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Anton_K

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Tout ce qui a été posté par Anton_K

  1. Tout à fait d'accord. C'est ce que j'avais essayé de montrer dans un article à ce sujet en définissant ce qu'on peut dire "propriété" en fonction du préjudice causé par le vol. Le préjudice du vol consistant en l'effort que le propriétaire doit développer pour reproduire l'objet qu'on lui a volé, on ne peut pas dire que ce qui ne peut être volé puisse être possédé. Or quand on réutilise une idée ou qu'on copie une information numérique, on ne la vole pas à son auteur, il n'a pas besoin de la reproduire, il n'y a donc aucun préjudice. Si ça vous intéresse : http://anzorn.tumblr.com
  2. Le droit d'être un con est effectivement un droit naturel inaliénable. Pas si simple. Tu peux être dit "con" si le fait d'exprimer de la sympathie ou de l'antipathie pour un groupe ou type quelconque de personnes porte en quelque manière sur leur dignité ou autre aspect du rapport moral. Mais dans énormément d'autres rapports affectifs, sentimentaux, de goût, de plaisir, relations qui sont privées et concernent ton droit à entrer en relation avec qui tu veux, énormément de critères qui définissent une personne comme appartenant à un groupe peuvent entrer en jeu. Et si on te demande tes raisons sur un tel choix de relations (pas forcément tes justifications, mais simplement si tu es amené à en parler de ces affects), tu n'es pas un con si tu évoques un critère relatif à l'appartenance à un groupe. Exemple typique de ce dont je parle pour que ça soit tout de suite plus concret : le critère racial de l'attirance sexuelle. J'imagine aisément que cela peut être étendu à n'importe quel groupe ou type humain, distingué par le phénotype ou les traits culturels, qu'on parle de sexe ou d'autres formes de rapports.
  3. Quant à savoir si le droit naturel est une morale, et donc que la constitution est une forme de droit moral ou de morale publique même "négative ou minimale", ou si c'est un substitut au droit des lois pour une société rigoureusement minarchiste, on pourrait en discuter dans un sujet dédié, je pense que c'est un problème crucial pour le libéralisme (surtout dans le contexte américain), mais bien dense et hors sujet ici. Un article sur les positions des candidats sur la question des droits d'auteurs et du commerce de la musique. http://www.ingenieurduson.com/actu/598/Candidats-a-la-Presidentielle-2012-ce-qu-ils-pensent-d-HADOPI Outre la confirmation du fait qu'Hollande est un démagogue sans convictions, je remarque que Bayrou fait le meilleur constat, et il est le seul à faire porter son analyse sur la situation réelle de la musique dans son marché. La licence globale n'est pas une idée stupide dans le cas où on ne parvient pas à faire abandonner l'idée de propriété intellectuelle, puisque la seule dimension de support dans le marché de la musique c'est la liaison à internet.
  4. La loi n'est pas la morale. La loi est objective et publique, donc politique et elle vise l'ordre ou la paix sociale. La morale est individuelle, privée, et vise le Bien. Même si la morale est raisonnable (et qu'on peut donc convaincre moralement), il n'empêche que les choix moraux ne rendent pas de compte au droit, mais à une valeur privée suprême. Donc si faire le Bien c'est outre-passer la loi, alors outre-passons la, mais il faut s'attendre à une confrontation avec l'exécutif. Maintenant, toute la juridiction n'est pas faite de lois, notamment si un Etat se dote d'une constitution fondée sur le droit naturel. Dans ce cas là l'exigence de constitutionnalité suppose qu'assurer l'ordre n'entrera pas en contradiction avec le droit naturel. Donc l'exigence de constitutionnalité c'est précisément ce que tu dis, Tea-party France, ça consiste à ajuster la juridiction des lois à celle du droit naturel. En effet en général la recherche de l'ordre précède le critère de constitutionnalité, qui est discuté en dernier lieu, soit parce qu'historiquement la loi est préexistante, soit parce que la législation est, par une défaillance de la démocratie, le fruit d'une volonté dont les intérêts peuvent entrer en contradiction avec la constitution, cf le Patriot Act, ACTA, etc.
