Taranne Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Nicolas Sarkozy veut "tourner la page de mai 1968"LEMONDE.FR avec AFP | 29.04.07 | 18h19 • Mis à jour le 29.04.07 | 18h31 e veux tourner la page de mai 1968", a lancé Nicolas Sarkozy, en meeting au Palais omnisports de Paris-Bercy, dimanche 29 avril. En attaquant sur différents angles, le candidat de l'UMP a fustigé la gauche qui "entre Jules Ferry et mai 1968, a choisi 1968", l'accusant d'avoir prôné "l'assistanat, l'égalitarisme, le nivellement, les 35 heures". Elle a "tourné le dos aux travailleurs de notre pays", a-t-il dit. "On va gagner ! On va gagner !", scandaient les 17 000 spectateurs de l'arène, en attendant leur candidat, rejoints par les quelques milliers qui ont suivi le meeting sur un écran à l'extérieur. "Durant ces quatre mois, je vous le jure, j'ai tout donné", a d'abord affirmé Nicolas Sarkozy, évoquant la campagne depuis son investiture le 14 mai. Le candidat a affirmé avoir "rencontré" les Français avec "sincérité", énumérant des "victimes" qu'il avait croisées, notamment, "cette famille à la Courneuve, qui pleurait la mort d'un enfant de 11 ans, qui avait pris une balle perdue dans une guerre de bandes rivales". "C'était le jour ou j'ai parlé du Kärcher", a-t-il ajouté, affirmant qu'il voulait être le candidat de "la révolte contre la violence". "CEUX QUI PROFITENT DU SYSTÈME" De nouveau, Nicolas Sarkozy s'est affirmé comme le candidat de la "majorité silencieuse", "la France qui paye pour ceux qui profitent du système". "Je ne serai pas le candidat des médias, des appareils, des sectarismes, des intérêts partisans", a-t-il lancé. "Il y a en France un besoin de politique", a poursuivi Nicolas Sarkozy, prônant le triomphe de la "volonté". "Mais le besoin de politique a pour corollaire le besoin de nation. On la disait condamnée, et la voilà de retour, contre l'inquiétude née de la mondialisation. Je réclame le droit de pouvoir parler de l'identité nationale française sans être traité de nationaliste", a-t-il ajouté. "Nous conjurerons le pire en remettant de la morale dans la politique, a affirmé Nicolas Sarkozy. Le mot morale ne me fait pas peur. La morale, après 1968, on ne pouvait plus en parler. Pour la première fois depuis des décennies, elle a été au coeur d'un campagne". Une façon de lancer la charge contre "les héritiers de 1968", accusés de "relativisme intellectuel et moral". "il n'y avait plus aucune différence entre bien et le mal, le beau et le laid, le vrai et le faux, l'élève valait le maître", a-t-il ironisé. CEUX QUI MANIFESTAIENT CONTRE DE GAULLE EN 1958 De nouveau, Nicolas Sarkozy est revenu sur les affrontements survenus à la Gare du Nord : "Au lieu d'apporter leur soutien aux forces de l'ordre qui ont fait un travail", ses adversaires ont prononcé "cette phrase qui devrait rester dans les annales des campagnes présidentielles : "Il est inquiétant de constater qu'un fossé se creuse entre la police et la jeunesse". Cette gauche la n'a rien compris. C'est une insulte a la jeunesse de France que de les assimiler aux casseurs." Les héritiers de mai 1968 sont même responsables, selon Nicolas Sarkozy, de la "dérive du capitalisme financier". "La contestation de tous les repères éthiques a préparé le terrain des parachutes dorés et des patrons-voyous." "Dans cette campagne, je n'ai pas été épargné", a affirmé Nicolas Sarkozy, rejetant des "accusations" qui "déshonorent plus ceux qui les profèrent qui ceux qui les reçoivent". Avant de revenir à l'Histoire : "Ce sont exactement les mêmes que ceux qui en 1958 se sont donné le ridicule absolu de défiler contre le général De Gaulle en hurlant que le fascisme ne passerait pas." Nicolas Sarkozy a conclu son discours en lançant un appel à ceux qui n'ont pas encore fait leur choix, alors qu'il ne reste que "huit petits jours". Un clin d'oeil lancé aux "électeurs du centre, dont les valeurs sont si proches des nôtres." "Leur sensibilité a toute sa place dans la majorité", a-t-il affirmé. Un signe a aussi été réservé à "ceux qui se sont tournés vers les extrêmes". "La proportionnelle n'est pas un bon système, car il donne le pouvoir aux partis", a affirmé Nicolas Sarkozy, avant s'engager "introduire un peu de proportionnelle, à l'Assemblée nationale ou au Sénat, sans créer le risque d'une instabilité gouvernementale". ——————————————————————————-- Des soutiens affichés Avant que le candidat ne s'exprime, des soutiens se sont exprimés. Parmi les "people" présents : Johnny Hallyday, Jean-Marie Bigard, Basile Boli, Christian Clavier, Jean Reno, Enrico Macias, Gilbert Montagné, Faudel, David Douillet, Alain Prost, Dominique Farrugia, Henri Leconte, Henri Salvador, André Glücksmann… Le chauffeur de salle a aussi demandé au public de réserver un accueil particulier à Dominique de Villepin, Jean-Louis Borloo, Brice Hortefeux et François Baroin.
