h16 Posté 3 juin 2009 Signaler Posté 3 juin 2009 (je ne suis pas ce fil, ou vaguement, et le lien sur l'article de Simonnot paru dans Le Monde dernièrement a peut-être déjà été posté, auquel cas : mes excuses) -> ici.
Rincevent Posté 3 juin 2009 Signaler Posté 3 juin 2009 (je ne suis pas ce fil, ou vaguement, et le lien sur l'article de Simonnot paru dans Le Monde dernièrement a peut-être déjà été posté, auquel cas : mes excuses) -> ici. La grande nouvelle, c'est que Simonnot arrive à nouveau à se faire publier dans l'Immonde. Et ça, ça me semble dénoter un changement certain.
gdm Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 (je ne suis pas ce fil, ou vaguement, et le lien sur l'article de Simonnot paru dans Le Monde dernièrement a peut-être déjà été posté, auquel cas : mes excuses) -> ici. Dans son article du Monde du 01.06.2009, Philippe Simonnot propose à Sarkozy de lier l'euro à un étalon-or. L'abrogation du monopole monétaire aurait été une meilleure proposition. Le débat scientifique sur cette abrogation du monopole monétaire n'a pas encore sérieusement commencé parmi les économistes. Le défaut du système actuel réside, d'abord, dans le monopole monétaire. L'évolution des idées n'est pas encore suffisante pour faire une telle proposition technique de liberté monétaire. Cette proposition ne serait pas entendue par les politiciens qui décident. Une disposition règlementaire de la BCE, Banque Centrale Européenne, est que l'euro doit suivre un indice moyen des prix dans la zone euro. Un faible pourcentage de dépréciation lui est autorisé. Ainsi, le valorimètre de l'euro utilise un indice des prix. Un tel choix de valorimètre est légitime. Un autre choix légitime du valorimètre aurait pu être la valeur du cours de l'or sur les marchés mondiaux. Aucun de ces deux valorimètres n'interdisent d'émettre une monnaie de bonne qualité. Aucun valorimètre ne peut avoir toute les qualités. Chaque valorimètre a ses défauts. Ces défauts sont inhérents à tout choix de valorimètre, quel qu'il soit. L'imperfection de tout valorimètre résulte du fait qu'aucune valeur n'est stable dans le temps par rapport aux autres valeurs. L'idée d'un valorimètre universel est une gageure. Proposer un changement de valorimètre pour l'euro est-il donc utile? Le choix du valorimètre n'est pas suffisant pour garantir que la monnaie fonctionnera correctement. Chaque unité monétaire représente une obligation de la banque qui l'a émit envers le propriétaire de monnaie. Le "contrat de monnaie", ou "contrat d'émission monétaire", précise la nature exacte de cette obligation de la banque émettrice. En particulier, un contrat de monnaie décrit la procédure en cas de ruée bancaire, ou "bank run". Un grand nombre d'utilisateurs de monnaie peuvent exiger simultanément que l'émetteur honore son obligation. Le contrat de monnaie précise comment l'émetteur honorera alors son obligation. Lorsque le valorimètre de monnaie utilise un indice des prix, une telle ruée bancaire ne peut pas exister. Une défiance envers une telle monnaie se traduira par une revente de cette monnaie. Ainsi ceux qui se défient de cette monnaie achèteront davantage de biens économiques vendables dans cette monnaie. A court terme, cette défiance envers la monnaie induira un sursaut des ventes. Lorsque le valorimètre d'un émetteur utilise le cours de l'or, une telle ruée bancaire oblige la banque émettrice à livrer de l'or aux utilisateurs. Le contrat de monnaie prévoie alors les dispositions juridiques qui seront prises dans le cas où la banque émettrice ne peut pas livrer temporairement l'or. En cas de monopole monétaire, une telle ruée bancaire a des conséquences nuisibles sur l'activité économique d'une zone économique. La solution juridique imaginée par le cartel des banques d'avant 1971 consistait à interdire à certains agents économiques d'exiger leur or. Cette interdiction peut être efficace lorsque la monnaie reste confinée à un usage dans un territoire où cette monnaie circule. Mais l'internationalisation de la circulation des capitaux rend peu efficace une telle interdiction. Il existe nécessairement des banques étrangères et d'autres agents économiques, qui disposent du droit d'exiger que l'émetteur leur verse leur or. Ces agents économiques autorisés deviennent alors le moyen d'une conversion massive de la monnaie en or. Lorsque plusieurs banques concurrentes utilisent chacune l'or comme valorimètre de leur monnaie, le contrat de monnaie prévoie une conversion en d'autres monnaies en cas de ruée bancaire sur une monnaie. Certaines autres monnaies peuvent utiliser d'autres valorimètres que l'or. Une telle ruée bancaire conduit à une suspension temporaire des activités de la banque. Cette suspension nuit aux clients de cette banque. Ces clients peuvent s'adresser à une autre banque. En cas de déconfiture d'une banque, les contrats conclus par les agents économiques restent valides, puisque fondé sur des valeurs équivalentes à l'or. Un monopole monétaire fondé sur une monnaie-or librement convertible court le risque d'une ruée bancaire qui provoquerait une interruption temporaire de la totalité de l'activité économique d'une zone économique. La qualité d'une monnaie dépend de la compétence de son gestionnaire, de son émetteur. Les techniciens qui gèrent la BCE le savent. Ils sont mandatés par les Etats, et en sont donc nécessairement dépendants. Prétendre qu'un mandataire serait indépendant de son mandant est une imposture. Prétendre que la BCE serait "indépendante" est un voeu pieux qui s'appuie sur certaines apparences, mais pas sur la réalité des pouvoirs. Les pressions politiques sont telles que la BCE est contrainte d'accepter le risque d'une dépréciation de la monnaie supérieure aux règles que son statut lui impose. Les faiblesses du fonctionnement de la BCE ne seront pas résolues par un retour de l'étalon-or. La proposition de retour à un étalon-or signifie un retour à une discipline monétaire qui est bien connue des économistes, puisqu'elle a existé avant 1971. Les économistes la repousseront pour les mêmes raisons que celles qui ont conduit à l'abandon de l'étalon-or en 1971. Cette période de crise économique est l'occasion de relancer, sur le terrain politique, un débat sur la liberté monétaire, débat jusqu'ici confiné à des échanges épistolaires entre quelques spécialistes.
h16 Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Dans son article du Monde du 01.06.2009, Philippe Simonnot propose à Sarkozy de lier l'euro à un étalon-or. L'abrogation du monopole monétaire aurait été une meilleure proposition. Peut-être, mais politiquement, c'est impossible, comme vous le dites fort bien. Déjà, l'étalon-or, c'est dur à gober, alors la fin du monopole monétaire… argh.
free jazz Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Ne soyons pas plus royalistes que le roi. Comme le signale h16 dans son commentaire : Et c'est vrai que lorsqu'on y réfléchit, la crise actuelle étant en grande partie due à l'incurie des gouvernements dans la gestion des monnaies - et de fait dans la confiance que leurs citoyens ont placé dedans - , le retour à l'étalon-or permettrait de retirer l'arme principale des étatistes pour spolier les travailleurs : l'inflation.
