frigo Posté 10 mai 2017 Signaler Posté 10 mai 2017 C'est pas exactement de la poésie mais camus parle de l'artiste, de vérité et de liberté.
Jukebox Posté 26 juillet 2017 Signaler Posté 26 juillet 2017 Une partie de Fusées de Baudelaire : Révéler le contenu masqué Le monde va finir. La seule raison pour laquelle il pourrait durer, c'est qu'il existe. Que cette raison est faible, comparée à toutes celles qui annoncent le contraire, particulièrement à celle-ci : qu'est-ce que le monde a désormais à faire sous le ciel ? – Car, en supposant qu'il continuât à exister matériellement, serait-ce une existence digne de ce nom et du dictionnaire historique ? Je ne dis pas que le monde sera réduit aux expédients et au désordre bouffon des républiques du Sud-Amérique, – que peut-être même nous retournerons à l'état sauvage, et que nous irons, à travers les ruines herbues de notre civilisation, chercher notre pâture, un fusil à la main. Non ; – car ce sort et ces aventures supposeraient encore une certaine énergie vitale, écho des premiers âges. Nouvel exemple et nouvelles victimes des inexorables lois morales, nous périrons par où nous avons cru vivre. La mécanique nous aura tellement américanisés, – le progrès aura si bien atrophié en nous toute la partie spirituelle, que rien parmi les rêveries sanguinaires, sacriléges ou anti-naturelles des utopistes ne pourra être comparé à ses résultats positifs. Je demande à tout homme qui pense de me montrer ce qui subsiste de la vie. De la religion, je crois inutile d'en parler et d'en chercher les restes, puisque se donner encore la peine de nier Dieu est le seul scandale en pareilles matières. La propriété avait disparu virtuellement avec la suppression du droit d’aînesse ; mais le temps viendra où l'humanité, comme un ogre vengeur, arrachera leur dernier morceau à ceux qui croiront avoir hérité légitimement des révolutions. Encore, là ne serait pas le mal suprême.L'imagination humaine peut concevoir, sans trop de peine, des républiques ou autres Etats communautaires, dignes de quelque gloire, s'ils sont dirigés par des hommes sacrés, par de certains aristocrates. Mais ce n'est pas particulièrement par des institutions politiques que se manifestera la ruine universelle, ou le progrès universel ; car peu m'importe le nom. Ce sera par l'avilissement des cœurs. Ai-je besoin de dire que le peu qui restera de politique se débattra péniblement dans les étreintes de l'animalité générale, et que les gouvernants seront forcés, pour se maintenir et pour créer un fantôme d'ordre, de recourir à des moyens qui feraient frissonner notre humanité actuelle, pourtant si endurcie ? – Alors, le fils fuira la famille, non pas à dix-huit ans, mais à douze, émancipé par sa précocité gloutonne ; il la fuira, non pas pour chercher des aventures héroïques, non pas pour délivrer une beauté prisonnière dans une tour, non pas pour immortaliser un galetas par de sublimes pensées, mais pour fonder un commerce, pour s'enrichir, et pour faire concurrence à son infâme papa, – fondateur et actionnaire d'un journal qui répandra les lumières et qui ferait considérer le Siècle d'alors comme un suppôt de la superstition. – Alors, les errantes, les déclassées, celles qui ont eu quelques amants, et qu'on appelle parfois des Anges, en raison et en remerciement de l'étourderie qui brille, lumière de hasard, dans leur existence logique comme le mal, – alors celles-là, dis-je, ne seront plus qu'impitoyable sagesse, sagesse qui condamnera tout, fors l'argent, tout, même les erreurs des sens ! – Alors, ce qui ressemblera à la vertu, – que dis-je, – tout ce qui ne sera pas l'ardeur vers Plutus sera réputé un immense ridicule. La justice, si, à cette époque fortunée, il peut encore exister une justice, fera interdire les citoyens qui ne sauront pas faire fortune. – Ton épouse, ô Bourgeois ! ta chaste moitié, dont la légitimité