Ronnie Hayek Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Je trouve parfaitement sensé qu'il s'en prenne à l'esprit soixante-huitard - plus que jamais actif - et à ses vaches sacrées. Quant à la page de 1981, elle est tournée depuis longtemps, non? Ou alors, à quoi penses-tu en particulier?
Nico Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Vous avez vu ce qu'il a dit sur les patrons voyous ? Il a dit qu'il ne trouvait pas normal qu'un type qui fasse de graves erreurs et qui entraîne le licenciement de salariés touchent des indemnités records… Il a parlé du type d'EADS… En dehors de ce qu'il a pu dire, être responsable et répondre de ses actes, il me semble que cela correspond au libéralisme, non ?
phantom_opera Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 J'ai écouté son discours tout à l'heure. C'est la premier fois que j'entend un discours de ce genre venant d'un parti dit "de gouvernement". Agréable surprise, c'est la première fois que j'entend un homme politique expliquer les maux de la société française avec une démarche morale, sans rentrer dans les détails techniques, bref un peu comme on le fait sur lib.org quoi (mais autrement). La morale n'était donc pas qu'une formule politique, content de le savoir. Des débats comme ça on aimerait en avoir plus souvent! Effectivement Mai 68 a été la principale cible du discours de Sarko, sur la plupart de ses critiques je suis d'accord (relativisme de l'éducation, sécurité, etc.). Il a bien ridiculisé la gauche et son penchant à excuser tout le monde, même les voyous. Il a bougé ces éternelles lignes jaunes stupides, et rien que d'avoir modifié un peu la force morale fait de lui le véritable candidat de la rupture. On peut être séduit par ce discours, je veux bien avouer qu'il était émouvant et qu'il touchait les coeurs de beaucoup de Français, mais tout n'était pas rose pour autant… Responsabiliser les citoyens contre l'individualisme, je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de bon là dedans. Et qu'est-ce que ça veut dire la "moralisation" de l'économie? J'ai l'impression qu'il veut utiliser la lutte contre Mai 68 à son compte, et pas pour le bien de la liberté… "Freedom to fascism"?
Taranne Posté 29 avril 2007 Auteur Signaler Posté 29 avril 2007 Je trouve parfaitement sensé qu'il s'en prenne à l'esprit soixante-huitard - plus que jamais actif - et à ses vaches sacrées. Quant à la page de 1981, elle est tournée depuis longtemps, non? Ou alors, à quoi penses-tu en particulier? Ce n'est pas à cause de Mai 68 que la France est l'un des pays les plus à gauche d'Europe occidentale, que le libéralisme y est honni et le trotskysme bien porté, y compris et surtout chez les jeunes générations, que tout le monde descend dans la rue à la moindre velléité de réforme et que les valeurs "citoyennes" sont parole d'évangile. C'est grâce à Mai 81 qui a permis aux gauchistes de s'emparer du pouvoir symbolique (médias et enseignement) et de s'en servir pour façonner le pays à leur image, ce en quoi ils ont parfaitement réussi. Je ne vois pas d'autre solution qu'une purge - comme en 81… - si l'on veut sauver ce qui peut l'être. Concernant Mai 68, je pense qu'il est en fait mort et enterré depuis longtemps, même si les "survivants" en ont fait une rente de situation. Les bobos (autre produit de Mai 81) ont eu sa peau. La plupart des revendications que nous entendons aujourd'hui sont à rebours complet de l'esprit du "joli mois de mai". J'ai du mal à imaginer des militants du FHAR s'enthousiasmer pour le mariage gay et l'homoparentalité, de même que je ne vois pas vraiment les féministes enragées brûleuses de soutiens-gorges chanter les louanges de la maternité et de la famille nombreuse. C'est trop bourgeois, tout ça. Quant l'Obs fait sa une sur une femme enceinte avec en titre "Vive les bébés" on ne peut plus vraiment dire que nous sommes dans une société soixante-huitarde. a poursuivi Nicolas Sarkozy, prônant le triomphe de la "volonté" Si la formule est bien de Sarko et non d'un journalisme en mal de point Godwin, elle est pour le moins mal choisie.
