Roniberal Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 J'ai attaqué Ronnie un peu vite et je lui présente mes excuses. Tes excuses sont acceptées. Je me suis moi-même emporté après tout. Concernant Le Pen, il me semble en effet que ces intentions réelles, son idéologie, n'aient rien à voir avec le programme en comparaison assez mou qu'il propose. Peut-être mais l'idéologie des politiciens se révèle rarement, une fois élus. Il est vrai que l'extrème droite est la tendance politique qui dissimule le mieux ses idées, je pense. Alors là, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Je trouve que ce parti dit tout haut ce que les autres partis politiques pensent tout bas…
Domi Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 Alors là, je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Je trouve que ce parti dit tout haut ce que les autres partis politiques pensent tout bas… C'est qu'il y a systématiquement un décalage entre ce qui se fait et ce qui se dit. Le programme du FN: immigration 0, n'a rien d'un programme nazi. Venir à bout de l'immigration clandestine est d'ailleurs le but de n'importe quel gouvernement (à moins qu'un gouvernement n'ait pas pour objet de faire respecter la légalité). Les partis politiques de gouvernement ont un triple discours à l'égard de l'immigration: - le discours général, - le discours relatif aux cas particuliers, - la politique qu'ils appliquent lorsqu'ils sont au pouvoir. Mais les idées et les intentions du front national vont beaucoup plus loin que cette revendication d'immigration zéro. Je n'ai pas forcément suffisamment d'arguments factuels pour t'en convaincre, mais demandes-toi où se trouverait la base d'extrême-droite de la société française, sinon au front national? Et quand je parle d'extrême-droite, ce sont des gens pour qui la vie d'un "nègre" par exemple, ne vaut rien. C'est vrai qu'il y a plusieurs composante entre la composante droitiste à la Claude Reichmann et la composante néo-nazie. C'est l'arbitrage entre ces courants qui déterminerait la politique du front national au pouvoir. Mais dès lors que l'idéologie est franchement à droite, il y a un risque que les modérés ferment les yeux sur les exactions commises par les plus radicaux. Il suffit de regarder les crimes qui ont pu être commises par les Etats européens colonialistes. Les politiciens ne pouvaient pas se vanter de ce qui se passait devant l'opinion publique, cela aurait choqué. Mais les critiques étaient également étouffées parce que jugées choquantes. Je n'ai pas de références historiques précises pour affimer cela. Il me parait logique de penser que les choses ont du se produire de cette manière… Bon, je m'égare, mais le front national ferait plus que ce qu'il dit. C'est la même chose pour les communistes qui préfèrent n'évoquer que les réformes économiques et non le contrôle sur la population qu'ils mettraient en oeuvre.
h16 Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 Bon, je m'égare, mais le front national ferait plus que ce qu'il dit. C'est la même chose pour les communistes qui préfèrent n'évoquer que les réformes économiques et non le contrôle sur la population qu'ils mettraient en oeuvre. Si Le Pen arrivait président, il ne pourrait rien faire du tout. Tout le monde serait dans la rue à brailler de tous les côtés. JMLP est un épouvantail utilisé depuis 30 ans pour les différentes manoeuvres des autres partis. Il le sait et il en joue. C'est une des raisons du délitement total de la politique en France.
