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Coût du crédit et récession‏


rod

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Posté

Bonjour,

J'ai une question pour les économistes libéraux.

Selon une théorie néoclassique, il existe des phénomènes de "sélection adverse", souvent considérés comme des défaillances de marché, régissant le marché bancaire.

Comment ça marche ?

Explication :

Vous êtes un entrepreneur ambitieux mais vous n'êtes pas connu ni reconnu. Vous avez malgré tout besoin de fonds. Vous allez voir un banquier, celui-ci ne sait pas si votre projet est solide ou si ce n'est que de la poudre aux yeux. Puisqu'il ne vous connait guère, il vous fera payer un taux d'intérêt plus élevé que celui qu'il accorderait à un entrepreneur réputé : c'est ce qui se pratique dans la réalité. Ce renchérissement du coût du crédit est pour lui un moyen de s'assurer du risque moral, c'est donc un gage de sérieux.

Mais ce n'est pas fini. Il s'avère que les bons emprunteurs, ceux qui ont des projets peu risqués, sont très sensibles au coût du crédit. Dans le même temps, les mauvais emprunteurs, ceux qui ont des projets risqués, sont moins sensibles au coût du crédit. Il est évident que si vous avez un projet dont les rendements prévus seront inférieurs au coût du crédit, vous laisserez tomber.

Ainsi, le renchérissement du crédit chassera les bons emprunteurs, ne laissant que les plus risqués.

Et si ce phénomène se généralise, la société toute entière sera secouée par des faillites en cascades. Nul besoin d'une bulle financière ou d'un scénario de type "Austrian Business Cycle" pour provoquer des "cluster of errors".

La réponse néoclassique est la suivante : il faut promouvoir la création monétaire pour faire baisser les taux d'intérêts, tout en prenant garde à ce que cela ne génère pas d'inflation. Adopter le "100% gold", ce serait prendre le risque de vivre dans une économie en perpétuelle récession.

Posté
Bonjour,

J'ai une question pour les économistes libéraux.

Selon une théorie néoclassique, il existe des phénomènes de "sélection adverse", souvent considérés comme des défaillances de marché, régissant le marché bancaire.

Comment ça marche ?

Explication :

Vous êtes un entrepreneur ambitieux mais vous n'êtes pas connu ni reconnu. Vous avez malgré tout besoin de fonds. Vous allez voir un banquier, celui-ci ne sait pas si votre projet est solide ou si ce n'est que de la poudre aux yeux. Puisqu'il ne vous connait guère, il vous fera payer un taux d'intérêt plus élevé que celui qu'il accorderait à un entrepreneur réputé : c'est ce qui se pratique dans la réalité. Ce renchérissement du coût du crédit est pour lui un moyen de s'assurer du risque moral, c'est donc un gage de sérieux.

Mais ce n'est pas fini. Il s'avère que les bons emprunteurs, ceux qui ont des projets peu risqués, sont très sensibles au coût du crédit. Dans le même temps, les mauvais emprunteurs, ceux qui ont des projets risqués, sont moins sensibles au coût du crédit. Il est évident que si vous avez un projet dont les rendements prévus seront inférieurs au coût du crédit, vous laisserez tomber.

Ainsi, le renchérissement du crédit chassera les bons emprunteurs, ne laissant que les plus risqués.

Et si ce phénomène se généralise, la société toute entière sera secouée par des faillites en cascades. Nul besoin d'une bulle financière ou d'un scénario de type "Austrian Business Cycle" pour provoquer des "cluster of errors".

La réponse néoclassique est la suivante : il faut promouvoir la création monétaire pour faire baisser les taux d'intérêts, tout en prenant garde à ce que cela ne génère pas d'inflation. Adopter le "100% gold", ce serait prendre le risque de vivre dans une économie en perpétuelle récession.

Normalement le taux de crédit devrait rester à l'appréciation de la banque uniquement. Ce n'est pas parce que l'entrepeneur X va payer Y que l'entrepreneur Z va devoir lui aussi payer Y… Donc je ne vois pas pourquoi faire crédit à un "mauvais emprunteur" (avoir un projet risqué ne veut pas dire être mauvais emprunteur) pénaliserait les "bons emprunteurs" (de même, ne pas prendre de risque n'est pas forcément signe de bonne santé).

Posté
Bonjour,

J'ai une question pour les économistes libéraux.

Selon une théorie néoclassique, il existe des phénomènes de "sélection adverse", souvent considérés comme des défaillances de marché, régissant le marché bancaire.

Comment ça marche ?

Explication :

Vous êtes un entrepreneur ambitieux mais vous n'êtes pas connu ni reconnu. Vous avez malgré tout besoin de fonds. Vous allez voir un banquier, celui-ci ne sait pas si votre projet est solide ou si ce n'est que de la poudre aux yeux. Puisqu'il ne vous connait guère, il vous fera payer un taux d'intérêt plus élevé que celui qu'il accorderait à un entrepreneur réputé : c'est ce qui se pratique dans la réalité. Ce renchérissement du coût du crédit est pour lui un moyen de s'assurer du risque moral, c'est donc un gage de sérieux.

