Aurel Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 C'est cela même. Ne négligez pas le contenu symbolique et la dimension sociale de l'acte du mariage. Passer devant un maire à la mairie pour le "mariage", pour beaucoup, c'est mieux que de se retrouver devant un juge dans un tribunal pour un "pacs" (nom vraiment horrible). Il serait tellement plus simple, quitte à conserver la dimension civile des unions, d'unifier les deux sous la dénomination "d'union civile" et laisser chacun libre de se marier ou non à l'église, à la mosquée, à la synagogue ou devant un pasteur gay.
neuneu2k Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Il serait tellement plus simple, quitte à conserver la dimension civile des unions, d'unifier les deux sous la dénomination "d'union civile" et laisser chacun libre de se marier ou non à l'église, à la mosquée, à la synagogue ou devant un pasteur gay. +100, a condition de ne pas lier les deux, cesser d'interdire le mariage a l'église/mosquée/en boite gay (ah tiens non, en boite gay, c'est déjà légal) a moins que "l'union civile" ne soit préexistante. Edit: on pourrait appeler ça la "séparation de l'église et de l'état", ça ferait classe comme nom.
Tremendo Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Ne négligez pas le contenu symbolique et la dimension sociale de l'acte du mariage. Passer devant un maire à la mairie pour le "mariage", pour beaucoup, c'est mieux que de se retrouver devant un juge dans un tribunal pour un "pacs" (nom vraiment horrible). Il serait tellement plus simple, quitte à conserver la dimension civile des unions, d'unifier les deux sous la dénomination "d'union civile" et laisser chacun libre de se marier ou non à l'église, à la mosquée, à la synagogue ou devant un pasteur gay. +100
Randian shithead Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Ne négligez pas le contenu symbolique et la dimension sociale de l'acte du mariage. Passer devant un maire à la mairie pour le "mariage", pour beaucoup, c'est mieux que de se retrouver devant un juge dans un tribunal pour un "pacs" (nom vraiment horrible). Il serait tellement plus simple, quitte à conserver la dimension civile des unions, d'unifier les deux sous la dénomination "d'union civile" et laisser chacun libre de se marier ou non à l'église, à la mosquée, à la synagogue ou devant un pasteur gay. Ah ben si on tombe dans le symbolique pur alors… Moi je ne répondais qu'à Tremendo qui parlait de la liberté de contracter entre adultes responsables. Mais dans ce cas, il s'agit simplement d'amender les modalités du pacs (passer devant le maire plutôt qu'un juge) et changer pacs en "union civile". Bon… Ceci dit, avec cette idée sur la force symbolique du mariage à la mairie, vous vous placez directement sous le coup de la critique d'Apollon.
Tremendo Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Ah ben si on tombe dans le symbolique pur alors… Moi je ne répondais qu'à Tremendo qui parlait de la liberté de contracter entre adultes responsables. Mais dans ce cas, il s'agit simplement d'amender les modalités du pacs (passer devant le maire plutôt qu'un juge) et changer pacs en "union civile". Bon… Ceci dit, avec cette idée sur la force symbolique du mariage à la mairie, vous vous placez directement sous le coup de la critique d'Apollon. Le PACS a tout de même des dispositions plus limitées qu'un contrat de "mariage" classique (héritage) quoiqu'assez étendu. Moi en fait je me fiche un peu du passage à la mairie, juste qu'un contrat d'"union civile" avec des dispositions obligeant mutuellement deux adultes consentants et leur descendance soit reconnu pour tout le monde (liberté contractuelle toussa). Pour la portée symbolique et l'appellation de mariage, effectivement c'est une autre histoire, j'en conviens.
Invité jabial Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Le PACS ne permet toujours pas la polygamie. Tant qu'on n'aura pas de polygames sur ce forum tout le monde s'en foutra, mais pour moi c'est une question de principe. Entre adultes consentants, tout doit être permis.
