Aller au contenu

Conférence de Pascal Salin à Sciences Po Strasbourg le 17 novembre


Invité

Messages recommandés

Posté

Je trouve que c'est dommage qu'il ait fait quelques remarques comme : "la contagion ne peut pas exister" (oui, elle peut exister à mon sens, même si elle ne constitue pas une justification de l'interventionnisme, bien entendu),

C'est vrai, j'avais oublié cette phrase. Mais ce qu'il avait plus précisément dit c'était, il me semble : "dans le domaine financier, il n'y a pas de raison qu'il y ait plus de contagion qu'autre part. Quand une boucherie fait faillite, la boulangerie ne fait pas faillite auss" il Il y a eu beaucoup de bruit dans l'amphi à ce moment là, pas de doute que ça a dû en refroidir pas mal. J'ai trouvé des extraits dans Revenir au Capitalisme qui expliquent ça plus ou moins :

S'il y a une relation entre la crise financière et l'activité économique c'est bien évidemment parce que les investissements ou les achats de biens durables des individus ont été financés en très grande partie par des crédits et que ces crédits étaient eux-mêmes pour une large part des crédits d'origine- monétaire, c'est-à-dire des crédits fictifs. Lorsque la masse de ces crédits se rétrécit, les activités qui étaient ainsi financées se réduisent aussi nécessairement. Mais imaginons que le financement ait été fait uniquement au moyen de fonds propres ou de crédits correspondant à une épargne véritable, c'est-à-dire une épargne volontaire résultant d'une abstention de consommation. Il n'y aurait eu aucune raison pour que le montant de cette épargne fluctue de manière spectaculaire. Sa stabilité aurait assuré celle des activités qu'elle aurait financées.
On a en effet beaucoup parlé de « crise systémique» à propos de la crise financière et on laisse constamment entendre que l'intervention étatique est nécessaire dans le domaine monétaire et financier parce que les crises y seraient « par nature» systémiques. En réalité, il n'y a pas de raison pour que les difficultés soient davantage systémiques dans ce domaine que dans d'autres. Mais c'est surtout parce que les activités monétaires et financières sont très étroitement réglementées et contrôlées, parce que des règles et des comportements identiques sont imposés à tous les participants des marchés que l'on a l'impression de crises systémiques et que les crises effectivement deviennent systémiques! Si, par exemple, chaque banque avait eu le droit de choisir son propre ratio de fonds propres et ses propres normes comptables - ce qui devrait faire partie légitimement de leur droit à choisir une stratégie d'entreprise -, les banques auraient diversifié leurs situations et, par exemple, celles qui auraient choisi d'avoir un ratio de fonds propres important et des normes comptables satisfaisantes auraient été protégées d'une crise qui aurait pu frapper certaines autres. La réglementation supprime la responsabilité. Or la responsabilité est à la fois un principe moral et, par conséquent~ un principe d'efficacité.

Si on supprime la responsabilité de manière « systémique» - c'est-à-dire en l'imposant à tout un système, tel que le système financier -, sous prétexte de régulation globale, on détruit l'autorégulation qu'apporte nécessairement un système fondé sur la responsabilité et on crée les conditions

d'apparition de crises systémiques.

En fait, ce qu'il a voulu dire, c'est que le secteur financier ne devrait pas connaître et entrainer plus de contagion qu'un autre, dans la réalité c'est le cas mais seulement à cause des interventions étatiques. C'est discutable, certes.

les gens avec qui j'ai parlé ce matin se sont focalisés là-dessus ; ils en étaient tellement consternés qu'ils ont oublié tous les autres points abordés et c'est regrettable, car sa dénonciation des causes étatiques de la crise était claire et tapait là où ça fait mal.

Ah tiens c'est marrant j'ai pas du tout eu les mêmes réactions à la fin de la conférence et aujourd'hui. Déjà à la conférence le mec à côté de moi, qui était sympathisant UMP, était ébasourdie par ce qu'il a entendu dans le bon sens : il était frappé par la vérité du discours. J'ai discuté que rapidement, mais ça se trouve Salin par sa venue a peut être créé une nouvelle vocation libérale.