Mais ce n'est pas fini. Il s'avère que les bons emprunteurs, ceux qui ont des projets peu risqués, sont très sensibles au coût du crédit. Dans le même temps, les mauvais emprunteurs, ceux qui ont des projets risqués, sont moins sensibles au coût du crédit. Il est évident que si vous avez un projet dont les rendements prévus seront inférieurs au coût du crédit, vous laisserez tomber.

Ainsi, le renchérissement du crédit chassera les bons emprunteurs, ne laissant que les plus risqués.

Et si ce phénomène se généralise, la société toute entière sera secouée par des faillites en cascades. Nul besoin d'une bulle financière ou d'un scénario de type "Austrian Business Cycle" pour provoquer des "cluster of errors".

La réponse néoclassique est la suivante : il faut promouvoir la création monétaire pour faire baisser les taux d'intérêts, tout en prenant garde à ce que cela ne génère pas d'inflation. Adopter le "100% gold", ce serait prendre le risque de vivre dans une économie en perpétuelle récession.

Et pourquoi toute activité économique devrait être basé essentiellement sur de la dette ?

Ce n'est pas plutôt le fait d'avoir des taux artificiellement bas qui incite à s'endetter plutôt que de constituer des fonds propres ?

Posté
Ainsi, le renchérissement du crédit chassera les bons emprunteurs, ne laissant que les plus risqués.

Et si ce phénomène se généralise, la société toute entière sera secouée par des faillites en cascades. Nul besoin d'une bulle financière ou d'un scénario de type "Austrian Business Cycle" pour provoquer des "cluster of errors".

La réponse néoclassique est la suivante : il faut promouvoir la création monétaire pour faire baisser les taux d'intérêts, tout en prenant garde à ce que cela ne génère pas d'inflation. Adopter le "100% gold", ce serait prendre le risque de vivre dans une économie en perpétuelle récession.

Votre propos considère qu'il n'existe qu'un seul taux d'intérêt. "Le" taux dont on parle le plus souvent, c'est le taux sans risque, mais ce n'est pas le seul : sans régulation dans un marché du prêt, chaque "degré de risque" a son propre taux, supérieur au taux sans risque, non ?

Et je ne parle même pas de la durée du crédit, qui est une seconde variable du taux d'intérêt, en plus de la première variable qui est le risque.

Posté

Il y a de la confusion de part et d'autres.

D'abord ce n'est pas parce c'est un bon emprunteur que les bénéfices attendus doivent être faramineux. Un projet "réaliste" n'est pas forcément le plus rentable. Les subprimes sont un investissement juteux, dont les risques sont très élevés. Ensuite, prendre garde à ne pas amalgamer création monétaire avec inflation et instabilité économique.

Cette théorie de la sélection adverse est pourtant très connue, même si dans le cas présent, elle est appliquée au système bancaire.

Ce qu'elle nous apprend, c'est qu'en vertu de l'asymétrie informationnelle, les banquiers pratiquent une réelle discrimination des prix qui constitue une barrière pour les bons emprunteurs, les mauvais emprunteurs n'étant pas très sensibles au coût du crédit. Ce qui ne devrait étonner personne : les investisseurs réputés obtiennent des taux préférentiels. Les banques affichent une attitude conservatrice. Et j'ai beau être un Warren Buffet en puissance, mon banquier ne le sait pas. Il ne me connait pas, il préfère être prudent. Parce que mon projet est peut-être plus risqué que ce que je veux bien montrer.

Mais voilà : plus on rationne le crédit par une hausse des taux, moins les entreprises sont capables de rembourser, et ce, à plus forte raison, si cette pratique chasse les bons, et que les seuls clients qui restent sont des emprunteurs dont le risque de défaut est le plus élevé.

C'est ce que relèvent Akerlof, Shapiro, et Diamond et Dybvig dans une certaine mesure.

Et ce que nous disent ces auteurs, c'est que les banques ne savent pas reconnaître le bon emprunteur du mauvais et qu'elles se protègent en relevant le taux.

A cela, Beatriz Armendáriz enfonce encore le clou en expliquant dans son "Development Banking" que les banques n'ont pas intérêt à fournir aux industries naissantes et porteuses d'avenir un financement de long terme à cause du manque d'expertise, entres autres. C'est pourquoi elle recommande à l'Etat une participation active à la création de banques de développement telles que l'IFS (institution financière spécialisée), soutenues par la création monétaire.

Bref, si ce scénario de sélection adverse se vérifie, alors une généralisation du phénomène peut effectivement conduire à des petits "cluster of errors", mentionnés dans le post initial, à moins que les bons emprunteurs ou les banquiers ne trouvent un moyen de corriger cette asymétrie informationelle et réduire ainsi les taux.

La question posée par ces théoriciens sont les suivantes : pourquoi de telles asymétries persistent ? et comment les corriger ?

Invité jabial
Posté

Il n'y a pas de droit au crédit.

Si tu es un Warren Buffet en puissance, fais sans le crédit. Commence par accumuler du fric en vendant des saucisses, je sais pas, moi. Fais une levée de fonds chez tes potes. Et commence petit, et croissance interne only.

C'est dingue quand même, tout le monde demande qu'on lui "donne sa chance" avec de l'argent gratuit. La vérité est que le crédit est déjà bien trop bon marché.

