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Piet Mondrian

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Messages postés par Piet Mondrian

  1. pour Nietzsche : je ne me souviens plus l'aphorisme exact, mais dans le Gai savoir Nietzsche défend une conception très mallarméenne du langage.

    pour Scot : pourquoi décadence ? avec Thomas il est le plus grand du Moyen Âge. Ockham n'aurait jamais existé sans Scot. Ni Peirce, ni Heidegger, ni Deleuze.

    sinon en effet Tarde est très bon. je comprends que vous ayez autant de réticences avec la psychanalyse, mais si on peut laisser tomber Lacan, Freud aura toujours un intérêt, même comme adversaire.

    pour Witt': en effet, en lisant Ockham j'ai été frappé de la ressemblance quasi absolue entre ces deux penseurs. par contre justement ils ont en commun leur antiplatonisme, et même dans le Tractatus : car pour Witt' les entités logiques n'ont pas d'existence en soi, elles sont formelles, contrairement à Frege.

    pour Rand : je plaisantais bien sûr, mais c'est vrai qu'elle emprunte beaucoup au normativisme aristotélicien et au vitalisme nietzschéen.

    pour Deleuze : là je suis vraiment étonné de ce que tu dis. je trouve sa politique totalement antilibérale.

  2. Sur Deleuze, en gros j'apprécie son ouvrage Qu'est ce que la philosophie ?, même si j'en suis revenu il m'a beaucoup aidé à aborder la philosophie, la littérature et l'art - quand j'ai commencé à m'intéresser à tout ça quoi. Je rajouterais son Anti-Oedipe qui démonte un peu Freud, et puis son analyse sur Sade et Masoch. À part ça, je suis bien d'accord pour critiquer toute la dimension politique - insipide - chez Deleuze. :doigt:

    Sur Wittgenstein, on m'a seulement dit que ce qu'il écrit sur le langage, Nietzsche l'a dit avec plus de force. Mais je ne connais pas du tout, du tout ce domaine donc je veux bien te croire. :icon_up:

    Oui, ces livres de Deleuze sont intéressants. Par contre je pense que Freud dit des choses plus pertinentes que lui sur l'inconscient. Et dans Qu'est-ce que la philosophie, son analyse de la science, qui prétend réfuter Frege, est très insuffisante. C'est la mauvaise influence bergsonienne, qui oppose de façon irrévocable la description d'états de choses et la mobilité naturelle, alors qu'Aristote avait en partie réussi à les concilier. Quant à la conception deleuzienne de la philosophie, elle peut se tenir pour jouer un moment, mais quand on devient un peu sérieux ça devient difficile de tenir que chaque philosophie a des "zones d'indiscernabilité" et repose sur un "plan d'immanence" unique, ce qui empêche toute discussion et toute comparaison.

    Quant à Wittgenstein… la comparaison avec Nietzsche est bien difficile. En effet Nietzsche parle de la "croyance à la grammaire", qui anticipe l'idée wittgensteinienne qu'aucune essence générale n'existe derrière les entités logiques, mais Nietzsche ne se situe pas sur le même plan : il part d'une analyse qui cherche ce qui est caché dans un texte, là où Wittgenstein s'en tient au discours en tant que tel. La comparaison est très difficile parce que ces auteurs ont une approche vraiment différente, et ont eu un cheminement très différent. Le premier Nietzsche soutient la supériorité des symboles sur les mots, puis le dernier Nietzsche soutient l'absence d'essences et le fait que le langage crée la réalité (un peu à la manière mallarméenne). Le premier Wittgenstein soutient la supériorité des formes logiques sur tout langage, puis le dernier Wittgenstein soutient que chaque langage est un jeu de langage, qui comporte sa grammaire et ses règles. Mais le mieux c'est que tu lises l'un et l'autre pour te faire une idée.

    Pas méconnu de tous. :mrgreen: Je me suis promis il y a bien longtemps que je m'intéresserai à lui.

    Eh bien n'attends plus, Mendelssohn est bien plus libéral que Kant par exemple. Au passage, c'est moi qui ai rédigé la partie "philosophie" de l'article wikipédia sur Mendelssohn.

  3. C'est un fil de recommandation de livres. Même pour un bon auteur, il est intéressant de recommander un ouvrage en particulier - parmi ceux que l'on a lu. C'est tout.

    très bien. je le lis et je reviens donner mon avis sur ce sujet. en attendant, lisez les autres que j'ai conseillé :icon_up:

    tiens sinon je conseille aussi Jérusalem de M. Mendelssohn, un libéral assez méconnu, que j'ai bien aimé. et La société ouverte et ses ennemis, de K. Popper (étrangement j'ai trouvé que Rand s'en rapprochait sur certains points). Mais ce qui ne me plaît pas chez Popper (et que l'on retrouve sur l'article wikiberal sur Platon, et même Aristote) c'est qu'il ne comprend tout simplement pas la philosophie politique de Platon. Il vaut mieux lire Leo Strauss sur la politique antique et médiévale.

