Tremendo Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Il en existe une de taille : ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas.Si effectivement l'accident déclenche toute une série de conséquences positives dans l'économie, en donnant du taf aux ambulanciers, pompiers, etc., il se solde également par la destruction d'un ou plusieurs véhicules, l'endommagement d'une route, etc. Si jamais le conducteur s'en sort vivant, il devra se racheter une voiture. De même si à son domicile on lui casse une vitre : OK, cela donnera du travail au vitrier (donc augmentation du PIB de ce point de vue-là), mais les 200€ consacrés au remplacement de la vitre auraient eu une autre destination, achat de livres, de nourriture, épargne, etc. Et ça on ne le compte pas. En fait, c'est la même chose que "la prime à la casse" dans le domaine automobile : elle permet de réorienter artificiellement de l'argent vers ce secteur industriel, mais cela ne se traduit par aucune création de valeur. La raison fondamentale derrière tout cela : l'Etat, dans sa comptabilité nationale, ne considère que les flux, pas les stocks. En d'autres termes, là où une entreprise, pour connaître sa situation économique réelle, a besoin du compte de résultat ET du bilan, l'Etat lui ne considère que le compte de résultat. Et ça change absolument tout. +1
Kevinz Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Je parlais de similitude de fond et je maintiens que la remise en cause du PIB, avec un autre vocabulaire, est la même dans les deux cas. Oui. D'où mon casser des voitures c'est bien (logique keynésienne..), mais c'est ce mais que je trouvais intéressant. Il y a un mais maintenant: Casser des vitres c'est bien pour l'économie, mais [placer ici le truc keynésien bidon de votre choix]. Ils reconnaissent enfin que leur fantaisie n'est pas toujours drapée de rose, c'est déjà ça.
Yul Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Il en existe une de taille : ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas.La raison fondamentale derrière tout cela : l'Etat, dans sa comptabilité nationale, ne considère que les flux, pas les stocks. En d'autres termes, là où une entreprise, pour connaître sa situation économique réelle, a besoin du compte de résultat ET du bilan, l'Etat lui ne considère que le compte de résultat. Et ça change absolument tout. +++ 1 !
Chitah Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Paf, tu es devenu Hoppéen, bienvenu au club. Ah bon? Je croyais faire partie de la secte des adeptes du bon sens : dire "cette année j'ai gagné X, et j'ai dépensé Y" est une information intéressante, à condition que l'on connaisse aussi l'état Z du patrimoine total, afin de savoir si la situation s'est améliorée, dégradée, bref en quoi elle a changé. Et le débat sur les stocks mériterait d'être posé, puisqu'à la limite, on ne sait pas si 2000 milliards d'euros de dettes, plus d'autres joyeusetés, est quelquechose d'élevé, d'alarmant, ou de normal pour l'Etat français. Si demain par exemple, il cherchait à revendre les routes nationales, ça rapporterait combien? Bref, quel est l'état du patrimoine de l'Etat?
ShoTo Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Si demain par exemple, il cherchait à revendre les routes nationales, ça rapporterait combien? Bref, quel est l'état du patrimoine de l'Etat? C'est ce qui est en train de se faire, peut être pas pour les routes mais l'Etat se sépare de son patrimoine
Chitah Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 C'est ce qui est en train de se faire, peut être pas pour les routes mais l'Etat se sépare de son patrimoine Oui, j'ai entendu pas mal de choses concernant le patrimoine immobilier de l'Etat (dont certaines affaires concernant la vente d'un immeuble à un fonds d'investissement, puis son rachat par un autre ministère pour bien plus cher )
Dinsdale Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 L'action du vitrier me permet de ne pas me les geler et de permettre à ma vie de reprendre son cours habituel. Voilà ! Mais on ne peut pas dire que briser une vitre crée de la richesse. Comme l'a dit Poe d'une certaine manière, Bastiat fait référence à la richesse globale entre deux situations alors que nos sophistes de la surveillance émotionnelle parlent du "bien-être". Ces derniers considèrent les activités de réparation d'un dommage comme diminuant le bien être ce qui revient à dire que se soigner procurerait moins de satisfaction que de rester malade. Bastiat, quant à lui, combattait l'idée que devenir malade créait de la richesse globale alors que cela n'entraîne qu'un transfert de dépense vers un autre secteur et non un enrichissement global. Il va sans dire qu'il vaut mieux ne pas tomber malade du tout et s'acheter les essais de Vladimir Volkoff. Cependant, il est plus profitable au bien-être de choper une grippe que de dépenser son oseille dans les œuvres de Merleau Ponty.