Roniberal Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 Le programme du FN: immigration 0, n'a rien d'un programme nazi. Programme nazi, non. Programme antilibéral, oui. Venir à bout de l'immigration clandestine est d'ailleurs le but de n'importe quel gouvernement Hélas… (à moins qu'un gouvernement n'ait pas pour objet de faire respecter la légalité). Un gouvernement ne fait respecter la légalité que quand ça l'arrange (v. le nombre de lois non appliquées dans notre pays et l'irrespect des nombreuses directives européennes qui nous déplaisent). Et quand je parle d'extrême-droite, ce sont des gens pour qui la vie d'un "nègre" par exemple, ne vaut rien. De qui parles-tu quand tu dis "ces gens"? Des électeurs? Des responsables? Si tu parles des premiers, sincèrement, dire que pour eux, "la vie d'un nègre ne vaut rien" me semble quelque peu osé et ne serait représentatif que d'une minorité d'électeurs… C'est vrai qu'il y a plusieurs composante entre la composante droitiste à la Claude Reichmann Qui est ce Claude Reichmann dont j'entends parler si souvent sur ce forum? Mais les critiques étaient également étouffées parce que jugées choquantes. Ton raisonnement est très bon mais tu oublies un point crucial: si Le Pen arrive au pouvoir, ses actes seront suivis de près par les autres pays et autres citoyens français qui seront attentifs à chaque dérive. En revanche, aujourd'hui, une loi liberticide (y compris une loi violant la liberté d'expression) passe comme une lettre à la poste ou presque. Et cela m'ennuie prodigieusement car je trouve que nos politiciens actuels jouent un peu aux "Le Pen light" sans que personne ne s'en rende compte. Si Le Pen arrivait président, il ne pourrait rien faire du tout. Tout le monde serait dans la rue à brailler de tous les côtés. JMLP est un épouvantail utilisé depuis 30 ans pour les différentes manoeuvres des autres partis. Il le sait et il en joue. C'est une des raisons du délitement total de la politique en France. J'espère qu'avec ce smiley, h16 ne voudra plus me mettre un avertissement!
Domi Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 Si Le Pen arrivait président, il ne pourrait rien faire du tout. Tout le monde serait dans la rue à brailler de tous les côtés. JMLP est un épouvantail utilisé depuis 30 ans pour les différentes manoeuvres des autres partis. Il le sait et il en joue. C'est une des raisons du délitement total de la politique en France. La rue ne ferait pas grand chose face à une armée décidée à l'écraser. La rue fait ce qu'on lui laisse faire.
Roniberal Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 La rue ne ferait pas grand chose face à une armée décidée à l'écraser. La rue fait ce qu'on lui laisse faire. Pfff! Discutable. Très discutable. De toute façon, il ne faut pas rêver, Le Pen ne sera JAMAIS élu, donc on tourne un peu en rond, là…
Domi Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 De qui parles-tu quand tu dis "ces gens"? Des électeurs? Des responsables?Si tu parles des premiers, sincèrement, dire que pour eux, "la vie d'un nègre ne vaut rien" me semble quelque peu osé et ne serait représentatif que d'une minorité d'électeurs… Non, j'ai dit où se trouvent les personnes d'extrême-droite telles que je les ai décrites en sachant qu'on ne les retrouve pas ces opinions dans les discours officiels des différents partis et qu'elles pèsent plus de 0,2 % de l'opinion française? A mon avis au FN où elles ont un poids important. ( sans doute davantage dans l'appareil que dans l'electorat pour te répondre. Je crois que vers 1970, JMLP avait été comdamné pour avoir diffusé des champs Waffen SS. Je pense que ce n'était pas seulement en raison de la beauté des mélodies. Qui est ce Claude Reichmann dont j'entends parler si souvent sur ce forum? Il mène le combat pour l'abrogation du monopole de la sécurité sociale. Il est animateur d'émission sur radio courtoisie également. Tu peux taper "claude reichmann" sur internet et tu seras mieux renseigné que par moi. Ton raisonnement est très bon mais tu oublies un point crucial: si Le Pen arrive au pouvoir, ses actes seront suivis de près par les autres pays et autres citoyens français qui seront attentifs à chaque dérive. Comme les citoyens allemands attentifs aux dérives d'Hitler, aux citoyens chinois attentifs aux dérives de Mao? Même si à mon avis le caractère totalitaire du FN serait atténué par rapport à ces exemples. Si Le pen arrive au pouvoir, c'est qu'il a une forte assise populaire et que toute la rue n'est pas contre lui. Ensuite, un pouvoir impopulaire peut se maintenir assez longtemps par la terreur: Saddam Hussein en est un exemple. En revanche, aujourd'hui, une loi liberticide (y compris une loi violant la liberté d'expression) passe comme une lettre à la poste ou presque.Et cela m'ennuie prodigieusement car je trouve que nos politiciens actuels jouent un peu aux "Le Pen light" sans que personne ne s'en rende compte. Certes, la situation actuelle est critique en ce que les gens creusent petit à petit leur propre tombe. Si Le Pen arrivait président, il ne pourrait rien faire du tout. Tout le monde serait dans la rue à brailler de tous les côtés. JMLP est un épouvantail utilisé depuis 30 ans pour les différentes manoeuvres des autres partis. Il le sait et il en joue. C'est une des raisons du délitement total de la politique en France. Je n'avais pas lu la nouvelle composition de l'équipe de modération. Allez et sans rancunes! PS: il est scandaleux que le forum ait limité le nombre d'émoticone que je comptais utiliser à la gloire de H16!! Je ne me laisserai pas bayonner!!!! note h16 : faire attention aux quotes, merci
