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La Crise Du Monde Moderne


(V)

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Posté
L'athéisme relatif de nos sociétés est peut-être un problème et il est légitime de s'interroger dessus.

Mon athéisme individuel à moi est-il un problème? :icon_up:

Posté
Mon athéisme individuel à moi est-il un problème? :icon_up:

Etant moi-même athée, je ne crois pas que vous devriez vous vexer à ce point de ces propos qui avaient, il est vrai le tort de manquer de précisions.

Disons que d'une part il est -peut-être- regrettable que la vie humaine manque absolument d'idéal et soit tournée vers des satisfactions "utilitaires" (au sens restreint) et que d'autre part les convictions religieuses favorisent la spiritualité ( par opposition à l'utilitarisme au sens restreint).

Pour vous répondre, votre athéisme ne me pose aucun problême et j'espère qu'à l'avenir le mien ne vous en posera plus.

Ce qui est marrant là dedans est que cette phrase était destinée à ne pas heurter les croyants en "compensant" le reste du message et que j'ai heurté un athée. Ben mince alors! :doigt:

Posté
Il y a un certain mysticisme dans la philosophie allemande qui en fait presque une excroissance orientale (pensez aux mystiques rhénans, à Schopenhauer, et à beaucoup d'autres philosophes - tels que Hegel - qui offrent en fait une "philosophie révélée").

Mises disait : "Pour eux la base de la morale est l'intuition. Une voix mystique dans son âme fait savoir à l'homme ce qui est vrai et ce qui est faux. (…) Une certaine entité mystique ordonne à l'homme de se conduire d'une façon morale, c'est-à-dire de renoncer à son égoïsme au bénéfice d'un être plus élevé, plus noble et plus puissant, la société."

Dire que tout ce qui n'est pas individualiste, rationnaliste et pragmatique donc occidental est nécessairement oriental (au sens de guénon) me semble exagéré.

La mentalité allemande (en supposant qu'on puisse identifier une telle notion) emprunte certainement à une mythologie allemande, distincte de la mythologie nordique. Telle qu'elle est décrite dans l'ouvrage ci dessous.

A cela il faut ajouter le morcellement de l'allemagne en plusieurs centaines de principautés qui a duré des siécles et qui a rendu le pouvoir moins distant et donc moins impersonnel, d'ou un sens plus aigue peut être de la communauté.

Maintenant "l'individualisme grec" est certainement à relativiser. L'individu grec fait partie d'un grand village même si on appelle ça une cité.

Et puis de qu'elle cité s'agit il d'Athénes ou de Sparte ? Parce que s'il s'agit de Sparte je me demande à qu'elle individualité on fait référence ?

Degrelle (le fondateur du rexisme en Belgique) a un jour demandé à Hitler :

"J'ai posé un jour la question à Hitler: je lui ai demandé ce qu'il était, s'il était allemand ou européen et il m'a fait cette réponse tout à fait surprenante en me disant: «Je suis grec …». Il voulait dire par là à quel point il se sentait l'héritier de toute la culture européenne, vieille de trois mille ans, bâtie sur ce vaste espace qui va des forêts germaniques aux côtes méditerranéennes. "

On pourrait aussi évoquer Jung et son inconscient collectif qui fleure bon le mysticisme aussi.

Bref, il y a aussi une tradition mystique typiquement européenne. Pas besoin d'appeler l'orient à la rescousse pour cela.

Posté

Les faits et les réalités historiques importent peu à ceux qui se meuvent dans le monde des Idées. Qu'importe ce qu'était le Grec antique, seul compte l'Idée que je m'en fais, Moi Penseur Profond.

C'est tout le problème de ce type d'ouvrage (je parle de Guenon) et de ce type de généralisations qui me font sourire mais, bon, si certains trouvent cela stimulant pour leur réflexion. A chacun son trip mystique.

Posté

Bon, juste une remarque comme ça…

Valentin, ce que tu nous proposes là est selon tes propres termes :

(…) en voici une petite lecture, (…)

Pourrait-on maintenant avoir ton opinion ?

:icon_up:

Posté
Sur le coup de l'allemagne, je n'y avais pas pensé et j'ai tout de suite pensé Islam. Guénon ne s'est-il pas converti à l'islam?

Je pense que c'est surtout à l'inde que pense guénon quand il parle d'orient. En fait, dans la crise il explique clairement que toute civilisation est orientale, sauf la notre, et qu'orient est utilisé dans le sens non-occident.

Il faudrait presque prendre ces deux termes de façon symbolique, orient parce que c'est là que se lève la lumière (la vérité), occident parce qu'elle y meure.