  5. Nous avons la solution au faux conflit Mélenchon-Le Pen. Nous te la donnerons si tu désavoues ton dieu.
  6. Là tu me touches au coeur. Oui, moi aussi… De Cornouaille.
  7. Quand il s'agit de savoir quel type de discours peut considérer l'Homme comme rationnel, on touche au coeur du problème de l'anthropologie comme fondement de la théorie politique. Si cette théorie politique se veut réaliste ou empirique, son anthropologie doit être une science objective. Chez les auteurs modernes, ce qui est déterminant pour la conception de la rationalité des agents c'est de savoir si la raison s'observe "objectivement" ou si c'est une interprétation a posteriori, et pour le contrat c'est crucial puisque ces auteurs entendent tous fonder leur théorie politique sur une anthropologie. Chez Hobbes, pas besoin de définir l'Homme comme raisonnable pour penser le contrat, donc tu peux déjà commencer par le Léviathan pour te défaire de l'optimisme rousseauiste. Son analyse est mécaniste, donc il n'observe rien comme "de la raison" qui dicte aux Hommes un intérêt à suivre, seulement des passions et des efforts de survie qui passent pas la recherche de choses très diverses. Rousseau veut aussi fonder sa théorie politique sur une anthropologie. Mais cette anthropologie suppose que l'Homme est rationnel. Ça pose en effet des problèmes. De manière générale en sciences sociales, présupposer que la raison est un mécanisme à l'oeuvre au même titre que ce qu'on observe comme autres mécanismes de déterminations est une erreur épistémologique à mon avis : la raison s'exerce mais ne s'observe jamais, elle est seconde, au sens d'une construction interprétative du sujet observateur ; et je pense que c'est le meilleur angle d'attaque des théories se voulant descriptives mais supposant aussi des agents rationnels comme le fait Rousseau. Par contre remarque que Ça disqualifie aussi les économies classiques dites "théoriques", puisqu'elles utilisent largement le même présupposé. Si en effet on choisit de fonder une théorie politique sur une anthropologie objective, et qu'on admet qu'on observe rien comme de la raison, on s'en tient à considérer que des natures diverses d'Hommes s'expriment dans des aspirations diverses qui n'ont aucune raison de tomber d'accord. Je te conseille de lire Daniel Dennett si tu veux creuser l'idée que la raison n'est qu'un mode d'interprétation des comportements, mais jamais un mécanisme qu'on peut observer objectivement. Dans La stratégie de l'interprète il explique qu'accorder une raison aux autres n'est qu'une faÇon de prévoir plus facilement leurs comportements, une stratégie pratique mais pas théorique. Et même dans la pratique, cette stratégie n'est pas toujours payante en ce qui concerne les humains, quand on a affaire à des fous, ou des spéculateurs par exemple.
  8. Bon très bien, tu parles physique alors, tu ne parles pas politique. Mais comment peux-tu t'opposer physiquement à ce que l'Etat acquière techniquement, à l'aide de moyens démesurément plus performants que les tiens, le pouvoir de contrôler ta vie ? Parce que cette capacité il l'a déjà, en l'absence de droit, la question du nombre est en fait déjà obsolète. Soit l'Etat veut contrôler ta vie et se fout de la juridiction, et ta liberté n'existe déjà plus. Soit il veut contrôler ta vie et la seule chose qui te sépare relativement de la servitude ou la mort c'est bien une forme de convention et de respect du droit. (Bon j'évacue la possibilité où l'Etat ne veut pas contrôler ta vie). Si tu restes sur le plan de la capacité, tu es déjà foutu. Il n'y a pas le droit sur un plan théorique et illusoire, et le rapport de force dans la réalité. La justice a une efficience. Peux-tu vraiment tenir ton raisonnement jusqu'au bout ?
