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Le retour du crime de lèse-majesté ?


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Invité jabial
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Pour ma part, étant partisan de la propriété de l'information, je suis plutôt disposé à reconnaître à chacun des droits sur sa "réputation", dans le sens de l'ensemble des informations sur son passé. De mon point de vue, la diffamation pourrait être punie au même titre que le piratage, c'est à dire comme l'utilisation frauduleuse de la propriété d'autrui.

Mais de toute façon, même si l'on admet pas la propriété de l'information, il faut reconnaître que la diffamation peut entraîner un dommage. Certaines personnes souffrent physiquement d'être diffamées ou insultées.

Certaines personnes souffrent physiquement de s'être fait piquer leur marché par un concurrent. Tough life.

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Certaines personnes souffrent physiquement de s'être fait piquer leur marché par un concurrent. Tough life.

Hé bien, si le dit concurrent a gagné ce marché en agissant mal à leur égard (par exemple en les diffamant ou en les insultant), il s'en déduit qu'il doit être puni.

Invité jabial
Posté
Hé bien, si le dit concurrent a gagné ce marché en agissant mal à leur égard (par exemple en les diffamant ou en les insultant), il s'en déduit qu'il doit être puni.

Tu mélanges les deux questions, donc quelque soit ma réponse, elle ne pourra être que mauvaise de ton point de vue.

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Tu mélanges les deux questions, donc quelque soit ma réponse, elle ne pourra être que mauvaise de ton point de vue.

Je ne crois pas car on peut parfaitement gagner un marché sans agir contre ou mentir au sujet de ses concurrents, en restant honnête. C'est même fortement recommandé, si tu veux mon avis.

S'agissant de la diffamation, dire du mal de quelqu'un en torturant la vérité peut évidemment être équivalent à agir contre lui. Si cette action crée des dommages, je ne vois pas pourquoi elle ne serait pas répréhensible, au même titre que demander à un tueur d'éliminer quelqu'un (analogie à mon sens meilleure que la tienne).

La loi courante prévoit deux exceptions: la bonne foi (colporter une information fausse alors qu'on la croit vraie) et la vérité (dire la vérité en étant capable de l'étayer) et les réparations sont généralement faibles. C'est une des lois les plus justes que je connaisse.

Posté
Au nom de quoi? Pour celà, il faudrait qu'il ait violé un Droit. Or, il n'existe pas de droit à la réputation.

On n'avance pas de choses graves contre autrui sans un minimum de preuves, c'est une question de décence et de responsabilité.

Ca n'a absolument rien à voir et tu le sais bien. Une condamnation juridique implique la reconnaissance d'une perte de Droits par l'accusé, et donc l'autorisation d'user de la force à son encontre. La parole n'est pas plus la force que le "pouvoir" économique n'est le pouvoir politique. C'est une grave confusion des concepts que tu fais là.

Une phrase malveillante peut conduire quelqu'un au suicide ou à la destruction de sa vie. C'est un fait.

Une autre réalité à prendre en considération est la puissance du verbe - comme en témoigne l'art de la rhétorique. Autrement dit, si ce n'était qu'un pur jeu formel et gratuit, il n'y aurait pas lieu de s'inquiéter, puisque le sens transmis n'aurait aucune importance. Or ce n'est pas le cas.

Je ne crois pas car on peut parfaitement gagner un marché sans agir contre ou mentir au sujet de ses concurrents, en restant honnête. C'est même fortement recommandé, si tu veux mon avis.

Voilà, le marché ce n'est pas la loi de la jungle. Trouver normal de ruser et tromper le public pour ruiner un concurrent, c'est accréditer la conception que les altermondialeux se font de l'économie de marché.

Posté
Mais personne n'est empêché de se former une opinion sur autrui, ni de déformer en son for intérieur la vérité. Il ne s'agit pas de contrôler les pensées des individus, mais de demander au propagateur d'une accusation grave d'apporter la preuve de ce qu'il avance.
Au nom de quoi? Pour cela, il faudrait qu'il ait violé un Droit. Or, il n'existe pas de droit à la réputation.

Au nom d'une exigence de vérité et de morale qui font partie des fondements du Droit. Ce que tu défends, c'est le Droit sans devoir, la Liberté sans responsabilité, c'est à dire le droit de se comporter comme d'éternels ados sans se préoccuper des conséquences de ses actes.

L'homme est un animal qui vit en société. Je sais que ce terme hérisse le poil d'un certain nombre de forumeurs, cependant je doute que ces derniers aient choisi la voie érémitique et par voie de conséquence qu'ils se plient volontairement à un certain nombre de restrictions qui en retour leur permettent d'avoir des relations plus ou moins harmonieuses avec leur entourage. Si ils se censurent naturellement, c'est bien parce qu'ils savent que tout ne peut être dit et encore moins n'importe comment. Pourquoi dès lors refuser de valider ce principe au niveau de la société alors qu'il apparait comme valable au niveau individuel ?

Encore une fois, je ne défends pas la censure mais la possibilité de voir son honneur rétabli. Si l'injure a été publique, la réparation se doit de l'être également.