Ronnie Hayek Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Ce n'est pas à cause de Mai 68 que la France est l'un des pays les plus à gauche d'Europe occidentale, que le libéralisme y est honni et le trotskysme bien porté, y compris et surtout chez les jeunes générations, que tout le monde descend dans la rue à la moindre velléité de réforme et que les valeurs "citoyennes" sont parole d'évangile. C'est grâce à Mai 81 qui a permis aux gauchistes de s'emparer du pouvoir symbolique (médias et enseignement) et de s'en servir pour façonner le pays à leur image, ce en quoi ils ont parfaitement réussi. Je ne vois pas d'autre solution qu'une purge - comme en 81… - si l'on veut sauver ce qui peut l'être. Concernant Mai 68, je pense qu'il est en fait mort et enterré depuis longtemps, même si les "survivants" en ont fait une rente de situation. Les bobos (autre produit de Mai 81) ont eu sa peau. La plupart des revendications que nous entendons aujourd'hui sont à rebours complet de l'esprit du "joli mois de mai". J'ai du mal à imaginer des militants du FHAR s'enthousiasmer pour le mariage gay et l'homoparentalité, de même que je ne vois pas vraiment les féministes enragées brûleuses de soutiens-gorges chanter les louanges de la maternité et de la famille nombreuse. C'est trop bourgeois, tout ça. Quant l'Obs fait sa une sur une femme enceinte avec en titre "Vive les bébés" on ne peut plus vraiment dire que nous sommes dans une société soixante-huitarde. Si la formule est bien de Sarko et non d'un journalisme en mal de point Godwin, elle est pour le moins mal choisie. Ton interprétation mériterait d'être creusée, mais - en tout état de cause - elle ne me convainc pas vraiment. Je crois que mai 68 paraît mort et enterré parce que, in fine, la France vit en plein dans la préservation des valeurs qui en ont découlé. Les revendications en mal de respectabilité auxquelles tu fais allusion n'auraient jamais été possibles sans le succès de l'esprit soixante-huitard, elles auraient été inconcevables avant le "joli mois de mai" tant elles frappent par leur incongruité. La couverture "Vivent les bébés" dont tu parles ne signifiant pas, on s'en doute, une volonté d'abroger la loi Veil, mais plutôt le dogme de l'heure qu'est le "droit à l'enfant" (considéré comme un simple objet). Et le septennat de Giscard n'a pas été pour rien dans le triomphe durable des idées socialo-libertaires. De son côté, la marque de mai 81, c'est avant tout la collectivisation de l'économie. En outre, et pour ma part, je vois la gauche bobo comme une héritière de la mentalité soixante-huitarde. Exemple typique en Belgique : Freya Van den Bossche (ministre socialiste flamand aux portefeuilles successifs, mais qu'elle a chaque fois gérés dans la plus totale incompétence): presque deux fois mère… mais avec deux hommes différents; mariée (avec un membre de son cabinet) en Thaïlande, selon le rite bouddhiste (c'est tellement cool et zen)… et en instance de divorce trois mois plus tard (alors que les bans n'ont toujours pas paru en Belgique).
Etienne Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Il pousse tout de même mémé dans les orties. Les héritiers de mai 1968 sont même responsables, selon Nicolas Sarkozy, de la "dérive du capitalisme financier". "La contestation de tous les repères éthiques a préparé le terrain des parachutes dorés et des patrons-voyous." Comme si ça n'avait pas existé avant 1968, avant la Seconde Guerre mondiale…
Mike Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Vous avez vu ce qu'il a dit sur les patrons voyous ? Il a dit qu'il ne trouvait pas normal qu'un type qui fasse de graves erreurs et qui entraîne le licenciement de salariés touchent des indemnités records… Il a parlé du type d'EADS… Ca, dans la mesure où EADS est semi public, et que l'Etat français en detient 15%, je trouve ça anormal aussi. Dans le cadre d'une entreprise full-privée, il n y aurait pas grand chose à redire: les actionnaires nomment mal les gestionnaires, les actionnaires perdent de l'argent, tant pis pour leur gueule. Si en plus de ça ils prévoient des contrats avec indemnités de licenciement mirobolantes même pour insuffisance de résultats, alors là ils sont vraiment débiles. Mais c'est leur problème. Par contre pour EADS je crois que tout contribuable est un minimum concerné par cette affaire, et même si je suis contre les sociétés semi publiques, je ne peux que constater qu'elles existent, partant de là j'ai le droit de trouver anormal que ces imbéciles de fonctionnaires qui nomment leurs amis aux conseils d'administration laissent passer des trucs pareils. Ils ne jouent pas avec leur argent, ils jouent avec le nôtre.