vincponcet Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Dans son article du Monde du 01.06.2009, Philippe Simonnot propose à Sarkozy de lier l'euro à un étalon-or. L'abrogation du monopole monétaire aurait été une meilleure proposition. Le débat scientifique sur cette abrogation du monopole monétaire n'a pas encore sérieusement commencé parmi les économistes. Le défaut du système actuel réside, d'abord, dans le monopole monétaire. L'évolution des idées n'est pas encore suffisante pour faire une telle proposition technique de liberté monétaire. Cette proposition ne serait pas entendue par les politiciens qui décident.Une disposition réglementaire de la BCE, Banque Centrale Européenne, est que l'euro doit suivre un indice moyen des prix dans la zone euro. Un faible pourcentage de dépréciation lui est autorisé. Ainsi, le valorimètre de l'euro utilise un indice des prix. Un tel choix de valorimètre est légitime. Un autre choix légitime du valorimètre aurait pu être la valeur du cours de l'or sur les marchés mondiaux. Aucun de ces deux valorimètres n'interdisent d'émettre une monnaie de bonne qualité. Aucun valorimètre ne peut avoir toute les qualités. Chaque valorimètre a ses défauts. Ces défauts sont inhérents à tout choix de valorimètre, quel qu'il soit. L'imperfection de tout valorimètre résulte du fait qu'aucune valeur n'est stable dans le temps par rapport aux autres valeur. L'idée d'un valorimètre universel est une gageure. Proposer un changement de valorimètre pour l'euro est-il donc utile? Le choix du valorimètre n'est pas suffisant pour garantir que la monnaie fonctionnera correctement. Chaque unité monétaire représente une obligation de la banque qui l'a émit envers le propriétaire de monnaie. Le "contrat de monnaie", ou "contrat d'émission monétaire", précise la nature exacte de cette obligation de la banque émettrice. En particulier, un contrat de monnaie décrit la procédure en cas de ruée bancaire, ou "bank run". Un grand nombre d'utilisateurs de monnaie peuvent exiger simultanément que l'émetteur honore son obligation. Le contrat de monnaie précise comment l'émetteur honorera alors son obligation. Lorsque le valorimètre de monnaie utilise un indice des prix, une telle ruée bancaire ne peut exister. Une défiance envers une telle monnaie se traduira par une revente de cette monnaie. Ainsi ceux qui se défient de cette monnaie achèteront davantage de biens économiques vendables dans cette monnaie. A court terme, cette défiance envers la monnaie induira un sursaut des ventes. Lorsque le valorimètre d'un émetteur utilise le cours de l'or, une telle ruée bancaire oblige la banque émettrice à livrer de l'or aux utilisateurs. Le contrat de monnaie prévoie alors les dispositions juridiques qui seront prises dans le cas où la banque émettrice ne peut pas livrer temporairement l'or. En cas de monopole monétaire, une telle ruée bancaire a des conséquences nuisibles sur l'activité économique d'une zone économique. La solution juridique imaginée par le cartel des banques d'avant 1971 consistait à interdire à certains agents économiques d'exiger leur or. Cette interdiction peut être efficace lorsque la monnaie reste confinée à un usage dans un territoire où cette monnaie circule. Mais l'internationalisation de la circulation des capitaux rend peu efficace une telle interdiction. Il existe nécessairement des banques étrangères et d'autres agents économiques, qui disposent du droit d'exiger que l'émetteur leur verse leur or. Ces agents économiques autorisés deviennent alors le moyen d'une conversion massive de la monnaie en or. Lorsque plusieurs banques concurrentes utilisent chacune l'or comme valorimètre de leur monnaie, le contrat de monnaie prévoie une conversion en d'autres monnaies en cas de ruée bancaire sur une monnaie. Certaines autres monnaies peuvent utiliser d'autres valorimètres que l'or. Une telle ruée bancaire conduit à une suspension temporaire des activités de la banque. Cette suspension nuit aux clients de cette banque. Ces clients peuvent s'adresser à une autre banque. En cas de déconfiture d'une banque, les contrats conclus par les agents économiques restent valides, puisque fondé sur des valeurs équivalentes à l'or. Un monopole monétaire fondé sur une monnaie-or librement convertible court le risque d'une ruée bancaire qui provoquerait une interruption temporaire de la totalité de l'activité économique d'une zone économique. La qualité d'une monnaie dépend de la compétence de son gestionnaire, de son émetteur. Les techniciens qui gèrent la BCE le savent. Ils sont mandatés par les Etats, et en sont donc nécessairement dépendants. Prétendre qu'un mandataire serait indépendant de son mandant est une imposture. Prétendre que la BCE serait "indépendante" est un voeu pieux qui s'appuie sur certaines apparences, mais pas sur la réalité des pouvoirs. Les pressions politiques sont telles que la BCE est contrainte d'accepter le risque d'une dépréciation de la monnaie supérieure aux règles que son statut lui impose. Les faiblesse du fonctionnement de la BCE ne seront pas résolues par un retour de l'étalon-or. La proposition de retour à un étalon-or signifie un retour à une discipline monétaire qui est bien connue des économistes, puisqu'elle a existé avant 1971. Les économistes la repousseront pour les mêmes raisons que celles qui ont conduit à l'abandon de l'étalon-or en 1971. Cette période de crise économique est l'occasion de relancer, sur le terrain politique, un débat sur la liberté monétaire, débat jusqu'ici confiné à des échanges épistolaires entre quelques spécialistes. Je ne vois pas comment la BCE peut garantir la valeur de l'euro par rapport à un indice des prix. Sauf à manipuler le prix des produits composants son indice. Par ailleurs, l'indice des prix, ça n'a pas de sens. Pour être réaliste, il faudrait plutôt parler d'un indice de certains prix, pondérés selon le bon vouloir des conseillers du prince. Ainsi, pour garantir la valeur de la monnaie par rapport à cet indice de prix, la BCE devrait acheter ou vendre les produits composants son indice et ce, dans les proportions de chacun des produits de l'indice. Autant, pour faire monter les prix, la BCE n'aura pas de difficultés, vu qu'il lui suffit de créer de la monnaie à partir de rien et d'acheter des produits, autant pour en vendre, la BCE n'a pas le pouvoir de créer des chaussures ou des baguettes à partir de rien.
gdm Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Je ne vois pas comment la BCE peut garantir la valeur de l'euro par rapport à un indice des prix. Sauf à manipuler le prix des produits composants son indice. Les États ont mandaté la BCE, Banque Centrale Européenne, afin qu'elle garantisse la stabilité des prix selon un certain indice de prix. Il est parfaitement équivalent de dire que la BCE garantit que la valeur de l'euro suivra cet indice des prix. La BCE accepte une dépréciation de l'euro de quelques 2% annuels. C'est ainsi qu'il est légitime de requalifier, a posteriori, les règles de fonctionnement de la BCE en un "contrat de monnaie", ou "contrat d'émission monétaire". Ce contrat de monnaie stipule, de fait, que l'euro suit un l'indice des prix et qu'il peut de déprécier de 2% annuels. La BNP pourrait avoir l'idée d'émettre un titre financier suivant l'indice des prix. Ce titre financier de la BNP évoluerait exactement comme l'euro. A mon avis, un tel titre financier de la BNP remplacerait avantageusement l'euro de la BCE. Affirmer ainsi qu'il existe un "contrat de monnaie" résulte d'une affirmation de la réalité économique, laquelle réalité économique prime sur les définitions administratives des États. Ce "contrat de monnaie" est un contrat entre les mandants que sont les États, et la BCE. Ce n'est malheureusement pas un contrat entre chaque utilisateur de monnaie et la BCE. Par ailleurs, l'indice des prix, ça n'a pas de sens. Pour être réaliste, il faudrait plutôt parler d'un indice de certains prix, pondérés selon le bon vouloir des conseillers du prince. Un indice des prix peut s'évaluer valablement dans une zone géographique. Il est possible et nécessaire de définir avec rigueur une méthodologie scientifique de cette évaluation des prix moyens. L'indice des prix utilisé pour l'euro est une résultante pondérée des indices de prix dans chaque pays. Ainsi, pour garantir la valeur de la monnaie par rapport à cet indice de prix, la BCE devrait acheter ou vendre les produits composants son indice et ce, dans les proportions de chacun des produits de l'indice. Autant, pour faire monter les prix, la BCE n'aura pas de difficultés, vu qu'il lui suffit de créer de la monnaie à partir de rien et d'acheter des produits, autant pour en vendre, la BCE n'a pas le pouvoir de créer des chaussures ou des baguettes à partir de rien. Le mécanisme réalisé par la BCE est bien plus simple que celui que vous semblez craindre: Lorsque les prix ont tendance à baisser, la BCE baisse son taux directeur baisse afin d'inciter aux emprunts, donc de faire remonter le demande, donc de faire remonter les prix. Lorsque les prix ont tendance à monter, la BCE augmente son taux directeur afin de rendre les prêts plus coûteux, donc de réduire la demande, donc d'abaisser les prix. Ce mécanisme monétaire de régulation est simplissime, mais efficace. Il est fondé sur la loi de l'offre et de la demande macro-économique. Pourtant, malgré sa simplicité, c'est encore le meilleur mécanisme qu'une Banque Centrale ait pu inventer pour "réguler" la monnaie. La Banque Centrale ne dispose d'aucun autre mécanisme d'intervention sur l'économie. C'est ainsi que la Banque Centrale assure que l'euro suit l'indice des prix.