Esperluette Posté 7 octobre 2010 Auteur Signaler Posté 7 octobre 2010 Il va sans dire qu'il vaut mieux ne pas tomber malade du tout Mais nous y viendrons. Le meilleur moyen pour vous de ne pas payer mes frais médicaux si je chope la grippe avec mes ptis poumons d'asthmatique, c'est de rendre obligatoire l'injection préventive via la force de l'Etat. Oups, j'ai égaré le bon de vaccination je crois.
Yul Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Mais nous y viendrons. Le meilleur moyen pour vous de ne pas payer mes frais médicaux si je chope la grippe avec mes ptis poumons d'asthmatique, c'est de rendre obligatoire l'injection préventive via la force de l'Etat. Oups, j'ai égaré le bon de vaccination je crois. Quand l'Etat cherche à injecter quelque chose, j'ai toujours l'impression que c'est une coloscopie.
Filibert Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Je pense que le but est de dire qu'on est meilleur que l'Allemagne. Admirez cet extrait du communiqué de presse : http://www.insee.fr/fr/publications-et-ser…tz_2010_web.pdf "En termes de PIB par habitant, les principaux pays européens et le Japon se situent environ 25 % en dessous du niveau observé aux États–Unis. Mais comme le rappelle le rapport, le PIB est un indicateur d’activité économique, plutôt qu’un indicateur de bien-être. En prenant en compte le revenu disponible net ajusté, comprenant les revenus effectivement perçus par les ménages résidents et les dépenses publiques en direction des ménages (éducation, santé, etc.), la France est mieux classée que l’Allemagne, l’Italie, le Japon, et fait jeu égal avec le Royaume-Uni (données 2007)."
Apollon Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Je pense que le but est de dire qu'on est meilleur que l'Allemagne. Admirez cet extrait du communiqué de presse : http://www.insee.fr/fr/publications-et-ser…tz_2010_web.pdf Bien vu
ernest Posté 7 octobre 2010 Signaler Posté 7 octobre 2010 Je pense que le but est de dire qu'on est meilleur que l'Allemagne. Admirez cet extrait du communiqué de presse : http://www.insee.fr/fr/publications-et-ser…tz_2010_web.pdf Tout à fait. Le but est de défendre l'Etat Providence et les services publics - qui apportent le bonheur aux foules, c'est bien connu. Et pour les autres indices macroéconomiques qui ne mettent pas la France sur un piédestal, c'est l'anti-américanisme typiquement français qui est derrière.
JackieV Posté 8 octobre 2010 Signaler Posté 8 octobre 2010 Tout à fait. Le but est de défendre l'Etat Providence et les services publics - qui apportent le bonheur aux foules, c'est bien connu. Et pour les autres indices macroéconomiques qui ne mettent pas la France sur un piédestal, c'est l'anti-américanisme typiquement français qui est derrière. Voilà. C'est tellement pathétique que j'en perds les mots. Déjà, pourquoi s'obstiner à vouloir mesurer le bien-être. Même si c'était mesurable, dans quel but?
Esperluette Posté 15 novembre 2010 Auteur Signaler Posté 15 novembre 2010 Le gouvernement veut mesurer le bonheur des Britanniques "En dépit des sévères coupes budgétaires annoncées, David Cameron veut qu'une mesure du bien-être anime sa politique", annonce le quotidien londonien. "Le gouvernement est sur le point de commencer à évaluer le bien-être psychologique et environnemental de la population. Le Royaume-Uni deviendrait l'un des premiers pays au monde à mesurer le bonheur", écrit-il. Le Premier ministre conservateur serait décidé à en faire le cœur de sa politique. La France et le Canada examinent des politiques analogues. http://www.courrierinternational.com/breve…es-britanniques
Hamster ancap Posté 15 novembre 2010 Signaler Posté 15 novembre 2010 Déjà, pourquoi s'obstiner à vouloir mesurer le bien-être. Même si c'était mesurable, dans quel but? Parce qu'une carte du monde incluant mesure (après on peut discuter du comment, bien sur) du bonheur et mesure du PNB sera toujours plus complète qu'une qui se limite au PNB. D'autres questions?
