs ce qui rend la tâche si difficile pour nous autres. Leurs arguments, enfin leurs sophismes, sont d'une telle générosité en apparence qu'il est très facile de convaincre le néophyte justement. On obtient plus facilement le suffrage des gens en disant "je vais augmenter le SMIC de 300€" quand tâchant d'expliquer que cela provoquerait un double effet dévastateur, à savoir inciter les employeurs à embaucher des gens qualifiés car ils coûteraient alors à peine plus chers que les non-qualifiés et en même temps inciter les gens à ne pas se qualifier car ils ne gagneraient alors pas beaucoup moins que les qualifiés. Je crois que les français ont,malgré ce que l'on peut entendre,un minimum de connaissances économiques pour comprendre l'effet catastrophique de telles mesures. Ma mère, par exemple qui n'a assisté a aucun cours d'économie de sa vie,comprend parfaitement que la hausse du SMIC est néfaste à l'emploi des jeunes et des moins qualifiés.Pareil pour l'effet désincitatif du RMI et autres allocs en tout genre. Nan, le problème est que le libéralisme est associé au CAC40,J2M,Bush,pauvreté en Afrique,toussa… Les français ne savent pas ce qu'est le libéralisme, c'est pour ça qu'ils le rejettent.
Volkhen Posté 9 avril 2009 Signaler Posté 9 avril 2009 Et c'est pour cela qu'il faut y aller franco et sans hésitation : ouaip, je suis libéral. Réaction de base de la personne en face "Alors, tu as voté Sarko ?". Et là, riez un grand coup, et commencez à expliquer pourquoi Mr Sarkozy n'est pas un libéral en expliquant ce qu'est le libéralisme, le vrai. En appuyant sur certains sujets en fonction du ou des interlocuteurs.
Silhouette Posté 9 avril 2009 Signaler Posté 9 avril 2009 Je suis d'accord pour ne pas abandonner notre vocabulaire a nos ennemis, toutefois présenter nos thèses peut se faire sans employer trop de termes effrayants. Par contre il est clair que si on vient nous chercher sûr ce terrain il ne faut pas se debinner.
Johnnieboy Posté 9 avril 2009 Signaler Posté 9 avril 2009 Et c'est pour cela qu'il faut y aller franco et sans hésitation : ouaip, je suis libéral.Réaction de base de la personne en face "Alors, tu as voté Sarko ?". Et là, riez un grand coup, et commencez à expliquer pourquoi Mr Sarkozy n'est pas un libéral en expliquant ce qu'est le libéralisme, le vrai. En appuyant sur certains sujets en fonction du ou des interlocuteurs. Et pourtant, je pense qu'une majorité des participants à ce forum a voté Sarko
Pax In Terris Posté 9 avril 2009 Signaler Posté 9 avril 2009 Je pense que le grand public n'est pas spontanément antilibéral. Simplement, les gens trouvent toujours commode de suivre le mouvement sans se poser de questions. Et le grand pulic soutient les solutions antilibérales essentiellement parce qu'il pense que ce sont les seules qui existent. Pour promouvoir le libéralisme, il faut que les libéraux soient capables de défendre des positions franches, et ce le plus bruyamment possible. C'est le bruit fait autour des idées libérales qui qui permet de capter l'attention. L'important en politique n'est pas tellement de convaincre mais d'être bruyant. Seule une toute petite fraction de la population consent à réfléchir et à écouter les arguments. Cette fraction de la population n'est évidemment pas à négliger. Mais il faut surtout, pour capter l'attention des autres, faire beaucoup de bruit. Pour emporter l'adhésion des masses, il est nécessaire et suffisant de faire plus de bruit que les autres.
Brock Posté 9 avril 2009 Signaler Posté 9 avril 2009 absolument, et j'imagine que ca passe par la tele. On aurait pu imaginer une tele privee comme la Cinq (celle de Berlu) ou canal+ assurer le demarrage d'une liberalisation du message, malheureusement la tele francaise est verrouillee dans l'etatique aujourd'hui
h16 Posté 10 avril 2009 Signaler Posté 10 avril 2009 L'important en politique n'est pas tellement de convaincre mais d'être bruyant. Oui. Je ne sais plus dans quel pays d'Amérique du Sud (il me semble) un type a fini par se faire élire comme député sur base d'un programme franchement libéral tout simplement parce qu'il connaissait à peu près tous les sujets chauds du moment sur le bout des doigts et que les journalistes allaient voir un peu tel ou tel parti (collectivistes de gauche ou de droite) pour un côté de l'information et … lui pour l'autre côté (opposant) avec le complément nécessaire puisque le gusse en savait plus long que tous les autres réunis. Bilan : il a fait un paquet de voix simplement parce que les gens pensaient spontanément à lui lors de l'élection et que s'ils n'étaient pas d'accord avec tout, ils voyaient bien que a/ ils avaient des points sur lesquels ils se retrouvaient avec le candidat en question et b/ il maîtrisait son sujet. Je crois qu'il y a plus qu'une simple réflexion à mener ici, d'autant que le constat politique français est qu'effectivement, il n'y a plus d'opposition, plus guère qu'un consensus mou sur l'action de l'état et des couinements à la marge.
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