gdm Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Peut-être, mais politiquement, c'est impossible, comme vous le dites fort bien. Déjà, l'étalon-or, c'est dur à gober, alors la fin du monopole monétaire… argh. A mon avis, l'étalon-or serait un mauvais choix technique pour l'euro. Il est très contestable. Il me semble donc politiquement inutile d'aller dans ce sens. Une autorisation de pluralité des monnaies légales sur la zone euro aurait des conséquences économiques positives. Et cette liberté monétaire embryonnaire serait peut-être politiquement plus acceptable, mieux comprise par certains politiciens.
vincponcet Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Les États ont mandaté la BCE, Banque Centrale Européenne, afin qu'elle garantisse la stabilité des prix selon un certain indice de prix. Il est parfaitement équivalent de dire que la BCE garantit que la valeur de l'euro suivra cet indice des prix. La BCE accepte une dépréciation de l'euro de quelques 2% annuels. C'est ainsi qu'il est légitime de requalifier, a posteriori, les règles de fonctionnement de la BCE en un "contrat de monnaie", ou "contrat d'émission monétaire". Ce contrat de monnaie stipule, de fait, que l'euro suit un l'indice des prix et qu'il peut de déprécier de 2% annuels. La BNP pourrait avoir l'idée d'émettre un titre financier suivant l'indice des prix. Ce titre financier de la BNP évoluerait exactement comme l'euro. A mon avis, un tel titre financier de la BNP remplacerait avantageusement l'euro de la BCE. Affirmer ainsi qu'il existe un "contrat de monnaie" résulte d'une affirmation de la réalité économique, laquelle réalité économique prime sur les définitions administratives des États. Ce "contrat de monnaie" est un contrat entre les mandants que sont les États, et la BCE. Ce n'est malheureusement pas un contrat entre chaque utilisateur de monnaie et la BCE. Un indice des prix peut s'évaluer valablement dans une zone géographique. Il est possible et nécessaire de définir avec rigueur une méthodologie scientifique de cette évaluation des prix moyens. L'indice des prix utilisé pour l'euro est une résultante pondérée des indices de prix dans chaque pays. Le mécanisme réalisé par la BCE est bien plus simple que celui que vous semblez craindre: Lorsque les prix ont tendance à baisser, la BCE baisse son taux directeur baisse afin d'inciter aux emprunts, donc de faire remonter le demande, donc de faire remonter les prix. Lorsque les prix ont tendance à monter, la BCE augmente son taux directeur afin de rendre les prêts plus coûteux, donc de réduire la demande, donc d'abaisser les prix. Ce mécanisme monétaire de régulation est simplissime, mais efficace. Il est fondé sur la loi de l'offre et de la demande macro-économique. Pourtant, malgré sa simplicité, c'est encore le meilleur mécanisme qu'une Banque Centrale ait pu inventer pour "réguler" la monnaie. La Banque Centrale ne dispose d'aucun autre mécanisme d'intervention sur l'économie. C'est ainsi que la Banque Centrale assure que l'euro suit l'indice des prix. Je sais bien ce que fait la BCE, je dis simplement que ce qu'elle fait n'a pas de rapport avec une conservation du pouvoir d'achat de la monnaie. Notamment, parce qu'il n'existe pas un panier moyen, cela n'a plus de sens que de dire qu'il existe un humain moyen. Chaque consommateur a un panier qui lui est propre, et ainsi l'inflation subie par Paul n'est pas celle subie par Jacques. Enfin, l'influence de la masse monétaire sur les prix n'est absolument pas homogène. Quand la BCE baisse les taux, cela fait augmenter les prix des biens/services qui sont achetés à crédit plus vite que les autres biens/services. La manipulation des taux d'intérêt déforme la structure de production, cf Mises & co. La "réalité" du contrat de monnaie de la BCE est largement une arnaque.
vincponcet Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 A mon avis, l'étalon-or serait un mauvais choix technique pour l'euro. Il est très contestable. Il me semble donc politiquement inutile d'aller dans ce sens. Une autorisation de pluralité des monnaies légales sur la zone euro aurait des conséquences économiques positives. Et cette liberté monétaire embryonnaire serait peut-être politiquement plus acceptable, mieux comprise par certains politiciens. Il faut bien se rendre compte de l'enchevêtrement des lois autour de la monnaie. La monnaie est un bien/service bien particulier, il n'est pas soumis à la taxation directe, contrairement à la plupart des autres biens/services. Donc soit, quand une personne échangera avec une autre monnaie que celle d'Etat, il devra payer de la TVA, voire un impôt sur les plus-values (dans le cas où la monnaie d'Etat s'effondre, mécaniquement, vous avez un profit comptable dans une autre monnaie, et donc taxation), et donc les nouvelles monnaies auront du mal à prendre, soit on supprime purement et simplement toutes les taxations sur les échanges et les plus-values. Parce que si il suffisait de dire que n'importe quoi peut être monnaie, alors, je vais déclarer que le steak, la baguette de pain et toutes les choses que j'achète sont de la monnaie, et comme cela, je n'aurais plus à payer de taxes sur ces produits. Bref, je ne vois pas comment concrètement, on peut dire qu'il y a liberté monétaire, sans dans le même temps supprimer l'essentiel de la taxation. Ce qui rend le projet encore bien plus ambitieux qu'initialement.
A.B. Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 A mon avis, l'étalon-or serait un mauvais choix technique pour l'euro. Il est très contestable. S'il y a un choix pour l'euro, ce sera un choix politique, pas technique. Meme si l'etalon-or n'est pas ideal, il reste politiquement le plus faisable. Les considerations economiques ont rarement preoccupe les politiciens. Il me semble donc politiquement inutile d'aller dans ce sens. Une autorisation de pluralité des monnaies légales sur la zone euro aurait des conséquences économiques positives. Les monnaies alternatives sont deja legales, les lois de legal-tender n'ont pas un effet economique serieux. Comme l'indique vincentponcent, les barrieres a l'etablissement de nouvelles monnaies sont fiscales.
