0100011 Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 La réforme de l'université est un grand chantier affiché de notre président à tous, j'ai nommé Nicolas S. Quelques réflexions sur le sujet de Claude Allègre [mode 100%déconnade on]quand passera-t-il le pas pour devenir un candidat AL[mode 100%déconnade off] dans le monde : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-…6-922831,0.html quelques extraits choisis : Le gouvernement a décidé de préparer une loi sur l'autonomie universitaire. A la lumière des enseignements du passé, certaines conditions doivent être réunies si l'on veut que ce projet soit fécond. Primo, il ne faut copier aucun exemple étranger. On peut s'inspirer de telle ou telle disposition, mais il faudra inventer, innover, adapter, tant l'histoire pèse sur l'Université française. Secundo, il ne faut pas laisser les universitaires gérer seuls l'Université ; on reviendrait au Moyen Age avec les mêmes conservatismes vis-à-vis des disciplines et de la professionnalisation. Il faut, au contraire, que l'Université autonome ait à sa tête un conseil d'orientation composé d'élus politiques et de personnalités du monde économique et seulement d'un ou deux universitaires.Tertio, il faut trouver un mode d'intervention de l'Etat qui soit léger, mais efficace. Cela passe peut-être par la méthode des chanceliers et par la suppression de l'administration centrale. Enfin il faut éviter l'autorecrutement des professeurs qui est aujourd'hui désastreux. Et mettre fin aux usines à chômeurs de certains secteurs notamment dans les sciences humaines. Voilà les questions clefs. Avec, en toile de fond, une exigence : faire comprendre que l'égalité, c'est la diversité, et que l'uniformité est le plus inégalitaire et inefficace des systèmes. Pour le coup je suis vraiment d'accord : la gestion de l'université laissée aux seuls mains des universitaires est un désastre (et c'est un universitaire qui vous le dit). Ils ne doivent pas en être absents (ce serait absurde) mais pas tout puissant comme c'est le cas actuellement (c'est dément quand on y réfléchit deux secondes). Il y a aussi un article assez intéressant de Gilles Dowek sur les relations entre les scientifiques et les politiques
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 quelques extraits choisis : Pour le coup je suis vraiment d'accord : la gestion de l'université laissée aux seuls mains des universitaires est un désastre (et c'est un universitaire qui vous le dit). Ils ne doivent pas en être absents (ce serait absurde) mais pas tout puissant comme c'est le cas actuellement (c'est dément quand on y réfléchit deux secondes). Sur ce point, l'ouvrage de Judith Lazar, Les secrets de famille de l'université, et l'affaire qui a suivi, sont révélateurs de la mesquinerie des universitaires français, quand ils ne sont pas occupés à vomir sur le libéralisme, le sionisme ou les USA.
Largo Winch Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Bof, bof… Mettre l'université dans les mains des élus politiques locaux, c'est encore pire, à mon avis.
0100011 Posté 14 juin 2007 Auteur Signaler Posté 14 juin 2007 Bof, bof… Mettre l'université dans les mains des élus politiques locaux, c'est encore pire, à mon avis. Ce qui compte n'est pas la qualité des mains mais leur diversité.
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Ce qui compte n'est pas la qualité des mains mais leur diversité. Je suis assez d'accord avec LW: dans l'absolu, peut être que les élus locaux seraient importants dans la gouvernance des universités- ils le sont déjà un peu avec les contrats universités-régions, mais quand on voit les féodaux qui exercent en France, on peut craindre le pire effectivement. Qu'ils soient divers ou pas.
