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Qui allait encore voir les films de Chabrol en 2010 ?


Invité rogermila

  

14 membres ont voté

  1. 1. Chabrol est-il compatible avec le libéralisme ?

    • Oui
      1
    • Non
      2
    • Je ne peux pas répondre, j'ai un harpon dans le prépuce.
      11


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Invité rogermila
Posté

Décédé ce dimanche à l'age de 80 ans, le cinéaste Claude Chabrol ne mérite pas, je pense tous les hommages dithyrambiques de la presse de droite comme de gauche ainsi que de leurs lecteurs.

Certes il bat des records de longévité dans la profession puisque déjà connu à la fin des années cinquante, il continuera dans les années 2000 à proposer presqu'un film par an, sans parler des téléfilms.

Mais quantité ne veut pas dire qualité. Surtout ces dernières années où entouré de quelques acteurs formant sa petite bande (Huppert, Gamblin ..) il fabriquait des produits ran plan plan avec des budgets très bon marché, mais en misant sur son nom pour attirer le spectateur.

Catalogué intello à promouvoir dans les ciné-clubs par "Les Cahiers du Cinema" à la fin des années 50 avec "les Cousins", il va trahir en cherchant à réaliser des films à but commercial (A double tour, Landru..) puis par paresse intellectuelle sombre dans le navet baclé (Marie Chantal contre docteur Kah, le tigre se parfume à la dynamite…) qui le verront rejeté par les critiques et l'intelligentsia sans pour autant qu'il rentre dans le clan des realisateurs commerciaux de l'epoque.

Au debut des années 70, il se spécialise dans la critique acerbe de la "bourgeoisie de province" avec "Que la bête meure", "La femme infidèle" et "le boucher" ou le gauchisme politicard dénonciateur ("Nada" et "les Noces Rouges" ) ou pro-MLF ('"Violette Nozière") mais ensuite il traverse une longue période très noire avec un rejet total de ces films par le public et surtout par les critiques qui le demolissent. "Docteur Popaul", "le Cheval d'Orgueil" et "les magiciens" sont même considérés comme des films honteux.

Il réussit à redresser la barre et retrouver l'estime du public avec la comédie lègère et "Inspecteur Lavardin" puis se faisant financer par l'ex-trotskiste Marin Karmitz propriétaire des salles MK2, lui même chasseur de subvention, il tournera de nombreux films avec Isabelle Huppert qui n'interesseront que le public bobo.

Posté
[…] Au debut des années 70, il se spécialise dans la critique acerbe de la "bourgeoisie de province" avec "Que la bête meure", […]

Dans ce film, il critiquait surtout les parvenus : la "bête" est un prolétaire devenu bourgeois mais qui a gardé les manières de sa première vie.

Sur la fin de sa vie, Chabrol capitalisait sur ses acquis mais, vu son âge, on peut difficilement lui en vouloir.

Qu'il repose en paix.

Posté
…Claude Chabrol ne mérite pas, je pense tous les hommages dithyrambiques…

Il cassait pas trois pattes à un canard. Mais de tous les cinémateux franchouilles issus de la Nouvelle Vague, c'était franchement le moins nullard et le plus regardable. Le boucher, par exemple, c'est vraiment bien. En plus, il était sympa et pas con.

Posté
Il cassait pas trois pattes à un canard. Mais de tous les cinémateux franchouilles issus de la Nouvelle Vague, c'était franchement le moins nullard et le plus regardable. Le boucher, par exemple, c'est vraiment bien. En plus, il était sympa et pas con.

:icon_up:

Posté
Il cassait pas trois pattes à un canard. Mais de tous les cinémateux franchouilles issus de la Nouvelle Vague, c'était franchement le moins nullard et le plus regardable. Le boucher, par exemple, c'est vraiment bien. En plus, il était sympa et pas con.

J'irai même jusqu'à dire que, sans réaliser des chefs-d'oeuvre impérissables, il attirait régulièrement du public et que ses films se laissaient regarder (surtout à la télé, certes, mais c'est mieux que les autres, qui sont inregardables tout le temps).

Posté

Jean Yanne était magnifique de cruauté dans "Le Boucher". Certaines de ses chroniques de la bourgeoisie provinciale sont des réussites, comme Les Fantômes du chapelier, d'après Simenon, avec Aznavour et un Serrault hanté par le crime. Il avait un vrai talent pour peindre les psychopathes. Je garderai un bon souvenir de Chabrol pour sa série télé Sueurs Froides, qui avait nourri dans mon enfance mon goût pour la série noire.

Invité rogermila
Posté
En plus, il était sympa et pas con.

C'est vrai qu'il avait beaucoup d'humour.

je ne sais pas si c'est vraiment de lui mais il aurait sorti

"Dans ce pays, maintenant, les pizzas arrivent plus vite que la police".

Mais ça ne suffit pas à faire un cineaste inoubliable.

dixit "LeMonde.fr"

Mort à l'âge de 80 ans, le cinéaste Claude Chabrol laisse derrière lui plus de 80 films.

Une somme que certains considèrent comme une véritable comédie humaine digne de celle de Balzac :icon_up: .

Posté

de tous les films que vous citez je n\'en ai vu aucun, je n\'ai donc probablement jamais vu un chabrol.

Petit cours de rattrapage pour les plus jeunes svp :icon_up:

La nouvelle vague c\'est ça ?

[youtube….

"a force de fouiller la merde, tu va te retrouver avec un crane de suppositoire" :doigt:

Posté
Petit cours de rattrapage pour les plus jeunes svp :icon_up:

La nouvelle vague c'est ça ?

Non, ça c'est plutôt "la qualité française" contre quoi c'est élevé la nouvelle vague.

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