José Posté 4 mai 2009 Signaler Posté 4 mai 2009 Une petite compilation de citations de la Dame de Fer sur Contrepoints : http://www.contrepoints.org/Il-y-a-30-ans-naissait-le.html « Je suis une alliée des États-Unis. Nous croyons aux mêmes choses et nous les défendrons sans flancher. N’essayez jamais de me séparer d’eux. » Ainsi Thatcher avisa Gorbatchev. Reagan et elle prirent la tête de la bataille finale de la Guerre Froide, et en firent la plus grande priorité. Ils gagnèrent cette guerre, étendirent le champ de la démocratie et de la liberté, et furent pour cela - comme maintenant dans la guerre contre le terrorisme - accusés d’impérialistes, de bellicistes, d’esclaves des multinationales et dépeints comme des monstres antipathiques.« Quand il faut défendre les principes et le bien, la Grande-Bretagne prend les armes. » L’idée de la défense n’est pas toujours facile à argumenter face à l’opinion publique. Moins encore face aux pacifistes sincères ou trompeurs. Thatcher la développa avec efficacité, comme dans la Guerre des Malouines, contre les dictateurs argentins, participant ainsi activement à leur chute. « Si vous lavez les mains en Irlande du Nord, vous les laverez avec du sang. » Ainsi admonesta-t-elle les membres de son parti, en résumant sa position en faveur de la liberté et des droits dans une zone ravagée par la violence. « Nous devons enlever aux terroristes l’oxygène publicitaire dont ils dépendent. » Thatcher savait ce qu’était le terrorisme et savait qu’il fallait le combattre sur tous les terrains. « Nous n’avons pas réussi à restreindre les limites de l’État en Grande-Bretagne seulement pour contempler comment elles recommencent à grandir à l’échelle européenne, avec un super État qui exerce une nouvelle domination depuis Bruxelles. » Elle craignait également l’interventionnisme rampant européen, et encore aujourd’hui on peut toujours craindre que la tendance antilibérale et bureaucratique ne prévale. « En politique, on s’attend toujours à recevoir un coup de couteau dans le dos. » Elle savait de quoi elle parlait : souvent elle souffrit du "feu ami" des tories. « Passeront beaucoup d’années, et je ne le verrais pas, avant qu’une femme dans notre parti en prenne la tête ou arrive à être Premier Ministre. » Comme quoi, elle pouvait aussi se tromper. « Quelle cause importante aurait pu être poursuivie et conquise derrière une pancarte qui proclamerait ’Défendons le consensus’ ? » De l’importance d’avoir des principes, de ne pas pervertir la démocratie en la réduisant à un exercice démoscopique, et de défendre ces principes bien qu’ils ne comptent pas toujours sur des accords ou des appuis. « On arrive seulement au sommet de l’escalier en montant marche par marche. » Habituellement considérée comme une extrémiste, Thatcher le fut seulement pour les intellectuels et la gauche, mais non pas pour ceux qui importaient : les électeurs. « Gagner une bataille peut demander de la livrer plusieurs fois. » Dans sa longue carrière politique, elle appliqua régulièrement cet apophtegme. Surtout la bataille de la communication. « Le réalisme ne conduit à rien : soyez fidèle à votre coeur et essayer d’atteindre vos rêves. » Thatcher fut souvent pragmatique, mais savait combiner les deux attitudes. « Nous devons appuyer les travailleurs, pas les glandeurs. » De nombreuses déclarations de ce style, contre les privilégiés et les subsidiés, firent que des millions de travailleurs renièrent les syndicats et la gauche, et votèrent pour une candidate capable d’affirmer ce qui était à la fois insolite et évident. « Vous avez vu cette nuit les images par la télévision : ici on prétend remplacer l’empire de la loi par l’empire de la violence urbaine, et nous ne le permettrons pas. » Thatcher ne céda pas face aux grèves sauvages des mineurs. Elle ne compta ni sur les médias, ni sur le "monde de la culture", mais bien sur celui du peuple britannique. « L’économie est à peine la méthode : il s’agit d’atteindre l’âme et le coeur. » Comme