Taranne Posté 29 avril 2007 Auteur Signaler Posté 29 avril 2007 Ton interprétation mériterait d'être creusée, mais elle ne me convainc pas vraiment. Je crois que mai 68 paraît mort et enterré parce que, in fine, la France vit en plein dans la préservation des valeurs qui en ont découlé. Les revendications en mal de respectabilité auxquelles tu fais allusion n'auraient jamais été possibles sans le succès de l'esprit soixante-huitard, elles auraient été inconcevables avant le "joli mois de mai" tant elles frappent par leur incongruité. Certes, mais elles sont tout aussi incongrues d'un point de vue soixante-huitard orthodoxe. Ni la respectabilité ni la famille n'ont jamais figuré parmi les valeurs de base de la pensée 68, bien au contraire: l'idée-maîtresse, c'était "lâchez tout" à commencer par la morale dite bourgeoise. Que les homos veuillent se marier et avoir des enfants comme tout un chacun montre que cette dernière les a rattrapés et a finalement vaincu, quoique sous une forme "actualisée". Si l'esprit du "joli mois de mai" était à ce point dominant, le nombre moyen de partenaires serait bien plus élevé, et le taux de fertilité disparaîtrait dans les abysses - comme ce fut le cas, notons-le, pendant la décennie suivant Mai 68. La couverture "Vivent les bébés" dont tu parles ne signifiant pas, on s'en doute, une volonté d'abroger la loi Veil, mais plutôt le dogme de l'heure qu'est le "droit à l'enfant" (considéré comme un simple objet). Et le septennat de Giscard n'a pas été pour rien dans le triomphe durable des idées socialo-libertaires. De son côté, la marque de mai 81, c'est avant tout la collectivisation de l'économie. Giscard a essayé de court-circuiter Mai 68 en intégrant ses demandes les plus "acceptables" et il y serait parvenu si d'une part il n'avait pris un virage conservateur scrogneugneu dans la deuxième moitié de son mandat et si les socialos, une fois arrivés au pouvoir, ne s'étaient employés à en faire une institution. Mai 81 ce n'est pas seulement la collectivisation de l'économie, c'est la collectivisation de la pensée. Les fictions "citoyennes" à message remplacent les feuilletons historiques de l'ORTF, les journalistes comme les enseignants renoncent à toute objectivité et jouent à fond la carte de la propagande et les associations se chargent de relayer la bonne parole et de châtier les hérétiques. Bref, le matraquage idéologique à la puissance n. Et ça a marché. Si Sarko a été à ce point diabolisé pendant cette campagne, ce n'est pas parce qu'il heurte les dogmes de Mai 68 mais parce qu'il incarne une forme de droite que l'on n'avait plus vue depuis 81. En outre, et pour ma part, je vois la gauche bobo comme une héritière de la mentalité soixante-huitarde. Exemple typique en Belgique : Freya Van den Bossche (ministre socialiste flamand aux portefeuilles successifs, mais qu'elle a chaque fois gérés dans la plus totale incompétence): deux fois mère… mais avec deux hommes différents; mariée (avec un membre de son cabinet) en Thaïlande, selon le rite bouddhiste (c'est tellement cool et zen)… et en instance de divorce trois mois plus tard (alors que les bans n'ont toujours pas paru en Belgique). Les bobos sont des bohèmes, mais ils sont aussi des bourgeois. Leur idéologie - si tant est qu'ils en ont une - emprunte autant à la pensée 68 qu'à la morale traditionnelle du milieu dont ils sont issus. A la première, ils doivent leur totale irresponsabilité et leur refus de toute contrainte. A la seconde, leur désir de respectabilité et le besoin de s'ancrer. Ca ne peut que déboucher sur un désastre et Mme Freya le prouve par l'exemple.