Taranne Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 La rue ne ferait pas grand chose face à une armée décidée à l'écraser. La rue fait ce qu'on lui laisse faire. Paging Domi, paging Domi: nous parlons de la France à la fin des années 2000, pas du Chili au début des années 70. Le Pen, même s'il était élu, ne pourrait rien faire parce qu'il n'aurait pas de majorité: même à la proportionnelle intégrale, le FN n'a pas les moyens de prendre le contrôle de la Chambre. Il ne pourrait pas non plus tenter un coup de force: être commandant-en-chef des armées ne suffit pas pour s'en faire obéir, surtout si c'est en violation de la constitution. Pfff! Discutable. Très discutable. De toute façon, il ne faut pas rêver, Le Pen ne sera JAMAIS élu, donc on tourne un peu en rond, là… Il ne faut jamais dire jamais. Ceci dit, Le Pen représenterait une rupture et on sait que les Français ont horreur de cela (sauf quand il s'agit de rompre avec le capitalisme, comme en 81) Ses chances sont donc des plus minces.
Invité jabial Posté 25 octobre 2006 Signaler Posté 25 octobre 2006 Si Le Pen arrivait président, il ne pourrait rien faire du tout. Tout le monde serait dans la rue à brailler de tous les côtés. Je dois avouer que moi aussi. Je pense qu'effectivement et paradoxalement, Le Pen ne pourrait faire quoi que ce soit que s'il est effectivement fasciste, auquel cas tout est possible. De toute façon s'il est élu ce sera à l'occasion d'une crise grave pas en 2007 comme ça sans raison ; et si c'est le cas, toutes les prévisions sur la prise de contrôle de l'assemblée tombent à l'eau.
Roniberal Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Comme les citoyens allemands attentifs aux dérives d'Hitler, aux citoyens chinois attentifs aux dérives de Mao? Tu oublies quand même que la situation allemande était catastrophique avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir: humiliation suite à la défaite contre la France et les autres puissances de la Triple Entente, marasme économique. Quant à la Chine de Mao, il ne me semble pas que ce dernier soit arrivé au pouvoir de manière démocratique… Il ne faut jamais dire jamais. Ses chances sont donc des plus minces. Le Pen aura 78 ans en 2007 et donc 83 en 2012. C'est déjà surréaliste qu'il se présente l'année prochaine, or, on sait qu'à moins d'un cataclysme improbable, il ne sera pas élu en 2007. Et, en 2012, il y a quand même de fortes chances qu'il ne se représente pas…
Rincevent Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Tu oublies quand même que la situation allemande était catastrophique avant l'arrivée d'Hitler au pouvoir: humiliation suite à la défaite contre la France et les autres puissances de la Triple Entente, marasme économique. Je crois qu'il faut arrêter avec les explications par "l'humiliation des peuples", ça ne sert qu'à justifier les pires choses et à donner mauvaise conscience aux vainqueurs. Les libéraux utilisent l'individualisme méthodologique, pas la généralisation abstraite et inconséquente comme dans les cours de Sciences-Po sur la Nation, l'histoire des peuples et autres domaines où les théories sont sélectionnées pour leur beauté et non pour leur véracité. L'anomie (j'ai failli écrire anarchie, que les anarcaps m'excusent !) qui régnait à la fin de la République de Weimar, où chaque parti avant sa milice, où chaque soir des rixes éclataient et où les balles perdues n'était pas rares, a créé un besoin immense de sécurité pour les Allemands. De plus, l'hyperinflation des années 20 (qui n'a été historiquement battue que par la Serbie, me semble-t-il) a ruiné une grande partie des Allemands. En somme, il ne fallait plus grand chose pour leur faire croire que la démocratie (associée par la suite aux "éléments cosmopolites impurs"…) était responsable de leur sort, et ainsi leur faire élire et accepter un dictateur. Ce qui m'inquiète dans la France d'aujourd'hui, c'est qu'à des questions simples, la plupart des gens apportent des réponses assez étranges. Demandez autour de vous qui fait des choix, si ce sont les individus ou les groupes : ceux qui répondent "ben, les deux, pourquoi ?" sont légion. Autre exemple moins théorique : j'assistais assez récemment à un débat sur la politique énergétique de la France, et rapidement, la salle a convergé vers l'idée de faire preuve de coercition pour faire changer les comportements des Français… et c'est l'invité, fonctionnaire au ministère de la Défense, qui a calmé le jeu en disant qu'il n'était pas favorable a priori à la coercition et que d'autres solutions existaient ! C'est le monde à l'envers, et dans un tel monde, n'importe qui peut arriver au pouvoir. N'importe qui.