  9. Si tu as lu le reste de mon post tu dois avoir compris ma position en ce qui concerne la justice. Le fait qu'elle soit imparfaite ne signifie pas qu'on doive refuser ce principe : La justice est la seule défense du citoyen face au gouvernement. Le problème est celui de la partialité voire de la corruptibilité des juges. C'est pourquoi les citoyens doivent élire leurs magistrats, et c'est pourquoi la chose dont nous avons le plus besoin quand il est question de brimade des citoyens, c'est de choisir des juges incorruptibles, le problème n'a pas changé depuis Cicéron, et il ne se règle pas autrement.
  10. Les situations ne sont pas comparables, la séparation des pouvoirs n'existait pas. Par ailleurs je n'ai jamais dit que je considérais qu'on avait fait ça de la bonne façon. En effet, on t'a appris en CM1 que la révolution était un bel élan populaire unitaire et qu'il n'y avait pas d'autre solution voire que c'était la plus festive, mais le comité de salut public c'est pas ce qui me fait rêver le plus, et oui je pense qu'on t'a raconté n'importe quoi. Pour ce qui est de l'affaire Karachi (et du sang contaminé aussi d'ailleurs) il y a des procédures en marche et des enquêtes non ? S'il y a séparation des pouvoirs je n'appelle pas ça de la dictature. Cela ne veut pas dire que la France est une démocratie parfaite et que la situation est satisfaisante, mais je n'en attend pas la perfection, peut être les procédures auront-elle une issue décevante ou que d'aucun la qualifiera d'injuste, que les vrais méchants s'en tireront à bon compte, mais ces procès existent, leur couverture médiatique et leur réception dans l'opinion existent. Je te parle juste typologie histoire d'éviter le lyrisme. La France n'est pas une dictature, point. Si c'est toujours ta réponse à ce que je dis juste avant et que toutes les institutions ne sont qu'illusion même la séparation des pouvoirs, alors tu comprends que nous ne pouvons plus parler ni de politique ni de justice. Alors je me réjouis de l'ésotérisme adolescent que tu évoques, mais il faudrait en prendre la mesure, les frères Wachowsky ont compris le premier mouvement de l'argument du malin génie, mais ils oublient que Descartes (puisque, soyons précis, c'est de ça qu'on parle) le disqualifie pour pouvoir penser la vérité au moins comme convention passée avec soi même, puis les autres. La justice et la république sont des conventions. Tu es libre de les rejeter cela dit, si tu trouves une raison valable, mais il ne sera plus question de droit du tout. En l'occurrence tu montres surtout que leur action ne s'éloigne pas trop de la ligne d'opinion la plus banale et la plus acceptée par tous les partis et tous les bords… Pour l'instant. Je ne dis pas qu'ils sont la mouche du coche, on peut les créditer d'un rôle dans les crises passées, mais je te fais la même réponse qu'à Hagakure, c'est accidentel, et tu ne sais pas ce qu'il en sera demain. S'il existe un document qui exprime précisément la ligne doctrinale d'anonymous, postes-en le lien. Je te l'accorde. Ce plus une question de justice que de morale. C'est face à la justice que les anonymous sont dans une situation ambiguë. Ils n'ont à répondre devant personne car personne n'est responsable de ce que font les anonymous. L'anonymat c'est la fin de la justice. En effet si tu es partisan d'une société sans justice, c'est bien une protection, mais elle est toute relative : en matière de "pouvoir réel", ton identité ils l'auront de toute façon s'ils veulent mettre fin à ta dissidence. Alors à ce moment là tu cracheras toujours sur la protection de justice "blue pill" ? Soyons sérieux, la seule chose qui défend la liberté face au pouvoir du gouvernement, c'est précisément la justice. Il faut donc tenir à la justice.
  11. http://www.forbes.co…should-you-buy/ Facebook arrive en bourse.
