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Tout ce qui a été posté par free jazz
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[Largo]Herbie Hancock est un aimable vulgarisateur et un funkman populaire de saison. C'est un musicien sympathique mais franchement, ça n'a pas de sens de le mettre sur le même plan que les autres compositeurs de jazz.[/Largo]
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En fait une seule journée m'a suffi. C'est en quelque sorte une déformation professionnelle, en sus de mon sens de l'observation inné. Plaisanterie mise à part, tout n'est pas mauvais non plus. Mais là on voit à l'oeuvre une transformation urbaine totale par la volonté du prince, à mi chemin entre Cesar Borgia et Ceaucescu, selon un projet de transformation écolo, visant in fine l'uniformisation sociale et esthétique de la ville. Le résultat est un embellissement relatif, mais aussi une ville musée complètement asceptisée, où à la réflexion, je n'aimerais pas vivre. D'ailleurs le prix des consommations en terrasse est devenu quasiment aussi cher qu'à Paris. Delanoë et son équipe de khmers verts, ce sont des nabots à côté d'un Juppé ("le meilleur d'entre nous" disait le grand con). Ce qui est frappant c'est à quel point la décentralisation a permis à la bureaucratie locale de se déchaîner, à travers une folie des grandeurs dont le coût supporté par le contribuable n'a rien à envier à la ruine organisée par un grand Etat - les deux se cumulant dans le cas français. Tout cela montre qu'un gouvernement local peut être largement aussi nuisible par sa dérive dépensière incontrôlable. Parmi les exemples les plus évidents d'abus, il y a ces monuments d'art contemporain post-moderne, dont la laideur manifeste que le maire a voulu remplir les carnets de commande de ses copains. Comme entre autres cette bouse monumentale en matériau composite, le "lion bleu" de Xavier Veilhan sur la Place Stalingrad Mais le summum de la bouse post-moderne c'est ce machin Place de la Victoire, une espèce de colonne pharaonique néo-païenne (en hommage à Bacchus dit-on), dite "colonne aux tortues". Assemblage improbable de style égyptien, corinthien et vaguement futuriste, le tout assorti d'une tortue géante sortie d'un nanard horrifique : On ne voit pas pourquoi ces tortues ont été ajoutées, si ce n'est encore une fois, par le fait du prince et de ses potes artistes Parmi les choses plus réussies, il y a le "miroir d'eau", Place de la bourse. Ce brumisateur géant est malheureusement lieu d'attroupement des beaufs et touristes : http://www.photoamateur.net/miroir-bourse.htm
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Je rentre d'un déplacement à Bordeaux pour les journées du patrimoine. Je ne m'y étais pas rendu depuis cinq ans. A ma surprise cette ville a été transformée de fond en comble : plans de ravalement, fermeture du centre ville aux voitures, construction de quartiers champignons rive droite, d'écoles, de monuments, de places, de fontaines, d'un tram, fermeture des bars remplacés par des salons de thé, etc. Le résultat est une ville musée, écolo et boboïde, un petit Paris au carré, où intra muros, on ne peut circuler qu'à pied et à vélo. Le coût de ces travaux, à l'initiative du maire Juppé est semble-t-il colossal. Cela rappelle "les comptes fantastiques d'Haussmann". Les charges ont explosé et pendant ce temps les prix de l'immo se cassent la figure. J'ai profité de l'occasion pour rencontrer quelques pontes des autorités administratives locales : maires, directeurs de cabinet, commission électorale. La machinerie bureaucratique est énorme, la décentralisation n'a fait qu'accroître le mal de la planification, exercée au nom des politiques de l'environnement et des directives européennes. La gabegie de subventions et la corruption sont partout. Par exemple, j'ai constaté que toutes les décisions de subventions locales et d'aménagement du territoire étaient suspendues au résultat des élections sénatoriales.