h16 Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Non, j'ai dit où se trouvent les personnes d'extrême-droite telles que je les ai décrites en sachant qu'on ne les retrouve pas ces opinions dans les discours officiels des différents partis et qu'elles pèsent plus de 0,2 % de l'opinion française? A mon avis au FN où elles ont un poids important. ( sans doute davantage dans l'appareil que dans l'electorat pour te répondre. Je crois que vers 1970, JMLP avait été comdamné pour avoir diffusé des champs Waffen SS. Je pense que ce n'était pas seulement en raison de la beauté des mélodies. Des chants, plutôt. JMLP est dans le ciment, pas dans la terre . Comme les citoyens allemands attentifs aux dérives d'Hitler, aux citoyens chinois attentifs aux dérives de Mao? Même si à mon avis le caractère totalitaire du FN serait atténué par rapport à ces exemples.Si Le pen arrive au pouvoir, c'est qu'il a une forte assise populaire et que toute la rue n'est pas contre lui. Ensuite, un pouvoir impopulaire peut se maintenir assez longtemps par la terreur: Saddam Hussein en est un exemple. Je ne pense pas. Si JMLP arrivait au pouvoir, ce serait par désistement des autres candidats ou par une abstention massive, un éparpillement de voix. En gros, pour chaque frontiste à tendance néonazie convaincu, on trouvera en face un néocommuniste à tendance révolutionnaire convaincu prêt à lui casser la tête. Ceci annule cela. Reste le gros des votants pour JMLP, plus suiveurs que réellement ancrés dans les parties les plus brunes du mouvement. Je n'avais pas lu la nouvelle composition de l'équipe de modération. Allez et sans rancunes! PS: il est scandaleux que le forum ait limité le nombre d'émoticone que je comptais utiliser à la gloire de H16!! Je ne me laisserai pas bayonner!!!! IPB limite leur nombre. Désolé…
melodius Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 un jeune Le Péniste, adepte de la messe en latin et du IIIème reich, fréquentant des skeanhead, sans en être un lui-même. Rassure-moi, il avait moins de 16 ans ???
