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La France est attaquée


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La laïcité menacée ?

Les titres d’études supérieures délivrés par l’enseignement religieux reconnus par l’Etat

Le décret paru au Journal officiel du 19 avril 2009, rend applicable l’accord signé le 18 décembre 2008 entre Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, et le Vatican.

Ce décret du ministère des affaires étrangères portant "publication de l’accord entre la République française et le Saint-Siège sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur signé le 18 décembre 2008 à Paris" concerne quatre diplômes, pour la partie française : baccalauréat, licence, master et doctorat.

Cet accord, entré en vigueur le 1er mars, s’inscrit dans le cadre de la Convention "sur la reconnaissance des qualifications relatives à l’enseignement supérieur dans la région européenne" signée le 11 avril 1997 à Lisbonne, précise le décret.

On notera qu’un recours devrait être déposé au Conseil d’Etat par un collectif de personnalités et d’associations.

La Conférence des présidents d’université (CPU) avait regretté que cet accord "ravive inutilement le débat sur la laïcité" et réclamé "que les diplômes profanes ne soient pas concernés" par ce texte. Plusieurs organisations syndciales et le Comité national d’action laïque (Cnal) ont contesté cet accord, y voyant une "atteinte fondamentale à la laïcité de la République et de l’Université".

Dans un communiqué commun publié au début du mois de janvier, les ministères des Affaires étrangères et de l’Enseignement supérieur avaient alors assuré que cet accord laissait la liberté aux universités de reconnaître ou non ce niveau de diplôme.

Les deux ministères avaient alors affirmé que "sont visés par cet accord les diplômes canoniques délivrés par les universités catholiques et les établissements d’enseignement supérieur dûment habilités par le Saint-Siège, ainsi que les diplômes ecclésiastiques directement délivrés par les facultés ecclésiastiques sous l’autorité du Saint-Siège".

Monopole des universités à délivrer des titres universitaires

Cette affaire est d’importance pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, le principe de laïcité de la République Française semble nettement attaqué.

Ensuite, jusqu’à présent, cinq instituts supérieurs d’enseignement catholiques (Paris, Angers, Lille, Lyon et Toulouse) proposent des formations en lettres, en économie, ou en mathématiques aux côtés de leurs diplômes de théologie (65 000 étudiants).

Ces structures catholiques passent des conventions avec l’université publique voisine, qui valide les formations et délivre le diplôme en son nom. Hors convention, elles sollicitent le recteur d’académie pour organiser un jury d’Etat chargé d’évaluer leurs candidats.

Demain, ces diplômes, visés par l’Etat du Vatican seront automatiquement reconnus par l’Etat sans passer par la validation publique.

Cette décision brise le monopole de l’université publique à délivrer des titres universitaires.

Politico-religieux…

Enfin, l’autre raison invoquée par le Président Sarkozy apparait clairement politico-religieuse dans la droite ligne de son discours de Latran affirmant la primauté philosophique du prêtre sur l’instituteur en indiquant "qu’il avait regretté que la République répugne à reconnaître la valeur des diplômes délivrés dans les établissements d’enseignement supérieur catholique alors que la convention de Bologne le prévoit".

La Convention de Bologne a bon dos ! Et le quotidien Le Monde du 11 mai de préciser que "la discussion a manifestement commencé sur la base des diplômes canoniques, avant d’être élargie aux autres, à la demande de la France, et non du Vatican."

L’Etat du "Saint-Siège" pourrait être tenté de se méler aussi des diplômes profanes aujourd’hui opérés par ses instituts catholiques et validés par l’université publique. Ce qui fait craindre le pire pour la qualité des futurs diplômes et fait du Vatican "l’arroseur arrosé" !

Et en conclusion, de poser d’importantes inquiétudes au monde de l’entreprise qui ne saura pas ce que vaudra demain les diplômes ainsi délivré par le Vatican…à moins d’être spécialisés dans les services religieux (sic !)….