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De fait il n'y pense pas qu'en se rasant, à son futur boulot de leader d'un gouvernement mondial : Où l'on voit que les politiciens les plus habilement démagogues comme Sarko n'ont pas tardé à tirer les marrons du feu en utilisant les vieilles ficelles du mécanisme mimétique, c'est-à-dire la désignation de coupables pour capter le ressentiment et l'envie de vengeance populaires. Il s'agit-là d'une rhétorique manichéenne classique en période de crise et de réveil de la mentalité anticapitaliste, qui profite au genre de populistes vendant l'illusion d'une troisième voie. A cet égard je trouve étonnant d'observer ce manichéisme à l'oeuvre chez certains libéraux, désignant banquiers et financiers dans le rôle des méchants tirant les ficelles en secret, de coupables en dernier ressort voués à être cloués au pilori. Comme si l'inflation de crédit n'avait pas prospéré sur la satisfaction électorale du "moral des ménages" vivant de plus en plus comme des flambeurs. Ainsi que l'a dit Neuneu, il n'y a pas d'un côté les méchants financiers avec leurs complices politiciens et de l'autre une population victime à son insu d'un vol organisé à grande échelle. Cela fait longtemps que le clientélisme électoral et l'addiction à la dépense publique ont habitué la population à vivre audessus de ses moyens, à brûler l'épargne au profit de la consommation de crédit. Les électeurs n'ont donc pas été dupés, mais plutôt des victimes consentantes de cette illusion consumériste. Le plus grand nombre avait intérêt à poursuivre ce cycle inflationniste, en accord avec les pouvoirs publics. La critique de Hoppe quant à cette sorte de démocratie se révèle ainsi parfaitement correcte.
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Sincères condoléances, Rincevent.
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Coucou, les nouveaux : présentez-vous !
free jazz a répondu à un sujet de Copeau dans Forum des nouveaux
Je mets de côté bien sûr les membres de la secte objectiviste et les anarcaps, qui sont des cas à part. ^^ -
Coucou, les nouveaux : présentez-vous !
free jazz a répondu à un sujet de Copeau dans Forum des nouveaux
Certes, mais par courtoisie, autant qu'il soit prévenu d'éventuelles réactions hostiles envers les cocos. D'autre part je suis toujours curieux de savoir par quelle tendance un anar peut être attiré ici. -
Coucou, les nouveaux : présentez-vous !
free jazz a répondu à un sujet de Copeau dans Forum des nouveaux
Vive l'Auvergne libre! Une région que j'aime particulièrement pour ses paysages brumeux, ses forêts tapissées de mousse et ses volcans. J'y vais régulièrement pour chasser le sanglier et cueillir des champignons, ou simplement de longues ballades. Salut! Anarchiste quelle tendance? Individualiste, libertaire, mutuelliste, georgiste? Collectiviste? Cette dernière étant peu appréciée ici, comme tu l'imagines. -
Phasmes, très zolies personnes & pissenlit
free jazz a répondu à un sujet de LeSanton dans La Taverne
ça sent le vécu en tout cas. ^^ -
Liberté d'expression en France
free jazz a répondu à un sujet de melodius dans Politique, droit et questions de société
Comme si tout cela résultait d'un plan organisé par avance, provoqué à dessin. C'est un monde rempli d'intentions et dont les ficelles sont tirées par quelques uns que tu nous décris là. La vision conspirationniste des antisionistes professionnels n'est pas loin. -
Phasmes, très zolies personnes & pissenlit
free jazz a répondu à un sujet de LeSanton dans La Taverne
Comme on dit vulgairement, si ma tante en avait elle s'appellerait mon oncle. Sinon, j'avoue un petit faible pour Sonia : http://www.charme-du-jour.net/var/img/orig…ransparente.jpg -