phantom_opera Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Je suis d'accord avec RH, pour moi aussi 81 c'est plus une victoire du socialisme économique qu'une révolution morale. C'est Mai 68 et son socialisme libertaire qui a sapé la base élémentaire de la vie en société et qui a créé une génération d'irresponsables parvenus au pouvoir dans les institutions majeures dans les années 80. Mais je pense quand même, un peu comme Taranne, que Mai 68 devrait être relativisé car je crois que certaines valeurs fondamentales de la famille n'ont pas bougé. Je ne connais pas de parents qui ne souhaitent pas une bonne éducation pour leurs enfants, ni de parents qui éduquent leurs enfants pour plus de liberté sexuelle, et le mérite a toujours été une valeur à défendre, et ce quelque soit l'origine sociale de la famille. Mais Mai 68 a quand même instauré un très puissant politiquement correct dans la société, cette éternelle excuse vraiment absurde qui a vraiment pourri la vie politique française, et qui je pense a été directement responsable de la montée de l'extrême droite (sans trait d'union ) en France. Je pense surtout à la délinquance dans les banlieues par exemple où on en arrivait à avoir honte de penser que la police avait une légitimité pour agir, car on avait associé plein de fantasmes imposés par ces fantômes de soixantuards (immigration, racisme, intolérance, violence, etc.). Du coup on n'avait même plus le courage de vouloir de l'ordre de peur de passer pour un con. Mais sur ce point là je suis vraiment très optimiste, car si cette honte et ce politiquement correct étaient très puissant dans les années NTM et Tonton David, aujourd'hui il faut bien reconnaître que ce n'est plus le cas, grâce à Sarko (pour une fois qu'on dit du bien de lui!). Lors des événements de la Gare du Nord, la gauche a encore voulu nous refaire le coup des années 80 avec l'usage excessif de la police, de la police qui créait un malaise chez les jeunes des cités, du "lorsque la société utilise la force, c'est qu'elle est faible", mais en 2007 ce genre de propos sent trop le soufre, la gauche est trop grillée. Je pense que ça doit être en partie pour cette raison qu'une partie des électeurs du FN ont rejoint l'UMP, on retrouve une situation un peu plus normalisée sans ce politiquement correct absurde. Mais je ne crois pas pour autant que Mai 68 devrait être jeté dans les orties, il n'y a pas que du mauvais dans Mai 68 (c'est mon avis personnel évidemment). Ce n'est pas qu'une révolution socialiste libertaire, je pense que c'était aussi une prise de conscience de l'existence de l'individu qui a permis beaucoup d'émancipations et de la tolérance, donc libéral. Mai 68 a remis en cause des valeurs discutables, le modèle de famille traditionnelle patriarcale où le rôle de la femme se limitait à la procréation et à l'éducation des enfants, où le rôle de l'enfant se limitait à suivre le chemin des parents, etc. La tolérance de la différence aussi, et la conviction que la vie n'est pas écrite à l'avance. A l'époque, bepc en poche, il était possible quand même de réussir brillamment en grillant des étapes, en contournant l'establishment, rien à voir avec notre époque où on a l'impression d'être casé avant même d'avoir choisi. Bref, Mai 68, ce n'est pas que les 35h, l'université démocratisée, l'excuse des criminels et les blocages de port…
Taranne Posté 29 avril 2007 Auteur Signaler Posté 29 avril 2007 Mais je ne crois pas pour autant que Mai 68 doit être oublié, il n'y a pas que du mauvais dans Mai 68 (c'est mon avis personnel évidemment). Ce n'est pas qu'une révolution socialiste libertaire, je pense que c'était aussi une prise de conscience de l'existence de l'individu qui a permis beaucoup d'émancipations et de la tolérance, donc libéral. Mai 68 a remis en cause des valeurs discutables, le modèle de famille traditionnelle patriarcale où le rôle de la femme se limitait à la procréation et à l'éducation des enfants, où le rôle de l'enfant se limitait à suivre le chemin des parents, etc. La tolérance de la différence aussi, et la conviction que la vie n'est pas écrite à l'avance. A l'époque, bepc en poche, il était possible quand même de réussir brillamment en grillant des étapes, en contournant l'establishment, rien à voir avec notre époque où on a l'impression d'être casé avant d'avoir choisi. Tout ce que tu dis existait déjà ou était en germe avant Mai 68. Comme en 1789, la révolution était déjà pratiquement terminée lorsqu'elle éclata. Pour la facilité à trouver un emploi à l'époque avec un bepc comparé à la situation actuelle, c'est justement parce que Mai 68 a ruiné le système en voulant le démocratiser que nous en sommes là où nous en sommes. A partir du moment où chacun a "droit" aux études, que les diplômes sont distribués comme à la kermesse, alors ils perdent leur valeur et les employeurs demandent toujours plus de qualifications, ce qui mène à la diplomite et au chômage de masse.