(badurl) http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/les-titres-d-etudes-superieures-56051 (badurl)

Et… :

Nous avons pris connaissance, par nos Fédérations départementales de la Région Rhône-Alpes, d’une atteinte très grave à la laïcité. Pour la première fois, le Rectorat de Grenoble a décidé qu’un grand nombre de lycées privés seront centres d’examen pour le baccalauréat 2009. La Fédération Nationale de la Libre Pensée ne peut accepter que les élèves passent les épreuves du Baccalauréat, diplôme national et républicain, avec un crucifix au dessus de leur tête ou qu’un employé de l’évêché du diocèse soit le maître à bord lors des examens et donne des ordres aux enseignants fonctionnaires. L’État français possède le monopole national de la collation des grades. Le baccalauréat est un diplôme d’état, et le principe républicain établit que seuls les établissements laïques qui accueillent tous les élèves sans exception sont habilités pour être les centres d’examens et concours d’État. Selon la Loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l’enseignement supérieur (Art. 1er) : « Les examens et épreuves pratiques qui déterminent la collation des grades ne peuvent être subis que devant les facultés de l’État ».

Notre organisation défend la Loi de Séparation des Églises et de l’État et, à ce titre, demande l’abrogation de toutes les lois anti laïques, en particulier de la loi Debré qui, la première, a permis de considérer de fait les établissements confessionnels comme participant au service public. Elle considère que cette mesure est une atteinte supplémentaire à la laïcité de l’École.

C’est pourquoi la Libre Pensée s’est adressé à Monsieur le Recteur, Madame et Monsieur les Inspecteurs d’Académie de l’Ardèche et de la Drôme, pour qu’ils reviennent sur cette décision. En tout état de cause, il leur appartient d’assurer la neutralité des centres d’examen et l’égalité des candidats, quelles que soient leurs convictions, pour éviter tout préjudice susceptible de faire grief, ou, ce qui est tout aussi grave, d’affecter la liberté de conscience des élèves ou des surveillants des épreuves.

Enfin, il ne saurait être question que les employés des associations confessionnelles qui dirigent les établissements privés, soient subrogés dans les attributions hiérarchiques des proviseurs et puissent convoquer les fonctionnaires de la République ou leur donner des ordres.

Après la signature, le 18 décembre 2008 d’un accord diplomatique sur la reconnaissance des diplômes de « l’enseignement supérieur » catholique, au nom du processus de Bologne, initié par l’Union européenne, un pas de plus est franchi.

La France n’est pas l’Italie : nous ne voulons pas d’affaire Franco Coppoli en France (professeur sanctionné pour avoir refusé la présence d’un signe religieux dans une salle de classe). C’est aussi pourquoi, la Libre Pensée a fait interdire, par le Tribunal administratif, la présence d’un crucifix dans la cantine municipale de la commune de Wandignies-Hamage dans le département du Nord. La Libre Pensée s’est adressé officiellement à madame Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, pour qu’elle ordonne au Préfet de faire exécution du jugement. En effet, Madame le Ministre semble plus prompte à faire expulser les travailleurs immigrés qu’à faire appliquer la loi laïque et républicaine dans nos institutions.

La Libre Pensée n’acceptera jamais ce qu’elle a combattu hier.

Depuis l’avènement de la Loi Debré, la Libre Pensée a toujours refusé les lois antilaïques. Elle est toujours restée fidèle au mot d’ordre républicain « Fonds publics à l’École publique, fonds privés à l’école privée ». C’est pourquoi, dès 1983, elle a manifesté publiquement sa totale opposition au projet du « Grand Service public unifié » dit projet « Savary » qui visait à unifier l’enseignement public et l’enseignement privé sur le mode de fonctionnement des écoles catholiques.