L.F. Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Il manque quand même la nécessaire réflexion sur le financement des universités et les frais de scolarité. Tant qu'ils continueront à subventionner à tout va et à admirer le mirage de l'éducation gratuite, je ne pense pas qu'il y aura de réforme valable…
Calembredaine Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Bof, bof… Mettre l'université dans les mains des élus politiques locaux, c'est encore pire, à mon avis. Mille fois pire en effet. Une solution serait une véritable autonomie des universités, c'est à dire pas d'argent public. Partenariat avec des entreprises, des mécènes et frais de scolarité. La liberté de gestion est également fondamentale et je suis surpris que le texte dénonce la liberté d'embauche ("autorecrutement désastreux". Pourquoi "désastreux"?). Evidemment dans le contexte actuel d'irresponsabilité totale, cela se comprend
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Il manque quand même la nécessaire réflexion sur le financement des universités et les frais de scolarité. Tant qu'ils continueront à subventionner à tout va et à admirer le mirage de l'éducation gratuite, je ne pense pas qu'il y aura de réforme valable… Qu'il y ait une base de financement public, c'est nécessaire, mais certains universitaires ne devraient pas avoir la nausée lorsqu'on leur demande de trouver des fonds par eux mêmes… Et l'Etat français devrait arrêter d'être le seul au monde à payer plus pour un lycéen que pour un étudiant.
Calembredaine Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Qu'il y ait une base de financement public, c'est nécessaire Ha bon, pourquoi?
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Ha bon, pourquoi? Sauf dans la théorie, les universités existantes sont le plus souvent financés partiellement par l'argent public. Ne me dis pas Harvard ou la LSE, ils palpent sur une forme ou une autre un financement public.
Calembredaine Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Sauf dans la théorie, les universités existantes sont le plus souvent financés partiellement par l'argent public.Ne me dis pas Harvard ou la LSE, ils palpent sur une forme ou une autre un financement public. Cela ne répond pas à ma question: en quoi la base de financement public est-elle nécessaire?
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Cela ne répond pas à ma question: en quoi la base de financement public est-elle nécessaire? Parce que dans le monde réel les bons établissements marchent ainsi. Une autre question?
Sous-Commandant Marco Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Hier soir, il y avait un débat plutôt inintéressant au sujet de la réforme des universités sur France 3. Claude Allègre a tout de même dit quelque chose d'intéressant: les professeurs d'université ont été les premiers à faire grève, au XIIIème siècle, pour protester contre la "concurrence déloyale" que leur faisait l'église, qui dispensait une éducation gratuite. En réponse à cette grève, le roi de France décida que seules les universités publiques pourraient délivrer des diplômes. Ainsi, le monopole de l'éducation supérieure provient du protectionnisme. Parce que dans le monde réel les bons établissements marchent ainsi. Une autre question? Et dans le monde réel, il y a des guerres, des meurtres et de l'esclavage…
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Et dans le monde réel, il y a des guerres, des meurtres et de l'esclavage… Effectivement… Et après?
Jesrad Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Effectivement… Et après? Alors ce n'est parce que l'on fait souvent ainsi que c'est une bonne façon, ni la seule bonne façon, de faire. Au fait, au Japon, qui paie le système scolaire ?
Sous-Commandant Marco Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Effectivement… Et après? Et alors? Si tu n'étayes pas mieux ton affirmation sur la nécessité du financement public des universités, je serais forcé d'en déduire que tu es favorable à l'esclavage et à la guerre. Ce serait dommage, non?
Toast Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Et alors? Si tu n'étayes pas mieux ton affirmation sur la nécessité du financement public des universités, je serais forcé d'en déduire que tu es favorable à l'esclavage et à la guerre. Ce serait dommage, non? Quel est le rapport ? Je suppose qu'esclavage signifie "payer des impôts", mais la guerre, là, je saisis pas.
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Et alors? Si tu n'étayes pas mieux ton affirmation sur la nécessité du financement public des universités, je serais forcé d'en déduire que tu es favorable à l'esclavage et à la guerre. Ce serait dommage, non? Non, simplement je constate que ça existe…comme le financement public des universités
Calembredaine Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Non, simplement je constate que ça existe…comme le financement public des universités Et c'est nécessaire?
ts69 Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Non, simplement je constate que ça existe…comme le financement public des universités ça existe donc rien est à changer?
