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Expliquer la boucherie Charlie Hebdo à son enfant


chameau

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Ce qui est bien avec les tatouages les piercings c'est que c'est un rapide moyen d'évaluation intellectuelle et culturelle, ça facilite le tri.

Posté

La question qu'il faudrait poser c'est ;

Si la vie après la mort existe, est ce que les auteurs pensent qu'ils ont eu raison de publier les caricatures... ?

Je suis bouddhisite, laïque, mais j'ai lu un très bon sermon:

 

 

 

Sermon sur les attentats, par l'abbé Diradourian.

Dimanche 11 janvier 2015, Saint-Laurent, Baptême du Seigneur

Chers Amis,

Vous me permettrez, car les circonstances présentes l’exigent, de ne pas parler ce matin du Baptême du Seigneur, mais de relire plutôt avec vous, à la lumière de l’Évangile, les événements de ces derniers jours. Et vous accepterez que je le fasse un peu longuement…

Ce n’est pas au prêtre, qui peut par ailleurs, comme chacun de vous, nourrir ses propres analyses, d’exposer en chaire une synthèse politique ou stratégique. Cela, espérons-le, sera fait sans tarder par des gens compétents qui devront aller plus loin, plus profond, que ne vont slogans.

Notre devoir à nous, chrétiens, est plutôt, comme le dit saint Paul, de « ne juger de rien avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres », autrement dit : de garder intacte la sérénité que procure la foi, et de porter sur les peurs de l’humanité un regard différent, complémentaire de celui du monde : celui de l’Évangile.

En cela, nous serons aidés, je crois, par un texte capital de saint Jean, que nous avons lu la semaine dernière. Écoutons-le à nouveau, car il nous livre la substance et l’éclairage propres de l’Évangile : « Si quelqu’un dit : “J’aime Dieu”, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un

menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. Et voici le commandement que nous tenons de lui : celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère » (1 Jn 4).

Ce texte est adressé aux premiers chrétiens, mais il vaut aussi pour nous comme pour tout homme religieux, c’est-à-dire quiconque détermine sa vie par rapport à Dieu, comme le font les fidèles de l’islam. Il pousse les uns et les autres, tous ceux qui croient en Dieu, à un examen de conscience salutaire quant au possible mensonge dans la religion.

Le problème, ici, n’est pas de définir quelle est la vraie religion, ou quelle est la valeur objective de telle ou telle religion. On a le droit d’y réfléchir, de le mesurer, même si « c’est le Seigneur, au bout du compte, qui mettra en lumière ce qui est caché dans le cœur des hommes. »

La question est ici d’examiner notre conscience religieuse, le bonté subjective de la religion, or le seul critère vraiment incontestable et, je crois, admissible par tous, en est celui que pose saint Jean : « Si quelqu’un dit : “J’aime Dieu”, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. »Manifestement, les criminels de ces derniers jours, et les milliers d’autres qui partagent leur combat, ont fait mentir leur religion puisqu’ils ont prétendu aimer Dieu, en tout cas lui obéir, et qu’ils ont tué leurs frères.

Il y a sans doute, dans l’histoire, beaucoup de chrétiens, de juifs, de musulmans, de païens qui ont pu faire mentir leur religion. Mais ce n’est pas d’abord la religion en tant que telle qui est en cause, même si telle ou telle peut avoir dans son essence des germes plus actifs de violence ou de mort. C’est l’homme, d’abord, la conscience personnelle de

chaque fidèle, qui fait « mentir » la religion toutes les fois qu’il n’aime pas son frère.

En conséquence, si, comme de toute part on nous y invite, nous voulons n’accuser personne, ne « stigmatiser » personne, la seule chose à faire, honnêtement, courageusement, puisque les faits sont malheureusement là, c’est de rechercher en nous-mêmes le coupable.

Pour nous aider à cet examen de conscience collectif – car chacun garde la responsabilité de son examen personnel –, je me transporte avec vous vers une période antérieure de l’histoire occidentale, semblable à la nôtre en bien des points : vers ce quatrième siècle de notre ère qui a vu le grand édifice de la « paix romaine », de la civilisation de Rome, frappé en son cœur par ceux qu’on appelait alors les « barbares ».

À la fin de ce siècle-là, alors que la Rome devenue chrétienne était victime de plus en plus souvent des exactions et des raids terrorisants des Huns et des Goths, voici ce qu’écrivait saint Jérôme : « Nos péchés sont la cause de la puissance des Barbares, et nos vices, de la défaite des armées romaines ».

C’est sans doute difficile à entendre pour nous aujourd’hui ! Alors, tâchons de comprendre en quoi nos vices seraient la cause de la puissance actuelle des barbares.

