Largo Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 La Bourse spécule sur une OPA du géant américain Pepsico sur le groupe français Danone : Figaro 20 juillet 2005 : Pour l'instant, ce n'est toujours qu'une rumeur, mais elle fait grand bruit. L'intention prêtée à PepsiCo de partir à l'assaut de Danone a créé hier une effervescence rarement atteinte autour d'un groupe industriel, qui s'est rapidement déplacée du terrain purement boursier à celui de la politique.Dès le début de la matinée, l'action Danone s'est mise à flamber en Bourse, où elle a finalement gagné 10,19%, accréditant l'idée qu'une opération imminente se profilait sur le capital du champion français de l'agroalimentaire. Surtout, environ 12 millions de titres ont changé de main, ce qui représente près de 5% du capital. PepsiCo a simplement réaffirmé qu'il n'était pas entré dans le capital de Danone, sans vouloir toutefois détailler plus avant ses projets, soulignant qu'il n'est pas dans ses habitudes de commenter les rumeurs. Ce mutisme n'a pas contribué – bien au contraire – à calmer le jeu. Après le député UMP Patrick Ollier, qui avait déclenché l'offensive anti-PepsiCo lundi soir (nos précédentes éditions), plusieurs responsables politiques et syndicaux sont à leur tour montés au créneau. A commencer par deux anciens ministres des Finances socialistes. Laurent Fabius a demandé au chef de l'Etat et au gouvernement «d'agir en urgence» pour que Danone reste dans le giron «français et européen», considérant l'importance de cette entreprise comme «majeure pour notre économie et son rayonnement». Pour sa part, Dominique Strauss-Kahn a tenu «à mettre en garde les actionnaires de PepsiCo», qui «doivent savoir que leur entreprise ne peut tirer aucun bénéfice de cette OPA hostile, que les synergies attendues ne seront pas au rendez-vous et que les réactions les plus vives seraient à craindre si cette tentative devait être poursuivie». Du côté des organisations syndicales, la CFDT et sa Fédération générale de l'agroalimentaire (FGA) ont manifesté «leur opposition à toute prise de contrôle de Danone, dont elles redoutent les conséquences économiques et sociales, en particulier en matière d'emploi». Le monde agricole n'était pas en reste: «Danone est un des fleurons de l'agroalimentaire français. Toute opération ne peut se faire contre le sentiment de ceux qui font la vie de Danone, dont les 6000 producteurs qui fournissent du lait à Danone en France», a affirmé le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer. La seule note discordante, et non des moindres, est venue de Renaud Dutreil, pour qui «il ne faut pas surestimer la capacité de Danone à privilégier les intérêts nationaux». Loin de se rallier au consensus ambiant, le ministre des PME a affirmé que «Danone est un groupe international qui dans le passé a délocalisé des activités de production qui étaient sur le territoire français et qui donc, très clairement et depuis longtemps, s'est inscrit dans la mondialisation». Quant au ministre de l'Economie, Thierry Breton, il s'est refusé à faire le moindre commentaire sur ce qu'il considère comme des rumeurs. Le monde 19 juillet 2005 : (…) Renaud Dutreil, le ministre des PME, a assuré mardi qu'il ne détenait aucune information quant à un éventuel rachat du géant de l'agroalimentaire Danone par un groupe étranger. Il a également considéré que l'Etat n'avait pas à s'imiscer dans les affaires des entreprises privées. Il a ajouté : "On est dans une économie de marché, une économie ouverte. Il faut laisser les marchés jouer leur rôle", a-t-il précisé, tout en soulignant que "Danone est depuis longtemps une société internationale". "Derrière les grands groupes français, qui sont un élément fort de notre patrimoine économique, il y a aussi beaucoup de PME", a insisté le ministre. Thierry Breton, ministre de l'économie et des finances, s'est pour sa part refusé à commenté des "rumeurs". "Je n'ai absolument aucun commentaire sur les rumeurs. Il y a des rumeurs tous les jours", a-t-il dit. (…) Tout est dit. Dutreil sauve l'honneur.
labbekak Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Laurent Fabius a demandé au chef de l'Etat et au gouvernement «d'agir en urgence» pour que Danone reste dans le giron «français et européen»<{POST_SNAPBACK}> Quelqu'un peut-il m'expliquer l'intérêt pour la France ou pour l'Europe ?