La loi Jospin de 1989, les Accords Lang-Cloupet, les concours publics passés dans les écoles privées, les crucifix dans les locaux scolaires, la reconnaissance des diplômes catholiques, tout cela participe de l’unification de l’enseignement public avec les écoles catholiques. C’est une nouvelle offensive contre la laïcité de l’École publique et de l’État.

À l’heure où d’aucuns en appellent à nouveau à un « grand service public d’éducation, unifié et laïque, national et rénové », la Libre Pensée indique clairement qu’elle ne sera pas partie prenante de cette nouvelle trahison.

Elle appelle tous les laïques et leurs associations à se mobiliser pour la défense du principe de Séparation des Églises et de l’État, tel qu’il est institutionnalisé par la loi du 9 décembre 1905 !

Pas de patrons, pas de curés à l’École laïque !

Pas d’examens publics, pas de “collation des grades” par et dans les écoles des curés !

(badurl) http://universitesenlutte.wordpress.com/2009/05/21/pour-la-pleine-separation-de-l%E2%80%99enseignement-public-et-des-ecoles-privees/ (badurl)

Tant pis si c'est plus pratique de passer son examen dans son lycée et question organisation pour l'administration ! La "laïcité" avant tout !

Et puis que va faire un curé le jour d'examen à une école publique :icon_up: .

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La Libre Pensée… Ah oui, cette lie de la gauche, autosatisfaite et négationniste ?

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La Libre Pensée… Ah oui, cette lie de la gauche, autosatisfaite et négationniste ?

C'est aussi un peu une feuille de vigne franc mac, cette expression, aussi, non?

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Ah ? Sur quel(s) sujet(s) ?

Il y a certes l'affaire Lacroix-Riz, mais aussi une anecdote racontée par Taguieff, qui, invité à discourir en ces lieux douteux (on a parfois les auditoires qu'on peut, surtout quand on les connait mal), s'est vu reprocher "Mais enfin, mon cher, un libre penseur se doit, en tant que tel, de douter de la réalité de l'Holocauste". Pour paraphraser, "il jura alors, mais un peu tard, que l'on ne l'y reprendrait plus". On pourrait aussi signaler les affinités étranges de certains membres de la LP.

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Egalement sur le bilan de la Terreur, cette secte ultrajacobine avait lancé une pétition pour glorifier Robespierre en donnant son nom à un lieu public de Paris :

http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=490892

Tout d’abord, le principe de laïcité de la République Française semble nettement attaqué.

Non, c'est de la propagande. Ce qui est attaqué, c'est un monopole. Cette convention reconnaît simplement la valeur du diplôme supérieur d'instituts privés, voilà tout. C'est le moins que l'on puisse faire étant donné l'effondrement de la valeur des diplômes universitaires publics.

Posté
Egalement sur le bilan de la Terreur, cette secte ultrajacobine avait lancé une pétition pour glorifier Robespierre en donnant son nom à un lieu public de Paris :

http://www.liberaux.org/index.php?showtopi…st&p=490892

Vers 1935/1937, la municipalité communiste de Montreuil a baptisé une rue Robespierre, condition obligatoire pour que ce personnage ait une station de métro à ce nom.

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Pas de patrons, pas de curés à l’École laïque !

Mais qu'est-ce que ça a à voir avec le schmilblick ?

Au moins c'est clair : c'est bien à toute forme de bris du monopole qu'ils s'opposent, la laïcité a bon dos.

Comme d'hab'.

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Heureusement que les universités entièrement bloquées ce semestre étaient toutes dans la plus pure tradition laïque de la République. Ouf !

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Je m'étonne un peu de ce débat.