  4. C'est le défaut de la philosophie analytique m'a t-on toujours dis lorsque je faisais pareilles remarques :icon_up: ; des pages et des pages qui étirent le propos sans qu'on voit où tout ça nous mène. Mais je crois que Cavell est important en ce qu'il a fait pour la reconnaissance d'Emerson au USA comme un philosophe américain à part entière. Personnellement, je ne comprend pas grand chose à Wittgenstein (avec ou sans l'aide de Cavell), et reste sur l'image qu'en a Deleuze, c'est-à-dire l'annonce de la mort de la philosophie par les "Wittgensteiniens".

    pour le coup, et surtout si tu aimes des auteurs comme Hayek, c'est plutôt Deleuze le fossoyeur de la pensée… pour avoir lu et à peu près compris les deux (Wittgenstein et Deleuze), le premier me semble ouvrir bien plus de perspectives. je ne vais pas tenter une comparaison sur ce topic, mais Deleuze est collectiviste, nie l'autonomie de l'individu, ne le conçoit même que comme une "machine désirante" (sociale), défend toutes les minorités communautaristes, soutient qu'il vaut mieux aimer le "Tartare" plutôt que son voisin (clin d'oeil de ma part à Rousseau), néglige la science (sa notion d'état de choses est insipide, et même Frege dans sa position étroite valorise mieux la science que Deleuze), conçoit la philosophie comme un relativisme (les plans d'immanence… mystification). à la limite il dit des choses pertinentes sur l'art, tout le reste est à critiquer sans concession.

    au contraire Wittgenstein conçoit un exercice pratique de la rationalité "en situation", valorise l'analyse du langage, propose un individualisme méthodologique, critique tout occultisme et usage privé du langage, toute idée de confrérie mystique qui détiendrait la vérité cryptée… mais il laisse la place à un mysticisme personnel, tant qu'on ne cherche pas à le dire/l'universaliser. j'ai toujours un peu de méfiance vis-à-vis de la philo analytique, mais je pense que c'est à cause de mon éducation continentale : car j'ai encore plus horreur des existentialistes et de la french theory, tout comme des gender studies et des cultural studies aux USA.

    Et alors ?

    et alors, Cavell est un grand penseur, qui a écrit plein de bonnes choses. ce n'est pas comme si j'avais mis Nothomb ou jk rowling…

  5. Analyse transactionnelle ? Jamais entendu cette expression. Et je n'ai pas lu Gustave Le Bon. Faut dire que souvent je lis mes ennemis, j'ai pas mal lu de littérature communiste, anarcho-communiste. Pour ce qui est de mes amis, j'ai surtout lu Aristote, Thomas et Nietzsche. Très peu de libéraux classiques et modernes. Mais ça viendra. Avant, je me suis mis à Rand pour voir ce que ça donne. Et pour l'instant l'objectivisme me semble surtout être de la paraphrase de Thomas et Nietzsche ; c'est comme un thomisme sans Dieu ou un nietzschéisme rationaliste. Pour Lacan ok, je reconnais qu'il "délire" souvent, ce qui n'était pas le cas de Freud ou Otto Rank (je pense sérieusement qu'il y a quelque chose à tirer de la psychanalyse, même d'un point de vue analytique).

    Quant aux Anciens… je suis un inconditionnel des Grecs et de Confucius. Toute la suite de l'histoire n'est qu'une série de notes en bas des pages des Anciens… :icon_up: Je plaisante, pour moi l'apogée de la pensée toutes catégories confondues c'est la période du XIIè siècle (Andalousie) au XIVè siècle (Paris et Oxford). Mais je ne suis pas 100% réac, j'aime beaucoup aussi Wittgenstein. Promis je me mettrais aux libéraux modernes, il faut que je lise Locke, Constant et Bastiat.

  6. On a dit pas politique. :icon_up:

    Un peu dépassé, non ?

    Lacan, oui, Lacan, a osé commettre un livre portant ce titre ? On publie vraiment n'importe quoi, de nos jours. :doigt:

    Platon : alors considère seulement le Banquet et le Phèdre.

    Aristote : dois-je en déduire que tu ne l'as pas lu ? La Physique n'expose pas des équations et des théories comme la physique moderne, c'est en fait une réflexion sur les principes de la nature : la matière, le mouvement, le lieu, l'infini, le temps. Ces problèmes n'ont rien perdu de leur actualité, puisque la science moderne entre autres y répond, et souvent dans les termes même d'Aristote. Mais la Physique pose aussi le problème de l'art, ainsi que d'une possible origine divine du monde… pour terminer, rien ne dit que le dépassement du paradigme scientifique actuel (très idéaliste) ne nous mènera pas vers un paradigme plus réaliste, renouant avec l'aristotélisme : refus de l'infini comme entité indépendante, refus de l'existence de formes en dehors du mouvement et des étants naturels, non relativité du temps, problème de l'existence du vide…

    Lacan : je savais qu'il provoquerait ces réactions. reste qu'il est intéressant et que dans bien des cas la psychanalyse permet de déjouer la psychologie des foules qui nous a valu les totalitarismes.

  7. La somme contre les gentils, est-ce l'équivalent de la Somme théologique?

    deux différences majeures :

    1) la taille : aux éditions du Cerf, la CG fait 1 tome, la ST 4 tomes. la ST est inachevée, par ailleurs.

    2) les circonstances et le but de l'ouvrage : la CG est destinée à réfuter au seul moyen de la raison les arguments des "gentiles", c'est-à-dire les païens, les musulmans, les hérétiques, les averroïstes. la ST est au contraire destinée à être un manuel de théologie catholique pour les étudiants de l'Université de Paris. de fait, la ST finira par prendre la place des Sentences de Pierre Lombard (la somme de théologie que tout bachelier devait commenter; tous les grands sont passés par là, Thomas lui-même, Guillaume d'Ockham, etc.), et sera par exemple commentée par Francisco Suarez, de l'école de Salamanque.

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