Chitah Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Le PACS ne permet toujours pas la polygamie. Tant qu'on n'aura pas de polygames sur ce forum tout le monde s'en foutra, mais pour moi c'est une question de principe. Entre adultes consentants, tout doit être permis. +1000. Si tu veux je veux bien être porte-parole des polygames.
neuneu2k Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Le PACS ne permet toujours pas la polygamie. Et l'union civile ne doit pas le faire non plus, il n'y a pas a 'permettre' la polygamie, juste avoir un mécanisme flexible pour déclarer des unions civiles diverses, et franchement, c'est surtout un problème a cause de la fiscalité sur les successions. Donc non, pas de ‘polygamie’, ça ne regarde pas l’état de savoir si c’est une commune monastique ou une secte avec un gourou et ses 30 femmes.
Chitah Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Il est quand même hallucinant ce débat. Au début j'avais l'impression que tout le monde ou presque était d'accord pour abolir le mariage d'Etat, mais maintenant je ne suis plus sûr de rien. Si on devait garder le mariage d'Etat, il paraissait de bon sens de répondre aux demandes des uns et des autres en l'ouvrant à tous. Mais apparemment cela en gêne plus d'un pour une raison que je trouve curieuse, il s'agirait d'un droit créance. Autrefois l'enseignement technique était interdit aux femmes, qui n'en n'avaient jamais bénéficié. Apparemment, ouvrir ces filières aux filles a donc consisté en la matérialisation d'un droit créance. J'avoue ne vraiment pas comprendre ce raisonnement, car si on l'applique à d'autres domaines, on tombe dans de curieuses situations.
Tremendo Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Il est quand même hallucinant ce débat. Au début j'avais l'impression que tout le monde ou presque était d'accord pour abolir le mariage d'Etat, mais maintenant je ne suis plus sûr de rien. Si on devait garder le mariage d'Etat, il paraissait de bon sens de répondre aux demandes des uns et des autres en l'ouvrant à tous. Mais apparemment cela en gêne plus d'un pour une raison que je trouve curieuse, il s'agirait d'un droit créance. Autrefois l'enseignement technique était interdit aux femmes, qui n'en n'avaient jamais bénéficié. Apparemment, ouvrir ces filières aux filles a donc consisté en la matérialisation d'un droit créance. J'avoue ne vraiment pas comprendre ce raisonnement, car si on l'applique à d'autres domaines, on tombe dans de curieuses situations. +1
neuneu2k Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Quand l'état intègre une institution, il la corromps, ce n'est pas une raison pour la corrompre encore plus mais ce n'est pas non plus une raison pour maintenir le statu-quo, la ou il y a une volonté forte de la population de conserver cette institution dans le giron de l'état il peut être pragmatique de souhaiter la corrompre dans le sens de plus de 'libertés' (sachant que si elle n'etait pas dans la sphère étatique la question ne se poserai pas) Mais dans ce cas précis, le conflit des interets de chacun mene naturellement a la libéralisation réelle. Pourquoi défendre une extension du domaine de l'état quand la solution de sa disparition sur ce domaine est plus facile a vendre ? Je peux défendre la séparation du mariage et de l'état autant pour libérer les choix que pour préserver l'institution, pourquoi en faire un choix exclusif qui lèse forcement un camp quand pour le coup la solution libérale est la meilleure pour tout le monde. Et pour être clair, non, la solution libérale n'est pas de 'permettre' a deux homos de prêter serment devant le portrait de Sarko au nom de la république (et vive la France !) mais d'admettre que ca ne regarde pas l'état, point barre. Ensuite, on peut étudier au cas par cas les problèmes d'heritage et d'adoption, mais ce ne sont pas des problèmes de 'Societe', juste une série de cas juridiques qui seraient certainement mieux traités si on les étudie au cas par cas que si on applique des règles universelles (donc toujours inadaptées)
