Hakill Posté 6 mars 2007 Signaler Posté 6 mars 2007 Nicolas Sarkozy le "libéral" plaide pour un Etat protecteurCORMEILLES-EN-PARISIS, Val-d'Oise (Reuters) - Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy a plaidé mardi soir pour un Etat protecteur mais rénové et s'en est pris à une politique européenne qui laisse, selon lui, les pays de l'Union ouvert à tous les vents de la mondialisation.Il tenait meeting dans un gymnase de Cormeilles-en-Parisis, banlieue pavillonnaire voisine d'Argenteuil la populaire où il reçut un accueil houleux en 2005 et hésite encore à retourner. "Je le dis, moi le libéral : un ministre des Finances ça ne sert pas exclusivement à rester les bras croisés, assis sur son fauteuil, pour voir les trains passer devant lui", a déclaré le ministre de l'Intérieur devant 1.500 personnes. "Ce que je propose aux Français, c'est une certaine idée de l'Etat", a expliqué plus tard Nicolas Sarkozy. "Je n'accepte pas l'idée que l'Etat ne peut plus rien faire. Je n'accepte pas l'idée d'un Etat qui devrait s'excuser de vouloir agir. Je vous propose de refonder l'Etat, je vous propose de lui rendre son autorité, sa volonté, sa dignité." Au moment où la crise d'Airbus pose de nouveau la question du rôle de l'Etat, le thème autour duquel il choisit de décliner ses propositions lors de ses meetings, selon un exercice désormais bien rodé, était mardi soir tout trouvé. "L'Europe est la seule région du monde où les lois de la concurrence livrent les entreprises aux prédateurs du monde entier parce qu'elle les empêche de fusionner et parce qu'elles interdisent aux Etats de les aider", a-t-il lancé. "Même aux Etats-Unis, l'Etat a plus de marge de manoeuvre pour intervenir dans l'économie que n'en n'ont les Etats en Europe. Je n'accepte pas cette réalité. Je la dénonce et je la changerai." Il a fait valoir sa propre expérience de ministre de l'Economie, lorsqu'il est venu au secours du groupe Alstom. "J'ai dû aller me battre à quatre reprises devant la Commission (européenne) pour les convaincre (…) qu'Alstom c'était pas fini. C'est quand même un comble : la Commission aurait dû m'aider au lieu de me combattre", a-t-il déclaré. "Nous n'avons pas fait l'Europe pour empêcher une politique industrielle mais au contraire pour la favoriser." Il a également dénoncé une politique qui conduit à la "surévaluation de l'euro" et plaidé pour son abandon. "UN ENGAGEMENT DE RESULTAT" "Je veux que la monnaie soit mise au service de la croissance et de l'emploi", a-t-il déclaré. "On n'a pas fait l'euro pour aller construire des avions aux Etats-Unis mais pour garder une industrie aéronautique française et européenne." "Je proposerai à nos partenaires européens, si je suis élu, que la politique de surévaluation de l'euro, qui accélère la désindustrialisation de l'Europe, soit abandonnée." Quoi que fasse l'Europe, l'Etat a un "devoir de protection", même s'il "ne peut pas protéger aujourd'hui" comme il le faisait dans les années 1950-60-70, a déclaré Nicolas Sarkozy. Certes, a-t-il dit, l'Etat est devenu aujourd'hui un "facteur de blocage", "étouffé par sa bureaucratie et sa dette". Mais on ne résoudra pas la crise de l'Etat "en abaissant l'Etat" et en "organisant l'Etat minimum", a-t-il poursuivi. "Je ne crois pas à la doctrine de l'Etat minimum. Je ne crois pas à la doctrine du laissez-faire. Je ne crois pas qu'en France l'Etat puisse être réduit à un rôle secondaire. Je ne crois pas que la nation puisse conserver son unité avec un Etat faible. Je ne crois pas que la République puisse continuer d'exister sans un Etat fort. Je ne crois pas que le capitalisme puisse survivre si le marché est tout et l'Etat rien." Il a promis de "combattre l'impuissance publique" et de restaurer l'autorité de l'Etat : "Ils nous faut reconstruire un Etat qui protège pour conjurer l'angoisse qui paralyse tant de Français. On n'est pas incité à l'audace, on n'est pas incité à prendre des risques quand on vit avec la peur au ventre." Il a récusé "étatisme" et "dirigisme" mais pour mieux se lancer dans une véritable ode à l'Etat engagé dans une "lutte éternelle" contre les "féodalités" et les "privilèges". "L'Etat c'est ce qui est stable au milieu de ce qui ne l'est pas (…) C'est ce qui mobilise, ce qui entraîne, ce qui entreprend (…) c'est la masse critique (…), la seule force opposable aux marchés (et) à toutes les fatalités." Et de conclure par un portrait en creux du président qu'il promet d'être : "Il y a deux catégories de responsables politiques, ceux qui se sentent une obligation de résultat et ceux qui s'estiment quittes, quel que soit le résultat, dès lors qu'ils ont essayé. Ce que je propose aux Français c'est un engagement de résultat." Au moins c'est clair. Comme d'habitude, le nom "libéral" est sali.