Posté
Ces règles sont les respect des Droits. Je nie qu'il existe un droit à une bonne réputation. La réputation est dans la tête des autres, qui sont libre de penser et d'échanger comme ils veulent.

+1

D'ou l'idée de faire des procès en diffamation refusables. (ter repetita)

J'adore cette proposition elle est vraiment très bonne. :icon_up:

Est-elle développée quelque part ?

J'ajouterais un "casier réputation" public dans le quel serait consigné par le juge les cas ou le procès n'aurais pas été accepté par le diffamateur et ou les plaignants auraient perdu leur procès.

Ainsi les médias/personnes peux respectueuses des autres verraient leur crédibilité sérieusement atteinte.

Posté
Ce n'est pas parce qu'on a l'impression qu'untel est un salaud qu'il est légitime d'utiliser la force contre lui. Il ne s'agit pas de license mais bien d'une liberté fondamentale. La réputation est composée de pensées d'autrui ; prétendre qu'on a des droits dessus est une vision totalitaire et antinaturelle.

Tu oublies deux points extrêmement importants :

1. la différence entre une personne publique (politicien, par exemple) et une personne privée, cette dernière ne gagnant pas sa vie par la publicité qu'elle fait de sa personne ;

2. la différence des moyens de communication : dire à sa femme que machin est un connard et l'imprimer à 300.000 exemplaires.

Posté

Je suggère qu'affubler d'un nez de porc une représentation d'un postier est une injure a tous les fonctionnaires. L'auteur de cette injure doit donc payer l'Etat pour réparer cette injustice évidente.

ça me choque, désolé.

Posté
Je suggère qu'affubler d'un nez de porc une représentation d'un postier est une injure a tous les fonctionnaires. L'auteur de cette injure doit donc payer l'Etat pour réparer cette injustice évidente.

ça me choque, désolé.

Moi ce qui me choque, c'est que des individus censés être viscéralement opposés à tout ce qui nie l'individu acceptent pour je ne sais quelle raison que des centaines voire des milliers de personnes soient stigmatisées alors que le propos ne concerne qu'un infime partie.

On peut donc tout dire sans jamais avoir à rendre de compte. Désolé, mais ce n'est pas ce que j'appelle de la responsabilité.

Posté
Moi ce qui me choque, c'est que des individus censés être viscéralement opposés à tout ce qui nie l'individu acceptent pour je ne sais quelle raison que des centaines voire des milliers de personnes soient stigmatisées alors que le propos ne concerne qu'un infime partie.

on ne peut donc pas critiquer les corporatismes, les groupes , les communautés, les équipes ?

On peut donc tout dire sans jamais avoir à rendre de compte. Désolé, mais ce n'est pas ce que j'appelle de la responsabilité.

Cest effectivement une responsabilité que d'assumer ses propos. Je crois également que l'on peut rendre des comptes autrement que par l'injonction de payer (monétairement parlant). Dans le cas de figure cité, le but n'est pas de responsabiliser l'individu, mais bien de l'intimider. Ce que je trouve particulièrement bas.

A titre de comparaison, si je devais récupérer 500 euros a chaque fois que quelqu'un critique les nerds, j'arrèterai vite de travailler.

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Si les policiers et les gendarmes qui se sentent lésés par ces caricatures pouvaient refuser leurs services à leur auteur, ce serait marrant.

Une question : qu'advient-il des pamphlets ?

Posté
A titre de comparaison, si je devais récupérer 500 euros a chaque fois que quelqu'un critique les nerds, j'arrèterai vite de travailler.

Ne croyez-vous pas qu'il y a un abîme entre critiquer et diffamer/insulter ?

Posté
Une question : qu'advient-il des pamphlets ?

Il me semble que les décisions de justice n'ont que très rarement conduit à l'interdiction d'ouvrages, ce qui je le rappelle est le but de la censure. D'ailleurs, je crois me souvenir que Ségolène Royal avait attaqué son ancienne collaboratrice qui avait publié un ouvrage sur elle, demandant l'interdiction, avait été déboutée de sa demande. Ce serait faire injure aux magistrats que de croire qu'ils sont incapables d'apprécier le contenu d'un bouquin.

Encore une fois, il faut faire la différence entre censure et demande en réparation. Ce sont deux choses fort différentes. En outre, je trouve étrange le fait d'assimiler une décision de justice à une manœuvre d'intimidation.

Posté
Ne croyez-vous pas qu'il y a un abîme entre critiquer et diffamer/insulter ?

Lorsqu'un policier anonyme est affublé d'un groin est ce une critique ou une insulte ?

Posté
Ne croyez-vous pas qu'il y a un abîme entre critiquer et diffamer/insulter ?

"Ingénieur informaticien, je suis ingénieur informaticien…"

:icon_up:

Il me semble que les décisions de justice n'ont que très rarement conduit à l'interdiction d'ouvrages, ce qui je le rappelle est le but de la censure. D'ailleurs, je crois me souvenir que Ségolène Royal avait attaqué son ancienne collaboratrice qui avait publié un ouvrage sur elle, demandant l'interdiction, avait été déboutée de sa demande. Ce serait faire injure aux magistrats que de croire qu'ils sont incapables d'apprécier le contenu d'un bouquin.