Rincevent Posté 4 juin 2009 Signaler Posté 4 juin 2009 Les monnaies alternatives sont deja legales, les lois de legal-tender n'ont pas un effet economique serieux. Hmmm, n'y a-t-il pas une obligation pour toute entreprise de tenir sa comptabilité en euros ?
gdm Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Je sais bien ce que fait la BCE, je dis simplement que ce qu'elle fait n'a pas de rapport avec une conservation du pouvoir d'achat de la monnaie.Notamment, parce qu'il n'existe pas un panier moyen, cela n'a plus de sens que de dire qu'il existe un humain moyen. Chaque consommateur a un panier qui lui est propre, et ainsi l'inflation subie par Paul n'est pas celle subie par Jacques. Je ne suis pas d'accord avec votre une critique du concept d'indice des prix. Un indice des prix est un indice macro-économique. Il donne une mesure, il donne une évaluation d'une sélection de certaines catégories de produits et de services. Il ne prétend pas être exact ni fidèle. Chaque groupe d'expert pourra inventer une manière différente de mesurer un indice des prix dans un même pays. La seule exigence est une cohérence méthodologique interne. Aucune méthode d'évaluation ne sera, a priori, plus légitime qu'une autre. L'exactitude de l'indice des prix n'a ici aucune importance. La méthode de détermination de cet indice est constamment la même. Ainsi un risque de manipulation du calcul de l'indice des prix est aussi faible que possible. Enfin, l'influence de la masse monétaire sur les prix n'est absolument pas homogène. Quand la BCE baisse les taux, cela fait augmenter les prix des biens/services qui sont achetés à crédit plus vite que les autres biens/services. La manipulation des taux d'intérêt déforme la structure de production, cf Mises & co. Oui, je suis d'accord. Mais votre remarque ne concerne pas, à mon avis, la validité du concept d' indice de prix. Si l'indice des prix est fondé sur une méthode de calcul non manipulable, il peut devenir le sous-jacent valable du valorimètre d'une monnaie. La "réalité" du contrat de monnaie de la BCE est largement une arnaque. Je requalifie la nature de l'obligation de la BCE en contrat. Cette requalification non seulement n'est pas une fraude, mais elle s'impose pour tenir compte de la réalité économique. Et ensuite, j'affirme que ce contrat est mal respecté par la BCE à cause de la dépréciation supérieure à 2%. Je considère que l'écart entre le contrat ainsi reconstitué et la réalité de la pratique de la Banque Centrale est une fraude, une spoliation. La fiction de cette requalification juridique me semble utile pour analyser les phénomènes monétaires.
gdm Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 S'il y a un choix pour l'euro, ce sera un choix politique, pas technique. Votre propos est pessimiste. Un choix politique, c'est un choix de poète, un choix fondé sur la seule bonne intention, un choix sur ce qu'un politicien peut faire accepter en raison de son rapport de force avec les autres forces politiques. Un choix technique est un choix qui annonce les résultats attendus d'une action en recherchant l'objectivité. Préférer un choix politique à un choix technique, c'est préférer le rêve à la réalité. Meme si l'etalon-or n'est pas ideal, il reste politiquement le plus faisable. Je ne suis pas d'accord. Pour une monnaie privée, c'est à dire en concurrence, le choix de l'or comme sous-jacent de la monnaie est, a priori, un bon choix. En effet, le banquier peut accepter le risque d'interruption temporaire de son activité que provoquerait une ruée bancaire. Un tel risque est impossible à éviter entièrement. Une monnaie monopolistique, c'est à dire étatique, fondée sur l'or, aurait ce même risque d'interruption temporaire pour la totalité d'une zone géographique, pour une immense population. Pour une monnaie monopolistique, ce risque théorique d'interruption temporaire est moins acceptable. Une restriction à la convertibilité en or ajouterait encore à l'incohérence d'un tel système monétaire. Les considerations economiques ont rarement preoccupe les politiciens. Un politicien parvient souvent à transformer une réalité économique en un discours poétique impensable pour faire rêver ses électeurs. Mais lorsque la question lui semble poussiéreuse, ennuyeuse, sans incidence électorale immédiate, il s'en réfère plus volontiers aux économistes. Les monnaies alternatives sont deja legales, les lois de legal-tender n'ont pas un effet économique serieux. Comme l'indique vincentponcent, les barrieres a l'etablissement de nouvelles monnaies sont fiscales. Le premier article du code monétaire français indique que "la" monnaie est l'euro. L'article est bref, mais tout est dit. Payer une marchandise avec une autre monnaie n'est donc pas libératoire de sa dette, sans acte juridique spécifique. Faire une fiche de paye en dollar, lequel dollar varie chaque jour, provoquerait des risques de contestation juridiques. L'État interdit les autres monnaies, non pas par une loi d'interdiction, mais en les mettant en situation que leur coût d'utilisation soit plus grand qu'avec la monnaie officielle. La première utilité d'une monnaie est d'abaisser les coûts de transaction. En rendant l'usage des autres monnaies plus coûteux, l'État tue la concurrence monétaire.
gdm Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Hmmm, n'y a-t-il pas une obligation pour toute entreprise de tenir sa comptabilité en euros ? La liste des couts qu'impose l'État à l'usage d'une autre monnaie est longue et inattendue. Ainsi, un prêt en une devise étrangère peut être requalifié en prêt en euro si la variation du cours dépasse un seuil de 30%(ou 50%?). Cette disposition est d'ordre public, c'est à dire qu'elle s'impose, même si les parties au contrat en conviennent autrement. L'État fabrique ainsi délibérément des couts et des risques juridiques pour celui qui utiliserait le dollar sur le sol français. Ces couts ne gênent pas vraiment l'importateur ou l'exportateur. Mais le cout de l'usage unique du dollar en France par une entreprise serait dissuasif.
neuneu2k Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Ainsi, un prêt en une devise étrangère peut être requalifié en prêt en euro si la variation du cours dépasse un seuil de 30%(ou 50%?). Je n'ai jamais entendu parler de cette disposition (et je travaille depuis 10 ans sur le change), je suppose que ça ne touche bien entendu pas le marché interbancaire, mais j'ai comme l'intuition que le spectre des transactions qui ne sont pas touchées est nettement plus large, avez vous une source ?