tout gouvernant possédant la moindre caractéristique libérale, elle supporta les critiques contre ses politiques supposément "matérialistes". Paradoxalement, ses fameuses politiques non seulement possédaient des valeurs morales, inséparables du libéralisme, mais eurent également beaucoup plus de succès que celles de ses adversaires socialistes en termes de stabilité, d’emploi, de croissance et de bien-être. « Si notre seule opportunité est celle d’être égaux, ce n’est pas une opportunité. » Face à la pensée unique égalitariste, aux amants du lit de Procuste, Margaret Thatcher promut l’égalité libérale, c’est-à-dire l’égalité devant la loi, qui ne châtie pas ceux qui se détachent du lot par leurs mérites et leurs efforts. « Les gens pensent que les sommets sont comme celui de l’Everest, et qu’il n’y a pas de place là-haut. Mon message est : il y a de la place en suffisance au sommet. » Apparemment contradictoire, cette déclaration libérale indiquent que les opportunités sont ouvertes et les sommets ne sont pas monopolisés s’il y a la liberté. « Les pennies ne tombent pas du ciel : il faut les gagner ici-bas, sur Terre. » Beaucoup de sens commun qui contraste avec la démoralisante politisation redistributive dominante. « Le jour à la fin duquel vous vous sentez une personne satisfaite n’est pas celui où vous vous prélassiez, mais celui où vous aviez mille choses à faire et que vous avez faites ! » Autre hommage au travail et à la responsabilité. « Personne ne se souviendrait de Bon Samaritain s’il n’avait eu que des bonnes intentions. En plus, il avait de l’argent. » Déclaration qui pointe le doigt sur la solidarité libre et individuelle, dans un monde où elle est détestée, et où on applaudit qu’elle soit remplacée par la coercition politique. « La société n’est rien. » Contre le fondamentalisme socialiste, pour lequel les "droits collectifs" ou "sociaux" priment sur la réalité tangible des individus souverains. « Si vous voulez que quelque chose se dise, demandez-le à un homme. Si vous voulez que quelque chose se fasse, demandez-le à une femme. » Les féministes ont de nombreuses raisons pour admirer Margaret Thatcher, mais elles la détestèrent, parce que les pseudo progressistes et le politiquement correct censurent le féminisme qui ne serait pas de gauche et antilibéral. « Les bons conservateur paient leurs factures, et à temps. Ils ne sont pas comme les socialistes, qui dépensent et accumulent les factures des autres. » Fille d’un épicier, elle ironisa souvent sur la prétention de la gauche à être généreuse en dépensant allégrement l’argent des autres. « Si votre épargne pour votre pension se trouve dans un bas de laine, les socialistes nationaliseront probablement les bas de laine. » Critique du paternalisme des socialistes qui rejetaient l’idée que les travailleurs puissent être les maîtres de leurs propres économies et de leur destin. « Le parti travailliste n’a pas de principes discernables ; il est vide et artificiel. Et quand quelque chose de réel et d’humain apparaît, c’est le maton amer et agressif que l’on croyait éteint. » Dur diagnostic de la gauche, dont la capacité pour la crispation est inépuisable. Ce qui est intéressant c’est que le travaillisme combla ce vide avec les idées de Thatcher ! « J’espère que l’unique qualité qui ne fasse jamais défaut soit le courage. » Elle dit cela en 1979. On vit par la suite que cette qualité ne lui manqua jamais.
Rincevent Posté 4 mai 2009 Signaler Posté 4 mai 2009 D'autant plus intéressant que je lis actuellement la prequel des Mémoires de Thatcher, contenant aussi leur lot de sentences.
Apollon Posté 4 mai 2009 Signaler Posté 4 mai 2009 "La société n'est rien" est me semble-t-il une phrase sortie de son contexte qu'elle a beaucoup contesté. Une sur laquelle je suis tombé récemment : « Socialism is great until you run out of other people's money. »
artemis Posté 4 mai 2009 Signaler Posté 4 mai 2009 The iron lady is always right!!!! A rajouter les deux citations de ma signature.