Invité Arn0 Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 J'ai écouté son discours tout à l'heure. C'est la premier fois que j'entend un discours de ce genre venant d'un parti dit "de gouvernement". Agréable surprise, c'est la première fois que j'entend un homme politique expliquer les maux de la société française avec une démarche morale, sans rentrer dans les détails techniques, bref un peu comme on le fait sur lib.org quoi (mais autrement). La morale n'était donc pas qu'une formule politique, content de le savoir. Des débats comme ça on aimerait en avoir plus souvent! Un homme politique ne peut pas donner la morale, il ne peut pas reprocher aux gens de frauder le métro ou même de voler ! C'est l'hôpital qui se moque de la charité ! Qu'il fasse son taf, qu'il punisse les délinquants et les criminels très bien. Mais qu'il ne parle surtout pas de morale !
phantom_opera Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Un homme politique ne peut pas donner la morale, il ne peut pas reprocher aux gens de frauder le métro ou même de voler ! C'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Qu'il fasse son taf, qu'il punisse les délinquants et les criminels très bien. Mais qu'il ne parle surtout pas de morale ! Je pense que tu as tort Arno, en tout cas pour cette élection de 2007. J'ai l'impression que nous vivons une période charnière. On a essayé le socialisme dur depuis 1981, ça a échoué. Maintenant reste à savoir quel modèle on veut comme alternative, on s'interroge donc sur le projet de société qu'on souhaite mettre en oeuvre. Un modèle libéral-conservateur ou un modèle social-démocrate? C'est à ce genre d'interrogation qu'a répondu Sarko avec son discours moral. Je crois justement que les questions d'ordre moral sont très importantes à l'heure actuelle.
phantom_opera Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Pour la facilité à trouver un emploi à l'époque avec un bepc comparé à la situation actuelle, c'est justement parce que Mai 68 a ruiné le système en voulant le démocratiser que nous en sommes là où nous en sommes. A partir du moment où chacun a "droit" aux études, que les diplômes sont distribués comme à la kermesse, alors ils perdent leur valeur et les employeurs demandent toujours plus de qualifications, ce qui mène à la diplomite et au chômage de masse. Oui c'est vrai De toute façon je crois que l'enseignement d'excellence (qui n'a jamais vraiment disparu) est de retour plus que jamais. L'enseignement égalitariste et universel approche de la fin… Tremble soixantuitard!!! Tremble!!!
observateur Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Tout ce que tu dis existait déjà ou était en germe avant Mai 68. Comme en 1789, la révolution était déjà pratiquement terminée lorsqu'elle éclata.Pour la facilité à trouver un emploi à l'époque avec un bepc comparé à la situation actuelle, c'est justement parce que Mai 68 a ruiné le système en voulant le démocratiser que nous en sommes là où nous en sommes. A partir du moment où chacun a "droit" aux études, que les diplômes sont distribués comme à la kermesse, alors ils perdent leur valeur et les employeurs demandent toujours plus de qualifications, ce qui mène à la diplomite et au chômage de masse. Faudra m'exlpiquer pour 1789 un de ces jours si tu as le temps… Je trouve en revanche ton analyse très intéressante. Je ne suis pas certain que l'esprit 68 ait disparu, ne serait-ce que par constat générationnel… Mais je pense aussi que l'effet 81 a été aussi destructeur que Mai 68. 81 a pour moi achevé le travail entamé par 68, et ce n'est pas pour rien si aujourd'hui, de + en + de néocons(prononcez le "s" ) taxés comme tels par les bien pensants monopolisant les media (sans "s") et l'Education Nationale se font entendre. On sent toute l'influence intellectuelle derrière les discours de Sarkozy… Faut pas se tomper : il y a un gros travail derrière, et ce n'est pas la "République des idées"… Imaginez que Delanoe arrive au pouvoir en 2012…. Brrrr…
Nico Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Pour la facilité à trouver un emploi à l'époque avec un bepc comparé à la situation actuelle, c'est justement parce que Mai 68 a ruiné le système en voulant le démocratiser que nous en sommes là où nous en sommes. A partir du moment où chacun a "droit" aux études, que les diplômes sont distribués comme à la kermesse, alors ils perdent leur valeur et les employeurs demandent toujours plus de qualifications, ce qui mène à la diplomite et au chômage de masse. Il y a une époque, quand tu avais le bac tu pouvais devenir directeur. Maintenant…
Ash Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Tout ça vient un peu tard mais ça fait plaisir à entendre, surtout à l'approche d'un second tour de présidentielle.