Chitah Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 La prise de contrôle de Danone deviendra impossible si 34% des actionnaires font bloc: il existe déjà un groupe de 15%, des frenchies (Eurazeo, CDC, FCP Danone, etc..), reste à trouver 19%; en effet, dans les statuts de Danone, en cas d'OPA hostile, tout racheteur disposant de moins de 66% du capital verra ses droits de vote limités à 6%. De plus, des pilules empoisonnées se trouvent dans les contrats liant Danone à ses clients. Ainsi, ceux-ci peuvent, en cas de changement d'actionnaire majoritaire, demander une révision de toutes les clauses du contrat voire sa résiliation pure et simple. Ces deux éléments diminuent sensiblement la valeur de Danone. En novembre 2004, le gouvernement français a changé la législation de façon à protéger les entreprises françaises (?) lorsque leurs activités sont "de nature à porter ateinte à l'ordre public, à la sécurité publique, ou aux intérêts de la défense nationale". Le décret spécifiant la liste des secteurs à protéger n'est jamais sortie. En cas d'offensive, c'est le Ministere de l'Economie qui doit réagir en contactant l'investisseur non désiré (voir tentative de prise de controle de Aventis par Novartis, au nez et à la barbe de Sanofi) Dans le cas qui nous occupe, la menace à la sécurité publique est toute trouvée: l'obésité. Autre maniere de faire: user de la Direction Generale de l'Intelligence Economique. A suivre. Cependant, on ne saurait trop insister sur le fait que si Pepsi propose un prix élevé pour Danone, les actionnaires vont peut-être flancher. Ou tout du moins, cela aiguisera leurs apétits, ce qui fait qu'une solution alternative devra être trouvée, les actionnaires ne se satisferont pas d'un Danone indépendant, qui continue sa vie pépère.
Chitah Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Quelqu'un peut-il m'expliquer l'intérêt pour la France ou pour l'Europe ? <{POST_SNAPBACK}> Le lait est en partie fourni par 6000 producteurs hexagonaux.
labbekak Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Le lait est en partie fourni par 6000 producteurs hexagonaux. <{POST_SNAPBACK}> Et la reprise de Danone par Pepsico y changerait quelque chose ?
Nicolas Luxivor Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Quelqu'un peut-il m'expliquer l'intérêt pour la France ou pour l'Europe ? <{POST_SNAPBACK}> Un siège social rapporte beaucoup à l'Etat qui héberge le dit siège social. Tous les comptes du groupe sont déclarés à l'endroit du siège social… Taxe professionnelle en tête. C'est pour cette raison que des toutes petites communes ont des revenus énormes… En cas de changement d'actionnaire principale, le siège social peut être changé. Changé pour les USA en l'occurrence… Et la France et l'Europe perdent beaucoup de taxes.
labbekak Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Un siège social rapporte beaucoup à l'Etat qui héberge le dit siège social. Tous les comptes du groupe sont déclarés à l'endroit du siège social… Taxe professionnelle en tête. C'est pour cette raison que des toutes petites communes ont des revenus énormes…En cas de changement d'actionnaire principale, le siège social peut être changé. Changé pour les USA en l'occurrence… Et la France et l'Europe perdent beaucoup de taxes. <{POST_SNAPBACK}> Qu'une société soit reprise ou pas par l'étranger, elle peut délocaliser son siège, si c'est son intérêt fiscal (Voir Interbrew).
Chitah Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Un siège social rapporte beaucoup à l'Etat qui héberge le dit siège social. Tous les comptes du groupe sont déclarés à l'endroit du siège social… Taxe professionnelle en tête. C'est pour cette raison que des toutes petites communes ont des revenus énormes…En cas de changement d'actionnaire principale, le siège social peut être changé. Changé pour les USA en l'occurrence… Et la France et l'Europe perdent beaucoup de taxes. <{POST_SNAPBACK}> Le siège social de Mac Donald est aux USA. Ainsi, l'Etat français ne perçoit rien du tout des activités de Mac Donald France. Le siège du holding qui détient Renault Nissan est au Pays Bas. Ainsi, l'Etat, français ne perçoit rien de l'activité de ces entreprises sur le territoire français. Pareil pour Siemens, Microsoft, Nestlé, etc… J'ai bon?