Posté
La réponse néoclassique est la suivante : il faut promouvoir la création monétaire pour faire baisser les taux d'intérêts, tout en prenant garde à ce que cela ne génère pas d'inflation.

exactement!

il faut faire des prouts, tout en prenant garde a ce que ca ne sente pas trop mauvais.

et comment les corriger ?

il ne faut pas.l'asymetrie c'est tres bien.

Et ce que nous disent ces auteurs, c'est que les banques ne savent pas reconnaître le bon emprunteur du mauvais et qu'elles se protègent en relevant le taux

c'est un probleme d'incompetence pas du tout etonnant au vu du fretin qui traine dans ce genre de milieux.

Posté

"La vérité est que le crédit est déjà bien trop bon marché."

La vérité, c'est qu'il n'y a aucune preuve que la liberté bancaire soit épargnée de cycles, n'en déplaisent aux économistes autrichiens. La faute à une information trop imparfaite et insuffisante.

On peut voir dans le marché bancaire une application du vieux principe de Gresham qui veut que les mauvaises informations chassent les bonnes, les mauvais emprunteurs chassant les bons.

Ce principe de Gresham qui prend la forme du phénomène d'anti-sélection, dont les effets sont le renchérissement du crédit conjugué à une extension des emprunteurs classés "high-risk", écrase les perspectives de croissance en décuplant les risques de faillite, et comme corollaire d'enfoncer la stupide théorie du cycle avec, au passage, tous ses adorateurs. Les autrichiens, toujours à côté de leurs pompes, à chercher désespérément l'inflation et la bulle du bout de leur petite lorgnette, qu'ils doivent se rendre à l'évidence. Y'a pas bulle. Pas d'inflation. Mais y'a récession. C'est bête. Il va falloir corriger les bouquins. Ou peut-être pas. Un dogme, ça ne meurt pas.

C'est Mises qui doit se retourner dans sa tombe.

Hayek ? Lui aussi avoir les oreilles qui sifflent. Lui qui clamait que seule et seulement l'inflation enclenche tout un paquet de mauvais investissements. Encore une niaiserie autrichienne.

Si l'information asymétrique ne permet pas aux banques de tirer les bonnes informations et de trier les bons des mauvais emprunteurs, la simple suppression des banques centrales et du monopole d'émission ne protègera en aucun cas des récessions à répétition, quoi qu'en pensent Saint Rothbard et ses apôtres.

Ce n'est pas Econoclaste qui me contredira :

http://econo.free.fr/index.php?option=com_…&codefaq=36

Posté
"La vérité est que le crédit est déjà bien trop bon marché."

La vérité, c'est qu'il n'y a aucune preuve que la liberté bancaire soit épargnée de cycles, n'en déplaisent aux économistes autrichiens. La faute à une information trop imparfaite et insuffisante.

On peut voir dans le marché bancaire une application du vieux principe de Gresham qui veut que les mauvaises informations chassent les bonnes, les mauvais emprunteurs chassant les bons.

Ce principe de Gresham qui prend la forme du phénomène d'anti-sélection, dont les effets sont le renchérissement du crédit conjugué à une extension des emprunteurs classés "high-risk", écrase les perspectives de croissance en décuplant les risques de faillite, et comme corollaire d'enfoncer la stupide théorie du cycle avec, au passage, tous ses adorateurs. Les autrichiens, toujours à côté de leurs pompes, à chercher désespérément l'inflation et la bulle du bout de leur petite lorgnette, qu'ils doivent se rendre à l'évidence. Y'a pas bulle. Pas d'inflation. Mais y'a récession. C'est bête. Il va falloir corriger les bouquins. Ou peut-être pas. Un dogme, ça ne meurt pas.

C'est Mises qui doit se retourner dans sa tombe.

Hayek ? Lui aussi avoir les oreilles qui sifflent. Lui qui clamait que seule et seulement l'inflation enclenche tout un paquet de mauvais investissements. Encore une niaiserie autrichienne.

Si l'information asymétrique ne permet pas aux banques de tirer les bonnes informations et de trier les bons des mauvais emprunteurs, la simple suppression des banques centrales et du monopole d'émission ne protègera en aucun cas des récessions à répétition, quoi qu'en pensent Saint Rothbard et ses apôtres.

Ce n'est pas Econoclaste qui me contredira :

http://econo.free.fr/index.php?option=com_…&codefaq=36

"Les mauvais emprunteurs chassant les bons", je ne vois pas ce que cela veux dire par rapport aux erreurs en question dans le cycle boom/crise actuel.

Il n'y avait pas de problème d'information sur ce point pendant le boom, tout le monde savait qu'il y avait des emprunteurs mieux que d'autres, et les taux d'intérêts respectifs le montrent bien. Un emprunteur sur un crédit "subprime" emprunte à plus cher qu'un emprunteur sur un crédit "prime".

Par contre, après coup, vu les défauts de paiement, ils auraient dû payer bcp plus cher, voire ne pas pouvoir emprunter du tout.