Phasmes, très zolies personnes & pissenlit
free jazz a répondu à un sujet de LeSanton dans La Taverne
Si tes goûts féminins sont à l'image de tes goûts vestimentaires, pas étonnant que tu en pinces pour les blondasses vaporeuses pour papier glacé. Néanmoins je sais sur quel genre de bombe latina torride on peut trouver un terrain d'entente. -
Phasmes, très zolies personnes & pissenlit
free jazz a répondu à un sujet de LeSanton dans La Taverne
C'est pire que ça concernant Kidman; en plus d'être une actrice transparente qui brille par son absence, sa plastisque a autant de charme qu'une poupée barbie. C'est aussi empiriquement mon avis en regardant par exemple Iman Abdulmajid Bowie, ex égérie de YSt-L, malgré ses 53 ans. -
Phasmes, très zolies personnes & pissenlit
free jazz a répondu à un sujet de LeSanton dans La Taverne
En même temps, il est de plus en plus difficile de distinguer les actrices, les mannequins, les animatrices et les playmates, qui semblent toutes sorties d'un même moule. Rocou ne fait qu'enregistrer cette tendance actuelle. Il est loin le temps des élégantes qui avaient du chien. Pas autant que cet iceberg ambulant de Nicole Kidman, dont la fadeur n'a d'égal que la pâleur. -
Un avis sur Gomorra? Ici un entretien intéressant avec Roberto Saviano, auteur du bouquin dont le film est l'adaptation.
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Soirée Kraut ce soir sur Arte : quelques perles kitsch à coup sûr et accessoirement du bon rock psyché comme Can ou Ash Ra Tempel.
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Phasmes, très zolies personnes & pissenlit
free jazz a répondu à un sujet de LeSanton dans La Taverne
D'un fil à l'autre, je ne comprends décidément pas ce que vous leur trouvez à ces blondasses insipides, certes pas laides mais sans classe. -
Légalisation des drogues
free jazz a répondu à un sujet de Blueglasnost dans Politique, droit et questions de société
Préfères-tu que le hasch et la weed soient vendus à l'intérieur des lycées par les lycéens eux-mêmes, où à l'extérieur dans des coffee shops? Que ce commerce soit aux mains des racailles de cités et des mafias, ou se fasse dans des endroits civilisés, polissés et labélisés? Que la police s'occupe de persécuter les consommateurs pour protéger les gens contre eux-mêmes, ou d'arrêter les criminels pour protéger les gens contre les agressions? Je signale qu'aux Pays-Bas, où le commerce et la consommation de cannabis sont libéralisés (héritage de la tradition libérale de ce pays) en vertu de règles strictes, la défonce au shit est beaucoup moins répandue que dans notre beau pays socialo-communiste et que l'immense majorité de la consommation est de type récréatif. Ainsi, quand tu mets les pieds dans un coffee, tu reconnais immédiatement les locaux des "touristes" franchouilles: les premiers, de façon civilisée et modérée, achètent un joint à l'unité accompagné d'un thé ou d'un café, tandis que les seconds se mettent des races épouvantables en laissant une table dégueulasse derrière eux. Aux partisans de la prohibition, aux pénalistes invétérés des conduites à risque et aux apôtres de l'hygiénisme social, je pose cette question : comment expliquer que la France, qui dispose de l'arsenal législatif le plus répressif d'Europe contre le cannabis, ce qui ne se comprend que relativement à son modèle obsessionnel de sécurité sociale et sanitaire, soit aussi le pays où la consommation de ce produit est la plus élevée, notamment chez les jeunes? -
Légalisation des drogues
free jazz a répondu à un sujet de Blueglasnost dans Politique, droit et questions de société
