h16 Posté 5 octobre 2005 Signaler Posté 5 octobre 2005 Si même les catastrophes attendues ne se produisent pas, où va le monde ?! Ils détruisent le temps avec leurs satellites, ma bonne dame, j'vous dis
Jeuf Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 Depuis le temps qu'on en parle (message n°510), la fin du pétrole n'est toujours pas là …Et le prix à la pompe a l'air de vouloir baisser. Qu'est-ce qui se passe ? Faut voir, on est qu'à début automne 2005, mais en 2010 ou même bien avant les conditions économiques auront radicalement changer. En attendant, tout continue, il y a quelques passages difficiles, quelques doutes, mais globalement tout va très bien, comme en aout 29. Si même les catastrophes attendues ne se produisent pas, où va le monde ?! Ce qui n'est pas catastrophique, c'est que les achats de carburants en France diminuent, que les ventes des 4x4 aux état-unis aussi, les fabricant de ces chars vont faire faillite…. Ce qui est plus grave, c'est qu'avec l'énergie chère, des pays sont proie à de graves troubles sociaux: honduras, phillipines, indonésie, zimbabwe, etc. On en parle pas aux infos à la télé? (je sais pas, je la regarde pas) Voilà les prémisses…
Serge Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 On en parle pas aux infos à la télé? (je sais pas, je la regarde pas) <{POST_SNAPBACK}> Tu n'es pas le seul, ici.
h16 Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 Je remarque au passage que si les schistes bitumeux et les gisements de super-lourd sont exploités dans un avenir proche, avec un baril à plus de 70$ : - les industriels vont faire (encore) des efforts pour la consommation des voitures - la proportion des 4x4 va effectivement se réduire A plus long terme, et ce serait plus intéressant encore, l'équilibre géopolitique en serait grandement changé.
h16 Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 - les gens se déplaceront moins ou mieux Exactement : on utilise de moins en moins d'énergie pour transporter les gens, et de plus en plus d'énergie pour transporter les biens ; quant aux services, une partie d'entre eux peut être effectuée à distance avec les nouvelles technologies.
Invité plejarre Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 Je m'intéresse au problème des énergies, et en cherchant sur internet je tombe sur un nombre sans cesse grandissant de pages web, qui affirment que la fin des ressources pétrolières mondiales n'est pas pour dans quarante ans comme la plupart des gens le pensent, mais plutôt dans une fourchette comprise entre 2010 (au pire) et 2025 (au mieux), autant dire demain…Effectivement, la flambée récente des prix du baril semble plutôt aller dans ce sens. La flambée des prix est du à la baisse de l'offre causée par l'arrivée de la chine dans le marché mondial qui augmente la demande. et comme les gisements pétroliers sont en des endroits spécifiques l'offre se restreint et les prix augmentent. faut dire aussi que60% du prix total ne sont que des taxes.
Invité plejarre Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 - les gens se déplaceront moins ou mieux <{POST_SNAPBACK}> et comment, les décideurs ont vraiment rien d'autre à proposer. ils moralisentles gens, encore et toujours. faut économiser ! on connait le refrain. et c'est une autre affaire lorsque il faut des solutions et pas seulement se reporter sur l'autre. je fais du vitrail, et je vais chercher du verre pour mes travaux (en amateur). mais en france on a une seule entreprise qui fasse ce que l'on appelle du fusing. une seule !!! alors tous les maitres verriers viennent à coté de dourdan proche d'etampes en essonne pour s'approvisionner quelque que soit l'endroit ou ils sont. en ile de france ou dans les alpes maritimes. tous à dourdan. les problemes de consommation d'énergie en france sont liés à cette centralisation extrème. mais ca nos moralistes oublient de le dire. alors décourager les gens à circuler c'est bien. mais comme lorsque les idéologues de 68 s'entendaient demander "bon c'est mauvais, la société est mauvaise. mais tu mets quoi à la place". et là silence radio. et cette question est encore d'actualité 37 ans apres. bon là j'ai corrigé le francais. enfin j'espère !
ronan Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 les problemes de consommation d'énergie en france sont liés à cette centralisation extrême. mais ca nos moralistes oublient de le dire. alors on va décourager les gens à circuler. (…) <{POST_SNAPBACK}> Très juste : les réseaux centralisés ne sont pas optimaux pour les économies de transport, ici comme ailleurs.