Stan Selene Posté 6 mars 2007 Signaler Posté 6 mars 2007 Ouep comme dans les breves du figaro: "sarkosy: je suis pour un etat fort mais je ne suis ni un etatiste ni un dirigiste" perso j y comprend plus rien…
Invité jabial Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Pourtant la réponse est clair : Sarkozy se pare des vêtements du libéral (du bout des doigts) uniquement lorsque ça l'arrange ; il est aussi libéral que Mitterrand. La seule raison valable de voter pour lui serait d'"envoyer un message" : puisqu'il est décrit comme libéral, il vaut mieux qu'il soit élu plutôt que Royal car les politiques quels qu'ils soient infléchissent leurs programmes en fonction du sens du vent du momnet.
Sous-Commandant Marco Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Voici un avant-goût des prochaines déclarations de Sarkozy: -"je suis à l'écoute mais je parle." -"je suis petit mais je suis grand." -"je suis de droite mais je suis de gauche." -"je suis un homme mais je suis une femme." La démarche est évidente: il s'agit de râtisser le plus large possible. Ségolène fait la même chose mais en inversé. Ceci me fait d'ailleurs penser qu'il suffirait que l'UMP et le PS représentent moins de 40% au total au premier tour en se faisant laminer par les extrêmes pour que l'on parle de la formation d'un grand parti républicain démocratique d'union nationale citoyenne libérale et sociale, à la Bayrou.
Apollon Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Source du texte ? ps : j'ai bien lu reuters. Y a-t-il un lien pour vérifier la véracité ?
Wali Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 -"je suis petit mais je suis grand." Il y a un ou deux jours, lorsqu'il était l'invité de Michel Denisot sur Canal +, j'ai remarqué (gros plan), au cours d'un reportage, que Sarkozy faisait ses discours sur la pointe des pieds (dès lors qu'il y a des personnes derrière lui).
Stan Selene Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 La seule raison valable de voter pour lui serait d'"envoyer un message" : puisqu'il est décrit comme libéral, il vaut mieux qu'il soit élu plutôt que Royal car les politiques quels qu'ils soient infléchissent leurs programmes en fonction du sens du vent du momnet. Oui, mais c est a double tranchant, car s il est elu, rien ne risque de s arranger, donc ces echec seront percu comme des echec des politiques liberales
Sous-Commandant Marco Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Il y a un ou deux jours, lorsqu'il était l'invité de Michel Denisot sur Canal +, j'ai remarqué (gros plan), au cours d'un reportage, que Sarkozy faisait ses discours sur la pointe des pieds (dès lors qu'il y a des personnes derrière lui). Ce doit être pour cela qu'on le qualifie de bonapartiste. Si seulement il pouvait partir dans la même posture…
Hakill Posté 7 mars 2007 Auteur Signaler Posté 7 mars 2007 Source du texte ?ps : j'ai bien lu reuters. Y a-t-il un lien pour vérifier la véracité ? Oui. http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,…33@7-354,0.html
Apollon Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Oui. http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,…33@7-354,0.html Merci
Libérus Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Au moins c'est clair. Comme d'habitude, le nom "libéral" est sali. Heureusement, il ne fait pas toujours ce qu'il dit.
Rincevent Posté 7 mars 2007 Signaler Posté 7 mars 2007 Heureusement, il ne fait pas toujours ce qu'il dit. Il y a des moments où l'on est plutôt content que les politiciens ne respectent pas le mandat que les électeurs leurs donnent en votant pour leur programme.
