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Bayrou vs Cohn-Bendit


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François Bayrou est un garçon poli. Il ne met pas les coudes sur la table, s’encombre de mille préventions pour ne froisser personne et dispose d’une conversation dont la tenue est largement au-dessus de la moyenne. En politique, il pousse la politesse jusqu’à ne jamais briguer la première place. Etre le troisième homme, ça lui suffit. Même Poulidor, l’éternel second, ne savait pas cultiver autant de retenue.

Seulement, il ne faut pas lui en raconter à François Bayrou. Quand on lui dit qu’un olibrius se ramène pour lui piquer son job, il ne raisonne plus. Il dynamite, il ventile, il disperse façon puzzle. C’est ce qui est arrivé jeudi, sur le plateau de France 2, quand le Béarnais s’est retrouvé face à Daniel Cohn-Bendit : le leader écologiste n’a pas eu le temps de dire ouf que François Bayrou lui tapait dessus avec ses petits poings. Pas sur la tête, mais en dessous de la ceinture. Emoi dans Landerneau.

Le lendemain, la presse attendait un acte de contrition de cet homme qui fut un jour démocrate-chrétien. Rien. Pire, le patron du Modem récidive et annonce en substance que les pédophiles ne passeront pas. Et que même s’ils sont les vassaux de l’Elysée, il ira, lui, leur casser la gueule à la récré. Il est comme ça, François Bayrou. Chez un homme en colère, l’émotion, ça ne se contrôle pas.

Ça ne se contrôle peut-être pas, l’émotion. Mais ça se prépare. Déjà, on a devant soi le verbatim de l’altercation entre Nicolas Sarkozy et Daniel Cohn-Bendit devant le Parlement européen – c’est vrai que c’est un document qu’on garde toujours par-devers soi quand on est un Européen convaincu. Ensuite, on vient de finir de lire avant l’émission le bouquin de son adversaire – bouquin paru trente-quatre ans auparavant. Vous me direz : et alors ? on lit bien Montaigne plus de quatre cents ans après… Oui, sauf qu’aux dernières nouvelles Le Grand Bazar, ce n’est pas les Essais et José Bové n’est pas Etienne de La Boétie. Ce n’est pas qu’une question de physique. Le livre de Dany le Vert étant épuisé depuis belle lurette, il faut se lever matin pour le trouver et le ressortir de toute cette littérature vouée dès les premiers mois de sa parution à la disgrâce du pilon. Le chercher en bibliothèque, se le faire prêter par un ami qui ne se souvient décidément plus comment ce livre a pu se retrouver chez lui (”regarde, François, j’ai aussi du Raymond Barre…”) ou arpenter les quais de Seine pour le dénicher entre un fascicule du Programme commun et un exemplaire dédicacé de Ce que je crois, d’Edouard Balladur. Bref, faut vouloir, comme on dit chez Arlette Chabot.

Tout laisse donc accroire – à moins d’avoir vu la Vierge – que François Bayrou avait préparé son coup et qu’en arrivant à l’émission, il escomptait bien se farcir Cohn-Bendit, mais un Cohn-Bendit, ça a beau avoir les idées larges, ça ne se laisse pas farcir par le premier venu. Qu’importe. Bayrou était en forme, prêt à distribuer du rab de taloches et de mandales à qui en demanderait. Il faut dire que le matin, sur France Inter, Nicolas Demorand l’avait chauffé à bloc en lui apprenant le sondage du jour : les écologistes dépasseraient le 7 juin le Modem… Et il s’était déjà énervé, notre quatrième homme, du genre : “Ah non ! pas quatrième ! troisième, je vous ai dit. Et France Inter, c’est rien que radio Sarko.” Ça doit mal capter dans le Béarn, à moins qu’il ne confonde Daniel Mermet et Jean-Pierre Elkabbach.

Seulement, rien n’explique pourquoi François Bayrou a tenu à ce point à se farcir quelqu’un. Ses penchants ne sont pas là – c’est à Henri IV qu’il a consacré une (très belle) biographie, pas à Henri III. Rien, sinon la simple idée de provoquer le scandale quelques jours avant l’élection. Il est coutumier du fait. À Strasbourg déjà, en 2002, il avait taloché un gamin qui tentait de lui faire les poches. Les mauvais esprits constateront – et après ils iront à confesse pour avoir éprouvé d’aussi sordides pensées – que, contrairement à Cohn-Bendit, François Bayrou, lui, ne touche pas les gosses, il les baffe. :icon_up:

Ce qu’il a fait, jeudi soir, chez Arlette Chabot, est du même ordre. Sauf que cette fois-ci personne ne lui faisait subrepticement les poches et que le coup était prémédité. Chacun a les attentats de l’Observatoire qu’il peut.