Peut-être parce que l'islam interdit la consommation d'alcool et que l'usage du Khat tient lieu traditionnellement d'équivalent, comme le hasch au Maghreb? Les faits sont ce qu'ils sont, mais attribuer le manque de productivité de l'économie yéménite à cette plante dont les effets augmentent l'activité physique et diminuent la fatigue, relève de la pensée magique. Sophisme similaire : "80% de la population française boit de l'alcool, elle occupe le deuxième rang mondial de la consommation de pinard; cela explique les 35h, le taux de chômage particulièrement élevé et le manque de dynamisme de l'économie française ". Cela pourrait paraître satisfaisant si le premier consommateur au monde n'était pas le Luxembourg, qui détient aussi le record du PIB/habitant. Et voilà donc une théorie qui ne tient pas la route. Quant aux proportions, elles sont similaires à celle de la coca dans la population amérindienne d'Amérique latine et ce depuis des millénaires; là aussi entres autres, pour ses effets stimulants sur l'activité physique. Est-ce à dire qu'il faut voir dans la mastication de coca, cette plante diabolique selon les colons espagnols, la cause des difficultés économiques en Bolivie, en Colombie, en Argentine? Questions subsidiaires : si le commerce de la coca, dont la feuille contient 14 alcaloïdes aux propriétés pharmaceutiques, n'était pas prohibé, les consommateurs ne se tourneraient-ils pas spontanément vers cette plante, plutôt que vers la cochonnerie qu'est la cocaïne, dont la consommation ne cesse de croître (en France notamment) et ce malgré les moyens policiers énormes consacrés à lutter contre sa prolifération? Les difficultés de la Bolivie par exemple, ne s'expliquent-elles pas plutôt par l'élection du pantin Morales et sa politique socialiste, qui a justement su canaliser la révolte des populations face à la répression de la culture de la coca en proposant de réhabiliter son usage traditionnel? Une autre cause des problèmes économiques de ces pays est la corruption endémique de la classe politique; or cette corruption n'est-elle pas directement liée à la puissance des mafias? -
Légalisation des drogues
free jazz a répondu à un sujet de Blueglasnost dans Politique, droit et questions de société
Khat : "Le khat est une espèce d'arbuste ou d'arbrisseau de la famille des Célastracées, originaire d'Afrique orientale, mais dont la culture s'est également étendue à la péninsule arabique (surtout Yémen, Somalie, Éthiopie, Djibouti), connue surtout pour son usage par les populations de ces régions qui en mâchent longuement les feuilles pour leur effet stimulant et euphorisant comparable à celui de l'amphétamine." http://fr.wikipedia.org/wiki/Khat_(botaniq…i.C3.A9t.C3.A9s Ce serait donc l'usage de ces feuilles aux effets "stimulants et euphorisants" dont l'alcaloïde produit une accélération du rythme cardiaque, qui transformerait les yéménites en loques "inutiles" et en paresseux? Coutume qui expliquerait aussi le manque de productivisme des locaux et la stagnation économique de ce pays? Traditionnellement, la mastication du Khat est également populaire dans d'autres pays du Golfe Persique, comme le Sultanat d'Oman, où il fait l'objet d'un commerce lucratif. Oman est évidemment bien connu pour sa pauvreté et son sous-développement. Ne serait-ce donc pas plutôt "la drogue" qui encore une fois a bon dos et sert d'explication paresseuse comme les aiment les journaleux? Quand les faits ne correspondent pas à une théorie qui cherche à tout expliquer, de la corruption de la jeunesse au déficit de travail d'une société, cela montre qu'il s'agit d'une doxa. Encore une fois on se trompe en imaginant "la drogue" comme la cause d'une pathologie sociale, car elle est avant tout un moyen et non une sorte de force occulte. Par ailleurs l'explosion de la consommation mondiale des stupéfiants est une conséquence de la croissance du trafic et des profits sur les marchés noirs, rendue possible par les législations socialisantes des Etats interventionnistes, créant ainsi la première source de revenu pour les mafias et le terrorisme. Elle n'en n'est pas la cause, on est là dans une économie de l'offre, non de la demande : foin de keynésianisme dans ce domaine, cela permettrait une discussion plus sérieuse. -