Ronnie Hayek Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Pour revenir à l'analyse de Taranne, je crois que "l'embourgeoisement" des gauchistes est un leurre. En vérité, il est beaucoup plus efficace de détruire une institution en la subvertissant qu'en la combattant frontalement (à mettre en parallèle avec les deux principales stratégies socialistes en économie: "régulation du marché" soc-dem/bolchevisme direct). C'est la stratégie actuelle de la gauche bobo, en clair: la poursuite de 68 par d'autres moyens.
emma Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Après quatrorze années de relativisme moral mitterrandien et douze années de chiraquisme flou où Chirac nous a bernés en se présentant en homme de droite alors qu'il est fondamentalement un homme de gauche, les paroles de Nicolas Sarkozy réconfortent. Ne boudons pas notre plaisir de voir un homme politique remettre les choses à leur vraie place et d'instiller de la morale là où il n'y en avait plus. Son analyse est pertinente et si tout n'est pas parfait dans ce qu'il propose, il y a indéniablement un progrès vers plus de libéralisme. Je crois que la manière de faire de la politique de Nicolas Sarkozy ne nous amènera pas le Grand soir libéral. Soit. Mais faisons avec ce que nous avons et prenons la société comme elle est. Je le crois assez adepte de la micro-politique, c'est-à-dire qu'il n'est pas le révolutionnaire libéral que nous souhaiterions (et que nous n'aurons jamais, soyons pragmatiques) mais il sait où il va à l'instar d'une Thatcher ou d'un Reagan. L'approche macro-politique libérale est vouée à l'échec, l'approche micro-politique a toutes les chances de réussir.
melodius Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Je pense que si Sarko se rétame, ce sera perçu comme une défaite de ceux qui combattent le gauchisme et la pensée '68. D'où ma conviction de plus en plus forte qu'il faut voter pour lui, même s'il est contestable à bien des égards.
Rincevent Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Je pense que si Sarko se rétame, ce sera perçu comme une défaite de ceux qui combattent le gauchisme et la pensée '68.D'où ma conviction de plus en plus forte qu'il faut voter pour lui, même s'il est contestable à bien des égards. Ajoutons le genre d'arguments utilisés spécifiquement contre lui (xénophobes, taillistes et autres…), et il se pourrait bien que je vote pour lui Dimanche. Encore une application de l'idée politique fondamentale selon laquelle si l'on choisit ses ennemis, on ne choisit guère ses amis.
alex6 Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 J'ai l'impression que nous vivons une période charnière. Ca n'est pas contre toi mais franchement j'ai du mal à comprendre quels sont encore vos points de repères (aux optimistes) pour avoir encore un quelconque espoir de la part des politiques. A compter du moment où un politique se met à vouloir agir sur les vies, et c'est bien la position de Sarkozy, tout libéral devrait devenir extrémement méfiant. On a essayé le socialisme dur depuis 1981, ça a échoué. Maintenant reste à savoir quel modèle on veut comme alternative, on s'interroge donc sur le projet de société qu'on souhaite mettre en oeuvre. Un modèle libéral-conservateur ou un modèle social-démocrate? C'est à ce genre d'interrogation qu'a répondu Sarko avec son discours moral. Je crois justement que les questions d'ordre moral sont très importantes à l'heure actuelle. Stop à l'amnésie, ce type de discours est stéréotypé et copier-coller avant chaque nouvelle élection, à croire qu'ils l'apprennent par coeur à l'ENA. Et puis la chimére de la crise de 1981 est aussi très symptomatique de cet espoir résiduel qui resiste dans les esprits. De libéralisme il ne fut pas question durant tout le XXéme en France et s'il fallait trouver un moment clef de cette absence on peut à la limite le voir dans la mise en place de la Vème, soit bien avant le pseudo-socialiste Mitterrand qui a plus ouvert la voie au pur opportunisme politique qu'autre chose. Il faut en finir avec ces faux espoirs et ce blabla de beau-parleurs, aucune chance d'y voir le moindre début d'amélioration des libertés indiivduelles. Mais on pourra en reparler d'ici 2-3ans.
ShoTo Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Il y a une époque, quand tu avais le bac tu pouvais devenir directeur. Maintenant… Bah la seule différence c'est que maintenant la selection se fait a bac+2 et plus a bac tout court Concretement je vois pas ce que ça change
Rincevent Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 […] De libéralisme il ne fut pas question durant tout le XXéme en France […] N'exagérons pas : la France a été à peu près une démocratie libérale jusqu'en 1913.
Apollon Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Je pense que si Sarko se rétame, ce sera perçu comme une défaite de ceux qui combattent le gauchisme et la pensée '68.D'où ma conviction de plus en plus forte qu'il faut voter pour lui, même s'il est contestable à bien des égards. C'est presque de spam ! Et puis la chimére de la crise de 1981 est aussi très symptomatique de cet espoir résiduel qui resiste dans les esprits. De libéralisme il ne fut pas question durant tout le XXéme en France et s'il fallait trouver un moment clef de cette absence on peut à la limite le voir dans la mise en place de la Vème, soit bien avant le pseudo-socialiste Mitterrand qui a plus ouvert la voie au pur opportunisme politique qu'autre chose. La situation sous la IVe était pire.