Il faut plutôt chercher autour du pourquoi les banques leur ont prété, et on entre dans la titrisation, la transformation de maturité, et donc largement sur les questions des taux court artificiellement bas et des protections étatiques des banques.

Posté
"La vérité est que le crédit est déjà bien trop bon marché."

La vérité, c'est qu'il n'y a aucune preuve que la liberté bancaire soit épargnée de cycles, n'en déplaisent aux économistes autrichiens. La faute à une information trop imparfaite et insuffisante.

Le fait que les crises ne viennent pas uniquement des bulles liées à des taux trop bas n'empêche pas qu'elles naissent lorsque c'est le cas.

Dans le cas présent, il y a bien eu bulle (immobilière) avec une montée des prix qui reposait sur elle-même, et elle s'est développée pendant la période où les taux étaient bas.

Posté
Vous êtes un entrepreneur ambitieux mais vous n'êtes pas connu ni reconnu. Vous avez malgré tout besoin de fonds. Vous allez voir un banquier, celui-ci ne sait pas si votre projet est solide ou si ce n'est que de la poudre aux yeux. Puisqu'il ne vous connait guère, il vous fera payer un taux d'intérêt plus élevé que celui qu'il accorderait à un entrepreneur réputé : c'est ce qui se pratique dans la réalité. Ce renchérissement du coût du crédit est pour lui un moyen de s'assurer du risque moral, c'est donc un gage de sérieux.

Mais ce n'est pas fini. Il s'avère que les bons emprunteurs, ceux qui ont des projets peu risqués, sont très sensibles au coût du crédit. Dans le même temps, les mauvais emprunteurs, ceux qui ont des projets risqués, sont moins sensibles au coût du crédit. Il est évident que si vous avez un projet dont les rendements prévus seront inférieurs au coût du crédit, vous laisserez tomber.

Ainsi, le renchérissement du crédit chassera les bons emprunteurs, ne laissant que les plus risqués.

Et si ce phénomène se généralise, la société toute entière sera secouée par des faillites en cascades.

(…) Adopter le "100% gold", ce serait prendre le risque de vivre dans une économie en perpétuelle récession.

Je ne comprends pas très bien le raisonnement car si l'on suppose que les projets sûrs disparaissent, cela ne veut pas dire que le financement des projets "moins sûrs" seront plus importants dans l'économie et produiront un risque plus grand de faillite en cascade.

Ce qui est en question, c'est davantage le volume global du crédit / l'économie, non ?

Il y a deux possibilités :

- le volume global de crédit a diminué. Le volume lié au financement des opérations à risque est resté stable, tandis que celui lié aux opérations "sûres" a disparu. Mais le volume du crédit lié aux opérations à risque / l'ensemble de l'économie est resté le même. Dc pas + de risque.

- les gens voulant mettre leur argent sur le marché du crédit et non consommer, baisseront leurs prix face au recul global du crédit consécutif à la première hausse supposée. Dc retour à la situation initiale où tt allait bien…

Par ailleurs, les projets moins sûrs présentent également des perspectives de gains. On peut espérer que les échecs et les réussites s'équilibreront. Sauf évidemment s'ils sont liés ensemble à une bulle qui faussera les prévisions. Mais vous rejetez que la bulle explique les crises.

Quant à la dernière remarque, les économies basées sur le 100 % or n'ont pas vécu en perpétuelle récession que je sache.

Posté
Mais ce n'est pas fini. Il s'avère que les bons emprunteurs, ceux qui ont des projets peu risqués, sont très sensibles au coût du crédit. Dans le même temps, les mauvais emprunteurs, ceux qui ont des projets risqués, sont moins sensibles au coût du crédit. Il est évident que si vous avez un projet dont les rendements prévus seront inférieurs au coût du crédit, vous laisserez tomber.

Ainsi, le renchérissement du crédit chassera les bons emprunteurs, ne laissant que les plus risqués.

Affirmations gratuites sorties d'un chapeau ?

Souvent c'est plutôt une caution sur les biens personnels qui est demandé comme garantie, les banquiers sont quand même raisonnablement en concurence sur les taux et disposent de peu d'information.

Bref, ils demandent des fonds propres. Pas de fonds propres, pas de crédit.

La réponse néoclassique est la suivante : il faut promouvoir la création monétaire pour faire baisser les taux d'intérêts, tout en prenant garde à ce que cela ne génère pas d'inflation.

Il n'y a pas plus de raison de décider du prix du crédit que de celui du pain (plutôt moins même d'ailleurs). Tant à la hausse qu'a la baisse cette destruction du système des prix est une "présomption fatale".

A la limite je préfèrerais encore des taux trop élevés qui entraveraient à la marge le développement que des taux yoyos et parfois biens trop bas qui envoient des familles dans le murs à 150 km/h.

Adopter le "100% gold", ce serait prendre le risque de vivre dans une économie en perpétuelle récession.

De quoi parlez vous avec le "100% gold" ?

qu'est ce que le "non 100% gold" dans votre propos ? La réserve fractionnaire ? L'usage de fiat monnaie comme monnaie de base ? autre chose ?

Si vous affirmez que l'on ne peu pas se passez de Banque Centrale, c'est tout autant historiquement qu'intellectuellement faux, retournez bachoter.