Nicolas Luxivor Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Le lait est en partie fourni par 6000 producteurs hexagonaux. <{POST_SNAPBACK}> Je ne pense vraiment pas que cela soit la bonne raison. Surtout que le lait est un produit frais… Imagine le transport transatlantique de 90% d'eau avec un peut de matière grasse …
Chitah Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Et la reprise de Danone par Pepsico y changerait quelque chose ? <{POST_SNAPBACK}> Je n'en sais rien, c'est un argument de M. Lemetayer de la FNSEA, je ne vois pas trop de quoi il parle, je ne fais que répéter son argument.
labbekak Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Je n'en sais rien, c'est un argument de M. Lemetayer de la FNSEA, je ne vois pas trop de quoi il parle, je ne fais que répéter son argument. <{POST_SNAPBACK}> Je m'en doute … J'ai quand même énormément de mal à admettre ce genre d'arguments. D'autant plus qu'il est plus rentable de vendre des produits locaux que de les importer …
Largo Posté 20 juillet 2005 Auteur Signaler Posté 20 juillet 2005 A priori, deux problèmes se posent : - l'éternelle crainte socio-économique, car il y a reprise par un groupe étranger et donc potentiellement avenir incertain (changement de stratégie, restructuration, etc… sont possibles) - comme l'écrivait Chitah, guerre économique. On entre ici dans les conflits d'intérêt politiques et d'intelligence économique. Mais il est vrai que les actionnaires pourraient être séduits, il est toujours bon d'avoir en portefeuille une société visée par une OPA, ou même par une OPE, en l'espèce nous n'en savons rien, ce ne sont que des rumeurs.
Largo Posté 20 juillet 2005 Auteur Signaler Posté 20 juillet 2005 Un commentaire tout à fait pertinent (rubrique débats&opinions du Figaro) : ÉditorialLe syndrome Pechiney Philippe Reclus [20 juillet 2005] Les rumeurs d'OPA sur Danone ravivent un bien mauvais souvenir, celui de la disparition corps et âme de Pechiney, le fleuron de l'aluminium français, avalé par son concurrent canadien Alcan. L'épisode a provoqué un réel traumatisme dans le milieu des affaires français. La fébrilité est à son comble à l'idée que l'histoire pourrait se répéter. Danone n'en est pas à sa première alerte. Cette fois-ci, pourtant, la menace paraît devoir être prise au sérieux. Avec un capital éclaté, des positions mondiales reconnues et une situation financière enviable, Danone est une proie parfaite. Pour se défendre, le groupe agroalimentaire dirigé par Franck Riboud dispose apparemment de peu d'armes. La campagne menée en sous-main pour mobiliser l'opinion face à l'imminence d'un raid n'a abouti qu'à souligner encore un peu plus sa vulnérabilité. Que quelques ténors politiques et syndicaux montent au front pour décourager les rôdeurs et appeler l'Etat à intervenir ne fait que révéler un peu plus ce dénuement. Certes, cette intervention du politique, à titre préventif, a réussi dans le passé. A Bercy, Nicolas Sarkozy y a eu recours pour empêcher, à la dernière minute, le laboratoire suisse Novartis de s'emparer d'Aventis. Ou, encore, pour bloquer le raid de Siemens sur un Alstom au bord du dépôt de bilan. Pour autant, ce réflexe d'ingérence paraît de plus en plus décalé dans le cas d'entreprises françaises qui jouent le jeu d'une économie mondialisée. Des entreprises qui savent, comme Danone, se servir de cette économie ouverte, pour aller prendre des parts de marché là où la croissance est la plus prometteuse. Des entreprises qui doivent en contrepartie se prêter au jeu d'un capitalisme mature, dont la première consiste à donner à leurs actionnaires le dernier mot en cas d'offre de rachat. S'il y a des handicaps à dénoncer, ils sont ailleurs. Par exemple, dans le fait que la France ne facilite pas la tâche à ses fleurons nationaux pour se