  12. C'est contre-productif parce que ça leur donne l'image d'un groupe hors-la-loi et tout puissant, voire terroriste. Je ne dis pas qu'ils sont terroristes, et ils s'en défendent, mais le fait est que si on voulait faire campagne contre eux, ces trois points seraient assez persuasifs. Soutenir Anonymous est dans tous les cas une démarche irrationnelle puisqu'on ne sait pas à l'avance ce qu'ils veulent et peuvent faire, ils n'ont pas de ligne doctrinale si ce n'est "réprimer les abus" des gouvernements au nom d'une forme de bon sens, by any means necessary, mais qui te dit que ton bon sens est le même que celui de n'importe quel zozo masqué, probablement ater-gauchiste ? Ils affichent certes une sorte de crédo révolutionnaire, mais un tel crédo est précisément irrationnel, ne vise pas un intérêt défini. Et si jamais ce sont à tes intérêts ou à tes opinions qu'ils s'opposent, à qui répondras-tu ? En tout cas en ce qui me concerne c'est contre-productif, parce que je ne soutiendrai jamais un groupe dont je ne peux pas prévoir l'action et à qui je ne peux pas m'adresser, et à mon avis ce sont des conditions minimales pour soutenir a priori un groupe. Un exemple crédible dans une situation comparable ? (Autre que tiré de Vichy, il s'agit pas de jouer sur les mots).
  13. Tu es excessif et lyrique, Godwiner à tout va ne permet pas d'aborder un problème finement. L'Etat français ne tue pas, en revanche il faut montrer qu'il dérive vers la limitation des libertés par la censure et la détention arbitraire. L'Etat peut toujours avoir à en répondre devant la justice. Nous ne sommes pas en dictature, il faut réfléchir aux recours possibles. Et si on ne pense pas que la législation actuelle le permet, il faut écrire aux élus (et à mon avis c'est une bonne habitude à prendre), manifester à la limite, et accessoirement voter… Par ailleurs ce que je critique chez les Anonymous n'est pas leurs motifs, c'est le fait qu'ils choisissent le masque et s'engagent dans des causes sans cohérence et à la limite de la légalité. Cette fascination pour la masse anonyme révolutionnaire qui ne répond de rien et n'a pas besoin de faire le tri entre le juste et l'injuste, ça ne me plait pas, et c'est contre-productif. Julian Assange, on pouvait le l'identifier, le mettre en question, juger de ce qu'il faisait. S'il a été brimé c'est comme individu, et on l'a reconnu comme tel.
  14. Autant je suis circonspect sur les histoire relatives à megaupload (même s'il ne me semble pas qu'on puisse interdire la copie de données de façon cohérente, etc) la loi étant la loi, j'aurai presque tendance à dire que la récréation est terminée, d'autre part l'attitude irresponsable des anonymous m'irrite (anonymes et cachés, donc irresponsables). Autant là c'est autre chose et en effet c'est l'hallucination, il n'y a pas d'ambiguïté sur la violation d'un droit fondamental par la gouvernement. Alors faites le savoir à visage découvert, écrivez des articles, relayez, vous savez comment faire.
  15. Ben pour peu qu'un film arrive à valoir pour autre chose que sa valeur de propagande, il peut être appréhendé comme un objet sensible avant tout, même la posture idéologique qu'il véhicule peut être reprise dans une perspective esthétique. Je suis un grand fanatique des Choeurs de l'armée Rouge, à la limite j'ai même l'impression de les apprécier davantage à leur juste valeur qu'un communiste obnubilé.
  16. Anton_K

    Le néo-libéralisme

    Il est clair que la plupart des professeurs de fac qui se prononcent sur le sujet, souvent avec véhémence (alors que ceux pour qui c'est clair n'en parlent pas) n'ont qu'une vision très trouble du libéralisme. J'ai récemment entendu assimiler l'utopie du marché néo-libérale avec le libertarianisme, par un professeur qui voulait les opposer à un "libéralisme classique", dans ce cas les libertariens servaient d'hommes de paille à une mise en valeur du pré-libéralisme républicain anglo-hollandais du XVII°, évidemment beaucoup plus gentil, etc etc. (Edit : pour ce qui est de ma première question, je la supprime, un brin de documentation y a répondu par la négative).