Jefferson Posté 5 mai 2009 Signaler Posté 5 mai 2009 Lors de leur congrès de printemps, qui s'est tenu le 26 avril à Cheltentham, les Tories ont promis que, s'ils étaient appelés à gouverner, ils choisiraient l'austérité, avec au programme une forte réduction des dépenses publiques. Cette phrase sonne particulièrement doux à l'oreille. "Austérité", je croyais que ce mot avait disparu de la langue française.
Zax Posté 5 mai 2009 Signaler Posté 5 mai 2009 Non, il existe toujours, mais il est très peu employé par les politiciens. Les gens pensent que si l'Etat dit austérité, c'est la fin du monde pour eux, en tout cas je le perçois comme ça, vu que c'est un mot très impopulaire. A tel point que j'ai déjà entendu le mot rigueur pour les dépenses publiques, mais jamais austérité.
John Loque Posté 5 mai 2009 Signaler Posté 5 mai 2009 Cameron est un politicard, les chances d'une nouvelle révolution libérale en UK sont donc minces.
Tortue joviale Posté 5 mai 2009 Signaler Posté 5 mai 2009 Cameron est un politicard, les chances d'une nouvelle révolution libérale en UK sont donc minces. Mais ca vaut quand même mieux qu'un sarko-UMPS-ségo-trotsko-bolchévisme comme on a içi
artemis Posté 5 mai 2009 Signaler Posté 5 mai 2009 Mais ca vaut quand même mieux qu'un sarko-UMPS-ségo-trotsko-bolchévisme comme on a içi mouai mais bon c'est difficile de prévoir. D'un coté il a écrit des discours de Thatcher de l'autre ses positions sur le NHS et la poste son vraiment merdiques. Mais bon le concept eco libérale-qualité de vie-santé pour tous n'est pas si mauvais si il est rigoureux sur le budget et en taillant sec sur les frais de fonctionnement ça peut le faire.
José Posté 6 mai 2009 Auteur Signaler Posté 6 mai 2009 Il existe des libéraux critiques ou même très très critiques vis-à-vis de Thatcher. Le premier, Simon Jenkins, dépeint un portrait clair-obscur de la Dame de fer : Some listeners may remember back in 1979 - a full quarter of a century ago - we voted, or some of us did, for Margaret Thatcher. Her programme at that election was to 'roll back the frontier of the state'. She proposed less government, less meddling interference, less red tape. She promised it. People voted for it. Yet the state today is just as big as it was in 1979, indeed by some measures bigger. And its intrusiveness - its bureaucracy and regulatory zeal - is greater beyond compare. So how did a political crusade aimed at freeing citizens from the embrace of government go in the opposite direction? We feel more enslaved, not less. Talk to any professional these days, farmer, doctor, teacher, plumber, youth worker, hotelier, even broadcaster, and they all utter the same cry. Red tape is making their life hell. And they thought they'd voted against it.[…] My thesis is that Conservative government in the 1980s did indeed refashion the political economy. As Thatcher put it, she set out "to squeeze socialism out of the system". In many respects she was successful. Above all, she squeezed it out of the Labour party. But something polluted the project. To rid Britain of socialism Thatcher claimed to need more power. It was the same claim socialism had made for its creation. Thatcher came to need more Treasury control, more quangos, more regulators, less insubordination, less lower tier democracy. She might claim that she only needed the power so as later to return it to the people (those in power always say that). But she took it, and we let her. Indeed we willed both the rolling back of the state and its advancement. "Get off our backs", we cried, and then in the next breath "something must be done" about every passing evil. Let me give an example. Before Thatcher there were four criminal justice bills in 50 years. Under her there was one every 18 months. Under Blair there've been three every year. The state is rolling forward not back. […] Thatcher's governments restructured a sizeable chunk of the political economy. We need to pinch ourselves today to recall that in 1979 the government still built cars, ships, planes, even computers. It ran airports, harbours, hotels, even banks. It had a monopoly on gas, electricity, water, railways and telecommunications. Government owned vast swathes of cities and countryside. Thatcherism brought all this to an end. In doing so I believe it changed the whole cast of mind of British people. This is