muscler afin de livrer cette bataille mondiale. Danone, une fois de plus, en a fourni la meilleure illustration, il y a quelques années avec le psychodrame provoqué par la réorganisation de ses usines LU dans le Nord. Une décision qui a vu l'entreprise se retrouver dans la situation d'ennemi public numéro un. Il serait curieux de constater que ce sont les mêmes, à droite comme à gauche, qui appelaient à l'époque au boycott des produits Danone pour sanctionner la société, qui voudraient prendre aujourd'hui la tête du cortège pour défendre son indépendance. Les mêmes qui, d'un côté, condamnent les profits insolents des entreprises et de l'autre veulent bloquer les OPA de concurrents étrangers plus dynamiques. Le cas Danone est exemplaire de cette contradiction permanente sur laquelle vit le pays. Celle qui consiste d'un côté, à partager la fierté de compter, dans le peloton de tête mondial, quelques-uns des grands noms de l'industrie française. Mais de l'autre, à condamner toute action de ces mêmes entreprises visant à se rendre plus fortes, plus mobiles et plus rentables. Loin de l'intervention de l'Etat, c'est la première et la seule condition pour préserver leur indépendance. Et j'ajouterais qu'il faudrait peut-être ne pas oublier que les entreprises appartiennent à leurs actionnaires. Pas à leur pdg, pas à leurs salariés, et encore moins aux politiques. Alors rendons à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
melodius Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Quelqu'un peut-il m'expliquer l'intérêt pour la France ou pour l'Europe ? <{POST_SNAPBACK}> La France adore pédaler dans le yaourt.
Invité jabial Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Laurent Fabius a demandé au chef de l'Etat et au gouvernement «d'agir en urgence» pour que Danone reste dans le giron «français et européen»rolleyes.gif, considérant l'importance de cette entreprise comme «majeure pour notre économie et son rayonnement». Pour sa part, Dominique Strauss-Kahn a tenu «à mettre en garde les actionnaires de PepsiCo», qui «doivent savoir que leur entreprise ne peut tirer aucun bénéfice de cette OPA hostile, que les synergies attendues ne seront pas au rendez-vous et que les réactions les plus vives seraient à craindre si cette tentative devait être poursuivie». La façon dont DSK s'exprime a un nom précis, qui désigne une profession particulière. Il est évidemment illégal de préciser laquelle ici.
Largo Winch Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Quelqu'un peut-il m'expliquer l'intérêt pour la France ou pour l'Europe ? <{POST_SNAPBACK}> Strauss-Kahn a livré un argument trés convaincant ce matin sur LCI : "ce serait une perte d'identité pour la France !"
Largo Winch Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 La prise de contrôle de Danone deviendra impossible si 34% des actionnaires font bloc: il existe déjà un groupe de 15%, des frenchies (Eurazeo, CDC, FCP Danone, etc..), reste à trouver 19%; Il me semble avoir entendu Coppé dire que l'Etat serait prêt à monter en capital via la Caisse de Dépots et Consignations…
Chitah Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 C'est plausible, il existe aussi un organisme appelé le Ciasi, comité interministériel pour l'aménagement des structures indutrielles, qui pourrait intervenir pour Alstom, et qui avait déjà servi pour sauver les billes des banques françaises présentes au capital de Alstom. Voir ce doc de Elie Cohen, que j'ai rapidement parcouru: http://www.princeton.edu/~jjun/webs/PIIRS/…s/ElieCohen.pdf
Nicolas Luxivor Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 La façon dont DSK s'exprime a un nom précis, qui désigne une profession particulière.Il est évidemment illégal de préciser laquelle ici. <{POST_SNAPBACK}> On ne peut pas préciser "terroriste" ?