Je me souviens ici d’un petit livre prophétique du cardinal RATZINGER à l’approche de l’an 2000 où il expliquait, avec la très grande hauteur de vue qu’on lui reconnaît, que le principal motif du terrorisme islamique n’était pas intrinsèque à cette religion, mais qu’il provenait du « mépris croissant qui se développe [dans l’islam] à l’égard du refoulement des

principes moraux et religieux dans le domaine purement privé, comme à l’égard d’une organisation de la vie publique où seul l’agnosticisme moral et religieux passe pour admissible.»

La cause du mal n’est pas dans la religion en tant que telle, ou dans une violence qui serait par hypothèse constitutive de l’islam, quand bien même l’islam est au cœur de la plupart des guerres actuelles.

La cause de ce terrorisme, en tout cas lorsqu’il frappe l’Occident, c’est que nous sommes devenus toujours plus, aux yeux de ces hommes, une humanité méprisable et éliminable parce que campée fièrement dans le refus de Dieu.

N'en doutons pas, ce qui a été visé par le terrorisme, ces derniers jours, et qui l’attisera encore, ce ne sont pas les grands principes philosophiques : la liberté d’expression, la démocratie, etc.

C’est bien plutôt l’exemple qu’offre à ses yeux un monde occidental qui a placé, au sommet de ses principes, la mise à l’écart de Dieu dans la vie de l’homme et de la société, avec les conséquences qui en découlent : le silence sur la religion imposé dans les écoles laïques, cette « laïcité » qui désigne, en tout cas en France, le refoulement dédaigneux de la religion dans le domaine privé, d’après le préjugé tenace chez les bien-pensants

que la religion s’oppose au progrès et à l’émancipation de l’homme.

Sont visés aussi la déconstruction, pierre par pierre, loi après loi, d’une société traditionnelle fondée sur des principes qui s’imposent à l’homme de plus haut que de lui-même, et visées aussi les manifestations concrètes de cette déconstruction : le relativisme moral avec la canonisation médiatique de comportements déviants, la critique des cultes et des traditions religieuses, la légèreté arrogante avec laquelle on ridiculise l’histoire et les figures fondatrices des religions, le mépris des liens familiaux et communautaires, et finalement le sentiment, que nous partageons nous aussi, que ce monde matérialiste et jouisseur est incapable de procurer, aux jeunes surtout, un sens à leur existence, un idéal spirituel ou religieux qui transcende le seul bien-être individualiste.

Tout cela provoque chez les théoriciens de l’islam radical, et chez les hommes dont ils arment le bras, hommes brutaux sans culture ni conscience mais aux grands idéaux dévoyés, un immense mépris à l’égard d’un Occident qui se moque de Dieu.

On devra alors en tirer la conséquence que la fuite en avant vers « plus de laïcisme », qu’on nous présente comme le remède miracle à l’obscurantisme, ne pourra que jeter toujours plus d’huile sur ce feu ! Car « nos péchés sont bien la cause de la puissance des Barbares, et nos vices, de la défaite de Rome ! »

Ne soyons pas de ceux, que moquait BOSSUET, qui, à grand renfort d’indignation et de pancartes, « déplorent les effets dont ils chérissent les causes » ! Mieux vaut s’interroger soi-même, sans juger personne, et se demander, chacun : Dieu, la prière, occupent-il dans notre vie de chrétiens français autant de place qu’ils tiennent dans une modeste

famille musulmane de nos banlieues ? Sommes-nous capables d’autant d’attentions à l’égard des nôtres, de notre famille, de nos frères d’Église, de nos anciens, de nos vieillards, d’autant de respect qu’on en trouve dans maintes familles musulmanes ?

Sommes-nous capables, lorsque nous passons devant un calvaire ou que sonne la cloche, de faire un signe de croix sans craindre le regard des autres, juste pour la gloire de Dieu, nous qui osons à peine nous mettre à genoux dans une église ?

Et plus que tout, pour revenir à saint Jean, avons-nous éradiqué de notre cœur la haine du frère, quand nous sommes si prompts à nous critiquer entre chrétiens, à dévisager les étrangers, à régler nos comptes en oubliant l’héroïsme de la charité ?

L’Occident n’est plus du tout chrétien, et c’est pourquoi les musulmans qui

dénoncent les « croisés d’Occident » se trompent d’au moins neuf siècles ! Mais nous, qui sommes chrétiens, allons-nous seulement hurler avec ceux qui réclament « plus de laïcité », c’est-à-dire encore moins de Dieu dans la vie des hommes, ou au contraire témoigner plus visiblement de l’Évangile de Jésus-Christ et du grand « commandement que nous tenons de lui : Celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère ! » ?

Chers Amis, contre cet athéisme pratique et contre le mensonge religieux qui nous menace si nous cessons d’inclure tous nos frères dans une unique charité, nous devons en effet « partir en guerre », et d’abord contre nous-mêmes et nos petites trahisons du grand idéal de l’Évangile.

On nous parle en effet, depuis une semaine, d’une « guerre » qui

serait déclarée ! Permettez que je m’y attarde encore un peu.