Invité jabial
Posté
"La vérité est que le crédit est déjà bien trop bon marché."

La vérité, c'est qu'il n'y a aucune preuve que la liberté bancaire soit épargnée de cycles, n'en déplaisent aux économistes autrichiens. La faute à une information trop imparfaite et insuffisante.

On peut voir dans le marché bancaire une application du vieux principe de Gresham qui veut que les mauvaises informations chassent les bonnes, les mauvais emprunteurs chassant les bons.

Ce principe de Gresham qui prend la forme du phénomène d'anti-sélection, dont les effets sont le renchérissement du crédit conjugué à une extension des emprunteurs classés "high-risk", écrase les perspectives de croissance en décuplant les risques de faillite, et comme corollaire d'enfoncer la stupide théorie du cycle avec, au passage, tous ses adorateurs. Les autrichiens, toujours à côté de leurs pompes, à chercher désespérément l'inflation et la bulle du bout de leur petite lorgnette, qu'ils doivent se rendre à l'évidence. Y'a pas bulle. Pas d'inflation. Mais y'a récession. C'est bête. Il va falloir corriger les bouquins. Ou peut-être pas. Un dogme, ça ne meurt pas.

C'est Mises qui doit se retourner dans sa tombe.

Hayek ? Lui aussi avoir les oreilles qui sifflent. Lui qui clamait que seule et seulement l'inflation enclenche tout un paquet de mauvais investissements. Encore une niaiserie autrichienne.

Si l'information asymétrique ne permet pas aux banques de tirer les bonnes informations et de trier les bons des mauvais emprunteurs, la simple suppression des banques centrales et du monopole d'émission ne protègera en aucun cas des récessions à répétition, quoi qu'en pensent Saint Rothbard et ses apôtres.

Ce n'est pas Econoclaste qui me contredira :

http://econo.free.fr/index.php?option=com_…&codefaq=36

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Les diatribes c'est bon pour le journalisme sportif hein.

En économie il faut avancer un peu plus d'arguments, et éviter de ponctuer ses propos de jugements de valeur exprimés dans la plus parfaite condescendance.

Surtout quand on débarque.

Sinon, on risque de ne pas rester longtemps.

Apprend déjà à ne pas faire pipi sur la moquette, après on verra pour confronter nos théories. Moi je ne discute pas avec un type qui me parle comme ça chez moi, je lui montre la porte.

Posté
Bonjour,

J'ai une question pour les économistes libéraux.

Selon une théorie néoclassique, il existe des phénomènes de "sélection adverse", souvent considérés comme des défaillances de marché, régissant le marché bancaire.

Comment ça marche ?

Explication :

Vous êtes un entrepreneur ambitieux mais vous n'êtes pas connu ni reconnu. Vous avez malgré tout besoin de fonds. Vous allez voir un banquier, celui-ci ne sait pas si votre projet est solide ou si ce n'est que de la poudre aux yeux. Puisqu'il ne vous connait guère, il vous fera payer un taux d'intérêt plus élevé que celui qu'il accorderait à un entrepreneur réputé : c'est ce qui se pratique dans la réalité. Ce renchérissement du coût du crédit est pour lui un moyen de s'assurer du risque moral, c'est donc un gage de sérieux.

Mais ce n'est pas fini. Il s'avère que les bons emprunteurs, ceux qui ont des projets peu risqués, sont très sensibles au coût du crédit. Dans le même temps, les mauvais emprunteurs, ceux qui ont des projets risqués, sont moins sensibles au coût du crédit. . Il est évident que si vous avez un projet dont les rendements prévus seront inférieurs au coût du crédit, vous laisserez tomber

Preuve ?

Ainsi, le renchérissement du crédit chassera les bons emprunteurs, ne laissant que les plus risqués.

Et si ce phénomène se généralise, la société toute entière sera secouée par des faillites en cascades. Nul besoin d'une bulle financière ou d'un scénario de type "Austrian Business Cycle" pour provoquer des "cluster of errors".

La réponse néoclassique est la suivante : il faut promouvoir la création monétaire pour faire baisser les taux d'intérêts, tout en prenant garde à ce que cela ne génère pas d'inflation. Adopter le "100% gold", ce serait prendre le risque de vivre dans une économie en perpétuelle récession.

Avec des si, qu'est ce qu'on ne ferait pas ?

"La vérité est que le crédit est déjà bien trop bon marché."

La vérité, c'est qu'il n'y a aucune preuve que la liberté bancaire soit épargnée de cycles, n'en déplaisent aux économistes autrichiens. La faute à une information trop imparfaite et insuffisante.

On peut voir dans le marché bancaire une application du vieux principe de Gresham qui veut que les mauvaises informations chassent les bonnes, les mauvais emprunteurs chassant les bons.

Ce principe de Gresham qui prend la forme du phénomène d'anti-sélection, dont les effets sont le renchérissement du crédit conjugué à une extension des emprunteurs classés "high-risk", écrase les perspectives de croissance en décuplant les risques de faillite, et comme corollaire d'enfoncer la stupide théorie du cycle avec, au passage, tous ses adorateurs. Les autrichiens, toujours à côté de leurs pompes, à chercher désespérément l'inflation et la bulle du bout de leur petite lorgnette, qu'ils doivent se rendre à l'évidence. Y'a pas bulle. Pas d'inflation. Mais y'a récession. C'est bête. Il va falloir corriger les bouquins. Ou peut-être pas. Un dogme, ça ne meurt pas.