Ayant fréquenté les universités de Lausanne, Genève et Neuchâtel (Suisse), j'ai souvent cotoyé des étudiants en théologie protestante qui sont devenus pasteur par la suite (église réformé). Ces trois université romande, financée par les cantons (Etat), ont des faculté de théologie depuis des centaine d'année. Les églises réformées romande exige un master en théologie de ces universités pour accéder au pastorat. Il n'y a donc aucune séparation de l'Eglise et de l'Etat, mais je ne vois pas là en quoi ce serait un problème…

Du côté catholique, la faculté de théologie de l'université de Fribourg, toujours financée par l'Etat, offre un cursus en théologie menant à diplôme ecclésiastique, intimement lié aux séminaires qui conduisent à la prêtrise…

http://sionsem.ch/informations_sur_les_etudes.html

Franchement, je n'ai jamais compris cette obsession de la séparation de l'Eglise et de l'Etat à la Française…

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Franchement, je n'ai jamais compris cette obsession de la séparation de l'Eglise et de l'Etat à la Française…

C'est parce que l'état doit être notre seule église.

L'état en France tolère les autres religions et vous signifie que vous pouvez en avoir une à condition d'adhérer à la première.

En dehors de l'état point de salut pour votre âme.

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Franchement, je n'ai jamais compris cette obsession de la séparation de l'Eglise et de l'Etat à la Française…

C'est notre contrat social et nous n'avons pas le droit de nous y soustraire, si nous ne sommes pas content nous devons quitter la France.

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Actuellement les universités privés passent un contrat avec une université public pour valider le diplôme du privé ou sinon hors convention un jury est chargé de vérifier les connaissances de l'étudiant.

Mais sans ce monopole, et d'après le décret les diplômes visés par le Vatican seront automatique certifiés par l'Etat (donc sans contrôle par un jury). Donc un diplôme sanctionnant l'apprentissage du créationnisme (l'université privée sanctionnera un diplôme de licence en mécanique mais avec des cours de créationnismes par exemple)sera considéré équivalent à un diplôme "public" là est leur problème.

Posté

Evidemment, lorsqu'on considère l'Eglise ou le Vatican comme une boîte noire à laquelle il ne faudrait surtout pas s'intéresser (de peur d'être convaincu ?), on ne peut que trembler devant cette intolérable atteinte à la "laicïté" (garantie sans porc).

Si on suit le raisonnement, il ne faudrait pas reconnaître, par exemple, les diplômes délivrés par un Etat musulman théocratique ?

Invité jabial
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L'Eglise Catholiqu enseigne le créationnisme? :icon_up:

Posté
Actuellement les universités privés passent un contrat avec une université public pour valider le diplôme du privé ou sinon hors convention un jury est chargé de vérifier les connaissances de l'étudiant.

Mais sans ce monopole, et d'après le décret les diplômes visés par le Vatican seront automatique certifiés par l'Etat (donc sans contrôle par un jury). Donc un diplôme sanctionnant l'apprentissage du créationnisme (l'université privée sanctionnera un diplôme de licence en mécanique mais avec des cours de créationnismes par exemple)sera considéré équivalent à un diplôme "public" là est leur problème.

Leur problème. Le mien, c'est l'existence même de diplômes publics.

Posté
Leur problème. Le mien, c'est l'existence même de diplômes publics.

Leur problème c'est plutôt l'existence de diplômes d'Etat, le votre et le mien c'est l'existence de diplômes publics.

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Si on suit le raisonnement, il ne faudrait pas reconnaître, par exemple, les diplômes délivrés par un Etat musulman théocratique ?

Si vous en trouvez un en UE on en reparle.

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Si on suit le raisonnement, il ne faudrait pas reconnaître, par exemple, les diplômes délivrés par un Etat musulman théocratique ?