Chitah Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Pourquoi défendre une extension du domaine de l'état quand la solution de sa disparition sur ce domaine est plus facile a vendre ? Déjà, je dirais que j'ai bien précisé que l'Etat devait sortir du mariage, de l'union civile, de tout ce qu'on veut, et même de beaucoup d'autres choses encore (on appelle cela "être anarcho-capitaliste" d'ailleurs). Ensuite, je ne vois pas vraiment en quoi le domaine de l'Etat est étendu si on autorise le mariage gay. Cela ne change rien du tout au périmètre de l'Etat. Je dirais même : qu'il y ait un million de mariages par an ou zéro, cela ne change rien : le mariage est étatisé. Je peux défendre la séparation du mariage et de l'état autant pour libérer les choix que pour préserver l'institution, pourquoi en faire un choix exclusif qui lèse forcement un camp quand pour le coup la solution libérale est la meilleure pour tout le monde. Encore une fois, j'espère que ce n'est pas à moi que tu écris cela, car je n'ai jamais dit cela. J'ai écrit ceci : Si on devait garder le mariage d'Etat, il paraissait de bon sens de répondre aux demandes des uns et des autres en l'ouvrant à tous. Mais apparemment cela en gêne plus d'un pour une raison que je trouve curieuse, il s'agirait d'un droit créance. De plus, je ne crois pas qu'on ait répondu à cette objection : Autrefois l'enseignement technique était interdit aux femmes, qui n'en n'avaient jamais bénéficié. Apparemment, ouvrir ces filières aux filles a donc consisté en la matérialisation d'un droit créance. J'avoue ne vraiment pas comprendre ce raisonnement, car si on l'applique à d'autres domaines, on tombe dans de curieuses situations. C'est le même raisonnement. Idéalement, il faudrait que l'Etat se retirer de l'instruction (de mon point de vue), mais bon, dans le monde réel ce n'est pas ce qui se passe. On peut difficilement soutenir qu'autoriser les filles à entrer dans l'enseignement technique serait illibéral quand même, non? Et pour être clair, non, la solution libérale n'est pas de 'permettre' a deux homos de prêter serment devant le portrait de Sarko au nom de la république (et vive la France !) mais d'admettre que ca ne regarde pas l'état, point barre. Dis donc, je crois que tout le monde est clair sur ce sujet, pas la peine de sortir l'arbalète à fatwas. En revanche, j'ai l'impression que tu instrumentalises le libéralisme en disant cela. Etre pour ou contre que le mariage d'Etat incorpore le cas gay n'est pas une question libérale, être libéral sur ce sujet c'est, comme tu le dis demander son abolition pure et simple. Mais si on n'a pas l'abolition, quid?
Invité jabial Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Si tu permets, l'arbalète à fatwas est strictement la propriété du Jabial © ® .
neuneu2k Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Etre pour ou contre que le mariage d'Etat incorpore le cas gay n'est pas une question libérale, être libéral sur ce sujet c'est, comme tu le dis demander son abolition pure et simple. Mais si on n'a pas l'abolition, quid? Ok, dans ce cas, on est d'accord, et je pense que c'est justement une occasion en or pour que les deux 'camps' de la kulturkampf se retrouvent dans une solution de désengagement de l'état, donc si on n'a pas l'abolition totale (bien entendu, faut pas rever), on peut pousser pour le remplacement du 'mariage républicain' par un PACS++, ce qui permet au moins un déengagement 'moral' de l'état, sinon son désengagement fiscal. Du coup, ceux qui s'en tapent de l'aspect moral et de l'institution ont ce qu'ils veulent, et ceux qui veulent préserver l'insitution ont les moyens de le faire, hors de l'état.
Chitah Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Si tu permets, l'arbalète à fatwas est strictement la propriété du Jabial © ® . C'est vrai! @neuneu2k : très bien, tu as indéniablement raison puisque je suis d'accord.
Esperluette Posté 28 juin 2011 Auteur Signaler Posté 28 juin 2011 la fiscalité sur les successions. Je me demande non sans amusement ce que deviendraient les élans vibrants sur le mariage plein de bisous et d'amooooûuûr consacré devant la sossiéteh si les ponctions successorales dégageaient de là. Maintenant, concernant les histoires de communauté de vie, un bon registre des contrats de mariage me convient, à la guise des ménages.
Invité jabial Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Je trouve qu'il est vraiment scandaleux de piquer de l'argent à la mort de quelqu'un. Tous les beaux discours sur l'égalité des chances n'y font rien ; quand j'entends dire que le fruit du labeur d'une vie de Monsieur Untel appartient de droit à tout le monde sauf à ceux à qui il veut le donner, je me sens timurien. Et de fait, à choisir entre deux maux, je préfère un monde où l'on assassine les pillards qu'un autre où ils prospèrent en toute impunité.