Si nous, chrétiens, sommes en guerre contre le mal, la violence et la haine, je voudrais vous dire de quelle guerre il s’agit et citer pour cela la belle « Lettre aux générations futures » du cardinal LUSTIGER, lui qui avait tant médité sur la barbarie du XXème siècle :

« Pouvons-nous identifier une guerre “autre” qui produise la paix ? Il faut nécessairement, dans ce cas, que les armes soient différentes, les stratégies opposées. On fait disparaître le mal non par le mal mais par le bien. Il nous faut donc trouver une violence du bien, radicalement différente de la violence du mal, une violence de l’amour qui soit capable de supporter et de vaincre la violence de la haine.

« Voilà bien des siècles que cette force est à l’œuvre. Elle se nomme le pardon et la miséricorde. Elle apparaît avec une radicalité absolue dans le témoignage des Évangiles : le Messie crucifié n’est pas une victime qui subit une violence imposée. Il est habité par la puissance divine de l’amour qui, seul, peut changer le cœur du bourreau, alors même que

celui-ci accomplit son crime. (…)

« Il ne s’agit pas seulement d’une médiation pacifique au prix de sa propre vie comme en furent le symbole quelques-unes des grandes figures de notre siècle, victimes qui devinrent l’étendard pacifique des opprimés : Martin Luther King, Gandhi. De ceux-là et de quelques

autres, certains ont retenu la puissance d’une technique non-violente s’opposant aux violences de la technique.

« Mais la non-violence ne permet pas de nommer le péché ni de guérir les plaies qu’en subit la charité du pécheur, ni de donner à la victime la force de lui pardonner et même de l’aimer. “Aimez vos ennemis” : ce précepte donné par Jésus invite à aimer même celui qui vous hait, qui vous attaque, qui vous fait mal, et pas seulement à s’opposer à lui sans violence.

Est-ce humainement possible ? Le Messie l’a fait, car “tout est possible à Dieu”. Il appelle ses disciples à mettre en œuvre cette même force divine de pardon. »

Nous, chrétiens, n’avons pas d’autre arme que celle de la miséricorde, et c’est avec cette miséricorde du Christ que nous devrons dès maintenant considérer toutes les personnes musulmanes très nombreuses qui nous entourent et auprès desquelles nous devons nous révéler de vrais chrétiens.

Nous le savons, et j’y insiste fortement pour terminer, le propre de la miséricorde, de la justice chrétienne, c’est de savoir toujours distinguer entre la personne et les actes : de juger, condamner et punir les actes, de montrer le mal sans en rien dissimuler, et de le dénoncer plus encore quand il a acquis une reconnaissance sociale, mais sans jamais condamner, ni juger, ni désigner la personne, en raison de sa dignité absolue et inaliénable, et de la bienveillance que Dieu, son seul Juge, lui portera jusqu’à l’instant final.

Derrière la grande armée, un peu bruyante, un peu bravache, des démocrates et des diseurs de liberté, il y a la petite armée, l’armée silencieuse et indestructible des chrétiens, et son arme, c’est la miséricorde.

Nous demanderons donc au Seigneur, en ce moment critique que nous vivons, en cette période de ténèbres naissantes dans lesquelles malheureusement on refuse d’inviter la lumière de Dieu ou le secours de prières publiques, de mettre en chacun de nos cœurs les dernières pensées d’une des premières victimes occidentales de l’islam radical, le Père Christian de CHERGÉ, ami des musulmans assassiné en terre d’islam au nom d’une loi mensongèrement religieuse, ces pensées si nobles qu’il exprimait, à l’approche de sa mort, dans son magnifique testament :

« S’il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays. Qu’ils acceptent que le Maître unique de toute vie ne saurait être étranger à ce

départ brutal. (…) Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m’ont rapidement traité de naïf, ou d’idéaliste. Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité…

« Voici que je pourrai, s’il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui Ses enfants de l’Islam tels qu’Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion, investis par le Don de l’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance"

… la ressemblance divine que tout homme, et le chrétien plus que tout autre, est appelé à restaurer dans son cœur et à révéler au monde. Amen.

Posté

Je suis bouddhisite, laïque, mais j'ai lu un très bon sermon:

J'ai dû faire beaucoup d'efforts pour le lire...

C'est beau.

 

Pour ma part, je ne me suis jamais fait aborder par un chrétien qui prêchait la bonne parole (à la limite un musulman aurait + tendance à)

Dans mon cercle familial, le couple chrétien le plus pratiquant, est aussi celui qui est le plus homophobe/raciste/antimusulmans/antichomeurs etc, bref intolérant au possible (ou plutôt irrespectueux?) que je connaisse.

D'un autre côté ils aident bénévolement des handicapés.

 

Loin de moi l'idée de troller, c'est juste un retour d'expérience.

(et la vidéo postée jenesaisplu-où de la femme qui pardonne l'assassin de son fils, est malheureusement un cas extrêmement exceptionnel)

  • 1 month later...

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