Et l’attentat de l’Observatoire est bien le fond de la question. Il n’y a, en réalité, en France que deux derniers mitterrandiens stricto sensu. Le premier, c’est Nicolas Sarkozy, qui rejoue depuis son élection le Mitterrand de la fin des années 1980, celui qui pratique la politique d’ouverture, s’entend comme larron en foire avec Jack Lang tout en tenant Le Prince de Machiavel comme un mode d’emploi assez rigoureux de la chose publique. Et puis il y a François Bayrou, qui joue à Mitterrand. Mais à celui de 1959, qui fait feu de tout bois pour braquer sur lui les feux de la rampe et regagner sa place dans l’opinion.

Daniel Cohn-Bendit a eu raison de railler “l’omni-opposant” et “l’omni-président”. Il touche du doigt ce que René Girard – qu’il me pardonne s’il me lit – qualifierait de rivalité mimétique : entre Bayrou et Sarkozy, il n’y a aucune différence idéologique. Le problème est d’un autre ordre : ils ont le même modèle en politique. Et cela suffit à expliquer qu’ils ne sont pas adversaires, mais, au sens propre, ennemis.

En attendant, ce débat télévisé, mal parti dès lors que Bayrou le ramenait au niveau du caniveau, aura épargné aux téléspectateurs de parler des questions européennes. À commencer par la question institutionnelle : quand Olivier Besancenot regrette que la règle de l’unanimité prévale, on se dit que ce type aurait mieux fait de lire le Traité constitutionnel au lieu de voter contre… On se dit que Martine Aubry est bonne fille de rappeler à notre mémoire la directive temps de travail, sans toutefois aller jusqu’à se souvenir que ce sont ses amis travaillistes britanniques qui l’ont fait capoter. On se dit que la vie serait si simple et l’Europe si facile à construire s’il n’y avait pas, sur le reste du continent, ces foutus étrangers.

http://www.causeur.fr/bayrou-la-taloche,2526

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Une chose n'a pas été dite : Bayrou charge Cohn-Bendit et ressort la fameuse histoire pédophile comme par hasard au moment où un sondage annonce que son parti s'est cassé la gueule face aux verts. Alors qu'il avait 5 points d'avance, il est passé dessous le parti de Cohn-Bendit.

C'est àma une intéressante démonstration du rôle des sondages. Les amateurs des verts et de Bayrou sont en fait assez proches : ils n'aiment pas Sarkozy sans être de gauche vraiment et cherchent une alternative (pas libérale). Ils veulent que Bayrou et CB fassent un bon score mais pas trop… Donc quand Bayrou s'envole ils se reportent sur CB mais comme trop de monde y pense en même temps, les verts passent devant (phénomène Lipietz)…

Le but des débats télévisés c'est de faire évoluer la position du téléspectateur et pas celle des intervenants.

D'accord avec Arno. J'ajoute que le billet de CSP est une enième illustration de ce que le relativisme est le refuge ultime du convaincu puisqu'en l'espèce CSP nous explique que les opinions politiques sont affaires de prédisposition et qu'il est vain de les disputer, ce qui n'est que généralement vrai.

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le relativisme est le refuge ultime du convaincu

Toi, tu es en manque de sexe, de cannabis, d'alcool ou des trois.

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Toi, tu es en manque de sexe, de cannabis, d'alcool ou des trois.

D'habitude je dis plutôt que le relativisme est le refuge du croyant en déroute. Est-ce que c'est plus clair avec cette formule ?

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Je crois que j'ai sous-estimé la qualité du débat de jeudi dernier :

Alors que France 2 accueillera, ce soir, les principaux ténors des européennes lors de la soirée électorale, la direction redoute un nouvel esclandre égal à celui qui a marqué l'émission À vous de juger jeudi soir. La réaction de Jean-Luc Mélenchon est particulièrement redoutée, tant le leader du Front de gauche paraît à bout de nerfs en cette fin de campagne. Un petit incident est venu marquer l'après-débat jeudi soir : tandis qu'une technicienne du son approchait de lui afin de lui retirer son micro, Mélenchon, furieux de ne pas avoir eu assez la parole, a bondi : "Je vous interdis de me mettre la main aux fesses !" Les personnes présentes sur le plateau sont restées pantoises… :icon_up:

Échanges vifs avec Marine Le Pen

En coulisse, Marine Le Pen a continué à s'emporter, pendant une vingtaine de minutes, contre ce qu'elle considère comme un "service public" aux ordres de l'Élysée, appuyant les accusations de sondages manipulés proférées par François Bayrou. "On ne pouvait plus l'arrêter !", indique Nathalie Saint-Cricq, rédactrice en chef de l'émission À vous de juger . Prenant le relais d'Arlette Chabot, Nathalie Saint-Cricq a échangé de vifs arguments avec la fille de Jean-Marie Le Pen. Le ton est monté, tandis que le niveau de langage employé par Marine Le Pen baissait de plusieurs échelons, employant des expressions comme "baisser son pantalon" et autres privautés… Sitôt l'émission achevée, François Bayrou est immédiatement parti, sans dire un mot.