C'est Mises qui doit se retourner dans sa tombe.

Hayek ? Lui aussi avoir les oreilles qui sifflent. Lui qui clamait que seule et seulement l'inflation enclenche tout un paquet de mauvais investissements. Encore une niaiserie autrichienne.

Si l'information asymétrique ne permet pas aux banques de tirer les bonnes informations et de trier les bons des mauvais emprunteurs, la simple suppression des banques centrales et du monopole d'émission ne protègera en aucun cas des récessions à répétition, quoi qu'en pensent Saint Rothbard et ses apôtres.

Ce n'est pas Econoclaste qui me contredira :

http://econo.free.fr/index.php?option=com_…&codefaq=36

Donc ces dernieres annees, les taux d'interets, qui frisent ou sont carrement a zero, c'est encore trop chere ? Faut quoi alors, du moins 5% ?

Et ravi d'apprendre qu'il n'y a pas eu de bulle sur le secteur internet et dans l'immobilier. Tres interessant. Comme tu aimes les metaphores, je dirai qu'il faut vraiment etre coince dans le sous sol de l'Eglise de Scientologie depuis des annees pour ne pas en avoir entendu parler.

Aussi, a voir l'evolution du dollar…. l'evolution des prix… c'est hard de dire qu'il n'y a pas d'inflation.

Mouarfhahaha.

Try again. Ce fut trop facile, j'aimerai bien tomber sur un challenger serieux une fois. Juste pour le sport d'argumenter.

Posté

Ce phénomène est largement plus complexe que ce que certains se plaisent à croire.

Les banques préfèrent traiter avec des clients connus. Celles-ci pratiquent des taux préférentiels pour les riches entreprises jouissant d'une réputation, créant un biais entre le "faible" prix du crédit et les "gros" revenus dont disposent ces entreprises-là. Cela signifie que celui qui a le plus à perdre à la faillite du projet, c'est le banquier, puisque c'est lui qui supporte la plus grosse part de la perte. Les riches entreprises sont donc moins averses au risque (même en l'absence de la garantie des dépôts). Strahan admet que les riches entreprises fournissent moins de garanties et biens personnels en caution, parce que la taille de la firme constitue pour le banquier une mesure du risque de défaut. La capacité de négociation des grosses firmes est donc largement supérieure à celle des petites firmes, ce qui accroit les prises de risques. Ainsi, pour Jensen et Meckling, les perspectives de profits élevés conjugués au faible coût du crédit et des garanties suffisent à encourager les prises de risques : c'est ce qu'on appelle aussi "coûts d'agence".

D'autre part, le fait d'augmenter le coût du crédit pour tous les autres emprunteurs reviendrait tout simplement à augmenter le risque de défaut. En vérité, plus le taux est élevé, plus le risque associé est élevé puisqu'on est moins capable de rembourser (un projet "réaliste" ou "prudent", c'est-à-dire présentant un risque peu élevé ne tire pas forcément de gros profits, mais il a le mérite d'être sûr). C'est pourquoi les PME, par exemple, paient ce surcoût du fait de leur incapacité à communiquer des informations pertinentes (cf Nadine Levratto). De fait, le coût élevé du crédit (avec ou sans garantie financière) évince du marché les "petits" et "prudents" investisseurs.

Et contrairement à une idée reçue, ce n'est pas parce qu'un emprunteur présente des garanties financières que le projet devient rentable comme par magie. Weiss lui-même admet que l'exigence de garantie financière crée une "barrière" puisque ceux qui acceptent cette clause de contrat sont le plus souvent, les entrepreneurs les plus riches. Or, il s'avère que ce sont ceux-là même qui présentent l'aversion au risque la plus faible (même en l'absence de la garantie des dépôts).

Et ceci, du fait de leur pouvoir de négociation.

Enfin, le fait qu'un emprunteur accepte des taux élevés est peut-être le signe qu'il est imprudent. Puisqu'un emprunteur prudent est naturellement averse au risque, rien d'étonnant à ce que, face à une hausse des taux et l'exigence de garantie financière, celui-ci désiste. Ainsi, ceux qui empruntent à coût élevé sont sans doute ceux qui sont le moins averse au risque, donc, présentant le plus haut risque de défaut. Et le banquier ne doit sûrement pas l'ignorer.

Face à ce dilemme, il y a deux alternatives :

-la banque prête malgré le taux de risque élevé, ce qui implique une probabilité accrue du risque de "paquets d'erreurs".

-par crainte se subir l'aléa moral issu de la sélection adverse, elle prête moins, ce qui implique un niveau de prêts sous-optimal, d'où une baisse des investissements et des créations d'emplois entrainant alors une hausse du chômage. L'épargne ayant tendance à "dormir".

D'ailleurs, La question initiale me semble très mal posée. Il ne s'agit pas de savoir s'il faut promouvoir la création monétaire ou diriger les taux via les banques centrales, mais de savoir si les banques peuvent oui ou non corriger les asymétries informationnelles.