Domi Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 En réponse à H16 et Ronibéral: je suis d'accord pour dire que les chances d'arrivée de Le Pen au pouvoir sont faibles et que c'est un épouvantail qui sert les intérêts de beaucoup. Mais s'il était au pouvoir, il serait dangereux. Encore faut-il, une fois l'election terminée s'installer au pouvoir. C'est vrai que ce serait difficile. On serait dans une situation de guerre civile assez rapidement. Reste à savoir ce que ferait l'armée. En fait c'est comme l'hypothèse d'une météorite qui tombe sur la terre. Si c'est le cas, on est mal, mais il est absurde de baser un agenda politique là-dessus. Pour répondre à Melodius: il avait dix-neuf ans. Une anecdote résume assez bien le personnage. J'avais été chez lui, un matin. Il m'avait fait entrer dans sa chambre. On pouvait y voir de nombreux livres de guerres ou relatifs au IIIème reich dont les couvertures où, dans les photographies comme le reste, le noir, le rouge et le gris dominaient et remplissaient l'intérieur de contours abrupts, en formant un ensemble saisissant pour des yeux un peu éloignés, rendaient une impression assez proche de celle que peut donner le tableau Guernica. Dans une petite carte à la couleur pastelle placée au milieu de ce mur guerrier où était exposée toute la colère qui habitait mon hôte, discrète, l'air presque timide, mais sereine dans le tumulte, une poésie naïve et pacifique s'offrait au regard et chantait l'amour de Jésus… Une fois, il était arrivé catastrophé en cours parce qu'un de ses copains skeanhead avait…donné un coup de couteau mortel à un garçon de café lors d'une bagarre. Il considérait favorablement le IIIème reich, même du pointe vue religieux, et croyait qu'Hitler était un bon chrétien. Il pensait néanmoins que l'horizon intellectuel de ses amis Skeenhead, limité à la célébration violente et nostalgique d'un régime fugitif, manquait d'envergure et qu'il se devait de leur enseigner les principes d'une tradition aux racines historiques plus profondes qui défendait la France, Dieu et le roi. Il y avait un autre raciste dans la classe qui lui avait pris fait et cause pour Israël et ne pouvait pas croiser un arabe sans proférer une injure. Je ne sais s'il était juif, mais il allait jusq'à porter la Kippa. Si le raciste dont j'ai décrit la chambre qualifiait volontiers le deuxième de Youpin, ils s'entendaient néanmoins pour déplorer certains mots des sociétés contemporaines, et pour vitupérer la décadence auxquels ses supposés serviteurs conduisaient l'Eglise catholique. J'espère ne pas vous avoir trop ennuyé avec ma petite histoire (vraie).
Roniberal Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Je crois qu'il faut arrêter avec les explications par "l'humiliation des peuples", ça ne sert qu'à justifier les pires choses et à donner mauvaise conscience aux vainqueurs. Les libéraux utilisent l'individualisme méthodologique, pas la généralisation abstraite et inconséquente comme dans les cours de Sciences-Po sur la Nation, l'histoire des peuples et autres domaines où les théories sont sélectionnées pour leur beauté et non pour leur véracité. Je ne justifie rien du tout, seulement, l'arrivée d'Hitler fait suite à un sentiment d'humiliation qu'a pu ressentir le peuple allemand, lequel sentiment a été exacerbé par la crise monétaire. L'anomie (j'ai failli écrire anarchie, que les anarcaps m'excusent !) qui régnait à la fin de la République de Weimar, où chaque parti avant sa milice, où chaque soir des rixes éclataient et où les balles perdues n'était pas rares, a créé un besoin immense de sécurité pour les Allemands. De plus, l'hyperinflation des années 20 (qui n'a été historiquement battue que par la Serbie, me semble-t-il) a ruiné une grande partie des Allemands. En somme, il ne fallait plus grand chose pour leur faire croire que la démocratie (associée par la suite aux "éléments cosmopolites impurs"…) était responsable de leur sort, et ainsi leur faire élire et accepter un dictateur. Il ne me semble pas avoir écrit le contraire… Autre exemple moins théorique : j'assistais assez récemment à un débat sur la politique énergétique de la France, et rapidement, la salle a convergé vers l'idée de faire preuve de coercition pour faire changer les comportements des Français… et c'est l'invité, fonctionnaire au ministère de la Défense, qui a calmé le jeu en disant qu'il n'était pas favorable a priori à la coercition et que d'autres solutions existaient ! C'est le monde à l'envers, et dans un tel monde, n'importe qui peut arriver au pouvoir. N'importe qui. Là, tu ne nous apprends rien et ça renvoit à ce que je disais précédemment, à savoir que les dérives liberticides, auxquelles nous assistons actuellement, sont très très inquiétantes car elles avancent à visage voilé. Mais s'il était au pouvoir, il serait dangereux. Peut-être. Sûrement. Mais ce qui m'ennuie prodigieusement avec ce "front anti-Le Pen" créé par nos pseudos forces démocrates, c'est qu'on en vient à oublier les menaces proférées silencieusement par nos gouvernants actuels, lesquelles menaces n'ont parfois rien à envier au programme de Le Pen.