Apollon Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Ne négligez pas le contenu symbolique et la dimension sociale de l'acte du mariage. Passer devant un maire à la mairie pour le "mariage", pour beaucoup, c'est mieux que de se retrouver devant un juge dans un tribunal pour un "pacs" (nom vraiment horrible). Il serait tellement plus simple, quitte à conserver la dimension civile des unions, d'unifier les deux sous la dénomination "d'union civile" et laisser chacun libre de se marier ou non à l'église, à la mosquée, à la synagogue ou devant un pasteur gay. Abolir la reconnaissance que fait l'Etat du mariage et permettre tout contrat disposant de choses que seul le mariage peut faire actuellement a assurément un côté libéral en ce qu'il permet aux individus d'organiser les relations qu'ils souhaitent comme ils l'entendent. De l'autre, le propre d'une institution est de créer un ensemble de règles particulières tournées vers une fin, ces règles dérogeant au droit commun. Supprimer la consécration du mariage par le droit positif, en supprimer la spécificité fiscale et patrimoniale revient au final à attaquer l'institution. En d'autres termes, élargir le mariage et le supprimer revient au même. Il y a une critique libérale à faire contre l'affaiblissement des corps intermédiaires (Montesquieu), l'ingénierie sociale de l'Etat au détriment de mécanismes spontanés (Hayek), l'utopie d'une société batie sur le contrat qui suppose un rationalisme digne d'un homo economicus. Au fond ce débat renvoie à la définition du libéralisme, entre apologie de l'individu promééthéen et doctrine de limitation de l'Etat. Quand l'état intègre une institution, il la corromps Et ce processus de corruption a pour vecteur la volonté de bien faire et protéger. Ensuite, on peut étudier au cas par cas les problèmes d'heritage et d'adoption, mais ce ne sont pas des problèmes de 'Societe', juste une série de cas juridiques qui seraient certainement mieux traités si on les étudie au cas par cas que si on applique des règles universelles (donc toujours inadaptées) Une telle discussion au cas par cas me parait impossible. De plus il est éminement libéral de penser que notre sort dépende de règles impersonnelles plutôt que de volontés, arbitraires, peu prévisibles.
Rincevent Posté 28 juin 2011 Signaler Posté 28 juin 2011 Ensuite, on peut étudier au cas par cas les problèmes d'heritage et d'adoption, mais ce ne sont pas des problèmes de 'Societe', juste une série de cas juridiques qui seraient certainement mieux traités si on les étudie au cas par cas que si on applique des règles universelles (donc toujours inadaptées)Une telle discussion au cas par cas me parait impossible. De plus il est éminement libéral de penser que notre sort dépende de règles impersonnelles plutôt que de volontés, arbitraires, peu prévisibles. Neuneu2k plus nominaliste qu'Apollon, on aura tout vu.
neuneu2k Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Supprimer la consécration du mariage par le droit positif, en supprimer la spécificité fiscale et patrimoniale revient au final à attaquer l'institution. Oui et non, premierement, l'institution ne vaut plus rien dans les pattes de l'état, les gens se marient POUR les conséquences patrimoniales et fiscales, ou parce qu'ils sont obligés de passer par la pour avoir la 'permission' de se marier pour de bon (eg: pas a la mairie…). Deuxièmement, ce n'est pas parce que le 'mariage' disparaitrai de l'état civil qu'il ne serait pas possible d'en tenir compte dans des questions patrimoniales, ça ne serait plus un acquis incontestable et opposable en droit, mais un des éléments du dossier.