Invité plejarre Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 Retour à un sujet abordé au début du fil : Le pétrole extra-lourd une idée. peut etre mauvaise, mas une idée. si le raffinage se faisait juste au niveau du forage. les quantités à raffiner seraient moins importantes et donc les couts plus réduits. comme pour les étudiants à qui on dit de préparer les lecons au fur et à mesure. s'ils dérogent à cette consigne les avant examens sont stressants au possible. s'ils s'organisent tant mieux pour eux. par contre une telle idée se heurterait à des appétits de pouvoir de certains. comme souvent
Serge Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 et comment, on a vraiment rien d'autre à proposer. on moralise les gens, encore et toujours. faut économiser ! on connait le refrain. mais quand il s'agit de voir les choses en face on comprends vite le problème. je fais du vitrail, et je vais chercher du verre pour mes travaux (en amateur). mais en france on a une seule entreprise qui fasse ce que l'on appelle du fusing. une seule !!! alors tous les maitres verriers viennent à coté de dourdan proche d'etampes en essonne pour s'approvisionner quelque que soit l'endroit ou ils sont. en ile de france ou dans les alpes maritimes. tous à dourdan. les problemes de consommation d'énergie en france sont liés à cette centralisation extrème. mais ca nos moralistes oublient de le dire. alors on va décourager les gens à circuler. mais comme on disait en 68, "bon c'est mauvais, la société est mauvaise. mais tu mets quoi à la place". et là silence radio. et cette question est encore d'actualité 37 ans apres. <{POST_SNAPBACK}> De qui parlez-vous ?
DiabloSwing Posté 12 octobre 2005 Signaler Posté 12 octobre 2005 Je réagis, dimanche dernier est paru sur le journal régional (la Dêpeche du Midi) un article assez bon et pas orienté idéologiquement, sur les bio-carburants, en pointant le paradoxe suivant : le pétrole est taxé (raison officielle : écologie, officieuse, le pétrole étant un bien inélastique, une taxe doit rapporter bien gros), vous connaissez tous la TIPP. Ce que j'ai cru comprendre c'est que cette taxe s'applique à tout les carburants. En gros, si vous roulez à l'huile de colza (30% en volume si moteur classique, 100% si moteur un peu trafiqué), soit vous payez la taxe directement au Trésor Public (qui le fait ???), soit vous êtes en effraction, c'est illégal Bon je suggère que les écolos manifestent contre cette TIPP, et demandent au moins son application sur les produits non-polluants. Ah oui mais ils trouvent que l'exploitation des cultures de Colza exige des engrais et des pesticides, ce qui revient au même en termes de pollution. Jamais content…et les OGM qui permettent de ne pas utiliser des pesticides, ça pourrait être pas mal non ? Bah oui mais ils sont contre…pas facile d'argumenter contre ces néo-luddites. Avec eux on stoppe toute innovation, heureusement le monde se fait sans eux.