miniTAX Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 J'espère ne pas vous avoir trop ennuyé avec ma petite histoire (vraie). Oui bof, j'espérais qu'il y aurait un peu plus de sang qui gicle et d'os qui craquent Chez les scouts d'Europe, on se racontait des trucs bien plus gore et les skinheads de nos connaissances, ils avaient laarrrgement moins de bouquins que le tien.Mais bon, ça se comprend que ce soit soft car la censure rode ici, surtout avec la nouvelle composition des modos
Rincevent Posté 26 octobre 2006 Signaler Posté 26 octobre 2006 Je ne justifie rien du tout, seulement, l'arrivée d'Hitler fait suite à un sentiment d'humiliation qu'a pu ressentir le peuple allemand, lequel sentiment a été exacerbé par la crise monétaire. (Je met en gras ce qui me chiffonne.) Je me situe tout à fait en accord avec toi dans le fond de ce que tu avances. Je soulevais juste une petite faute dans ta manière de l'exprimer. Un peuple ne ressent pas d'humiliation, pas plus que de la joie ni aucun autre sentiment, pour la simple et bonne raison qu'un peuple de ressent rien. Le fait de ressentir est l'apanages des êtres vivants dotés d'un système nerveux. Or, un peuple n'est pas un être vivant. Ergo, un peuple ne ressent rien. Ce sont les individus qui composent un peuple qui ressentent des choses ; des choses souvent contradictoires, mais quelquefois convergentes. C'est la convergence de ces choses ressenties qui permet éventuellement des mouvements de masse. Raymond Boudon a consacré sa carrière à étudier les implications fructueuses de l'individualisme méthodologique en sociologie, notamment ce qui incite les gens à croire ou non en une idée. En fait, il a consacré sa carrière à étudier le marché des idées avec une méthodologie quasi-autrichienne. Ce n'est pas parce que la plupart des sociologues sont marxo-bourdieusiens qu'il faut refuser en bloc toute la sociologie. La plupart des économistes sont interventionnistes sur un plan ou sur un autre, et pourtant, sur lib.org, ceux qui nient toute pertinence à la science économique sont bien rares. EDIT : Je vais me permettre de citer, pour illustrer mes propos, Ludwig von Mises. It is an enormous simplification to speak of the American mind. Every American has his own mind.
Domi Posté 27 octobre 2006 Signaler Posté 27 octobre 2006 Oui bof, j'espérais qu'il y aurait un peu plus de sang qui gicle et d'os qui craquent Chez les scouts d'Europe, on se racontait des trucs bien plus gore et les skinheads de nos connaissances, ils avaient laarrrgement moins de bouquins que le tien.Mais bon, ça se comprend que ce soit soft car la censure rode ici, surtout avec la nouvelle composition des modos Je peux ajouter un peu de couleur locale en te disant que ça s'est passé à bordeaux. "C'est arrivé près de chez vous". Enfin, bon, content de te relire.
h16 Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 En réponse à H16 et Ronibéral: je suis d'accord pour dire que les chances d'arrivée de Le Pen au pouvoir sont faibles et que c'est un épouvantail qui sert les intérêts de beaucoup. Ce n'est pas ce qui a été dit : les chances que Le Pen, une fois arrivé au pouvoir, reste aux commandes, sont faibles. C'est différent. Mais s'il était au pouvoir, il serait dangereux. Encore faut-il, une fois l'election terminée s'installer au pouvoir. C'est vrai que ce serait difficile. On serait dans une situation de guerre civile assez rapidement. Reste à savoir ce que ferait l'armée. S'il était au pouvoir, il serait pieds & poings liés par la rue et le bordel syndicaliste qui s'installerai de toute part. En fait c'est comme l'hypothèse d'une météorite qui tombe sur la terre. Si c'est le cas, on est mal, mais il est absurde de baser un agenda politique là-dessus. Huh ? Une fois, il était arrivé catastrophé en cours parce qu'un de ses copains skeanhead avait…donné un coup de couteau mortel à un garçon de café lors d'une bagarre. Skinhead, décidemment. ses amis Skeenhead, Sequinehède ? Cequinède ? Skouinaide ?