Apollon Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Neuneu2k plus nominaliste qu'Apollon, on aura tout vu. Ah tu dois confondre. Je suis un partisan ferme des universaux. Oui et non, premierement, l'institution ne vaut plus rien dans les pattes de l'état, les gens se marient POUR les conséquences patrimoniales et fiscales, ou parce qu'ils sont obligés de passer par la pour avoir la 'permission' de se marier pour de bon (eg: pas a la mairie…). C'est ce qu'on raconte pour la bonne raison que dire qu'on se marie pour la charge émotionnelle apparait mièvre. Je pense qu'aujourd'hui on se marie essentiellement pour des raisons symboliques quoiqu'on racontera souvent qu'on l'a juste fait pour économiser des sous. Deuxièmement, ce n'est pas parce que le 'mariage' disparaitrai de l'état civil qu'il ne serait pas possible d'en tenir compte dans des questions patrimoniales, ça ne serait plus un acquis incontestable et opposable en droit, mais un des éléments du dossier. Si le mariage disparait du code civil, il devient un simple contrat comme les autres alors qu'il vise à disposer des choses qui sont hors du commerce telles que les rapports sexuels, la descendance, l'affectation de patrimoines, des règles spéciales et automatiques de transmission etc. Ceci signifierait que toutes ces choses pourraient être librement échangées dans n'importe quel contrat ce qui permet de facto le mariage homo mais aussi la polygamie et divers contrats qui heurteraient la morale commune et l'ordre public. Ce qui conduit aussi à une judiciarisation du droit de la famille, ce qui élimine encore la spécificité de l'union hétérosexuelle, génératrice d'enfants, qui ont leur coût etc. Bref c'est àmha de la recomposition de la réalité au nom des grands principes, du rationalisme digne des Lumières.
Chitah Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Supprimer la consécration du mariage par le droit positif, en supprimer la spécificité fiscale et patrimoniale revient au final à attaquer l'institution. Non, pas du tout, c'est de l'intox. Le mot clé dans ta phrase est "spécificité", terme neutre qui masque pudiquement le mot "avantage" en réalité. Ici, l'Etat a donné un avantage au mariage il y a fort longtemps, proposer de le supprimer n'est pas attaquer l'institution, mais s'en désengager justement. Ton raisonnement faux est le même que celui de la cagnotte fiscale : l'Etat prévoir de perdre 50 milliards durant l'année, finalement il n'en perd que 45, il dispose donc d'une "cagnotte" de 5 milliards à claquer. En d'autres termes, élargir le mariage et le supprimer revient au même. Donc non, absolument pas. Enlever un avantage que d'autres institutions n'ont pas n'est pas désavantager, c'est revenir à la normale, à l'époque où l'Etat ne se mêlait pas de mariage. Il y a une critique libérale à faire contre l'affaiblissement des corps intermédiaires (Montesquieu), l'ingénierie sociale de l'Etat au détriment de mécanismes spontanés (Hayek), l'utopie d'une société batie sur le contrat qui suppose un rationalisme digne d'un homo economicus. Je suis bien d'accord, cependant cela ne s'applique pas au cas présent. Il ne s'agit pas d'ingéniérie sociale, mais du contraire justement : un désengagement de l'Etat. Enfin bref, je vois où se situe l'erreur de raisonnement au moins : la situation référence prise n'est pas la même pour tous. Un fonctionnaire parlera de crime si on lui dit qu'on va lui retirer ses avantages, c'est humain. Cependant, il doit se convaincre que sa situation est anormale, revenir à la raison.
neuneu2k Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 C'est ce qu'on raconte pour la bonne raison que dire qu'on se marie pour la charge émotionnelle apparait mièvre. Je pense qu'aujourd'hui on se marie essentiellement pour des raisons symboliques quoiqu'on racontera souvent qu'on l'a juste fait pour économiser des sous. Mouais, ceux qui se marient pour des raisons symboliques le font a l'église non ?
neuneu2k Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Si le mariage disparait du code civil, il devient un simple contrat comme les autres alors qu'il vise à disposer des choses qui sont hors du commerce telles que les rapports sexuels, la descendance, l'affectation de patrimoines, des règles spéciales et automatiques de transmission etc. Non, ce n'est pas parce que le mariage disparait du code civil qu'il devient un simple contrat, la descendance et l'affectation de patrimoines ont été séparés du mariage, c'est déjà fait ! Ceci signifierait que toutes ces choses pourraient être librement échangées dans n'importe quel contrat ce qui permet de facto le mariage homo mais aussi la polygamie et divers contrats qui heurteraient la morale commune et l'ordre public. Non, le fait de ne pas légiférer et codifier spécifiquement ne permet pas a tout contrat d'être valide, un contrat contraire a l'ordre public peut être annulé si je ne m’abuse. Ce qui conduit aussi à une judiciarisation du droit de la famille En effet, l'état civil et la codification ont étés des progrès parce qu’ils représentaient une jurisprudence adaptée au fil des siècles, tellement rodée qu’il était possible de codifier (et encore, sur l’aspect patrimonial, le mélange entre les règles locales diverses s’est bien passé, mais c’était risqué). Le fait est que cette codification n’est malheureusement plus adaptée aux modes de vies modernes, je suis le premier à le regretter, mais il ne faut pas se voiler la face ™, pour découvrir les meilleures solutions juridiques, extraire une nouvelle jurisprudence, il va bien falloir passer par une (re-)judiciarisation du droit de la famille.