Tout à l'heure, avec un mec dont je connaissais pas l'orientation politique (mais probablement un socialiste de gauche vu certains trucs qu'il disait), on a un peu discuté de la conférence, et s'il n'était pas d'accord sur tout ("toutes les relations deviennent marchandes", "je préfère une gestion de l'Etat que par le privé qui ne cherche qu'à maximiser son profit", blablabla…), 1/ il a reconnu que finalement le libéralisme avait une vraie cohérence, que ce n'était pas le mal incarné comme c'est décrié à tort et à travers dans tous les sens (d'ailleurs c'est marrant, dès le début de la conférence Salin en a parlé : "le libéralisme est obsène en France, alors je vais faire une conférence obsène" rires dans la salle :mrgreen: ) 2/ il était complètement d'accord sur la nécessité du retour de la responsabilité : quand tu te plantes, t'assumes, tu n'attends pas que l'Etat vienne te sauver. C'est déjà un pas !

Enfin, j'ai proposé sur facebook d'envoyer Revenir au capitalisme en pdf à qui voulait et j'ai été agréablement surpris : 9 personnes me l'ont demandé !

Ainsi je persiste et je signe : c'est bien avec ce genre d'événement que le libéralisme avance de manière significative.

Une approche, certes pas la seule, est de faire monter le média que nous avons. Vous allez me dire, il monte très bien tout seul, mais en fait, il a beaucoup plus de chemin à parcourir que parcouru, et toute action individuelle pour le promouvoir fait la différence. Plus qu'on ne le pense.

Certes, c'est vrai. Sur twitter, je le fais autant que je peux, sur facebook c'est plus compliqué : à chaque fois que je partage quelque chose qui touche de près ou de loin avec le libéralisme, je me fais assaillir par des socialistes de touts bords, et j'en ai marre de me clasher avec mes potes. Donc ce que je fais c'est que je partage uniquement les posts que je fais sur mon blog, là étonnemment les gens sont plus "réceptifs" quand ça vient directement de moi, j'ai des personnes totalement anti libérales qui ont plusieurs fois été complètement d'accord avec certains articles que j'ai écris.

Pascal Salin a aussi dit que la consommation était toujours un acte de destruction et, bien que personne ne me l'ai fait remarquer, j'ai trouvé que là, il allait un peu loin. L'exemple des consommations intermédiaires pour un produit fini démontre bien le contraire. Après, c'était plus une maladresse qu'autre chose à mon avis. Ca n'enlève rien au propos général encore une fois.

Dans son livre Revenir au Capitalisme, voilà ce qu'il en dit :

L'idée moderne dominante selon laquelle il convient d'augmenter la consommation pour stimuler la croissance est une absurdité. Elle suppose implicitement que les ressources épargnées disparaissent de manière tragique, comme s'il existait une trappe à épargne, et qu'elles constitueraient donc un gaspillage de ressources. En fait, c'est exactement l'inverse qui est vrai: un acte de consommation est un acte de destruction de ressources, alors qu'un acte d'épargne est un acte de conservation des ressources. Un bien consommé n'existe plus et ne peut plus être disponible pour créer une satisfaction quelconque.

C'est vrai que c'est un peu fort.

Posté

Merci pour les passages, c'est effectivement déjà un peu plus clair (j'ai beaucoup regretté qu'il ne clarifie pas ce point hier soir). Comme je le disais, des personnes ont débattu avec moi et deux autres se sont avouées intéressées (ma voisine m'a demandé de lui faire passer "Libéralisme" en pdf, ce que j'ai fait ce matin). Tout à fait d'accord que c'est avec ce genre d'événements que l'on progresse et que l'on se fait connaître, mais je pense que la portée du propos libéral serait encore plus amplifiée si on commencait par secouer le mal progressivement en ne détournant pas automatiquement les gens (beaucoup de réactions hostiles en 4A et pas seulement en "Administrations Publiques"…).