vincponcet Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Votre propos est pessimiste. Un choix politique, c'est un choix de poète, un choix fondé sur la seule bonne intention, un choix sur ce qu'un politicien peut faire accepter en raison de son rapport de force avec les autres forces politiques. Un choix technique est un choix qui annonce les résultats attendus d'une action en recherchant l'objectivité. Préférer un choix politique à un choix technique, c'est préférer le rêve à la réalité. AB ne dit pas préférer un choix politique à un choix technique. Il dit que c'est le politique qui décide, et que les considérations techniques/économiques importent peu à ces gens-là. Je ne suis pas d'accord. Pour une monnaie privée, c'est à dire en concurrence, le choix de l'or comme sous-jacent de la monnaie est, a priori, un bon choix. En effet, le banquier peut accepter le risque d'interruption temporaire de son activité que provoquerait une ruée bancaire. Un tel risque est impossible à éviter entièrement.Une monnaie monopolistique, c'est à dire étatique, fondée sur l'or, aurait ce même risque d'interruption temporaire pour la totalité d'une zone géographique, pour une immense population. Pour une monnaie monopolistique, ce risque théorique d'interruption temporaire est moins acceptable. Une restriction à la convertibilité en or ajouterait encore à l'incohérence d'un tel système monétaire. Quand on fait la promotion du retour à l'or, en général, on veux la convertibilité avec, car c'est le mécanisme essentiel pour limiter le pouvoir de nuisance du monopole monétaire. Mais vous avez raison, il est bon de le préciser. Un politicien parvient souvent à transformer une réalité économique en un discours poétique impensable pour faire rêver ses électeurs. Mais lorsque la question lui semble poussiéreuse, ennuyeuse, sans incidence électorale immédiate, il s'en réfère plus volontiers aux économistes. Et vous croyez que le prince s'entoure de conseillers libéraux ? Si le prince devait écouter ses conseillers, il n'entendrait parler que de baisse des taux, voire de monnaie mondiale monopolistique au niveau de l'ONU. Le premier article du code monétaire français indique que "la" monnaie est l'euro. L'article est bref, mais tout est dit. Payer une marchandise avec une autre monnaie n'est donc pas libératoire de sa dette, sans acte juridique spécifique. Faire une fiche de paye en dollar, lequel dollar varie chaque jour, provoquerait des risques de contestation juridiques. L'État interdit les autres monnaies, non pas par une loi d'interdiction, mais en les mettant en situation que leur coût d'utilisation soit plus grand qu'avec la monnaie officielle. La première utilité d'une monnaie est d'abaisser les coûts de transaction. En rendant l'usage des autres monnaies plus coûteux, l'État tue la concurrence monétaire. I'ai pourtant entendu parler d'entreprises françaises font des contrats en dollars entre elles. Ce serait le cas des entreprises qui vendent des produits dont le prix de marché mondial est stipulé en dollar, et ainsi, elles font des contrats en dollars avec leurs sous-traitants, comme l'avionique.
neuneu2k Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 I'ai pourtant entendu parler d'entreprises françaises font des contrats en dollars entre elles.Ce serait le cas des entreprises qui vendent des produits dont le prix de marché mondial est stipulé en dollar, et ainsi, elles font des contrats en dollars avec leurs sous-traitants, comme l'avionique. Je confirme.
gdm Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Il faut bien se rendre compte de l'enchevêtrement des lois autour de la monnaie.La monnaie est un bien/service bien particulier, il n'est pas soumis à la taxation directe, contrairement à la plupart des autres biens/services. Donc soit, quand une personne échangera avec une autre monnaie que celle d'Etat, il devra payer de la TVA, voire un impôt sur les plus-values (dans le cas où la monnaie d'Etat s'effondre, mécaniquement, vous avez un profit comptable dans une autre monnaie, et donc taxation), et donc les nouvelles monnaies auront du mal à prendre, soit on supprime purement et simplement toutes les taxations sur les échanges et les plus-values. Parce que si il suffisait de dire que n'importe quoi peut être monnaie, alors, je vais déclarer que le steak, la baguette de pain et toutes les choses que j'achète sont de la monnaie, et comme cela, je n'aurais plus à payer de taxes sur ces produits. Bref, je ne vois pas comment concrètement, on peut dire qu'il y a liberté monétaire, sans dans le même temps supprimer l'essentiel de la taxation. Ce qui rend le projet encore bien plus ambitieux qu'initialement. Je suis bien d'accord. Il existe de nombreuses lois à changer pour qu'une devise étrangere, ou une autre monnaie, soit aussi peu couteuse à utiliser que la devise nationale. C'est un gros chantier juridique de modifier toutes les lois qui seraient modifiées par cette décision d'une pluralité des monnaies légales.
john_ross Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Je suis bien d'accord. Il existe de nombreuses lois à changer pour qu'une devise étrangere, ou une autre monnaie, soit aussi peu couteuse à utiliser que la devise nationale. C'est un gros chantier juridique de modifier toutes les lois qui seraient modifiées par cette décision d'une pluralité des monnaies légales. L'abrogation c'est très simple. Une libéralisation ne se fait pas en modifiant les lois existantes, elle se fait en les supprimant.
gdm Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Je n'ai jamais entendu parler de cette disposition (et je travaille depuis 10 ans sur le change), je suppose que ça ne touche bien entendu pas le marché interbancaire, mais j'ai comme l'intuition que le spectre des transactions qui ne sont pas touchées est nettement plus large, avez vous une source ? J'avais eu cette information il y a une douzaine d'années sur cette requalification d'un prêt en devise étrangère en prêt de francs dans le cas où le cours change au delà d'une certaine valeur. C'est un juriste fiable qui me l'avait donnée, et avec la référence. Je n'ai pas conservé ces références. Peut-être cette loi aurait-t-elle été supprimée? Je n'ai pas vérifié depuis. Vincponcet donne une description, meilleure encore, des difficultés juridiques et fiscales à surmonter pour qu'une devise étrangère s'échange aussi facilement que la monnaie légale.
vincponcet Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 J'avais eu cette information il y a une douzaine d'années sur cette requalification d'un prêt en devise étrangère en prêt de francs dans le cas où le cours change au delà d'une certaine valeur. C'est un juriste fiable qui me l'avait donnée, et avec la référence. Je n'ai pas conservé ces références. Peut-être cette loi aurait-t-elle été supprimée? Je n'ai pas vérifié depuis.Vincponcet donne une description, meilleure encore, des difficultés juridiques et fiscales à surmonter pour qu'une devise étrangère s'échangent aussi facilement que la monnaie légale. C'est peut-être le cas en France, je ne connais pas non plus cette disposition, d'ailleurs à votre connaissance était-elle valide uniquement entre particuliers ou bien était-ce aussi valable entre entreprises ? Cependant, je doute que cette disposition existe dans le reste de l'Europe. Car, par exemple, je sais qu'il existe aussi dans les pays de l'est, la possibilité de prendre une emprunt immobilier en francs suisse. C'est d'ailleurs une des raisons que les pays de l'est coulent, car en terme réel, la dette des gens dans ce cas grimpe du fait de l'effondremenet du cours de leur monnaie. (cf de nombreuses news bloomberg sur le sujet).
vincponcet Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 L'abrogation c'est très simple.Une libéralisation ne se fait pas en modifiant les lois existantes, elle se fait en les supprimant. "Bonjour, on supprime le code de la monnaie et le code fiscal, c'est cool, non ?" ça fait un peu libéral-bisounours. Je confirme. Travaillant dans le domaine des changes, tu dois vendre des swap de change aux entreprises qui sont dans ce cas, n'est-il pas ?
john_ross Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 "Bonjour, on supprime le code de la monnaie et le code fiscal, c'est cool, non ?"ça fait un peu libéral-bisounours. De toute façon c'est pas en mettant des patchs sur des patchs que l'on va arriver à quoi que ce soit. On en est quand même à un point ou les textes sont devenus illisibles et c'est pas en les complexifiant que cela va donner un bon résultat. On peut parfaitement abroger le code de la monnaie pour le remplacer par un texte simple et idem pour le code des impôts.
neuneu2k Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Travaillant dans le domaine des changes, tu dois vendre des swap de change aux entreprises qui sont dans ce cas, n'est-il pas ? Moi-même, je n’en vends pas, au grand regret de ma femme qui aimerai bien un ranch avec des chevaux pour noël comme les compagnes des vendeurs, mais j’en vois passer pas mal oui, d'ailleurs, depuis que c'est la criiise, ce business ce porte plutôt pas mal.