fait pour toi la poésie, introduisant désormais dans la légalité une infamie irréprochable, gardienne vigilante et amoureuse de ton coffre-fort, ne sera plus que l'idéal parfait de la femme entretenue. Ta fille, avec une nubilité enfantine, rêvera, dans son berceau, qu'elle se vend un million. Et toi-même, ô Bourgeois, – moins poëte encore que tu n'es aujourd'hui, – tu n'y trouveras rien à redire ; tu ne regretteras rien. Car il y a des choses dans l'homme, qui se fortifient et prospèrent à mesure que d'autres se délicatisent et s'amoindrissent, et, grâce au progrès de ces temps, il ne te restera de tes entrailles que des viscères ! – Ces temps sont peut-être bien proches ; qui sait même s'ils ne sont pas venus, et si l'épaississement de notre nature n'est pas le seul obstacle qui nous empêche d'apprécier le milieu dans lequel nous respirons !Quant à moi qui sens quelquefois en moi le ridicule d'un prophète, je sais que je n'y trouverai jamais la charité d'un médecin. Perdu dans ce vilain monde, coudoyé par les foules, je suis comme un homme lassé dont l'œil ne voit en arrière, dans les années profondes, que désabusement et amertume, et devant lui qu'un orage où rien de neuf n'est contenu, ni enseignement, ni douleur. Le soir où cet homme a volé à la destinée quelques heures de plaisir, bercé dans sa digestion, oublieux – autant que possible – du passé, content du présent et résigné à l'avenir, enivré de son sang-froid et de son dandysme, fier de n'être pas aussi bas que ceux qui passent, il se dit, en contemplant la fumée de son cigare : Que m’importe où vont ces consciences ? Je crois que j'ai dérivé dans ce que les gens du métier appellent un hors-d’œuvre. Cependant je laisserai ces pages, – parce que je veux dater ma colère.
Bézoukhov Posté 3 septembre 2017 Signaler Posté 3 septembre 2017 Tiens, vous faîtes comment pour lire de la poésie ? Parce que j'ai beau essayer, comme un livre, à la suite et en lisant, ça m'ennuie :D.
frigo Posté 3 septembre 2017 Signaler Posté 3 septembre 2017 Essais çà peut être? http://www.wikipoemes.com/poemes/tristan-corbiere/lamericaine.php
Johnnieboy Posté 4 septembre 2017 Signaler Posté 4 septembre 2017 Le 03/09/2017 à 16:34, Bézoukhov a dit : Tiens, vous faîtes comment pour lire de la poésie ? Parce que j'ai beau essayer, comme un livre, à la suite et en lisant, ça m'ennuie :D. Expand J'ouvre au hasard le recueil et je lis le poème présenté. Si ça ne me plaît pas, j'en essaie un autre. Souvent, je préfère les poèmes relativement courts pour commencer.
Bézoukhov Posté 4 septembre 2017 Signaler Posté 4 septembre 2017 Mmmmh, faudrait que j'évite de les lire sur tablette en effet :).
(V) Posté 12 septembre 2017 Signaler Posté 12 septembre 2017 Le 09/08/2009 à 16:16, zyggy a dit : Et vous? Expand NGC 224, Ito Naga https://www.amazon.fr/NGC-224-Ito-Naga/dp/2841161862/
frigo Posté 16 novembre 2017 Signaler Posté 16 novembre 2017 I loafe and invite m'y soul; I lean and loafe at my ease observing a spear of winter grass.
frigo Posté 23 janvier 2018 Signaler Posté 23 janvier 2018 . Depuis Racine, la poésie n’a pas progressé d’un millimètre. Elle a reculé. Grâce à qui ? aux Grandes-Têtes-Molles de notre époque. Grâce aux femmelettes, Châteaubriand, le Mohican-Mélancolique ; Sénancourt, l’Homme-en-Jupon ; Jean-Jacques Rousseau, le Socialiste-Grincheur ; Anne Radcliffe, le Spectre-Toqué ; Edgar Poë, le Mameluck-des-Rêves-d’Alcool ; Mathurin, le Compère-des-Ténèbres ; Georges Sand, l’Hermaphrodite-Circoncis ; Théophile Gautier, l’Incomparable-Épicier ; Leconte, le Captif-du-Diable ; Goethe, le Suicidé-pour-Pleurer ; Sainte-Beuve, le Suicidé-pour-Rire ; Lamartine, la Cigogne-Larmoyante ; Lermontoff, le Tigre-qui-Rugit ; Victor Hugo, le Funèbre-Échalas-Vert ; Misçkiéwicz, l’Imitateur-de-Satan ; Musset, le Gandin-Sans-Chemise-Intellectuelle ; et Byron, l’Hippopotame-des-Jungles-Infernales.