Bref. Si l'on récapitule, on constate que le faible coût du crédit, d'une part, pour les riches entreprises, encourage les prises de risque (même en l'absence de la garantie des dépôts), et d'autre part, que le fort coût du crédit, pour les autres, augmente le risque de défaut. Ainsi, de part et d'autres, le risque est accru, et ce, pour l'ensemble des investissements.

Il n'est donc pas définitivement prouvé que la "monnaie saine" débarrassée de l'étatisation, soit exempte de récessions. Dans ce cas, l'inflation et les bulles ne seraient pas les seuls vecteurs de crises.

Quoi qu'il en soit, si ce biais informationnel crée des "paquets d'erreurs", cela reste sans doute insuffisant pour générer des grosses récessions, mais c'en est peut-être pas très loin.

La solution pour éviter ce genre de scénario passe par la gestion de l'information des banques.

Sont-elles capables d'obtenir les bonnes informations pour chasser les projets risqués ?

Posté

Même sans la garantie des dépôts, les banques ne savent pas, en l'occurrence, que les grosses firmes dont elles accordent la confiance du fait de leur taille et de leur réputation abusent de cette confiance pour accroitre les prises de risques.

Sans la garantie des dépôts, elles tendent évidemment à éliminer tout risque associé au financement du projet, mais c'est seulement à la condition que le banquier a conscience de ce risque, et du fait que les grosses firmes abusent de cette confiance.

Posté

AJOUT :

Il existe plusieurs critères d'octroi d'un prêt.

Ils dépendent de l'activité de l'entreprise (à savoir si c'est une activité saisonnière ou non), du nombre de garanties apportées, de ses profits, de ses fonds propres, du nombre d'employés, de sa taille, de son âge, mais également si elle possède des machines et ordinateurs, des acquisitions en équipements, voire carrément un local fixe…

L'accumulation de tous ces éléments crée une barrière à l'accès au crédit pour les PME (et des micro-entreprises). Le problème, c'est que c'est dans les PME que naissent les innovations de demain, et qu'elles ne sont pas tellement averses au risque.

On comprend mieux la proposition de Beatriz Armendariz qui préconise la création de banques spécialisées dans le soutien du développement des projets d'avenir.

Posté
Il n'est donc pas définitivement prouvé que la "monnaie saine" débarrassée de l'étatisation, soit exempte de récessions. Dans ce cas, l'inflation et les bulles ne seraient pas les seuls vecteurs de crises.

Personne n'a promis un monde sans recession, a ma conaissance.

Quoi qu'il en soit, si ce biais informationnel crée des "paquets d'erreurs", cela reste sans doute insuffisant pour générer des grosses récessions, mais c'en est peut-être pas très loin.

Probablement moins systemique, moins violente, moins frequente.

La solution pour éviter ce genre de scénario passe par la gestion de l'information des banques.

Sont-elles capables d'obtenir les bonnes informations pour chasser les projets risqués ?

Pas seulement des banques, mais des emprunteurs aussi.

Invité jabial
Posté
Celles-ci pratiquent des taux préférentiels pour les riches entreprises jouissant d'une réputation

Ben oui, normal. Elles ne le font pas à cause d'un biais psychologique, mais parce que qu'objectivement, les défauts sont moindres. Le fait est que la vie est moins chère quand on est riche.

Cela signifie que celui qui a le plus à perdre à la faillite du projet, c'est le banquier, puisque c'est lui qui supporte la plus grosse part de la perte.

Et non. Non seulement le banquier est lui-même assuré, mais si une entreprise fait faillite, seul cas où il peut y avoir défaut, on ne peut pas vraiment dire qu'elle fait supporter sa perte par autrui !

D'autre part, le fait d'augmenter le coût du crédit pour tous les autres emprunteurs reviendrait tout simplement à augmenter le risque de défaut. En vérité, plus le taux est élevé, plus le risque associé est élevé puisqu'on est moins capable de rembourser (un projet "réaliste" ou "prudent", c'est-à-dire présentant un risque peu élevé ne tire pas forcément de gros profits, mais il a le mérite d'être sûr).

Mais qu'est-ce qui te fait croire que les banques ne prennent pas en compte le réalisme du projet avant de prêter ? Bien sûr, ce n'est pas la même chose si c'est un projet de création d'entreprise, un projet parmi 10, parmi 100, parmi 1000. Et c'est normal : dans le dernier cas, même si le projet échoue la banque sera payée.

Et contrairement à une idée reçue, ce n'est pas parce qu'un emprunteur présente des garanties financières que le projet devient rentable comme par magie.

Certes non, mais si l'emprunteur présente des garanties financières, l'échec du projet ne regarde pas la banque qui peut se rembourser quand même. De plus, d'une manière générale, la présence même de garanties financières démontre une réussite passée, et donc la capacité à mener à bien des projets dans le passé, ce qui, même si ce n'est pas une garantie pour le futur, est tout de même une sacrée indication.