Randian shithead Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Mouais, ceux qui se marient pour des raisons symboliques le font a l'église non ? Bof, être athée n'affranchit pas du sens dramatique symbolique.
Apollon Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Mouais, ceux qui se marient pour des raisons symboliques le font a l'église non ? Il ne faudrait pas oublier la sécularisation de la société. Non, ce n'est pas parce que le mariage disparait du code civil qu'il devient un simple contrat, la descendance et l'affectation de patrimoines ont été séparés du mariage, c'est déjà fait ! Seulement partiellement. Il reste diverses règles telles que la présomption de paternité, la responsabilité sur certains biens par exemple. Non, le fait de ne pas légiférer et codifier spécifiquement ne permet pas a tout contrat d'être valide, un contrat contraire a l'ordre public peut être annulé si je ne m’abuse. Qui décide des nouvelles frontières ? Le législateur non merci. Le juge ? Il faudrait une rangée de procès, sans parler du problème de légitimité. En effet, l'état civil et la codification ont étés des progrès parce qu’ils représentaient une jurisprudence adaptée au fil des siècles, tellement rodée qu’il était possible de codifier (et encore, sur l’aspect patrimonial, le mélange entre les règles locales diverses s’est bien passé, mais c’était risqué). Le fait est que cette codification n’est malheureusement plus adaptée aux modes de vies modernes, je suis le premier à le regretter, mais il ne faut pas se voiler la face ™, pour découvrir les meilleures solutions juridiques, extraire une nouvelle jurisprudence, il va bien falloir passer par une (re-)judiciarisation du droit de la famille. Argumentation intéressante. En effet le droit coutumier une fois inscrit se fossilise et devient progressivement inadapté. Une critique qui ne suffit pas à mon avis à faire du mariage civil une institution obsolète.
jubal Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Si le mariage disparait du code civil, il devient un simple contrat comme les autres Quelle drôle d’idée. Hors de France bien des gens se marie sans même notifier l’état, et ça n'a rien a voir avec un contrat comme les autres. En fait ce n'est meme pas vraiment un contrat, il n'y a d'ailleurs aucun papier d’écrit ou de signé. C'est plus important que ça.
neuneu2k Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Quelle drôle d’idée.Hors de France bien des gens se marie sans même notifier l’état, et ça n'a rien a voir avec un contrat comme les autres. En fait ce n'est meme pas vraiment un contrat, il n'y a d'ailleurs aucun papier d’écrit ou de signé. C'est plus important que ça. Voila, [catholique]ce n'est pas un contrat, c'est une alliance sacrée[/catholique].
Apollon Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Quelle drôle d’idée. Hors de France bien des gens se marie sans même notifier l’état, et ça n'a rien a voir avec un contrat comme les autres. En fait ce n'est meme pas vraiment un contrat, il n'y a d'ailleurs aucun papier d’écrit ou de signé. C'est plus important que ça. Je voulais dire : "pour l'Etat". Voila, [catholique]ce n'est pas un contrat, c'est une alliance sacrée[/catholique]. mmm je ne suis pas sur que les catholiques ne considèrent pas le mariage comme un contrat, en plus d'être une institution évidemment.
jubal Posté 29 juin 2011 Signaler Posté 29 juin 2011 Je voulais dire : "pour l'Etat". Ce qui nous intéressait c’était plutôt "pour le juge". Et le juge doit tenir compte de la réalité dans ses décisions, or le mariage fait partie de la réalité même quand il n’est pas célébré par l’état.
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