Sous-Commandant Marco Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Quel est le rapport ? Je suppose qu'esclavage signifie "payer des impôts", mais la guerre, là, je saisis pas. Non, ça n'a rien à voir. J'aurais pu aussi choisir "les petits oiseaux chantent" ou "le soleil se lève le matin". Cochon déclare que le financement public des universités est nécessaire parce que, "dans le monde réel, les universités sont financées par l'argent public". Fort logiquement, en appliquant le raisonnement cochonien, j'en déduis que la guerre, l'esclavage et le meurtre sont nécessaires. Peut-être Cochon considère-t-il que le financement public des universités est "nécessaire" dans le sens d'"inéluctable"? Auquel cas, je lui laisserai le bénéfice du doute, à condition qu'il s'explique mieux.
Bastiat Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Ce que j'aime bien chez Alégre c'est cette approche avec un regard sur l'histoire. Il est toujours bon de se rappeler des erreurs comises avant (et même bien avant).
Cochon Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Peut-être Cochon considère-t-il que le financement public des universités est "nécessaire" dans le sens d'"inéluctable"? Auquel cas, je lui laisserai le bénéfice du doute, à condition qu'il s'explique mieux. C'est à peu près cela, merci
WALDGANGER Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Ce qui est vraiment nécessaire c'est l'essor de certifications crédible alternatives à celles proposées par le système éducatif public. Une fois qu'on réussit à avoir ça, on peut facilement supprimer le financement public des universités, en fait à part quelques filières très spéciales, apprendre ça ne coute pas grand chose, et on apprend mieux chez soi avec quelques livres que dans une université qui coute des milliards. (je parle uniquement de l'aspect éducation ici et laisse donc de coté la problématique de la recherche). Je pense que dans un système libre, on aurait pas établi un lien si fort entre certification et éducation, mais j'ai du mal à concilier ça avec l'exemple américain (mais je connais mal le système éducatif qui n'est sans doute pas si libre que ça).
vincponcet Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Cela ne répond pas à ma question: en quoi la base de financement public est-elle nécessaire? nécessaire ou pas, on va droit dans le mur si on fait la promotion de la suppression du financement public. On sera des joyeux fous sur leur forum. Certes, c'est marrant, mais ça ne fait pas changer le monde. Déjà, si on concentrait nos forces pour dire "admettons le financement public, mais pas le monopole de la prestation de service, et donc autonomie des écoles, liberté d'établissement, statuts d'entreprises ou fondations, et subvention à l'élève et non plus à la maffia administrativo-syndicale, euh, pardon, à l'établissement", on avancerait beaucoup mieux vers notre objectif. ça, c'est explicable à beaucoup de gens, mais la suppression totale du financement, au moins pour le moment, c'est totalement incompréhensible pour la majorité des gens. (d'ailleurs, comment la réaliser ? parce qu'en parrallèle, il faudrait baisser des impôts. mais alors lesquels ? IR, TVA, etc… ?) ça reviendrait à traiter deux sujets en même temps, et c'est rarement la bonne manière d'expliquer et de faire avancer quelqu'un. Chaque chose en son temps, d'abord liberté de choix subventionnée, puis ensuite, on verra pour réduire le financement public.
phantom_opera Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Ne me dis pas Harvard ou la LSE, ils palpent sur une forme ou une autre un financement public. C'est ce que je croyais aussi à l'époque, mais c'est faux. Harvard est 100% privé. Pour la LSE je ne sais pas.
Calembredaine Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 nécessaire ou pas, on va droit dans le mur si on fait la promotion de la suppression du financement public.On sera des joyeux fous sur leur forum. Certes, c'est marrant, mais ça ne fait pas changer le monde. Il me semble pourtant que la Nouvelle Zélande a procédé de la sorte en moins de 10 ans et pas seulement de l'université mais pour toute la filière éducative. Or l'université en France n'a pas bonne presse: sous financée, inefficace, accueillant les élèves refusées dans les grandes écoles et délivrant des diplômes pas monnayables sur le marché du travail, foyers contestataires, etc. Profitons-en! Par exemple, relever fortement les frais d'inscription et favoriser fiscalement les entreprises qui décident de financer des bourses aux plus méritants me semble des mesures que l'on peut défendre et plaider. Attention au syndrome Bayrou: mieux vaut aller dans le mûr en défendant ses idées plutôt qu'aller dans le mûr en les travestissant.