h16 Posté 13 octobre 2005 Signaler Posté 13 octobre 2005 Je réagis, dimanche dernier est paru sur le journal régional (la Dêpeche du Midi) un article assez bon et pas orienté idéologiquement, sur les bio-carburants, en pointant le paradoxe suivant : le pétrole est taxé (raison officielle : écologie, officieuse, le pétrole étant un bien inélastique, une taxe doit rapporter bien gros), vous connaissez tous la TIPP. Ce que j'ai cru comprendre c'est que cette taxe s'applique à tout les carburants. En gros, si vous roulez à l'huile de colza (30% en volume si moteur classique, 100% si moteur un peu trafiqué), soit vous payez la taxe directement au Trésor Public (qui le fait ???), soit vous êtes en effraction, c'est illégal Bon je suggère que les écolos manifestent contre cette TIPP, et demandent au moins son application sur les produits non-polluants. Ah oui mais ils trouvent que l'exploitation des cultures de Colza exige des engrais et des pesticides, ce qui revient au même en termes de pollution. Jamais content…et les OGM qui permettent de ne pas utiliser des pesticides, ça pourrait être pas mal non ? Bah oui mais ils sont contre…pas facile d'argumenter contre ces néo-luddites. Avec eux on stoppe toute innovation, heureusement le monde se fait sans eux. Au delà de cette taxation (ou non) du colza (ou des huiles végétales, pour aller plus large), le problème majeur est le rendement : il faudrait d'énormes surfaces de terres arables pour produire la quantité d'huiles utilisées actuellement dans les transports… Ce qui revient de toute façon, en terme de pollution, à déporter le problème. Les OGM permettraient ici de faire de réels progrès : les hydrocarbures sont essentiellement des chaînes carbonées (hydrogènes et carbone) plus ou moins longues et compliquées. Il est (à mon avis de non spécialiste) tout à fait envisageable de faire produire ces hydrocarbures par des bactéries modifiées (actuellement, on arrive ainsi à leur faire produire du méthane, le problème étant ici que les chaînes produites sont trop légères pour certaines utilisations, kérosène entre autres). Or, le rendement serait excellent, et les produits de base pourraient être essentiellement ce dont nous ne voulons plus actuellement (poubelles organiques, excréments, etc…) ; évidemment, le problème majeur c'est qu'il faut arriver à "construire" de telles bactéries, OGM par excellence (voire OGB, organismes grassement bidouillés) , sans se retrouver pendus haut & court par nos romantiques "faucheurs" et altercomprennants…
pankkake Posté 13 octobre 2005 Signaler Posté 13 octobre 2005 En plus, il n'y a plus le problème de santé eventuel si c'est uniquement destiné aux voitures, donc dans le cul le principe de précaution.
LaFéeC Posté 13 octobre 2005 Signaler Posté 13 octobre 2005 En plus, il n'y a plus le problème de santé eventuel si c'est uniquement destiné aux voitures, donc dans le cul le principe de précaution. <{POST_SNAPBACK}> Tu rigoles, t'as pas pensé aux gaz d'échappements !! Principe de précaution n°1 : ne plus bouger, ne plus respirer.
pankkake Posté 13 octobre 2005 Signaler Posté 13 octobre 2005 Ne plus péter (ça me rappelle d'ailleurs un épisode de South Park !).
h16 Posté 13 octobre 2005 Signaler Posté 13 octobre 2005 Ne plus péter (ça me rappelle d'ailleurs un épisode de South Park !). … zut, grillé !
Lilith Posté 13 octobre 2005 Signaler Posté 13 octobre 2005 D ailleurs c est pas la Nouvelles Zelande qui risque une amende pour emission plus importante que ce qui lui serait autorise par la bourse des <permis a polluer> a cause des pets de vaches??? J avais lu ca un jour je ne sais toujours pas si c etait un canular???
José Posté 14 octobre 2005 Signaler Posté 14 octobre 2005 Ne plus péter (ça me rappelle d'ailleurs un épisode de South Park !). Moi, cela me rappelle une planche des Idées noires de Franquin.
Jess Posté 14 octobre 2005 Signaler Posté 14 octobre 2005 En plus, il n'y a plus le problème de santé eventuel si c'est uniquement destiné aux voitures, donc dans le cul le principe de précaution. <{POST_SNAPBACK}> Il me semble que les interrogations sur la nocivité (ou non) des OGM ne portent pas précisément sur ce point là.
pankkake Posté 14 octobre 2005 Signaler Posté 14 octobre 2005 Sur quoi alors ? L'écosystème ? (solution : les serres ?)