Yul Posté 16 novembre 2010 Signaler Posté 16 novembre 2010 Je pense que le but est de dire qu'on est meilleur que l'Allemagne. Admirez cet extrait du communiqué de presse : j'attends avec impatience un indice mesurant le foutage de gueule. Et en plus, il serait assez objectif: il suffirait de calculer le nombre de déclarations effectuées sur l'année par les membres du gouvernement, les syndicalistes ou les journalistes de quotidiens nationaux, et d'établir le taux d'affirmations parfaitement mensongères. Là ce soir j'ai entendu une andouille boudinée et frisée du gouvernement déclarer sur la télé publique (la 2 ou la 3 ? La 2 je crois, mais c'est difficile à dire) que l'an prochain on aurait la meilleure croissance des pays de l'OCDE, devant les Etats-Unis et l'Allemagne. Ou un truc dans le genre. Ce qui m'a frappé, c'est son aplomb. C'est le genre de type qui pourrait t'envoyer des clowns et des mimes à la moindre provocation, j'en ai froid dans le dos.
Rincevent Posté 16 novembre 2010 Signaler Posté 16 novembre 2010 Parce qu'une carte du monde incluant mesure (après on peut discuter du comment, bien sur) du bonheur et mesure du PNB sera toujours plus complète qu'une qui se limite au PNB. De même qu'une carte du monde incluant mesure de la taille de la bite ou des seins à côté du PNB. Après, il faut se demander si la différence entre les deux cartes en vaut la chandelle, ou bien si il serait plus productif, mettons, d'aller ranger ses chaussettes par ordre alphabétique de leur couleur.
Chitah Posté 16 novembre 2010 Signaler Posté 16 novembre 2010 Le gouvernement veut mesurer le bonheur des Britanniques"En dépit des sévères coupes budgétaires annoncées, David Cameron veut qu'une mesure du bien-être anime sa politique", annonce le quotidien londonien. "Le gouvernement est sur le point de commencer à évaluer le bien-être psychologique et environnemental de la population. Le Royaume-Uni deviendrait l'un des premiers pays au monde à mesurer le bonheur", écrit-il. Le Premier ministre conservateur serait décidé à en faire le cœur de sa politique. La France et le Canada examinent des politiques analogues. http://www.courrierinternational.com/breve…es-britanniques Personnellement, pour l'avoir écouté quelquefois s'exprimer, je pense qu'il est possible que quelquechose de bon sorte de cette initiative. David Cameron est un politique qui a l'air au moins largement moins con que la moyenne, si ce n'est même beaucoup plus profond et intelligent. Ce genre d'exercice peut se faire intelligemment, si on segmente bien les populations : senior, jeunes, actifs, familles, etc. avec des critères comme urbains/ruraux, etc. De même qu'une carte du monde incluant mesure de la taille de la bite ou des seins à côté du PNB. Après, il faut se demander si la différence entre les deux cartes en vaut la chandelle, ou bien si il serait plus productif, mettons, d'aller ranger ses chaussettes par ordre alphabétique de leur couleur. Il ne faut pas espérer qu'une telle étude fournisse des valeurs numériques. Le mieux, c'est de tirer les grands enseignements, avec des verbatim.
Rincevent Posté 16 novembre 2010 Signaler Posté 16 novembre 2010 Il ne faut pas espérer qu'une telle étude fournisse des valeurs numériques. Le mieux, c'est de tirer les grands enseignements, avec des verbatim. J'ai l'impression qu'une contrepèterie se cache dans ton propos…
Apollon Posté 16 novembre 2010 Signaler Posté 16 novembre 2010 J'ai l'impression qu'une contrepèterie se cache dans ton propos… C'est gore…
Esperluette Posté 17 novembre 2010 Auteur Signaler Posté 17 novembre 2010 Un Français sur cinq a traversé une période de «pauvreté» selon l'Insee SOCIETE - Selon un nouvel indicateur prenant en compte des indicateurs de «bien-être»… Plus d'un Français sur cinq a traversé une période de «pauvreté», selon un nouvel indicateur de l'Insee, qui ne s'arrête pas à la fiche de paie mais prend en compte d'autres aspects de la vie quotidienne, comme les privations alimentaires ou les difficultés de logement. «La pauvreté ne se réduit pas aux seuls revenus», a souligné Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee, en présentant à la presse l'édition 2010 de «France, portrait social» publié par l'institut. Dans la lignée du rapport du prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, qui recommande de compléter la croissance (évaluée par le PIB), par des indicateurs de «bien-être», prenant en compte des activités non-marchandes et des inégalité, l'Insee a forgé de nouveaux instruments. 