Fredo Posté 11 mars 2007 Signaler Posté 11 mars 2007 Traduction : j'aime me mêler des affaires des gens…
(V) Posté 6 mai 2007 Signaler Posté 6 mai 2007 Ouep comme dans les breves du figaro: "sarkosy: je suis pour un etat fort mais je ne suis ni un etatiste ni un dirigiste" perso j y comprend plus rien… Aujourd’hui l’Etat est faible – ou, disons, peu efficace – dans la mesure où il s’éparpille au travers de nombreux domaines et activités qui ne sont pas directement de son ressort. Un Etat fort, ce serait donc un Etat recentré et concentré sur missions premières, limitées par exemple aux fonctions régaliennes et non étendues à la prise en charge de tous les aspects de la vie des individus. Mais il faudrait en effet mieux parler d’Etat « optimal » (pour reprendre l'expression de Jean-Louis Caccomo) que d’Etat fort : moins d’Etat, mieux d’Etat !
h16 Posté 6 mai 2007 Signaler Posté 6 mai 2007 Un Etat optimal, c'est un état qui est donc optimal dans son traitement de la fraude fiscale, par exemple… Dans son traitement d'application des lois, mêmes idiotes ou liberticides. Mmmmh, ça sent bon !
Jesrad Posté 6 mai 2007 Signaler Posté 6 mai 2007 Allez, je m'offre un point Godwin: lequel des gouvernements bolchévique ou nazi était le plus optimal dans l'élimination des ennemis du peuple ?
Etienne Posté 6 mai 2007 Signaler Posté 6 mai 2007 Allez, je m'offre un point Godwin: lequel des gouvernements bolchévique ou nazi était le plus optimal dans l'élimination des ennemis du peuple ? Ben, le gouvernement bolchévique, puisque l'ennemi du peuple n'est pas un concept nazi.
Rincevent Posté 6 mai 2007 Signaler Posté 6 mai 2007 Un Etat optimal, c'est un état qui est donc optimal dans son traitement de la fraude fiscale, par exemple… Dans son traitement d'application des lois, mêmes idiotes ou liberticides. Mmmmh, ça sent bon ! Si il tente d'appliquer des lois idiotes ou liberticides, il n'est plus optimal. CQFD.
h16 Posté 7 mai 2007 Signaler Posté 7 mai 2007 Si il tente d'appliquer des lois idiotes ou liberticides, il n'est plus optimal. CQFD. Plus optimal pour toi. Optimal pour lui. L'Etat n'a pas pour but de se rendre gentil, doux et agréable pour toi, mais faire en sorte de perdurer (éventuellement à ton dépend). Il se comporte comme un virus. Un virus, même optimal, peut tuer le parasité, mais ça peut durer longtemps.
Rincevent Posté 7 mai 2007 Signaler Posté 7 mai 2007 Plus optimal pour toi. Optimal pour lui. L'Etat n'a pas pour but de se rendre gentil, doux et agréable pour toi, mais faire en sorte de perdurer (éventuellement à ton dépend). Il se comporte comme un virus. Un virus, même optimal, peut tuer le parasité, mais ça peut durer longtemps. Un Etat ne juge pas de ce qui est optimal ou non ; seuls des hommes peuvent le faire.
h16 Posté 7 mai 2007 Signaler Posté 7 mai 2007 Un Etat ne juge pas de ce qui est optimal ou non ; seuls des hommes peuvent le faire. Ouai ouai. Une fois "optimisé" par ses soins, tu moins !
Nico Posté 7 mai 2007 Signaler Posté 7 mai 2007 Si par Etat fort on entend un Etat régalien qui se concentre exclusivement sur la justice, la police et la défense, alors oui, je veux bien d'un Etat fort. Sinon, non. Je considère que si Sarkozy allait jusque là, ce serait un changement à 180 degrés.
risketou Posté 7 mai 2007 Signaler Posté 7 mai 2007 Aujourd'hui l'Etat est faible – ou, disons, peu efficace – dans la mesure où il s'éparpille au travers de nombreux domaines et activités qui ne sont pas directement de son ressort. Un Etat fort, ce serait donc un Etat recentré et concentré sur missions premières, limitées par exemple aux fonctions régaliennes et non étendues à la prise en charge de tous les aspects de la vie des individus. Mais il faudrait en effet mieux parler d'Etat « optimal » (pour reprendre l'expression de Jean-Louis Caccomo) que d'Etat fort : moins d'Etat, mieux d'Etat ! Puisses-tu avoir raison. Je crois que si nous animes, notre dénominateur commun est une certaine foi en l'individu. Lorsque j'écoute ou lis Sarko, je ne le vois jamais faire référence à l'individu, à l'Homme en tant que force de proposition, d'action et de création. Jamais! CQFD Il ne fait confiance qu'à un homme, lui, et accessoirement son appareil étatique, pour résoudre tous nos problèmes. Lui, il sait; mais, c'est aussi, hélas ce que beaucoup trop de Français veulent encore aujourd'hui. OMNIPRESENT, OMNISCIENT, OMNIPOTENT
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