phantom_opera Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Au fait, au Japon, qui paie le système scolaire ? Pour les écoles primaires, c'est moitié public, moitié privé. Le tronc commun enseigné par le public est obligatoire, l'autre moitié dans le privé est facultatif. Il n'est pas obligatoire d'avoir des cours supplémentaires, mais c'est quasi-indispensable si on veut poursuivre des études dans le supérieur. Un système que je trouve plutôt pas mal car ça évite à certains de faire trop d'études qui ne leur serviront pas. Dans le sup, les universités sont toutes autonomes (oui, c'est une conception ultra-révolutionnaire pour un Français…) dépendante administrativement de la ville où elle est installée. Structurellement c'est le même modèle que le modèle anglais, c'est-à-dire une confédération de plusieurs disciplines dans un campus (médecine, sciences humaines, droit, sciences physiques, tous regroupés dans le même campus). Le financement est…privé! (ça alors!) Mais contrairement aux pays anglo-saxons l'autorité suprême revient à la ville, même si la ville n'intervient pas. La fac la plus prestigieuse étant l'Université de Tokyo (Todai).
vincponcet Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 Il me semble pourtant que la Nouvelle Zélande a procédé de la sorte en moins de 10 ans et pas seulement de l'université mais pour toute la filière éducative.Or l'université en France n'a pas bonne presse: sous financée, inefficace, accueillant les élèves refusées dans les grandes écoles et délivrant des diplômes pas monnayables sur le marché du travail, foyers contestataires, etc. Profitons-en! Par exemple, relever fortement les frais d'inscription et favoriser fiscalement les entreprises qui décident de financer des bourses aux plus méritants me semble des mesures que l'on peut défendre et plaider. Attention au syndrome Bayrou: mieux vaut aller dans le mûr en défendant ses idées plutôt qu'aller dans le mûr en les travestissant. dire que le chèque éducation, c'est du bayrouisme, c'est de la blague, j'espère ? rien que ça, c'est incompréhensible pour la majorité des gens. parler entre nous, c'est sympa, c'est vrai, mais j'aimerais quand même que le pays change. Le souci de la majorité des gens, c'est comment je vais faire pour acheter à bouffer pour mes enfants, qu'est-ce que je vais devenir pour mes vieux jours, etc… Le niveau de vie est de plus en plus pourri dans ce pays, le chômage est hallucinant et toi tu penses que tu vas convaincre du monde en disant que l'école, c'est à chacun de se la payer ? sinon, je regarde sur le site du ministère de l'éducation NZ et je trouve : http://www.minedu.govt.nz/index.cfm?layout…7481&data=l The Ministry of Education (www.minedu.govt.nz), established under the Education Act 1989, carries out the following functions: * provides education policy advice to the Minister of Education and the Government; * purchases services on behalf of the Crown; * allocates funding and resources to schools and early childhood education providers; * oversees the implementation of approved education policies; * manages special education services; * collects and processes education statistics and information; and * monitors the effectiveness of the education system as a whole. Il y a des agences de quality assurance, qui dise quelle formation est autorisée ou non, etc… pour l'éducation tertiaire (universités & co), je trouve http://www.tec.govt.nz/templates/standard.aspx?id=448 The TEC’s role is implementing the tertiary education reforms in conjunction with the Ministry of Education and New Zealand Qualifications Authority. The TEC is the lead agency for managing relationships with the tertiary sector and for policy development.The TEC is responsible for funding the government’s contribution to tertiary education and training offered by universities, polytechnics, colleges of education, wÄnanga, private training establishments, foundation education agencies, industry training organisations and adult and community education providers. Through the Tertiary Advisory Monitoring Unit (TAMU), the TEC also monitors the financial, leadership and governance performance of all 33 tertiary education institutions. Bref, ce n'est pas le pur marché libre.
WALDGANGER Posté 14 juin 2007 Signaler Posté 14 juin 2007 La fac la plus prestigieuse étant l'Université de Tokyo (Todai). que de souvenirs
Messages recommandés
Archivé
Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.