Pendant ce temps, Cohn-Bendit jubilait du bon tour qu'il venait de jouer à François Bayrou, lequel l'avait agressé sur un terrain (la pédophilie) très éloigné des préoccupations européennes. "Je t'avais dit qu'il allait le faire", confiait Cohn-Bendit à son attaché de presse. Le leader écologiste avait anticipé l'attaque de Bayrou suite aux sondages publiés le matin même donnant sa liste devant celle de son adversaire du MoDem. Selon certains témoins, Cohn-Bendit aurait donc cherché à pousser Bayrou à la faute en le traitant de "minable".

Des débats récusés

L'organisation du débat, qui a tourné au capharnaüm, reposait, à l'origine, sur deux parties. Arlette Chabot avait conçu tout d'abord une série de petits face-à-face durant 50 minutes : entre Martine Aubry et Xavier Bertrand, entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit. Mais l'émission a commencé à déraper lorsque Jean-Luc Mélenchon a récusé son minidébat prévu avec Olivier Besancenot, de même que Philippe de Villiers et Marine Le Pen ont refusé d'en découdre. L'organisation des deux tablées devait évoluer au cours de la soirée de manière à ce qu'Aubry rejoigne la table de Cohn-Bendit et que Bayrou rejoigne Bertrand. De même qu'il était prévu de séparer Mélenchon-Besancenot et Villiers-Le Pen. La diffusion d'un reportage devait permettre les permutations. Mais le grand bazar qui régnait sur le plateau, où chacun s'invectivait et remettait en cause l'organisation même du débat, a empêché la diffusion du sujet. Si bien que chacun est resté à sa place, sauf Cohn-Bendit qui, par dépit, a quitté la table de Marine Le Pen, Bayrou et Villiers pour rejoindre celle de Martine Aubry.

France 2 a refusé de couper les micros

Les téléspectateurs se sont plaints de ne rien entendre des échanges. Nathalie Saint-Cricq, en régie, s'est refusée à couper le son des micros comme elle en avait la possibilité technique. "Ils auraient hurlé à la censure, se défend-elle. On a donc préféré les laisser parler même si personne ne s'écoutait." C'est dans cette ambiance survoltée que Jean-Luc Mélenchon a promis d'organiser un nouvel esclandre ce soir sur France 2, à l'énoncé des résultats. François Bayrou, lui, sera absent. Le leader du MoDem a choisi de parler depuis son domicile et délègue sur les plateaux Marielle de Sarnez et Jean-Luc Benhamias. Conh-Bendit, lui, sera là. L'UMP sera représenté par Brice Hortefeux et Rachida Dati.

http://www.lepoint.fr/actualites-medias/20…2/1253/0/350221

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D'habitude je dis plutôt que le relativisme est le refuge du croyant en déroute. Est-ce que c'est plus clair avec cette formule ?

Bizarrement, oui. Tu as bu, depuis ? Un gros câlin ? Un petit chichon ? Les trois ?

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Bizarrement, oui. Tu as bu, depuis ? Un gros câlin ? Un petit chichon ? Les trois ?

C'est vrai que ce n'était pas très clair. Problème réglé.

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Et si on organisait un combat de catch entre Bayrou et Cohn-Bendit :icon_up: ?

Avec le succès de ce divertissement sportif, je suis sûr que cela marcherait.

Non?

Ok je sors :doigt:

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La tactique de Bayrou a fait contre-feu. Il a violemment attaqué son concurrent sur la niche ni Sarkozy, ni le socialisme mais au lieu de capter l'électorat il se l'est aliéné. Trop violent, trop manifestement faux-cul.

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Et si on organisait un combat de catch entre Bayrou et Cohn-Bendit :icon_up: ?

Avec le succès de ce divertissement sportif, je suis sûr que cela marcherait.

Non?

Ok je sors :doigt:

Un combat à mort, oui. Ça en fera toujours un de moins !

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Le but des débats télévisés c'est de faire évoluer la position du téléspectateur et pas celle des intervenants.

Ah ouais, ça chiffre combien, les téléspectateurs qui ont changé d'avis en regardant un débat télévisé ?

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Ah ouais, ça chiffre combien, les téléspectateurs qui ont changé d'avis en regardant un débat télévisé ?

Des millions. Mais ni moi ni toi n'avons le moyen de prouver nos dires. :icon_up:

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Ah ouais, ça chiffre combien, les téléspectateurs qui ont changé d'avis en regardant un débat télévisé ?