Jess Posté 14 octobre 2005 Signaler Posté 14 octobre 2005 Faites un petit calcul pour commencer : rapportez votre masse à celle estimée de la planète. Multipliez cette masse individuelle par le nombre de membres de votre famille, de votre immeuble, de votre continent, de votre espèce et refaites la division . Concluez quant à l'importance de votre propre personne en regard de la planète. En effet ce petit calcul est intéressant. On va parler de surface plus que de masse, puisqu'on n'est pas près d'extraire quoi que ce soit de significatif de ce qui se trouve sous l'écorce terrestre (*). Si l'on rapporte la surface de la planète (510 millions de km2) à la population (6,485 milliards actuellement), cela représente par personne un carré de 280,5 mètres de côté, un peu moins de 8 hectares. Si l'on s'amuse à découper ce carré en tranches, on y trouvera une bande de 82,1 mètres de terre ferme (2,3 ha), les 198,4 mètres restants étant occupés par les océans, dont la plus grande partie se trouve à des profondeurs de l'ordre de 3000 mètres. Sur cette bande de 82,1 mètres de large, environ 10%, soit un peu plus de 8 mètres (à peine 1/4 d'hectare), sont cultivables, et 8 autres mètres sont occupés par la forêt. On peut sans doute gagner un peu sur le reste mais il restera toujours, probablement, 28 mètres de terres arides, 8 ou 9 mètres de glaciers et quelques montagnes. Il y a un peu d'eau douce aussi en dehors des glaciers, l'équivalent de 6 piscines olympiques l'une sur l'autre. Cette année, pour faire face à la croissance démographique, chaque personne devra céder environ 275 m2 de terre ferme et 667 m2 d'océan. Comme le dit très bien Ronan, concluez quant à l'importance de votre propre personne en regard de la planète. ===== (*) Et pourtant la solution à long terme au problème de l'énergie pourrait se trouver là. Mais ce n'est pas pour demain, ni après-demain.
Jess Posté 14 octobre 2005 Signaler Posté 14 octobre 2005 Sur quoi alors ? L'écosystème ? (solution : les serres ?) <{POST_SNAPBACK}> Oui, je crois qu'ils craignent que les OGM, plus résistants aux parasites en tous genres, se répandent au détriment des espèces "naturelles" et théoriquement plus fragiles (puisque non OGM) occupant la même niche écologique. Paradoxalement cela conduirait à plus de vulnérabilité de l'écosystème aux fléaux divers, car moins de biodiversité = moins de solutions de secours le jour où une espèce est menacée.
Mal Posté 15 octobre 2005 Signaler Posté 15 octobre 2005 Pour en revenir au sujet… Un sondage sur le prix de l'essence et les solutions pour y faire face Vous pouvez faire part de vos remarques à la fin du questionnaire !
Sous-Commandant Marco Posté 15 octobre 2005 Signaler Posté 15 octobre 2005 Pour en revenir au sujet… Un sondage sur le prix de l'essence et les solutions pour y faire face Vous pouvez faire part de vos remarques à la fin du questionnaire ! <{POST_SNAPBACK}> J'ai mis comme commentaire: "Laisser faire le marché libre et bannir toute intervention de l'Etat dans les transports et l'énergie."
LaFéeC Posté 15 octobre 2005 Signaler Posté 15 octobre 2005 Oui, je crois qu'ils craignent que les OGM, plus résistants aux parasites en tous genres, se répandent au détriment des espèces "naturelles" et théoriquement plus fragiles (puisque non OGM) occupant la même niche écologique. Paradoxalement cela conduirait à plus de vulnérabilité de l'écosystème aux fléaux divers, car moins de biodiversité = moins de solutions de secours le jour où une espèce est menacée. <{POST_SNAPBACK}> On va pas refaire le débat sur les OGM, mais concernant leur propagation, ils sont majoritairement stériles…. Qd Bové détruit un champ de merystem sous le pretxte de la dissémination ce n'est que pur mensonge.