  • 2 years later...
Posté

Je remonte cet ancien fil pour discuter un peu de René Guénon. Lu deux de ses ouvrages qui s'avèrent pour moi très intéressants. Celui de ce fil et son recueil posthume "Regnabit, Revue Universelle Du Sacre-Coeur" dont je compte retranscrire quelques lignes par la suite tellement ses remarques s'avèrent encore d'actualité, 80 ans plus tard ! En outre, grand pourfendeur du gnosticisme, il devrait plaire à RH :icon_up:

Enfin entièrement d'accord avec Schnappi sur l'intérêt du chapître 6 "Le chaos social". Un court extrait :

Cela dit, il nous faut encore insister sur une conséquence immédiate de l'idée « démocratique », qui est la négation de l'élite entendue dans sa seule acception légitime ; ce n'est pas pour rien que « démocratie » s'oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu'il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l'élite. Celle-ci, par définition en quelque sorte, ne peut être que le petit nombre, et son pouvoir, son autorité plutôt, qui ne vient que de sa supériorité intellectuelle, n'a rien de commun avec la force numérique sur laquelle repose la « démocratie », dont le caractère essentiel est de sacrifier la minorité à la majorité, et aussi, par là même, comme nous le disions plus haut, la qualité à la quantité, donc l'élite' à la masse. Ainsi, le rôle directeur d'une véritable élite et son existence même, car elle joue forcément ce rôle dès lors qu'elle existe, sont radicalement incompatibles avec la « démocratie», qui est intimement liée à la conception « égalitaire », c'est-à-dire à la négation de toute hiérarchie : le fond même de l'idée « démocratique » c'est qu'un individu quelconque en vaut un autre, parce qu'ils sont égaux numériquement, et bien qu'ils ne puissent jamais l'être que numériquement. Une élite véritable, nous l'avons déjà dit, ne peut être qu'intellectuelle; c'est pourquoi la « démocratie » ne peut s'instaurer que là où la pure intellectualité n'existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde moderne. Seulement, comme l'égalité est impossible en fait, et comme on ne peut supprimer pratiquement toute différence entre les hommes, en dépit de tous les efforts de nivellement, on en arrive, par un`curieux illogisme, à inventer de fausses élites, d'ailleurs multiples, qui prétendent se substituer à la seule élite réelle ; et ces fausses élites sont basées sur la considération de supériorités quelconques, éminemment relatives et contingentes, et toujours d'ordre purement matériel. On peut s'en apercevoir aisément en remarquant que la distinction sociale qui compte le plus, dans le présent état de choses, est celle qui se fonde sur la fortune, c'est-à-dire sur une supériorité tout extérieure et d'ordre exclusivement quantitatif, la seule en somme qui soit conciliable avec la « démocratie », parce qu'elle procède du même point de vue, Nous ajouterons du reste que ceux mêmes qui se posent actuellement en adversaires de cet état de choses, ne faisant intervenir non plus aucun principe d'ordre supérieur, sont incapables de remédier efficacement à un tel désordre, si même ils ne risquent de l'aggraver encore en allant toujours plus,loin dans le même sens ; la lutte est seulement entre des variétés de la « démocratie », accentuant plus ou moins la tendance « égalitaire », comme elle est, ainsi que nous l'avons dit, entre des variétés de l'individualisme, ce qui, d'ailleurs, revient exactement au même.
Posté

Ce type de discours réactionnaire est aussi stéréotypé que le discours socialiste.

Bien sûr celui qui tient le discours sur l'élite se classe de facto dans la dite élite.

C'est un discours du ressentiment à la mode platonicienne : comment ce petit artisan compte autant que moi le Grand Platon. Ah, quel dommage que la République ne soit pas gouvernée par les Philosophes.

Posté
Ce type de discours réactionnaire est aussi stéréotypé que le discours socialiste.

Bien sûr celui qui tient le discours sur l'élite se classe de facto dans la dite élite.

C'est un discours du ressentiment à la mode platonicienne : comment ce petit artisan compte autant que moi le Grand Platon. Ah, quel dommage que la République ne soit pas gouvernée par les Philosophes.

Le discours sur une élite dotée de toutes les vertus au-dessus de la masse est non seulement produit par des gens qui, comme vous le dites, se classent - comme par hasard - dans ladite élite, mais de plus négligent étrangement qu'ils seront facilement catégorisés en manants selon d'autres critères élitaires (je choisis à dessein cet adjectif barbare).

On tend d'ailleurs souvent à oublier que c'est souvent dans la crème autoproclamée de la société que les pires idées politiques ont d'abord germé ces derniers siècles. "Le plaisir aristocratique de déplaire" n'est pas forcément de meilleur conseil quand il s'agit de défendre l'indéfendable et de prôner la destruction du bon sens.

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