frigo Posté 23 janvier 2018 Signaler Posté 23 janvier 2018 Une interprétation de Villon moins connue, je trouve que Souchon a tapé très juste , peut être l'interprétation la plus mélodieuse pour moi.
frigo Posté 30 janvier 2018 Signaler Posté 30 janvier 2018 en Un Loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde. L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire Loup l'eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le Mâtin était de taille A se défendre hardiment. Le Loup donc l'aborde humblement, Entre en propos, et lui fait compliment Sur son embonpoint, qu'il admire. "Il ne tiendra qu'à vous beau sire, D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien. Quittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont misérables, Cancres, hères, et pauvres diables, Dont la condition est de mourir de faim. Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée : Tout à la pointe de l'épée. Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. " Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ? - Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens Portants bâtons, et mendiants ; Flatter ceux du logis, à son Maître complaire : Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons : Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse. " Le Loup déjà se forge une félicité Qui le fait pleurer de tendresse. Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé. "Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose. - Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché De ce que vous voyez est peut-être la cause. - Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ? - Il importe si bien, que de tous vos repas Je ne veux en aucune sorte, Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. " Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.
frigo Posté 3 février 2018 Signaler Posté 3 février 2018 Quand j’habitais Alger, je patientais toujours dans l’hiver parce que je savais qu’en une nuit, une seule nuit pure et froide de février, les amandiers de la vallée des Consuls se couvriraient de fleurs blanches. Je m’émerveillais ensuite de voir cette neige fragile résister à toutes les pluies et au vent de la mer. Chaque année, pourtant, elle persistait, juste ce qu’il fallait pour préparer le fruit. Albert Camus
frigo Posté 3 février 2018 Signaler Posté 3 février 2018 Mais où sont les vertus conquérantes de l’esprit ? Le même Nietzsche les a énumérées comme les ennemis mortels de l’esprit de lourdeur. Pour lui, ce sont la force de caractère, le goût, le « monde », le bonheur classique, la dure fierté, la froide frugalité du sage. Ces vertus, plus que jamais sont nécessaires et chacun peut choisir celle qui lui convient. Devant l’énormité de la partie engagée, qu’on n’oublie pas en tout cas la force de caractère. Je ne parle pas de celle qui s’accompagne sur les estrades électorales de froncements de sourcils et de menaces. Mais de celle qui résiste à tous les vents de la mer par la vertu de la blancheur et de la sève. C’est elle qui, dans l’hiver du monde, préparera le fruit. (1940) in L’été *
frigo Posté 5 février 2018 Signaler Posté 5 février 2018 J'improvise, des mots mystérieux me viennent comme ça, je suis un poète que veux-tu Et parfois, dans le simple pétale d'une fleur, je perçois l'écho lointain de la vérité, mais les mots sont impuissants, seul le langage de l'énergie pure pourrait en rendre compte gfxcjghvkbjln;ok;m/njbhkgcxzexd Soudain, le titre de ce fil me revient, "la mauvaise monnaie chasse la bonne", encore une mystérieuse combinaison de mots... Des images du XIXe siècle surgissent... Tout était si parfait, tout aurait pu continuer ainsi pendant 10.000 printemps... Mais une hydre hideuse émerge de la Seine, l'hydre étatiste à 83 têtes... Les images se troublent dans mon esprit, il fait si sombre... Je... Le pétale... Il... (V)
frigo Posté 8 mars 2018 Signaler Posté 8 mars 2018 Je viens de découvrir l'abbaye de Thélène de Rabelais, considéré comme une des premières utopies anarchiste, savoureux.
frigo Posté 6 avril 2018 Signaler Posté 6 avril 2018 L'hymne aux mathematiques du noir riant démesuré Lautréamont.
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