Taisei Yokusankai Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 La France adore pédaler dans la yaourt. <{POST_SNAPBACK}>
labbekak Posté 20 juillet 2005 Signaler Posté 20 juillet 2005 Oui, enfin bon, je comprends pas ! Ils préfèrent quoi, les français, que les américains investissent leurs billes en Chine ? ou ils ont peur qu'ont leur fasse bouffer du yaourt made in USA ??? Si la réaction était venue de Bové, j'aurais compris, mais là ? Partout où Mc Donald ou Coca Cola vendent leurs produits, ils produisent sur place, pourquoi iraient-ils faire autrement ? De toute façon, il faut sauver le bocage normand
Largo Posté 21 juillet 2005 Auteur Signaler Posté 21 juillet 2005 La suite de ces folles aventures ! Quand l'Etat s'en mêle vraiment… AGROALIMENTAIRE Le premier ministre intervient alors que PepsiCo laisse la rumeur se propagerDanone : Villepin monte au front «au nom de l'intérêt national» Jean-François Arnaud et Gaëtan de Capèle [21 juillet 2005] Nul ne sait encore si PepsiCo a réellement l'intention de lancer une OPA sur Danone. En revanche, si tel est le cas, le groupe américain ne peut plus ignorer à quel point il est indésirable. Hier, la tension était encore à son comble autour de ce qu'il est convenu d'appeler «l'affaire Danone», avec l'entrée en lice des ténors du gouvernement et du premier d'entre eux, Dominique de Villepin. Evénement tout à fait inhabituel s'agissant d'un dossier entre entreprises privées, a fortiori fondé jusqu'ici sur des rumeurs, le premier ministre est personnellement intervenu dans le débat, en des termes qui constituent une menace à peine voilée à l'égard de PepsiCo. «Ce que je peux dire, c'est l'attachement qui est le nôtre aux emplois français, à l'industrie française, à la recherche française. Un groupe comme Danone fait évidemment partie des fleurons de notre industrie et nous entendons bien sûr défendre les intérêts de la France», a-t-il déclaré. Toute la journée, les ministres se sont succédé, dont Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé, pour reprendre ce thème de la défense du champion industriel français, déjà développé la veille par Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et plusieurs responsables syndicaux. Autant dire que, en deux jours, l'avenir de Danone est devenu une affaire d'État. Dans une incroyable surenchère de déclarations, la Fédération CGT de l'agroalimentaire a même demandé la nationalisation du groupe au nom de «la souveraineté alimentaire». S'il a incontestablement réussi à enclencher une vaste campagne nationale en sa faveur, qui constitue probablement son arme la plus efficace pour dissuader PepsiCo de passer à l'action, Danone se fait pour l'instant discret. Hier, l'affaire a été évoquée au cours d'un conseil d'administration prévu pour arrêter les comptes trimestriels du groupe. Son président, Franck Riboud, pourrait s'exprimer aujourd'hui sur le sujet. En interne, des salariés s'étonnent de cette mobilisation : «on imagine bien que cet élan n'est pas complètement spontané, mais son ampleur montre l'attachement des consommateurs à nos produits et des citoyens à notre groupe», témoigne un cadre au siège du groupe. De son côté, PepsiCo, qui tient un conseil d'administration demain, ne fait rien pour calmer le jeu. Alors que le Financial Times affirmait hier qu'il avait engagé deux banques d'affaires – Morgan Stanley et UBS – pour monter un dossier de reprise de Danone, le groupe américain s'en tient à sa ligne de conduite initiale : il ne commente pas les rumeurs. Sa porte-parole n'en a pas moins réitéré hier la stratégie du groupe, ce qui, dans le contexte actuel, ne manque pas d'ambiguïté : «D'une manière générale, nous restons ouverts aux différentes options qui peuvent se présenter», a-t-elle déclaré, en ajoutant que PepsiCo «est toujours préoccupé par sa croissance». Dans cette atmosphère survoltée, la Bourse, de son côté, n'en finit pas de spéculer : hier, l'action Danone a encore gagné près de 6% après 10% la veille. Mais c'est quand même dingue ce protectionnisme en France ! Au nom de l'"intérêt national" dixit nos élites… Et les guignols de la CGT qui la ramènent avec la nationalisation On a ici un superbe symbole de l'Etatisme français. Je lisais dans un autre article que Danone n'est que le 5ème acheteur de lait aux producteurs français et entretient d'excellentes relations avec eux. Peut-être ont-ils peur des pressions éventuelles futures ? ps : qui a des danones dans son portefeuille, bande de vilains capitalistes ? ou ils ont peur qu'ont leur fasse bouffer du yaourt made in USA ??? Vu l'anti-américanisme ambiant sévissant en France, cela ne m'étonnerait guère…
Chitah Posté 21 juillet 2005 Signaler Posté 21 juillet 2005 Ce qui est intéressant, c'est le deuxieme effet Kiss Kool: Reste qu'une telle mobilisation [politique] pourrait avoir des effets paradoxalement plus dévastateurs à terme pour Danone. Si Nestlé se présentait en "chevalier blanc" et achetait Danone, Bruxelles, au nom du respect de la concurrence, l'obligerait à céder des pans entiers d'activité, notamment dans les eaux minérales, où la domination du groupe suisse serait excessive. Or, les repreneurs industriels pour ces activités ne sont pas très nombreux sur la planète, les plus crédibles étant Coca-Cola ou… PepsiCo. Si ça se trouve, Pepsi a prévu le coup dans ses scénarios d'OPA.