gdm Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Ne soyons pas plus royalistes que le roi. Comme le signale h16 dans son commentaire :h16:"Et c'est vrai que lorsqu'on y réfléchit, la crise actuelle étant en grande partie due à l'incurie des gouvernements dans la gestion des monnaies - et de fait dans la confiance que leurs citoyens ont placé dedans - , le retour à l'étalon-or permettrait de retirer l'arme principale des étatistes pour spolier les travailleurs : l'inflation." Cet argument ne me convainc pas, et pour plusieurs raisons. La première raison est une raison de la forme de ce raisonnement, lequel ne se plie pas parfaitement aux règles de la logique pure. Mais revenons au fond: L'État de nombreux moyens plus brutaux, et plus efficace, pour prélever l'impôt, c'est à dire pour spolier les citoyens. L'inflation avantage les emprunteurs et désavantage les créanciers. Si l'État est endetté de sa propre monnaie, l'inflation l'enrichit. Cet enrichissement de l'Etat es une forme de spoliation indolore. Cependant, une faible inflation, ou une inflation prévisible, ne nuit pas aux prévisions d'investissement des agents économiques. Ainsi une monnaie prévoyant une faible inflation est ne nuit pas sensiblement à la qualité d'une monnaie. Il ne faut donc pas surestimer la nuisance d'une faible inflation. La principale raison de l'inflation est l'incapacité des politiciens à résister à la pression dépensière des lobbys. Une banque veille à ce que la valeurs des créances sur les emprunteurs reste supérieure à la masse monétaire émise. Une banque peut émettre de la monnaie, dont l'obligation est limitée à la valeur des créances qu'elle possède. Pour une telle banque, l'inflation d'une monnaie provient de la tendance d'égalité entre la valeur agrégée des reconnaissances de dettes et la valeur de la masse monétaire. Chaque créance douteuse déprécie ainsi la monnaie. L'État échappe aux règles comptables des entreprises. Ainsi, les créances sur l'Etat n'apparaissent pas comme douteuses dans la comptabilité des banques. La majeure partie des créances douteuses sont les reconnaissances de dettes sur certains Etats. Ce sont les plus incertaines à long terme. L'aveuglement comptable est une caractéristique des monnaies étatiques. La question est globale et binaire. Tel Etat pourra-t-il oui ou non honorer sa dette? L'inflation d'une monnaie étatique se voit. Le montant des créances vraiment douteuses ne se voit pas. Elles sont incluses de manière illisible dans les "dettes de l'État". Le montant des dettes de l'État influe indirectement, et de manière approximative, sur la dépréciation de la monnaie étatique. Les dettes de l'Etat sont les premières causes de l'inflation. Revenons à l'étalon-or. En 1971, les raisons de l'abandon de l'étalon-or étaient sérieusement fondées. La raison de cet abandon n'étaient pas limitée à la seule volonté des États de s'affranchir des règles comptables élémentaires imposées par l'étalon-or. Un étalon-or d'une monnaie non convertible serait une imposture. Elle finirait, tôt ou tard, par atteindre ses limites. Une libre convertibilité d'une monnaie-or permet le risque d'une ruée bancaire pouvant provoquer un assèchement des liquidités de toute une zone économique. Ce risque me semble inutile. Il existe ainsi un problème technique, mais insoluble dans un monopole.
vincponcet Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Cet argument ne me convainc pas, et pour plusieurs raisons. La première raison est une raison de la forme de ce raisonnement, lequel ne se plie pas parfaitement aux règles de la logique pure. Mais revenons au fond:L'État de nombreux moyens plus brutaux, et plus efficace, pour prélever l'impôt, c'est à dire pour spolier les citoyens. L'inflation avantage les emprunteurs et désavantage les créanciers. Si l'État est endetté de sa propre monnaie, l'inflation l'enrichit. Cet enrichissement de l'Etat es une forme de spoliation indolore. Cependant, une faible inflation, ou une inflation prévisible, ne nuit pas aux prévisions d'investissement des agents économiques. Ainsi une monnaie prévoyant une faible inflation est ne nuit pas sensiblement à la qualité d'une monnaie. Il ne faut donc pas surestimer la nuisance d'une faible inflation. La principale raison de l'inflation est l'incapacité des politiciens à résister à la pression dépensière des lobbys. Une banque veille à ce que la valeurs des créances sur les emprunteurs reste supérieure à la masse monétaire émise. Une banque peut émettre de la monnaie, dont l'obligation est limitée à la valeur des créances qu'elle possède. Pour une telle banque, l'inflation d'une monnaie provient de la tendance d'égalité entre la valeur agrégée des reconnaissances de dettes et la valeur de la masse monétaire. Chaque créance douteuse déprécie ainsi la monnaie. L'État échappe aux règles comptables des entreprises. Ainsi, les créances sur l'Etat n'apparaissent pas comme douteuses dans la comptabilité des banques. La majeure partie des créances douteuses sont les reconnaissances de dettes sur certains Etats. Ce sont les plus incertaines à long terme. L'aveuglement comptable est une caractéristique des monnaies étatiques. La question est globale et binaire. Tel Etat pourra-t-il oui ou non honorer sa dette? L'inflation d'une monnaie étatique se voit. Le montant des créances vraiment douteuses ne se voit pas. Elles sont incluses de manière illisible dans les "dettes de l'État". Le montant des dettes de l'État influe indirectement, et de manière approximative, sur la dépréciation de la monnaie étatique. Les dettes de l'Etat sont les premières causes de l'inflation. Je ne vois pas trop en quoi l'Etat impose que "les créances sur l'Etat n'apparaissent pas comme douteuses dans la comptabilité des banques". C'est aux investisseurs de juger du contenu du bilan d'une entreprise, pas de l'Etat. D'ailleurs, le sujet de la "confiance" des investisseurs sur le bilan des banques dont on parle depuis 2 ans est exactement cela. Le bilan selon la norme comptable imposée par l'Etat indique quelque chose que les investisseurs ne croient pas. Comme quoi, la norme comptable n'impose pas grand chose. Par ailleurs, si vous avez dans vos comptes des dettes de l'Etat du zimbabwe, elles seront sans doute comptabilisées en créances douteuses. Le fait qu'une créance soit douteuse ou pas vient de la solvabilité de l'emprunteur. Or les Etats ont quand même un puissant moyen d'assureur leur solvabilité : la taxation, le vol. L'ensemble des biens de l'ensemble de la population sont la garantie des emprunts d'Etat. La limite étant bien entendu la révolution du peuple contre une spoliation généralisée, mais bon, on a beau discuter de la faillite des Etats, il me semble que l'on a largement de la marge. De la dégradation de notes, oui, mais le défaut de paiement, on en est loin. Et si cela arrive, il y a sûrement plus urgent à s'occuper, comme par exemple, sauver sa peau. Par ailleurs, je ne vois pas le rapport entre dette de l'Etat et inflation. L'inflation, c'est une conséquence de la création monétaire par la banque centrale et le système fractionnaire avec les banques commerciales. Il n'y a pas plus d'inflation quand l'Etat émet une obligation que quand carrefour fait de même. Revenons à l'étalon-or. En 1971, les raisons de l'abandon de l'étalon-or étaient sérieusement fondées. La raison de cet abandon n'étaient pas limitée à la seule volonté des États de s'affranchir des règles comptables élémentaires imposées par l'étalon-or. Un étalon-or d'une monnaie non convertible serait une imposture. Elle finirait, tôt ou tard, par atteindre ses limites. Une libre convertibilité d'une monnaie-or permet le risque d'une ruée bancaire pouvant provoquer un assèchement des liquidités de toute une zone économique. Ce risque me semble inutile. Il existe ainsi un problème technique, mais insoluble dans un monopole. Il n'y a de risque de bank run en étalon-or avec convertibilité que lorsque les banques ont la protection de l'Etat pour faire du fractionnaire.