22% des Français de plus de 16 ans touchés Le nouvel indicateur, «la pauvreté en conditions de vie», mesure les privations d'éléments de bien-être de la vie quotidienne: rentrent en compte les contraintes budgétaires (découverts bancaires), les retards de paiement (de loyers ou de factures), la consommation (possibilité de manger de la viande tous les deux jours, partir une semaine de vacances par an, acheter des vêtements neufs, recevoir), rencontrer des difficultés de logement. Au regard de ces critères, 22% des Français de plus de 16 ans ont connu entre les années 2004-2007 (durée de l'étude) au moins une année de pauvreté, souvent de manière temporaire notamment pour les ménages jeunes. Seuls 4% sont restés dans cet état durant les quatre années. «La pauvreté monétaire (disposer de moins de 950 euros par mois, ndr) touche 13% de la population», rappelle Stéfan Lollivier, directeur des études sociales à l'Insee, et «la pauvreté non monétaire» touche une population «équivalente», mais seuls 4% y restent de manière durable, souligne-t-il. Cette chute temporaire dans la pauvreté s'explique notamment par «une croissance, des gains de productivité et un pouvoir d'achat relativement faibles en France», qui renforcent les «aléas» et l'impact sur la consommation, souligne Jean-Philippe Cotis. Tous les pays industrialisé concernés Mais la France n'est pas seule dans ce cas, «dans tous les pays industrialisés il y a des aléas dans une vie professionnelle», qui sont «encore plus forts dans les pays anglo-saxons» où les gens «ont plus de mal à sortir de la pauvreté», souligne Jean-Philippe Cotis qui rappelle l'importance de la «redistribution» publique en France. Par ailleurs, l'Insee a esquissé un autre indicateur pour mesurer la «qualité de vie»: outre les conditions matérielles, il tient compte de l'état de santé, des conditions de travail, du niveau d'éducation, de la sécurité, et du «capital social», c'est-à-dire «la participation à la vie publique et les contacts avec les autres». Risque de dégradation Sans surprise, les personnes aux revenus faibles et les familles monoparentales* «sont les deux groupes qui ont la qualité de vie la plus dégradée» au regard de ces critères. Le risque de dégradation est nettement moindre pour le quart des Français les plus aisés. Mais, les revenus ne sont pas toujours déterminants, ainsi pour les personnes âgées la qualité de vie est dégradée par une moins bonne santé, de contacts moins nombreux. Selon une étude européenne (portant sur la période 2003-2007) et basée sur des données subjectives (le ressenti de la population), la France se situe dans la moyenne européenne pour la qualité de vie, loin derrière les pays scandinaves. Mais, en matière de cohésion sociale et d'intégration de groupes ethniques, elle décroche la plus mauvais note, après les Pays-Bas et l'Italie. © 2010 AFP http://www.20minutes.fr/article/623855/fra…ete-selon-insee * Ce qui n'est pas sans me rappeler ce témoignage m'ayant inspiré la question : mais pourquoi faire des petits sans garantir leurs droits économiques par mariage ou équivalent ?
Filibert Posté 24 mai 2011 Signaler Posté 24 mai 2011 L'OCDE a lancé un nouvel indicateur "Better Life" pour "compléter" le PIB (article de presse du Point : http://www.lepoint.f…-1334400_28.php ). http://www.oecdbetterlifeindex.org/ Sur la page France ( http://www.oecdbette…untries/france/ ), le classement selon différents indicateurs n'est pas inintéressant. - Par exemple, 5% de Français "reported falling victim to assault over the previous 12 months", contre 1,6% aux USA (mais le taux d'homicide est un des + élevés aux USA). - la France est plutôt dans la moyenne des indicateurs. Un problème de ce classement OCDE est que des pays "émergents" comme le Mexique, le Chili, l'Estonie, la Turquie font baisser la moyenne et rehaussent ceux qui parmi les pays développés sont mauvais. Bon, il y a des indicateurs un peu mauvais : - indicateur de gouvernance basé sur le taux de participation aux scrutins (quelle qu'en soit la fréquence) ce qui aboutit à classer la Suisse comme un pays très mauvais http://www.oecdbette…es/switzerland/ - "Household financial wealth", plus élevé en France qu'en Australie ou en Norvège !, car il ne prend pas en compte la dette (ou les fonds de pension) de l'Etat qui est une sorte de dette implicite des ménages. - "Household net disposable income" qui ne prend pas en compte la TVA et la parité de pouvoir d'achat (PPA). - etc. En tout cas, je trouve que c'est plutôt une bonne chose de renforcer la comparabilité dans une approche transparente, et de ne pas même utiliser le PIB (qui est un indicateur un peu vain) en prenant à la place le revenu et la richesse des ménages.
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