Taranne Posté 30 avril 2007 Auteur Signaler Posté 30 avril 2007 Et puis la chimére de la crise de 1981 est aussi très symptomatique de cet espoir résiduel qui resiste dans les esprits. De libéralisme il ne fut pas question durant tout le XXéme en France et s'il fallait trouver un moment clef de cette absence on peut à la limite le voir dans la mise en place de la Vème, soit bien avant le pseudo-socialiste Mitterrand qui a plus ouvert la voie au pur opportunisme politique qu'autre chose. Quel espoir résiduel? Je ne dis pas que la France d'avant 1981 était un eldorado libéral, mais que les socialos ont "massifié" l'opinion comme elle ne l'avait jamais été auparavant, par le biais du bourrage de crâne citoyen et du terrorisme intellectuel. Comment veux-tu, dans ce contexte, qu'un discours libéral puisse se faire entendre?
Hadrien Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Quel espoir résiduel? Je ne dis pas que la France d'avant 1981 était un eldorado libéral, mais que les socialos ont "massifié" l'opinion comme elle ne l'avait jamais été auparavant, par le biais du bourrage de crâne citoyen et du terrorisme intellectuel. Comment veux-tu, dans ce contexte, qu'un discours libéral puisse se faire entendre? Moi j'étais môme dans les années 80 mais je me suis laissé dire que la gauche de l'époque voulait surtout agir économiquement et culturellement avec le père Jack Lang. Une "gauche" arrivée au pouvoir via un ancien Croix-de-Feu qui cria "À bas les métèques !" dans les années 30, reçut la Francisque des mains de Pétain en 43 et demanda à Séguéla de donner un côté "vichyste" à ses affiches de campagne en 80-81. Parler de mariage gay à cette époque, même à une classe de lycéens mollement mitterrandistes, personne ne s'y serait risqué… […]mariée (avec un membre de son cabinet) en Thaïlande, selon le rite bouddhiste (c'est tellement cool et zen)… et en instance de divorce trois mois plus tard (alors que les bans n'ont toujours pas paru en Belgique). Qu'as-tu contre le rite bouddhiste ? Le Zen, c'est au Japon. En Thaïlande, c'est le bouddhisme indien des origines qui prédomine.
h16 Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Qu'as-tu contre le rite bouddhiste ? Le Zen, c'est au Japon. En Thaïlande, c'est le bouddhisme indien des origines qui prédomine. Ici, il s'agissait surtout de dénoncer le mariage minute et le divorce en trois mois clefs en main.
Nico Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Je pense que si Sarko se rétame, ce sera perçu comme une défaite de ceux qui combattent le gauchisme et la pensée '68.D'où ma conviction de plus en plus forte qu'il faut voter pour lui, même s'il est contestable à bien des égards.
alex6 Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 N'exagérons pas : la France a été à peu près une démocratie libérale jusqu'en 1913. La France une democratie liberale apres 1848? Ou encore une democratie liberale apres 1870? Le nationalisme et son parallele, soit le protectionisme, etaient a leur pleine apogee des la deuxieme moitie du XIXeme. La situation sous la IVe était pire. Va pour la IVeme mais ca n'est qu'une relative courte periode et le mal avait deja ete fait avant, et ce notamment via la 3eme constitution. Quel espoir résiduel? Je ne dis pas que la France d'avant 1981 était un eldorado libéral, mais que les socialos ont "massifié" l'opinion comme elle ne l'avait jamais été auparavant, par le biais du bourrage de crâne citoyen et du terrorisme intellectuel. Comment veux-tu, dans ce contexte, qu'un discours libéral puisse se faire entendre? Je parle d'espoir residuel dans le fait que beaucoup semblent croire que la politique puisse encore parvenir a quelque chose alors que par definition meme elle n'en est pas capable. Se repeter a volonte que 1981 fut une rupture suppose que l'on garde quelque part la croyance qu'avant c'etait mieux et que tout n'est pas perdu. Les causes profondes du socialisme et de l'etatisme en France, et donc du rejet du liberalisme, n'en deplaisent a ceux qui veulent se trouver des cibles encore vivantes, sont a chercher bien plus loin. L'occupation des medias par l'etatisme ambiant n'est pas du tout une nouveaute apparue en 1981 et son apparente plus grande importance tiens surtout au fait que les medias sont plus apparents actuellement.
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