Invité jabial Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 S'il était au pouvoir, il serait pieds & poings liés par la rue et le bordel syndicaliste qui s'installerai de toute part. Ca dépend. Je maintiens que ça dépend. Au pouvoir, Le Pen aurait les moyens de réellement contrôler les choses. Si vraiment le bordel s'installe, ça pourrait l'aider plus que le contraire.
h16 Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 Ca dépend. Je maintiens que ça dépend. Au pouvoir, Le Pen aurait les moyens de réellement contrôler les choses. Si vraiment le bordel s'installe, ça pourrait l'aider plus que le contraire. Pour vraiment contrôler quelque chose, il lui faut contrôler l'armée et la police. Y-a-t-il vraiment tant de policier et de soldats prêts à suivre un JMLP qui part en sucette ? Il y a pas mal de "contexte", là dedans. En outre, si tout vire à l'émeute quotidienne ou aux mouvements de rues, et si JMLP fait preuve de simple fermeté et de bon sens, il est clair qu'il s'attirera la sympathie de beaucoup. Mais pour que JMLP gouverne vraiment, il lui faudrait aussi l'assemblée. Et là … La question, à mon avis, est donc : une fois en possession du poste présidentiel, Le Pen ferait-il dans le compromis plus ou moins socdem, ou lâcherait-il totalement la bride aux racistes & nazillons d'opérettes qui occupent la branche la plus extrême de son mouvement ? Dans ce dernier cas, comment pourrait-il simplement obtenir les accords de l'assemblée nationale ? Ca fait beaucoup de conditions pour qu'il soit réellement dangereux, à mon avis. Si danger il y a, c'est surtout de façon internationale vu le bordel que ce serait en France et diplomatiquement, dans le reste du monde…
Harald Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 Ca dépend. Je maintiens que ça dépend. Au pouvoir, Le Pen aurait les moyens de réellement contrôler les choses. Si vraiment le bordel s'installe, ça pourrait l'aider plus que le contraire. Les expériences municipales frontistes ont largement démontré que l'élu FN, lorsqu'il est aux commandes, fait preuve du même tempérament prédateur que ses homologues PC/PS/UDF/MPF/UMP et qu'il tape dans la caisse. En fait, la seule véritable nouveauté, si d'aventure nous devions écoper d'un JMLP président, c'est que nous aurions un voleur borgne. Pour le reste, pour peu que l'on veuille bien se donner la peine de lire la prose laborieuse présentée comme étant un programme, on s'aperçoit qu'il fait preuve de la même nullité crasse que les autres.
h16 Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 En fait, la seule véritable nouveauté, si d'aventure nous devions écoper d'un JMLP président, c'est que nous aurions un voleur borgne. Alors qu'avec DSK, nous aurions un borgne voleur .
Invité jabial Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 Pour vraiment contrôler quelque chose, il lui faut contrôler l'armée et la police. Y-a-t-il vraiment tant de policier et de soldats prêts à suivre un JMLP qui part en sucette ? Y a-t-il vraiment tant de policiers prêts à ne pas suivre les ordres de leur gouvernement? Je parle bien sûr d'un cas où il aurait également une majorité à l'assemblée. Les expériences municipales frontistes ont largement démontré que l'élu FN, lorsqu'il est aux commandes, fait preuve du même tempérament prédateur que ses homologues PC/PS/UDF/MPF/UMP et qu'il tape dans la caisse. En fait, la seule véritable nouveauté, si d'aventure nous devions écoper d'un JMLP président, c'est que nous aurions un voleur borgne. Pour le reste, pour peu que l'on veuille bien se donner la peine de lire la prose laborieuse présentée comme étant un programme, on s'aperçoit qu'il fait preuve de la même nullité crasse que les autres. Qui serait assez stupide pour penser le contraire? Ah, oui, les électeurs du FN
Harald Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 Y a-t-il vraiment tant de policiers prêts à ne pas suivre les ordres de leur gouvernement? Je parle bien sûr d'un cas où il aurait également une majorité à l'assemblée. C'est l'éternelle question de la conscience. Ceci dit, majorité ou pas, si l'ordre est illégal, le devoir d'un fonctionnaire se tient clairement dans le refus d'obéissance.