  17. Que la question de l'esclavage ait été un enjeu symbolique qui ait cristallisé des oppositions entre deux camps qui par ailleurs avaient des divergences plus larges quand au rôle du gouvernement, à l'ouverture ou la fermeture des frontières, ce n'est pas étonnant et le dire ne constitue pas une négation du problème de l'esclavage, d'ailleurs toutes les historiographies sérieuses sur la question prennent en comptent d'autres facteurs. A l'inverse il aurait été étonnant que le problème de l'esclavage seul entraîne une guerre si les désaccords n'étaient pas plus larges Alors le problème c'est que la bienséance voudrait qu'on considère le problème de l'esclavage comme tellement fondamental et important qu'il devrait éluder les autres. Mais quand on étudie l'Histoire on sait que la hiérarchisation des déterminismes, voire le choix de désigner quelque chose comme un "déterminisme prioritaire" n'a pas de sens autre que symbolique, ici elle est construite par le fait que l'esclavage ait été le problème "avoué" c'est l'intentionnalité déclarée si l'on veut, mais ça ne suffit pas à expliquer un évènement, et ça revient parfois aussi à porter des oeillères.
  18. Ce qu'il s'agissait de montrer dans une perspective historique c'était que la rémunération des musiciens n'était pas liée aux droits d'auteur, et d'ailleurs pas du tout à quoi que ce soit comme un commerce de biens culturels, rien de plus, notamment pas de prendre ce mécénat pour exemple en ce qui concerne la provenance des fonds. Ensuite, le modèle du mécénat ne suppose pas de ponctionner le contribuable, il est d'abord et avant tout privé. D'autre part, s'il on considère que la noblesse vivait des prélèvements et les utilisait comme bon lui sembler, on ne peut pas appeler ça de l'argent public au sens moderne, les sujets n'étant pas des contribuables. Ce type de mécénat avait bien plus à voir avec un mécénat privé, du point de vue des pratiques. Loin de moi l'idée de défendre les subventions publiques aux artistes, je vous prie de le croire.
  19. Quelle est l'assemblée démocratique qui a recueilli cette pressante doléance du peuple français que de se doter d'une telle institution ? Ah oui, une commission aux membres nommés par des administrateurs eux même nommés par des représentants élus par des élus. Alors ça va, prenez tout mon argent, moi aussi je le veux ce musée.
  20. Content de voir que tu la notes aussi, d'autant que c'est plutôt à la faveur d'une exception historique que la distinction entre information et support a été masquée, mais il faut comprendre cette distinction pour comprendre comment la musique a pu devenir un bien sur un marché. Comme l'a fait remarquer Timur, Mozart n'a pas perçu un seul centime de la réutilisation de ses partitions, qui ne sont que de l'information. En revanche les commandes et le mécénat lui ont permis de vivre une vie d'auteur. Avec internet, le support et l'interprétation de l'information n'engagent pas plus de coût que l'achat d'un ordinateur avec un disque dur, et le transfert pas davantage de coût que celui de l'électricité.
  21. Qui semble montrer que le produit est une solidité extrême, non ? Ou d'autres facteurs mécaniques entrent-ils en jeu ?