Ça concerne que la France. Un diplôme de théologie d'un autre pays ne poserait pas de problème ( la personne écrit des bouquins sur sa religion etc…) mais un diplôme de droit par exemple enseignant le droit et le créationnisme ( dans une confessionnel (si les catholiques le font )) ça ne passe pas pour eux et surtout que ce diplôme soit reconnu par l'État automatiquement. Évidemment sur AgoraVox les lecteurs prennent immédiatement l'exemple des États-Unis…

La défense de la laïcité leur monte tellement à la tête qu'il voit une atteinte à la laïcité pour un rien. Les croix dans les classes ont disparu et le curé anime seulement la catéchèse dont l'obligation d'y assister n'existe pas ou du moins dans les écoles sous contrat et encore. 1880 c'était il y a 129 ans ! Les choses ont changé depuis ( place moins importante de l'Église catholique)

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Si vous en trouvez un en UE on en reparle.

Quel est le rapport avec l'UE ? On reconnaît bien les diplômes d'Etats qui sont loin de l'UE, à ce que je sache ?

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Où l'on voit le merveilleux monde des fans de Marianne : c'est la reconnaissance par l'État qui donne sa valeur à un diplôme…

D'ailleurs si il ne disait pas quel diplôme est bon et quel autre ne l'est pas, ces pauvres employeurs ne s'y retrouveraient pas.

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Où l'on voit le merveilleux monde des fans de Marianne : c'est la reconnaissance par l'État qui donne sa valeur à un diplôme…

D'ailleurs si il ne disait pas quel diplôme est bon et quel autre ne l'est pas, ces pauvres employeurs ne s'y retrouveraient pas.

Exactement ce que je pensais. C'est pathétique. De toute façon si l'état reconnait le diplôme de license en sociologie de l'université de Rennes-II, on se demande ce qu'il ne pourrait pas reconnaître…

  • 2 months later...
Posté
Des modifications dans les programmes de l’école primaire suppriment toute référence à l’évolution et à l’histoire de l’univers. Un bien mauvais symbole en cette année Darwin.

L’autre jour, sur mon iPod, j’écoutais l’émission de France Inter “Ça vous dérange” du 14 juillet. Au cours de cette émission, plusieurs auditeurs sont intervenus sur le thème du créationnisme.

Je vous renvoie au lien ci-dessus si vous voulez l’écouter. Il y a un premier passage sur le créationnisme autour de 8 minutes. Il s’agit manifestement d’un guide spécialisé, travaillant aux Antilles. Il raconte notamment comment les touristes américains interviennent lors de ses exposés où il parle d’évolution :

Même s’ils ne sont pas créationnistes, ils sont
perméables
à ces idées, et souvent, lorsque je parle de Darwin ou de l’évolution, la première question qu’on me pose, c’est “Are You Christian ?”, êtes-vous chrétien ? (…) Pour eux, le fait de parler de Darwin, de parler de cette évolution relève de quelque chose de païen.

L’auditeur explique alors qu’il évite de plus en plus le sujet, car il se retrouve souvent déconsidéré par ses clients, et ne préfère pas provoquer d’esclandre. Lorsqu’il raconte qu’on lui a enseigné à l’école l’origine de l’univers, l’évolution, il dit passer pour un infâme scientiste. Et il déplore notamment cette perméabilité face aux idées créationnistes ; comment lutter contre elle ?

Une auditrice (Danielle, de Nios ?) rebondit alors autour de la minute 35, dans une intervention qui m’a , je dois le dire, coupé le souffle. Je retranscris, l’intervention parle d’elle-même :

- Je suis enseignante, et lorsque nous avons reçu les nouvelles instructions en 2008, j’ai pu constater quelques coupes dans le programme scientifique des plus grands, c’est-à-dire CE2, CM1, CM2, notamment il y a des choses qui ont disparu et cela me gêne énormément, comme par exemple des “traces de l’évolution des êtres vivants”, “grandes étapes de l’histoire de la vie de la terre”, “notion d’évolution des êtres vivants”, et “le système solaire et l’univers”.

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Ça a disparu, ça ?

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Ça a disparu, il ne reste plus que “présentation de la classification des êtres vivants”, et puis “Terre, Lune Soleil”, “Volcans et séisme”

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Et vous sentez derrière l’ombre du créationnisme ?