Largo Posté 21 juillet 2005 Auteur Signaler Posté 21 juillet 2005 hé hé, bien vu… Pepsico winner à tous les coups ?
Calembredaine Posté 21 juillet 2005 Signaler Posté 21 juillet 2005 Et enfin une déclaration du plus libéral de nous tous: "les pouvoirs publics devront tout mettre en oeuvre" pour bloquer une éventuelle OPA hostile sur Danone,(…) (Nicolas Sarkozy, Le Monde de vendredi) Allo AK?
Invité jabial Posté 21 juillet 2005 Signaler Posté 21 juillet 2005 Et enfin une déclaration du plus libéral de nous tous:"les pouvoirs publics devront tout mettre en oeuvre" pour bloquer une éventuelle OPA hostile sur Danone,(…) (Nicolas Sarkozy, Le Monde de vendredi) Allo AK? <{POST_SNAPBACK}> Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent… Allez AK, bientôt tu en seras!
Largo Posté 21 juillet 2005 Auteur Signaler Posté 21 juillet 2005 "La mondialisation, il faut la maîtriser" "on ne peut pas rester inactif face à une offre publique d'achat (OPA) hostile, qui risque de la transformer en filiale d'un conglomérat dont les intérêts ont peu de chances de passer demain par notre pays." "il est important que l'on sache que l'Etat n'a pas renoncé et ne renoncera pas à utiliser tous les moyens puissants dont il dispose pour protéger les intérêts économiques et sociaux de la France." "Cette affaire révèle une fois encore les failles de notre politique industrielle (…) Nous devons mettre en oeuvre une stratégie européenne pour faire émerger et conforter les champions industriels de demain." c. Nicolas Sarkozy
rixxe Posté 21 juillet 2005 Signaler Posté 21 juillet 2005 Reste qu'une telle mobilisation [politique] pourrait avoir des effets paradoxalement plus dévastateurs à terme pour Danone. Si Nestlé se présentait en "chevalier blanc" et achetait Danone, Bruxelles, au nom du respect de la concurrence, l'obligerait à céder des pans entiers d'activité, notamment dans les eaux minérales, où la domination du groupe suisse serait excessive. Or, les repreneurs industriels pour ces activités ne sont pas très nombreux sur la planète, les plus crédibles étant Coca-Cola ou… PepsiCo. L'UE peut-elle vraiment obliger des entreprises extra-communautaire à céder certaines de leurs activités?