Arno n'a pas dit que le but était atteint ou qu'il pouvait l'être.

« Je trouve quelques circonstances atténuantes à ce que d'aucuns appelleront l'acharnement du polémiste. Non que j'aie nourri beaucoup d'illusions sur l'efficacité des débats. Les sentiments résistent longtemps à la réfutation des idéologies par lesquelles ils s'expriment et se rationalisent. Malgré tout, les hommes de pensée s'efforcent de prouver ou de justifier leur foi. » (Aron)

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Des millions. Mais ni moi ni toi n'avons le moyen de prouver nos dires. :icon_up:

Ben, si c'était le cas, on devrait pouvoir avoir des chiffres de sondages et/ou des élections non qui indiquent ce genre de phénomène.

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Ben, si c'était le cas, on devrait pouvoir avoir des chiffres de sondages et/ou des élections non qui indiquent ce genre de phénomène.

On peut sans doute exhiber les chiffres des sondages des 12 dernières élections américaines, et comparer les sondages avant / après le grand débat.

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On peut sans doute exhiber les chiffres des sondages des 12 dernières élections américaines, et comparer les sondages avant / après le grand débat.

Et quand on fait ça, qu'est-ce qu'on obtient ?

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Et quand on fait ça, qu'est-ce qu'on obtient ?

Hé, ho, c'est toi le stateux, c'est toi qui sait truquer les résultats dans le sens voulu faire parler les chiffres ! :icon_up:

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Ben, si c'était le cas, on devrait pouvoir avoir des chiffres de sondages et/ou des élections non qui indiquent ce genre de phénomène.

Bayrou a fait un peu moins que les sondages le predisaient, c'est peut etre suite au debat avec cohn-bendit justement ?

Ca m'etonnerai que les "idees" avancees dans les debats aient une influence quelconque, mais en termes d'images des intervenants ceux ci ont surement un impact.

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Bayrou a fait un peu moins que les sondages le predisaient, c'est peut etre suite au debat avec cohn-bendit justement ?

Ma main au feu que non : la tendance générale du MoDem ne faisait que baisser depuis des mois. Les élections confirment cette tendance.

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Ma main au feu que non : la tendance générale du MoDem ne faisait que baisser depuis des mois. Les élections confirment cette tendance.

Cette page répertorie des sondages et il semble bien qu'il s'est cassé la gueule d'un coup : cf wikipédia.

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Cette page répertorie des sondages et il semble bien qu'il s'est cassé la gueule d'un coup : cf wikipédia.

M'est avis que les électeurs du Modem, les girouettes par excellence, ont tous voté pour Europe Ecologie au lendemain de Home.

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M'est avis que les électeurs du Modem, les girouettes par excellence, ont tous voté pour Europe Ecologie au lendemain de Home.

Quelle audience, pour le passage en prime-time de ce chef-d'oeuvre de néopaganisme sacrificiel ?

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Quelle audience, pour le passage en prime-time de ce chef-d'oeuvre de néopaganisme sacrificiel ?

33% de part d'audience.

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33% de part d'audience.

Vatche. Je crois que le faisceau d'indices converge sévèrement.

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Ma main au feu que non : la tendance générale du MoDem ne faisait que baisser depuis des mois. Les élections confirment cette tendance.

Cher Lucilio, encore une fois, hélas, je pense que tu as raison:

Pour aller jusqu'au bout de mes engagements, j'ai milité et fait cette campagne pour le MoDem,

et son candidat qui n'était pas si mal que ça,

(Jean marie Beaupuis, qui était le chef de file des libéraux Français au parlement Européen

(La ALDE dont on ne parle guère ici…)

Bon, donc outre ce qui se passe dans les fédérations départementales

(un grand bazar…peu démocrate, et beaucoup de ressentiment envers Paris qui décide de tout…)

beaucoup de personnes rencontrées dans la rue, sur les marchés, lors de distribution de tracts,

nous renvoyaient bien ce message:

On n'y crois plus, le MoDeM, c'est comme les autres partis…

Pourtant, vu de l'intérieur, quel gâchis…il y avait vraiment plein de gens "bien" ,hélas, désabusés…

Non, le ne pense pas que c'était comme dans les autres partis(à la base)même si cela s'en rapproche vite …

Notable cependant, que cela vienne des CAP21 comme des vieux UDF, et même des nouveaux en politique…

nombreux sont en train de ruer dans les brancards..

Seul François Bayrou et ses courtisans n'ont pas vu cette réalité,

Reste à savoir comment ce malentendu se résoudra:

Qu'est ce que le MoDem:

Un parti de militants , assez déterminés, ou celui d'un chef unique , non infaillible…à suivre…

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