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Ecoutez ça me gêne. Ça me gêne que les enfants arrivent au collège, à l’âge où ils peuvent quand même raisonner et se poser des questions existentielles, et qu’en arrivant au collège, ils n’ont pu rencontrer d’explication - à part évidemment leurs propres lectures et ce qu’ils ont pu voir à la télévision- d’explications sur l’origine de l’univers et des êtres vivants que éventuellement ce qu’on aura pu leur enseigner au plan religieux.

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C’est très étonnant

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Cela me gêne énormément. C’est très insidieux. Ça n’a pas l’air d’affoler grand monde, j’en ai parlé à mes collègues, moi je trouve que c’est vraiment ce genre de choses auquel il faut être attentif. C’est pas les choses les plus voyantes qui sont les plus dangereuses. (…) C’est sous prétexte d’élaguer des programmes soi-disant trop lourds. Je ne crois pas que cela soit lourd de savoir d’où on vient. (…) Je crois qu’on n’a voulu fâcher personne, (…) et donc on a discrètement enlevé cela du programme.

J’ai alors voulu en avoir le coeur net, et je suis tombé sur ce PDF qui compare les programmes avant et après 2008, en rouge, tout ce qui a été nettoyé. En résumé, tout ce que dit l’auditrice est vrai. On a effectivement l’impression que tout ce qui relève du passé lointain, des échelles de temps géologiques, depuis l’évolution des êtres vivants jusqu’à l’histoire de l’univers, a été proprement expurgé. Quel beau symbole, à la veille de l’année Darwin ! Ironiquement, le terme même d’évolution semble tabou, quand dans un autre contexte, on remplace “évolution [de la durée du jour] au cours des saisons” par “changement au cours des saisons” !

Quand on regarde le programme final, on a une impression étrange, une sorte de leçon de choses dénuée d’histoire, avec une insistance sur la classification et l’unité du vivant, une description du système solaire un peu isolée. La notion de mouvements apparents du soleil disparaît, ce qui permet de ne pas expliquer la différence entre héliocentrisme et géocentrisme, et du coup donne une description de l’univers presque pré-copernicienne (rappelons d’ailleurs à ce stade que le nouveau dada des créationnistes est justement d’attaquer la physique) . En somme, un programme qui n’aurait pas déparé au milieu du XVième siècle (modulo les progrès technologiques et dans la connaissance du fonctionnement des organismes). Je ne sais pas si c’est voulu et concerté, mais comme Danielle, je suis assez troublé par la cohérence idéologique de la purge entre biologie et physique.

Le premier auditeur déplorait la perméabilité au créationnisme : l’éducation des enfants me semble le meilleur rempart contre celui-ci. En éliminant toute science des origines au primaire, âge où effectivement se fait l’éducation religieuse, on n’améliorera certainement pas la situation. Danielle a raison, ce genre de choses est in fine plus dangereux que les déblatérations des créationnistes fanatiques. On dit souvent que le primaire doit consister en l’acquis des “enseignements fondamentaux” : l’histoire de nos origines est par définition fondamentale, en science, et devrait être enseignée. A quand une pétition sur le sujet ? En attendant, n’hésitez pas à réagir ici.

(badurl) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-fabrique-du-creationniste-59563 (badurl)

Posté

"Le premier auditeur déplorait la perméabilité au créationnisme"

Bien entendu, par contre la permeabilite au communisme ca, c'est 100% Res publica kasher. Au college on ne m'a jamais presente le plan quinquenal comme etant autre chose qu'une solution economique comme les autres, tout a fait valide et fonctionnant a merveille.

Ceux de mes petits camarades de l'epoque qui ne se sont pas interesses au sujet par la suite le croient encore…

Posté
En éliminant toute science des origines au primaire, âge où effectivement se fait l’éducation religieuse, on n’améliorera certainement pas la situation.

Mais non mais non, y'a pas de concurrence de religions. :icon_up:

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