D'ailleurs, je ne dirais pas non si tu pouvais aussi m'envoyer "Revenir au capitalisme" :)

Posté

N'empêche que la conf', ça faisait un peu cliché :

Y avait un libéral qui parlait de Rand, qui sur son PC avait des autocollants "Sarkozy/Madelin 2012", "REPUBLICAN – Because everyone cannot be on welfare", un autre qui approuvait vigoureusement de la tête à la moindre syllabe que prononçait Salin… Puis ensuite les vilains marxistes qui sortent de leur silence… :mrgreen:

Par contre vos amphis sont mal foutus, Salin était obligé d'être debout pendant 1h pour que tout le monde puisse le voir, c'était dommage pour lui quand même, à 72 ans…

Posté

N'empêche que la conf', ça faisait un peu cliché :

Y avait un libéral qui parlait de Rand, qui sur son PC avait des autocollants "Sarkozy/Madelin 2012", "REPUBLICAN – Because everyone cannot be on welfare", un autre qui approuvait vigoureusement de la tête à la moindre syllabe que prononçait Salin… Puis ensuite les vilains marxistes qui sortent de leur silence… :mrgreen:

Par contre vos amphis sont mal foutus, Salin était obligé d'être debout pendant 1h pour que tout le monde puisse le voir, c'était dommage pour lui quand même, à 72 ans…

Pour le Randien avec les autocollants, je vois très bien de qui il s'agit ; j'ai passé le reste de la soirée avec lui et quelques autres du groupe. Par contre, je crois que pour la personne qui appuyait vigoureusement de la tête les propos de M. Salin, ce devait être moi (ce n'est pas comme si on voyait des libéraux tous les jours à l'IEP). Enfin, moindre syllabe, tu exagères un peu, tu as bien vu que j'ai quelques objections :icon_biggrin:

Les cocos, on les attendait depuis le début. J'ai personnellement été supris qu'il y ait si peu d'hostilité en somme. Je m'attendais à une avalanche de mépris.

Les amphithéâtres, ne m'en parle pas… Les trois-quarts du bâtiment sont complètement insalubres. On a jamais de papier pour s'essuyer les mains et encore c'est quand il y a du savon. Les toilettes sont dégradées (et pleines d'autocollants écolo-cocos). Et encore tu n'as pas vu les pires salles…

Posté
D'ailleurs, je ne dirais pas non si tu pouvais aussi m'envoyer "Revenir au capitalisme" smile.gif

+1. :)

Posté

Mais Salin à raison. Consommer, c'est effectivement user et utiliser, donc détruire. Cette destruction peut générer un nouveau bien avec une valeur ajoutée, mais c'est une destruction, partielle, totale, sur le temps, etc…

Bien sûr, il faut savoir scinder une certaine valeur affetive des mots de leur sens objectif. Quand je plomyérise de l'éthylène pour faire du ployethylène, j'ai détruit l'éthylène, qui n'existe plus, mais j'ai créé quelque chose de bien plus utile pour un nombre incalculable d'applications.

Posté

D'ailleurs, je ne dirais pas non si tu pouvais aussi m'envoyer "Revenir au capitalisme" smile.gif

Fait !

+1. :)

En cours.

Si il y en a d'autres qui le veulent, envoyez moi votre adresse mail par MP, je vous l'envoie avec plaisir.

Posté

Merci, quand je pense que science pipo du coin c'est du genre:

Invitée : Valérie ROSSO-DEBORD, députée UMP de Meurthe et Moselle, déléguée adjointe au Projet 2012 de l’UMP auprès de Bruno LE MAIRE Thème : L’UMP, un parti résolument tourné vers l’avenir

:dentier:

Posté

Aucune idée, je suppose que la batterie était trop faible. Ce n'est pas moi qui me suis occupé de filmer la conférence.

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...