Boz Posté 16 octobre 2005 Signaler Posté 16 octobre 2005 Bonjour. J'ai fini par avoir une idée pour tenter de présenter les choses de manière à ne pas passer pour un écolo illuminé, vous me direz ce que vous en pensez. Premier point, la finitude des ressources de la terre. J'ai mis du temps à comprendre que finalement, même Ronan ne le niait pas, mais estimait plutôt qu'à l'échelle de l'humanité cela n'avait pas d'importance (dis moi si je me trompe). Pour enterrer définitivement la question, rien de tel qu'un peu de physique (il n'y a donc aucun aspect économique dans le début de mon argumentaire). La Terre est une planète dont le volume est fini (étant approximativement une sphère de 6000km de rayon). Etant donné que sa densité est finie aussi (sinon elle serait un trou noir et déchirerait la trame de l'espace-temps à son emplacement) sa masse est donc finie. Les ressources naturelles qui préoccupent l'homme, à l'exclusion de l'énergie solaire, sont donc évidemment finies au sens strict du terme. Il n'y a là rien d'idéologique. On pourra alors me rétorquer que la Terre n'est pas un système isolé puisqu'elle reçoit quelques météores de temps en temps (mais c'est négligeable pour ce qui est de la question des ressources naturelles) et, surtout, un apport en lumière constant et représentant une quantité d'énergie considérable et, comme le dirait Ronan, qu'on peut raisonnablement qualifier d'inépuisable. Or c'est cette lumière et cette chaleur qui permet à la vie organique de se développer et qui, par un processus compliqué mais aujourd'hui pas trop mal expliqué, permet au pétrole de se former dans les profondeurs de la terre à partir de cette même vie. On pourrait donc se dire que le pétrole est potentiellement infini car, tant que la vie existera sur terre et que le soleil l'éclairera, celui ci se formera. Le problème n'est pas là, mais dans les échelles de temps et de quantité impliquées. Même si certaines thèses ont tenté un temps d'affirmer le contraire, il y a aujourd'hui consensus chez les scientifiques pour dire que la bonne échelle de temps de formation du pétrole est le million d'année. De plus, la vitesse de consommation actuelle de cette ressource par l'humanité est très largement supérieure à la vitesse de sa formation. Il est donc très raisonnable (à moins de haïr les mathématiques) de penser que, à moins que la consommation diminue ou que nous puissions fabriquer le pétrole il n'y en aura dans un temps fini plus dans les sous-sols de la Terre. Cela n'a rien d'idéologique. Néanmoins, c'est là que les deux écoles de pensée s'affrontent. Certains pensent que cela est inquiétant car cette pénurie pourrait arriver vite et nous n'y sommes pas préparés. Dans cette catégorie, il y a des nuances, des scientifiques rigoureux mais aussi des illuminés qui y voient l'occasion de réaliser certaines ambitions pour l'instant refoulées. Mais nous dépassons déjà la du cadre de la rationalité pour atteindre celui de la nature humaine. Il ne faut donc pas juger la solidité d'une vision du monde à l'aune de quelques opportunistes… Mais l'argumentaire ne s'arrête pas là. Ce site et certains de ses inscrits (dont le pugnace Ronan ) m'ont donné beaucoup à réfléchir. J'ai découvert, alors que je ne le savais pas, que j'étais finalement un libertarien par beaucoup d'aspects. Je me suis donc plongé dans un bain d'introspection, ai lu Rothbard, ai pisté tout ce qui peut se tapir sous le discours écologiste dominant. J'y ai trouvé beaucoup de choses…mais le discours économique libéral quant aux problèmes environnementaux ne m'a pas pour autant convaincu à 100%. Si j'ai bien compris, la vision qu'ont certains économistes tels que Julian Simon est que la quantité de ressources n'est certes pas infini dans l'absolu, mais que cela n'a aucune importance car ce qui compte, c'est la capacité de l'homme à toujours trouver de nouvelles sources insoupçonnées ou d'améliorer sa technique pour récupérer ce qui jusqu'à présent ne pouvait l'être. Or cela est effictivement le seul genre de possibilités qui permettrait au raisonnement sur la finitude de perdre son caractère pressant. Mais est-ce possible ? J'ai longtemps réfléchi et c'est finalement le paradoxe de Zénon qui m'a donné l'idée que je voudrais exposer maintenant. Puisqu'à l'échelle du temps humain, les ressources du sol peuvent facilement être considérées comme un stock fini sans renouvellement, on peut noter M le montant total de ce stock. Considérons maintenant que la population mondiale (comme il semble que ce soit dorénavant les projections de la plupart des experts) se stabilise au 21 ème siècle autour d'un maximum qu'on notera P (il n'est même pas important dans mon raisonnement de connaître précisément ce seuil). La clef est la consommation énergétique par individu au cours du temps. Appelons c(0) la consommation moyenne par habitant de la planète au cours de l'année de départ de mon raisonnement (la date précise n'a pas d'importance, ce peut être -100000BC ou aujourd'hui, ça ne changera pas l'essence du raisonnement. Mais j'utiliserais la population P systématiquement, à chaque date.) Appelons c(1) la consommation par habitant au cours de l'année suivante, etc, etc… La quantité de ressources du stock M consommée dans l'année i sera donc égale à P*c(i). La consommation cumulée au cours des i premières années sera donc égale à la somme des P*c(j) de j=0 à j=i (désolé c'est des maths pas très dures mais sans les caractères spécifiques c'est chiant à rédiger.) Pour que la consommation cumulée reste ad vitam eternam en dessous de M (le stock ultime), ce qui est je le reconnais une hypothèse irréaliste mais qui correspond pas si mal que ça à la volonté de "stabiliser" l'humanité au regard de son développement, il faudra que la consommation c décroisse au cours du temps de manière géométrique. C'est à dire qu'il est nécessaire que c(i)=a*c(i-1) où a<1. Sinon, le stock M sera nécessairement dépassé en un termps fini. (pour l'instant il n'y a que des maths, pas d'idéologie !) Il faut donc étudier attentivement l'évolution de c au cours du temps. Le facteur qui divise alors les "écolos" des "économistes" (bien qu'en fait cette distinction soit ridiculement simplificatrice) c'est que les uns disent qu'on ne peut pas maîtriser c alors que les autres si, notamment au travers du progrès technique qui permet, avec moins de ressources, de produire mieux et plus, et que les mécanismes d'un marché libre sont capables de réaliser comme il faut une telle adaptation. Pour ma part, j'ai du mal à gober un discours tout fait, d'où qu'il vienne. Il faut donc se pencher sur les chiffres. Tous ceux que j'ai trouvé disent à peu près la même chose. Il y a effectivement une influence indéniable de la technique sur la consommation moyenne des individus sur Terre. De mémoire, je crois me souvenir qu'on a gagné 20% en trente ans, quelque chose comme ça. Malheureusement (et c'est là je sens que je vais être catalogué comme un écolo-malthusien-illuminé qui veut prendre le pouvoir) le progrès technique a été plus que compensé par l'augmentation parallèle de notre consommation. Au final, le facteur c a sans cesse augmenté depuis le début de l'ère industrielle, malgré les progrès de la science. On est donc très loin de la décroissance géométrique nécessaire pour une exploitation illimitée d'un stock M fini de ressources naturelles. Il me semble donc nécessaire de réfléchir à ces questions sans les évacuer d'un méprisant haussement d'épaules et de dénigrer tous ceux qui se sentent interpellés en les cataloguant comme des illuminés. Pour ma part, lorsque j'ai entrepris la lecture de "l'éthique de la liberté" de Rothbard, j'ai été profondément touché par la justesse et la justice de ses raisonnements, et ils ont fait écho à mes propres opinions, notamment politiques. Mais je n'y ai jamais rien trouvé qui soit fondamentalement en contradiction avec le genre d'argument que je viens de donner. J'ai donc de plus en plus de mal à comprendre cette fracture artificielle entre écolos et libéraux. Par exemple, mon raisonnement ne parle que des ressources stockées dans la Terre. Mais il existe une source d'énergie qui permettrait, si on apprenait à mieux l'exploiter, de dépasser instantanément le problème que j'ai tenté d'évoquer : c'est l'énergie