  22. Sauf que tu n'as jamais payé pour de la musique en soi, tu as payé pour un support et un mode d'écoute de la musique qui est devenu techniquement obsolète. Le support et le mode d'écoute sont tout intégrés dans les ordinateurs, et le mode de transfert ne requiert plus la gravure sur un disque, au contraire le téléchargement n'engage que le coût de l'électricité, c'est à dire rien ou presque. Acheter de la musique et rétribuer l'artiste n'a jamais été la même chose, mais c'était compris dans le même acte. Aujourd'hui tu payes l'électricité, un ordinateur et un accès à internet, et c'est un outil universel, la musique en elle même n'est qu'une information, ce que tu télécharges est une partition jouée par ton ordinateur, et il n'y a aucune raison que l'information ait un coût. L'insignifiance des coûts et la gratuité n'est pas la même chose, la non rémunération du droit d'auteur et le vol d'un support CD n'est pas la même chose, c'est ce que j'ai essayé d'expliquer rapidement dans la première réponse, mais maintenant je l'ai un peu plus élaboré et j'ai publié un article à ce sujet. http://anzorn.tumblr.com/post/16222617300/copyright-goods-market-and-information
  23. Time to meet your master. Excellent en effet.
  24. Bon nous voilà sur un vrai gros sujet qui va tarauder les esprits pendant un moment. J'aborderai la question sous cet angle : que vend-on quand on vend de la musique numérisée ? Est-ce que copier des données musicales, c'est-à-dire une sorte de recette fonctionnelle destinée à faire jouer de la musique par un ordinateur/baladeur peut être considéré comme un vol sachant que leur re-copie n'engage aucun coût supplémentaire ? La question du vol de la propriété intellectuelle est donc la question du vol de l'information. Il est vrai que pendant quelque temps, disons entre 1770 (invention du droit d'auteur) et 2000, la matérialité de l'information a conservé des coûts de reproduction en plus du manque à gagner pour l'auteur non rétribué. Ainsi si vous voliez un livre ou CD dans une librairie, vous enfreigniez certes le droit d'auteur, mais c'est pour le producteur et le libraire que votre vol d'une galette allait engager des coûts de reproduction et de re-gravure, pas pour l'auteur. Mais enfin la musique subsistait, elle, non-volée, car non accaparable, parce qu'immatérielle. Il y a donc une différence entre un vol et un manque à gagner. Et depuis l'explosion d'internet et du principe de téléchargement, c'est à dire du transfert de donnée sans support matériel et donc sans coût, ce à quoi il faut aussi ajouter l'augmentation de l'espace de stockage numérique évidemment, le coût du transfert et du support sont devenus négligeables. Le droit d'auteur ne protège pas du vol, il instaure une rétribution de la réutilisation de l'information. Voilà en quoi il est tout à fait artificiel et en quoi il serait tout à fait invivable si poussé à l'extrême. Imaginez notre situation si les discours libéraux étaient protégés par des droits d'auteur. A la limite, puisque la production de musique, à savoir l'enregistrement en lui même engage des coûts, on pourrait considérer le piratage comme un vol jusqu'à l'amortissement des coûts de production. Mais au delà, je ne vois pas ce qui protège le concept de droit d'auteur de l'obsolescence. Il reste pour les artistes à gagner de l'argent par le merchandising évidemment, et par la représentation live, puisqu'en fait ce pour quoi on paie en live n'est pas la musique comme immatérialité mais le service que rend l'artiste en la jouant, d'une manière que je peux préférer à celle de mon ordinateur ou mon baladeur. On paie donc toujours un producteur ou un interprète, mais jamais un auteur. Puisque les producteurs de musique vendaient des CD comme support matériel d'information, on peut imaginer qu'ils se mettent à vendre des disques durs, qui remplissent la même fonction.
  25. En effet l'idée d'un ticket Romney - Rand Paul pour toucher l'électorat à cheval entre Ron Paul et les Tea Parties a quelque succès sur internet en ce moment, (cette raison ancée est une interprétation, car il s'agit d'une rumeur avant d'être une étude de l'électorat). Est-ce que rallier le fils pour brasser plus large ne va pas un peu à l'encontre de la stratégie du père de faire pression pour amener les candidats à plus de pureté classique ? Il n'est pas dit que les Paul aient une stratégie concertée, mais dans tous les cas est-ce que ça ne ressemblerait pas un peu à une trahison ?
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