well-displayed in the current attitude to Europe. Thatcherism replaced defeatism with confidence. The Seventies had been awful. Britain was the sick man of Europe, riven by strikes, economic decline and defeatism. Edward Heath fought the 1974 election on the theme of "Who runs Britain?" In 1976 the Labour government had to beg help from the IMF, as if Britain were a Third World country. Commentators were genuinely mystified as to how a once-great nation could possibly rescue itself. Two decades later this was not the case. Britain was surging ahead of Europe. Strikes plummeted, markets boomed. Britain stopped apologizing for itself. Thatcher may not have been very popular. There are still people who profess they "can't stand that woman", even if they regard her policies as necessary. But she won the national argument. Under Thatcher no one doubted who ran Britain: she did. There had been a revolution, propagated by one leader. There was nothing inevitable about this. Thatcherism was not imitated elsewhere for another decade, and not even now in parts of the Continent. This is the Thatcher revolution about which legends are created, books written and conferences held. It is what I call the First Thatcher Revolution, Hegel's thesis. But buried within it was the antithesis. The first revolution was radical, liberating, reinvigorating. The second was a revolution of control. Its genesis lay in the remark I have just quoted, that under Thatcher "no one doubted who ran Britain: she did." […] Gradually the system adapted itself to this pattern of leadership. Nothing was done without Downing Street's permission. Power was drained from departments of state and gathered under the wing of the Treasury and Number Ten. While the outer fringes of the state were privatised, the rest - 40 per cent of the economy- was concentrated as never before into a ruthless subservience. This is the second Thatcher revolution because it was no less upheaving than the first. What began as "I will not tolerate failure" became a dismantling of the pluralism of Britain's informal constitution. I shall illustrate this in my next talk. It became an attack on parliament, the civil service, the judiciary and professional autonomy. It sent regulators and inspectors even into the newly privatised sector. And it was vastly extended under Thatcher's loyal disciples, John Major and Tony Blair. They might continue to privatise government corporations. They might call on the private sector to help run the public under contract. But at every turn they demanded greater control for the centre. Thatcher pretended that the state was no different from a family. This was nonsense. The state is bigger. Run it on a loose rein, respect its institutions, check and balances, and it sort of runs itself. Try to run it tight and you will need reins made of steel. […] I once interviewed Thatcher shortly before her fall in 1990. I asked about the paradox of her yearning for more control and the Tory tradition of laissez faire. She exploded. Never call me laissez faire, she said, dreadful French word. "There are always things to be done!" she shouted. "There is always more to do!" http://news.bbc.co.uk/1/hi/programmes/the_…our/4106718.stm Moins modéré et autrement plus critique est Sean Gabb, directeur de la Libertarian Alliance. Gabb ne passe rien à Thatcher : Forget Margaret Thatcher as some hero of our Movement. She was at best the midwife of the New Labour Revolution. She did not just make the world safe for New Labour – she created New Labour. Without her precedents and her general transformation of our laws and institutions, Tony Blair would have been impossible.I am inclined to wish James Callaghan had won in 1979. If things had turned nasty thereafter, it would at least have been an honest despotism. No libertarians or genuine conservatives would have been making idiots of themselves nearly a third of a century later trying to tell themselves and everyone else that it was other than it was. http://libertarianalliance.wordpress.com/2…abours-midwife/
Layen Posté 15 mai 2009 Signaler Posté 15 mai 2009 Ahh Maggie…. The Greatest! Une pensée émue pour son passage au 10…
ikichi Posté 24 mai 2009 Signaler Posté 24 mai 2009 Juste pour savoir c'est bien le thacherisme ou alors c'est comme avec keynes ?
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.