h16 Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 C'est l'éternelle question de la conscience. Ceci dit, majorité ou pas, si l'ordre est illégal, le devoir d'un fonctionnaire se tient clairement dans le refus d'obéissance. Toute l'ambiguïté d'un JMLP arrivé président, c'est qu'il serait légal, a priori. Et s'il a une majorité ou un gouvernement qui le suit, la légalité peut être redéfinie.
Taranne Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 Y a-t-il vraiment tant de policiers prêts à ne pas suivre les ordres de leur gouvernement? Je parle bien sûr d'un cas où il aurait également une majorité à l'assemblée. On a assez cassé les pieds des flics avec le rôle joué par leurs prédécesseurs pendant l'Occupation, ils n'auront certainement pas envie de prendre une autre volée de bois vert. Et qui peut bien avoir envie d'obéir aux ordres de Le Pen, à part les membres de son parti? Reste à savoir comment le FN est implanté au sein des forces de l'ordre… Un problème plus important à mon avis est celui de l'Armée. Dans d'autres pays, où elle est garante de la Constitution, la question ne se poserait même pas: Le Pen essaie d'attenter à l'ordre républicain, il est débarqué. Mais en France le président est commandant en chef des forces armées, donc…
Harald Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 Toute l'ambiguïté d'un JMLP arrivé président, c'est qu'il serait légal, a priori. Et s'il a une majorité ou un gouvernement qui le suit, la légalité peut être redéfinie. Redéfinir la légalité, cela implique quand même un sacré boulot: modifier la constitution, le code pénal, etc.
h16 Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 Redéfinir la légalité, cela implique quand même un sacré boulot: modifier la constitution, le code pénal, etc. Précisément. Ce qui veut dire que JMLP au pouvoir n'aurait en pratique qu'une très étroite marge de manoeuvre. Voire nulle.
Harald Posté 28 octobre 2006 Signaler Posté 28 octobre 2006 On a assez cassé les pieds des flics avec le rôle joué par leurs prédécesseurs pendant l'Occupation, ils n'auront certainement pas envie de prendre une autre volée de bois vert. Et qui peut bien avoir envie d'obéir aux ordres de Le Pen, à part les membres de son parti? Reste à savoir comment le FN est implanté au sein des forces de l'ordre…Un problème plus important à mon avis est celui de l'Armée. Dans d'autres pays, où elle est garante de la Constitution, la question ne se poserait même pas: Le Pen essaie d'attenter à l'ordre républicain, il est débarqué. Mais en France le président est commandant en chef des forces armées, donc… Sur le premier point, il convient de faire un petit aparté historique. Auparavant, la police française en tenue était municipale. Seuls les services de la police judiciaire étaient rattachés à l'état. La loi du 6 avril 1884 équilibrait les pouvoirs de police entre Etat et communes. Les commissaires dépendaient du maire mais étaient imposés par l'Etat. La police nationale est une création du gouvernement de Vichy. Après l'invasion allemande, le régime de Vichy met en place une police étatisée dans toutes les communes d'au moins 10.000 habitants. Cette décision entraîne la création d'une Ecole Nationale de Police à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, pour assurer la formation des cadres de la police d'état. Il est d'ailleurs assez étonnant de constater que la libération n'entraînera pas un retour aux anciennes institutions, le nouveau pouvoir semblant s'accommoder d'une police aux ordres. La Vème république parachèvera même le travail avec la loi du 10 juillet 1964 qui achève le processus de centralisation en étatisant la préfecture de police de Paris puis par la loi du 9 juillet 1966 qui fusionne la préfecture de police de Paris et de la Sûreté Générale. La "police nationale" est ainsi créée, administration unifiée au sein du ministre de l'intérieur. Sa compétence s'étend sur l'ensemble du territoire, y compris la région parisienne, les départements et territoires d'Outre Mer, et sur la totalité des services de police.
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