Légalisation des drogues
free jazz a répondu à un sujet de Blueglasnost dans Politique, droit et questions de société
Qui sont ces individus en situation de faiblesse? L'exemple évident ce sont les jeunes, qui pour différentes raison, sont les plus exposés. Or si on suit votre argumentaire progressiste en faveur de la prohibition, axé sur un corps social sain, en plus de les exposer à des substances potentiellement empoisonnées, vous voulez créer les conditions pour les inciter à devenir des dealers. Car somme toute, c'est bien une école du crime et du vice dont vous vantez les bénéfices. Avec comme corollaire de cette biopolitique sanitaire, la démission des familles et l'anéantissement de la responsabilité parentale. Ce genre d'approche est certainement utile pour occuper les policiers à d'autres choses qu'à combattre le crime, comme gaspiller l'argent du contribuable, faire du chiffre pour truquer les states en arrêtant des consommateurs plus faciles à appréhender que les criminels dangereux, mais on ne peut pas dire que ce soit une politique pénale responsable et morale. Quant aux junkies, la encore il y a des situations très différentes, on ne peut guère comparer entre le cadre dynamique ou l'entrepreneur accro à la coke, et le marginal toxico. Comme on ne peut comparer l'alcoolisme mondain avec celui du pauvre type qui commence sa journée au ballon de blanc pour ne pas trembler et la finit en battant sa femme. L'addictologie montre que ce n'est pas le produit qui est déterminant dans le processus de marginalisation, mais le type de rapport qu'entretient l'individu avec et les conséquences sociales de ce rapport. Autrement dit une drogue n'est pas néfaste en soi, mais c'est la désocialisation qu'elle peut entraîner qui l'est, cela dépend de chaque sujet dont la réaction est différente. Cette inégalité crée les conditions d'une sélection sociale naturelle, dont l'avantage est que les uns ne font pas payer aux autres les conséquences de leurs vices. Et d'autre part cette sélection donne du sens à la notion de responsablibilité, permet de valoriser le choix de la vertu plutôt que celui du vice. -
Il avait beau s'être installé à N.Y, le style pratiqué par son "Miller Army Air Force Band", un orchestre de jazz et de danse militaire pour le moral des troupes, était typique de celui à la mode en californie, c'est-à-dire majoritairement pour les blancs et lié à l'industrie du cinéma Hollywoodien, surtout orienté sur les arrangements d'instruments classiques européens. D'ailleurs, presque tous les musiciens des orchestres west coast venait de N.Y. Pour nuancer, il faut aussi reconnaître que l'effervesence de la scène west coast dès le milieu des années 40 a aussi attiré quelques vrais talents dans cette période faste. Musicalement pauvre, c'est relatif, en comparaison de la richesse insolente du hard bop, du cool et du free, à partir de la fin des années 50. Mais surtout Brubeck a un style assez plat, malgré de bonnes trouvailles mélodiques comme Take Five, disons propice aux musiques de films de l'époque, sur des airs de java agrémentés d'une voix lisse. D'une profondeur abyssale plutôt, à condition d'être capable d'entendre. Voilà des oreilles sans doute trop longtemps nourries au ringardos.