gdm Posté 5 juin 2009 Signaler Posté 5 juin 2009 Je ne vois pas trop en quoi l'Etat impose que "les créances sur l'État n'apparaissent pas comme douteuses dans la comptabilité des banques". C'est aux investisseurs de juger du contenu du bilan d'une entreprise, pas de l'État. Au delà d'un certain seuil d'endettement, les créances de l'État deviendront douteuses. Au delà ce point, de ce seuil invisible, un État ne pourra plus honorer le paiement des intérêts de sa dette. En deçà de ce point, les créances d'un État sont fiables. Au delà, elles sont douteuses. La progression régulière du poids de la dette de l'État français fait craindre une progression dangereuse vers ce point de basculement. Nul ne connait où et quand ce point de basculement apparaitra. Ce basculement de la fiabilité vers l'insolvabilité de l'État sera nécessairement soudain, inattendu. Il impliquera des dépréciations d'actifs de centaines de milliards. Il serait utile d'imaginer et de prévoir le scénario d'un tel basculement tragique. Les obligations de l'État représentant la dette de l'État seront soudain décotées, provoquant un électrochoc et des réactions en chaîne. Ainsi, il serait utile qu'une loi autorise, dès maintenant, une entreprise à payer ses impôts et ses charges sociales avec des obligations financières de l'État. Cette possibilité sera utile lorsque ces titres financiers sur l'État seront décotés sur les marchés financiers. Avant cet instant critique, aucune entreprise n'aurait la moindre raison et ni tirerait le moindre avantage de classer comme "douteuse" une créance sur l'Etat. D'ailleurs, le sujet de la "confiance" des investisseurs sur le bilan des banques dont on parle depuis 2 ans est exactement cela. Le bilan selon la norme comptable imposée par l'Etat indique quelque chose que les investisseurs ne croient pas. Comme quoi, la norme comptable n'impose pas grand chose. Un but de la comptabilité est de présenter aux actionnaires une vision synthétique et chiffrée de l'activité et des résultats de l'entreprise. Si les normes comptables ne parviennent pas à ce but, alors elles sont fautives. Par ailleurs, si vous avez dans vos comptes des dettes de l'Etat du zimbabwe, elles seront sans doute comptabilisées en créances douteuses. Oui. Le fait qu'une créance soit douteuse ou pas vient de la solvabilité de l'emprunteur. Or les États ont quand même un puissant moyen d'assureur leur solvabilité : la taxation, le vol. L'ensemble des biens de l'ensemble de la population sont la garantie des emprunts d'Etat. La limite étant bien entendu la révolution du peuple contre une spoliation généralisée, mais bon, on a beau discuter de la faillite des Etats, il me semble que l'on a largement de la marge. De la dégradation de notes, oui, mais le défaut de paiement, on en est loin. Et si cela arrive, il y a sûrement plus urgent à s'occuper, comme par exemple, sauver sa peau. Depuis 20 ans, les capitaux des riches circulent de plus en plus de manière anonymes dans le monde. En effet, la possession d'un capital devient totalement délocalisable sauf son logement et sa voiture. Dans les siècles passés, la richesse était immobile, immobilière. Un propriétaire devait donc la défendre en combattant l'envahisseur les armes à la main. La nation était alors un ensemble de propriétaires attachés à leur terre, à leur propriété immobilière. Aujourd'hui, cette notion de Nation disparait avec la mobilité financière du capital de chacun. La terre et la propriété immobilière disparait du concept de Nation. Nul ne veut verser du sang pour défendre un patrimoine situé à 20000 km des lieux des combats. De la Nation, il ne restera qu'une culture, une langue, et des souvenirs. Le jour du grand basculement vers l'insolvabilité de l'État, les riches auront déjà fait fuir leurs biens depuis longtemps. Un billet d'avion leur suffira à échapper totalement à la prédation de l'État. La dette de l'État ne les concernera plus. La classe moyenne ne possède que le logement comme seule richesse. L'État augmentera alors la pression fiscale sur les classes moyennes sous le prétexte d'un grand élan de solidarité nationale pour redresser les "comptes de la Nation". Par ailleurs, je ne vois pas le rapport entre dette de l'Etat et inflation.L'inflation, c'est une conséquence de la création monétaire par la banque centrale et le système fractionnaire avec les banques commerciales. Il n'y a pas plus d'inflation quand l'État émet une obligation que quand carrefour fait de même. Le rapport financier entre la dette de l'Etat et l'inflation est nécessaire. En effet, les actifs d'une banque garantissent la valeur de la monnaie. Mais l'Etat camoufle ce lien comptable nécessaire derrière une absence de comptabilité normale de l'État français. Les investisseurs, les agents économiques, ne disposent pas d'information pour connaitre la valeur des actifs de l'État français. Un premier ministre s'est posé la question de savoir si l'Etat était ou non en faillite. Il a reconnu qu'il n'en savait rien. Et nul n'en sait rien. Dans ces conditions d'ignorance, les investisseurs tiennent peu compte du risque hypothétique sur l'État. Et vous avez raison de rappeler que le cours d'une monnaie semble ne pas dépendre de la dette de l'État. Ce comportement des agents économiques est anti-économique puisque la valeur de la monnaie dépend de la dette de l'émetteur, et de ses actifs. Cependant, l'ignorance des comptes réels de l'État, l'ignorance du point d'insolvabilité, interdisent aux agents économiques de tenir compte de la dette de l'État, sauf à la marge, et de manière indirecte. Il n'y a de risque de bank run en étalon-or avec convertibilité que lorsque les banques ont la protection de l'État pour faire du fractionnaire. Oui. Mais une banque "100%or" en situation de monopole étatique ruinerait dramatiquement la croissance économique.