labbekak Posté 21 juillet 2005 Signaler Posté 21 juillet 2005 Y'a plus qu'à nationnaliser Danone. Vive la France
Dilbert Posté 21 juillet 2005 Signaler Posté 21 juillet 2005 Y'a plus qu'à nationnaliser Danone.Vive la France <{POST_SNAPBACK}> Ah, ah, l'Etat vous a bien eus ! J'imagine qu'il y a quelques politiciens qui ont joué à la hausse et qui ont bien arrondi leur fin de mois… C'est vraiment la Ripoublique Fromagère… http://news.tf1.fr/news/economie/0,,3233032,00.html Danone : "une rumeur savamment orchestrée" La rumeur d'un éventuel rachat de Danone par l'américain Pepsico a, depuis quelques jours, fait flamber le cours de l'action Danone et enflammé la classe politique française. Selon Gérard Augustin-Normand, président de Richelieu Finance, ce serait de "l'intox" orchestrée par l'Etat et Danone. tf1.fr : Une OPA (Offre publique d'achat) de Pepsico sur Danone vous semble-t-elle plausible ? Gérard Augustin-Normand * : Je pense que la rumeur a été savamment organisée par Danone et les pouvoirs publics français afin de rendre une OPA plus difficile et de constituer un socle d’actionnaires institutionnels français solide autour de Danone. C’est selon moi de l’intox avec au départ une prétendue fuite dans le magazine Challenge qui affirmait que Pepsico avait pris 3% du capital de Danone. Les politiques se sont ensuite saisis de la rumeur : Patrick Ollier, député UMP et président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a fait part de son inquiétude. Or, Patrick Ollier est un proche de Michèle Alliot-Marie et de Jacques Chirac. Ensuite, Borloo et Villepin sont montés au créneau ; ce n’est pas une coïncidence, tout cela a été organisé. tf1.fr : Quel serait l’intérêt de l’Etat français de relayer une fausse rumeur ? Gérard Augustin-Normand : C’est très à la mode d’agiter le chiffon du vilain investisseur étranger. Ca a été le cas l’an dernier avec Aventis que le gouvernement français a "sauvé des griffes" de l’affreux Novartis en affichant clairement sa préférence pour Sanofi ou encore avec le rapprochement de la Sagem et de la Snecma qui peut être considérée comme une sorte de nationalisation déguisée. Il y a en ce moment en France une paranoïa autour de l’intelligence économique –un « monsieur intelligence économique » a d’ailleurs été nommé en 2004- et d’une spoliation du patrimoine français. tf1.fr : Danone, c'est "La" multinationale française par excellence… Gérard Augustin-Normand : Oui, mais il n’est pas sûr que Danone soit davantage garant de la pérennité des emplois ou de la sécurité alimentaire que Pepsi ou Nestlé. C’est aussi pour cette raison que tout paraît trop bien orchestré : Danone et Pepsi sont des symboles, celui d'une industrie française puissante pour le premier, et ce que les Français détestent pour le second, la malbouffe, le capitalisme américain… En revanche, tout le monde se réjouit de l’OPA du français Pernod-Ricard sur Allied-Domecq, des avancées d’EDF en Italie ou de France Télécom en Espagne. Il y a d’un côté un impérialisme français et de l'autre un protectionisme inquiétant. tf1.fr : Quel serait l’intérêt de Danone dans cette menace d’OPA ? Gérard Augustin-Normand : Je ne veux pas parler de l'intérêt personnel de Franck Riboud (PDG de Danone, ndlr) même si celui-ci a de très nombreux stock-options et qu’il pourrait profiter d’une valorisation de capital. Mais à force de l’entendre dire depuis plusieurs mois que Danone était une proie potentielle, on pouvait se demander s’il ne le souhaitait pas. Faire augmenter le cours de l’action comme ces derniers jours permet donc d’éloigner la menace. Je ne serais pas étonné si l’on découvrait dans les prochains jours que plusieurs opérateurs institutionnels français ont renforcé leur position au capital de Danone pour constituer un noyau dur. Je pense notamment à la CDC (Caisse des Dépôts et Consignations), à Eurazéo (qui détient déjà 3,66%, ndlr) ou au Crédit Agricole. tf1.fr : Vous ne croyez donc pas du tout à une offre de Pepsico ? Gérard Augustin-Normand : On dit que Pepsi n’a pas démenti la rumeur mais c’est faux, Pepsi a nié détenir 3% du capital de Danone. Il faut faire attention aux conclusions hâtives : si Pepsi déclarait ne pas vouloir lancer d’OPA sur Danone, la réglementation américaine l’empêcherait de changer d’avis pendant une période de 18 mois. Or, Pepsi a toujours eu un œil sur Danone mais sans doute pas à ce cours de bourse. Je pense que Pepsico a été instrumentalisé. tf1.fr : Orchestrer et alimenter de fausses rumeurs peut-il être illégal ? Gérard Augustin-Normand : Ce n’est pas vraiment illégal, sauf si une enquête montrait que cela a été l’occasion pour quelques acteurs bien informés de tirer bénéfice de ces mouvements de cours. Cela pourrait alors relever du délit d’initiés. *Gérard Augustin-Normand est le président de Richelieu Finance, société de Gestion privée
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