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Pour un authentique réactionnaire (que tu n'es pas), elle est superflue. Sun Ra connaît en effet un certain revival chez les amateurs de jazz, par bonheur. Encore une fois l'étendue de ta culture musicale me surprend, mais le vrai snobisme ne consiste-t-il pas en une humilité de façade? Pour l'anecdote, Miles Davis aimait dire qu'il n'était pas noir, au sens où par son talent exceptionnel, sa musique avait acquis un succès mondial et une portée universelle - dépassant de loin le cadre de la musique noire américaine. Cela montre que si le jazz s'est développé au sein d'une culture spécifique, elle ne l'a pas empêché de devenir un langage universel, puisqu'il s'est répandu sur tous les continents. Le message particulier qu'il portait dans la communauté noire a perdu son sens, reste la forme artistique, accessible aujourd'hui à tous les curieux dotés d'oreilles assez ouvertes. En quoi une vision racialiste de l'histoire de la musique serait nécessairement un mal? Qu'y a-t-il de commun, par exemple, entre la musique d'Europe centrale, celle d'Afrique de l'ouest, celle caucasienne d'Asie centrale? Ce sont là des catégories objectives en musicologie, car les traditions musicales sont liées aux ethnies, aux migrations, à l'histoire de populations qui ont leur langage propre. Du point de vue technique, elles ont leur propre codification, métrique, gammes et instruments. Par exemple, la musique classique indienne repose sur des échelles rythmiques différentes de la musique occidentale et pour la comprendre, il faut se placer dans une autre approche. Ce qui est fascinant, c'est de retrouver éléments de polyrythmie indonésienne dans le jazz ou chez certains contemporains comme Steve Reich. Ce qui me paraît terriblement appauvrissant, c'est plutôt la perspective prônant la supériorité de la musique occidentale sur les autres, à laquelle elles seraient subordonnées par une sorte de préjugé niant la richesse des musiques savantes ou traditionnelles du reste du monde. D'autre part je ne vois pas pourquoi il faudrait céder au chantage contemporain de la novlangue et considérer le terme noir, ou même nègre, comme tabous. A ce compte, bientôt on ne pourra plus parler d'art nègre, mais des expositions d'art des minorités visibles de couleur sombre.
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Si seulement tu avais été un vrai réac, tu aurais dit l'histoire tout court. Heureusement que dans ce naufrage, il nous reste le nanard et le kitsch. Et pourtant, le XXè fut aussi riche musicalement que tragique politiquement. Même ça? Disons que ce n'est pas seulement une musique pour les esprits libres, elle demande aussi une bonne oreille et une certaine connaissance harmonique pour l'apprécier à sa juste valeur. Oui, j'ai proposé une cission pour ne pas perturber la bonne marche de ce temple de l'érudition ringardos. Pas oublié, mais il est moins connu, quoiqu'étant un compositeur très important et génial d'après moi.
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Disons que ça fait sens si on l'inscrit dans l'histoire de la culture afro-américaine. Je te donne un exemple : le terme "bop" puis "hard bop" vient d'un mouvement de reconnaissance par les noirs américains de leurs origines, appelé "Black is beautiful". Il a été inventé en ce sens précis. Ce mouvement se voulait un retour aux sources mélodiques et rythmiques, à l'Afrique ; en même temps qu'une réaction au jazz west coast comme les orchestres de Glenn Miller ou Dave Brubeck, surtout dominé par les blancs, et musicalement pauvre. Qui a écouté les disques de Miles Davis, Coltrane ou Roland Kirk est immergé dans ce langage musical africaniste. Or cette volonté de puiser une nouvelle source d'inspiration en régénérant la musique dans les folklores africains ne siginifie pas pour autant de recommencer à jouer les rythmes sur des tambours traditionnels (bien que cela soit intéressant dans certains cas), mais la revendication d'une identité propre pour la culture afro-américaine; phénomène qu'on a pu observer dans des domaines aussi variés que dans l'art, le cinéma, le sport ou la politique. Maintenant effectivement, ça ne veut pas dire que la soul, le blues ou le jazz ne puissent pas être joués par des blancs, ni que des noirs ne puisent composer de la musique dodécaphonique. Par bien des aspects le jazz moderne se rapproche d'ailleurs de la musique contemporaine, notamment par la technique d'écriture et l'approche modale. Mais cela indique que les grands compositeurs du jazz au XXè siècle, c'est-à-dire la musique classique d'aujourd'hui, sont presque tous noirs. D'un point de vue musicologique, je l'ai souligné, il s'agit en effet d'une musique hybride qui n'aurait pas pu exister sans l'apport de la musique occidentale. Mais ce caractère hybride n'est-il pas le propre de toutes les musiques savantes du monde? J'ai d'ailleurs oublié Dizzy Gillespie et Charlie Parker pour le bop… nb : je propose de scinder le fil et d'en ouvrir un sur le thème "y a-t-il une musique noire?" ou "identité et musique"