vincponcet Posté 6 juin 2009 Signaler Posté 6 juin 2009 Au delà d'un certain seuil d'endettement, les créances de l'État deviendront douteuses. Au delà ce point, de ce seuil invisible, un État ne pourra plus honorer le paiement des intérêts de sa dette. En deçà de ce point, les créances d'un État sont fiables. Au delà, elles sont douteuses. La progression régulière du poids de la dette de l'État français fait craindre une progression dangereuse vers ce point de basculement. Nul ne connait où et quand ce point de basculement apparaitra.Ce basculement de la fiabilité vers l'insolvabilité de l'État sera nécessairement soudain, inattendu. Il impliquera des dépréciations d'actifs de centaines de milliards. Il serait utile d'imaginer et de prévoir le scénario d'un tel basculement tragique. Les obligations de l'État représentant la dette de l'État seront soudain décotées, provoquant un électrochoc et des réactions en chaîne. Ainsi, il serait utile qu'une loi autorise, dès maintenant, une entreprise à payer ses impôts et ses charges sociales avec des obligations financières de l'État. Cette possibilité sera utile lorsque ces titres financiers sur l'État seront décotés sur les marchés financiers. Avant cet instant critique, aucune entreprise n'aurait la moindre raison et ni tirerait le moindre avantage de classer comme "douteuse" une créance sur l'Etat. Un but de la comptabilité est de présenter aux actionnaires une vision synthétique et chiffrée de l'activité et des résultats de l'entreprise. Si les normes comptables ne parviennent pas à ce but, alors elles sont fautives. Oui. Depuis 20 ans, les capitaux des riches circulent de plus en plus de manière anonymes dans le monde. En effet, la possession d'un capital devient totalement délocalisable sauf son logement et sa voiture. Dans les siècles passés, la richesse était immobile, immobilière. Un propriétaire devait donc la défendre en combattant l'envahisseur les armes à la main. La nation était alors un ensemble de propriétaires attachés à leur terre, à leur propriété immobilière. Aujourd'hui, cette notion de Nation disparait avec la mobilité financière du capital de chacun. La terre et la propriété immobilière disparait du concept de Nation. Nul ne veut verser du sang pour défendre un patrimoine situé à 20000 km des lieux des combats. De la Nation, il ne restera qu'une culture, une langue, et des souvenirs. Le jour du grand basculement vers l'insolvabilité de l'État, les riches auront déjà fait fuir leurs biens depuis longtemps. Un billet d'avion leur suffira à échapper totalement à la prédation de l'État. La dette de l'État ne les concernera plus. La classe moyenne ne possède que le logement comme seule richesse. L'État augmentera alors la pression fiscale sur les classes moyennes sous le prétexte d'un grand élan de solidarité nationale pour redresser les "comptes de la Nation". Le rapport financier entre la dette de l'Etat et l'inflation est nécessaire. En effet, les actifs d'une banque garantissent la valeur de la monnaie. Mais l'Etat camoufle ce lien comptable nécessaire derrière une absence de comptabilité normale de l'État français. Les investisseurs, les agents économiques, ne disposent pas d'information pour connaitre la valeur des actifs de l'État français. Un premier ministre s'est posé la question de savoir si l'Etat était ou non en faillite. Il a reconnu qu'il n'en savait rien. Et nul n'en sait rien. Dans ces conditions d'ignorance, les investisseurs tiennent peu compte du risque hypothétique sur l'État. Et vous avez raison de rappeler que le cours d'une monnaie semble ne pas dépendre de la dette de l'État. Ce comportement des agents économiques est anti-économique puisque la valeur de la monnaie dépend de la dette de l'émetteur, et de ses actifs. Cependant, l'ignorance des comptes réels de l'État, l'ignorance du point d'insolvabilité, interdisent aux agents économiques de tenir compte de la dette de l'État, sauf à la marge, et de manière indirecte. Oui. Mais une banque "100%or" en situation de monopole étatique ruinerait dramatiquement la croissance économique. ça devient très difficile de suivre la discussion, il y a X digressions à chaque post, il faudrait presque refaire un fil de discussion à chaque échange. La solvabilité de l'Etat, c'est un concept qui est pourtant central en finance. N'avez-vous pas entendu parler des "notes" de solvabilité des Etats ? Vous semblez supposer que l'ensemble de la monnaie émise actuellement est couverte par de la dette de l'Etat. Relisez les bilans des banques centrales. Surtout en ce moment, elles en sont largement sorties. De plus, ajd et maintenant, la dette des USA ou de la France restent les dettes les plus solvables qui soient. Parce que comme je vous l'ai dit, il faudrait un état de quasi-révolution pour que ces dettes ne soient pas payées, et à ce moment-là, c'est l'ensemble des entreprises qui seraient en difficulté de paiement de leurs dettes.
gdm Posté 6 juin 2009 Signaler Posté 6 juin 2009 ça devient très difficile de suivre la discussion, il y a X digressions à chaque post, il faudrait presque refaire un fil de discussion à chaque échange. Tout débat a une tendance naturelle à diverger. On ne peut répondre à chaque point d'un message. En répondant, celui qui répond ré-oriente le débat sur ce qui lui apparaît être le plus important pour le débat. La solvabilité de l'Etat, c'est un concept qui est pourtant central en finance. N'avez-vous pas entendu parler des "notes" de solvabilité des Etats ? Un Etat n'est pas une entreprise. Un Etat n'a pas une comptabilité d'entreprise. Mais la fiction de requalifier un Etat en entreprise est nécessaire pour tenter d'analyser le bilan de l'Etat. J'ignore les critères qui permettent certaines agences de noter la qualité de la dette à long terme d'un Etat. J'ignore si ces critères tiennent compte du risque lointain d'atteindre le point de basculement de l'Etat vers l'insolvabilité. Grâce à la spéculation, un risque même lointain a une influence sur le cours immédiat. La spéculation est la lunette télescopique pour voir l'avenir des marchés, et aussi sur le long terme. Vous semblez supposer que l'ensemble de la monnaie émise actuellement est couverte par de la dette de l'Etat. Relisez les bilans des banques centrales. Surtout en ce moment, elles en sont largement sorties. La contrepartie de l'émission de monnaie est la totalité des reconnaissances de dettes. Et pas seulement les dettes de l'Etat. Les risque de créances douteuses sur l'Etat est un problème différent du problème des créances douteuses sur les autres agents économiques. L'agent économique "Etat" n'a pas de capital social, n'a pas d'actionnaires. Son fonctionnent capitalistique peut être comparé à celui d'une sorte de fondation. On peut valablement utiliser la fiction d'assimiler l'Etat à une structure juridique qui soit une entreprise, ou une fondation. L'avantage de cette comparaison est que la logique du fonctionnement des sociétés a été bien étudié. On peut ainsi en tirer des conséquences sur l'analyse de la gestion de l'Etat. De plus, ajd et maintenant, la dette des USA ou de la France restent les dettes les plus solvables qui soient. Parce que comme je vous l'ai dit, il faudrait un état de quasi-révolution pour que ces dettes ne soient pas payées, et à ce moment-là, c'est l'ensemble des entreprises qui seraient en difficulté de paiement de leurs dettes. Oui, à court terme il n'existe aucun risque sérieux de révolution dans nos pays riches. L'Etat aura toujours suffisamment de policiers pour spolier les habitants d'un territoire. Bien que nul ne connaît l'échéance de la faillite de l'Etat, chacun sait qu'elle est possible. Même si ce risque est lointain, il a une influence indirecte sur les cours des marchés, sur l'inflation. Les entreprises cotées sur des Bourses vont capitaliser une proportion de plus en plus grande des richesses mondiales. L'évolution de cette proportion dépend essentiellement des différences entre la fiscalité des individus et celle des sociétés. Etre locataire de son logement et posséder une action dans une société immobilière étrangère n'induirait alors pas de différence de taxation. Cette tendance à la titrisation d'une quantité croissante de biens économiques va accroître leur vendabilité et leur mobilité. La mobilité des capitaux, même immobiliers, va augmenter. Ce qui forcera à une plus grande concurrence fiscale entre les pays, au détriment du pouvoir local des Etats. L'assiette fiscale tendra à se réduire aux seules activités impossibles à délocaliser. Les biens économiques situés sur un territoire tendront à appartenir à des sociétés étrangères. Le pouvoir de l'Etat sur les choses et sur les personnes va ainsi décroître. L'Etat ne peut pas augmenter les taux d'imposition sous peine de réduire ses rentrées fiscales. Les délocalisations de capital inquiète, à juste titre, les socialistes et autres étatistes. Ce phénomène de délocalisation de l'assiette fiscale conduira à amoindrir la recette fiscale, et donc de fragiliser les Etats. Les économistes ont mis 150 ans à faire comprendre aux décideurs politiciens que les taxes douanières sont nuisibles pour tous. Contraints, par la logique, à abandonner cette source étatique d'impôts, les socialistes imaginent la constitution d'un super-Etat qui permettra au super-Etat de taxer le citoyen même en dehors des frontières. Le développement de la finance mondiale est synonyme d'une plus grande liberté du droit de propriété en ce qui concerne le capital. Il pourrait accélérer la faillite des Etats les plus spoliateurs. Ainsi, l'observation que l'Etat peut payer aujourd'hui ses dettes ne signifie pas qu'il pourra les payer dans dix ans. L'arithmétique oblige d'envisager un scénario futuriste de faillite de l'Etat avant dix ans.
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