Encore une fois, il faut faire la différence entre censure et demande en réparation. Ce sont deux choses fort différentes. En outre, je trouve étrange le fait d'assimiler une décision de justice à une manœuvre d'intimidation.

Je ne pensais pas à la censure mais aux dommages et intérêts après parution.

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Lorsqu'un policier anonyme est affublé d'un groin est ce une critique ou une insulte ?

Ce forum est de plus en plus surprenant. Ah ben non, en fait.

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Ce forum est de plus en plus surprenant. Ah ben non, en fait.

C'est l'occasion de rappeler ta très juste remarque dans cet ancien fil (également étourdissant) :

La diffamation c'est présenter comme un fait quelque chose qui ne l'est pas, ou du moins pas de façon évidente (c.à.d. étayé par des preuves) et qui peut nuire à la bonne réputation de l'intéressé(e). Si je dis "X est un abruti" j'émets une opinion, à laquelle les gens sont libres de souscrire ou non. Si je dis en revanche "X est un criminel de guerre" ce n'en est plus une: j'impute quelque chose à la personne concernée qui peut lui faire du tort. A moins de considérer qu'une société libérale repose sur le droit du plus fort (en gueule) je vois mal comment effacer cette distinction.
Posté

Une société libérale repose sur le droit de propriété. Donc c'est au propriétaire de décider de ce qu'on a le droit de dire ou de ne pas dire chez lui.

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Une société libérale repose sur le droit de propriété. Donc c'est au propriétaire de décider de ce qu'on a le droit de dire ou de ne pas dire chez lui.

Tout est tellement plus simple en Droit timurien.

Je suis attristé de ne pas encore avoir vu ton nom dans les bouquins de Droit Pénal…

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Tout est tellement plus simple en Droit timurien.

Je suis attristé de ne pas encore avoir vu ton nom dans les bouquins de Droit Pénal…

Tout simplement parce que le droit timurien est simple et ne nécessite pas de livre. Une page suffit : tu rentres chez moi, t'es mort.

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Tout simplement parce que le droit timurien est simple et ne nécessite pas de livre. Une page suffit : tu rentres chez moi, t'es mort.

Revue et corrigé par Philippe Clair en Par où t'es rentré, on t'as pas vu sortir (AKA Tu rentres chez moi, Timur).

ed_2.jpg

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Pour ma part je ne vois en quel honneur une diffamation serait sans conséquence et exempt de toute condamnation. Ce qui est souhaitable pour un forum l'est aussi dans la vie civile. Maintenant est-ce que s'attaquer à une profession toute entière peut rentrer dans un cas de diffamation, c'est déjà autre chose.

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Pour ma part je ne vois en quel honneur une diffamation serait sans conséquence et exempt de toute condamnation. Ce qui est souhaitable pour un forum l'est aussi dans la vie civile. Maintenant est-ce que s'attaquer à une profession toute entière peut rentrer dans un cas de diffamation, c'est déjà autre chose.

On peut considérer que la diffamation doit porter a conséquences et a condamnation, sans souhaiter que la loi soit l'outil de ces conséquences, il existe des moyens non coercitifs de punir la diffamation: l'appel au boycott, la contre-offensive médiatique, l'injure, le duel, pourquoi pas la vérité ?

Quand a l'injure, si elle ne justifie pas l'usage de la violence, elle peut être considérée comme une circonstance atténuante de celle-ci, de façon générale, il est moins grave à mon avis de mettre un bon coup de boule a l'offenseur que d'utiliser le système judiciaire contre lui, le rejet de la violence physique personnelle est devenu trop souvent un justificatif de la violence collective.

Posté

S'il s'agit d'une caricature, peut-on avancer le fait que même si le dessin en possède tous les attributs, il ne représente pas un policier, que c'est la personne qui l'observe lui donne ce pouvoir de représentation ? Un peu comme la poire de Daumier ?

Posté
Une société libérale repose sur le droit de propriété.

Non.

Donc c'est au propriétaire de décider de ce qu'on a le droit de dire ou de ne pas dire chez lui.

En effet: chez lui.

Posté

Veut-on d'une société où, décrire

- les profs comme des frustrés est punissable?

- les fonctionnaires comme des glandeurs est punissable?

- Les libéraux comme des dévoreurs de pauvre est punissable?

- Les policiers comme des porcs est punissable?

- Les journalistes comme des pseudo-intellectuels est punissable?

- Les communistes comme des spoliateurs est punissable?

A tous cela, je réponds pour ma part non.

Posté
S'il s'agit d'une caricature, peut-on avancer le fait que même si le dessin en possède tous les attributs, il ne représente pas un policier, que c'est la personne qui l'observe lui donne ce pouvoir de représentation ? Un peu comme la poire de Daumier ?

cops = pigs ça ne te rappelle rien ?

Posté
cops = pigs ça ne te rappelle rien ?

Heu… Duke Nukem 3D ?

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