Enfin, le fait qu'un emprunteur accepte des taux élevés est peut-être le signe qu'il est imprudent. Puisqu'un emprunteur prudent est naturellement averse au risque, rien d'étonnant à ce que, face à une hausse des taux et l'exigence de garantie financière, celui-ci désiste. Ainsi, ceux qui empruntent à coût élevé sont sans doute ceux qui sont le moins averse au risque, donc, présentant le plus haut risque de défaut. Et le banquier ne doit sûrement pas l'ignorer.

Il ne l'ignore pas mais il se rattrape sur la masse.

Il y a deux extrêmes : le crédit immobilier sur un immeuble de bureaux (garantie solide saisissable sans délai qu'il est impossible de soustraire au créancier), et le prêt "subprime" à des insolvables à 20-25% d'intérêts voire plus si c'est légal. Il n'y a aucun problème avec le prêt subprime en soi, le vrai problème c'est la gestion des défauts de paiement. Si on a une garantie valable elle doit être sévère et sans pitié pour éviter que l'emprunteur arbitre entre payer sa dette et s'acheter une télé HD (comme ça se fait en France avec les loyers d'habitation puisqu'il n'y a pas d'expulsion crédible à court ou moyen terme) ; on se paie sur la bête (la garantie) au besoin. Par contre, quand la garantie ne vaut plus rien (crise immobilière) il faut être très gentil avec l'emprunteur, sinon il se met en faillite personnelle et adieu Berthe. D'une manière générale, il ne faut pas vendre du variable déplafonné ; donner à quelqu'un un crédit qu'il pourra ou pas rembourser en fonction de conditions étrangères à sa propre situation, c'est tenter le diable et en plus c'est moralement discutable.

-la banque prête malgré le taux de risque élevé, ce qui implique une probabilité accrue du risque de "paquets d'erreurs".

-par crainte se subir l'aléa moral issu de la sélection adverse, elle prête moins, ce qui implique un niveau de prêts sous-optimal, d'où une baisse des investissements et des créations d'emplois entrainant alors une hausse du chômage. L'épargne ayant tendance à "dormir".

Non, tout ça est binaire et en plus tu fais comme si le crédit était le seul mode de financement. Moi si on me demande de financer un projet en prêtant de l'argent, même à 25%, je refuse net ; ce que je veux c'est des parts, avec une garantie que l'entrepreneur ne pourra pas faire un montage pour me priver des bénefs auxquels elles ouvrent droit.

D'ailleurs, La question initiale me semble très mal posée. Il ne s'agit pas de savoir s'il faut promouvoir la création monétaire ou diriger les taux via les banques centrales, mais de savoir si les banques peuvent oui ou non corriger les asymétries informationnelles.

Non, la question est : y a-t-il quelqu'un qui puisse arriver à un meilleur optimum que le crédit libre ? Et la réponse est non. Exiger la perfection c'est dire que son chien a la rage pour pouvoir le noyer.

La solution pour éviter ce genre de scénario passe par la gestion de l'information des banques.

Sont-elles capables d'obtenir les bonnes informations pour chasser les projets risqués ?

Pourquoi devraient-elles chasser les projets risqués ? Je rappelle que toute création d'entreprise est risquée en soi. Elles doivent (c'est-à-dire, elles ont intérêt à… mais ça les regarde) traiter les projets risqués avec un taux plus élevé, c'est tout. Et c'est ce qu'elles font en prêtant moins cher aux entreprises établies.

Posté

Un peu simpliste…

Les banques "mesurent" les risques en évaluant les critères, qui dépendent de la taille, de son passé, de ses équipements, fonds propres, actifs, garanties financières, etc.

Fonction de ça, elles accordent un faible taux aux entreprises côtées, moins averses au risque.

La naïveté, serait de croire qu'elles ne peuvent pas se lancer dans des projets risqués, asymétriquement à ce qu'elle a initialement annoncé à son banquier : problème d'agence et aléa moral, oblige.

On m'objectera sans doute que les banques peuvent pratiquer le monitoring, le screening, le credit scoring…

Mais ces techniques sont très imparfaites et insuffisantes, en plus d'être coûteuses.

Et de l'autre côté, on a des taux prohibitifs. Un "signal" pour le prêteur qui n'ignore pas que plus les taux sont hauts, plus il est difficile de rembourser, et que la seule motivation qui reste pour l'emprunteur, ce sont les rendements attendus, qui dépassent de beaucoup le coût du crédit car dans le cas contraire cela ne justifierait pas cette prise de risque. C'est dire que ça annonce déjà la couleur : projet très risqué et très rentable.

Pour éviter l'anti-sélection, la banque rationne le crédit pour éviter de financer les projets irréalistes.

L'épargne dort, avec toutes les conséquences que cela implique : pas d'investissements, pas de création d'emplois…

Les PME sont donc chassées du marché du crédit, et à l'opposé, celles qui présentent les garanties financières satisfaisantes, les riches entreprises, ne sont pas forcément peu averses au risque, ça a même tendance à être le contraire. Parce que le coût de l'endettement est faible pour ces entreprises là, d'où l'existence de coûts d'agence non négligeables. conséquence : projets hasardeux.

Même chose pour les autre "types" de financement. Les PME ont plus de mal à lever des fonds que les grandes firmes : effet "rendements d'échelle".

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