solaire. En effet, le flux arrivant du Soleil est infiniment plus puissant et "illimité" que le pétrole. J'ai conscience d'aller vite dans mes raccourcis, mais pourquoi ne pas imaginer un système libéral où le marché, instruit par des scientifiques, produise la solution en poussant l'investissement dans cette direction, hors de tout contrôle étatique ou autre. Voilà un point de vue qu'on pourrait taxer de vraiment libéral. Mais le point de vue qui consiste à ridiculiser ceux qui ne font que pointer du doigt certaines contingences matérielles (car nous ne vivons pas dans un monde de purs esprits) comme le fait Julian Simon m'inquiète. La métaphore de la vaisselle a fait tilt dans mon esprit. Elle est totalement identique au raisonnement que je viens d'établir (merci Julian). En gros, la seule manière d'exploiter une quantité finie en un temps infini est de diminuer constamment, de manière géométrique (ou exponentielle si vous préférez) la consommation. Ce que Julian dit est donc totalement vrai à cette condition (qu'il applique lui même à son assiette sale). Son idée est donc que le marché sera capable de "forcer" la consommation à s'adapter de par la loi de l'offre et la demande aidée par le progrès. Je suis donc d'accord avec lui, sauf que les chiffres que j'ai consultés montre que pour l'instant on en est très très loin. Un libéral dira que la faute en revient aux Etats et autres structures collectivistes aveugles. Ce point de vue je peux le comprendre, et ne suis même pas loin de le partager, mais ce n'est plus le même débat que d'affirmer que les stocks de ressources sont virtuellement inépuisables. Il ne faut donc pas mélanger les différents aspects d'un problème complexe. J'espère ne pas vous avoir ennuyés, et attend avec impatience vos commentaires.
wapiti Posté 16 octobre 2005 Signaler Posté 16 octobre 2005 Que la diminution de la consommation de ressource ne soit pas à l'heure actuelle géomatrique n'a aucune importance, c'est la diminution future qui est importante. Quant le pétrole commencera à manquer, les prix augmenteront, et l'incitation à trouver des alternatives sera ainsi augmentée, point. Je pense qu'on peut faire confiance aux spéculateurs et aux industriels de l'énergie - si abhorrés des catastrophistes néo-malthusiens que sont les décroisseurs et autre prophètes de malheur - pour que le cours du pétrole s'établisse à temps à un niveau qui rendra rentable le développement d'alternatives aux énergies fossiles.
Sous-Commandant Marco Posté 16 octobre 2005 Signaler Posté 16 octobre 2005 Et même s'il n'y avait pas de solution alternative au pétrole et que nous dussions tous diminuer notre consommation énergétique, où est le problème? Que je sache, ni Voltaire, ni Shakespeare ne se rendaient à leur travail en automobile.
Calembredaine Posté 17 octobre 2005 Signaler Posté 17 octobre 2005 Que la diminution de la consommation de ressource ne soit pas à l'heure actuelle géomatrique n'a aucune importance, c'est la diminution future qui est importante. Quant le pétrole commencera à manquer, les prix augmenteront, et l'incitation à trouver des alternatives sera ainsi augmentée, point. Je pense qu'on peut faire confiance aux spéculateurs et aux industriels de l'énergie - si abhorrés des catastrophistes néo-malthusiens que sont les décroisseurs et autre prophètes de malheur - pour que le cours du pétrole s'établisse à temps à un niveau qui rendra rentable le développement d'alternatives aux énergies fossiles. <{POST_SNAPBACK}> Je partage totalement le point de vu de Wapiti et je ne comprends pas pourquoi cet argumentaire qui est récurrent dans ce fil, semble être totalement ignoré J'ai donc de plus en plus de mal à comprendre cette fracture artificielle entre écolos et libéraux. Il n'y a pas de fracture. Je suis moi-même profondément écologiste ET libertarien. Cependant, l'écologie et la déification de la nature, amènent certains individus à se croire investi d'une mission quasi divine d'asservissement d'autrui au culte de Gaïa. Autrement dit, des coups de pied au cul, se perdent. L'achoppement se trouve là.
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